La reprise des tournées post-Pandémie est compliquée
avec toutes ces dates qui se bousculent et se superposent mais il est des
événements à ne pas rater, malgré tout…
Pour cette soirée, la configuration du Palais
Omnisport de Paris-Bercy propose une capacité 17 000 personnes ; pourtant si la
fosse est bien pleine, en revanche de nombreux sièges sont vides dans les
gradins. L'organisation ferait bien de revenir à un prix unique pour la fosse
et les gradins.
Dès que le spectateur pénètre dans l'arène, il ne peut
qu'être impressionné par le décor. Chaque côté de la scène est surplombé de deux
personnages gonflables aux effigies des membres de KISS, chaque duo étant accompagné
d'un drap aux couleurs de la Kiss Army ainsi que des deux écrans latéraux
rectangulaires. Y'a pas à dire, ça a de la gueule et ça annonce du lourd pour
la soirée !
The Last
Internationale [20h00-20h30]
Totalement inconnu à mon niveau, The Last Internationale
est un groupe de rock américain, originaire de New York, fondé en 2008 par le guitariste
Edgey Pires et de la chanteuse
Delila Paz.
Le groupe se présente comme rebelle et engagé,
notamment sur les questions écologiques et politiques. Leur affichage aux
couleurs rouge et noir, ainsi que le patch à la gloire d'Ernesto Guevara ne
laisse aucune équivoque et me rend ainsi très méfiant sur le contenu
potentiellement démagogique ... Les commentaires que je lis sur leur compte
Facebook ne font que confirmer ma prudence. Et d'ailleurs, ils poussent leur
engagement jusqu'à cultiver un culte de la personnalité (fréquent chez leurs
idoles) en manquant d'identifier le reste du groupe ; impossible de les trouver
sur leur site officiel, ni sur leur mur Facebook. Pourtant l'exubérant et
impliqué clavier aura donné de sa personne ce soir, ainsi que le batteur tout
aussi anonyme…
Mais musicalement ça tient la route et ça me plait. Il
s'agit d'un rock alternatif rugueux que l'on pourrait étiqueter de "garage
rock" tant il est dépouillé de tout artifice. C'est puissant et
entrainant. Surtout s'il on s'attache à suivre du regard la très jolie Delila,
véritable sauterelle infatigable ! Elle est déchainée et n'est dépourvue ni de
charme, ni de talent ; elle chante avec conviction et puissance et joue
également de la basse à l'occasion. Les autres musiciens ne déméritent pas mais
paraissent fatalement en retrait avec une telle égérie omniprésente !
Leur
discographie propose "We Will Reign" (2014), "TLI Unplugged" (2017), Soul
on Fire (2019).
En dépit de la réputation qui entoure le duo fondateur
de Kiss, dont la mentalité mercantile les pousserait aux pires excès, il n'en
demeure pas moins que ce soir je les trouve très généreux. Ils permettent non
seulement à TLI de jouir d'une très bonne sonorisation, mais de surcroit des
deux écrans latéraux !
A l'instar de leur scène, l'éclairage est sobre,
dépouillé de couleurs mais suffisamment lumineux pour distinguer chaque
pupitre. Leur fond de scène est constitué d'un gigantesque drapeau affichant
leur nom sur fond des couleurs politiques dont je parlais ci-dessus.
Franchement réticent par principe au début (je me méfie viscéralement des donneurs de
leçons et des propagandes simplistes), j'ai cependant été convaincu par
leur prestation énergique. Leur musique ne brille pas d'originalité, quoique
l'apport du clavier dans ce style me paraisse atypique, mais je gage volontiers
que dans une structure plus intime, cela pourrait faire exploser les émotions !
Le public participe aux injonctions de la Belle qui
n'hésite pas à descendre de la scène pour venir haranguer la fosse. Une bien
belle et méritée ovation accompagne leur départ de scène.
Ces adeptes du secret ne me permettent pas de
déterminer les titres interprétés ce soir, mais ils mériteraient d'être
réécoutés dans une plus petite salle. Je les imagine au Supersonic…
PROGRAMME
(à déterminer)
KISS [21h15-23h15].
Le guitariste Paul Stanley (né Stanley Bert Eisen, le 20 janvier 1952 à Manhattan, New
York City) et le bassiste Gene Simmons
(né Chaim Witz, le 25 août 1949 à Haifa, Israel) ont fondé KISS dans le Queens à New York en 1973 et
sorti leur premier album éponyme en 1974. C'est avec "Hotter Than Hell", paru la même année, que le groupe assoit sa
notoriété, contribuant ainsi à solidifier les fondements du hard rock. Misant
beaucoup sur des mises en scènes spectaculaires (scènes mobiles, effets pyrotechniques,
explosions, pluies de confettis, …), sur leurs costumes de scènes et sur
leurs extravagants maquillages devenus légendaires, KISS va devenir, à la fin
des années 1970, le groupe le plus populaire des Etats-Unis. Le succès attisant
les convoitises, la cupidité et les égoïsmes, de nombreux changements au sein
de la formation ne parviendront pas à déstabiliser le duo fondateur qui aura
quand même vendu plus de 150 millions d’albums à travers le monde. Au passage,
de nombreux artistes auront pu compter sur le tremplin de leur notoriété, notamment
aux Etats-Unis : RUSH et ZZ-Top en 1974 et 75, Sammy Hagar en 77, AC/DC en 78, Judas Priest
et Cheap Trick en 1979, Iron Maiden en 1980, Motley Crüe en 1983, … liste non
exhaustive !
C'est donc, quoiqu'on en pense, un groupe mythique qui
revient faire ses adieux à l’occasion de sa tournée “End of the Road”, qui avait débuté en 2019 et dont le concert
parisien du 09 juin 2020 fut reporté au 08 juin 2021, puis enfin à ce jour, à
cause de cette foutue Pandémie !
Le 16 juin 2015,
je prétextais accompagner mon fils pour qu'il assiste au moins une fois à ce
grand cirque américain. Aujourd'hui, il a pris l'initiative seul de s'y rendre.
Il me fallait donc un autre prétexte pour m'y rendre dans ce calendrier déjà
pourtant bien chargé ; j'accompagne ma p'tite Fée qui, en dépit d'une longue
expérience musicale, n'a toujours pas vus lesdits saltimbanques… Oui, je
continue à me cacher derrière des prétextes et de fausses excuses ; je peine à
assumer ma démarche, en fait. Comme je le racontais déjà dans mon récit de leur
concert en 2015, je conserve encore les stigmates des chamailleries entre
chapelles de hardos des 80's ! J'étais partisan de la bande à Angus quand
d'autres étaient partisans de celle à Paul ! Ce n'est qu'une fois démasqués que
j'ai daigné aller les voir le 31 octobre
1983, juste après la parution de "Lick
it Up" et encore, c'était sur invitation de tonton Zézé. Leur
prestation du 20 aout 1988 à Castle
Donington (avec Iron Maiden en tête d'affiche !) m'avait incité à les revoir le
13 septembre 1988 au Zénith. Ce
n'est ainsi que la cinquième fois que je les revois ce soir …et pourtant, sur
le plan visuel, c'est un spectacle qui ne déçoit jamais, ce soir encore moins !
Je retrouve ainsi, sept années après, les quatre mêmes
énergumènes, à savoir : Paul STANLEY
(guitares/chant) et Gene SIMMONS
(basse/chant), demeurent entourés d' Eric SINGER
(batterie et chœurs, allers/retours dans le groupe 1991–1996, 2001−2002, puis
présent depuis 2004) et de Tommy THAYER
(guitare, présent depuis 2002).
Le concert tarde à commencer ; en dépit d'une
succession de titres légendaires dans les enceintes, l'auditoire s'impatiente
d'entendre enfin les notes mythique de Led Zep, traditionnellement
annonciatrices du début… Il est 21h15 passé lorsqu'enfin le moment arrive dans
l'excitation générale ! Après plus de deux minutes interminables (au point de
m'agacer d'entendre Robert Plant !), la chute du rideau estampillé KISS laisse
apparaitre un premier aperçu de la monstrueuse scène mobile ! Nous subissons un
déluge d'éclairages, d'effets spéciaux, de feux d'artifices, de pétards et
fumigènes alors que trois plateformes descendent du plafond avec sur chacune
d'elles Gene, Paul ou Tommy. Enorme introduction !
Pour avoir consulté au préalable les programmes des
deux derniers concerts de la tournée, c'est sans surprise que "Detroit Rock City" ouvre le bal
(comme en 2015), en laissant percevoir une sonorisation avantageant un peu trop
les basses fréquences à mon sens. Mais rien de trop grave, cela reste audible
et j'estime même pouvoir m'exempter des protections auditives.
L'éclairage est tout simplement fantastique. Sa
densité et sa diversité me rappelle celui de Genesis (et ce n'est pas rien de
le dire !). Le fond de scène est constitué d'un immense écran géant sur lequel
seront diffusées les images (d'une grande qualité de résolution) montrant la
plupart du temps les plans filmés en direct, mais aussi des illustrations
correspondants aux thèmes abordés. Enorme mise en scène là aussi !
Les titres se succèdent avec une référence marquées
aux 70's. Mais les 80's ne sont pas omises avec la reprise à ma grande
satisfaction de "Lick it Up"
à l'occasion duquel Gene souffle le feu, au sens propre comme au figuré ! Au
rayon effets spéciaux, pendant "Love
Gun" Paul sera passé juste au-dessus de ma tête, suspendu à une
tyrolienne qu'il le menait de la grande scène vers une miniature au milieu du
public. Il accomplit le chemin inverse après un "I Was Made for Lovin' You" qui secoua plus d'un cou parmi un
public aussi hétéroclite que décomplexé dans la pénombre ; j'ai même vu (et
filmé !) un keupon accentuer ostensiblement
le rythme disco avec sa coupe iroquois ! hahaha… Bref, nous étions tous là pour
faire la fête et le final nous en donna encore davantage l'occasion.
KISS aurait voulu nous en mettre plein la vue pour
leurs adieux, qu'il ne s'y serait pas pris autrement !
Bon, et la Musique dans tout ca ? Ah bah oui parce que
c'était réputé être davantage un concert qu'un spectacle musical. La musique de
Kiss navigue entre les eaux hard-rock traditionnel et glam-rock avec beaucoup
d'efficacité, et d'harmonie. Beaucoup de titres sont ravageurs aux refrains
entêtants. Mais je n'y décèle pas de talent particulier. A cet égard les soli
me parurent ce soir parfaitement dispensables. Celui d'Eric Singer, aussi
exubérant que poseur, m'a semblé bien insipide. Pendant le solo de Gene Simmons, j'hésitais entre la consternation et
l'impatience que cela se termine, jouant sur les lumières et des grimaces aux
limites du ridicule.
Je ne demande pas que chaque artiste montre
impérativement une virtuosité extraordinaire, cela en deviendrait lassant.
C'est juste qu'un peu plus de modestie, d'humilité ne tue pas et que le reste
de leur prestation aurait très
largement suffit à satisfaire l'auditoire.
Le public composé en grande partie d'admirateurs
inconditionnels, maquillés et vêtus comme il se doit, n'y aura vu que du feu.
Pour eux, ces américains sont les meilleurs épicétou. Inutile de perdre son
temps à tenter de les convaincre qu'il existe d'autres sensibilités musicales à
explorer. Comme celles que j'ai ressenties lors du concert de Mostly Autumn, auquel je viens
d'assister vendredi dernier. Mais à quoi bon, ces petits soldats de la Kiss
Army sont adorables dans leur genre, animés d'une passion qui transcende les
générations ; ce soir il y avait beaucoup de calvities, de têtes grises
masculines ou féminines, mais aussi un grand nombre d'enfants (la plus jeune avait 5 ans !) également
grimés !
Tout ce beau monde a terminé la soirée avec un rappel
constitué d'abord de "Beth"
joué au piano et chanté par Eric qui, sans vouloir paraitre grincheux, m'a
semblé bien meilleur chanteur que batteur ! Sauf que là aussi il y a eu faute
de goût ; pourquoi avoir accompagné cette belle et apaisante séquence musicale d'une
bande-son, mielleuse qui plus est !? Fort heureusement, ce fut ensuite l'apothéose
avec un lâcher de ballons durant un tonitruant "Do You Love Me" et des jets de quantité industrielle de
confettis et de rubans, durant le festif "Rock and Roll All Nite" ! Les flammes, fumées, étincelles et
explosions finales auront sans doute marqué tous les esprits présents ! Sans
doute un chant du cygne pour les parisiens, auxquels Paul rappelle toute son
affection, en s'approchant de la caméra une dernière fois !
KISS nous a interprété vingt titres, soit trois de plus qu'en 2015, dont cinq titres issus de "Destroyer", quatre titres issus de "Kiss",
deux titres issus de "Creatures of the Night", et un
titre de plusieurs autres opus ainsi répartis :
PROGRAMME :
Bande-son introductive : Rock and Roll (Led Zeppelin)
Shout
It Out Loud (Destroyer, 1976)
Deuce
(Kiss, 1974)
War
Machine (Creatures of the Night, 1982)
Heaven's
on Fire (Animalize, 1984)
I
Love It Loud (Creatures of the Night,
1982) Gene souffle le feu
Say
Yeah (Sonic Boom, 2009)
Cold
Gin (Kiss, 1974)
solo de Tommy
Thayer
Lick It Up (Lick It Up, 1983)
Calling Dr. Love (Rock and Roll Over, 1976)
Tears Are Falling (Asylum, 1985)
Psycho Circus (Psycho
Circus, 1998)
Solo d' Eric Singer
100,000 Years (Kiss, 1974) dernier couplet uniquement
solo de Gene
God of Thunder (Destroyer,
1976)
Love Gun (Love
Gun, 1977) Paul traversant la salle en tyrolienne, puis s'exprime sur une scène
miniature
I Was Made for Lovin' You (Dynasty, 1979) Paul quitte la mini scène pour finir le
titre
Black Diamond (Kiss,
1974)
RAPPEL :
Beth (Destroyer,
1976) Eric seul au piano et au chant, …accompagné d'une bande-son.
Do You Love Me (Destroyer, 1976) Lâcher de ballons.
Rock and Roll All
Nite (Dressed to Kill, 1975) jets de confettis, puis de rubans.
Bande-son
finale : God Gave Rock 'n' Roll to You II.
Nous ne nous attardons pas à l'échoppe. Si j'ai
souvent des scrupules à ne pas aider les artistes, ce soir je m'abstiens sans
mal de me procurer un tshirt,… à 40 € qui plus est !!
Mais bon je ne souhaite pas conclure sur cette humeur pisse-vinaigre ; je répète qu'avec ma P'tite Fée nous avons passé une excellente soirée (de heavy-music-hall… oups pardon !) de concert. Nous sommes tous sortis avec le sourire. Ça tombe bien, c'était le but recherché.
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