vendredi 11 août 2017

ALCATRAZ – LE 11 AOUT 2017 – (Campus sportif Lange Munte de Courtrai - Flandre - BELGIQUE)


Ce festival délibérément consacré au metal, hard rock a été créé 2006 en Belgique ; il s'est tenu jusqu'en 2012 à Deinze. Depuis 2013, il s'est déplacé à Courtrai. Il a déjà accueilli moult célébrités du genre mais cette année il y a quelques groupes qui sont susceptibles de me rajeunir ; je me décide au déplacement avec mon fils, profitant de notre présence dans les environs. Je serai tout de même raisonnable en me limitant qu'à vendredi, la première des trois journées du festival ! 
Munis de nos colliers d'accès (collection !) nous plaçons la voiture dans une aire de stationnement commerciale, moyennant une modique participation, en bordure duquel les cars-navettes nous attendent pour nous emmener sur le site.
Une file d'attente, toujours trop longue dans ces circonstances excitantes, est nécessaire pour pénétrer l'enclos. Cependant, ayant opté pour une seule des trois journées, nous bénéficions paradoxalement d'une file nettement moins longue …

Météo : temps ensoleillé et chaud.


DYSCORDIA [scène Prison : 17h30-18h10].
Ce sont des "locaux" qui ouvrent les festivités, sous un beau soleil, car ils sont de Courtrai (Flandre occidentale). Ce groupe belge fondé en 2010 est présenté comme produisant du metal progressif, ce qui a priori n'est pas pour me déplaire compte tenu de mon inclinaison à écouter ce style de plus en plus …
C'est donc avec bienveillance que j'applaudis l'arrivée du sextuor composé de Piet Overstijns (chant), Guy Commeene (guitare), Martijn Debonnet (guitare, chant), Stefan Segers (guitare), Wouter Debonnet (batterie) et Wouter Nottebaert (basse, chant).
Ils font la promotion de "Words in Ruin" leur deuxième opus paru en 2016, dont l'excellent "Bail Me Out" est tiré. Piet assure la majeure partie du chant en voix claire mais d'autres voix gutturales viennent durcir un peu le son, rappelant ainsi le domaine d'Opeth.
Les parties de guitares exaltantes et lyriques ainsi que les alternances d'atmosphères caractéristiques du metal progressif m'encouragent à applaudir ce groupe prometteur.

Programme :
(Unknown)
Bail Me Out
(Unknown)
A Perfect Day
From Sight to Black
Twin Symbiosis
The Masquerade.

EVIL INVADERS [scène Swamp : 18h10-18h50].
Ce quatuor belge de speed-metal semble avoir été créé en 2007 par (un mystérieux et anonyme) Joe (chant, guitare) et complété ensuite par Senne Jacobs (batterie, depuis 2011), Max (basse, depuis 2014, puis guitare depuis 2015) et Joeri (basse, depuis 2015). Un premier Ep est sorti en 2013, suivi en 2015 par un premier opus "Pulses of Pleasure" mais leur deuxième album, "Feed Me Violence" est paru cette année.
C'est carré, audible et proprement fait. Ca me rappelle ce que faisaient Exciter et Anvil dans les années 80. De quoi bien se chauffer la nuque pour le reste de la journée ! Servi par une bonne sonorisation, ils se sont montrés convaincants et prometteurs !

Programme :
As Life Slowly Fades
Pulses of Pleasure
Shot to Paradise
Stairway to Insanity
Mental Penitenciary
Raising Hell
Victim of Sacrifice

RAPPEL :
Fast, Loud 'n' Rude.


PRETTY MAIDS [scène Prison : 18h50-19h40].
Ce groupe danois s'est formé en 1981 pour ravir les tympans avec un hardock/glamrock très efficace. Pretty Maids assure cette fois la promotion de "Kingmaker" son 14ème album paru en 2016.
Pour ma part, j'ai eu la chance de les voir le 11 octobre 1985 (tournée "Red hot and heavy"), puis le 12 septembre 1987 (tournée "Future World"). Trente années ont passé et je retrouve donc une partie d'entre eux : les deux membres fondateurs Ronnie Atkins (alias Paul Christensen, chant depuis 1981), Ken Hammer (alias Kenneth Hansen, guitare depuis 1981), sont désormais accompagnés par Rene Shades (alias Rene Sehic, basse depuis 2004), Chris Laney claviers, guitare depuis 2016) et Allan Sørensen (batterie depuis 2017).
Côté historique, il convient de rappeler que ces sympathiques musiciens ont tout de même su attirer l'intérêt de quelques artistes de renom pour quelques albums ; Ian Paice, Ian Gillan, Roger Glover, Graham Bonnet et bien d'autres…
Ce qui m'est agréable avec ce groupe (et celui qui va suivre) c'est qu'il me permet de replonger dans mon passé de jeune hard-rockeur (on ne disait pas encore "metallos" à l'époque) ! De surcroit les vikings restent parfaitement crédibles encore maintenant, ce qui produit une ambiance festive à laquelle contribuent les nombreuses "tempes grises" et autres crânes dégarnis qui m'entourent mais aussi les plus jeunes (dont mon fils !).
Bien évidemment dans ces conditions, le concert se termine bien trop vite.

Programme :
Mother of All Lies
Kingmaker
Back to Back
Another One Bites the Dust (reprise de Queen)
Seven Nation Army (reprise de The White Stripes)
Red, Hot and Heavy
Rodeo
Another Brick in the Wall Part 2 (reprise de Pink Floyd)
I.N.V.U.
Little Drops of Heaven
Future World.
Bande-son finale : Sit on My Face (Monty Python song)


(HELL sur la scène Swamp : je n'y ai pas assisté, il fallait bien bouffer à un moment ! Désolé, c'est tombé sur eux)

KROKUS [scène Prison : 20h30-21h30].
Ce groupe suisse est l'un de mes principaux objectifs de la journée. Il a bercé une bonne partie mes années 80 car, étant à l'époque fervent admirateur d'AC/DC, je faisais comme tout le monde le rapprochement évident avec les australiens ! La France semble ne pas les avoir attirés particulièrement puisque c'est près de quarante années après que je les vois enfin sur scène !! Un vieux rêve est par conséquent exaucé aujourd'hui !
Victimes de quelques remous d'effectifs, KROKUS est aujourd'hui composé de Chris von Rohr (depuis 1975, alternant au fil des années la basse, les claviers, le chant, la percussion), Marc Storace (chant, depuis 1979 pour le mémorable opus "Metal Rendez-vous"), Mandy Meyer (guitare depuis 1981), Flavio Mezzodi (batterie et percussion depuis 2013) et de Dominique Favez (guitare depuis 2003).
"Big Rocks", leur dix-huitième opus, est un recueil de reprises de gros standards du rock. Rien de bien neuf donc, mais la tournée promotionnelle a au moins l'avantage de me donner l'occasion de vérifier notamment les qualités vocales de Marc. Rappelons qu'il fut pressenti pour remplacer le regretté Bon Scott. Cela ne s'était pas fait, hélas. Marc dispose pourtant de la gouaille et du timbre de Bon et ça fait plaisir à entendre !
Le reste du groupe assure parfaitement les chansons sur des rythmes qui rappellent toujours bigrement les kangourous mais néanmoins il faut leur reconnaitre une réelle identité. Au jeu des devinettes on parviendrait aisément à distinguer les deux cousins.
Sur de telles chansons, l'ambiance ne pouvait que s'emporter et les mines réjouies à la fin du concert le démontraient à l'évidence ! Je suis soulagé d'avoir enfin concrétisé un très vieil objectif et de confirmer par la même occasion tout l'intérêt que je leur porte !

Programme :
Long Stick Goes Boom
American Woman (reprise de The Guess Who)
Hellraiser
Screaming in the Night
Bedside Radio
Rockin' in the Free World (reprise de Neil Young)
Fire
Easy Rocker
Quinn the Eskimo (The Mighty Quinn) (reprise de Bob Dylan)
Always Look on the Bright Side of Life (Monty Python song).



DENNER SHERMANN [scène Swamp : 21h30-22h30].
Formé depuis 2014, le groupe est actuellement composé de Sean Peck (chant), Michael Denner (guitare, ex-Mercyful Fate), Hank Shermann (guitare, ex-Mercyful Fate), Snowy Shaw (batterie, ex-chanteur de Therion !) et Marc Grabowski (basse). Il construit sa notoriété essentiellement sur les reprises des titres et du concept occulte développés par Mercyful Fate, autre groupe danois auquel ont contribué Michael et Hank.
Difficile de remplacer King Diamond au chant mais Sean s'en sort plutôt bien. L'ensemble tient la route musicalement, même si je ne peux pas m'empêcher d'établir une comparaison nostalgique avec le concert de Mercyful Fate auquel j'ai assisté ce 10 juin 1984 tout près d'ici à Poperinge.
Si sur le plan musical j'aime beaucoup les ruptures d'ambiances et les envolées de guitares, en revanche j'ai toujours gardé une distance sanitaire avec leur prosélytisme satanique assumé qui ne m'amuse pas particulièrement.
Ce soir, c'était en tous cas la première partie idéale d'une autre messe noire qui suivait sur la scène principale. Ghost n'attendra même pas la fin du concert pour lancer la bande son introductive de son spectacle ; nous quittons donc l'enclos Swamp pour retourner sur le site principal.

Programme :
War Witch
The Wolf Feeds at Night
Angel's Blood
Black Funeral (reprise de Mercyful Fate)
Curse of the Pharaohs (reprise de Mercyful Fate)
Into the Coven (reprise de Mercyful Fate)
Pentagram and the Cross
Satan's Tomb
Escape from Hell
New Gods
A Corpse Without Soul (reprise de Mercyful Fate)
Evil (reprise de Mercyful Fate).


GHOST [scène Prison : 22h30-00h00].
Longtemps réticent par principe à tomber dans le bénitier de ces satanistes revendiqués, j'ai pourtant fini par être séduit, à mon corps et mon esprit défendant, à l'occasion de leur prestation au Download-Festival, le 10 juin 2016.
Ils ont l'art de m'ensorceler en dépit de ma méfiance. Surtout en plein air, apparemment, puisque j'ai été moins emballé par leur prestation à l'Olympia. Mais cette fois encore l'empreinte maléfique va une nouvelle fois opérer complètement ! Il faut dire aussi que la nuit flamande est fraiche et que les flammes dégagées sur scène ainsi qu'en haut du décor font ressentir la chaleur de l'Enfer qui nous semble promis !
GHOST n'en finit pas de promouvoir "Meliora" paru en 2015 ; la tournée a cependant été relancée en 2016 par la parution de "Popestar", un maxi (ou Ep, "extended play" pour les partisans d'anglicismes). Les turpitudes internes du groupe (…) auront sans doute parasité le processus de création.
Mais fort heureusement tout cela ne nuit aucunement au plaisir de célébrer ces instants enivrants avec ce sextuor d'ignobles et anonymes mécréants. Papa Emeritus et ses cinq Ghouls (deux guitares, une basse, un clavier et une batterie) exécutent parfaitement les titres dans un décor à la fois sobre (scène dépouillée) et maléfique (tapisserie en fond de scène imitant les vitraux aux images inquiétantes).
Le public éclectique de fervents admirateurs est étonnant. Toute génération, tout style confondus, cette musique fédère et ensorcelle l'auditeur. Adorable, cette petite fille que la maman avait magnifiquement déguisée en Papa Emeritus III !
La fête se termine en apothéose par un réjouissant feu d'artifice.

Programme :
Introduction pré-enregistrée : Miserere mei, Deus (Gregorio Allegri song)

Masked Ball
Square Hammer
From the Pinnacle to the Pit
Con Clavi Con Dio
Per Aspera ad Inferi
Body and Blood
Devil Church
Cirice
Year Zero
Spöksonat
He Is
Absolution
Mummy Dust
Ghuleh/Zombie Queen
Ritual.

Rappel
Monstrance Clock.



DIRKSCHNEIDER [scène Swamp : après minuit].
Udo Dirkschneider est lassé de l'ambiance apparemment délétère au sein d'ACCEPT ; il a fini par renoncer à revenir une énième fois parmi eux. Cependant, il a tenu à faire plaisir à ses admirateurs en laissant de côté son propre projet (U.D.O.) pour organiser une ultime tournée consacrée exclusivement au répertoire d'anthologie d'Accept, ère Udo bien entendu. Me revoilà donc une troisième fois pour aujourd'hui replongé dans mes années 80 ; nostalgie, quand tu nous tiens !!!
Il est clair que le programme ne pouvait que me séduire, mais restait à vérifier qu'il fût bien exécuté dans les règles de l'art !
Andrey Smirnov (guitare), Bill Hudson (guitare), Sven Dirkschneider (tiens, tiens, à la batterie), et Fitty Wienhold (basse), ne tardent pas à démontrer qu'après tout, une fois créée, la musique d'Accept n'est pas si compliquée à interpréter ! Tout est carré, germanique, ficelé et en un mot efficace. Udo mène ses comparses de manière joviale mais ferme !
Superbe fin de soirée où les titres sont chantés à plein poumons ; manifestement la musique d'Accept a marqué les esprits !

Programme :
Starlight
Living for Tonite
Flash Rockin' Man
London Leatherboys
Midnight Mover
Breaker
Princess of the Dawn
Restless and Wild / Son of a Bitch
Up to the Limit
Midnight Highway
Screaming for a Love-Bite
Losers and Winners
Metal Heart
Fast as a Shark
Balls to the Wall.


Alcatraz 2017 aura été encore une belle fête, superbement organisée. Les navettes de cars sont au rendez-vous pour ramener les automobilistes à leur aire de stationnement, dont nous sortons sans encombre ! Another perfect day !

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