Lorsque la première édition du festival s'est tenue le 24 juin 2017 (avec une affiche déjà très alléchante ; Anathema, Gazpacho, Pain of Salvation, Matin, et Caligula's Horse), je n'avais pas pu m'y rendre car elle tombait le même jour que le Retro C Trop.
Pour la deuxième édition,
le 23 juin 2018 (avec de nouveau une très belle affiche ; Amplifier, Lazuli,
Lesoir, Riverside, The Gathering), j'avais préféré me rendre à Clisson pour
le Hellfest. Dilemme récurrent pour moi qui écoute les deux styles de musiques
au gré de mes humeurs. Étonnamment, ces 407 km qui séparent Valkenburg de mon
domicile, constituent une distance équivalente à celle du Hellfest.
L'affiche de cette troisième
édition étant encore une fois séduisante, j'ai donc décidé de contrarier
l'adage ; il y aura bel et bien eut un "deux sans trois". Ce sera aussi
notre premier festival de l'été 2019 !
Notre voyage aboutit dans
cette très jolie ville de la province du Limbourg néerlandais. L'atmosphère y
semble étonnamment apaisée ; le vélo est roi, le piéton prince. Nous esquissons
quelques pas dans ces rues piétonnes propres, agréables et commerçantes qui
nous donnent très envie de visiter la cité, mais nous ne pouvons tarder.
Un petit chemin mène au
sommet d'une butte couronnée par l'entrée du site où l'accueil réglementaire se
montre bienveillant. Nous découvrons alors un amphithéâtre merveilleusement
enclavé dans un écrin de verdure et de roche. Les gradins surplombent une scène
qui est couverte d'un toit imitant de grandes feuilles qui me rappellent les
décors du film "Arthur et les Minimoys". En surplomb se trouve
l'échoppe officielle, et sur le côté les échoppes de restauration. Bonne
surprise, la délicieuse bière d'abbaye
belge Tongerlo est servie à la pression et dans le calice en verre adéquat
! Je trouve cela surprenant car Anvers est de l'autre côté du plat pays, mais je
suis au paradis !
L'auditorium, qui peut
contenir 850 personnes, est déclaré complet depuis la veille.
Nous sommes arrivés à
l'ouverture des portes, vers midi, et pourtant, grâce à des amis arrivés avant
nous, nous pouvons nous asseoir … au premier rang. Cet extraordinaire privilège
nous permettra de jouir d'une appréciable proximité avec les artistes. Ma
crainte de souffrir de la sonorisation s'est vite dissipée car elle s'avèrera raisonnable.
SAMEDI 22
JUIN 2019
12h30-13h15 : THE
INTERSPHERE. A l'instar du défunt BeProg, le Midsummer joue avec les
capacités d'écoute des progueux les plus bienveillants ; ce que nous
considérons (ou pas) comme du rock progressif est encore un sujet de débat… Ces
quatre allemands, Christoph Hessler
(chant), Thomas Zipner (guitare),
Daniel Weber (basse), et Moritz Müller (batterie), se sont connus à la
"Mannheim Pop Academy" ; ils formèrent "Hesslers" en
2006, du nom du chanteur Christoph Hessler. Depuis 2009, ils se sont rebaptisés
Intersphere.
Ce concert contribue à une tournée promotionnelle de leur opus "The
Grand Delusion" paru en 2018. Je l'ai découvert après l'annonce de
l'affiche. Il m'a semblé plutôt intéressant sans vraiment m'enthousiasmer non
plus. Les sonorités "heavy prog" me rappellent Caligula's Horse,
Baroness, voire parfois le stoner à la Danko Jones.
Néanmoins, ils ont la redoutable mission de débuter les festivités.
Rien que pour cela nous leur devons au moins une écoute bienveillante.
Leur concert ne remet pas en cause mes premières impressions ; leur
style me parait dépourvu de ces caractéristiques que je cherche dans le rock
progressif. Une musique certes relativement mélodique (d'ailleurs je cherche
encore la provenance des quelques sons de clavier…) mais avec peu de
subtilités, peu de ruptures, quelques soli mais des rythmes très énervés… En
fait, ils me sembleraient davantage à leur place sur une scène d'un Download,
voire d'un Hellfest.
Mais bon, on se sera satisfait de ce sympathique apéritif, d'autant que
dans leur genre ils n'ont pas démérité.
PROGRAMME
Don't Think
Twice (The Grand Delusion, 2018)
Mind over
Matter (The Grand Delusion, 2018)
Man on the
Moon (The
Grand Delusion, 2018)
Secret Place (The Grand
Delusion, 2018)
I Have a Place
for You on Google Earth (Interspheres >< Atmospheres, 2010)
Parallel Lines (Hold On,
Liberty!, 2012)
Out of Phase (Relations in
the Unseen, 2014)
Prodigy Composers (Interspheres >< Atmospheres, 2010).
13h45- 14h45 : JOLLY.
Leur histoire nous raconte que ces new-yorkais, Anadale (chant, guitare), Joe Reilly
(claviers), Louis Abramson
(batterie), et Anthony Rondinone
(basse, choeurs) se sont réunis en 2006 grâce à internet, par le biais de forums.
En dépit d'un style difficilement classable, ils semblent recueillir davantage
les faveurs des mélomanes du rock progressif. Pour ma part, je les ai
découverts sur la scène de Divan du Monde le 20 mars 2013, alors
qu'ils assuraient la promotion du second volume de "The Audio Guide To
Happiness". Ils étaient invités en première partie du concert de
Riverside. J'avais alors été suffisamment séduit pour me procurer les deux
volumes du concept.
Je les attends donc aujourd'hui avec un certain plaisir. Notons qu'un
quatrième opus intitulé "Family" parait cette année. Deux
titres seront présentés aujourd'hui.
Avec Jolly, je retrouve ces ambiances progressives avec ces ruptures et
ces envolées lyriques qui m'enthousiasment tant. Leur prestation me semble
audacieuse pour ce concert en plein air, de surcroit à la suite d'un groupe
davantage énervé. Leur musique alterne des rythmes lents et lourds ("Lazarus"),
avec d'autres plus enjoués ("Joy"), avec une bonne maîtrise
des sonorités.
Seul bémol à mes oreilles, ils me semblent qu'ils abusent un peu des
bandes-son ; elles soutiennent des atmosphères qui me paraissent d'autant plus dispensables
lorsqu'il s'agit de voix ou lorsque le clavier pourrait créer les mêmes sons.
Mais reconnaissons que Jolly n'a pas l'apanage de cet artifice, et cela ne
masque aucune incompétence ; ces musiciens entretiennent malgré tout un
sentiment de maitrise. Anthony Rondinone, doté d'une basse aux cordes aux couleurs
fluo est un peu plus démonstratif et plus souriant que ses complices, mais au-delà
de cette agitation, de nombreux accords m'ont paru impressionnants.
Je n'ai pas su retrouver les mêmes sensations qu'en 2013, sans doute
parce que nous sommes cette fois sous le soleil batave et en plein air, mais j'ai
trouvé leur programme assez audacieux pour être respecté et apprécié. D'ailleurs,
le public de mélomanes avertis leur a accordé une belle ovation méritée. Je les
reverrai avec plaisir…
PROGRAMME
Lazarus (Space Masala) (Family, 2019)
Joy (The Audio Guide to Happiness (Part 1), 2011)
Where Everything's Perfect (The Audio
Guide to Happiness (Part 1), 2011)
Lie to Me (Family, 2019)
The Grand Utopia
(The Audio Guide to Happiness (Part 2),
2013)
Escape From DS-3
(Forty-Six Minutes, Twelve Seconds of
Music, 2009)
Storytime (The Audio Guide to Happiness (Part 1), 2011)
The Pattern (The Audio Guide to Happiness (Part 1), 2011).
15h30-16H40 : FOCUS. N'oublions pas que nous sommes aux Pays-Bas, il était donc
de bon aloi d'accueillir un groupe du pays. La présence de Focus, groupe batave
légendaire mais constant, fondé en 1969 par Thijs van Leer, à Amsterdam, ne
pouvait que me réjouir, car la Convention biennale de Marillion, en mars
dernier, m'avait déjà permis de vérifier le talent de ces brisquards !
Je retrouve donc avec
plaisir Thijs van Leer (71 ans, claviers,
flute, chants depuis 1969), Pierre van
der Linden (73 ans, batterie, percussion depuis 1971), Menno Gootjes (guitare, chœurs depuis 1998), et
Udo Pannekeet (basse depuis 2016).
Ils ont choisi un programme
se limitant aux débuts de leurs années 70 ; rien de très novateur donc. Mais
c'est bien connu c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures.
En fait, je me suis régalé encore davantage qu'en mars dernier ! Peut-être
parce que j'étais ici très proche des musiciens et particulièrement de Udo (le
bassiste) dont j'ai pu admirer la virtuosité. Gestes sobres (il n'est pas du
genre à courir aux quatre coins de la scène) mais d'une redoutable
perspicacité. J'ai apprécié également les accords de Menno, incisifs et exprimés
avec une belle sensibilité. Il met en outre en valeur une fort jolie guitare,
soit dit en passant ! Quant à Pierre (le batteur), il m'a inspiré le même
sentiment qu'en mars ; certes il faut lui reconnaitre une bonne technique et
une endurance étonnante mais bon, disons que son solo rituel de 5mn 20s
gagnerait à être écourté…
L'observation de Thijs est
de nature à inquiéter ; lorsqu'il bouge de son périmètre ses articulations
semblent lui peser. Mais fort heureusement sa dextérité est intacte lorsqu'il
s'exprime avec un instrument ; il est capable de jouer sur son orgue d'une main
et assurer l’enchaînement avec une de ses flûtes traversières, ou avec son
chant.
PROGRAMME
House of the King (In and Out of Focus, 1970)
Eruption (Focus II, Moving Waves (1971))
Sylvia (Focus III, 1972)
Hocus Pocus (Focus II, Moving Waves (1971)).
17h15 - 18h30 : FLOWER
KINGS, revisted. Roine Stolt a
fondé Flower Kings en 1994. Il semblerait que ces derniers temps l'ambiance au sein
du groupe ne soit pas des plus sereines puisque Roine a cru devoir tamiser
l'éclat de sa fleur en ajoutant l'énigmatique mention "revisited",
au nom du groupe qu'il a pourtant créé… Et pourtant, de Flower Kings nous
retrouvons bien, outre Roine Stolt
(guitare, chants depuis 1994), Hasse Fröberg
(chants, guitares, depuis 1994), et Jonas Reingold
(basse depuis 1999). J'ignore le motif de l'absence des deux autres, et je ne
comprends pas dans quelle mesure cette absence pourrait être de nature à interdire
à Roine d'user légitimement du nom. La batterie est tenue désormais par Mirkko de Maio, le clavier par Zach Kamins. Mystère, mystère, en tout état
de cause, le programme est extrait du répertoire de Flower Kings et l'esprit me
semblera parfaitement respecté.
Leur rock progressif m'a toujours paru un peu difficile d'accès. Un
style plus proche de Yes voire de King Crimson par la complexité des harmonies,
avec peu ou pas de mélodie émergeante. J'écoute donc parfois cette musique comme
un mélomane curieux, avec davantage d'admiration respectueuse que de réel
ravissement. Je mise cependant sur cette prestation scénique pour emporter mon
adhésion.
Nonobstant ces états d'âmes, ce soir mon esprit est à la fête ; leur
musique me touche bien au-delà de mes espérances. Ces soixante-quinze minutes
de concerts sont une fois de plus passées bien trop vite ; il faut dire que les
chansons durent en moyenne une quinzaine de minutes. Si les chants et guitares
de Roine et Hasse contribuent largement à ma satisfaction, c'est, une fois de
plus, le bassiste, Jonas Reingold
qui a attiré tout particulièrement mon attention. Bien que positionné de
l'autre côté de la scène (par rapport aux autres groupes), sa dextérité,
la sensibilité des sons émis par sa magnifique Rickenbacker ont apporté un
avantage notable à la prestation !
Je peux donc confirmer tout le bien que l'on m'avait rapporté sur ce
groupe ; je tâcherai à l'avenir de ne plus manquer leurs concerts, … si tant
est que leur aventure perdure !
PROGRAMME
Last Minute on Earth (The Rainmaker, 2001)
What If God Is Alone (Paradox Hotel, 2006)
There Is More to This World (Retropolis,
1996)
The Truth Will Set You Free (Unfold the
Future, 2002)
Stardust We Are
(Stardust We Are, 1997).
19h15-20h45 : PURE
REASON REVOLUTION. C'est grâce à Blackfield (et donc sans doute à Steven
Wilson) que je découvris sur la scène PPR du Café de la Danse le 27 février
2007, alors qu'il n'en finissait pas de promouvoir leur fabuleux opus "The
Dark Third" paru en 2006. Immédiatement séduit par leur rock
progressif à la fois puissant et aérien, j'ai eu de surcroit le plaisir de les
revoir le 3 juillet 2007 à la Cigale, cette fois en invité de Porcupine Tree (toujours
avec Steven Wilson, pour ceux qui n'ont pas tout suivi !).
Pure Reason Revolution
(PRR) est un groupe britannique formé en 2003, à l’Université de Westminster. Jon
Courtney (chant, guitares, claviers)
et Chloë Alper (chant, basse,
claviers) en sont toujours les piliers ; d'autres musiciens les ont
successivement entourés. Beaucoup (dont moi) leur prédisait un bel
avenir (même Rick Wakeman de Yes, parait-il !). Leur musique intégrait à
la base un subtil équilibre de rock progressif et d’électro. Mais, après un audacieux
virage nettement plus électro à partir de 2009 ("Amor Vincit Omnia"
en 2009 puis "Hammer and Anvil" en 2010), le groupe semble ne
pas avoir surmonté le désarroi des admirateurs de base. En novembre 2011, le
groupe se sépare.
Mes précédentes approches
avec la musique électro sont assez inégales ; j'écoute volontiers Kraftwerk ou
Jean-Michel Jarre et j'apprécie les emprunts ponctuels dans le rock progressif,
mais je ne me complais pas dans ce style, préférant le son des guitares ou des
claviers traditionnels à celui des synthés-à-programmations et autres boites-à-rythmes.
Je ne parviens pas encore à apprécier un concert d'Archive, par exemple. Mais
avec PRR, cela me parait différent. Question d'équilibres, justement. C'est
donc avec une énorme curiosité mêlée d'un zeste d'inquiétude que j'attends leur
surprenante réapparition aujourd'hui …
Le public ne s'y trompe pas
et on peut dire qu'une grande majorité termine le concert debout et en
redemande par une ovation à faire pâlir tout le reste de l'affiche du jour !!! D'ailleurs,
en me retournant je remarque la présence, dans le public, des membres de Jolly
également sidérés et emportés par l'ambiance créée… Il est vrai qu'après un
programme davantage progressif qu'électro (avec la reprise quasi intégrale The Dark
Third ),
PRR a choisi de clore sa prestation avec deux titres plus récents qui ne
pouvaient que souffler sur les braises d'un auditoire conquis ! Pour le tout
dernier titre ("Fight Fire"), Chloë s'est émancipée de sa basse et de
son clavier, munie seulement de son micro, elle s'est totalement libérée en dansant,
sautant comme une sauterelle … Il n'en fallait pas plus pour mettre le feu à
l'arène !
Allons, un petit bémol pour
ne pas paraître trop abusif, il me semble (une fois de plus) que l'usage des
bandes-son est excessif ; il manque clairement un titulaire au clavier (qui
était présent auparavant). D'ailleurs, il me semble qu'ils doivent en avoir
conscience eux-mêmes, car j'ai décelé des moments de flottement notamment entre
les titres, alors que les sons requis tardaient à se mettre en place. Des
regards inquiets m'ont semblé trahir cette lacune.
La jolie Chloë semble émue
et étonnée par l'ampleur de ce succès impressionnant, il est vrai. Alors
qu'elle revient participer au démontage de la scène elle est tout simplement
prise d'assaut par une nuée d'admirateurs, inutile de vous demander où j'étais…
C'est à peine si le pauvre Jon fut toléré sur les clichés !!!
J'ignore si leur prochain
opus annoncé me séduira, car je crains une persistance sur leur lancée électro,
mais en tous cas ce soir j'ai pris un plaisir extraordinaire.
PROGRAMME
Aeropause
(The Dark Third, 2006)
Goshen's
Remains (The Dark Third, 2006)
Apprentice
of the Universe (The Dark Third, 2006)
The
Bright Ambassadors of Morning (The Dark
Third, 2006)
Nimos
& Tambos (The Dark Third, 2006)
Voices
in Winter / In the Realms of the Divine (The
Dark Third, 2006)
Bullitts
Dominæ (The Dark Third, 2006)
Arrival
/ The Intention Craft (The Dark Third, 2006)
He
Tried to Show Them Magic! / Ambassadors Return (The Dark Third, 2006)
RAPPEL :
The
Twyncyn / Trembling Willows (The Dark
Third, 2006)
Deus
Ex Machina (Amor Vincit Omnia, 2009)
Fight
Fire (Hammer and Anvil, 2010).
21h50 (au lieu de 30)-22h30
: IQ. Voilà un groupe rock neo-progressif
britannique que je cherche à voir sur scène depuis trente-et-une années ; c'est-à-dire
depuis qu'un ami bien inspiré m'offrit pour mon vingt-cinquième anniversaire
"Nomzamo" qui, à défaut d'être un chef d'œuvre avait eu le
mérite de retenir mon attention à une époque où j'écoutais des sons biens plus
énervés ! Cependant, il m'a fallu attendre la fin des années 2000 pour réaliser
pleinement mon manque coupable de constance dans le suivi de leur parcours. Il
faut dire aussi à ma décharge, que ces messieurs ont pour fâcheuse habitude de
contourner la France lors de leurs rares tournées, ce n'est finalement
qu'aujourd'hui que je peux enfin mesurer leur talent sur une scène !
Fondé par Mike Holmes and Martin Orford en 1981, le
groupe montre une réelle instabilité puisqu'autour de Mike Holmes (guitares depuis 1981), les musiciens sont parfois partis
pour revenir, parfois non. Actuellement on retrouve cependant Tim Esau (basse de 1981 à 1989, puis depuis
2011), Peter Nicholls (chant de 1981
à 1985, puis depuis 1990), Paul Cook
(batterie de 1982 à 2005, puis depuis 2009), Neil Durant (claviers depuis 2010).
Un nouvel opus est
actuellement en cours d'enregistrement, le dernier opus "The Road of
Bones" (2014) est une pure merveille.
Vous l'aurez compris, c'est
dans une grande fébrilité que j'attends leur concert. Réceptif au moindre
frisson, je guette le moment de m'envoler au septième ciel de cette nuit d'été,
un peu comme lorsque je suis dans mon salon pour voyager hors du temps avec
leurs chefs d'œuvres que sont "The Road of Bones" et "Frequency".
Mais, les premières séquences
passent et un malaise m'envahit assez vite. Je ne vibre pas. C'est beau, c'est
proprement fait. Mais il manque une émotion, un bonheur partagé. A l'image du
chanteur, qui fait grise mine. Austère et pas vraiment charismatique il me
donne en outre l'impression qu'il a mal digéré le succès du groupe précédent…
Impression accentuée lorsqu'il a demandé au public de montrer davantage
d'enthousiasme à l'annonce du titre "The Seventh House". Quant aux autres musiciens, c'est le bal des
tourmentés, tous semblent accablés par leur destin, dans une bulle de malheur.
Il est vrai que leur néo-prog est particulièrement mélancolique, mais bon …
Seul Mike Holmes semble toujours aussi enthousiaste qu'à la fondation de son
groupe…Scrupuleusement appliqués sur leurs instruments ils ne
décrocheront que bien peu de sourires (je sais ce n'est pas un critère objectif
d'évaluation musicale, mais dans le contexte, cela s'ajoute au reste). Quant
aux échanges avec le public, seul Peter Nicholls évoquera à la fin du concert
une hypothétique tournée promotionnelle (qui
bien entendu évitera encore la France) pour le nouvel opus à venir. Il aura
fallu un admirateur placé à mes côté pour lui rappeler accessoirement sa
présence prévue à Loreley dans quelques semaines ; je ne serais pas étonné qu'il
boude une fois de plus (comme pour le
BeProg en 2015 !), …
Il n'est pas impossible que le choix des titres a
influé sur mon impression, car je dois reconnaitre que sur les onze titres, je
n'en connaissais que sept. Dans les quatre autres, il y eut un titre du futur
opus qui ne m'a pas particulièrement enthousiasmé… Les chansons "The Road of Bones" et "Until the End" ainsi que le final
"Frequency" furent en fait
mes seuls moments de vif plaisir.
De surcroit, IQ daigne nous offrir un rappel "royal"
de … un titre pour clore un concert qui n'aura pas duré les deux heures
escomptées !
Bref, je ressors de ce voyage un peu déçu. Pas
accablé, mais un peu déçu. En gros je pensais atteindre la stratosphère,
mais je n'ai pas dépassé la troposphère. C'est
déjà pas mal me direz-vous, mais j'ai l'impression ce soir d'avoir surestimé ce
que je pouvais attendre de ce groupe. Il n'est pas judicieux, ni juste de
comparer les artistes car ils ont chacun leur part de talent ; mais en tant que
spectateur, je ne peux m'empêcher de me rappeler le bonheur que m'apportent les
concerts d'autres néo-progueux tels que Marillion, Saga, Pendragon, Arena ou
plus récemment Anubis. Je pressens une grosse claque dans quelques semaines
avec The Windmill. Allons, soyons positif, et gageons que IQ sera en mesure de me
séduire à Loreley, ce sera le 19 juillet prochain.
PROGRAMME
State of Mine (Subterranea,
1997)
Breathtaker (Subterranea,
1997)
From the Outside In (The Road of Bones, 2014)
The Seventh House (The
Seventh House, 2000)
The Last Human Gateway (Middle Section) (Tales from the Lush Attic, 1983)
The Road of Bones (The
Road of Bones, 2014)
A Missile (nouvel
opus à venir, 2019)
Until the End (The
Road of Bones, 2014)
The Wake (The
Wake, 1985)
Further Away (Ever,
1993).
RAPPEL :
Frequency (Frequency,
2009).
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