Une fois n'est
pas coutume je commence mon récit par la fin : "Comment ai-je donc pu ignorer ce groupe pendant dix-huit années ?!"
Voilà grosso modo ce que je me suis dit en sortant de la salle…
Ce concert aura
été en effet une nouvelle raison de me battre la coulpe pour avoir délibérément
méconnu jusqu'alors l'existence même de Tobias Sammet. J'avais bien entendu quelques notes d' EDGUY, le groupe "power
metal" allemand dont il demeure le chanteur depuis sa fondation en 1992 ;
mais, sans doute victime d'un surcroît de groupes aux sonorités trop similaires,
celui-ci ne m'a jamais vraiment accroché davantage que les autres ...
J'apprends
maintenant qu'il fonda ensuite AVANTASIA en 2001, dont le noyau actuel est
constitué de Sascha Paeth (guitare,
depuis 2007), Michael "Miro" Rodenberg
(claviers, depuis 2007) et Felix Bohnke
(batterie, 2010 et membre d'EDGUY).
Ce
soir il s'agit d'un concert unique en France, dans le cadre d'une tournée
mondiale (Moonglow World Tour 2019) qui a pour vocation de promouvoir le
huitième album "Moonglow",
paru en janvier 2019.
Je
n'avais a priori aucune raison de m'y rendre, mais il faut croire que le destin
m'y poussait. Mon fils avait décidé d'y aller et de surcroît un ami me
proposait un accès à prix réduit. Il n'en fallait pas davantage pour animer ma
curiosité ; après tout, au pire c'était l'occasion de se changer les idées…
Par
chance parfaitement positionné pour cette exploration musicale, j'étais assis
en balcon, au second rang sur le côté droit. Une sonorisation impeccable
(protection auditive dispensable), un décor soigné et éclairé magnifiquement
auront contribué à entretenir une atmosphère propice à ma satisfaction.
Un
peu avant 20h50, les lumières s'éteignent ; une piste préenregistrée diffuse un
court extrait de la symphonie N° 9, Op. 125, Ode à la Joie de Ludwig van
Beethoven. Puis le rideau tombe pour dévoiler la scène qui me rappelle un peu
les décors "à la Tim Burton".
Elle est aménagée sur deux niveaux reliés par des escaliers. Le fond de scène est
dessiné et semi animé, il diffère pour illustrer les titres.
Sur scène, il
est soutenu par Oliver "Olli" Hartmann
(second guitariste, choeurs), André Neygenfind
(bassiste) et trois choristes (Herbie Langhans,
Adrienne Cowan et Ina Morgan).
En phase
découverte totale, c'est avec stupéfaction que je vois apparaitre plusieurs
chanteurs (et non des moindres) qui interviennent sur les titres qui leur sont
dévolus : je reconnais rapidement deux chanteurs déjà vus dans les années 80 et
90 ; Geoff Tate (QUEENSRŸCHE, vu les
30/10/84, 31/10/88 et 21/9/91), mais aussi Bob Catley (MAGNUM, vu les 29/3/87 et 18/5/88). Leur voix est tout
particulièrement identifiable. Je réalise ensuite la présence de Ronnie Atkins (PRETTY MAIDS, que j'avais revu
plus récemment les 11/10/85, 12/9/87 et 11/8/17). Je n'avais pas reconnu Eric Martin (Mr BIG, vu les 28/5/91 et
8/11/93), ni Jørn Lande (AYREON,
jamais vu sur scène).
avec Geoff Tate et Eric Martin |
Pendant
un spectacle lyrique d'une durée de trois heures et dix minutes, le public
acclamera vingt-quatre titres (vingt-cinq
si on scinde le titre final !) dont notamment huit titres issus de "Moonglow" (2019), quatre de "Ghostlights" (2016), quatre de
"The Scarecrow" (2008), et
quatre de "The Metal Opera"
(2001).
Programme
:
·
Ghost in the Moon (Moonglow, 2019)
·
Starlight, avec Ronnie Atkins (Moonglow, 2019)
·
Book of Shallows, avec Ronnie Atkins (Moonglow, 2019)
·
The Raven Child, avec Jørn Lande (Moonglow, 2019)
·
Lucifer, avec Jørn Lande (Ghostlights, 2016)
·
Alchemy, avec Geoff Tate (Moonglow, 2019)
·
Invincible, avec Geoff Tate (Moonglow, 2019)
·
Reach Out for the Light, avec Oliver Hartmann (The Metal Opera, 2001)
·
Moonglow, avec Adrienne Cowan (Moonglow, 2019)
·
Maniac, avec Eric Martin (reprise de Michael Sembello)
·
Dying for an Angel, avec Eric Martin (The Wicked Symphony, 2010)
·
Lavender, avec Bob Catley (Moonglow, 2019)
·
The Story Ain't Over, avec Bob Catley (Lost In Space Part 1, 2007)
·
The Scarecrow, avec Jørn Lande (The Scarecrow, 2008)
·
Promised Land (Angel of Babylon, 2010)
·
Twisted Mind, avec Geoff Tate (The Scarecrow, 2008)
·
Avantasia, avec Geoff Tate (The Metal Opera, 2001)
·
Let the Storm Descend Upon You, avec Jørn Lande (Ghostlights, 2016)
·
Master of the Pendulum, avec Ronnie Atkins (Ghostlights, 2016)
·
Shelter from the Rain, avec Bob Catley (The Scarecrow, 2008)
·
Mystery of a Blood Red Rose, avec Bob Catley (Ghostlights, 2016)
·
Lost in Space (The Scarecrow, 2008)
RAPPEL
:
·
Farewell, avec Adrienne Cowan (The Metal Opera, 2001)
·
Sign of the Cross (The Metal Opera, 2001) / The Seven Angels (The Metal Opera Part II, 2002), avec tous les chanteurs rassemblés.
Eberlué, je
réalise au fil du concert que AVANTASIA est en fait pour le
"power-metal" ce que AYREON est pour le "metal progressif"
; un concept qui consiste à mettre en valeur plusieurs artistes par le biais de
compositions lyriques, dynamiques et surtout mélodiques.
Etant tout
particulièrement attaché à la qualité du chant dans un groupe, je suis
évidemment enthousiasmé par la démarche qui consiste à construire une œuvre
impliquant plusieurs voix. Tobias est présent sur quasiment toutes les chansons
et c'est bien normal, mais il laisse tous ses invités et ses musiciens, y
compris ses choristes s'exprimer très largement. Bien évidemment les tessitures
et les timbres ne sont pas tous du même niveau, mais tous disposent des
qualités suffisantes pour transmettre leur part d'émotion et contribuer à ce
bel édifice musical. Je me garderai donc bien de les comparer car leurs
registres sont sensiblement différents et c'est bien pour ces particularités
que Tobias les a recrutés ! Certains paraitront davantage "toniques"
(Atkins, Lande), d'autres "romantiques" (Catley, Martin). Mais je ne
peux cependant cacher ma grande satisfaction d'avoir entendu de nouveau Geoff Tate. Par ailleurs, notons qu'Oliver Hartmann ne se contente pas d'assurer
son pupitre à la guitare, puisqu'hormis ses chœurs omniprésents, il a pu s'exprimer
au chant durant "Reach Out for the
Light". Côté voix féminines Adrienne Cowan m'a semblé particulièrement convaincante.
Par ailleurs, je
souligne le talent des deux guitaristes (Hartmann et Paeth) qui, sans en faire
des tonnes, savent doser avec sensibilité des solos et de duos propres à
transporter les mélomanes attachés aux mélodies comme moi ! Idem pour le
clavier (Rodenberg) qui, sans tirer
la couverture à lui, constitue une pièce maîtresse.
Bref,
arrivé relativement perplexe à cette soirée, j'en ressors totalement séduit et convaincu
de devoir creuser la question dans les meilleurs délais. C'est toujours
agréable de faire de belles découvertes sur scène ! Merci à Samuel et à Patrick
sans qui je serais passé à côté d'un grand groupe !
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