mardi 13 août 2024

AC/DC – Hippodrome Paris-Longchamp (75016 Paris) – mardi 13 aout 2024.

REFLEXIONS…

Encore un de ces concerts gigantesques, démesurés, qui serait de nature à nous faire regretter égoïstement le temps où ces artistes étaient plus confidentiels… En effet, on pourrait se lamenter ; on aimerait bien remonter le temps ; par exemple à la toute première prestation française du mercredi 13 Octobre 1976, lorsque AC/DC chauffa le Pavillon de Paris (sis dans le XIXème arrondissement de Paris, près du métro de la Porte de Pantin, aujourd'hui disparue) pour le concert de RAINBOW !... ou encore le mardi 24 octobre 1978, lorsque AC/DC joua son premier concert en tant que tête d'affiche en France, avec Trust en invités (!) au modeste Stadium de Paris (sis à deux pas de chez moi maintenant, au 66 avenue d'Ivry dans le XIIIème arrondissement de Paris, mais aujourd'hui disparu). Oui mais voilà, il se trouve qu'à l'instar des Rolling Stones et bien d'autres, la notoriété d'AC/DC n'a cessé de croitre. Autant s'en convaincre, nous ne verrons plus jamais ce groupe dans une petite salle, à moins d'une situation exceptionnelle à laquelle il vaut mieux ne pas rêver. Ce succès est sans doute mérité, mais depuis bien longtemps déjà, les admirateurs doivent choisir entre renoncer à assister à leurs concerts ou accepter les contraintes inhérentes aux impératifs de la collectivité ! C'est un dilemme certes, mais en ce qui me concerne, mon choix est fait et voilà pourquoi…

Honnêtement, je n'osais plus espérer revoir ce groupe. Ou du moins, ce qui reste de la formation qui a baigné mon adolescence. Car les années passent, avec leur cortège funèbre qui nous rappellent amèrement combien il est important du profiter du présent qui s'échappe avec une fugacité effrayante. Carpe Diem. Pourtant, l'annonce de la tournée, puis celle de la date parisienne m'a d'abord laissé perplexe. L'Hippodrome Paris-Longchamp ne me faisait pas franchement rêver ; c'est encore un de ces sites où la scène est loin pour les trois-quarts des spectateurs et qui, de surcroit, ne propose pas une accessibilité idéale. Mais bon, quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas me résoudre à ignorer ce qui ressemble à un adieu de mes idoles d'antan.

Je me méfie de la nostalgie, car elle survient le plus souvent quand le présent ne nous semble pas à la hauteur des promesses du passé (référence à une scène dans le film de Ridley Scott "Legend" : "The dreams of youth are the regrets of maturity"). Or, en l'occurrence, ce n'est pas tout à fait le cas. AC/DC a perduré et a surmonté les aléas artistiques et humains d'un groupe. Leurs choix m'ont parfois agacé, voire déçu. Mais décidément, mes premières émotions musicales d'adolescent reviennent à la surface lors de chaque écoute d'un "High Voltage" survolté. Cette prestation me permettra de clore un parcours qui accompagna ma vie durant quarante-quatre années. La notion d'accompagnement est un doux euphémisme ; en fait, je peux même affirmer sans excès que leur écoute a marqué ma vie. Après les germes d'une révolte ensemencés dès 1972 avec SLADE, ALICE COOPER et CACTUS, AC/DC fut le catalyseur de toutes mes énergies adolescentes ! De surcroit, c'est en discutant sur un forum spécialisé que j'ai connu La Femme qui partage désormais ma vie … Enfin, le virus fut assez virulent pour contaminer mon fils ainé qui ne s'est pas remis de son premier concert à l'âge de neuf ans !

Alors que ma mémoire s'étiole avec les années, il y a bien une date qui restera inscrite à tout jamais dans mon crane de piaf, c'est celle de ce premier concert d'AC/DC auquel j'ai assisté le samedi 29 novembre 1980 dans un hall d'exposition, situé au Bourget (93). Je perçois encore aujourd'hui ce tout premier contact avec une dense foule d'admirateurs, je me rappelle de l'émotion intense liée à la conscience d'assister à un énorme et très attendu évènement. Ô je sais bien, cette sensation quelque peu puérile, mais persistante, n'est pas de nature à justifier une quelconque fierté. Pas de quoi me vanter particulièrement ; j'en conviens volontiers avec d'autant plus d'humilité que l'idéal eût été de m'éveiller bien plus tôt. C'est-à-dire, au plus tard un an auparavant, ce qui m'aurait permis de voir, au moins une fois, le très regretté chanteur Bon Scott, avant qu'il décède stupidement le 19 février 1980, à l'âge de 33 ans. Hélas, je n'avais contracté le virus qu'en écho à l'agitation qui entoura la dernière prestation du groupe avec lui, le 9 décembre 1979 au Pavillon de Paris (deux concerts, l'un à 16 heures, l'autre à 21 heures, une autre époque !).

Ce concert sera peut-être excellent, peut-être pas. Ce n'est pas bien grave, l'essentiel sera ailleurs. Il s'agira de réunir le clan de tympans fêlés, plus ou moins anciens, mais tous authentiquement passionnés par cette musique qui nous a rendus dingues, si souvent ! 'Cré boudiou, avec ce qui nous reste d'effet capillaire et d'énergie dans nos corps d'adulescents plus ou moins assumés, nous avons prévu de mettre (h)ardemment la tête dans notre sac à poussière, quoi qu'il en coûte à nos nuques et à nos neurones fatigués !

Mon récit n'a donc rien d'une chronique musicale ni artistique ; il ne s'adresse pas à une âme dénuée de passion musicale. Il relate juste mes sensations issues de mon indispensable présence à cet événement.

ACTION !

Tous ces arguments étant dûment pesés, il me restait à me procurer le précieux Sésame ! Ce qui n'est pas une mince affaire, lorsque je me souviens des années 80 durant lesquelles il nous suffisait de patienter devant le disquaire (ou RTL) pour acquérir les tickets !! La première foire d'empoigne (sans doute en prémices à une redoutable agitation de la fosse) s'est déroulée numériquement ce vendredi 16 février à compter de 10h ; en quelques minutes la totalité des milliers de tickets furent réputés vendus. Ma P'tite Fée fut opportunément l'une des heureuse élues, moyennant (symbole surprenant) 666 € pour quatre tickets, soit 166,50 € l'unité, tout frais compris. Et oui, ce n'est pas donné ; on est loin des 8 € payés en 1980 !

Ce regrettable aspect mercantile se rappellera encore à nous, une fois sur place… AC/DC est "victime" consentante de son succès ; les marchands du Temple n'ont aucun scrupule à profiter de la passion sincère des adeptes venus à la Grand'messe.

La météo s'annonce favorable ; j'entends sans canicule, ni pluie. Nous avions décidé d'y aller calmement après le déjeuner, sans excitation superflue. Le métro nous emmène sans encombre à la Porte d'Auteuil. Là, ce que je redoutais c'est vite confirmé ; avant même de dépenser son énergie pendant le concert, il fallait rejoindre le site sans les navettes qui avaient pourtant été mises en place pour le Download Festival de 2016. Pas de bus à la sortie de Paris, et c'est donc une marche à pied, d'une quarantaine de minutes, qui s'impose à travers le Bois de Boulogne. Fort heureusement, ce temps de parcours fut divisé par deux, grâce à notre choix judicieux d'arriver durant les balances de sonorisation ; comme aimantés par les sons du metal, nous nous sommes autorisés un parfum d'aventure en quittant les sentiers battus. Nous intégrons ainsi une file d'attente qui se réduit très rapidement.

Notre accès se passe bien, nous enfilons nos jolis bracelets. L'un d'entre eux est doté d'une puce, qui sera le moyen de paiement sans monnaie ; en english on dit "cashless". Le cout de la prétendue facilité est de 1,50 € par engagement ; multiplié par les quelques dizaines de milliers d'acquéreurs on imagine le niveau du profit, et on comprend pourquoi il fut fortement conseillé en préalable pour tout achat sur place … Nonobstant, sans doute afin de garantir un maximum de ventes, si certaines échoppes imposent bien le "cashless", d'autres acceptent le liquide, d'autres échoppes affichent accepter les cartes bancaires ! Même si les reliquats de la plateforme seront facilement remboursés dès le lendemain, cette indélicatesse est un peu raide à avaler… Tiens, d'ailleurs à ce propos ; la bière, une simple Carlsberg, était facturée 11 €, montant accru de € imposés pour des gobelets, certes de collection, mais non remboursables !

Mais les sujets d'agacement s'accumulent ; les t-shirts spécifiques pour la date parisienne étaient facturés à cinquante euros, cout aggravés par les frais bancaires inhérents au rattachement britannique du centre de paiement ! Heureusement que nous avions emmené les cornes lumineuses avec nous ; la vente de cette petite fantaisie avait doublé en dix ans, pour être vendues à 20 € !!

Autant l'avouer, avec ma P'tite Fée nous nous sommes abstenus de tomber dans le système. Après tout, mon t-shirt de la tournée 1982 continuera à me suffire.

AC/DC aura au moins eu la décence de ne pas interpréter "Moneytalks", ce soir !

Loin de la liberté de placement des années 80, le bétail était donc prié de se parquer dans un des trois enclos prévus selon les moyens investis ; OR, ARGENT, ou BRONZE. Chaque secteur pourra bénéficier d'écrans géants, histoire de voir quelque chose de la scène, et de procurer sans doute un sentiment confus d'être à la fois dans son salon et dans un concert… Faisant fi de mes états d'âme, et fidèle à un de mes principes, je ne tarde pas à aller droit au but (non, je ne suis pas Marseillais !) ; la zone OR, celle qui est réputée privilégiée. En fait, le cupide GDP a jugé opportun d'en vendre un maximum d'accès ! Ce qui aurait dû demeurer une zone de confort (même relatif), s'est vite transformée en boite à sardines. Dans ce genre de situation, fatalement c'est "malheur aux petits". Après une observation rapide de la situation à l'arrière, il m'a semblé judicieux de rester à une distance respectable de la scène (entendez ni proche, ni éloignée). Nous n'avions donc aucun intérêt à boire, au risque de devoir fendre une foule compacte, sans espoir de retour.

Nous sommes positionnés sur la gauche de l'avancée scénique ; ma tête surplombe les autres pour voir la scène, mais ma P'tite Fée devra se contenter des écrans géants, lorsque je ne la porterai pas… C'est-à-dire la plupart du temps. Fort heureusement, nous pourrons toutefois danser, vibrer, communier, sans subir aucune bousculade ; rien à voir donc avec nos souvenirs chaotiques du Stade de France en 2015 (…) ! Le public autour de nous se révélera enthousiaste mais respectueux. Si, si ; c'est possible !

THE PRETTY RECKLESS [19h].
https://theprettyreckless.com/

Les préjugés sont certes toujours à proscrire, mais à l'aune du pedigree de la jolie dame (mannequin et actrice) j'ai tendance à la percevoir comme un produit de consommation musical(e), tel que les américains peuvent en créer. A priori, ce que j'ai écouté en préalable à l'évènement, ne m'a pas traumatisé au point de prendre parti. Ces sonorités me rappellent celles émises par d'autres femmes énervées avant elle ; L7 ou Lita FORD. C'est juste avec perplexité et méfiance que j'aborde le concert…

La biographie indique que Taylor Momsen a 15 ans lorsqu'elle forme THE PRETTY RECKLESS en 2009. Elle compose elle-même les chansons qu'elle défend avec obstination dans les clubs, avant de finir par percer sur les scènes de rock alternatif. À l’origine, le groupe devait s’appeler The Reckless mais le nom étant déjà pris, il a dû opter pour THE PRETTY RECKLESS. Son premier concert se tient le 5 mai 2009, à New York... Le premier album studio "Light Me Up" du groupe paraît le 10 septembre 2010.

Le quatrième album studio, intitulé "Death by Rock and Roll" est paru le 21 février 2021.

Le quatuor me semble plutôt stable puisqu'après l'agitation de la période de construction, Taylor Momsen (chant, guitare rythmique, depuis 2009), demeure entourée par Ben Phillips (guitare, chant, depuis 2010), Mark Damon (basse, depuis 2010), et Jamie Perkins (batterie, depuis 2010).

La sonorisation s'avère très bonne après quelques minutes de réglages des basses ; puissante, mais audible !

La prestation est relativement conforme à ce que j'attendais. La dame joue beaucoup de sa plastique (très) avantageuse ; positions lascives et provocantes. Et "regarde mes beaux cheveux", et "suis mon déhanchement" ; "tu me désires, mais tu ne m'auras, na !" ; bon, je suis un peu sévère quand même, j'avoue. C'est du bon rock, bien exécuté qui chaufferait bien un bar de quartier. Mais nous ne sommes pas dans un bar. Nous sommes en plein air et nous nous impatientons de revoir nos héros ! C'est propre et bien fait… peut-être un peu trop.

Un bon succès d'estime permet au groupe de débarrasser le plancher, sans trop avoir à rougir… mais sans même que je m'en aperçoive !... car nous étions déjà en train d'évoquer la suite, avec une impatience non dissimulée !

Parmi les neuf titres, trois sont issus de "Death by Rock and Roll" (2021).

PROGRAMME
Death by Rock and Roll (Death by Rock and Roll, 2021)
Since You're Gone (Light Me Up, 2010)
Follow Me Down (Going to Hell, 2014)
Only Love Can Save Me Now (Death by Rock and Roll, 2021)
Make Me Wanna Die (Light Me Up, 2010)
Witches Burn (Death by Rock and Roll, 2021)
Going to Hell (Going to Hell, 2014)
Heaven Knows (Going to Hell, 2014)
Take Me Down (Who You Selling For, 2016).

 

AC/DC [20h15-22h30]
https://www.acdc.com/home/

Compte tenu de la charge émotionnelle et symbolique que ce groupe représente pour moi (…), il pourrait me sembler superflu de présenter ces Australiens. Nonobstant, je me plie volontiers à mon canevas habituel de récit, au moins pour susciter quelque peu de nostalgie, rafraichir les mémoires empoussiérées, ou peut-être pour certains, afin de mieux identifier le phénomène.

La biographie explique qu'à l'origine, il est fort probable que rien ne serait survenu sans que la famille Young n'ait émigré d'Ecosse vers l'Australie, en 1963. Les deux frangins sont nés à Glasgow, Malcolm le 6 janvier 1953, Angus le 31 mars 1955.

Lorsqu'AC/DC voit le jour en 1973, à Sydney (Australie), personne n'imagine que, dès la décennie suivante, le monde entier a au moins entendu parler d'eux ! Ils sont vite parvenus à créer leur son identifiable, qui est pourtant dans la plus pure lignée du blues et du rock 'n' roll. A la base, c'est Malcolm qui fomente un groupe. Il s'en déclare le guitariste rythmique ; son allure sur scène se révèlera idiosyncrasique. Tout comme celle de son p'tit frère, d'ailleurs ! Malcolm sera d'abord rejoint par Dave Evans (chant), Larry Van Kried (basse), et Colin Burgess (batterie). L'intégration d'Angus en tant que guitariste soliste sera d'abord raillée par les ainés incrédules : "Angus ? le petit con ? Tu plaisantes ??". On connait la suite... Le jeu des chaises musicales ne retiendra que la fratrie.

AC/DC donne son premier concert à Sydney le 31 décembre 73. Le premier monoplage, "Can I Sit Next To You Girl", est paru en 1974. En septembre 1974, Ronald Belford "Bon" Scott, un chanteur expérimenté et ami de George Young, remplace Dave Evans qui est jugé trop "glam". Comme les frères Young, Bon Scott est né aussi en Écosse, et a émigré en Australie pendant son enfance (à l'âge de six ans). Il contribuera largement au succès du groupe jusqu'à son décès le 19 février 1980. Brian le remplacera pour proroger l'autoroute infernale. La maladie (puis le décès) de Malcolm appellera Stevie, son neveu pour le remplacer. Deux autres membres historiques seront absent aujourd'hui ; Cliff Williams, bassiste de 1978 à 2023 et Phillip "Rudd" Witschke Rudzevecuis, le batteur entre 1975 et 1983 et de 1994 à 2014.

Le groupe est actuellement formé par Angus YOUNG (guitare solo, depuis novembre 1973), Brian JOHNSON (chant, depuis avril 1980), Stevie YOUNG (guitare rythmique, de mai à novembre 1988, puis depuis mai 2014), Matt LAUG (batterie, depuis octobre 2023) et Chris CHANEY (basse, 2024).

Si on veut déterminer la discographie du groupe, il convient de considérer que les deux premiers albums parus en Australie ont été partiellement fusionnés dans un premier album international "High Voltage" paru le 14 mai 1976. L'album "Power Up" paru le 13 novembre 2020 est ainsi considéré comme le seizième. Il succède à l'album "Rock or Bust" paru six ans plus tôt, le 28 novembre 2014.

La tournée européenne de 24 dates a débuté le 17 mai à Gelsenkirchen ; elle comprend onze dates en Allemagne, deux en Autriche, deux en Grande-Bretagne, deux en Espagne,  une en Suisse, une en Belgique, une en Italie une aux Pays-Bas, une en Slovaquie et se termine par une en France et une en Irlande, ce 17 aout. Il parait que l'on peut s'estimer heureux dans notre contexte olympique…

Un court-métrage introduit le concert. Un peu le même graphisme que les précédents mais sur un thème différent car cette fois c'est un bolide (une Ford) qui fonce à toute allure vers Paris. La mise en scène est plus sobre que sur les deux dernières tournées. Outre les deux écrans de chaque côté, les trois écrans géants qui occupent tout le fond de scène diffusent alternativement les gros plans des musiciens et les images d'illustrations.

L'enchainement avec le premier titre est l'occasion pour l'auditoire de libérer enfin son exaltation trop longtemps retenue ! Le son nous semble parfait, chaque pupitre est audible. Angus apparait toujours vêtu de son emblématique costume d'écolier, couleur sombre cette fois (il sera vert à Dublin). Sur les écrans nous distinguons les traits tirés de nos héros ; le temps est bel et bien passé, sur eux comme sur nous. Mais on danse, on chante, on exulte sans retenue, c'est du pur bonheur ! La charge émotionnelle est à son comble, j'ai même des larmes qui sont montées à mes yeux ! Mon sang bout d'autant plus que "If You Want Blood" est un de mes titres préférés, depuis que j'en avais vu subrepticement la vidéo en 1982, sur un écran chez Nuggets Records aux Champs Elysées ! (J'ai attendu des décennies avant de la revoir enfin en DVD !).

La liste des titres nous semble comme une sélection de succès musicaux qui ont marqué nos vies. Quelques-uns plus récents sont certes intercalés, mais ils prennent légitimement leur place. Même si je n'ai jamais vraiment apprécié l'interprétation des chansons de Bon par Brian, toutes ont emporté notre enthousiasme. Certaines plus que d'autres ; "Shoot to Thrill", "You Shook Me All Night Long" notamment.

Et "Thunderstruck" me diriez-vous ? Bah oui mais, à ce stade de mes impressions, je dois évoquer un ressenti, a posteriori (car dans le feu de l'action, c'est bien passé). Nous sommes nombreux à être d'accord pour admirer la longévité d'Angus, sa vivacité honorable pour son âge (il vient d'avoir 69 ans). Mais les courses frénétiques d'un côté à l'autre de la scène, les crises d'épilepsie sur le dos, c'est terminé. Le traditionnel strip-tease appartient au passé ; c'est vrai que cela devenait indécent à son âge, mais pas beaucoup moins que son costume d'écolier pourtant... C'est un fait incontestable, l'agilité d'Angus n'est plus ce qu'elle fut. Je l'observe d'autant plus volontiers que je serai bien mal placé pour m'en moquer (…). C'est juste que sur certains passages, ça coince un peu, notamment au niveau du doigté ; l'intro de "Thunderstruck", mais aussi le solo traditionnel de "Let There Be Rock". Ô rien de grave, juste de quoi égratigner le mémoire auditive... Et tant qu'on est sur les bémols, je ne peux pas éluder les faiblesses vocales de Brian (76 ans), qui ne pouvait pas reproduire les prouesses exprimées en studio, notamment sur le prestigieux album "Back In Black".

Cependant, les trois autres complices assument très bien leurs fonctions ; Stevie Young (67 ans, le neveu d’Angus) remplace honorablement Malcolm à la guitare rythmique. Les deux p'tits nouveaux, le bassiste Chris Chaney (54 ans, ex-Jane’s Addiction) et le batteur Matt Laug (56 ans) peinent à me faire oublier Cliff et Phil, tant par le jeu que l'apparence, mais bon ils font le boulot de pilier rythmique, relativement binaire il est vrai, avec l'énergie et la conviction adéquate.

Même dans cette configuration, le morceau d'anthologie que constitue LTBR reste un moment fort du concert, par sa durée et par son énergie dépensée. Angus monte sur une coursive en fond de scène pour exprimer son traditionnel solo, mais la plupart des spectateurs le regarde sur les écrans. Il finit par venir haranguer son public sur l'avancée de scène, dont une partie circulaire s'élève comme pour mieux le célébrer. Tout fini par une tempête de confettis (ma P'tite Fée en a récupéré quelques-uns, estampillés de divers symboles), qui accentue l'atmosphère festive.

Le groupe se retire brièvement avant de revenir pour nous asséner un "T.N.T." fatal. Nous sommes cramés, épuisés, nos jambes ne suivent plus, mais l'attention demeure vive tant le bonheur est total ! Comme un rituel, les canons apparaissent en fond de scène ; cela annonce la fin du concert, qui sera précédée du coutumier mais indispensable "For Those About to Rock".

Les deux heures quinze de fête se terminent par un beau p'tit feu d'artifice qui s'imposait, en effet…

Le groupe est réputé pour offrir des concerts relativement courts, selon les tournées, plus souvent autour de la petite quinzaine de titres que de la vingtaine, mais pour leur tournée d'adieu il nous offre une prestation large. Notons que Paris a eu droit à un traitement d'exception "Hell Ain't a Bad Place to Be" a remplacé "Shot Down in Flames" qui avait été interprété sur toutes les autres dates (y compris la dernière à Dublin quatre jour plus tard) !!

Parmi vingt-et-un titres, cinq sont issus de Back in Black (1980), deux de Highway to Hell (1979), trois de Let There Be Rock (1977), deux de Power Up (2020), deux de Powerage (1978), deux de High Voltage (1976), un de Dirty Deeds Done Dirt Cheap (1976), un de For Those About to Rock (1981), un de The Razors Edge (1990), un de Stiff Upper Lip (2000), et un de Black Ice (2008).

PROGRAMME

  1. If You Want Blood (You've Got It) (Highway to Hell, 1979)
  2. Back in Black (Back in Black, 1980)
  3. Demon Fire (Power Up, 2020)
  4. Hell Ain't a Bad Place to Be (Let There Be Rock, 1977)
  5. Thunderstruck (The Razors Edge, 1990)
  6. Have a Drink on Me (Back in Black, 1980)
  7. Hells Bells (Back in Black, 1980)
  8. Shot in the Dark (Power Up, 2020)
  9. Stiff Upper Lip (Stiff Upper Lip, 2000)
  10. Shoot to Thrill (Back in Black, 1980)
  11. Sin City (Powerage, 1978)
  12. Rock 'n' Roll Train (Black Ice, 2008)
  13. Dirty Deeds Done Dirt Cheap (Dirty Deeds Done Dirt Cheap, 1976)
  14. High Voltage (High Voltage, 1976)
  15. Riff Raff (Powerage, 1978)
  16. You Shook Me All Night Long (Back in Black, 1980)
  17. Highway to Hell (Highway to Hell, 1979)
  18. Whole Lotta Rosie (Let There Be Rock, 1977)
  19. Let There Be Rock (Let There Be Rock, 1977).

RAPPEL :

  1. T.N.T. (T.N.T., 1975, puis High Voltage européen, 1976)
  2. For Those About to Rock (We Salute You) (For Those About to Rock, 1981).

 

Voilà c'est fini, nous avons négligé notre potentiel physique dans l'euphorie ambiante ; nous sommes totalement exténués, harassés mais… ravis. Il nous reste assez de jus pour nous rassembler avec les membres du forum H2ACDC et immortaliser l'instant par une photo souvenir au pied de la scène ! Mon fils me retrouve malgré la nuit et la foule qui s'éparpille. Le bonheur, quoi.

Le retour s'annonce compliqué pour les raisons déjà évoquées. Mais de surcroit, ceux d'entre nous qui avait dû laisser des effets en consigne ont vécu un ultime calvaire, tant les responsables étaient des jean-foutre… Nous profitons d'un couple d'Anges-gardiens pour retrouver une voiture garée sur les hauteurs de Saint-Cloud. Mais, malgré tout, pour s'extraire de ce chaos général, nous ne sommes arrivés chez nous qu'à 1 heure du matin…

 

 

AC/DC POWER UP EUROPEAN TOUR 2024
MAY 17, 2024 : GELSENKIRCHEN, GERMANY VELTINS ARENA
MAY 21, 2024 : GELSENKIRCHEN, GERMANYVELTINS ARENA
MAY 25, 2024 : REGGIO EMILIA, ITALYRCF ARENA
MAY 29, 2024 : SEVILLE, SPAINLA CARTUJA STADIUM
JUNE 1, 2024 : SEVILLE, SPAINLA CARTUJA STADIUM
JUNE 5, 2024 : AMSTERDAM, THE NETHERLANDSJOHAN CRUYFF ARENA
JUNE 9, 2024 : MUNICH, GERMANYOLYMPIC STADIUM
JUNE 12, 2024 : MUNICH, GERMANYOLYMPIC STADIUM
JUNE 16, 2024 : DRESDEN, GERMANYRINNE
JUNE 19, 2024 : DRESDEN, GERMANYRINNE
JUNE 23, 2024 : VIENNA, AUSTRIAERNST HAPPEL STADIUM
JUNE 26, 2024 : VIENNA, AUSTRIAERNST HAPPEL STADIUM
JUNE 29, 2024 : ZURICH, SWITZERLANDLETZIGRUND STADIUM
JULY 3, 2024 : LONDON, ENGLANDWEMBLEY STADIUM
JULY 7, 2024 : LONDON, ENGLANDWEMBLEY STADIUM
JULY 13, 2024 : HOCKENHEIM, GERMANYRING
JULY 17, 2024 : STUTTGART, GERMANYWASEN
JULY 21, 2024 : BRATISLAVA, SLOVAKIAOLD AIRPORT
JULY 27, 2024 : NUREMBERG, GERMANYZEPPELINFELD
JULY 31, 2024 : HANNOVER, GERMANYMESSE
AUGUST 4, 2024 : HANNOVER, GERMANYMESSE
AUGUST 9, 2024 : DESSEL, BELGIUMFESTIVALPARK STENEHEI
AUGUST 13, 2024 : PARIS, FRANCE HIPPODROME PARIS-LONGCHAMP
AUGUST 17, 2024 : DUBLIN, IRELANDCROKE PARK. 

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