Voici donc la 18ème édition de l'honorable festival, qui perdure depuis 1999 sous l'impulsion de bénévoles passionnés ! Cet évènement m'est apparu au fil des dernières années comme un mythe auquel je me devais d'aller ; je m'en suis successivement voulu d'avoir déjà raté la prestation de Wobbler en 2015, de Leprous et de Special Providence en 2013, de Haken en 2012, … en remontant dans le temps j'aurais pu/dû voir Lazuli en 2007 et Änglagård en 2003. Bref, cette année je tenais à y aller, même si personnellement les circonstances ne me semblaient pas idéales ! Je tenais tout particulièrement à assister à la seule prestation d'ANEKDOTEN en France cette année, et à découvrir le groupe allemand SEVEN STEPS TO THE GREEN DOOR dont on me disait du bien.
Depuis 2008, le festival se déroule en trois jours, mais pour ma première visite, je n'ai pu m'y rendre que pour le samedi (soit le troisième jour) durant lequel quatre groupes, que je n'avais encore jamais vus sur scène, sont programmés.
J'arrive sur le site après 13
heures, assez tôt donc pour admirer le site touristique aux alentours.
Le cadre est simplement splendide
; une vaste prairie (l'esplanade du Concié) à proximité du site de la
Grande-Côte, est divisée en deux parties. Un espace est laissé au stationnement
des véhicules, l'autre est dédié à la scène qui est plantée face à l'océan
Atlantique ! La vue sur le large est saisissante, accentuée par un ciel bleu,
le bord de mer étant ponctué d'installations de pêche au carrelet, typiques de
la région.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%AAche_au_carrelet)
L'espace musical, de taille relativement
modeste, est bordé par un périmètre de baraques de restauration et de petites
échoppes spécialisées, devant lesquelles les premières discussions entre
passionnés ne manquent pas d'être alimentées par les objets proposés (CD, DVD,
vinyles, t-shirts, badges, …) !
L'atmosphère décontractée et enthousiaste est déjà palpable en ce début d'après-midi ; les bénévoles s'affairent scrupuleusement à leurs tâches avec une belle énergie et dans la bonne humeur.
Après une petite collation un peu
plus loin, je reviens sur le site vers dans l'après-midi. J'ai alors l'immense
plaisir d'assister aux réglages de scène d'ANEKDOTEN ! Seuls quelques petits
veinards comme moi assistons à l'évènement (ils jouent très proprement
"Get Out Alive") qui promet de belles émotions au soir !!!
Cette première émotion passée je ne résiste pas à me désaltérer avec une bonne Blanche de Namur que le festival a eu l'excellente idée de servir à la pression, pour 3€ seulement ! D'ailleurs, la barquette merguez/frites à 3 € confirment mon enclin à consommer afin de soutenir cette belle entreprise !
Les spectateurs finissent par
converger vers le festival sensé débuter à 17 heures. En fait, le premier
groupe débute une grosse demi-heure en retard.
ANAÏD : 17h40env. – 18h25env. C'est un groupe local (mais originaire du Nord, ce qui me les rend
plus sympathiques encore !) qui ouvre les festivités puisqu'il est implanté
en Charente-Maritime, près de Saintes. Je découvre complétement l'existence de
ces musiciens et c'est avec l'esprit évidement curieux que je me place devant
la scène, assez facilement compte tenu d'un public encore relativement
clairsemé. Rapidement, leur musique issue d'une fusion de jazz et de rock
progressif me rappelle les atmosphères exprimées par Magma.
Il s'agit d'une affaire familiale
puisque Jean-Max Delva (batterie, percussions, claviers), compositeur, et
co-fondateur (en 1981) est accompagné de sa compagne Emmanuelle Delva-Lionet (voix,
claviers) également compositrice et co-fondatrice, mais aussi du fils, Alexis
Delva (guitares) depuis 2014 ! Quant à Laurie Delva, la fille, elle est chargée
de l'intendance et de la promotion ! Le bassiste Ludovic Metayer assure
également parfois les parties de clavier.
Pour ma part, je débute depuis
quelques années mon initiation à l'univers Zeuhl et mes oreilles ne sont pas
encore complètement réceptives aux dissonances apparentes. Mais, à l'instar de
mes impressions à l'écoute des concerts de Magma, je parviens à apprécier la
technique des musiciens et leur approche audacieuse des harmonies.
Notons qu'un hommage musical sera
rendu Hugh Hopper, bassiste de Soft Machine, qui a contribué à l'aventure
Anaïd.
Ce groupe français original mérite indéniablement de sortir de sa confidentialité ; mais au regard de la notoriété affligeante de Magma en France, Anaïd a encore du souci à se faire … Gageons que leur dernier opus "Libertad" paru cette année puisse leur ouvrir des portes médiatiques …
PROGRAMME
La Louve
Barcelona
Libertad
Mr Hooper
Ikebana
La Libanaise
Heart break.
HERBA D'HAMELI : 19h env. – 19h40env. Ce sextuor,
créé en 2001, chante en catalan revendiquant ainsi leur origine de Barcelone.
Leur compositions puisent leur inspiration des grands groupes progressifs des
70's, par ses changements d'harmonies, de rythmes et de tempi repoussant
toujours les limites du rock.
Personnellement, je n'ai pas
vraiment accroché ; comme dirait mon ami Robert "je n'ai sans doute pas su trouver la porte !". Je reconnais
pourtant que les musiciens paraissent talentueux mais la musique ne m'a pas
émue.
Composé de Carles Pinós (clavier
et chant), Claudio Trullén (chant et guitare acoustique), Dani Fabré (basse et
chant), Guillem Roma (batterie), Josep Tardío (flute traversière et claviers),
et Valentí Pinós (guitare électrique), le sextuor évoluerait dans le sillage de
ladite "scène de Canterburry" que je n'ai pas su percevoir pour ma
part. En tant qu'admirateur de Caravan et de Camel et toujours réjouis
d'écouter plusieurs pupitres sur scène, il m'a cependant semblé que les membres
manquent singulièrement de charisme, et tout particulièrement son chanteur.
Mais bon, rien de rédhibitoire, le moment passé en leur compagnie fut toutefois agréable et je ne manquerai pas de leur accorder une nouvelle chance de séduction, notamment en écoutant leur dernier opus "Interiors" (2015) !
PROGRAMME
(à déterminer)
SEVEN STEPS TO THE
GREEN DOOR : 20h10 env – 21h15 env. Le
présentateur nous indique que le groupe allemand a roulé plus de14 heures (j'ai
vérifié et c'est probable !) pour venir de la Saxe à St-Palais. (Autant me
taire avec mes "modestes" 5 heures de route !)
J'étais prévenu, ce groupe allait me surprendre par son style aux multiples facettes, variant tantôt pop, tantôt pur rock progressif, tantôt jazz, tantôt metal déjanté, … bref tout ce qu'il me faut, a priori, pour être séduit ! … et bien je n’ai pas été déçu !!!
Marek Arnold (clavier, saxophone,
flûte), co-fondateur (en 2005), Ulf Reinhardt (batterie), co-fondateur, et Heiko
Rehm (basse) avec Stephan Pankow (qui remplaçait temporairement semble-t-il Martin
Schnella à la guitare), m'ont sidéré par leur talent. Leur virtuosité a scotché
mon attention et toute mon admiration, surtout sur les segments les plus jazzy.
Une autre originalité du groupe est de présenter au chant, un duo ; Lars Köhler et Anne Trautmann, qui semblent autant à l'aise sur n'importe quel style !
L'éclectisme musical, la bonne humeur et le talent de ces allemands m'ont juste enivré. Leur démarche me rappelle celle de Haken (et donc Gentle Giant) mais dans une approche peut-être moins dense (une seule guitare) et sans doute davantage jazzy. Un régal auditif, en tous cas ! Ça balance, ça chante et ça entraine dans une envie irrépressible de se dandiner, bref ça sourit à la vie !
C'est donc une excellente
découverte, donc qui a évidemment imposé l'achat de deux CD, The?Book (2011) et leur dernier opus Fetish (2015) que j'ai fait dédicacé par
le groupe dans leur échoppe ! Très accessibles je leur ai demandé et obtenu
(via facebook) leur programme de la soirée.
J'attends déjà avec impatience leur passage à Paris !
PROGRAMME
The ? Book Pt1: Prologue/The Empty Room (The ? Book)
Porn! (Fetish)
Paid for glance (Step in 2 my World)
My lovely mr. singing club (Step in 2 my World)
Last Lullaby (Fetish)
The?Book Pt2: The dividing water (The ? Book)
Last supper (The ? Book)
The green door - looking for the last solution
(The ? Book)
Still searching (Fetish)
Closer (Step in 2 my World).
ANEKDOTEN : 22h15 env.– 00h10 env. Alors que la nuit est tombée, le groupe suédois arrive enfin sous l'ovation fournie d'un public plus nombreux qu'en début de journée. La présence de quelques vacanciers, venus en curieux, y est pour beaucoup.
"Monolith" sonne à mes oreilles comme la délivrance d'une longue attente de les écouter enfin sur scène. Mais Anna Sofi Dahlberg (dans le groupe depuis 1991) se plaint de la mauvaise sonorisation de son Mellotron. Ce qui finit par agacer également le co-fondateur (en 1990) Nicklas Barker (guitare, chant). Au bout de deux titres, un technicien vient enfin apporter une pièce qui rétablit heureusement la situation.
Très vite, la sérénité étant installée sur scène, la magie opère! Je retrouve en grande partie mes sensations d'écoute des opus, le tout étant magnifié par le cadre exceptionnel de ce concert, le dos à l'océan et illuminé par un clair de pleine lune … juste somptueuse sensation !!! eh oui il m'arrive d'être romantique ! Je dis "en grande partie" car la sonorisation ne m'a pas semblé toujours aussi limpide que je l'aurais souhaité (est-ce l'exigence née des prestations parfaites de Steven Wilson ? ou simplement ma proximité de la scène ? je rechigne toujours à me placer à la console centrale, réputée la meilleurs place, afin de distinguer au plus près les mines des musiciens). Rien de rédhibitoire cependant, car l'atmosphère dégagée par leur musique effroyablement mélancolique opère toujours la même empreinte sur mes émotions !
Les titres sont chantés
alternativement par Nicklas et le bassiste (et co-fondateur) Jan Erik
Liljeström ; ce dernier m'a semblé plus performant ce soir. Peter Nordins,
co-fondateur, (batterie et percussions) martèle ses futs pour imposer les
rythmes sabbatiens, accablant encore un peu plus ma pauvre nuque !
Un guitariste additionnel anglais, Marty Willson-Piper, est également présent sur scène. Il assure quelques solos en alternance avec Nicklas et pose parfois sa guitare pour quelques éléments de percussion. Parlant un tant soit peu le français, et un poil plus jovial que ces amis, il était un peu le chargé de communication avec le public.
Toute la discographie est
représentée ce soir dans le programme ; alors évidemment on pourra toujours se
plaindre l'absence de tel ou tel titre (seulement trois titres du dernier opus
"Until All the Ghosts Are Gone"
!), mais il faut admettre que le programme fut équilibré.
Alors que les titres se succèdent, le temps passe évidemment trop vite. J'ai savouré toute la soirée cette succession d'atmosphères mélancoliques, voire dépressive, qui rappellent parfois Anathema et d'autres grandes figures (King Crimson, Magma, Black Sabbath), mais Anekdoten m'a démontré ce soir sa propre identité. Et puis, comme l'a lancé Marty : "Anekdoten sans son mellotron, ce ne serait pas Anekdoten" !
Le concert se termine sur une apothéose du genre ; une version longue de "Gravity" et son long final tourmenté !
Là encore, direction l'échoppe du groupe pour me procurer un des CD qui me manquaient ("A Time of Day", 12€), pour le faire dédicacer par les membres (Anna s'étant fait désirée ; elle avait peut-être des comptes à régler avec l'ingénieur du son qui a bien failli lui pourrir la soirée !). Une fois rentré à la maison j'ai également commandé sur leur site le live in Japan qui m'a été chaudement recommandé par les connaisseurs …
PROGRAMME
Monolith (Gravity)
From Within (From Within)
Get Out Alive (Until All the Ghosts Are Gone)
The Great Unknown (A Time of Day)
Writing on the Wall (Until All the Ghosts Are
Gone)
Shooting Star (Until All the Ghosts Are Gone)
The Old Man and the Sea (Vemod)
Ricochet (Gravity)
Nucleus (Nucleus)
Sad Rain (Vemod)
Gravity (Gravity)
La soirée se clôt
en discussions et en échanges d'impressions ravies !
Mais c'est pas
le tout, je dois reprendre le volant pour me lancer au cœur de la nuit sur
l'autoroute afin d'éviter les bouchons du dimanche de retour des congés. Une
fois chez moi, je peux enfin réaliser la chance d'avoir vécu cette parenthèse
ensoleillée et musicale en compagnie d'amis et de groupes rares sur une scène
française …
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