Voilà enfin la quinzième édition de cet admirable événement, toujours très attendu, organisé par d'authentiques mélomanes et pour des mélomanes. BEN BARBAUD, le cofondateur du Hellfest, est entouré d'une équipe de 17 personnes épaulées par 7.200 bénévoles au service du festival. Pour beaucoup, l'objectif c'est autant l'occasion d'assister à des concerts que de participer à un moment extraordinaire de convivialité, au sein d'un microcosme qui donne cependant l'illusion de la multitude. De surcroît, après deux reports causés par la Pandémie, le festival est cette année exceptionnellement étendu sur deux weekends, du 17 au 26 juin ; trois jours de concerts suivis de trois jours de repos, puis de quatre jours de concerts.
Quelques chiffres éloquents pour illustrer ce colossal événement… Seul festival à avoir son parc à l'année, le site du festival occupe environ 14 hectares, cinq étant dédiés à l'accueil du public. En outre, 21 hectares sont réservés au camping et 22 aux parkings ! Le Hellfest ne fait généralement pas dans la demi-mesure et l'affiche est très attractive, comme d'habitude. Cette année, 362 groupes de 29 nationalités différentes se produisent sur six scènes (sources : Les Echos, https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/hellfest-les-chiffres-dantesques-du-celebre-festival-de-metal-1413781 ). La plupart des groupes sont européens (195 groupes, dont 55 groupes français) et on peut saluer la présence de JINJER, le groupe ukrainien, qui a été autorisé par son ministère de la Culture à quitter le pays malgré la guerre. Le budget 2019 était de 26 millions d'euros, cette année il s'élève à 53 millions d'euros !! (Vieilles Charrues, 17 millions ; Eurockéennes, 9,7 millions). Avec des retombées économiques pour les partenaires et soutiens logistiques estimées à 40 millions d'euros pour la région ! Sur le site, les pipelines reliant les réservoirs aux tireuses s'étendent sur 4 km et permettent ainsi d'écluser quelques litres de bières (445 000 en 2019), sans compter le muscadet local (plus de 21 000 litres en 2019) !
Les ventes de tickets affichent 60.000 pass par jour, sur sept jours, ce sont ainsi au moins 420.000 personnes que les organisateurs du Hellfest auront dû gérer cette année !!! (180.000 accueillies en 2019). Le pass pour les trois premiers jours coûte 215 euros, tandis que le passe quatre jours pour le deuxième week-end (du 23 au 26 juin) est à 295 euros. La passion est telle que les ventes sont toujours rapidement conclues…
Les plus valeureux et motivés festivaliers auront opté pour la totale. En ce qui me concerne, la raison tente de maitriser la passion, avec plus ou moins d'efficacité. Après immatures réflexions, j'ai opté pour le dimanche 26 juillet, car je tiens prioritairement à assister à la prestation de METALLICA. Pourtant, ce choix aura impliqué le renoncement douloureux au concert d'Iron Maiden qui est prévu le même jour à Nanterre, après deux reports dus à la Pandémie. Mon calendrier n'en finit pas de souffrir des répercussions de ce calvaire collectif.
La date étant fixée, il me restait à choisir mes centres d'intérêts … Le nombre d'artistes et de styles musicaux proposés est énorme… Trop énorme, à mon sens. L'auditeur mélomane, curieux et éclectique est constamment tourmenté par des dilemmes insolubles ; plusieurs scènes proposent concomitamment des artistes susceptibles de m'intéresser. En conséquence, chaque pèlerin se rend dans sa chapelle. Les convertis sont relativement rares. Les scènes annexes (Temple, Valley, Altar ou War Zone) prétendent accorder une chance aux groupes de faible notoriété, alors que les deux scènes principales retiennent une masse importante de spectateurs fidèles à leur objectif. Je conçois que certains puissent s'en satisfaire, moi pas. Cette année encore, par exemple, afin de me garantir une bonne place en fosse pour Metallica, mon principal objectif de la journée, j'ai dû me résigner à ne pas revoir les danois Mercyful Fate. C'est franchement très frustrant.
Nonobstant mes réticences récurrentes, j'avais assisté à une journée de la troisième édition le samedi 21 juin 2008 (18h25), principalement motivé par la prestation de Porcupine Tree. Puis j'y étais retourné pour une journée de la treizième édition, le dimanche 24 juin 2018 (21h30), principalement motivé par la prestation d'Iron Maiden. Je conserve de très bons souvenirs de ces deux incursions qui m'ont permis aussi de découvrir d'autres artistes, même si j'ai toujours eu le sentiment d'en manquer d'autres.
Bref, pour en revenir à cette édition 2022, un écueil
supplémentaire s'imposait à nous. Le Midsummer
Festival constitue en effet un autre rendez-vous annuel incontournable (cette année, la tête d'affiche est LEPROUS
qui était passé quelques jours avant ici au Hellfest). Cet événement se
tenait la veille, soit le samedi 25, à Valkenburg (Pays-Bas) à 800 km de Clisson
! Nous avons ainsi été plus ou moins contraints à nous engager sur un périple
aventureux de 1 600 km sur trois jours.
Parti très tôt dans la matinée de ce dimanche, nous ne
pouvons pas arriver avant le début de l'après-midi, soit bien après le passage
de Molybaron que nous aurions pourtant soutenu volontiers. Guidés vers le
parking Ouest, nous nous empressons de garer la voiture parmi la multitude
avant de marcher ensuite une petite dizaine de minutes vers la station des
navettes. Ce sont des bus magnifiquement décorés aux couleurs du Hellfest qui
ne tardent pas à nous emmener. Encore une petite dizaine de minutes et nous
voilà débarqués à l'entrée de l'Enfer. Tel un Cerbère vigilant, mon fils nous
tombe dessus, sans chercher ! Ce tympan-fêlé est là depuis le 16. Nous filons retrouver
une bande de potes au pied de la nouvelle et saisissante statue de Lemmy, avant
de boire un p'tit Muscadet. Puis nous visitons le camping où dort (peu) mon
fiston et hop, direction la fosse, non pas septiques mais convaincus (ok, je sors) !
Pendant ces premiers moments sur le site, j'entendais
la prestation de Tagada Jones, que j'ai plus ou moins volontairement manqué,
c'est partie remise… Lorsque nous nous approchons des scènes principales, BULLET
FOR MY VALENTINE avait déjà débuté son concert.
Guidés par mon fils, rusé comme un Sioux, nous nous
sommes faufilés dans la fosse de la
scène principale 1, assez proche de l'avancée de scène pour garantir une
relative proximité avec les groupes.
Le soleil brille, un p'tit vent nous permet de
respirer ; tout va bien !
BULLET FOR MY VALENTINE [17h25-18h25].
Bullet for My Valentine est un groupe de heavy metal
gallois de Bridgend, formé en 1998
par Matthew "Matt" TUCK (chant,
guitare rythmique, depuis 1998), et Michael "Padge" PAGET (guitares, chœur, depuis 1998). A
la base ils s'étaient donnés vocation à jouer des reprises de Nirvana et de Metallica.
Ils sont désormais entourés de Jamie MATHIAS
(basse, chœur, depuis 2015) et Jason BOWLD
(batterie, percussion, depuis 2017 après
avoir été membre de tournées 2016–2017).
"Bullet for
My Valentine" est le septième
album studio éponyme du groupe, il est sorti le 5 novembre 2021.
Ils occupent la scène
principale 2, et bénéficient à mon sens d'une sonorisation adéquate,
puissante et audible.
En mode découverte, j'avais déjà entendu parler d'eux
mais sans jamais vraiment prendre le temps d'écouter. En dépit de notre arrivée
tardive et de notre positionnement à l'opposé de la scène 2, leur musique m'a
semblé plutôt énergique et entrainante. De bons passages de guitares. Toutefois,
j'ai beaucoup moins apprécié la voix qui alternait le timbre clair et, plus
souvent, le timbre éraillé. Je veux bien imaginer que dans d'autres
circonstances je pourrai davantage accrocher. A suivre, donc.
Un public relativement nombreux leur accorde une
ovation respectable (comme souvent au
Hellfest, il est vrai).
Onze titres, dont trois
issus de "The Poison" (2005),
deux issus de "Scream Aim Fire" (2008), deux issus de "Fever" (2010), deux issus de "Gravity"
(2018), et deux issus de "Bullet for My Valentine" (2021).
PROGRAMME
Your Betrayal (Fever, 2010)
Waking the Demon (Scream Aim Fire,
2008)
Piece of Me (Gravity, 2018)
Knives (Bullet for My Valentine, 2021)
The Last Fight (Fever, 2010)
All These Things I Hate (Revolve Around Me) (The Poison, 2005)
4 Words (To Choke Upon) (The
Poison, 2005)
Shatter (Bullet for My Valentine, 2021)
Over It (Gravity, 2018)
Tears Don't Fall (The Poison, 2005)
Scream Aim Fire (Scream Aim Fire, 2008).
AVATAR [18h30-19h30]
Avatar est un groupe de heavy metal suédois, formé en 2001 à Göteborg, par John ALFREDSSON (batterie depuis 2001) et Jonas
"Kungen" JARLSBY (guitares,
depuis 2001). Ils sont désormais entourés du très charismatique Johannes ECKERSTRÖM (chant, depuis 2002), Henrik
SANDELIN (basse, chœur, depuis 2003),
et Tim ÖHRSTRÖM (guitares, chœur
depuis 2011).
Leur huitième album, "Hunter Gatherer" est paru le 7 août 2020.
Ils occupent la scène
principale 1, et bénéficient d'une sonorisation excellente.
J'avais manqué Avatar de peu lors du Download Festival,
le 10 juin 2016 ; là encore ils avaient été victimes (et nous avec !) de
plusieurs scènes simultanées. Depuis, cela fait un bout de temps qu'un de mes
amis (coucou, Xav' !) me rabat les oreilles avec ce groupe scandinave. Mais je
n'étais pas parvenu à trouver une Porte, en dépit de tentatives bienveillantes.
J'étais resté sur ma réserve, même après avoir visionné sur Arte leur concert à
l'Alcatraz Festival.
Je me suis donc placé en mode découverte, avant le
début du concert alors que John ALFREDSSON, personnage inquiétant qui n'est pas
sans me rappeler Floki (série "Vikings"), vient sur l'avancée de
scène pour distribuer des roses bleues, blanches et rouges.
Entourés d'admirateurs souvent grimés et impatients,
je m'attendais au pire. Mais cette fois c'est bon ; allelujah, j'ai trouvé La
Porte ! Certes la voix souvent éraillée de Johannes ECKERSTRÖM continue de me
gêner, mais son charisme est saisissant. Son allure, son apparence, son
extravagance me rappellent celles du Joker de Batman. La musique à la fois
puissante et mélodique me permet très rapidement d'oublier le léger écueil
vocal, qui n'en est pas un en fait. Je finis par admettre volontiers que cette
voix colle parfaitement aux atmosphères burlesques, brutales ou malsaines que
développent ces vikings. De nombreux superbes soli (exécutés avec de non moins
belles guitares ornées) achèvent très vite de me convaincre de l'intérêt que je
devrai porter à l'avenir sur eux.
L'ambiance est montée nettement d'un cran durant cette
prestation, on ressentait une véritable ferveur ; les saucisses humaines ont
commencé à nous survoler avec plus ou moins de bonheur. (mode grognon enclenché : Plutôt
moins que plus en ce qui me concerne ; ces exercices nous sont imposés quel que
soit notre désir d'écouter ou voir quelque chose…). Détail attendrissant,
je n'étais pas très éloigné de cette petite fille, Alina, très mimi, que tout
le monde a sans doute remarqué sur les écrans ; déguisée et maquillée aux
couleurs du chanteur, elle est restée tout le concert sur les épaules de son
papa. La voir scander la musique et éviter les agités qui s'approchaient d'elle
par le haut, faisait partie du spectacle !
Onze titres, dont trois
issus de "Black Waltz" (2012),
trois issus de "Hail the Apocalypse" (2014), deux issus de "Feathers & Flesh" (2016), deux issus de "Hunter Gatherer" (2020), et un issu de "Avatar Country," (2018).
PROGRAMME
Hail
the Apocalypse (Hail the Apocalypse, 2014)
Get
in Line (Hail the Apocalypse, 2014)
Colossus (Hunter Gatherer, 2020)
Paint
Me Red (Black Waltz, 2012)
Bloody
Angel (Hail the Apocalypse, 2014)
The
Eagle Has Landed (Feathers & Flesh, 2016)
For
the Swarm (Feathers & Flesh, 2016)
Let
It Burn (Black Waltz, 2012)
A
Statue of the King (Avatar Country, 2018)
Silence
in the Age of Apes (Hunter Gatherer, 2020)
Smells
Like a Freakshow (Black Waltz, 2012).
Bande son finale : The Belgian
Circus Episode (chanson de John Morris).
BRING ME THE HORIZON [19h35-20h35]
Bring Me the Horizon est un groupe britannique de metalcore,
metal alternatif, formé en 2004 à
Sheffield, Yorkshire. Composé d' Oliver SYKES
(chant, depuis 2004), Matt KEAN (basse,
depuis 2004), Lee MALIA (guitares
depuis, 2004), Matt NICHOLLS (batterie
depuis 2004) et Jordan FISH (claviers,
chœur, depuis 2012).
"Amo" est le sixième album studio du groupe, paru le 25 janvier 2019.
Ils occupent la scène
principale 2, et bénéficient d'une sonorisation adéquate.
Franchement, ce fut une découverte dont je me serais
volontiers passé ; je n'étais manifestement pas d'humeur à supporter leur
musique autant que leur attitude. J'ai attendu péniblement que la fin soulage
mon esprit. Le chanteur a certes pas mal de charisme et je peux imaginer qu'il
puisse entretenir une certaine excitation notamment dans la frange la plus
jeune du public mais globalement leur musique m'a paru insipide, sans intérêt. Des
filles viennent de temps en temps gesticuler, sans que l'on puisse définir leur
intervention comme une quelconque chorégraphie. Bref, juste beaucoup
d'agitation et de bruit pour pas grand-chose musicalement.
Douze titres ont enthousiasmé une bonne part du public. Tant
mieux pour eux… Au suivant !
PROGRAMME
Can You Feel My Heart (Sempiternal)
Happy Song (That’s the Spirit)
Teardrops (Post Human: Survival Horror)
Mantra (amo)
Dear Diary, (Post Human: Survival Horror)
Parasite Eve (Post Human: Survival Horror)
Shadow Moses (Sempiternal)
Bande-son "Itch
for the Cure (When Will We Be Free?)"
Kingslayer (Post Human: Survival Horror)
DiE4u (monoplage de 2021)
Drown (That’s the Spirit)
Obey (Post Human: Survival Horror)
Throne (That’s the Spirit).
BLACK LABEL SOCIETY [20h40-21h40]
Black Label Society est un groupe de heavy metal
américain formé en 1998 à Los
Angeles, Californie, par Zakk WYLDE (guitares,
chant, piano, depuis 1998), John DESERVIO
(basse, chœur en 1999, puis depuis 2005), Dario LORINA (guitare rythmique, chœur depuis 2014) et Jeff FABB (batterie, 2012–2013, puis depuis 2014).
À ce jour, le groupe a sorti onze albums studio, deux
albums live, deux albums de compilation, un EP et trois albums vidéo Le onzième album studio "Doom Crew Inc." est paru le 26 novembre 2021.
Je me situe en mode découverte partielle, car si je
n'avais encore jamais eu l'occasion de le voir avec son BLS, en revanche j'ai
eu la chance de voir Zakk trois fois sur scène. Le 10 avril 1989 au Zénith de Paris au sein d'Ozzy, puis le 4 juin 1994 à Castle Donington Park (Monster of Rock festival) au sein de son
groupe Pride & Glory, puis le 15
juin 2018 à Brétigny sur Orge, BA217 (Download
festival) au sein d'Ozzy. Je connais donc les qualités du musicien
multi-instrumentiste.
Ils occupent la scène
principale 1, et bénéficient d'une très bonne sonorisation. La scène est
décorée aux codes biker (même s'il se
défend d'en faire partie), et le micro est planté sur un tas de crânes
surplombés d'un crucifix.
Physiquement, il m'a paru bien changé depuis ses
débuts ; le beau gosse agile et énergique est devenu l'hybride d'un gras bûcheron
et d'un biker, aux traits et au regard marqués par des excès très probables. Vêtu
d'un kilt jaune, le visage partiellement caché pour une crinière épaisse et une
barbe hirsute, le guitariste n'a heureusement rien perdu de son talent. Ses
soli, parfois en duo dans la tradition du rock-sudiste, avec Dario Lorina,
furent de réelles séquences de bonheur. Idem pour sa prestation au piano qui
fut un moment de grâce dans ce cadre pourtant peu propice au romantisme.
Le public est parsemé de quelques bikers, et de
quelques jeunes curieux, mais surtout composé d'anciens hardos grisonnants (comme moi), qui tenaient à ovationner le
groupe avec une reconnaissance appuyée.
Dix titres, dont trois
issus de "Mafia" (2005), deux issus de "1919
Eternal" (2002), deux issus de "Doom Crew Inc." (2021), un issu de "Catacombs of
the Black Vatican" (2014), un issu de " Grimmest Hits" (2018),
un issu de "The Blessed Hellride" (2003).
PROGRAMME
Bleed for Me (1919
Eternal, 2002)
Demise of Sanity (1919 Eternal, 2002)
Destroy &
Conquer (Doom Crew Inc., 2021)
Heart of Darkness (Catacombs of the Black Vatican, 2014)
A Love Unreal (Grimmest Hits, 2018)
In This River (Mafia, 2005) Zakk au piano
Set You Free (Doom Crew Inc., 2021)
Fire It Up (Mafia, 2005)
Suicide Messiah (Mafia, 2005)
Stillborn (The Blessed Hellride, 2003).
SABATON [21h45-23h00]
Sabaton est un groupe de heavy metal suédois
originaire de Falun, en Suède, formé en décembre
1999. Les thèmes de la plupart de leurs albums relatent des événements
historiques, principalement des guerres et des batailles importantes. Toutefois,
si on s'attarde sur les textes ; on peut y trouver aussi des chansons sur d'autres
formes de combats, tels que le divorce ou le cancer. Il est composé de Joakim BRODEN (chant, clavier guitare depuis 1999),
Pär SUNDSTRÖM (basse, depuis 1999), Chris
RÖRLAND (depuis 2012 guitares, chœur),
Hannes Van DAHL (batterie, choeur
depuis 2014) et Tommy JOHANSSON (guitares,
choeur depuis 2016).
"The War to
End All Wars" est le dixième
album studio de Sabaton, sorti le 4 mars
2022.
Je les revois aujourd'hui pour la cinquième fois,
après une première le 23 janvier 2007,
à l'Elysée Montmartre, alors qu'ils étaient invités de Therion. J'apprécie leur
powermetal dont un régiment de cavalerie sabres au clair ne renierait pas les
rythmes ni les mélodies entêtantes. Si je disposais d'une mémoire un peu plus
performante, je chanterais volontiers (au moins) les refrains, la corne levée !
Je n'écouterais pas cette musique tous les jours, mais je reconnais que c'est
bien fait, c'est festif, c'est de nature à faire réagir un public avide
d'exaltation. Même si je persiste à considérer que Sabaton souffre d'une
comparaison avec le groupe allemand Powerwolf qui, dans un style similaire,
assume pleinement son pupitre de claviers sur scène. Certes, Sabaton dispose
bien d'un clavier (en forme de triplan), mais si peu utilisé … Tant qu'à se
priver d'un titulaire dudit pupitre, j'estime que leurs quelques bandes-sons me
paraissent parfaitement dispensables. Ce trompe-l'oreille est tout juste
acceptable en studio, mais leur musique ne requiert certainement pas cet
artifice pour créer l'ambiance. C'est donc toujours avec cette appréhension que
j'aborde leur concert…
Ils occupent la scène
principale 2, et bénéficient d'une très bonne sonorisation. La scène reste
constituée de décors guerriers, de supports d'artifices tels que flammes,
étincelles et fumigènes.
Alors qu'en salle je ne manque jamais d'être rapidement
entrainé dans leur sillon, cette fois je demeure un temps hermétique à
l'ambiance qui grandit dans la fosse d'à côté. Cet éloignement du feu de
l'action et l'entourage d'admirateurs de Metallica, qui commencent à venir
s'incruster parmi nous, expliquent peut-être ma relative apathie temporaire.
Cependant, je ne tarde pas trop à retrouver mon intérêt pour ce rock jouissif.
Les jambes et la nuque finissent par marquer ostensiblement les rythmes
endiablés. Joakim BRODEN évoque légitiment l'épopée de SABATON à l'occasion de
la dernière édition du Hellfest 2019 (pour
rappel, le groupe avait déjà joué le
jeudi 20 lors du Knotfest lorsqu'il avait accepté de remplacer Manowar le
lendemain vendredi 21 pour un second concert. Cet effort louable causait une extinction
de voix à Joakim, à laquelle palliaient
volontiers le public reconnaissant et
les deux guitaristes de Sabaton Tommy Johansson et Chris Rörland !). Ce
genre d'incident aura encore renforcé la fidélité de son public … L'apothéose
du concert sera le final "To Hell
and Back" chanté à tue-tête ! L'ambiance est à son comble lorsque le
groupe quitte la scène sous les ovations.
Quatorze titres, dont trois
issus de "The Great War" (2019),
trois issus de "The War to End All Wars" (2022), deux
issus de "Heroes" (2014), deux issus de "The Art of War"
(2008), un issu de "Primo Victoria" (2005), un issu de "Carolus Rex" (2012), un monoplage de 2019, et un monoplage de 2021.
PROGRAMME
Bande-son
introductive : Sarajevo / Dreadnought / Christmas Truce / Soldier of Heaven
Ghost Division (The Art of War, 2008)
Stormtroopers (The War to End All
Wars, 2022)
Great War (The Great War, 2019)
The Red Baron (The Great War, 2019)
Bismarck (monoplage, 2019)
The Attack of the Dead Men (The
Great War, 2019)
Soldier of Heaven (The War to End
All Wars, 2022)
Steel Commanders (monoplage, 2021)
Carolus Rex (Carolus Rex, 2012)
Night Witches (Heroes, 2014)
Christmas Truce (The War to End
All Wars, 2022)
Primo Victoria (Primo Victoria, 2005)
Swedish Pagans (The Art of War, 2008)
To Hell and Back (Heroes, 2014).
Bande-son finale : Dead
Soldier's Waltz, Masters of the World.
METALLICA [23h05-01h00]
Metallica est un groupe de heavy metal formé en 1981 à Los Angeles en
Californie (USA) par James HETFIELD (chanteur/guitariste
depuis 1981, né en 1963) et Lars ULRICH
(batteur depuis 1981, né en 1963). Ils sont désormais entourés de Kirk HAMMETT (guitares, chœur, depuis 1983,
né en 1962) et de Robert TRUJILLO (basse,
chœur depuis 2003, né en 1964). C'est MA génération. Leur parcours ne fut pas
exempt d'embuches, comme beaucoup d'artistes ayant connus un succès aussi
phénoménal. La plus violente fut sans doute le décès du bassiste Cliff Burton
le 27 septembre 1986 à Dörarp, dans la commune de Ljungby en Suède
qui est survenu à l'occasion d'un malheureux accident de leur bus de
tournée, lors de la partie européenne du Damage
Inc. Tour pour promouvoir l’album "Master
of Puppets". Les trois autres potes ont tous été psychologiquement
marqués. Je tenais à rappeler ce funeste évènement car à l'époque on ne misait
pas gros sur leur avenir. De fait, les crises n'ont pas manqué et pourtant ils
sont toujours là, après trente-neuf années à sillonner la planète, de studios
en scènes. Respect.
Leur dixième
album studio "Hardwired... to
Self-Destruct" est paru le 18
novembre 2016, sous leur propre label Blackened Recordings. Que de chemin
parcouru depuis leur premier opus paru sous un label indépendant le 25 juillet
1983 !!
Je ne voudrais pas jouer les pathétiques anciens
combattants de pacotille, mais quand même… Je me souviens avec une certaine
émotion les avoir écoutés une première fois dans un car qui nous emmenait vers
un festival en septembre 1983. J'avoue ne pas avoir été immédiatement séduit,
mais je fus toutefois impacté par un virus durable. Si bien que lorsque j'ai
pris le risque d'assister à un concert de Venom le 9 février 1984, à l'Espace Balard (Paris 15e) c'était
avant tout pour assister au premier concert de Metallica en FRANCE ! De concerts
en festivals, c'est ainsi la dix-neuvième fois que les revois ce soir ! Dans
l'échelle des groupes que j'ai vus en concerts, c'est le deuxième, derrière
IRON MAIDEN (ironie de l'histoire, je
devais assister aujourd'hui à leur vingt-troisième concert, à l'arène de
Nanterre !).
Les Mets occupent la scène principale 1, et bénéficient d'une excellente sonorisation.
La scène est impressionnante, aménagée de cubes sur lesquels se projettent de
saisissantes images, photos, sons ou couleurs. Les musiciens disposent de toute
la largeur d'une scène qui déborde largement le cadre habituel, au-delà des
écrans géants latéraux. Elle s'avance dans la fosse sur une profondeur de
quelques mètres. Suffisamment en tous cas pour me permettre de voir enfin mes
idoles à proximité comme rarement. Elle serpente et encercle ainsi une partie
du public.
Un dense éclairage achève d'accroitre le sentiment
d'assister à un spectacle extraordinaire. Et il l'est de toute façon. Car
Metallica était attendu au Hellfest depuis toujours. James en a bien conscience
et affirme son soulagement d'être enfin parmi nous. Depuis l'annonce de leur
présence, j'ai coché en rouge cette date sur mon calendrier. A l'instar de
Maiden en 2018, je tenais absolument à voir les Mets sur ce site mythique.
J'ai dû puiser dans mes forces pour rester présent en
bonne place dans cette fosse aux lions. J'ai beau être un vieux brisquard à qui
on ne la fait pas, j'ai peiné à contrarier les velléités de certains intrus
insolents et irrespectueux. D'autant plus que je tenais à conserver ma p'tite
Fée à mes côtés pour vivre ce moment qui s'est révélé intense pour moi, et pour
elle aussi. Des coudes et des pieds, nous avons bravé moult vagues humaines et
survol de saucisses humaines pendant pratiquement tout le concert. Mais, en
dépit de notre volonté tenace, à la fin de "Damage Inc." nous avons lâché l'affaire en nous résignant à
reculer de quelques mètres, tout en restant à proximité de l'excroissance
scénique. Voilà pour mon contexte, qui n'a toutefois aucunement altéré mon
plaisir d'assister à ce concert dantesque et mémorable.
Déjà d'amblée le groupe attaque (le mot n'est pas galvaudé !) avec "Whiplash" un de mes titres préférés et auquel je ne m'attendais d'autant moins qu'il avait été souvent interprétés entre 1983 et 1997, mais beaucoup moins depuis ! Et à l'instar de Leprous vu la veille au Midsummer, les Mets semblent nous livrer un répertoire des meilleurs morceaux de leur parcours ; les titres présentés ci-dessous montrent le soin apporté à la satisfaction des admirateurs. Choix que j'estime excellent, en mettant de côté de mesquines et vaines frustrations. Ils nous ont livré un concert digne de l'événement en faisant fi de la promotion de leur dernier opus (que j'ai pourtant adoré, au demeurant).
Paradoxalement, mon respect pour ces artistes s'est
accru à la perception de quelques loupés dans l'exécution de certains morceaux.
Rien de plus grave que un ou deux contretemps de Lars (devenus relativement fréquents hélas), et un ou deux soli coincés
de Kirk (beaucoup plus rares). Mais j'ai
immédiatement relativisé considérant le contexte exceptionnel, en me disant
qu'après tout je préfère encore entendre des couacs que d'entendre une
bande-son protectrice dont certains sont trop souvent coutumiers (non, je ne citerai personne)...
J'ai lu sur les réseaux sociaux qu'une partie du public en retrait aurait semblé apathique… Nonobstant, je peux affirmer ici
haut et fort qu'au contraire l'auditoire fut chaud-bouillant autour de nous. Mes
crampes ultérieures en ont témoigné ! J'aurais voulu maitriser davantage les
paroles afin d'accompagner la ferveur de beaucoup autour de nous (souvent anglophones sans doute).
Seize titres, dont quatre
issus de "Metallica"
(1991), trois issus de "Ride the Lightning" (1984), deux issus de "...And Justice for All" (1988), deux issus de "Kill ’Em All" (1983), deux issus de "Master of Puppets" (1986), un issu de "Hardwired... to Self-Destruct" (2016), un issu de " S&M"
(1999), un issu de "St. Anger" (2003).
PROGRAMME
Bandes-son 1 : It's a Long Way to
the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll), (AC/DC song)
Creeping Death (Ride the Lightning, 1984)
Enter Sandman (Metallica, 1991)
Harvester of Sorrow (...And Justice for All, 1988)
Wherever I May Roam (Metallica, 1991)
No Leaf Clover (S&M, 1999) précédé d'une bande son orchestrale.
Sad but True (Metallica, 1991)
Dirty Window (St. Anger, 2003)
Nothing Else
Matters (Metallica, 1991)
For Whom the Bell
Tolls (Ride the Lightning, 1984)
Moth Into Flame (Hardwired... to Self-Destruct, 2016)
Fade to Black (Ride the Lightning, 1984)
Seek & Destroy (Kill ’Em All, 1983).
RAPPEL :
One (...And Justice for All, 1988)
Master of Puppets (Master of Puppets, 1986).
Pour clore ce spectacle époustouflant, les dernières
notes de "Master of Puppets"
sont ponctuées d'un feu d'artifices auquel assistent les musiciens
manifestement aussi sensibles que son public à ce spectacle que je trouvais
déjà superbe à ce stade de la soirée… Cette prestation mémorable se termine par
des remerciements réciproques et la distribution de médiators pour les
valeureux premiers rangs, dont mon guerrier de fiston faisait partie.
Mais nous n'avions pas encore vu le final que nous
réservait l'organisation du Hellfest !
En effet, alors que la foule encore abasourdie
commence à se disperser, "666, the
Number of the Beast" (Iron Maiden) résonne en écho avec de nouveaux
feux d'artifices particulièrement fournis et rythmés durant deux minutes,
suivies de "War Pig" (Black
Sabbath) durant deux minutes quarante ! Déjà émerveillé, le public est comblé
par quatre autres minutes de ce spectacle de sons et lumières avec le titre
"For those about to Rock" (AC/DC)
en apothéose !
Décidément, cette 15ème édition attendue à
répondu à tous nos espoirs, ce fut une vraie fête.
Evidemment, une telle foule qui se rend vers la sortie
ne manque pas de créer un engorgement mais toujours dans la bonne humeur. La
fatigue se ressent toutefois, d'autant plus que le dispositif de navettes n'a
pas su répondre à l'afflux. Nous avons dû attendre jusque plus de trois heures
du matin avant de monter dans un des cars pour rejoindre notre véhicule garé
profondément dans le parking… Un moment assez pénible mais qui se dissipera
avec le recul. Notre retour ne s'achèvera que le lendemain en fin de matinée.