Dégât collatéral de cette maudite pandémie, l'année 2021 n'avait coché qu'un seul concert de metal ; celui de Welcome-X au Triton le 2 juillet dernier ! L'annonce de cet évènement constitue donc une piqûre de rappel bienvenue. La démarche promotionnelle nécessitait dans un premier temps de participer à un tirage au sort pour un nombre d'invitation limitée. N'étant pas particulièrement chanceux aux jeux, j'ai joué, j'ai perdu et renoncé à m'y rendre. Puis le compte Molybaron m'a finalement recontacté pour profiter des places restantes, le seuil ayant été relevé. Ouf, j'ai séché mes larmes et repris l'entrainement pour vivre de nouvelles émotions intenses !
Le seul bémol dans l'histoire, c'est de devoir
remonter au Nord de Paris dans cette salle que je n'apprécie guère en termes de
sonorisation.
La Boule Noire est une salle de spectacles jouxtant La
Cigale, au sein du quartier Montmartre qui regroupe plusieurs autres salles de
concert. Elle existe depuis 1822 et tire son nom d'une boule blanche qui
surplombait son portique d'entrée ; devenue noire et encrassée, elle donna
finalement le nom à l'établissement. D'abord une salle de bal, celle-ci est
démolie en 1887 pour être remplacée par La Cigale. Cette dernière a été segmentée
en 1905 avec un grand bar sur sa droite ; la Boule Noire n'a donc pas été
conçue comme un auditorium. Cependant, d'une capacité d'accueil de 200
personnes, elle constitue désormais un site encore relativement accessible aux
groupes en quête de notoriété.
A l'instar de la Maroquinerie, c'est loin d'être mon
espace préféré, m'enfin son propriétaire a au moins le mérite de maintenir des
concerts attractifs. Celui du Divan du Monde, tout proche, ne peut pas en dire
autant.
MOLYBARON [20h55-22h05].
Ce quatuor irlando-français fut cofondé fin décembre
2014 à Paris par Gary Kelly (né à
Dublin, guitare et chant, depuis 2014), et Steven Andre (guitare, depuis 2014). Ils sont entourés de Sébastien de Saint-Angel (basse, depuis 2015), et
Camille Greneron (batterie, depuis
2019). Pour l'anecdote, l'origine du nom de groupe fut inspiré d’une chanson de
Thin Lizzy (Whiskey in the Jar, "I
like sleepin', 'specially in my Molly's
chamber" et d’une chanson de
Mastodon (The Last Baron).
Les textes sont anglophones, mais je ne peux pas en
vouloir à ce groupe binational, puisque c'est la langue maternelle du chanteur.
Leur premier album, auto-publié et éponyme, est paru en mai 2017. Positivement
remarqué lors de nombreuses prestations, la notoriété de Molybaron est vite amplifiée
par les réseaux sociaux. Tant et si bien que j'avais déjà hâte de les voir pour
la première fois sur la scène du Raismesfest, ce 14 septembre 2019. Leur
prestation énergique et convaincante fut pour moi la confirmation qu'il
s'agissait d'un groupe à suivre… J'avais immédiatement acquis le premier opus à
leur échoppe.
Leur deuxième album, intitulé "The Mutiny", est paru le 21 mai
2021. Leur potentiel semble enfin remarqué puisque le groupe a signé un contrat
cette année avec le label Inside Out Music (Sony Music) ; ce qui a abouti à
rééditer l'album ce 29 octobre 2021, et à relancer sa promotion. Notamment,
donc, avec cette soirée promotionnelle, qui leur permet de remonter sur une
scène pour la première fois depuis vingt mois. L'accès, limité aux invités, est
matérialisé par un vrai beau ticket, à l'ancienne ! Le fétichiste, nostalgique
des tickets traditionnels est absolument ravi !
L'affluence permettra de remplir la salle, mais
auparavant nous avons pu nous placer au premier rang, face à l'emplacement du
bassiste.
L'acoustique de la salle s'est révélée moins mauvaise
que je le craignais. Mes deux précédentes venues ici m'avaient laissé un
souvenir médiocre, cependant le son m'a semblé cette fois (un peu trop) puissant
mais suffisamment audible pour distinguer les quatre pupitres, à l'exception
peut-être du micro qui parut parfois sous-mixé de notre point d'écoute. Les
protections auditives m'ont paru devoir s'imposer.
L'éclairage est réduit au périmètre de la scène, ce
qui limite un peu la luminosité, mais sans trop d'incidence pour les chasseurs
d'images. En conformité avec le thème de "The Mutiny", les teintes rouges sont dominantes. En fond de
scène, le nom du groupe s'affiche multicolore sur toute la largeur.
La scène est un peu exiguë mais néanmoins les trois cordes ont pu se mouvoir et intervertir leur positionnement à leur gré.
Les musiciens semblent heureux et impliqués. On sent
qu'il règne un climat serein et épanoui, soutenu il est vrai par une phase
ascendante de notoriété. Ça aide.
La réaction du public s'en ressent fatalement et
l'ambiance est festive. Pour ma part, je ressens particulièrement la puissance
jouissive de leur section rythmique présente dans tous les titres. Le bassiste
tricote sans cesse, quand le batteur martèle inlassablement un rythme effréné
et particulièrement entrainant. Les deux guitares alternent les soli incisifs
et nerveux. Le chanteur, qui ne voulait pas l'être au commencement du groupe, chante
avec une voix claire, identifiable, éloquente, et rageuse. Les chasseurs
d'images dans la fosse peinent à conserver leur cadre tant ça bouge
frénétiquement. Faut avouer que cette atmosphère soulage les esprits frustrés
de concerts alors que la pandémie perdure.
Comment définir la musique de Molybaron ? Difficile de
poser une étiquette (et à quoi bon
d'ailleurs) ; pour se faire une idée du cocktail, je pourrais remplir un
récipient avec des extraits énergétique de The
Almighty, de Audrey Horne, de Rammstein, de Metallica, puis des extraits mélodique de Rush, de Thin Lizzy, de Muse (mais survitaminé) ou encore de Radiohead
(mais survitaminé aussi hein !), puis
après avoir secoué le tout, on pourrait obtenir un effet équivalent. Mais, la
comparaison est difficile car Molybaron a trouvé un son qui lui est bien
particulier.
Douze titres ont été délivrés ce soir (davantage si on
compte le rappel bonus) ; huit issus de "The Mutiny" et quatre de "Molybaron".
PROGRAMME
Animals (The Mutiny, 2021)
Twenty Four Hours (The Mutiny, 2021)
Fear Is Better Business Than
Love (Molybaron, 2017)
Prosperity Gospel (The Mutiny, 2021)
Amongst The Boys And The Dead
Flowers (The Mutiny, 2021)
Moly (Molybaron, 2017)
Let's Die Together (Molybaron, 2017)
Lighthouse (The Mutiny, 2021)
Something For The Pain (The Mutiny, 2021)
Slave To The Algorythm (The Mutiny, 2021)
RAPPEL :
Lucifer (The Mutiny, 2021)
Incognito (Molybaron, 2017)
RAPPEL :
Animals (The Mutiny, 2021) (bis)
…. (…)
Voilà une superbe soirée dont nous avions tous bien besoin ! Les musiciens se rendent disponibles à l'échoppe, dans une joyeuse pagaille dont je ne cherche pas à m'approcher ; j'ai déjà les deux CD et j'apprends que le t-shirt qui m'aurait intéressé est épuisé ! Tant mieux pour eux. De toute façon, j'aurais préféré qu'il soit floqué pour l'événement, à défaut de la tournée… Je me prends juste une mousse que je porte à leur santé ; ils le méritent bien.
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