Depuis au moins quatre années, nous (moi et ma p'tite Fée) hésitions à nous
rendre à ce festival pourtant déjà mythique. Pour ma part, en tant que
germanophile de longue date, je n'attendais que la bonne occasion pour me
lancer ! ... Nous avions bien failli nous y rendre dès 2015 lorsque Camel y fut
annoncé. Cependant, le BeProg de Barcelone annonçait la même tête d'affiche avec
de surcroît d'autres artistes qui avaient alors fait pencher la balance...
Bref, les circonstances ne nous ont pas permis d'assister à cette grand'messe
du Prog, jusqu'à cette XIIIème
édition dont l'affiche hallucinante ne pouvait que nous convaincre !
Une fois de plus, l'Allemagne ne me déçoit pas et
séduit ma p'tite Fée ; les paysages de ces rives du Rhin sont absolument
somptueux avec ces coteaux de vignes, ces villages posés comme sur des
maquettes, ce fleuve majestueux qui serpente parmi les collines. Grâce à l'expérience
de nos amis, l'hôtel n'était pas trop loin du site et pas trop cher. Le directeur
d'hôtel est d'une hospitalité remarquable et de surcroît manifestement
francophile (attentions particulières
bien agréables, quelques mots français, tables réservées aux français). Les
chambres sont confortables et spacieuses, les petits déjeuners copieux. Le site
du festival, à une douzaine de kilomètre de notre port d'attache, est organisé
à l'allemande : une décontraction permise par une rigueur de principe. La
sécurité interdit les bouteilles d'eau mais avec un peu d'astuce il était
possible de contourner l'obstacle.
Ce dernier point n'est pas négligeable, car nous
étions à ce moment-là au début d'une forte canicule. Cet amphithéâtre s'est
vite avéré une véritable étuve ! Nous étions assis sur des gradins en pierre
(heureusement conseillés, nous avions nos coussins !), prêts à rôtir ainsi entre
l'enclume et le marteau, sans ombre bien évidemment. Pour avoir de l'ombre, il
fallait renoncer à la proximité de la scène et surplomber l'arène, en retrait ;
un groupe de français, en bons débrouillards, avait monopolisé un des arbres
qui cernent le demi-cercle. La bière ne m'a pas paru fortement alcoolisée (modeste avis d'un biturin notoire, peut-être
à relativiser, donc) mais cependant nous aurions apprécié conserver la petite
bouteille d'eau que nous étions parvenus à introduire avant qu'elle ne fut
confisquée). Bah, au prix de la bière ce n'était pas bien grave. Et puis, entre
les concerts, le festivalier avait le temps d'aller aux équipements sanitaires,
nombreuses échoppes et divers lieux de restauration prévus à cet effet car,
autre qualité de ce festival, les artistes se succèdent sur une scène unique.
L'affiche de cette XIIIème édition comporte
dix-neuf groupes, dont deux ont largement motivé notre déplacement ; CAMEL et BIG BIG TRAIN, bien sûr ! Six autres très
bonnes surprises ont redoublé notre envie ; ILISDURS BANE (avec H !), THE SEA
WITHIN, RIVERSIDE, ANGE, ARENA et surtout WOBBLER
en particulier que je m'impatientais de voir depuis longtemps ! Tous les autres
furent plus ou moins de belles découvertes ; beaucoup se sont avérées être de belles
révélations à différentes échelles. Seuls quelques-uns m'ont laissé septique mais
tous étaient de bon niveau.
Bref, dans un cadre rhénan idyllique avec ma chérie,
de nombreux amis (la photo de groupe
n'est pas parvenue à rassembler tous les français présents au Loreley !),
de bonnes bières (une blonde et une
ambrée) pas trop chères, des artistes exceptionnels et parfois accessibles
(pas tous ; les têtes d'affiche sont
restées dans l'ombre !) ; que vouloir de mieux … sauf à souhaiter perpétuer
l'expérience !!
VENDREDI 13
JUILET 2018
Ouverture
des portes 13h30
14h - 15h: DEAFENING
OPERA. Groupe allemand, fondé à Munich en 2005 par Adrian Daleore (chant), Moritz Kunkel (guitare), Thomas Moser (guitare) et Christian Eckstein (basse). Ils ont ensuite été
rejoints par Konrad Gonschorek
(batterie) puis Gérald Marie
(claviers). Ce premier concert du festival leur permet de promouvoir un
opus paru récemment, "Let Silence Fall". En ce qui me concerne,
ce sera également ma première découverte de la journée ; je n'avais même jamais
entendu parler de ce nom.
Leur musique me séduit assez vite par le soin
apporté aux mélodies, et à des compositions contrastées voire sophistiquées ;
ce qui impose au festivalier, à peine arrivé dans l'arène, un petit effort pour
se concentrer sur leur musique. La transition de l'éthéré "As Night and
Day Collide"
au très progmetal "Sundown" fut assez saisissante ! Ces
mélodies délicates, ciselées ainsi que cette voix peuvent rappeler parfois
Echolyn ou encore Anathema.
Même cueilli "à froid" (expression peu
appropriée à la température ambiante !) le festivalier assidu qui aura eu
la détermination d'être présent dès le début (je connais quelques gourmands
qui se sont accordés une pause gastronomique), aura pu être facilement
séduit ou au moins intrigué par ces bavarois pour lesquels il est permis de pressentir
un bel avenir. A suivre, donc …
PROGRAMME
Overture
Sweet Silence
The Tempest
At the Edge
As Night and Day Collide
Sundown
Paralelno
Plus Ultra.
15h15 - 16h15: RETROSPECTIVE.
Groupe polonais, fondé en 2005 à Leszno. Ces
musiciens, Jakub Roszak (chant), Beata Ladoga
(clavier, chant), Maciej Klimek
(guitares), Lukasz Marshal (basse),
Robert Kusik (batteries,
percussions) et Alan Szczepaniak
(guitares), nous proposent un metal progressif alternant les mélodies et les
envolées un peu à la manière de leur compatriote Riverside.
Ce deuxième
concert de la journée sera l'occasion
d'écouter sept des neuf titres de leur
troisième opus "Re:Search", paru en 2017. Etonnamment, sur les
dix titres interprétés aujourd'hui, aucun n'est issu de la version remasterisée
de "Stolen Thoughts" qui vient d'être rééditée pour son
dixième anniversaire.
En
tout état cause, ce sera ma deuxième découverte. Il serait injuste de les réduire à la comparaison que j'évoquais en
préambule ; leur musique tantôt chaloupée, tantôt saccadée est à la fois originale
et sujette à l'entrain. Les deux voix de Jakub et Beata, souvent en duo,
apportent un surcroit d'intérêt. Peu de démonstration technique notable dans
cette prestation mais que ce soit sur le plan vocal ou sur le plan instrumental
le groupe dégage une harmonie agréable à écouter.
J'ignore quel sera leur avenir mais personnellement
j'ai été assez séduit pour me procurer leur réédition à l'échoppe (15€).
PROGRAMME
Rest
Another Time (Re:Search)
The
End Of The Winter Lethargy (Lost In Perception, 2012)
Ocean
Of A Little Thoughts (Lost In Perception, 2012)
The
End Of Their World (Re:Search)
Look
In the Mirror (Re:Search)
Standby (Re:Search)
Heaven
Is Here (Re:Search)
Right
Way (Re:Search)
The
Wisest Man On Earth (Re:Search)
Lunch
(Lost In Perception, 2012).
16h35 - 17h35: ANTIMATTER.
Groupe britannique cofondé en 1998 à Liverpool par Mick Moss et Duncan Patterson (ancien membre d'Anathema) mais ce dernier a
quitté le navire en 2005. Depuis ce départ, les thèmes électro initiés par le
démissionnaire ont été abandonnés, l'orientation musicale est davantage rock, sans
toutefois m'évoquer les ivresses progressives. Moss est désormais entouré de David
Hall (Guitare, choeur), Ste Hughes (Basse) et Fab Regmann (Batterie).
Lors
de ce troisième concert, honnêtement,
je n'ai pas trouvé la porte. Même leur reprise de "Welcome To The Machine" de Pink Floyd ne m'a pas convaincu.
C'est bien fait et assez mélodique, de quoi passer
un agréable moment, mais cela ne m'a pas enclin à approfondir la question… Ma troisième découverte m'a laissé perplexe et un peu déçu.
PROGRAMME
01 Paranova
02 Black Eyed Man
03 Welcome To The Machine
04 Monochrome
05 Over Your Shoulder
06 Leaving Eden
07 Wide Awake In The Concrete Asylum
08 Stillborn Empires
09 The Freak Show.
18h - 19h30 : THRESHOLD.
Groupe britannique fondé en 1988. Ce quatrième
concert
permet à ce quintet de promouvoir leur dernier opus "Legend Of The
Shires" paru en 2017. Il se compose actuellement de Steve Anderson (basse),
Karl Groom (guitare), Johanne James (batterie), Richard West (clavier), et Glynn Morgan (chant).
Bien
que le nom de ces anglais me fût souvent évoqué dans les discussions et les
média spécialisés, c'est pour moi une quatrième découverte. Leur notoriété leur
a permis d'occuper la scène une demi-heure de plus que leurs prédécesseurs ; alors
que leur réputation me laissait présager d'un bon moment, hélas là aussi je
n'ai pas trouvé la porte.
J'ai
certes apprécié leur musique, agréable à écouter et exécutée par de bons
musiciens qui maitrisent parfaitement leur répertoire, mais je n'ai pas été
touché par la grâce… Je me suis même ennuyé.
PROGRAMME
01
Long Way Home
02
Stars and Satellites
03
Hollow
04
The Man Who Saw Through Time
05
Subliminal Freeways
06
Pressure
07
The Shire (Part 2)
08
Snowblind
09
Light and Space
10
Mission Profile
11
Lost in Translation
12
Small Dark Lines.
20h - 21h30 : RIVERSIDE. J'attendais avec impatience ce cinquième concert du jour pour assister à un
sixième concert de Riverside, depuis celui du 14 novembre 2009 (La Locomotive) !
Je n'avais plus revu ces musiciens depuis le 27 octobre 2015 (Divan du Monde) ;
j'ignorais alors que leur magnifique parcours devait être stoppé net quatre
mois plus tard...
Ce groupe polonais, fondé
en 2001, à Varsovie, ne pouvait pas
imaginer être frappé par le destin fatal et inopiné de leur guitariste Piotr Grudzinski, le 21 février 2016. Mariusz Duda (chant, basse, guitares, depuis 2001), Piotr Kozieradzki (batterie, depuis 2001) et
Michal Lapaj (claviers, thérémine,
chœur, depuis 2003) sont longtemps restés tétanisés, abasourdis par le décès de
leur ami. Même le départ dès 2003 du
claviériste d'origine (qui se sentait plus à l'aise en tant que producteur
de studio) avait moins fait vaciller l'avenir du groupe. Avec beaucoup de
scrupules et de pudeur, petit à petit, Mariusz et ses deux complices semblent néanmoins se remotiver, mais en
maintenant toutefois le nouveau guitariste Maciej Meller (guitares),
qualifié de "membre de tournée", sur un strapontin peu
enviable. Le deuil ne me semble pas encore tout à fait accompli, mais la
passion pour la musique et le soutien de leur fidèle public les conduit à leur
retour sur les scènes…
Une longue bande-son
introductive intensifie l'impatience du public, quand enfin Riverside attaque
fort avec un "Panic Room" d'autant mieux interprété que la
sonorisation s'avère excellente dès le début ! Le son de la basse (précieux
indicateur d'une sono équilibrée) est limpide et laisse percevoir les autres
pupitres distinctement.
Quel bonheur de réentendre
ces atmosphères enivrantes habillement distillées, plus ou moins progmetal ou
mélancolique, selon les titres. La
qualité d'interprétation reste admirable, Maciej Meller s'en sort bien pour
estomper l'absence de son prédécesseur. Maciej s'est pourtant vu confié la
lourde tâche d'interpréter le magnifique "Towards the Blue Horizon" avec la guitare verte de Piotr
Grudzinski, à qui Mariusz dédie le titre.
Cependant, pour mon plus grand plaisir, Riverside
n'oublie pas mon opus préféré "Anno
Domini High Definition" en interprétant le fabuleux "Left Out" qui alterne si
délicieusement les périodes de calme et de folie. Je ne suis pas le seul à
apprécier ce titre ; le public chante volontiers le thème principal ! Mariusz galvanise
son auditoire et réciproquement…
Le rappel est monstrueux avec "Second Life Syndrome". Puis Mariusz
annonce qu'un nouvel opus est en cours et qu'il nous en propose un échantillon,
intitulé "The Day After"… Ce
que le public du Loreley a eu le privilège d'entendre à de quoi entretenir le
plus vif intérêt.
Ces quatre-vingt-dix minutes sont passées trop vite,
elles ont été saluées par une ovation digne du talent de ces polonais.
PROGRAMME
01 02 Panic Room
(Rapid Eye Movement, 2007)
02 #Addicted (Love,
Fear and the Time Machine, 2015)
03 The Depth of
Self-Delusion (Shrine of New Generation Slaves, 2013)
04 Escalator Shrine
(Shrine of New Generation Slaves, 2013)
05 Saturate Me
(Love, Fear and the Time Machine, 2015)
06 Reality Dream I
(Out of Myself, 2003)
07 Towards the Blue
Horizon (Love, Fear and the Time Machine, 2015)
08 Left Out (Anno
Domini High Definition, 2009).
RAPPEL
09 Second Life
Syndrome (Second Life Syndrome, 2005)
10 The Day After
(Wasteland, 201x).
22h - 00h… : BIG BIG TRAIN. Ce groupe anglais a débuté sa genèse en 1990 à Bournemouth, lorsque Greg
Spawton (basse) et Andy Poole ont
cofondé ce qui ne fut, jusqu'en 2009, qu'un groupe de projet dont les
formations variaient avec des musiciens invités. Le départ de Poole en janvier
2018 m'a déçu et inquiété, mais Greg Spawton est désormais entouré de David Longdon (chant, flute, depuis 2009),
Nick D'Virgilio (batterie, chœur,
depuis 2009), Dave Gregory (guitare,
depuis 2009), Danny Manners
(claviers, depuis 2012), Rikard Sjoblom
(guitare, claviers, chœur, depuis 2014), et Rachel Hall (violon, chant, depuis 2014). Ce noyau est accompagné
aujourd'hui de Robin Armstrong
(guitare, claviers, chœur, depuis 2018), Dave Desmond (trombone), Ben Godfrey
(trompette), Grant Jameson
(euphonium), Nick Stones (cor
d'harmonie), et John Truscott
(tuba).
Pour ma part, je les ai
découverts il y a deux ou trois ans, grâce à des discussions sur les réseaux
sociaux (eh oui, ils ne sont pas forcément néfastes…). J'ai
immédiatement été conquis par cette musique qui réunit à merveille ce qui s'est
fait de plus beau dans le rock progressif depuis ses débuts ! De larges séquences
épiques emmènent l'auditeur dans des évasions spirituelles accompagnées par les
sonorités enivrantes des instruments judicieusement utilisés. De surcroit, j'ai
toujours été particulièrement sensible à l'usage de cuivres dans le rock ; or,
BBT en use avec un sens des mélodies et des richesses harmoniques qui ne
peuvent que faire partir l'esprit en vagabondage sans limite !!! Leur notoriété
s'accroit sans cesse et BBT collectionne très légitimement les récompenses des
jurys spécialisés. L'annonce de leur participation au festival était inespérée,
compte tenu de la probable difficulté à déplacer un groupe nécessitant autant
d'artistes.
J'attendais donc évidemment
ce sixième (et dernier) concert de la journée avec l'impatience non
dissimulée de les voir pour la première fois. Sensation accrue par la
conscience d'attendre tout simplement la seule prestation du groupe hors de ses
frontières !
L'intégralité de ce concert
a heureusement confirmé mon pressentiment, ce fut un enchantement absolu ! Dans
le cadre féerique au bord du Rhin cette musique divine, le nectar du rock
progressif actuel, a emporté tous les esprits dans un bonheur indescriptible.
Cette nuit d'été restera à n'en point douter dans les mémoires des
festivaliers.
Ajoutons à cela que la
sonorisation et l'éclairage ont délicieusement mis en valeur les atmosphères
requises pour un tel évènement. La pression devait être énorme sur leurs
épaules et pourtant ils ont assuré et rassuré tous les admirateurs.
Tout ce que l'auditeur
apprécie dans les enregistrements issus du studio, a été interprété ici à la (quasi)
perfection. Les pupitres ont tous été respectés et audibles y compris les plus
délicats ; je portais une attention toute particulière sur les interventions
des cuivres mais aussi celles du violon.
Rien ne m'a déçu, sauf à la
fin, lorsque j'ai réalisé que je ne suis pas près d'assister à nouveau à un
événement musical aussi extraordinaire, tous styles confondus … Je sais bien
que ce qui donne de la valeur à la beauté, c'est qu'elle est souvent éphémère,
mais quand-même on aimerait parfois que cela dure un peu … Cela étant, pour me
consoler, je sais que demain d'autres belles émotions m'attendent…
PROGRAMME
The First
Rebreather (English Electric, Part One, 2012)
Folklore (Folklore, 2016)
A Mead Hall in
Winter (Grimspound, 2017)
Kingmaker (The
Infant Hercules, 1993)
Summer's Lease (The
Difference Machine, 2007)
Brave Captain (Grimspound, 2017)
Prelude and Fugue (solo clavier)
Judas Unrepentant
(English Electric, Part One, 2012)
The Transit of
Venus Across the Sun (Folklore, 2016)
The Permanent Way
(English Electric, Part Two, 2013)
East Coast Racer
(English Electric, Part Two, 2013).
RAPPEL
Batterie and Brass
(Merchants of Light, live 2018)
Wassail (Folklore, 2016).
SAMEDI 14 JUILET 2018
Ouverture
des portes 11h45
12h15 - 13h15: SMALLTAPE.
Groupe allemand fondé en 2011 par Philipp
Nespital (chant, claviers,
guitares). Son second album "The
Ocean" vient de paraitre en 2017. Il est aujourd'hui entouré d'Alexandra
Praet (basse, claviers, chœur),
Flavio De Giusti (guitares, chœur), Diego Ivan Caetano (batterie) et Scott
Thomas (sax, guitare).
Une nouvelle fois, les festivaliers les plus
assidus (les gradins sont encore clairsemés à cette heure de repas) ont été
récompensés, et même davantage que la veille ! Car pour le septième concert,
SMALLTAPE est non seulement ma cinquième découverte du festival, mais constitue
de surcroit tout simplement ma Révélation
du festival, ni plus ni moins !!
Difficile de décrire le
style d'une musique qui alterne des séquences jazzy au piano ou au saxo, et des
séquences plus rock aux grosses guitares. Le tout me rappelle les sensations
provoquées par leurs compatriotes Seven Steps to the Green Door.
Dès le premier titre "Kaventsmann", l'auditeur est pris
durant un quart d'heure dans un voyage tout en nuances mélodiques et
rythmiques. La suite du programme continue à surprendre agréablement ; la part
belle est laissée aux instruments mais la voix toute en retenue ne gâche jamais
les bonnes impressions.
Reste à savoir si ce projet
personnel de Philipp Nespital évoluera ainsi, car le monsieur semble être
éclectique et ambitieux (dans le bon sens du terme) ; l'avenir nous le dira…
Ce genre de découverte
réjouissante donne tout son sens à un festival digne de ce nom. Revoir nos
artistes préférés, c'est bien ; mais découvrir une relève potentielle, c'est
mieux !
Cette jeune pousse me
semble se prédestiner à un bel avenir, encore des artistes à suivre, donc … Une
heure leur a suffi pour me convaincre d'acheter leur CD (15€) à l'échoppe. (Note
a posteriori : excellent enregistrement studio qui a tendance à revenir plus
souvent qu'à son tour sur ma platine).
PROGRAMME
01 Kaventsmann
02 The Sailor's
Tale
03 Concrete Silence
04 The Purgatory
Pug
05 The Shore
06 The Ocean, Part
2
07 Picture Of A
Dawn.
pour info : http://smalltape.net/
13h30 - 14h30 : RIKARD
SJÖBLOM'S GUNGFLY. Cette formation scandinave, ma sixième découverte du
festival, est donc le groupe de Rikard Sjöblom (chant, guitare, claviers),
entouré de David Zackrisson (guitare
ex Bearfish 2001-16), de Petter Diamant
(batterie, premier mais éphémère batteur de Bearfish), Rasmus Diamant (basse), Sverker Magnusson (claviers), Martin Borgh (claviers).
Au cas où mon auguste lecteur n'aurait pas tout
suivi (et je le comprends !), Rikard Sjöblom est l'actuel guitariste de Big Big
Train, depuis 2014 ; il était d'ailleurs présent sur la scène hier soir. Ce
suédois est par ailleurs cofondateur (avec un certain David
Zackrisson, tiens, tiens qu'on retrouve ici !) de Beardfish, défunt groupe de rock progressif
(2001-2016). Il a donc reformé un groupe avec le même cofondateur que le
précédent, dont un membre d'origine est également présent ! Allez comprendre…
Difficile de déceler
l'inspiration progressive dans la musique que nous a interprété Gunfly, mais
néanmoins j'y ai trouvé mon compte. Ce huitième concert diffuse au sein
de ce qui est censé être l'antre du prog, un rock parfois puissant m'évoquant
davantage Gov't Mule que King Crimson ! Je ne m'étais pas prédisposé à entendre
ce style aujourd'hui, mais en tant qu'amateur persistant de rock-sudiste, j'ai cependant
apprécié cette parenthèse.
Mais, compte tenu de mon
enthousiasme pour Big Big Train, mon soutien pour Gunfly n'ira pas au-delà d'une
belle estime car, bien que légitime, un trop grand succès pourrait le distraire
de sa tâche au sein du groupe anglais. Oui, je sais ce n'est pas une
appréciation honnête ; mais c'est l'avantage de pouvoir exprimer un simple avis
personnel dont tout le monde se fiche éperdument de toutes façons, na !
PROGRAMME
01 Anna-Lee
02 Old Demons Die
Hard
03 Of the Orb
04 Keith (The Son of Sun)
05 Bringing Down the Walls
06 My Hero
07 On Her Journey to the Sun
08 Polymixia
09 Rumbling Boxes.
14h45 - 16h : WOBBLER.
Groupe norvégien fondé en 1999, il s'articule autour de Kristian Karl Hultgren
(basse, depuis 1999), Lars Fredrik Frøislie
(claviers, chœur, depuis 1999), Martin Nordrum
Kneppen (batterie, percussion,
depuis 1999), auxquels se sont joints ensuite Andreas Wettergreen Strømman Prestmo (chant, guitare, glockenspiel,
percussion, depuis 2009) et Geir Marius Bergom
Halleland (guitare, chœur, depuis 2011).
Ce neuvième concert
était l'un des plus attendu et je n'ai pas été déçu ! J'ai découvert WOBBLER
par les réseaux sociaux début 2015, apprenant leur succès qu'ils venaient de recueillir
au festival Crescendo cet été-là. J'ai immédiatement accroché et acquis dans la
foulée leur trois opus "Hinterland" (Septembre 2005), "Afterglow"
(Février 2009) et "Rites at Dawn" (May 2011). Un quatrième
album d'une excellente qualité vient de paraitre : "From Silence to
Somewhere" (Octobre 2017). Si leurs influences sont assez évidentes,
ils n'en demeurent pas moins capables de produire des disques captivants et
surprenants. En tous cas j'adore ; là où King Crimson (leur référence
manifeste) peut se montrer parfois un tantinet "haut-perché" voire
hermétique, Wobbler sait capter plus aisément l'attention de son auditeur et
l'emmener dans ses tourbillons enivrants de mélancolie et de force tranquille.
Je craignais, un peu comme avant
de voir BBT, ne pas retrouver les émotions ressenties lors de l'écoute des
enregistrements de studio. Cette inquiétude fut entretenue au début par une
sonorisation mal équilibrée, mais très vite j'ai retrouvé mes sensations. Au
passage, cet incident souligne combien il peut être frustrant voire effrayant
pour un musicien de dépendre autant de la technique pour exprimer son art…
Dans le plus pur esprit des
grandes œuvres du rock progressif, les titres s'expriment sur la durée pour
mieux faire alterner les différentes atmosphères. Si bien qu'en soixante-quinze
minutes, Wobbler aura interprété cinq titres.
A l'image du rythme des
parutions de leurs ouvrages, Wobbler pose ses notes et invite ses auditeurs à
partager un voyage progressif, que j'ai pour ma part volontiers accepté. Souhaitons
que ce calme relatif ne les renvoie pas dans un nouveau coma profond de
plusieurs années car il serait dommage de ne pas exploiter davantage cette
usine à émotions… notamment en France.
PROGRAMME
01 Clair Obscur
(Hinterland, 2005)
02 Rubato Industry
(Hinterlan, 2005)
03 From Silence to
Somewhere (From Silence to Somewhere, 2017)
04 Foxlight (From
Silence to Somewhere, 2017)
05 In Orbit (Rites
at Dawn, 2011).
16h20 - 17h50: LONG
DISTANCE CALLING. Groupe allemand formé à Münster en 2006 et comprend Florian Füntmann
(guitare), Janosch Rathmer
(batterie), Jan Hoffmann (basse), et
David Jordan (guitare). Leur dernier album "Boundless" est
paru cette année.
Ce quatuor avait provoqué
un certain émoi au sein du microcosme progressif, sans que je ne puisse m'y
associer, faute d'avoir trouvé une porte d'accès via ce que j'avais écouté.
C'est donc une septième
découverte du festival ; je misais sur ce dixième concert pour enrichir
mon compteur à émotions. Telle une poule devant un cure-dents, je n'ai jamais
su par quel bout aborder ce pensum de platitudes, et de récurrences. S'il y a
bien un groupe qui me semble avoir dépareillé durant cette édition c'est bien
celui-ci !!! Je ne juge pas leur talent, je m'étonne juste de leur présence
dans un festival voué en théorie au rock progressif. Questionnement encore plus
justifié que pour Antimatter et Gunfly !!… et de surcroit je me suis
profondément ennuyé, le même ennui que pendant mon concert de Mogwai en début
d'année… c'est bien simple, j'ai failli décrocher ma mâchoire à force de
bailler.
Ils ont cependant obtenu
leur ovation. On sera content pour eux… Salut, tschüss, auf wiedersehen et sans
regret ! >> aux suivants !
PROGRAMME
01 Into the Black Wide Open
02 Ascending
03 Invisible Giants
04 In the Clouds
05 Trauma
06 Black Paper Planes
07 Sundown Highway
08 Out There
09 Skydivers
10 Metulsky Curse Revisited.
18h20 - 20h20: MYSTERY.
Groupe canadien fondé en 1986 par le multi-instrumentiste Michel St-Père (Guitares, chœur), désormais entouré de François Fournier (Basse Guitare, chœur, depuis 2008), Sylvain Moineau (Guitares, chœur, depuis 2012),
Jean Sébastien Goyette (Batterie,
chœur, depuis 2013), Jean Pageau (Chant,
flute traversière, claviers, depuis 2014), et Antoine Michaud (claviers, depuis 2014). J'observe donc que la plupart des
membres actuels sont d'ex-"musiciens de tournée", passés du
strapontin au fauteuil orchestre après période probatoire…
Ce onzième concert du
festival donne au St-Père et ses ouailles (désolé, c'est trop tentant, je ne
pouvais pas passer à côté !) l'occasion de faire la promotion d'un septième album intitulé "Lies and Butterflies (2018)". C'est ma huitième découverte car seul le
nom de Mystery avait attiré mon attention dans les discussions, notamment dans
le cercle du Crescendo Festival. Mais je lisais juste un regret appuyé suite à
l'annulation de leur prestation prévue en 2017 ... Mes enquêtes préalables sur
YouTube ne m'ayant pas convaincu, je restais toutefois ouvert, compte tenu des
avis admiratifs de certains cofestivaliers.
Nonobstant, j'ai eu un peu
de mal à trouver la porte, encore une fois. Ce n'est qu'au bout de quelques
minutes que j'ai senti qu'il se passait quelque chose ; ces gars me semblèrent
peu à peu non seulement bien sympathiques mais surtout très pro, très efficaces.
Au premier abord leur musique peut sembler légère et superficielle, évoluant aux
confins d'un néoprog tirant vers la pop enjouée. Mais, finalement les soli de guitares,
les accords de claviers et la voix juste et puissante de Jean ont fini par me
séduire.
Belle découverte, donc ;
affaire à suivre … Leur prestation de deux heures m'a suffisamment plu pour me
procurer leur dernier CD (15€) à l'échoppe. (note a posteriori : le disque
est très agréable à écouter)
PROGRAMME
01 Delusion Rain
02 Pride
03 Wall Street King
04 Another Day
05 The Sailor and the Mermaid
06 The Willow Tree
07 Shadow of the Lake
08 How Do You Feel ?
09 Where Dreams Come Alive
10 Travel to the Night
11 A Song for You
12 The Preacher's Fall.
20h50 - 22h : THE SEA WITHIN. Ce douzième concert me permet de faire une
neuvième découverte, même si je confesse avoir triché un peu en écoutant au
préalable leur premier opus. Je n'ai pas résisté à l'anticipation, compte tenu
du pédigrée de ces messieurs. Cette écoute n'a fait qu'attiser ma curiosité et
mon envie d'assister à leur prestation !
Le groupe présent sur la scène du Loreley diffère un peu
de la formation de rêve qui a participé à l'enregistrement de l'album car, et
c'est un des risques que courent ces supergroupes, Daniel Gildenlöw est en
tournée avec son Pain of Salvation (qui
vient de me sidérer une fois de plus au dernier BeProg !) et Jonas Reingold
(The Flower Kings, Karmakanic, The Tangent) est absent aussi. Je serai peu
enclin à parier sur l'avenir de cette ambitieuse entreprise qui a été fondée en
décembre dernier ; Raison de plus pour ouvrir grandes les oreilles et
écarquiller les yeux.
Par conséquent, pour l'édition 2018 de Night Of The
Prog, ce supergroupe se compose donc bien de Marco Minnemann à la batterie (The
Aristocrats, Steven Wilson, UK, Joe Satriani), Roine Stolt à la guitare, (Transatlantic,
The Flower Kings), et Tom Brislin
aux claviers (Renaissance, Spiraling, Yes
Symphonic, Deborah Harry). Mais ils sont parvenus à trouver des remplaçants
de luxe : Pete Trewavas à la basse (Marillion, depuis 1981, Transatlantic,
depuis 1999, Edison's Children, Kino, Iris), et Casey McPherson au chant (Flying
Colors, Alpha Rev depuis 2005).
La sonorisation semble avoir été préparée avec une consternante
désinvolture. Les deux premiers titres ont une nouvelle fois illustré la dépendance
des artistes à la qualité d'amplification. Sur cette période, les interventions
des claviers, guitares et voix relevaient, par séquences, de la cacophonie.
Seuls les sons de la basse de Pete et la batterie de Marco s'en sortaient bien.
Heureusement, dès le troisième titre tout rentre dans l'ordre et les artistes ont
pu s'exprimer pour le plus grand soulagement d'un auditoire majoritairement
conquis d'avance.
Si l'attention des auditeurs fut détournée par ces
fâcheux incidents, le reste de la prestation a remis les centres d'intérêt à
leur place. Manifestement ces garçons maitrisent leur instrument avec bonheur !
Dois-je ici rappeler à quel point je déplore le départ de Marco du SWB ; je
suis donc ravi de revoir et réentendre sa frappe, à la fois souple et
énergique. Pete semble épanoui parmi ces nouveaux compères; il tricote avec
constance, virtuosité et efficacité (je
remarquerai le même entrain quelques jours plus tard au sein de Marillion, au
Rock au Château). Le chant de Casey McPherson est correct même si je
préfère celui de Daniel Gildenlöw.
Je suis donc globalement satisfait, en dépit des
soucis techniques du début et de l'absence de deux protagonistes.
PROGRAMME
01 Ashes of Dawn
02 They Know My Name
03 Goodbye
04 The Hiding of Truth
05 Drum Solo
06 An Eye for an Eye for an Eye
07 Denise
08 Where Are You Going ?
09 The Roaring Silence
10 Broken Cord.
22h30 - 00h30 : CAMEL.
Treizième concert pour clore en beauté cette deuxième journée de
festival, au paradis des progeux. La bande à Andy me motivera toujours pour
traverser l'Europe, car les soucis de santé du Maître ne permettent plus de
remettre aux lendemains les occasions d'aller le voir… La dernière fois c'était
à Barcelone, en 2015 (BeProg My Friend !).
Andrew
Latimer (guitare, flute, chant) est
toujours entouré de Colin Basse
(basse & chant, depuis 1979), mais aussi de Denis Clement (Batterie, depuis 2000). Désormais, raison supplémentaire
de réjouissance, il est accompagné par Peter Jones (claviers, sax, chant, depuis 2016) qui est une autre récente
révélation au sein de notre microcosme progressif.
(nota bene : Peter Jones était
d'ailleurs prévu sur cette scène avec son groupe Tiger Moth Tales, mais il a
renoncé pour d'obscures raisons …qu'on imagine liées au surcroit de préparation
des deux concerts)
Camel continue (c'était
déjà le cas en 2015…) de promouvoir “Moonmadness”, son chef d'œuvre
du rock progressif des 70's, dont il joue ce soir l'intégralité ! Fort
heureusement, au fil de sa tournée Andy à l'intelligence de faire évoluer son
programme, même si je considère que cette évolution aurait pu aller un peu plus
loin...
Passé l'introduction "Aristillus", la sonorisation s'avère rapidement excellente
et l'esprit s'évade volontiers dans un univers d'harmonies des sons, tels
qu'Andy sait les distiller ! Il a cette capacité à faire chanter ou pleurer sa
guitare avec une émouvante sensibilité, à l'instar d'autres guitaristes
d'exception que j'admire par ailleurs, tels que David Gilmour, et ses héritiers,
Mark Knopfler, Steve Rothery et Nick Barrett. De récents et nouveaux ennui de
santé lui interdisent désormais de jouer debout ; c'est donc assis qu'il
continue à exprimer son art, cette attitude ne retire rien à sa virtuosité.
Ce deuxième soir passé en
sa compagnie m'apportera une fois de plus beaucoup de satisfaction. L'album
"Moonmadness" était déjà en grande
partie interprété en 2015, mais cette fois nous aurons pu entendre également
"Chord
Change" qui avait été alors étonnamment
oublié.
Au-delà de cet hommage,
Camel revisite son répertoire avec d'autres titres magnifiques, tous de nature
à accroitre mon regret de ne pas l'avoir connu plus tôt…
Cependant, revanche sur le
passé, nous avons au moins la chance d'assister aux interventions magnifiques
de Peter Jones qui constitue un
précieux apport au sein de groupe. Cet artiste multi-instrumentiste souffre de cécité,
ce qui lui confère indéniablement une sensibilité musicale hors du commun qui
n'a pas pu échapper à Andrew. Autant au clavier, qu'au saxophone, ou au chant,
il émane de ce personnage une émotion remarquable. On ne peut que rêver que cette
collaboration perdure … Mais, en dépit du respect mutuel probable entre les
deux hommes, j'imagine que Tiger
Moth Tales finira tôt ou tard par accaparer légitimement l'attention de Pete. D'autant
plus que la santé déclinante d'Andy ne laisse plus augurer d'une longue
carrière, hélas et j'espère bien entendu me tromper sur les deux raisonnements.
Ce doute sur l'avenir constitue nonobstant une raison de plus pour profiter
pleinement de cette nouvelle soirée d'exception.
On réécoute avec bonheur de superbes titres opportunément
maintenus au programme "Unevensong",
"Ice", "Mother Road". En tant que
"Grand-Programmateur-en-Chef" (je
plaisante bien sûr) j'aurais plutôt choisi un seul titre par album pour
mieux visiter les différentes périodes. Au contraire, "Long Goodbyes" "Hopeless Anger" et "Hymn to Her", aussi magnifiques
soient-ils, viennent, à mon sens, empêcher l'interprétation d'autres opus tels
que "The Snow Goose" (1975)
et surtout "A Nod and A wink"
(2002), tous deux très injustement oubliés… Et encore, je ne cite pas "Nude" dont j'ai eu la chance
d'entendre un titre sur la scène de Barcelone en 2015.
L'interprétation de "Rajaz"
m'a un peu déstabilisé ; j'aurais préféré sa version originale, un peu plus
enjouée. Néanmoins, j'apprécie la chance de pouvoir entendre un extrait de mon
opus préféré ; la cadence est plus lente, mais la variation au saxophone de
Pete est juste sublime !
Pour finir cette divine
soirée, ce sera le même rappel qu'en 2015 avec une fantastique interprétation
de "Lady Fantasy", durant laquelle Pete apporte une magnifique touche d'improvisation
au saxophone. En ce qui me concerne j'ai attendu en vain "For Today",
un titre très évocateur pour moi et ma p'tite Fée. Mais bon, on va tenter de se
convaincre que ce sera pour une prochaine fois … (Si tout se passe bien, nous
irons le revoir en septembre au Royal Albert Hall).
PROGRAMME
01 Intro : Aristillus
02 Song Within a
Song (Moonmadness, 1976)
03 Chord Change (Moonmadness)
04 Spirit of the Water (Moonmadness)
05 Another Night (Moonmadness)
06 Air Born (Moonmadness)
07 Lunar Sea (Moonmadness)
08 Unevensong (Rain
Dances, 1977)
09 Hymn to Her (I
Can See Your House From Here, 1979)
10 Long Goodbyes
(Rain Dances, 1977)
11 Coming of Age
(Harbour of Tears, 1996)
12 Rajaz (Rajaz,
1999)
13 Ice (I Can See
Your House From Here, 1979)
14 Mother Road
(Dust and Dreams, 1991)
15 Hopeless Anger
(Dust and Dreams, 1991).
RAPPEL
16 Lady Fantasy (Mirage, 1974).
DIMANCHE 15 JUILLET 2018
Ouverture
des portes 11h45
12h15 - 13h30: ANUBIS.
Cette troisième et dernière journée débute par un quatorzième concert
qui m'offre l'occasion de faire une dixième découverte. Je l'ai toutefois
anticipée (comme pour TheSeaWithin) en parvenant (grâce à un heureux
bienfaiteur) à écouter trois albums de ce groupe australien fondé à Sydney
en 2004 par Robert James Moulding
(chant), David Eaton (claviers). Ils
sont aujourd'hui entourés de Douglas Skene
(guitare), Dean Bennison (guitare),
Steven Eaton (batterie) et Anthony Stewart (basse, depuis 2014).
Les deux cofondateurs
pensaient à l'origine se limiter à l'écriture d'un album "230503"
(2009) en simple hommage à un proche disparu, mais de fil en aiguille, il est
apparu comme le précurseur d'un succès inattendu. Il s'en est suivi une
discographie composées d'opus réussis : "Tower of Silence"
(2011), puis "Hitchhiking to Byzantium" (2014) et enfin "The Second Hand" (2017). Ce mois de mai est paru un recueil
intitulé "Different Stories"
dans lequel certains titres des précédents albums sont interprétés en
semi-acoustiques.
C'est fort de cet
avertissement que je me suis délibérément astreint à mon habituelle assiduité dès
ce début de journée, tout comme hier et avant-hier d'ailleurs ... Les
retardataires ont de nouveau perdu l'occasion de faire une découverte
intéressante. Conformément à mon pressentiment, ce sextuor m'a confirmé qu'il dispose
d'un très bon potentiel.
Dès le début, une très
bonne sonorisation a permis à chaque musicien d'inviter l'auditoire à voyager
progressivement vers leur univers envoutant. Le premier titre "Pages of Stone", qui dure une quinzaine de minutes, est assez
révélateur de cette capacité.
Je ressens une influence relativement notable des
britanniques IQ, impression nourrie principalement par le chanteur dont le
timbre peut faire penser à celui de Peter Nicholls. On peut aussi trouver des
séquences évoquant Porcupine Tree, notamment sur "Fool's God", en
rapport avec "Time Flies". Toutefois, fort heureusement l'intérêt de
leur musique ne se limite pas à ces observations, leur œuvre me semble
suffisamment variée pour maintenir la curiosité et le plaisir.
Les soli de guitares sont inspirés et planants à
souhait, notamment sur "Fool's God"
et sur "Pages of Stone". Quant
au bassiste, il me semble être une excellente recrue, j'ai souvent observé
d'inlassables et remarquables accords.
Bref, voilà encore un groupe à suivre
PROGRAMME
Pages of Stone (The
Second Hand, 2017)
Dead Trees
(Hitchhiking to Byzantium, 2014)
Fool's Gold (The
Second Hand, 2017)
These Changing
Seasons III (The Second Hand, 2017)
All That Is (A Tower
of Silence, 2011)
Silent Wandering
Ghosts (Hitchhiking to Byzantium, 2014)
Disinfected and Abused (230503, 2009).
13h45 - 14h30 : GENTLE
KNIFE. Voici donc le quinzième concert qui me permet de faire une
onzième découverte venue de Norvège, ce qui ne saute pas aux yeux au regard de
leur aspect hétéroclite. Présenté comme un groupe de rock progressif, Gentle
Knife a deux albums à son actif ; "Gentle Knife" (2015) et "Clock
Unwound" (2017), un troisième album est en préparation.
Un effectif pléthorique s'installe sur une scène
qui soudain semble étroite. Il y a ainsi Veronika
Hørven Jensen (chant), Brian M. Talgo (chant), Astraea Antal (flute), Pål Selsjord Bjørseth 'claviers, trompette), Odd Grønvold (basse), Thomas Hylland
Eriksen (saxophone), Håkon Kavli
(guitare), Eivind Lorentzen (guitare,
clavier), Charlotte Valstad Nielsen (saxophone),
Ove Christian Owe (guitare), et Ole Martin Svendsen (batterie, percussion).
Ouf !
Malgré toute ma bonne volonté, je n'ai pas trouvé la
porte. J'ignore fondamentalement pourquoi mais je me suis ennuyé ; j'ai bien
tenté de changer de place pour varier les points d'écoute, mais du fond de
l'arène comme sur ses côté, je n'ai pas compris leur message musical.
PROGRAMME
01 Ancient Clockwork 02.58
02 Our Quiet Footsteps 14.22
03 Plans Askew 09.22
04 Prelude: Incipt 04.19
05 Clock Unwound 17.41
06 The Gentle Knife 05.39
07 Tear Away The Cords That Bind 06.37
08 Eventide 08.02
09 Smother 11.17.
Cette dernière prestation a cassé ma concentration.
Si bien que lorsque Casey Mc Pherson (Flying Colors, Alpha Rev) montait à son
tour sur scène, je me retrouvais à la table d'une bande de joyeux lurons. La
convivialité entre amis, la chaleur, la bonne bière, le cadre féerique en
surplomb de la vallée du Rhin, tout cela m'a fait oublier mes principes. Autour
de moi se détendaient d'autres festivaliers dénués de mes scrupules de laisser
l'artiste s'exprimer face à une arène clairsemée… Néanmoins, si on me
rapportera ultérieurement que le Casey a produit une prestation intéressante, je
n'ai pas senti d'enthousiasme susceptible de cultiver des remords.
La colonie française du festival s'est subitement
réduite d'une bonne moitié ; la finale de la coupe du monde de football
FRANCE-CROATIE se tenait en même temps que la prestation d'un groupe français,
comble de malchance pour eux… Pour ma part, j'aurais bien volontiers regardé le
match sur mon canapé, histoire d'en décapsuler une, mais là j'ai autre chose à
faire : (un) ANGE visite LORELEY !
17h - 18h30 : ANGE. A une année près, le quintet français fondé fin 1969 aurait pu fêter à
Loreley son cinquantième anniversaire
! Cependant, aussi étonnant que celui puisse paraitre, notre légende nationale du rock progressif
joue aujourd'hui en 2018 son tout-premier concert en Allemagne !
Avec
ce seizième concert du festival, je retrouve ANGE pour
la troisième fois cette année (quinze jours après le Rétro C Trop et après la
Café de la Danse). Jusqu'au printemps dernier je n'étais pas parvenu à trouver
une porte pour visiter leur univers, mais désormais plusieurs aspects me
paraissent de nature à justifier ma curiosité.
Encore une fois, c'est l'intérêt porté par Steven
Wilson pour ces Franc-Comtois qui m'a intrigué au point de me convaincre de me
rendre à leur concert. Oui, je dois confesser que SW est mon gourou, celui qui
m'a guidé pour un retour vers Marillion, qui m'a guidé pour faire un
grand-écart contre-nature et tomber dans le chaudron Opeth, et qui a contribué
largement à recentrer mon attention vers King Crimson, Yes, Gentle Giant,
Jethro Tull, et tant d'autres artistes… Son éclectisme a accru le mien.
Même clairsemée par les
événements télévisés (…), l'arène accorde d'emblée une belle et rassurante
ovation à ces Anges Heureux, preuve d'une certaine notoriété outre-Rhin. Il
faut rappeler ici que nos cousins germains restent des mélomanes éclairés qui
n'hésitent pas à soutenir notamment LAZULI, le groupe prog français et
francophone trop méconnu sur ses propres terres…
Après deux décennies de difficultés internes, la fine
équipe semble s'être stabilisée autour de l'orgueilleux Christian Décamps (chant, guitare, depuis 1970) ;
son fils Tristan Décamps (claviers,
chant, depuis 1997), Hassan Hajdi
(guitare, depuis 1997), Thierry Sidhoum
(basse, depuis 1997) et Benoît Cazzulini
(batterie, depuis 2003). (nota bene : si
j'évoque l'orgueil de Christian, c'est parce que j'ai appris qu'il avait
d'abord refusé de participer au Rétro C Trop en qualité de remplaçant de
Bertrand Cantat, il avait finalement accepté quand l'organisateur lui a proposé
la vieille sur un autre créneau libre ! hahaha !!)
Ils sont suffisamment reconnus pour bénéficier d'un
temps de passage d'une durée de quatre-vingt-dix minutes. Ce format large leur
permet de proposer un panel de dix titres assez représentatifs de leur long
parcours. Toutefois, seuls deux titres sont issus du dernier opus, les années
90 et 00 sont occultées, ainsi que l'album "Émile Jacotey" qui vient pourtant d'être réenregistré favorablement
en 2014 ...
Je ne cache pas ma satisfaction d'assister à un
honorable succès d'un groupe francophone, dont les textes ciselés et souvent
impertinents constituent un point fort du groupe. Christian, principal parolier, est un personnage attachant, truculent
et pittoresque ; son jeu de scène permet d'estomper ses limites vocales. S'il
donne parfois l'impression de forcer sa tessiture, il chante juste et son
phrasé, son éloquence donne à ses textes toute leur force. Pour présenter ses
chansons, il tente bien de communiquer en anglais (voire quelques mots en
allemands !) mais il s'exprime plus souvent en français, et c'est tant mieux
pour nous !
Depuis que j'ai découvert Hassan, qui s'exprimait dans Band of Gypsies sur la scène du
Raismesfest, je prête une attention tout particulièrement bienveillante.
Excellent guitariste qui aurait bien tort de cacher son influence de Jimi
Hendrix ; ses soli ne manquent pas de le rappeler dans des titres tels que "Les Lorgnons" ou encore le superbe
"Quasimodo" dont la
complainte introductive ne laisse aucun doute à ce sujet !
"Quasimodo", co-écrit par Christian et Tristan, est d'ailleurs
mon préféré actuel du répertoire ; j'adore ses rythmes chaloupés, ses segments
de guitares magnifique et l'intervention chantée de Tristan est juste sidérante ! Cette voix de ténor est excellente ;
sa prestation solo à Rock au Château en 2017 m'avait déjà fortement
impressionné. Occupé à son clavier, il se tient néanmoins en retrait, à mon
humble avis davantage par déférence pour son papa que par raison.
Autre temps fort du programme, "Capitaine Cœur de Miel" un épique
voyage de 19 minutes durant lequel Christian interprète son personnage avec une
éloquence de comédien qui n'est pas sans me rappeler celle de Steve Hogarth ou
celle de Paul Manzi (qui sera sur la même
scène quelques minutes plus tard !).
PROGRAMME
01
l'autre est plus Précieux que le Temps (Heureux !, 2018)
02
Aujourd'hui C'est la Fête chez l'Apprenti-Sorcier (Le Cimetière des arlequins,
1973)
03
Jour de Chance Pour un Poète en Mal de Rimes (Heureux !, 2018)
04
La Gare de Troyes (La Gare De Troyes, 1983)
05
Les Lorgnons (Vu d'un chien, 1980)
06
Quasimodo (Rêves-parties, 2000)
07
Ballade pour une Orgie (Au-delà du délire, 1974)
08
Vu d'un Chien (Vu d'un chien, 1980)
09
Capitaine Cœur de Miel (Guet-apens, 1978)
10
Ces Gens-là (reprise de Jacques Brel).
19h - 20h30 : ARENA.
Ce dix-septième concert me permet de revoir avec grand plaisir ce groupe
britannique de néo-prog fondé en 1995 par Clive Nolan (Pendragon) et Mick Pointer
(Marillion). Je confesse avoir tardé à les apprécier, leur préférant toujours
Pendragon. Mais c'est désormais avec bonheur et envie que je place leurs CD dans
mon lecteur de salon, et j'assiste en fait une troisième fois à leur concert
aujourd'hui. Je retrouve donc Clive Nolan
(claviers, chant), Mick Pointer (batterie),
John Mitchell (guitare, depuis 1997),
Paul Manzi (chant, depuis 2010) et Kylan
Amos (basse, depuis 2014).
Leur concert du 11 mai 2018
à la Maroquinerie, s'inscrivait dans la même tournée dont la principale vocation
est de promouvoir la réédition de l'opus "The Visitor", paru en 1998 puis
remasterisé à l'occasion de son 20ème anniversaire. Il convient de
souligner que Paul Manzi chante ainsi dans son intégralité un opus auquel il
n'avait pas participé, puisque le chanteur de l'époque était Paul Wrightson.
Etonnamment, la parution cette année de leur neuvième opus studio "Double
Vision" n'est pas honorée à la hauteur de sa réussite puisque seuls
deux titres seront ici chantés.
La sonorisation fut un peu
pénible au début ; un rééquilibrage des basses a vite permis au quintet d'exprimer
pleinement leur talent. Que de moments exquis surtout par la grâce des nombreux
duos guitare-clavier, à l'instar de "Serenity". Les accords
harmonieux et de la subtilité du jeu de John Mitchell répondent avec
enchantement aux atmosphères livrées par Clive
Nolan. La plupart des titres seraient
à citer pour les nombreux exemples de virtuosités réjouissantes !
Paul Manzi ne se limite pas
à être un excellent chanteur ; un peu à la manière d'un certain H, il semble de
surcroit trouver un grand plaisir à incarner ses personnages en revêtant les
costumes adéquats. Il semble ainsi parfois sorti d'un film de Tim Burton.
Le concert se clôt
traditionnellement avec "Crying for Help" qui permet au
quintet de communier avec son public qui se prête volontiers à la comédie par
les cris faussement désespérés.
Ces quatre-vingt-dix
minutes paraissent forcément insuffisantes ; le public, frustré que seuls
quatre albums aient été abordés, en redemande en vain et leur accorde une
ovation méritée !
PROGRAMME
01 A Crack In The Ice (The
Visitor)
02 Pins And Needles (The
Visitor)
03 Double Vision (The Visitor)
04 Elea (The Visitor)
05 The Hanging Tree (The
Visitor)
06 A State Of Grace (The
Visitor)
07 Blood Red Room (The
Visitor)
08 In The Blink Of An Eye (The
Visitor)
09 (Don't Forget To) Breathe (The
Visitor)
10 Serenity (The Visitor)
11 Tears In The Rain (The
Visitor)
12 Enemy Without (The Visitor)
13 Running From Damascus (The
Visitor)
14 The Visitor (The Visitor)
16 Poisoned (Double Vision)
17 The Mirror Lies (Double Vision)
18 The Tinder Box (The Seventh
Degree of Separation, 2011)
19 Crying For Help VII (Pride,
1996).
21h15 - 23h… : ISILDURS
BANE + S. HOGARTH + R. BARBIERI. Certes, tout a une fin, mais cette
fatalité est tout particulièrement agaçante dans cet environnement ! Le
festival touche à sa fin, tout le monde y pense mais on cherche à évacuer cette
idée, tentant de profiter du temps présent et de la perspective d'un dix-huitième
et dernier concert de plus de deux heures.
J'ignorais l'existence d'Isildurs Bane jusqu'à la
participation de H à leur album "Colours Not Found In Nature".
Ce groupe suédois existe pourtant depuis 1976, et a créé, avant ce dernier,
treize albums très éclectiques allant du jazz au pop, en passant par le
classique. En ce qui me concerne je ne connais que le dernier opus, que je
trouve à bien des égards apparenté au monde marillionesque néo-prog … et pas
seulement en raison de la voix de H … Lorsque leur présence ici fut annoncée,
je connaissais donc depuis peu, mais suffisamment pour me réjouir à la
perspective d'assister à cette prestation commune.
L'espace de la scène, à
l'instar de BBT, est densément occupé. Ce groupe atypique se compose
actuellement de John Anderberg (claviers,
chant), Mats Johanson (claviers), Klas
Assarsson (marimba), Luca Calabrese (trompette), Axel Croné (basse, instruments à vent), Liesbeth
Lambrecht (violon), Hanna Ericsson (violon), Mette Gerdle (violon), Samuel Hällkvist (guitare), et Kjell Severinsson (batterie). Bon, ce n'est
pas dénigrer ces braves vikings que de dire que la plupart des regards et des
oreilles pointent ce soir vers l'invité de renom et déjà habitué des lieux :
Steve Hogarth (chant et clavier). En
d'autres temps, je me serais grandement réjoui de la présence de l'autre invité
Richard Barbieri (claviers) mais si
je reste inconsolable de l'arrêt de Porcupine Tree, incluant sa collaboration, en
revanche ses créations me laissent perplexe.
Les deux premiers titres
permettent aux non-initiés (dont je suis) de connaitre le style de musique
créée par Isildur's Bane ; plutôt
jazz avec des échanges entre le marimba (un xylophone aux sons profonds), les
claviers et une trompette. Univers particulier et intéressant, sans toutefois qu'il
soit de nature à emporter mon enthousiasme.
Steve Hogarth arrive sous les ovations pour interpréter deux titres de sa
sélection, seulement accompagné d'un clavier ; une chanson de Léonard Cohen
(dont l'intérêt tient probablement davantage aux textes qu'à la musique, car la
mélodie ne m'aura pas marqué particulièrement …), puis une reprise de
Marillion. Là par contre, je ne peux qu'admirer la voix bouleversante de H qui
chante ce titre d'une manière exceptionnellement captivante, pleine d'émotion. H
exprime toujours ses chansons avec la conviction et l'émotion d'un comédien,
mais cette fois il est seul et son clavier n'est que l'écrin qui valorise son
talent.
Richard Barbieri propose alors un titre de sa
composition, plutôt sombre et planant, qui se termine accompagné par la
trompette de Luca Calabrese. Puis, il interprète un titre de JAPAN, un des
groupes auquel il a participé, dans un style new-wave toujours très planant,
chanté par H. Intéressante rétrospective mais qui ne m'émeut pas outre-mesure.
Les deux compères ont
collaboré ensemble notamment en studio, ce qui a abouti à un Album (2012) et un
Ep (2013). Ce soir ils ont choisi deux titres issus de l'un et de l'autre. Là
encore on reste davantage dans le genre expérimental que dans le mélodique
inspiré. J'ai apprécié mais sans que cela me paraisse transcendant.
Les explorations musicales
des uns et des autres étant présentées, la seconde partie me permet de
retrouver un regain d'intérêt pour ce qui se passe sur la scène car la
formation reprend le fameux opus "Colours Not Found in Nature". L'univers me parait
beaucoup plus familier en tant qu'admirateur de Marillion, dont les sonorités
me semblent similaires, même si je ne perçois pas la virtuosité de S. Rothery
et de ses compères.
Isildur's Bane concède
volontiers le rappel à H qui nous fera communier une dernière fois en nuance et
en douceur sur la magnifique chanson "Three Minute Boy" qui
est chantonnée par le public en decrescendo pianissimo. Un délice de
mélancolie…
La soirée et donc le
festival se clôt ainsi, sur un bon p'tit concert davantage honorifique que
transcendant. Clore ces trois jours de musiques avec Camel ou BBT eût été sans
doute plus violent et donc peu enviable.
PROGRAMME
Isildur's
Bane
01 Drive
02 Off The Radar.
Steve Hogarth selection
03 Famous Blue
Raincoat (Leonard Cohen)
04 Afraid Of
Sunlight (Marillion, 1995).
Richard Barbieri
05 Solar Sea (Planets & Persona, 2017)
06 Ghosts (Japan, 1981).
Steve
Hogarth & Richard Barbieri
07 Arc Light (Arc Light - Ep, 2013)
08 Red Kite (Not The Weapon But The Hand, 2012)
Isildurs Bane & Steve Hogarth - Colours Not Found
in Nature
introduction de H.
09 Ice Pop
10 The Random Fires
<presentation
du groupe>
11 Peripheral Vision
12 The Love and The
Affair
13 Diamonds and
Amnesia
14 Incandescent
RAPPEL
15 Three Minute Boy
(Marillion, Radiation 1998).
Voilà c'est fini, une fin de festival n'est jamais
bien gaie. Mais la mélancolie habituelle est accrue par la nécessité de quitter
à la fois beaucoup d'amis, de quitter un site si exceptionnel, sans être
certain d'y revenir.
Ces trois Jours mémorables m'auront permis
d'auditionner dix-huit concerts (sur 19 inscrits), mais également de découvrir
pas moins de onze groupes grâce à une programmation intelligente et équilibrée.
A ces pures découvertes, je pourrais ajouter ces groupes que je m'impatientais
de voir pour la première fois sur scène ; Big
Big Train, Wobbler surtout, mais
aussi Isildur's Bane.
Les artistes en têtes d'affiche ont confirmé leur
statut, la plupart des autres sont souvent allés au-delà de celui qu'on leur
prédestinait. Je tiens à décerner la palme de la plus belle et prometteuse
Découverte à SMALLTAPE.
Ce festival n'a donc pas failli à la réputation que
lui prêt(ai)ent nos amis qui furent bien inspirés de nous inciter à nous engager.
Je tiens par ailleurs à remercier Hervé M. qui s'est occupé de réserver l'hôtel, ainsi que Xavier et Véro avec qui nous avons eu
le plaisir de partager les trajets locaux.
D'une manière plus générale, merci à tous ceux avec
qui j'ai échangé mes impressions avant, pendant et après cet événement estival
; en particulier Stéphane M. sans
qui je n'aurais pas anticipé la découverte d'Anubis, mais aussi JoëlC., MarcA., HervéL., PascalG. et tant d'autres encore… Merci
enfin à ma P'tite Fée qui continue à m'accompagner et à me guider d'une petite
baguette magique et efficace !
Epilogue
à l'hôtel : Le directeur d'hôtel francophile
dont je parlais en préambule attendait notre troupe de joyeux drilles pour nous
permettre, en dépit de l'heure tardive, de fêter dignement la victoire de
l'équipe de France de football, désormais championne du monde. La plupart
d'entre nous n'en avions cure mais ce geste était suffisamment convivial pour
ne pas refuser quelques amuse-gueules et de commander une savoureuse et rafraichissante
Bittburger (à la mesure allemande, 50cl
bien sûr !) ou un p'tit vin blanc somptueusement parfumé ! Au prix d'un
engagement convenu de ne pas troubler le sommeil paisible de la bourgade, nous
pûmes passer nos derniers bons moments entre amis avant d'aller nous coucher
pour préparer le long retour qui nous attendait tous.