De cette tournée des stades débutée en 2019, leur
seule date française en 2022 était le 8 juillet, à Décines-Charpieu (Lyon) ;
nous y sommes allés, avec ma P'tite Fée et mon fils. Cette année, la seule date
française est à St-Denis (Paris) ; j'y vais avec mon fils, ma p'tite Fée étant
dégoutée des stades.
Ce début d'été musical est décidément bien agité.
J'avoue que cette date figurait à mon calendrier depuis longtemps, mais
l'évènement fut réputé complet dès l'ouverture des ventes de tickets. J'étais
donc prêt à renoncer, surtout au regard du dispositif de revente mis en place
par le Stade de France. Les tickets à prix coutant sont augmentés de frais de
réservation … de +26 € ! J'ai tout
de même cédé à la tentation, l'après-midi même, en me procurant le Sésame pour
la pelouse, malgré tout. Mais c'est un ticket virtuel non imprimable,
dispositif mis en place par le Stade de France pour lutter contre les fraudes ;
frustrant pour mon recueil de tickets. Mes deux fils, eux seront en "Feuerzone".
Et puis honnêtement, mon esprit insolent et rebelle
attisait l'envie de soutenir le groupe. J'évite d'aborder les sujets qui
fâchent ou divisent (religion, politique,
faits de société) dans mes récits. Mais là, j'estime que c'est différent ;
RAMMSTEIN est confronté à ce que je considère comme un procès d'inquisition médiatique
contre l'attitude de Till, qui aurait manqué de respect à une admiratrice sans
doute un peu trop naïve. Il faut bien méconnaitre le personnage pour ne pas se
méfier de ses invitations ! Et quand bien même il aurait effectivement "tenté
sa chance" ; franchement, depuis les années 70, qui n'a pas entendu parler
des excès réputés rock'n'roll après les concerts ? On pourrait citer moult
rockers qui en ont profité. Ce "wokisme"
puritain tous azimuts me gonfle, car il piétine et rogne petit à petit toutes les
libertés acquises qui ne doivent s'arrêter qu'à la nuisance d'autrui. Et
j'ajoute que je préfère accorder à Till la présomption d'innocence, dans un
contexte pourri par les avocats plus motivés par l'appât du gain que par la
morale. S'il s'avère qu'il a effectivement usé de stratagèmes peu
recommandables et objectivement condamnables, il sera toujours temps de réagir.
Ou pas. Y'en a marre !
Et du reste, j'observe que cette agitation médiatique
est loin d'avoir effrayé la gent féminine dont la proportion est, ce soir
encore, proche des 50% du public.
J'arrive en pelouse vers 18h et parviens à me placer
au centre, un peu avant l'axe des deux premiers derricks latéraux ; mon point
de vue et d'écoute est relativement acceptable, pour un stade. Je suis entouré
d'une part non négligeable de spectateurs étrangers, surtout allemands.
DUO ABELARD [20h-20h30] https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/rock/duo-abelard-les-pianistes-francaises-qui-enchantent-les-premieres-parties-de-rammstein_5267980.html
C'est à nouveau le duo de lyonnaises ABELARD, Héloïse Hervouët et Katherine Nikitine,
qui assure les premières parties de soirée des allemands sur cette nouvelle
tournée des stades.
Elles sont appréciées d'une bonne partie du public, et
de moi en particulier. Leur interprétation démontre que la musique de Rammstein
est certes puissante et flamboyante, mais est aussi mélodieuse. Un peu de
poésie dans un monde de brutes, en somme. Peu de changement par rapport à leur
prestation de Lyon. Leur honorable courage est récompensé par une écoute
respectueuse d'un public a priori peu enclin à cette approche musicale.
PROGRAMME
Rammlied
Mein Herz brennt
Mutter
Engel
Du riechst so gut
Zeit
Frühling in Paris
Sonne
Deutschland
Du hast.
Le public des gradins lance une belle Ola qui fait
quelques tours avant de s'évanouir dans l'impatience.
RAMMSTEIN[21h10+-23h25]
Formé en 1994
à Berlin, le groupe demeure composé de ses six membres originaires d'Allemagne
de l'Est ; Till Lindemann (chant), Richard
Zven Kruspe (guitare, chœurs), Paul
H. Landers (guitare, chœurs), Oliver
Riedel (basse), Doktor Christian "Flake" Lorenz, claviers, Christoph "Doom" Schneider (batterie).
La scénographie est identique à celle de l'an dernier
; une structure monumentale, un décor industriel, grandiose et massif. Nous
retrouvons la large tour centrale sur laquelle apparaitra un dispositif ascensionnel
; elle est elle-même surmontée d'une sorte de vasque olympique qui s'enflammera
durant le concert. Le reste de cette colossale construction est constellé de
projecteurs et d'enceintes prêts à déverser feux et décibels. A chaque
extrémité latérale sont dressés des grands écrans pour les spectateurs sur les
côtés et un écran plus petit est posé sur l'ascenseur central de la structure,
pour le public de face. Mais ce dispositif n'est pas réellement de nature à
satisfaire les spectateurs installés en fond du stade. Dans la fosse, une scène
secondaire a été installée sur notre côté gauche. La pelouse du stade est encadrée
de quatre derricks métalliques prêts à cracher les énormes jets de flammes !
Le sigle de RAMMSTEIN s'élève sur l'écran central, signe
que les hostilités ont commencé ! Till descend sur scène depuis un ascenseur,
coiffé d'une crête iroquoise blonde (qui ne résistera pas longtemps !). Sa voix
caverneuse de baryton résonne dans le stade et se distingue des instruments.
Je suis ainsi très vite rassuré sur l'acoustique. On
est loin de l'idéale, mais elle s'avèrera bien meilleure que celle ressentie dans
les gradins du stade de Lyon, l'an dernier. Ses réverbérations sont inhérentes
au site, il faut l'accepter et franchement, j'ai connu bien pire. Les chansons
sont reconnaissables, les pupitres sont audibles ; guitares, clavier, chant.
Pour davantage de subtilités, je dispose de mon salon, épicétou. N'oublions pas
que nous sommes là surtout pour la teuf, pas pour boire le thé avec le petit
doigt levé.
Sur le plan musical, j'ai peu apprécié la séquence électro,
devenue semble-t-il rituelle, avant "Deutschland"
sur laquelle les musiciens vêtus de diodes électroluminescentes produisent une
chorégraphie, rythmée par Richard Z. Kruspe qui officie en "DJ" sur
son balcon surplombant la scène. Mouai… Heureusement que la version plus
académique de "Deutschland"
s'enchaine derrière, remettant ainsi les pendules à l'heure. En revanche, j'ai
beaucoup apprécié la séquence plus calme durant laquelle le clavier, un
guitariste et le batteur nous ont bercés d'une mélodie apaisante. D'une façon
générale, j'ai apprécié la présence et la maitrise de chacun, ainsi que l'usage
très limité de bandes-sons ; en effet Christian "Flake" Lorenz
assume parfaitement ses accords, mais aussi les moments de transitions. Son
statut de souffre-douleur (Mein Teil)
aurait tendance à stimuler notre compassion, mais en fait c'est la tête
pensante du groupe, et son pupitre tient une place qui me semble prépondérante.
Sur le plan visuel, comme d'habitude c'est la maitrise
totale. La mise en scène est imposante et mise en valeur par un éclairage
soigné. Bien entendu des effets pyrotechniques ne cèdent aucune place à
l’improvisation, tout est prévu avec une rigueur germanique. Il s'agit d'éviter
les erreurs, quand on joue avec le feu, elles peuvent être fatales ! Il faut
vivre ces moments incandescent pour comprendre la puissance de feu dégagée par
ce spectacle de fous.
D'abord sur scène, avec "Puppe" durant laquelle le landau brûle avant d'expulser des
milliers de confettis noirs sur tout le stade. Mais aussi avec "Mein Teil", le martyre traditionnel
de Flake qui amuse toujours autant ; le pauvre doit se cacher dans sa marmite
et subir le feu craché depuis des lance-flammes de toutes tailles, parfaitement
maîtrisés par Till, à l'acmé de son art pyrotechnique.
Puis, dans l'enceinte, avec le diptyque infernal "Du hast"/"Sonne", durant lequel le feu se déchaine. Till actionne l'arbalète
provoquant un aller-retour d'effets pyrotechniques entre la scène et le milieu
du stade. Le feu passe de la scène aux derricks avant d'enflammer le stade
d'une luminosité incandescente ! Je l'avais vécu auparavant depuis les gradins,
c'était déjà très chaud. Mais en fosse, j'ai eu l'impression d'être dans une
rôtissoire !
Après les fortes émotions ressenties durant "Sonne", les cinq membres groupe reviennent
pour un rappel sur la scène annexe dont ils occupent le périmètre, entourant ainsi
les deux pianistes. "Engel"
est interprété en acoustique accompagné du duo ABELARD. Magnifiques instants de
grâce, et de communion puisque les paroles s'affichent sur l'écran central,
invitant ainsi le public à participer à un gigantesque karaoké ! Puis ils quittent
cette mini-scène à bord de trois bateaux gonflables qu'ils font porter par une
foule bienveillante vers la scène principale, sur l'air de "Engel". Ce relativement court
moment de répit est balayé par les très festifs "Ausländer" et "Du
riechst so gut".
L'humour des cadreurs d'images de la soirée n'est pas
en reste. Comme d'habitude les caméras chassent les personnages atypiques dans
la foule, susceptibles de recueillir une ovation particulière. Cette fois, le
public choisi un couple d'hommes déguisés en nonne pour redoubler d'acclamation
à chaque fois que l'objectif se pose sur les deux mecs, à la mine évidemment
réjouie !
Je n'ai pas vu le temps passer, on approche déjà de la
fin alors que le second rappel mettra un terme à ce concert torride !
La chanson "Adieu"
clôt avec émotion un concert chaud, trèès très chaud ! Des milliers de
confettis, blancs cette fois, inondent de nouveau tout le stade, alors que les
derricks continuaient à cracher des flammes ; j'imagine que quelques confettis
n'y aurons pas survécu !
Le programme s'est déroulé avec peu de modification par rapport à l'an
dernier. L'admirateur astucieux aura juste noté que, sans doute à cause du
contexte que traverse Till, la chanson "Pussy" est pudiquement remplacée au profit de "Ohne
dich". Le titre intro de 2022, "Armee der Tristen" est remplacé par "Rammlied", qui
n'avait pas été joué depuis longtemps. Les titres "Zick Zack", "Zeig
dich", "Heirate mich"
sont également passés à la trappe, au profit de "Angst" "Bestrafe
mich" et "Giftig". Les deux rappels sont
identiques, hormis Pussy donc.
Près de deux heures et quart pour 21 titres dont quatre
titres issus de "Rammstein"
(2019), quatre de "Mutter" (2001), quatre de "Zeit" (2022), deux
de "Herzeleid" (1995), quatre de "Sehnsucht" (1997), deux
de "Reise, Reise" (2004) et
un de "Liebe ist für alle da" (2009).
PROGRAMME
Rammlied (Liebe
ist für alle da, 2009)
Links 2-3-4 (Mutter,
2001)
Bestrafe mich (Sehnsucht,
1997)
Giftig (Zeit, 2022)
Sehnsucht (Sehnsucht,
1997)
Mein Herz brennt (Mutter, 2001)
Puppe (Rammstein,
2019)
Angst (Zeit, 2022)
Zeit (Zeit,
2022)
Intro électro : Deutschland (Remix by Richard Z.
Kruspe)
Deutschland (Rammstein, 2019)
Radio (Rammstein, 2019)
Mein Teil (Reise, Reise, 2004)
Du hast (Sehnsucht, 1997)
Sonne (Mutter, 2001)
RAPPEL :
Engel (en
acoustique avec le Duo Abélard a piano, sur la scène annexe) (Sehnsucht, 1997)
Les cinq membres du
groupe saluent longuement le public, avant de rejoindre l'élévateur central qui
les mène vers le sommet où ils disparaissent dans une dernière explosion de
feux d'artifices. Grandiose !
Voilà c'est fini. Je
suis ravi de mettre fin à une série de deux concerts décevant à Nanterre et à
Lyon ; celui-ci rejoint (sans toutefois le dépasser) mon souvenir de Bercy (qui
a fait l'objet du DVD). Après tant d'efficacité, on pourrait pourtant déplorer
un manque d'imagination pour faire évoluer leur spectacle ; on retrouve depuis
un bout de temps les mêmes recettes, la marmite, le landau, les canots, les
derricks (…) qui certes sont légitimement attendues mais pourraient être
modifiées, voire remplacées (argh !). Mais bon, je chipote et je ne regrette en
fait qu'une chose, c'est le prix prohibitif des tickets.
Quelque peu fourbu par près de six heures debout, je
me rue sur une bière. Je me fixe un objectif de sagesse, pas de t-shirt
aujourd'hui ; il faut dire qu'à 40€ pièce, je peux me contenter de celui de
l'an dernier, qui lui est semblable. Mes fils me rejoignent, les mines ravies.
Nous sommes heureux, mais nous devons traverser tout Paris pour retrouver nos foyers,
mais c'est une autre histoire (…)
C'est dans l'allégresse d'un dévot, accompagné de ma
pieuse P'tite Fée, et de mon bienheureux fils, que j'accomplis mon quatrième pèlerinage au pays de la Loreley, afin de retrouver notre
microcosme d'adeptes venus s'enquérir de l'actualité musicale, et afin d'y
trouver notre nourriture spirituelle, aux sons divins de notre rock progressif
favori ! Ô rage, Ô désespoir, que n'ai-je attendu 2018 avant de céder enfin aux
doux appels de la Sirène du Rhin ! J'expie maintenant mon coupable mépris pour
ce glorieux Festival qui a pourtant offert tellement de réjouissance depuis
l'an de grâce 2006 ! Je devine dans le sourire de mon lecteur un mélange de
compassion et de moquerie. Accablé de remords, je ne puis que courber l'échine,
et jouir du temps présent qui m'est sans doute offert avec miséricorde par
Apollon, Dieu des Arts, du Chant, et de la Musique. Carpe Diem, amen.
Cette XVIième édition propose dix-neuf groupes représentant neuf nationalités (quatre d'Allemagne, cinq
de Grande-Bretagne, deux de Suède, deux de Norvège, deux de France, un
d'Ukraine, un d'Italie, un des Pays-Bas, et un du Canada). En face de ces
troubadours contemporains, l'auditoire est également très international ; des
langues scandinaves, latines et anglo-saxonnes résonnent dans une joyeuse polyphonie.
Parmi ces dix-neuf groupes, je me réjouis d'en revoir huit ; NICK MASON’s Saucerful of Secrets (GB), OAK (N), LEPROUS (N), SOEN (S), KARFAGEN (UK), ESTHESIS
(F), FRANCK CARDUCCI (F), et ANNEKE VAN GIERSBERGEN (PB). Parmi les
onze autres, je suis impatient de jauger sur scène certains artistes ciblés ;
CYAN (GB), AGUSA (S), WISHBONE ASH (GB) et peut-être ABEL GANZ (GB) ainsi que
THE MUSICAL BOX (CN). Pour le reste je serai en mode "totale découverte". L'affiche définitive de cette année me
motive ainsi au moins 40% ! Voire à 70% si j'ajoute les artistes à évaluer sur
scène !! Les 30% restant correspondant à ma curiosité insatiable. Ces
proportions correspondent à celles que j'attends d'un festival, qui se doit
d'être non seulement un lieu attractif
en honorant ses artistes confirmés, mais aussi prospectif en misant sur l'avenir de musiciens dont le talent
mérite souvent d'être reconnu.
Comme à l'occasion des compétitions sportives
internationales, on trouvera autant de programmateurs frustrés que de festivaliers,
présents ou pas. Moi le premier, je confesse volontiers m'être sans doute un
peu trop enthousiasmé suite aux rumeurs persistantes ; "on" parlait
de PENDRAGON, et de ROGER HODGSON, mais aussi de PORPUPINE TREE (Winfried Völklein et de son équipe avaient déjà fait une offre pour
Porcupine Tree dès février 2022, mais Steven Wilson a malheureusement opté pour
d'autres lieux) …
Quoi qu'il en soit, je ne regrette absolument pas mon
pari engagé l'an dernier, en misant sur les tickets anticipés, sans connaitre
l'affiche. Jusqu'à présent Winfried Völklein
et son équipe, sont toujours parvenus à nous surprendre ou/et à nous ravir, parfois
avec des artistes improbables. L'audace le pousse chaque année à nous proposer
des affiches éclectiques et (d)étonnantes. Et puis, de surcroit, ce cadre
idyllique, romantique et champêtre exceptionnel restera attractif pour une
bonne partie de notre microcosme de mélomanes.
Par
ailleurs, le festival suggère pour la deuxième fois cette année de participer
le jeudi à ce qu'il appelle une "Warm
Up Party",dans la cour du Weinstübchen, au Loreley Winery à St.
Goarshausen, donc en contrebas du site. Un certain Diggin' Gabriel a prévu d'interpréter
des chansons du répertoire de Peter Gabriel. Mais nous avons d'autres projets.
Notre
microcosme, composé de mon fils Samuel, ma P'tite Fée Sandrine, Xavier et Véronique,
Hervé et Jacqueline, Fiona et Zôlt, Pascal et Valérie, Steven, Michel, Catherine,
s'est enfin réunit en cette fin du jeudi d'après-midi sur la terrasse de notre
hôtel favori. Une bière bien fraîche efface sans difficulté les agacements de
la route. D'autres amis se joindront à nous plus tard, Eric et Christine, ainsi
que Martin qui a opté pour le camping !
Nous avions
prévu par avance de nous réunir dans un p'tit restaurant situé en face de notre
hôtel. Nous y festoyons dans la joie et la bonne humeur !
VENDREDI 13
JUILLET 2023
Ouverture
des portes : 14h15. Ciel bleu, chaleur tempérée par un petit zéphyr.
Un gaillard petit déjeuner, suivi d'une sieste
réparatrice de la veille, nous permet d'envisager cette première journée avec
sérénité et entrain ! Les équipages de voitures se mettent en route vers le
site.
Ma P'tite Fée et mon fils
Avec mon fils, Samuel
Aussitôt arrivés,
nous nous allons à l'échoppe nous procurer le t-shirt officiel du festival, qui est particulièrement joli cette année ! 30€ ca reste raisonnable….
15h : TIME
SHIFT ACCIDENT. (ALLEMAGNE) https://generationprog.bandcamp.com/album/chronosthesia
Ce quatuor instrumental erre
entre le rock progressif et le jazz/rock fusion, depuis fin 2013. Il a développé son propre répertoire, combinant
naturellement des éléments de rock prog et de fusion, mais aussi des éléments
de latin, de métal et de jazz pour créer son propre mélange de styles. En 2019,
cette évolution a culminé avec l'enregistrement de leur premier album "Chronosthesia".
Le groupe se compose de Paul Ettl
(batterie), Michael Schetter (basse,
ex-Relocator, ex-Seven Steps to the Green Door), Dave Mola (guitare, depuis 2017, ex-Effloresce), et Günter W. Schmuck (claviers, depuis 2019).
TSA a hérité du redoutable défi de débuter le
Festival. La sonorisation est pourtant équilibrée et permet au maigre public
déjà présent de s'imprégner des premières notes de l'évènement. Ce voyage
musical gavé de mélodies et de soli impressionnants a su capter mon intérêt.
Cet univers me semble similaire à celui des Hongrois Special Providence (vus ici en 2019) ou à celui des
américains Liquid Tension Experiment, ou Polyphia (qu'on aimerait bien voir ici).
La haute technicité a pris une partie du public à
froid, mais le groupe recueille pourtant une belle ovation, que je considère
méritée.
C'est assurément une très belle entame pour ce
festival, une belle découverte musicale, déjà !
Parmi les sept titres interprétés, six sont issus de
leur opus le plus récent.
Formé en 1980 à Glasgow, avec le claviériste
Hew Montgomery et le multi-instrumentiste Hugh Carter, au Royaume-Uni. Malky
McNiven (guitares) et Ken Weir (batterie) ont complété la formation initiale du
groupe. Mais plus aucun d'entre eux
n'est actuellement dans le groupe. A mon sens, se pose donc la légitimité
de la conservation du nom, d'autant plus que les influences d'origine (GENESIS
et YES) sont désormais bien lointaines… On baigne désormais davantage dans un
mélange éclectique de folk, de rock, de métal et de styles celtiques. Ils
auraient pu se présenter sur l'égide "ABEL GANZ II", à l'instar de COLOSSEUM II.
En 2001, les
membres fondateurs Montgomery et Carter ont bien tenté une résurrection d'ABEL
GANZ, avec Denis Smith (batterie), Steven
Donnelly (basse), Davie Mitchell
(guitares) et Mick MacFarlane
(chant), qui a abouti à la parution d'un nouvel album en 2008, "Shooting Albatross". Mais
l'expérience n'a pas duré puisqu'aujourd'hui seuls Denis Smith (Batterie), Stephen Donnelly
(basse), et Mick Mcfarlane (chant et
guitares), sont entourés cette fois de Dawid Zielinski (guitares), et Alan Hearton
(claviers).
Honnêtement,
j'ignorais totalement ce souci d'instabilité et de légitimité lorsqu'ils sont
entrés en scène. Je débutais l'audition avec un a priori favorable, basé sur
les avis de mes co-festivaliers. C'est ainsi que j'ai été positivement
impressionné par leur prestation, qui a été mise en valeur par une sonorisation
limpide. La Musique n'a-t-elle pas pour première vocation de distraire et faire
voyager son auditeur !? A ce titre, je confesse volontiers avoir été emporté
par cette ambiance douce et mélodieuse, qui favorise les soli de claviers et
les duos des guitares, une atmosphère qui rappelle parfois celle de Wishbone
Ash.
Je suis donc
séduit au point de me rendre à l'échoppe pour me procurer leur dernier opus
"the life of the honey bee and other
moments of clarity" paru le 15
juin 2020. Il n'en demeure pas moins que je m'agace à posteriori de ce que
je considère comme une usurpation d'identité. Je le prétends de la même manière
pour les groupes que j'ai adorés par le passé, tels que Molly Hatchet qui n'est
plus que l'ombre de lui-même en réalité.
Mais juste après la prestation, le public, dans lequel
je m'inclus volontiers, n'en a cure. On vient de passer un très bon moment. Que
vouloir d'autre, après tout ?
De leurs sept albums studio, le programme évince les
quatre premiers pour n'évoquer que les trois derniers ; logique me direz-vous
compte tenu de leur démarche. On écoute ainsi un titre de Shooting Albatross, 2008,
deux titres de Abel Ganz, 2014, et deux titres du plus récent The Life of the Honey Bee, 2020.
PROGRAMME
Close Your Eyes (Abel Ganz, 2014)
Unconditional (Abel Ganz, 2014)
The Life of the Honey Bee (The Life of the Honey Bee and other Moments of Clarity, 2020)
Sepia and White (The Life of the Honey Bee and other Moments of Clarity, 2020)
Ce groupe de rock progressif est originaire de Malmö, en Suède, co-fondé en 2013 par Mikael Ödesjö et Tobias Petterson, qui ont
recruté Dag Strömqvist et Jonas Berge en vue d'un projet de rock progressif
psychédélique. Ils exploitent des influences éclectiques issues de la musique
folklorique nordique et latino-américaine, ainsi que des racines profondes dans
le space rock, le kraut rock et le jazz.
AGUSA se compose de Mikael Ödesjö
(guitare), Jenny Puertas (flûte et
chant, depuis 2015), Simon Ström (basse),
Nicolás Difonis (batterie, choeurs)
et Roman Andrén (claviers).
Leur cinquième opus "Prima Materia" est à paraitre ce 14 juillet 2023.
Une très belle révélation de ce festival, assurément !
Servi pour une sonorisation équilibrée et limpide, ce troisième groupe de la
journée emporte l'intérêt d'un public qui s'étoffe en cette fin d'après-midi.
Je confesse avoir terminé l'audition avec une tiédeur
injuste ; j'avais apprécié mais mon esprit n'était probablement pas assez
disponible à ce moment pour capter toutes ces ondes positives. Je regrette a
posteriori de ne pas avoir acquis un album à leur échoppe car en écoutant maintenant
je mesure mieux le talent de ces scandinaves. Cette histoire ne s'arrêtera pas
là, je vais suivre cette affaire de plus près…
Fort heureusement pour eux, le public acclame plus ardemment
que moi cette belle prestation.
Le concert tiendra en trois titres : "Sagobrus" (25 minutes), "Den förtrollade skogen" 8 min "Lust
och fägring" 14 minutes
PROGRAMME
Lust och
fägring (Sommarvisan), (Prima
Materia, 2023)
Sagobrus (En
Annan Värld, 2021)
Den förtrollade skogen (Agusa, 2017).
Agusa
19h : ANNEKE VAN GIERSBERGEN. (PAYS-BAS) a prévu un spectacle exclusif : le "Anneke singt Kate Bush Show" qui se présente comme le seul en
dehors des Pays-Bas! https://www.annekevangiersbergen.com/
Après treize ans passés
au sein de THE GATHERING, Anneke van GIERSBERGEN a décidé, en 2007, de suivre
son propre chemin. Ce que personnellement je persiste à déplorer. Depuis, sa
créativité et sa curiosité musicale l'ont amenée à jouer avec Devin Townsend,
Arjen Lucassen (AYREON), Árstíðir (groupe folklorique islandais), Within
Temptation, Amorphis, mais aussi John Wetton. L'album "Everything is Changing", paru en 2012, est le
premier à être publié sous son propre nom. Il a marqué une étape importante
dans la carrière solo d'Anneke, car il a été récompensé et ovationné. En 2015,
c'est une nouvelle collaboration avec Arjen Lucassen pour The Gentle Storm. En octobre 2017, nouveau
succès au sein du groupe de métal progressif VUUR. En 2018, elle se lance dans
une aventure orchestrale "Symphonized" qui présente des
réarrangements de chansons de l'ensemble de son catalogue. Son nouvel album
solo "The Darkest Skies Are The Brightest" est paru le 26 février 2021.
Alors après un tel parcours, pourquoi s'impliquer dans un hommage à
Kate Bush ? La chanteuse néerlandaise s'est dit qu'il s'agissait d'un défi
fascinant, après avoir lu sur Twitter qu'Anneke van Giersbergen était la seule
personne à qui l'on pouvait confier la musique de Kate Bush. Anneke a découvert
Kate Bush à l'adolescence et son admiration pour l'énigmatique Bush ne s'est
jamais démentie. Contrairement à son idole, Van Giersbergen adore se produire
sur scène, le lien est ainsi fait avec le projet.
La vie d'artiste étant ponctuée d'imprévus ; la Belle a dû gérer le
malaise inopiné de son claviériste, qui a été hospitalisé en urgence la veille
du concert. Tiré d'affaire depuis, il n'en demeure pas moins que le concert fut
sérieusement remis en question. Anneke, consciente du privilège de pouvoir
jouer sur cette prestigieuse scène, a opté courageusement pour le maintien de
sa prestation, en adaptant toutefois son programme.
Nous aurons ainsi un concert acoustique, au chant accompagné de sa
seule guitare, soutenu dans la seconde moitié du spectacle par le guitariste
David Foster (déjà vu lors d'une
Convention Marillion). Démarche courageuse, que je salue avec respect, même
si on sort par conséquent du cadre musical convenu.
La scène parait immense pour la dame seule derrière
son micro. Mais elle assure avec un professionnalisme et un talent indéniable.
Ces sonorités tranchent avec ce qui sort habituellement de ces enceintes, mais
elles reposent l'oreille et l'esprit. C'est mélodieux, c'est agréable, cette
voix me rappelle celle de Joan Baez, ce qui me ramène immanquablement au
festival légendaire de Woodstock, à l'aune du soleil qui part se coucher !
Le timbre de sa voix exprime une forte émotion, et sa
tessiture impressionne l'auditeur. Sa prestation force le respect de l'ensemble
des mélomanes présents dans l'arène. Forte ovation.
Parmi les dix-sept chansons, son hommage à Kate Bush
se réduit à cinq titres, mais en contrepartie elle évoque son propre répertoire
avec sept titres, dont un issu de The Gathering.
PROGRAMME
Anneke
seule
Cloudbusting (reprise de Kate Bush)
Lo and Behold
(The Darkest Skies Are the Brightest,
2021)
Agape (The Darkest Skies Are the Brightest,
2021)
Circles (Everything
is Changing, 2012)
Valley of the
Queens (reprise de Ayreon)
Songbird (reprise de Fleetwood Mac)
Saturnine (reprise
de The Gathering)
I Saw a Car (The Darkest Skies Are the Brightest,
2021)
Like a Stone (reprise de Audioslave)
Hurricane (The Darkest Skies Are the Brightest,
2021).
Avec
David Foster
Hounds of Love
(reprise de Kate Bush)
Love You Like
I Love You (The Darkest Skies Are
the Brightest, 2021)
Wicked Game (reprise de Chris Isaak)
The Man With
the Child in His Eyes (reprise de Kate Bush)
Babooshka (reprise de Kate Bush)
I Want to Know
What Love Is (reprise de Foreigner)
Running Up
That Hill (A Deal With God) (reprise de Kate Bush).
Durant les années 80, Robert Reed
composa les premiers morceaux qui allaient devenir ceux de CYAN quelques années
plus tard. Mais CYAN n'a été officiellement fondé par Rob Reed qu'au début des
années 90 ; trois albums avec CYAN sont ainsi parus entre 1993 et 1999. Mais le
groupe a été plus ou moins mis en sommeil et Reed s'est impliqué dans MAGENTA. Il y a quelques
années, Reed décide de ressusciter le groupe avec Pete Jones, Luke Machin et
Dan Nelson.
C'est ainsi que l'album "For King And Country",
initialement paru en 1993, fait l'objet d'une nouvelle parution le 25 Septembre 2021, réarrangé
et enregistré avec la nouvelle formation.
Reed se souvient : "Je ne me
doutais pas qu'en 1983, assis au piano de l'école à écrire ces chansons, que
près de 40 ans plus tard, ces mêmes chansons sonneraient comme elles le font
sur cet album. Je me souviens que le Cyan original, composé de camarades de
classe, mettait en commun notre argent, 35 livres sterling, pour les
enregistrer dans un studio local à quatre pistes avec un équipement de base.
C'est incroyable d'entendre enfin ces chansons à leur plein potentiel, avec des
techniques d'enregistrement modernes et un groupe de musiciens incroyables".
Il ajoute : "J'avais retardé la sortie de cet album parce que je ne
trouvais pas de chanteur capable de lui rendre justice. La rencontre avec Pete a coché cette case, dès que je
l'ai entendu chanter le premier morceau. Faire jouer les parties de guitare par
Luke était la cerise sur le gâteau.
C'est un excellent guitariste, avec de la technique et de la sensibilité".
CYAN termine actuellement un nouvel album.
Le groupe se compose donc de CYAN : Rob Reed (guitares, claviers), Dan Nelson
(Basse), Luke Machin (Guitares), et
Peter Jones (Chant). Tim Robinson a
assuré la batterie en studio mais c'est "Jiffy" Griffith (Batterie), qui assume la batterie pendant les concerts.
Je suis rapidement séduit par cette musique très
mélodieuse qui laisse de belles parts d'interventions à Peter Jones que j'apprécie tout particulièrement. J'admire beaucoup
ce multi-instrumentiste dont le talent à déjà redonné de la vigueur à Camel ces
dernières années. Son handicap visuel lui confère une capacité inouïe à
percevoir tout ce qui se joue autour de lui, et à interpréter moult sonorités
au gré des partitions qu'il transcende toujours. Je l'ai bien observé pendant
le concert lorsqu'il saisit tantôt la flute picolo, tantôt le saxophone, et
encore lorsqu'il penche sa tête pour percevoir la nature des soucis
(heureusement momentané) du guitariste. Sa voix s'exprime d'un timbre puissant
une belle palette d'émotions.
Robert Reed semble avoir fédéré
désormais une belle équipe qu'on aimerait voir perdurer, avec la perspective d'un
nouvel opus. Il y a du talent à exploiter et à conjuguer !
Le public ne s'y trompe pas et ovationne
chaleureusement le groupe qui, en guidant Peter pour sortir de scène donne un
sentiment d'unité réconfortante.
Sur dix titres, sept sont issus "For King And
Country", deux titres
évoquent "Pictures from the
Other Side" (1994), et un titre "Ripples", rend hommage à Genesis.
PROGRAMME
Snowbound (For King And Country, 1993/2021)
Don't Turn Away (For King And Country,
1993/2021)
Pictures From the Other Side (Pictures from the Other Side, 1994)
Call Me (For King And Country, 1993/2021)
Man Amongst Men (For King And Country,
1993/2021)
I Defy the Sun (For King And Country,
1993/2021)
Ripples... (reprise issue d' A Trick of the Tail de Genesis,
1976)
Broken Man (Pictures
from the Other Side, 1994)
The Sorcerer (For King And Country, 1993/2021)
For King and Country (For King And Country,
1993/2021).
23h : NICK
MASON’S SAUCERFUL OF SECRETS. (GRANDE BRETAGNE) http://www.thesaucerfulofsecrets.com/
Monsieur Nick MASON n'aucun
soucis de légitimité pour nous interpréter PINK FLOYD, car c'est non seulement
un membre fondateur mais de surcroît c'est même le seul à être entendu sur
chaque album et durant chaque tournée de Pink Floyd. Ajoutons que contrairement
à Roger Waters et David Gilmour, Mason n'a pas eu beaucoup d'intérêt pour sa
propre carrière; il n'a sorti que trois albums solo. Parfaitement intègre, Nick
a même obtenu la bénédiction de David Gilmour et Roger Waters pour ce projet.
Lorsque Mason a formé NICK MASONS SAUCERFUL OF SECRETS, il a voulu
s'entourer de la fine crème des musiciens susceptibles de respecter l'Œuvre. Le
groupe est ainsi composé du guitariste du Spandau Ballet Gary Kemp (guitares et chant), du guitariste
Lee Harris (Blockheads), de Guy Pratt à la basse (familier des fans de
Pink Floyd), du compositeur Dom Beken
(claviers) et bien sûr de Nick Mason
lui-même à la batterie. Le groupe a connu une tournée très réussie en 2018,
qu'il poursuivra en Amérique du Nord en 2019 et ravira ensuite les festivaliers
au Loreley en juillet. Nous y étions !
C'est donc la deuxième fois que j'assiste à
l'interprétation de cette formation qui se focalise sur une période de Pink
Floyd que j'apprécie beaucoup. Aucune lassitude à revoir ce spectacle
hallucinant. Jouissant d'une sonorisation excellente et d'un éclairage adéquat,
je n'ai eu aucun mal à trouver immédiatement la Porte. Il faut dire qu'en débutant
sur "One of These Days",
avec sa longue introduction qui précède une explosion sonore absolument
fantastique, j'ai failli perdre la boule dans le sac à poussières ! Ma nuque
s'en souvient encore.
Avant de continuer avec le deuxième morceau, Nick s'est levé pour nous faire part de sa
vive émotion d'être de nouveau présent sur cette scène. Ça tombe bien, car
c'est réciproque !
Avec dix-sept
titres ce soir, ce sont donc deux morceaux de moins qu'en 2019 dont le
programme fut similaire ; le titre "Interstellar
Overdrive" est ainsi passé à la trappe. Mais en contrepartie nous
eûmes droit à l'interprétation magistrale d' "Echoes". Je ne m'attendais pas à assister à l'interprétation
de cette œuvre majeure ce soir, exécutée dans le respect des règles de l'Art.
Je me suis régalé de cette alternance de chansonnettes
faussement naïves typiques des années 60 et que n'auraient pas renié les
Beatles de l'époque, et de morceaux d'anthologie du rock progressif !
Le public sidéré a écouté religieusement cette évocation
de la genèse du rock progressif. Nous assistions là à un de ces concerts qui
marque les esprits. Ovation tonitruante et méritée pour l'honorable Monsieur Mason
et ses talentueux complices.
PROGRAMME
Bande-son
introductive
One of These Days (Meddle, 1971)
Arnold Layne (Relics, 1967>71)
Fearless (Meddle, 1971)
Obscured by Clouds (Obscured By Clouds, 1972)
When You're In (Obscured By Clouds, 1972)
Vegetable Man (A Tree Full of Secrets, 1967)
If (Atom Heart Mother, 1970)
Atom Heart Mother (with 'If' reprise) (Atom Heart Mother, 1970)
Remember a Day (Saucerful of Secrets, 1968)
Set the Controls for the Heart of the Sun (Saucerful of Secrets, 1968)
Astronomy Domine (The Piper at the Gates of Dawn, 1967)
Childhood's End (Obscured By Clouds, 1972)
Lucifer Sam (The
Piper at the Gates of Dawn, 1967)
Echoes
(Meddle, 1971).
RAPPEL
See Emily Play (Relics, 1967>71)
A Saucerful of Secrets (Saucerful of Secrets, 1968)
Bike (The
Piper at the Gates of Dawn, 1967)
Bande-son finale "I’m a King Bee".
Nick Mason's SoS
Fourbus par cette première journée déjà pleine de belles émotions,
beaucoup vont se coucher. Nous sommes quelques un à rester sur la terrasse en
compagnie d'autres clients de l'hôtel venus danser et festoyer aux sons d'un
animateur musical, un multi-intrumentiste doué dans son genre. Un genre qui
n'est pas le nôtre mais qu'importe, nous entrons dans les farandoles histoire
d'évaporer notre dernière bière ! Ne cherchez pas de casseroles, ce n'est pas
la peine…
SAMEDI 15 JUILLET 2023
Ouverture
des portes : 14h15. Temps pluvieux, température clémente
Après l'étape de restauration matinale traditionnelle, les équipages de
voitures se reforment pour rejoindre le site.
15h : AËDON. (ALLEMAGNE)
Le groupe a
été fondé en 2015, leur mini-album "Leaves
Turning Red" est paru un an plus tard. Le nom du groupe Aëdon signifie
"rossignol", et se réfère à l'histoire tragique de la déesse Aëdon dans
la mythologie grecque. Sa musique se situe quelque part entre l'alternatif et
le progressif, qui réussit le mélange d'énergie, de légèreté et de mélancolie.
Des changements d'accords surprenants, un chant soutenu par deux chœurs,
caractérisent leur musique.
AEDON est un quatuor composé de Simon Gatzka (chant, Guitare), Maximilian Krüger (guitare, chœurs), Stephan Nabbefeld (batterie) et Alexander Dachwitz (basse, chœurs).
"Leaves Turning Red"
est paru le 18 mars 2017.
Cette douce musique très mélodique ne sera toutefois pas
parvenue à me laisser une empreinte mémorable. C'est propre et bien fait, c'est
du bon boulot, néanmoins pour paraphraser un commentaire-type sur le site
Progarchives.com, cela m'a semblé sympathique mais pas essentiel, non plus.
L'auditoire présent leur accorde cependant son estime
qui est d'autant plus méritée qu'il n'est pas aisé d'ouvrir une journée devant
des gradins encore partiellement vides.
Parmi les dix titres interprétés, deux sont issus de
leur opus (2017) et huit semblent prévenir d'un nouvel album.
PROGRAMME 1.Dried Out Streams (Leaves Turning Red, 2017) 2.Losing It 3.Ode to a Nightingale
(monoplage, 2021) 4.Gentle Rain (2021) 5.Crayon Moon 6.Raise Your Voice
(2023) 7.I Feel Red 8.Shattered (monoplage,
2019) 9.Change This World (Leaves Turning Red, 2017) 10.The Least You Owe
Me (monoplage, 2019).
La
pluie gâche temporairement le festival, mais nous sommes quelques-uns à
demeurer en place quoiqu'il en coute ...
16h15 : FUCHS. (ALLEMAGNE)
Une longue
genèse débute dans les années 1990 pour Hans-Jürgen Fuchs, et sa femme Ines. L'album "Leaving Home", est paru en 2012. Deux albums suivent, "The Unity Of Two" paru en 2014 et "Station Songs" paru en 2018. Ses
fonctions de professeur de musique l'occupent à d'autres projets, avant de
composer un nouvel album s'intitulera "Too
Much, Too Many" à paraitre le 14
juillet 2023.
Le groupe se
compose en théorie de Hans-Jürgen Fuchs
(guitares, claviers), Ines Fuchs (claviers,
chœur), Baggi Buchmann (chant),
Michael Wasilewski (chant), Andy Bartzik (guitare), Florian Dittrich (batterie), et … Mike Köhler ou (à déterminer) Henrik Mumm (Basse).
Je ne serais pas honnête si je prétendais avoir été
bouleversé par cette prestation, qui m'a semblé banale et sans aspérité, ni
charisme. J'emprunte une nouvelle fois l'expression "bon mais pas
essentiel". Un autre groupe allemand, Chandelier, m'avait laissé une
impression similaire en 2019.
Le public, encore épars et clairsemé à cette heure,
leur accorde une acclamation polie.
Sur huit titres, cinq concluent le concert avec des
chansons issues de "Too Much, Too
Many".
PROGRAMME
The Invisible Man (Station Songs, 2018)
Even If the Salary’s Low (Station Songs, 2018)
Don't Think About (Leaving Home, 2012)
Don't Get Me Wrong (Too Much, Too Many, 2023)
Challenge of Lifelong Learning (Too Much, Too Many, 2023)
La biographie de ce groupe débute à l'automne 2019, lorsque plusieurs
membres de CRIPPLED BLACK PHOENIX ont décidé de se séparer. Mais on retrouve
dans VENUS PRINCIPLE l'univers similaire de rock
sombre, mélodique et psychédélique.
Ce collectif
britannico-suédois a fait paraitre un premier album "Stand in Your Light", le 27
mai 2022.
VENUS PRINCIPLE se compose de Daniel
Änghede (chant, guitares), Daisy Chapman (chant, piano), Mark Furnevall (claviers, guitares, chœurs),
Ben Wilsker (batterie) et Pontus Blom (basse).
Notre microcosme s'agitait beaucoup à la perspective
du concert de ce groupe, notamment en raison de son pedigree. Personnellement,
je l'abordais favorablement car j'avais apprécié Crippled Black Phoenix, il y a
quelques années. Cependant, je n'ai pas relevé dans la prestation de quoi
soulever un émoi particulier. Cela m'a semblé bon, mais pas essentiel, encore
une fois. Peut-être serais-je mieux disposé dans un autre cadre ?
Une bonne partie du public a, heureusement pour eux, soutenu
assidument cette prestation, et lui a accordé une belle acclamation.
Le programme est constitué de la quasi intégralité de
l'album "Stand in Your Light"
interprété dans l'ordre du disque ; Seul "Drag Nets", le huitième titre est passé à la trappe. "King Baby"
également sur le liste n'a pas été interprété…
PROGRAMME
Rebel Drones (Stand
in Your Light, 2022)
Barricades (Stand
in Your Light, 2022)
All These Words (Stand in Your Light, 2022)
Days of Summer (Stand in Your Light, 2022)
The Lord He Giveth and He Taketh Away (Stand in Your Light, 2022)
Shut It Down (Stand
in Your Light, 2022)
Kindle the Fire (Stand in Your Light, 2022)
Sanctuary (Stand
in Your Light, 2022)
The Haunting (Stand
in Your Light, 2022)
Stand in Your Light (Stand in Your Light, 2022).
Venus Principle
Après ces trois premières
prestations de la journée qui m'ont paru un peu ternes, il me fallait quelque
épice qui me redonne du plaisir. C'est donc avec envie et espoirs que j'aborde
cette fin d'après-midi.
Franck est un personnage
touchant, car sincère et passionné. Ce Français rame depuis pas mal de temps
pour faire valoir sa Musique, qui est digne de ses influences qu'il ne cache
pas. On pense à Genesis, Alice Cooper et David Bowie, ainsi qu'à Led Zeppelin et
Pink Floyd sur des albums qui se succèdent inlassablement.
Le parcours de ce groupe,
français bien qu'anglophone, a évolué pour séduire une part toujours croissante
d'un auditoire avide d'aventures sonores et de fantaisie. Son premier album
"Oddity" a marqué le début d'un voyage épique, qui s'illustre
parfaitement sur scène avec costumes, maquillages, ambiances psychédéliques,
humour et sensualité.
Pour son deuxième opus
"Torn Apart", Steve Hackett lui a fait l'honneur d'apporter sa
contribution. Fort de cette reconnaissance, la tournée qui s'en est suivie a
fait l'objet d'un DVD/BluRay qui est paru en 2017. C'est dans ce contexte que
Franck a participé au Night Of The Prog 2017.
Après la sortie de son troisième
opus "The Answer" en novembre 2019, Franck est reparti en
tournée avec sa "Fantastic Squad" jusqu'en 2022.
Pour ma part, j'avais
assisté à un concert le dimanche 29
octobre 2017 qui m'avait séduit, mais pas au point de m'enthousiasmer
totalement. Mais notre microcosme m'indique qu'entouré désormais d'une "Fantastic
Squad", le groupe s'est donné une nouvelle dimension sur scène.
En effet, je ne tarde pas à
réaliser que Franck, accompagné de musiciens aussi extravagants que lui, nous mène
avec ses puissants accords de basse, dans un univers musical chatoyant et
euphorique. Lea Fernandez est une
batteuse aussi souriante et enthousiaste qu'efficace pour mener le rythme
requis de cette atmosphère festive. Le guitariste Barth Sky et le claviériste Cédric Selzer (arrivé en 2021) sont exubérants mais talentueux dans leurs
interventions. Chacun incarne une facette de sa musique avec vivacité et
entrain au sein de son cirque rock 'n' roll.
Mary Reynaud
a de nouveau démontré toutes les facettes de son talent de comédienne (Alice),
de musicienne (guitare, thérémine, percussions) et de chanteuse. A cet égard,
son interprétation audacieuse de "The
Ecstasy of Gold" (reprise d'Ennio Morricone) m'a bouleversé. Sa
tessiture lui a permis d'exécuter fidèlement le chant légendaire ! Garante de
la sensualité, elle montre danses du ventre torrides et ballets de tissus
colorés, ou et elle fait osciller sa thérémine.
Soutenu par une sonorisation qui nous a semblé
conforme aux objectifs, et par un éclairage subtil alors que le soleil n'est
pas encore couché, le groupe a emporté le public dans sa folie. Ce transport de
l'auditoire majoritairement allemand par un groupe français n'est pas sans nous
rappeler un autre souvenir pas si lointain… (pour le lecteur qui n'aurait pas tout suivi ; j'évoque la prestation de
Lazuli ici même).
Au comble de l'audace, Franck nous surprend encore
lorsqu'il réclame le calme, avant de descendre en bas de la scène, tout son
groupe aligné face aux premiers rangs de la fosse. Les cinq musiciens chantent le
dernier titre "On the Road to
Nowhere" a capella, sans amplification, juste accompagné de la guitare
sèche de Franck. Certes, l'amphithéâtre jouit d'une bonne acoustique a priori,
mais cette bravade est saluée bruyamment par un auditoire conquis.
Paradoxalement, plusieurs jours après le concert, c'est cet air-là qui revient
le plus facilement en mémoire alors qu'il n'a pas été amplifié ! Quand je pense
que certains poussent la sono pour abrutir le spectateur, alors qu'il suffit de
toucher son âme…
Cette heure a suffi pour enthousiasmer les mélomanes,
avec neuf titres. Ce concert a ainsi pu faire valoir sa discographie depuis
2011. Jouissif et rassurant pour un personnage aussi attachant, que talentueux
et méritant.
Ce groupe est
originaire de Torquay, dans le Devon, en Angleterre. La particularité de
WISHBONE ASH est le jeu varié de ses deux guitaristes, leur technique
d'harmonisation, qui a influencé des groupes de hard rock tels que Thin Lizzy
ou Iron Maiden. Steve Harris et ses complices ne s'en sont jamais cachés. Dans
la caricature, on pourrait passer un 33T de Wishbone Ash en mode 45T pour
entendre des sonorités proches de celle d'Iron Maiden !
WISHBONE ASH
a pris son essor à Londres en 1969, à l'époque de la naissance bouillonnante de
la scène rock progressive ; ce qui a contribué à produire un type distinctif
de rock mélodique, inspiré à la fois par le folk britannique traditionnel, le
jazz américain et le R&B.
Leur vingt-cinquième album studio "Coat Of Arms" est paru le 26 février 2020. Sa tournée promotionnelle,
qui coïncide avec le 50ème anniversaire du groupe, a pu être achevée
juste avant la pandémie.
Andy Powell (guitares, chant, depuis 1969),
est désormais entouré de Bob Skeat
(basse, depuis 1998), Mark Abrahams
(guitares, depuis 2018), Joe Crabtree
(batterie, depuis 2007).
La musique est servie par une bonne sonorisation, et
cependant l'interprétation m'a semblé manquer d'un "je ne sais quoi"
de convaincant. J'ai perçu un manque d'assurance, de justesse et d'entrain, me
rappelant ainsi le fait que les trois quarts des musiciens jouent la partition
de leurs glorieux ainés. J'ai conscience d'être sévère en écrivant cela, mais
c'est mon ressenti. J'attendais sans doute trop de ce concert pour être
complétement enthousiasmé. Mais je suis resté à la barrière quand même parce
que l'ensemble resta agréable à écouter et parce que j'avais en face de moi un
personnage légendaire, Monsieur Andy Powel.
Fort heureusement pour eux, la majorité du public
s'est laissé porter par la musique et lui accorde l'ovation méritée à laquelle
je souscris volontiers.
Sur les dix chansons interprétées ce soir, cinq titres sont issus des sept plages de
"Argus" (1972), ce qui ne constitue pas
l'intégralité comme annoncé. Il manque ainsi "Time Was" et "Leaf
and Stream" ; question de choix artistique peut-être, d'amplitude
horaire sans doute.
PROGRAMME
We Stand as One (Coat of Arms, 2020)
Coat of Arms (Coat
of Arms, 2020)
The King Will Come (Argus, 1972)
Warrior (Argus, 1972)
Throw Down the Sword (Argus, 1972)
Sometime World (Argus, 1972)
Blowin' Free (Argus, 1972)
Standing in the Rain (Strange Affair, 1991)
Jail Bait (Pilgrimage, 1971)
Phoenix (Wishbone
Ash, 1970).
23h : THE MUSICAL BOX PERFORMS GENESIS. (CANADA) Le groupe canadien
THE MUSICAL BOX revient en Allemagne pour la dernière représentation du
légendaire spectacle GENESIS "The Lamb Lies Down On Broadway".
https://www.themusicalbox.net/
Ce collectif canadien devra
démontrer sa conviction et sa légitimité pour me séduire, car Steve Hackett me
semble déjà incarner avec excellence cette période, alors que Ray Wilson m'a
beaucoup moins convaincu. TMB prétend interpréter fidèlement le spectacle de
Genesis sur "The Lamb Lies Down On Broadway Show" ; c'est,
nous dit-on la toute dernière représentation du spectacle. Après cela, la
licence expirera et le groupe ne la renouvellera pas !
Notons qu'ils ont été
adoubés par les anciens membres de GENESIS. En 2005, peut-être dans un excès
d'enthousiasme, Phil Collins a affirmé, après les avoir vus à Genève, qu'
"ils jouent notre musique mieux que nous ne la jouions" ! Peter GABRIEL a tenu publiquement à les
encourager le 13 juin 2001 depuis son studio d'enregistrement puis a annoncé
emmener ses enfants à un de leurs concerts pour "qu'ils voient ce que
leur père faisait". Mike
RUTHERFORD est venu les écouter en répétition pour leur première tournée
anglaise. Steve HACKETT est monté
sur scène pour jouer quelques accords avec eux le 2 juin 2002 à Londres.
THE MUSICAL BOX, fondé au
début des années 90, est composé de spécialistes qui recréent scrupuleusement et
dans les moindres détails les premiers concerts de Genesis. "The Lamb
Lies Down On Broadway" était le spectacle le plus ambitieux de cette
période de Genesis, mais il n'a jamais été filmé. The Musical Box donne donc
aux fans de Genesis (et aux autres mélomanes intéressés) l'ultime chance de
voir ce spectacle.
Sébastien Lamothe (rôle de Mike Rutherford,
basse, guitare 12 cordes, chœurs, depuis
1993), Denis Gagné (rôle de Peter
Gabriel et/ou rôle de Phil Collins, chant, tambourin, flûte, depuis 1995), François Gagnon (rôle de Steve Hackett, guitares
six cordes, électrique et acoustique, depuis 2004), Ian Benhamou (rôle de Tony Banks, claviers, guitare 12 cordes, chœurs,
depuis 2018), et Bob St-Laurent (rôle
de Phil Collins, batterie, percussions, chant, chœurs, depuis 2018).
Fort de tous ces éloges, je m'étais placé dans les
meilleures conditions psychologiques pour aborder la représentation. Je suis
tout ouïe même si je ne suis pourtant pas encore vraiment prêt pour assister à
des hommages posthumes des groupes de ma génération. J'avais toutefois apprécié
celui que THE RABEATS avait produit lors du Rétro C Trop. Alors pourquoi pas …
Mais hélas, de Porte, je n'ai point trouvé.
Ce ne sont ni la scénographie, ni la sonorisation, ni
l'éclairage que sont en cause. Que nenni. C'est juste que je n'ai pas ressenti
l'émotion suffisante pour me transporter dans cette histoire. Peut-être la
faute à un manque de charisme des musiciens que j'ai trouvé un peu figés, comme
accablés par le poids des responsabilités. Même l'interprétation du pourtant
superbe "The Carpet Crawlers"
ne m'a pas emporté (alors qu'encore une
fois celle de Steve Hackett me transcende à chaque fois) ! Toujours est-il
que la fatigue a probablement eu raison de ma bonne volonté, je confesse avoir frôlé
l'assoupissement. Des allumettes posées verticalement entre mes paupières
auraient été d'un grand secours !
Là encore, une bonne partie du public s'est montré
davantage réceptif que moi. Mais cette fois, je peine à applaudir sincèrement.
"The
Lamb Lies Down on Broadway" (1974) est donc consciencieusement
interprété dans son intégralité. Le choix de "Watcher of the Skies" (1972) en rappel a laissé beaucoup
d'admirateurs perplexes.
PROGRAMME
The Lamb Lies
Down on Broadway
Fly on a Windshield
Broadway Melody of 1974
Cuckoo Cocoon
In the Cage
The Grand
Parade of Lifeless Packaging
Back in N.Y.C.
Hairless Heart
Counting Out Time
The Carpet Crawlers
The Chamber of 32 Doors
Lilywhite Lilith
The Waiting Room
Anyway
Here Comes the Supernatural Anaesthetist
The Lamia
Silent Sorrow in Empty Boats
The Colony of Slippermen
Ravine
The Light Dies
Down on Broadway
Riding the Scree
In the Rapids
It.
RAPPEL
Watcher of the
Skies (Foxtrot, 1972).
Musical Box
Décidément ce jour 2 n'aura pas été un grand cru.
Entre les gouttes de pluie et les notes amères, j'aurai peiné à tenir éveillé
jusqu'à la fin. Vivement dimanche ! (non,
je n'évoque pas Michel Drucker !).
DIMANCHE 16 JUILLET 2023
Ouverture des portes 11h45 (éclaircies, et chaleur
tempérée par un petit vent agréable)
Au petit déjeuner les discussions s'articule autour du programme, celui
d'hier et celui d'aujourd'hui, ses belles surprises et ses déceptions. On
évalue, on relativise, on se réjouit, on espère. En tous cas, nous ne nous
attardons pas car ce dimanche les concerts débutent plus tôt ! Afin de garantir
nos emplacements nous décidons d'anticiper nos départs par rapports à la
vielle. Ma P'tite Fée et moi sommes particulièrement motivés car visons le
premier groupe de la journée !!
Ce groupe ukrainien a été fondé en 2006 par Antony Kalugin.
La musique de KARFAGEN est principalement instrumentale et combine des éléments
du rock progressif, et du rock symphonique. La musique et les concepts du
groupe sont principalement créés par Antony Kalugin lui-même.
KARFAGEN n'a pas
de formation standard et fait souvent appel à des talentueux musiciens
invités d'Ukraine et d'ailleurs, qui font un usage imaginatif des claviers, des
guitares, des instruments classiques et ethniques. Antony ne cache pas ses
influences ; on reconnait les ambiances issues de groupes prestigieux tels que
Camel, Genesis, UK, Pink Floyd et The Flower Kings. La musique de KARFAGEN fait
souvent référence à celles de SUNCHILD
ou HOGGWASH, qui sont les autres
projets d'Antony Kalugin. D'ailleurs, le programme des concerts alterne de
titres de ses différentes activités.
Depuis 2016, le groupe gagne peu à peu en notoriété,
grâce à ses tournées en Europe et ses participations à plusieurs festivals. Les
albums les plus récents sont "Land
Of Green And Gold", paru le 7 janvier 2022, et "Passage To The Forest Of Mysterious"
paru le 1er avril 2023.
Les créations musicales d'Antony Kalugin sont toujours
très mélodieuses, plus symphoniques avec KARFAGEN, plus pop et chantantes avec
SUNCHILD. Leur prestation du Crescendo le vendredi 19 août 2022 m'a permis de
les voir une première fois, mais dans le contexte tendu de leur pays en guerre,
j'étais resté un peu sur ma faim. J'avais surtout été frustré de l'absence du
talentueux guitariste Max Velychko et de la remarquable chanteuse Olga
Vodolazhska. Je m'étais attaché à eux en visionnant les vidéos, avant de
réaliser que ces deux artistes n'avaient pas plus vocation à demeurer dans le
groupe que leurs prédécesseurs.
Le groupe se compose aujourd'hui de : Antony Kalugin (claviers, chant), Mariya Panasenko (chant), Olga Rostovska (chœurs), Kostiantyn Shepelenko (batterie), Anton Barsukov (guitare), Vladyslav Karbovskyi (basse).
Antony met avec conviction toute son énergie et son
entrain au service de la musique qu'il entend bien faire connaitre et apprécier
partout où il se produit. Le maître de cérémonie, lorsqu'il ne joue pas de ses
claviers, ne tient pas en place, très charismatique il harangue ses musiciens,
ses choristes mais aussi son public. Il descend les marches de la scène pour le
solliciter à la barrière, avant de se rendre dans les gradins de
l'amphithéâtre. Là, il aura dû hélas constater la faible affluence, en ce tout
début de journée du festival. Mais il en faut davantage pour le démotiver,
l'Ukrainien en a vu d'autres …
Les chansons rythmées par son fidèle, subtil et
efficace batteur Kostiantyn Shepelenko,
sont magnifiées surtout par les chants suaves de Mariya Panasenko et de sa compagne Olga Rostovska. Mais aussi par les accords mélodiques de la guitare de
Anton Barsukov, même si son style me
parait moins flamboyant que celui de Max Velychko. Le bassiste m'a semblé un
peu effacé derrière son pupitre de partitions, toutefois il faisait lui aussi
son boulot.
Sur les neuf
titres interprétés, sans surprise nous comptons cinq issus de la discographie de SUNCHILD, dont les chansons se
prêtent mieux au cadre festivalier que celles de KARFAGEN, qui peuvent sembler
un brin plus cérébrales.
Le concert se clôt avec émotion sur "Vil'na" chantée en ukrainien. Le
groupe ne manquera pas d'arborer fièrement le drapeau de son pays agressé.
Antony lance un appel aux dons au profit de l'armée ukrainienne, ce qui semble
avoir choqué quelques âmes sensibles, qui aurait préféré son soutien à l'œuvre
caritative Warchild. Mais cette dernière me paraissant bien plus mondialiste,
je comprends la démarche patriotique d'Antony.
Le public présent à logiquement été emporté par
l'enthousiasme d'Antony et son équipe. Une très belle ovation accompagnera sa
sortie. A voir la file d'attente qui s'est installée à l'échoppe des signatures
ainsi qu'à celle des marchandises, je pense qu'il aura pu mesurer combien son
voyage n'aura pas été vain.
PROGRAMME
Another Friday
Night (reprise de Hoggwash, The Last
Horizon, 2007)
Shall We Run
(reprise de Sunchild, Isolation,
2012)
Rain Drops (reprise
de Sunchild, The Invisible Line,
2009)
The Reason Why
(reprise de Sunchild, Time And The
Tide, 2023)
Visionary
Sights (reprise de Sunchild, As Far
As The Eye Can See, 2011)
The Invisible
Line (reprise de Sunchild, The
Invisible Line, 2009)
Close to
Heaven (Karfagen – The Key To
Perception, 2009)
A Day Without
Rain (Karfagen – Aleatorica, 2013)
Vil'na (chanson ukrainienne).
Le thème de "The
Reason Why" est repris en guise
de séquence finale.
Par la suite, nous pourrons approcher la radieuse
Olga, pour l'assurer de notre satisfaction de les revoir, mais aussi pour
s'enquérir avec la délicatesse requise de l'impact de la guerre sur elle et sa
famille.
La bio nous explique que Mad
Fellaz est un groupe éclectique, formé
en 2011 par Paolo Busatto,
guitariste et principal compositeur du groupe, à Bassano del Grappa, en Italie.
Le groupe est initialement inspiré par des grands groupes de prog (King
Crimson, Genesis, Gentle Giant, Yes), et a récemment fait des clins d'œil
aux nouveaux grands artistes, sans aucune limitation de genre (Opeth, Snarky
Puppy, Screaming Headless Torsos, Vulfpeck). Il a su se renouveler en
faisant preuve d'une extrême polyvalence et d'une grande créativité, tant dans
la musique instrumentale que vocale. La musique de MAD FELLAZ est une
progression, une quête constante de nouveaux sons qui dissout les frontières
entre les différents styles et langages musicaux, et brouille les catégories.
L'album "Road
to Planet Circus", paru le 1er
février 2022, marque un autre changement de style du groupe où des éléments
de jazz-rock, de fusion, de funk et d'afrobeat prédominent désormais, dans des
compositions où chaque instrument est mis en valeur.
Le groupe est composé de huit
musiciens, Paolo Busatto (guitare),
Ruggero Burigo (guitare), Carlo Passuello (basse), Enrico Brunelli (claviers), Rudy Zilio (flûte/synthèse), Luca Brighi (chant), Andrea Cecchetto (batterie), et Filippo Zonta (percussions). Certains ont
étudié, travaillé et enregistré avec des noms tels que Chick Corea Elektric
Band, Dave Weckl, Peter Erskine, Gary Meek, John Etheridge (Soft Machine),
Zucchero, Stan Sargeant, Andrea Innesto (Vasco Rossi), Fabio Trentini (Guano
Apes, Le Orme), William Dotto (Le Orme, Banco del Mutuo Soccorso), Tolo Marton
(Ian Paice), Michele Bon (Le Orme), Marco Iacampo, Erica Boschiero.
Voilà pour leur pedigree,
qu'il me semblait opportun de rappeler avant d'exprimer mon impression nuancée sur
leur prestation.
Cet aggloméra d'artistes me
semble être indéniablement composé de talents individuels remarquables, cependant
j'ai peiné à m'émouvoir cet après-midi. Question de sensibilité, de perception
du moment, peut-être. Nonobstant, je me garderai bien de les bannir
définitivement de mes écoutes futures, car j'ai perçu quelques séquences très intéressantes.
Et je confirme ce pressentiment a posteriori en écoutant des extraits
disponibles sur leur site bandcamp. J'aime ces mélanges jazzy, funky,
déjantés. On dira que mon état d'esprit n'était pas disposé à ce moment-là ; cette
appréciation peut paraitre désinvolte, mais après tout je ne suis qu'un modeste
festivalier venu pour se distraire, hein !
Dans le public, il y a toujours une bonne part pour
être capable d'apprécier les artistes à leur juste valeur, et c'est tant mieux
pour eux.
Sur les huit titres interprétés, sept promeuvent leur
opus le plus récent "Road to Planet Circus".
PROGRAMME 1.The Animal Spell (Road to Planet Circus, 2022) 2.Babylon (Road to Planet Circus, 2022) 3.Liquid Bliss (Mad Fellaz III, 2019) 4.Sips of Confidence (Road to Planet Circus, 2022) 5.Tuareg's Dance (Road to Planet Circus, 2022) 6.Candy Store (Road to Planet Circus, 2022) 7.Tennouheika no Sakura (Road to Planet Circus, 2022) 8.Jokepot (Road to Planet Circus, 2022).
OAK a été fondé il y a dix
ans, en 2013 à Oslo, en Norvège. Les
quatre membres d'Oak suivent un parcours varié allant du piano classique à
l'électronique, en passant par le prog et le hard-rock, avec des références à
la scène alternative ; une combinaison qui fait le son unique et distinctif
d'OAK.
Le premier album du groupe,
"Lighthouse", est sorti en 2013 sur leur propre label, puis a été réédité le 10 juin 2016 sur
Apollon Records. Le 19 octobre 2018,
leur deuxième album "False Memory Archive" est sorti sur
Karisma Records, à la suite duquel il a gagné en notoriété en jouant au Royaume-Uni,
aux Pays-Bas, au Canada, en Suède et en Allemagne.
C'est au printemps 2019,
lorsque j'apprends leur présence annoncée à Night Of The Prog Festival, que je fut
séduit par leur musique. Leur prestation du dimanche 21 juillet 2019 m'avait convaincu d'acquérir les deux opus, que
j'écoute bien plus souvent qu'à leur tour, tant cette musique mélancolie me
prend aux tripes !
Leur troisième album,
"The Quiet Rebellion of Compromise", est paru le 11 novembre 2022, chez Karisma Records. Ils ont pu
promouvoir cet opus en assurant les premières parties de soirée des concerts de
Marillion.
Un quatrième album serait
déjà en préparation.
Le groupe se compose de Simen Valldal Johannessen (chant,
clavier), Øystein Sootholtet (basse,
clavier), Sigbjørn Reiakvam (batterie),
et Stephan Hvinden (guitares).
La musique d'OAK est par essence mélancolique, son interprétation
requiert la concentration, l'attitude et le recueillement requis, ce qui accorde
aux musiciens l'apparence d'être faussement introvertis et absorbés dans leur
univers. Simen communique et explique le contexte de chacune de ses chansons avec
un humour scandinave (entendez pince sans
rire). Pour les avoir approchés il y a quatre ans, je peux dire que ce sont
des types modestes et sympathiques, pas aussi austères qu'ils pourraient
paraitre sur scène.
Il nous a semblé que leur positionnement sur la
journée est injuste, car depuis quatre ans, ils ont tracé leur sillon et
confirmé leur talent, surtout avec cet album"The Quiet Rebellion of Compromise" qui, pour
moi, est l'un des meilleurs de l'année 2022. Beaucoup d'auditeurs n'avaient toujours
pas daigné regagner les gradins en ce début de journée, privant ainsi ces
norvégiens de l'audience méritée. Les vrais mélomanes passionnés et curieux,
ceux qui étaient présents, auront majoritairement apprécié la maitrise des
ambiances créées.
J'étais positionné à la barrière mais trop proche des
basses, donc un peu gêné pour percevoir toutes les subtilités, mais j'étais
assez observateur pour distinguer leur perfectionnisme. La voix paisible et
plaintive de Simen s'exprime avec
émotion. La frappe délicate et tellement sensible de Sigbjørn assure au quatuor un rythme qui l'entraine
doucement dans une sorte de valse lente. Une discrète piste son était
maitrisée par Øystein qui
alternait ses fonctions de bassiste et de claviériste ; par exemple sur "Dreamless Sleep" l'intervention studio du sax est ici
remplacée par celle de la guitare de Stephan.
Cette musique intimiste me semble relativement peu adaptée à un festival en
plein air, mais néanmoins j'en ai perçu toutes les nuances et la profondeur.
Bienheureux sont les
auditeurs qui, comme moi ont su se laisser bercer par cette parenthèse de
poésie musicale.
Parmi neuf
titres, quatre sont issus de leur
récent opus "The Quiet Rebellion of Compromise". Trois
sont issus de "False Memory
Archive" et deux de "Lighthouse".
PROGRAMME
Highest Tower (The Quiet Rebellion of
Compromise, 2022)
Dreamless Sleep (The Quiet Rebellion of
Compromise, 2022)
False Memory Archive (False Memory Archive, 2018)
Lost Causes (False
Memory Archive, 2018)
Sunday 8 AM (The Quiet Rebellion of Compromise,
2022)
Guest of Honour (The Quiet Rebellion of
Compromise, 2022)
La bio nous explique que "ce
quintet allemand de jazz-métal constitué autour du guitariste, compositeur et
arrangeur Jan Zehrfeld, a acquis un
statut culte sur la scène prog/math/djent/tech-métal mais aussi jazz-fusion
dans le monde entier. Les compositions originales du groupe et les reprises de
morceaux connus, sont devenues une marque de fabrique distinctive. La musique
est humoristique, mathématiquement construite et organiquement reconstruite.
Dans un bain alternant force virtuose et légèreté décontractée, les riffs
complexes et les improvisations jazzy sont exécutés avec une précision
époustouflante et un plaisir de jouer au plus haut niveau musical."Il semble qu'il ait bénéficé d'éloges de Randy Brecker, de Dweezil Zappa et
de Mattias IA Eklundh, (Freak Kitchen).
PANZERBALLETT mentionne
avec insistance la contribution à la batterie de Virgil Donati qui est considéré comme "une référence mondiale
depuis plusieurs décennies, et dont les talents de compositeur et
d'orchestrateur sont également très appréciés. Toujours en train d'explorer les
possibilités au-delà de la norme, il a franchi les limites des genres
traditionnels en tant qu'esprit libre introspectif." On nous précise
qu'il a collaboré notamment avec avec Planet X, Steve Vai, Allan Holdsworth,
Tony MacAlpine, Kiko Loureiro, Bunny Brunel, Scott Henderson et Steve Walsh,
entre autres… Soit. La mention répétée de sa participation semble être imposée
à tous les niveaux ; sur scène, sur l'affiche, sur le programme… Bon. J'ai
assisté à des implications plus modestes. J'observe que Mike Portnoy (par
exemple) a un pedigree équivalent, et pourtant il n'exige pas que son nom soit
ajouté à celui des nombreux groupes auxquels il participe. Question de modestie
?…
Eh bien, enchanté, messieurs.
Je ne vous connaissais pas, mais je suis tout ouïe.
Le groupe munichois se compose actuellement de : Jan Zehrfeld
(guitare), Anton Davidyants (basse),
Florian Fennes (saxophone), et Joe Doblhofer (guitare), et … devinez qui ?
… mais Virgil Donati (batterie) bien
sûr !
Je pourrais pratiquement tout copier/coller de
l'appréciation portée sur Mad Fellaz ! C'est
également un aggloméra d'artistes aux talents individuels admirables, mais dont
la musique a peiné cependant à m'émouvoir cet après-midi. A cette nuance près,
que là c'est encore plus déjanté, et que j'ai toutefois particulièrement remarqué
le talent de Florian Fennes
(saxophone) et encore davantage celui de Anton Davidyants (basse). Ce dernier m'a fait lever pour me raprocher du
phénomène. Les autres ne sont pas mauvais, mais l'attitude du batteur m'a a
priori agacé.
Dans le programme, j'ai
relevé particulièrement la variation du l'Ode à la Joie de Beethoven ; fallait
l'oser !
Bon en résumé, le Festival a une fois de plus démontré
ici sa capacité à surprendre et à déranger le festivalier en proposant des
musiques assez éloignées des standards du rock progressif.
Ce quatuor anglophone français de rock
progressif (dark neoprog), a été fondé par le multi-instrumentiste français
Aurélien Goude (chant, claviers,
harmonica). Aurélien exploite ses nombreuses influences (rock britannique,
musique de film, jazz, ambient, métal, musique électronique …) pour
exprimer des ambiances empreintes d'émotions et de mélancolie.
Un mini album "Raising Hands" est paru le 1er février 2019, suivi
d'un premier album "The Awakening"
paru le 14 novembre 2020. Un monoplage "Still Far To Go" est paru le 5 mars 2021, puis le
deuxième album "Watching Worlds
Collide" est paru le 19 aout 2022.
C'est ce même jour que nous avions pu assister à son concert lors du Crescendo
Festival. Plus récemment, nous avons assisté mardi 9 mai dernier à la
prestation d'ESTHESIS en première partie de soirée du concert de LAZULI, chez
Paulette.
Aujourd'hui, Aurélien se présente sur scène entouré de
Baptiste Desmares (guitare), Marc Anguill (basse), Arnaud Nicolau
(batterie), et Mathilde Collet
(chœurs).
Je me permets d'ajouter une petite touche personnelle à
cette biographie J'ai fait connaissance d'Aurélien au début des années 2010 à
l'occasion de discussions sur le forum CHEMICAL HARVEST qui est consacré à MARILLION
et STEVEN WILSON. Nous nous sommes parfois rencontrés lors de concerts (MARILLION,
WILSON, GILMOUR, …). Il me faisait part de ses projets artistiques. Je
l'écoutais avec la même bienveillance que pour d'autres amis avec des projets
similaires. Puis ses projets sont devenus des réalités, sa musique est désormais
reconnue jusqu'en Angleterre, patrie du prog ! Honnêtement, lors de ses
premiers exposés, je ne pouvais pas imaginer le voir un jour en concert, placé ainsi
sur une affiche internationale et prestigieuse ! C'est empreint de ces
souvenirs que je m'approche de la barrière et partager son émotion que je sais
puissante.
En fond de scène, le sigle du groupe s'étale sur un
large drap noir. Le groupe est encore relativement peu connu en Allemagne mais
la communauté française est là pour soutenir bruyamment nos compatriotes !
A mon humble avis, Aurélien pourrait marquer ce
concert d'une Pierre Blanche dans son parcours, tant il fut excellent de l'avis
général ! Soutenu par une sonorisation limpide, sa voix m'a paru nettement plus
perceptible que lors de mes deux précédents concerts. En outre, lui comme ses
complices, Baptistes, Marc, Arnaud et Mathilde, semblent acquérir une aisance
qui leur permet de gagner en charisme. On retrouve sur scène toute la magie des
chansons entendues sur les disques.
Les six premiers titres venaient de nous séduire
totalement, lorsqu'Aurélien nous fait la surprise d'inviter sur scène David Delavoipiere, qui fut son guitariste sur
"Raising Hands". L'intéressé
étant germanophone, il s'adresse au public directement, accentuant son intérêt.
Une démarche qui aura contribué à n'en point douter à capter encore davantage l’auditoire
!
Composé ainsi de deux guitaristes, pour "Hunger" et "Raising Hands (Pt 2)", ESTHESIS m'a
semblé prendre encore une dimension supérieure ; cette formation accroit encore
la profondeur des interprétations. Ce serait peut-être une piste à explorer à
l'avenir…
Quoiqu'il en soit je suis convaincu que beaucoup de
festivalier ont pris conscience qu'ESTHESIS est un groupe à suivre. Le public
n'attend plus le soutien français pour acclamer le groupe avec un enthousiasme
dont il se souviendra.
Aurélien sait comment varier les plaisirs ; seuls les
trois premiers avaient été joués Chez Paulette. Ici, la liste des titres est de
surcroit plus longue, puisque le temps imparti lui permet d'interpréter neuf titres.
PROGRAMME
Amber (Watching Worlds Collide, 2022)
Place Your Bets (Watching Worlds Collide, 2022)
High Tide (Watching
Worlds Collide, 2022)
Vertigo (Watching Worlds Collide, 2022)
Through My Lens (Watching Worlds Collide, 2022)
Stratus (reprise de Billy Cobham)
Hunger (avec
David Delavoipiere) (Raising Hands, 2019)
Raising Hands (Pt 2) (avec David Delavoipiere)
(Raising Hands, 2019)
No Soul to Sell (The Awakening, 2020).
Esthesis
19h30 : SOËN(SUEDE) https://soenmusic.com/
Martin Lopez
fut le batteur du groupe suédois OPETH de 1997 à 2005. Alors que ses complices
prenaient un essor de notoriété grâce au soutien Steven Wilson, des soucis de
santé lui ont fait hélas renoncer. Il a cependant entrepris de fonder un
nouveau groupe dès 2004, mais celui-ci n'a pris vraiment forme qu'en mai 2010. Martin Lopez, décrit la
musique de SOËN comme "mélodique,
lourde et complexe". Ce qui est parfaitement résumé.
Un premier album, "Cognitive", est sorti le 15 février 2012. Leurs textes sociétaux fouillés, alliés à des musiques aux
atmosphères pesantes et mélodiques en font un groupe atypique. Musicalement on
peut trouver aux détours des chansons, des influences d'Opeth, d'Anathema ou de
Leprous. Les albums "Tellurian"
en 2014, "Lykaia" en 2017,
et "Lotus" en 2019, sont
autant d'œuvres dynamiques, puissantes et d'une belle richesse harmonique. Sans
omettre la profondeur des textes abordant la société contemporaine.
Le cinquième album, "Imperial" est paru le 29
janvier 2021.
Le quintet est actuellement composé outre Martin Lopez (batterie, percussion depuis
2010), de Joel Ekelöf (chant, depuis
2010), Lars Enok Åhlund (claviers
guitare et chœurs, depuis 2014), Cody Lee
Ford (guitare chœur, depuis 2018) et Oleksii "Zlatoyar" Kobel (basse, depuis 2020).
Alors que j'étais dans une
phase personnelle déprimante, leur concert du samedi 24 septembre 2022 à la
Maroquinerie de Paris m'a pourtant convaincu de leur talent.
Leur prestation d'aujourd'hui ne dément pas mon
enthousiasme. J'avais prévu de rester assis en gradin, histoire de me réserver
pour la fin de cette troisième journée, mais la section rythmique (Martin, Lars,
Oleksii) est si entrainante, que je suis retourné irrésistiblement en fosse
pour communier plus fort. Les soli de Cody accroissent encore les émotions.
Joel Ekelöf émeut son auditoire par sa voix claire au
timbre puissant, qui développe un chant mélancolique de toute beauté ! Sa
sensibilité est évidente et il semble sincèrement ému de l'accueil du public.
Martin Lopez me semble avoir été marqué musicalement par
son passage au sein d'Opeth, et sans doute psychologiquement par son départ. Leur
musique, soumise au prisme de leurs influences issues notamment du rock
progressif, produit des sonorités pop teintées de metal. Mais peu importe le
flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Toute l'arène acclame les Suédois, les Roi
des mélodies puissantes !
Par onze titres,
cinq sont issus de "Imperial",
2021.
PROGRAMME
Monarch (Imperial,
2021)
Deceiver (Imperial,
2021)
Lunacy (Lotus, 2019)
Martyrs (Lotus, 2019)
Savia (Cognitive,
2012)
Lucidity (Lykaia, 2017)
Modesty (Imperial,
2021)
Illusion (Imperial,
2021)
Jinn (Lykaia,
2017) (Guitar solo at the end
as… more )
Ce groupe norvégien de métal progressif originaire de
Notodden, a été fondé en 2001 par
Einar Solberg (chant, claviers
depuis 2001) et Tor Oddmund Suhrke
(guitares, chœurs depuis 2001). Le groupe s'est consolidé courant 2008 alors
qu'ils enregistraient leur album, "Tall
Poppy Syndrome", paru le 5 mai 2009.
Ils ont commencé à tourner en tant qu'invité de d'Ihsahn (le beau-frère de Solberg) qui, à son tour, a participé à plusieurs
albums de LEPROUS en tant que chanteur/hurleur invité ou producteur.
J'entends parler d'eux avec insistance, sur les
réseaux sociaux à cette époque. Je fus séduit dès les premières écoutes. Le
coup fatal, je l'ai reçu en assistant à leur concert du mercredi 3 novembre 2010 à l'Elysée Montmartre, alors qu'il était
invité par THERION. Je fus subjugué par leur prestation phénoménale ; détail
esthétique, c'est l'époque ou Einar était encore chevelu de dreadlocks et vêtu
baroque ! A partir de ce moment, je ne manquerai plus une occasion de me
déplacer pour les voir ; à Paris, Barcelone, Raismes, Savigny ou Valkenburg !
Je ne suis pas encore allé les voir jouer chez eux en Norvège, mais je n'en
attends que l'occasion !
C'est avec leur album "Bilateral", paru en 2011, que leur notoriété s'accroit, et les
opus suivants confirment leur originalité, leur créativité. Mon admiration
s'accentue encore lorsque LEPROUS expérimente de nouvelles sonorités avec le
somptueux album "Pitfalls"
paru le 25 octobre 2019.
Leur septième
album "Aphelion" est paru
le 27 aout 2021. Toujours aussi
riche en subtilités sonores, il place LEPROUS dans le statut définitif des
groupes majeurs de la scène prog metal actuelle. Après une tournée triomphale,
l'Aphelion European tour 2023, qui
m'a permis de les revoir ce dimanche 12 février 2023 à la salle Pleyel, les
voilà donc invités en tête d'affiche du prestigieux Festival ! Quel parcours !!
Pour couronner le tout, Einar
semble être comblé, puisqu'il a annoncé sur les réseaux sociaux s'être marié ce
14 juillet avec sa belle Elen, une Ukrainienne.
Depuis le 3 novembre 2010,
c'est la treizième fois ce soir que j'assiste à leur concert.
Le plus fort dans tout cela, c'est que ces artistes
multi-instrumentistes parviennent à transposer sur scène, à la fois la
sensibilité et la force des compositions. Les deux fondateurs demeurent à ce
jour entourés de Baard Kolstad
(batterie depuis 2014), Simen Børven
(basse, chœurs depuis 2015), et Robin Ognedal
(guitares, chœurs depuis 2017). Malheureusement, le canadien Raphael
Weinroth-Browne (violoncelle) habituellement présent durant les tournées
promotionnelles est absent ce soir ; son apport en concert est pourtant
important.
LEPROUS, à l'instar de HAKEN, ou de SOËN est, pour
certains mélomanes, un groupe clivant, séparant d'une part les tenants d'un
rock progressif éthéré et romantique, et d'autre part les tenants d'un rock
progressif plus puissant. Je ne me pose aucune question existentielle de ce
type, sans doute parce que mon parcours musical personnel est passé par le
metal. Je peux encore maintenant écouter sans transition OAK ou LEPROUS, GAZPACHO
ou OPETH, THE WINDMILL ou PAIN OF SALVATION… Tiens, je ne cite que des Scandinaves, comme c'est bizarre ! HAKEN ou
MOSTLY AUTUMN.
Quoiqu'il en soit, leur place en tête d'affiche de ce
Festival est bien méritée. Tout dans la musique de LEPROUS concourt à une
évasion de l'esprit ; par ses multiples facettes, alternant la douceur et la
violence, les sonorités instrumentales puissantes et/ou délicates. Mais aussi
et surtout par cette voix au timbre si clair, céleste et limpide et à la
tessiture si surprenante ; il passe des aigus aux grognements avec une
apparente décontraction.
La prestation de LEPROUS est à cette image ; d'abord
saisissante d'audace harmonique, puis étourdissant de prouesses vocales et
instrumentales. Cet enchainement dantesque de "From The Flame", "Alleviate"
et "Out of Here" avait de
quoi me sidérer, pour moi c'est une véritable performance, car les parties
vocales y sont particulièrement admirables.
Et puis il y a aussi leur charisme captivant qui passe
notamment par leur chorégraphie à la fois puissante et comme retenue par la
section rythmique ; les voir se démener lorsque le rythme se fait plus saccadé
est toujours saisissant. Je ne peux pas oublier l'époque où il y avait
davantage de crinières à secouer, mais cela reste fort, quand même !
Côté éclairage,
c'est toujours compliqué pour les chasseurs amateurs d'images ; c'est souvent trop
sombre, ou il faut subir davantage d'éclairs incessants que des faisceaux vraiment
éclairants. Mais bon, avec du bon matériel, les pros arrivent quand même à
tirer leur épingle du jeu.
Le public présent est irrésistiblement transporté, les
ovations sont particulièrement bruyantes. Au sein de notre microcosme d'amis,
ceux qui découvraient le groupe sur cette scène ont également été séduits. Comment
ne pas reconnaitre le talent de ces redoutables Vikings !
Leprous
Parmi les douze
titres, trois sont issus de leur
album "Aphelion" qui
commence à dater désormais !
PROGRAMME
Running Low (Aphelion, 2021)
Illuminate (Malina, 2017)
The Valley (Coal, 2013)
Castaway Angels (Aphelion, 2021) (Dédié aux combattants en Ukraine)
From the Flame (Malina, 2017)
Alleviate (Pitfalls, 2019)
Out of Here (Aphelion, 2021)
Forced Entry (Bilateral, 2011)
Slave (The Congregation, 2015)
Below (Pitfalls, 2019)
The Price (The Congregation, 2015)
The Sky Is Red (Pitfalls, 2019).
Voilà, ce dernier concert achève de manière magistrale ce festival qui a
comblé les tendances musicales, chacun a pu trouver leur compte. Finalement,
mon prorata d'intérêt n'a pas changé, mais pas forcément pour les mêmes raisons
; certains artistes déjà connus ont encore grandi dans mon estime, d'autre ont
peut-être engagé un processus de suivi intéressant.
Notre groupe de l'hôtel se réunit une dernière fois, malgré la fatigue,
autour d'un verre de l'amitié.
LUNDI 17 JUILLET
Tous les ans, c'est le même calvaire. Le moment des
séparations, du retour aux dures réalités, ne se fait pas de gaieté de cœur. D'autant
moins lorsque les soucis matériels s'ajoute au désarroi. La voiture d'un couple
de notre groupe a rendu l'âme, les contraignant à rentrer en trains. Le retour
s'annonce long pour eux. Mais pour nous aussi, et toute façon !
Dépêchons nous de rentrer pour réserver nos tickets
anticipés pour l'année prochaine !