dimanche 29 octobre 2017

FESTIVAL PROG EN BEAUCE V – LE 29 OCTOBRE 2017 – PIERRES (28)



Pour clore une fin de semaine de folie(s) nous tenions à soutenir cette cinquième édition du festival, qui se tenait sur deux journées, en venant au moins le dimanche dans ce patelin d'Eure-et-Loir. Et pourtant notre fatigue aurait légitiment pu être le prétexte pour nous abstenir, après une escapade déraisonnable de deux journées ; un vendredi en compagnie de Pendragon chez Paulette en Meurthe-et-Moselle et un samedi en compagnie de Saga à Pratteln en Suisse.


Ce concours de circonstances pouvait à la rigueur altérer mon sens critique, mais pas me contraindre à renoncer à assister au concert des trois groupes affichés pour cette seconde journée. Ils m'intéressaient vivement et nous n'avons pas regretté notre effort.
Une salle de fête communale aménagée tant bien que mal a permis au festival de se tenir en dépit de difficultés que les bénévoles sont parvenus à surmonter. Le résultat était honorable et aura permis aux mélomanes de passer un agréable moment en compagnie de musiciens qui ont trop rarement l'occasion de s'exprimer en France.

DIMANCHE 29

KARNATAKA
Après les avoir vus une première fois cet été au Crescendo, je suis heureux de revoir ce groupe gallois. Je rappelle donc qu'Ian Jones (basse, depuis 1997) est le seul cofondateur restant du groupe formé en 1997. Il est désormais est entouré d'Enrico Pinna (guitares, depuis 2006), Hayley Griffiths (chant, depuis 2011) et Jimmy Pallagrosi (batterie et percussions, depuis 2014). Cagri Tozluoglu (claviers, depuis 2011) est absent aujourd'hui.
Ils assurent la promotion de "Secrets of Angels", leur cinquième opus paru en 2015.

Cette nouvelle prestation me confirme la bonne impression ressentie cet été sur les plages charentaises. Leur pop-rock progressif est particulièrement mélodique et entrainant.

La sémillante chanteuse Hayley Griffiths parvient par sa gestuelle et son expression à captiver son auditoire qu'il soit anglophone ou non. Le batteur Jimmy Pallagrosi rythme les sauts de la Belle avec perspicacité. Son statut de seul français fait de lui l'interlocuteur privilégié pour la soirée, laissant ainsi découvrir un type modeste, simple et bien sympathique. Le guitariste Enrico Pinna fait chanter sa guitare avec une émotion qui semble parfois un peu retenue (impression peut-être injustement entretenue par les accords entendus l'avant-veille avec Nick Barett). Le bassiste, même paré de son statut de cofondateur, a beau être le compositeur de la plupart des titres, il me parait insignifiant et insipide, à peine esquisse-t-il quelques paroles. Le clavier, déjà absent lors de la prestation au Crescendo, serait dit-on une nouvelle fois pris par sa nouvelle paternité. 


Gageons que cette formation maintiendra sa stabilité car ce faisant elle pourrait bien émerveiller son public encore quelque temps ! (note a posteriori : Plus qu'une gageure, c'était plutôt un vœu pieux puisque le groupe explose quelques semaines plus tard dans la plus totale confusion ; Pinna claque la porte, Griffiths et Pallagrosi virés sans préavis, tout cela sans que Tozluoglu n'ait jamais refait surface. Beau gâchis …).




Franck CARDUCCI
Depuis longtemps, les réseaux sociaux résonnent des échos positifs perçus après les prestations de Franck et ses musiciens. Il faut dire aussi que lui-même est très présent dans ces discussions virtuelles, mais présent aussi en marge des concerts et festivals auxquels son groupe participe, ou pas.
Pugnace et modeste à la fois on le sent très sensible aux observations du public. Cet état d'esprit le rend attachant et donne envie de le soutenir.

Ce concert est donc ma première occasion de vérifier les talents du groupe. Toutefois, cet été j'avais déjà observé avec intérêt et admiration sa participation à quelques improvisations musicales collectives sur la scène estivale du Crescendo à Saint-Palais-sur Mer. Ses goûts éclectiques transparaissent avec bonheur dans ce qu'il y avait interprété.

Cette fois c'est avec son groupe que Franck démontre son charisme remarquable. Il tente constamment de nourrir des échanges avec le public, entretenant ainsi une vraie complicité.
Musicalement, les rythmes chaloupés et entrainants, ainsi que les mélodies entêtantes emmènent le public vers un univers étourdissant. Atmosphère que la Belle Mary Raynaud (chant, Theremin) n'a aucun mal à accentuer par sa voix magnifique, par son élégance et sa fantaisie.
Les autres musiciens contribuent efficacement à cette expression musicale ; Olivier Castan (claviers), Christophe Obadia (guitare, Theremin), Antoine 'Nino' Reina (batterie) et Steve Marsala (guitare gauche).

Je parie volontiers qu'à l'occasion d'une soirée entièrement consacrée à son concert je me sentirai complètement enthousiasmé. A suivre, donc…




LAZULI
Je suis tout particulièrement ravi de revoir cet admirable groupe français, après les avoir enfin vus pour la première fois sur scène cet été au Festival Rock au Château. Après de trop longues années à les écouter, je les aurais enfin vus deux fois en deux mois !

Je rappelle donc ici que Dominique Leonetti (chant, guitare) et Claude Leonetti (Léode) tiennent la maison depuis 1998 et qu'ils sont désormais entourés de Gédéric Byar (guitare, depuis 2004), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et de Vincent Barnavol (batterie, marimba, percussions, depuis 2010).
Depuis 2016, le groupe promeut le superbe opus "Nos âmes saoules". Un nouvel opus étant prévu au printemps prochain, si leurs finances leur permettent !

Des problèmes techniques ont retardé le début du concert et ont même fait craindre le pire à l'organisation. Grâce à la solidarité entre musiciens et à un échange de matériel, Claude pourra s'exprimer avec sa léode, au prix de quelques pannes stressantes pour tout le monde durant le concert. Grâce à leur esprit persévérant et surtout très respectueux du public les musiciens parviennent à entretenir une complicité avec le public bienveillant. Les pannes récurrentes offrent l'occasion à Dominique de confier quelques anecdotes savoureuses sur les aventures du groupe.

Heureusement, de larges plages musicales sont préservées et permettent une fois de plus au public de partager les textes français et les mélodies si particulières de ce groupe hors normes !
Impossible de résister à la séduction de ses sons et rythmes entêtants. Je ne peux m'empêcher en les écoutant de pester contre l'ignorance, la culture bornée de la France alors que les publics allemands, néerlandais et anglais ont su reconnaitre leur talent bien avant nous !

Quand pourrons-nous bénéficier d'une vraie tournée française pour ce groupe français ? Trust et Téléphone viennent de prouver qu'il existe encore un public pour un rock francophone ! … Peut-être pas pour un rock progressif, c'est vrai…


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