C'est en 2017
que je remarque l'émotion suscitée par la parution de "Hunt", grâce aux discussions sur
les réseaux sociaux. Immédiatement séduit, il me faudra cependant attendre ce 22 aout 2022 pour pouvoir enfin les
voir sur une scène française, lors du festival Crescendo. Subjugué par leur
prestation et par leur amabilité hors scène, ce concert fut l'un des moments
les plus intenses de l'année.
Je craignais attendre une éternité avant de pouvoir revoir AMAROK. Et puis, à l'occasion du concert de Mostly Autumn le 16 décembre au Spirit of 66, nous avons remarqué que les polonais y étaient prévus ce 19 janvier. En dépit des prévisibles intempéries hivernales, et de la date fixée en semaine, nous nous étions engagés à venir. Néanmoins, ces deux écueils semblent avoir été rédhibitoires pour beaucoup, car cette salle de concert d'une capacité de 350 personnes n'en contenait qu'à peine une quarantaine.
Cette faible affluence est bien regrettable, car l'adage
s'est de nouveau confirmé ; les absents ont toujours tort. Cette splendide
soirée aura marqué nos mémoires ; tant par la qualité du concert, son
atmosphère magique, son rarissime confort d'audition (vu l'espace, j'ai pu me déplacer à volonté en conservant mon point fixe
au bord de la scène !) que par la disponibilité des artistes en fin de
soirée.
BIOGRAPHIE
https://amarokmusic.bandcamp.com/ et https://amarok.pl/
Ces polonais méritent une bien plus grande notoriété ;
je me permets de tenter humblement de l'amplifier en rappelant ici leur
parcours. AMAROK est actuellement composé de Michał Wojtas (guitares, harmonium, claviers, thérémine), Marta Wojtas (chœur, percussions), Konrad Zieliński (batterie) et Kornel Popławski (basse, claviers, violon).
Michał Wojtas (né le 23 décembre 1977 à Kielce,
Pologne) est un multi-instrumentiste qui a commencé au piano, très jeune, vite
inspiré par la musique de J. M. JARRE. Il est curieux et s'initie aux guitares,
ou aux instruments de percussion ethniques, au sein d'institutions musicales.
En 1993, il est influencé par Mike OLDFIELD et PINK FLOYD. Dans les années
1996-97, il coopère avec Bartosz Jackowski, guitariste dont les inspirations
lui paraissent similaires, pour des premiers enregistrements encourageants,
avant de passer à d'autres participations.
Fasciné par l'album "Amarok" (1990) de Mike OLDFIELD, il fonde à Varsovie, en 1999,
avec le guitariste Bartosz Jackowski, son nouveau projet musical qu'il baptise AMAROK
et qui aboutira à un premier album
éponyme en 2001. Sa musique peut être définie dans le style art-rock / rock
progressif.
Entre 2001 et 2004, AMAROK a sorti trois albums.
Depuis 2003, la formation s'est transformée en projet solo de Michał. Son
parcours initiatique lui a permis de nouvelles inspirations avec notamment Mark
KNOPFLER et Jeff BECK, avant de collaborer en studio avec des artistes tels que
Colin Bass (Camel), Mariusz Duda (Riverside, Lunatic Soul) entre autres. Au
cours de ses prestations, AMAROK a eu l'occasion de jouer sur la même scène que
Nick Mason (Pink Floyd), Gazpacho, Bjørn Riis, Riverside et d'autres groupes.
Cependant, ce n'est qu'après une pause de douze années,
que le quatrième album d'Amarok, "Hunt",
est paru le 23 juin 2017.
Les invités spéciaux étaient à nouveau Colin Bass et Mariusz Duda. Marta
Wojtas, qui a écrit les paroles, a également rejoint la composition du groupe de
façon permanente. C'est avec cet admirable opus, que j'ai acquis dès le 28 aout
de la même année, qu'AMAROK me séduit.
En 2019, Michal a collaboré avec le chorégraphe
britannique James Wilton ; ce qui a donné lieu au cinquième album "The Storm", paru le 24 mai 2019, pour le spectacle du même
nom.
À partir de 2021, AMAROK a élargi la composition du
groupe en intégrant deux musiciens supplémentaires Konrad Zielinski et le multi-instrumentiste Kornel Poplawski.
Le sixième
album d'AMAROK, "Hero", paru
le 15 octobre 2021.
LE
CONCERT [20:30-22:27]
L'acoustique de cette salle mythique n'est plus à
démontrer, et la sonorisation fut parfaitement maîtrisée ; ce qui aboutit à un
concert absolument fantastique. L'espace n'offre pas de grande possibilité
d'éclairage ni de mise en scène, mais la luminosité me parut parfaitement
adaptée au besoin de la prestation. Mes prises d'images peuvent en témoigner.
Le premier volet de la soirée porte sur la période "Hunt", qui nous permet de retrouver aisément les sensations similaires à celles vécues lors leur concert à Saint-Palais. Michal et Kornel sont de remarquables multi-instrumentistes qui savent faire valoir toutes les harmonies avec virtuosité. Marta, avec une bienveillante attention, garantit l'alternance des atmosphères tantôt subtiles, tantôt dansantes, en complicité avec les frappes délicates ou fracassantes de Konrad
Comme une articulation, le titre "The Storm" précède le second volet
qui promeut le dernier opus "Hero",
paru déjà depuis dix-huit mois.
Assister à l'interprétation fidèle de ces merveilleux titres
sur scène, constitue un pur régal auditif et visuel. Je ressens peut-être
encore davantage cette belle fusion de ses influences de Marc Knopfer pour la
guitare, et de Jean-Michel Jarre pour les claviers. L'usage de l'harmonium, du
thérémine, et (dans une moindre mesure) des percussions (gong, bâtons de pluie)
de Marta et du violon, est assez peu courant pour attirer mon attention admirative. Pas de bande-son, seulement la
pleine exploitation de leurs instruments ; l'échange de pupitres notamment
lorsque Kornel se substitue à Michal au clavier en est un bel exemple.
L'effleurement du thérémine par Michal, ou du gong par
Marta, ou les accords de violon de Kornel et ceux de Michal à la guitare, les
frappes délicatement mesurées de Konrad constituent des sonorités particulièrement
délicates qui contribuent à faire chanceler les esprits. Les deux moments que
j'attendais le plus n'ont pas manqué de me réjouir au plus haut point ; "Hail ! Hail ! Al" et surtout "The Dark Parade" qui nous entrainent
dans un crescendo vers un irrésistible maelström avec une rythmique tribale. Et
cependant, je n'ai pas boudé mon plaisir lors de titres plus calmes et
atmosphériques, tel que " The Orb"
ou encore "What You Sow"
durant lequel Marta montre une chorégraphie élégante avec un ruban, histoire
d'accentuer encore l'impression onirique.
La répartition astucieuse de ces titres nous ont fait oublier que le temps
passe ; ces deux heures sont passées bien trop vite !
L'auditoire est évidemment ravi et le fait entendre
par une ovation enthousiaste et bruyante, malgré le faible effectif. Les
sourires des artistes montrent qu'ils sont heureux d'avoir partagé cette soirée
avec nous. Ce que me confirmera Michal à l'échoppe ; peu importe le nombre,
pourvu qu'il y ait communion de bonheur.
Leur prestations de ce soir est comparable à celle du
Crescendo mais comprend toutefois deux titres supplémentaires "Idyll" et "The Song of All Those Distant". Parmi
les quinze titres interprétés ce
soir, on aura écouté l'intégrale (les sept)
de "Hero", cinq issus de "Hunt", deux de "The Storm"
et un de "Metanoia".
PROGRAMME
Anonymous (Hunt, 2017)
Distorted Soul (Hunt, 2017)
Idyll (Hunt, 2017)
Winding Stairs (Hunt, 2017)
Nuke (Hunt, 2017)
The Storm (The Storm, 2019)
It's Not the End (Hero, 2021)
Surreal (Hero, 2021)
Hail! Hail! AI (Hero, 2021)
The Orb (Hero, 2021)
Hero (Hero, 2021)
The Dark Parade (Hero, 2021)
What You Sow (Hero, 2021).
RAPPEL :
Metanoia (Metanoia, 2004).
On se retrouve à leur échoppe pour échanger nos impressions. Je me procure un CD (The Storm) qui me manquait encore et un t-shirt (même s'il n'est pas daté au dos, pour une fois ; je tenais à leur montrer mon soutien !). Les portraits s'imposaient pour se souvenir de cette si belle soirée ! Surtout qu'en leur rappelant l'attente d'une date parisienne, je n'y crois pas trop en réalité…
Belle chronique
RépondreSupprimerMerci Joël
SupprimerToujours au top tes publications mon bon Patrice !
RépondreSupprimerMerci Marc
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