mardi 7 juin 2022

KISS + The Last Internationale – PALAIS OMNISPORT PARIS BERCY (Paris 12e) – mardi 7 juin 2022

 

La reprise des tournées post-Pandémie est compliquée avec toutes ces dates qui se bousculent et se superposent mais il est des événements à ne pas rater, malgré tout…

Pour cette soirée, la configuration du Palais Omnisport de Paris-Bercy propose une capacité 17 000 personnes ; pourtant si la fosse est bien pleine, en revanche de nombreux sièges sont vides dans les gradins. L'organisation ferait bien de revenir à un prix unique pour la fosse et les gradins.

Dès que le spectateur pénètre dans l'arène, il ne peut qu'être impressionné par le décor. Chaque côté de la scène est surplombé de deux personnages gonflables aux effigies des membres de KISS, chaque duo étant accompagné d'un drap aux couleurs de la Kiss Army ainsi que des deux écrans latéraux rectangulaires. Y'a pas à dire, ça a de la gueule et ça annonce du lourd pour la soirée !

The Last Internationale [20h00-20h30]

Totalement inconnu à mon niveau, The Last Internationale est un groupe de rock américain, originaire de New York, fondé en 2008 par le guitariste Edgey Pires et de la chanteuse Delila Paz.

Le groupe se présente comme rebelle et engagé, notamment sur les questions écologiques et politiques. Leur affichage aux couleurs rouge et noir, ainsi que le patch à la gloire d'Ernesto Guevara ne laisse aucune équivoque et me rend ainsi très méfiant sur le contenu potentiellement démagogique ... Les commentaires que je lis sur leur compte Facebook ne font que confirmer ma prudence. Et d'ailleurs, ils poussent leur engagement jusqu'à cultiver un culte de la personnalité (fréquent chez leurs idoles) en manquant d'identifier le reste du groupe ; impossible de les trouver sur leur site officiel, ni sur leur mur Facebook. Pourtant l'exubérant et impliqué clavier aura donné de sa personne ce soir, ainsi que le batteur tout aussi anonyme…

Mais musicalement ça tient la route et ça me plait. Il s'agit d'un rock alternatif rugueux que l'on pourrait étiqueter de "garage rock" tant il est dépouillé de tout artifice. C'est puissant et entrainant. Surtout s'il on s'attache à suivre du regard la très jolie Delila, véritable sauterelle infatigable ! Elle est déchainée et n'est dépourvue ni de charme, ni de talent ; elle chante avec conviction et puissance et joue également de la basse à l'occasion. Les autres musiciens ne déméritent pas mais paraissent fatalement en retrait avec une telle égérie omniprésente !

Leur discographie propose "We Will Reign" (2014), "TLI Unplugged" (2017), Soul on Fire (2019).

En dépit de la réputation qui entoure le duo fondateur de Kiss, dont la mentalité mercantile les pousserait aux pires excès, il n'en demeure pas moins que ce soir je les trouve très généreux. Ils permettent non seulement à TLI de jouir d'une très bonne sonorisation, mais de surcroit des deux écrans latéraux !

A l'instar de leur scène, l'éclairage est sobre, dépouillé de couleurs mais suffisamment lumineux pour distinguer chaque pupitre. Leur fond de scène est constitué d'un gigantesque drapeau affichant leur nom sur fond des couleurs politiques dont je parlais ci-dessus.

Franchement réticent par principe au début (je me méfie viscéralement des donneurs de leçons et des propagandes simplistes), j'ai cependant été convaincu par leur prestation énergique. Leur musique ne brille pas d'originalité, quoique l'apport du clavier dans ce style me paraisse atypique, mais je gage volontiers que dans une structure plus intime, cela pourrait faire exploser les émotions !

Le public participe aux injonctions de la Belle qui n'hésite pas à descendre de la scène pour venir haranguer la fosse. Une bien belle et méritée ovation accompagne leur départ de scène.

Ces adeptes du secret ne me permettent pas de déterminer les titres interprétés ce soir, mais ils mériteraient d'être réécoutés dans une plus petite salle. Je les imagine au Supersonic…

PROGRAMME

(à déterminer)

 

KISS [21h15-23h15].

Le guitariste Paul Stanley (né Stanley Bert Eisen, le 20 janvier 1952 à Manhattan, New York City) et le bassiste Gene Simmons (né Chaim Witz, le 25 août 1949 à Haifa, Israel) ont fondé KISS dans le Queens à New York en 1973 et sorti leur premier album éponyme en 1974. C'est avec "Hotter Than Hell", paru la même année, que le groupe assoit sa notoriété, contribuant ainsi à solidifier les fondements du hard rock. Misant beaucoup sur des mises en scènes spectaculaires (scènes mobiles, effets pyrotechniques, explosions, pluies de confettis, …), sur leurs costumes de scènes et sur leurs extravagants maquillages devenus légendaires, KISS va devenir, à la fin des années 1970, le groupe le plus populaire des Etats-Unis. Le succès attisant les convoitises, la cupidité et les égoïsmes, de nombreux changements au sein de la formation ne parviendront pas à déstabiliser le duo fondateur qui aura quand même vendu plus de 150 millions d’albums à travers le monde. Au passage, de nombreux artistes auront pu compter sur le tremplin de leur notoriété, notamment aux Etats-Unis : RUSH et ZZ-Top en 1974 et 75, Sammy Hagar en 77, AC/DC en 78, Judas Priest et Cheap Trick en 1979, Iron Maiden en 1980, Motley Crüe en 1983, … liste non exhaustive ! 

C'est donc, quoiqu'on en pense, un groupe mythique qui revient faire ses adieux à l’occasion de sa tournée “End of the Road”, qui avait débuté en 2019 et dont le concert parisien du 09 juin 2020 fut reporté au 08 juin 2021, puis enfin à ce jour, à cause de cette foutue Pandémie !

Le 16 juin 2015, je prétextais accompagner mon fils pour qu'il assiste au moins une fois à ce grand cirque américain. Aujourd'hui, il a pris l'initiative seul de s'y rendre. Il me fallait donc un autre prétexte pour m'y rendre dans ce calendrier déjà pourtant bien chargé ; j'accompagne ma p'tite Fée qui, en dépit d'une longue expérience musicale, n'a toujours pas vus lesdits saltimbanques… Oui, je continue à me cacher derrière des prétextes et de fausses excuses ; je peine à assumer ma démarche, en fait. Comme je le racontais déjà dans mon récit de leur concert en 2015, je conserve encore les stigmates des chamailleries entre chapelles de hardos des 80's ! J'étais partisan de la bande à Angus quand d'autres étaient partisans de celle à Paul ! Ce n'est qu'une fois démasqués que j'ai daigné aller les voir le 31 octobre 1983, juste après la parution de "Lick it Up" et encore, c'était sur invitation de tonton Zézé. Leur prestation du 20 aout 1988 à Castle Donington (avec Iron Maiden en tête d'affiche !) m'avait incité à les revoir le 13 septembre 1988 au Zénith. Ce n'est ainsi que la cinquième fois que je les revois ce soir …et pourtant, sur le plan visuel, c'est un spectacle qui ne déçoit jamais, ce soir encore moins !

Je retrouve ainsi, sept années après, les quatre mêmes énergumènes, à savoir : Paul STANLEY (guitares/chant) et Gene SIMMONS (basse/chant), demeurent entourés d' Eric SINGER (batterie et chœurs, allers/retours dans le groupe 1991–1996, 2001−2002, puis présent depuis 2004) et de Tommy THAYER (guitare, présent depuis 2002).

Le concert tarde à commencer ; en dépit d'une succession de titres légendaires dans les enceintes, l'auditoire s'impatiente d'entendre enfin les notes mythique de Led Zep, traditionnellement annonciatrices du début… Il est 21h15 passé lorsqu'enfin le moment arrive dans l'excitation générale ! Après plus de deux minutes interminables (au point de m'agacer d'entendre Robert Plant !), la chute du rideau estampillé KISS laisse apparaitre un premier aperçu de la monstrueuse scène mobile ! Nous subissons un déluge d'éclairages, d'effets spéciaux, de feux d'artifices, de pétards et fumigènes alors que trois plateformes descendent du plafond avec sur chacune d'elles Gene, Paul ou Tommy. Enorme introduction !

Pour avoir consulté au préalable les programmes des deux derniers concerts de la tournée, c'est sans surprise que "Detroit Rock City" ouvre le bal (comme en 2015), en laissant percevoir une sonorisation avantageant un peu trop les basses fréquences à mon sens. Mais rien de trop grave, cela reste audible et j'estime même pouvoir m'exempter des protections auditives.

L'éclairage est tout simplement fantastique. Sa densité et sa diversité me rappelle celui de Genesis (et ce n'est pas rien de le dire !). Le fond de scène est constitué d'un immense écran géant sur lequel seront diffusées les images (d'une grande qualité de résolution) montrant la plupart du temps les plans filmés en direct, mais aussi des illustrations correspondants aux thèmes abordés. Enorme mise en scène là aussi !

Les titres se succèdent avec une référence marquées aux 70's. Mais les 80's ne sont pas omises avec la reprise à ma grande satisfaction de "Lick it Up" à l'occasion duquel Gene souffle le feu, au sens propre comme au figuré ! Au rayon effets spéciaux, pendant "Love Gun" Paul sera passé juste au-dessus de ma tête, suspendu à une tyrolienne qu'il le menait de la grande scène vers une miniature au milieu du public. Il accomplit le chemin inverse après un "I Was Made for Lovin' You" qui secoua plus d'un cou parmi un public aussi hétéroclite que décomplexé dans la pénombre ; j'ai même vu (et filmé !) un keupon accentuer ostensiblement le rythme disco avec sa coupe iroquois ! hahaha… Bref, nous étions tous là pour faire la fête et le final nous en donna encore davantage l'occasion.

KISS aurait voulu nous en mettre plein la vue pour leurs adieux, qu'il ne s'y serait pas pris autrement !

Bon, et la Musique dans tout ca ? Ah bah oui parce que c'était réputé être davantage un concert qu'un spectacle musical. La musique de Kiss navigue entre les eaux hard-rock traditionnel et glam-rock avec beaucoup d'efficacité, et d'harmonie. Beaucoup de titres sont ravageurs aux refrains entêtants. Mais je n'y décèle pas de talent particulier. A cet égard les soli me parurent ce soir parfaitement dispensables. Celui d'Eric Singer, aussi exubérant que poseur, m'a semblé bien insipide. Pendant le solo de Gene Simmons, j'hésitais entre la consternation et l'impatience que cela se termine, jouant sur les lumières et des grimaces aux limites du ridicule.

Je ne demande pas que chaque artiste montre impérativement une virtuosité extraordinaire, cela en deviendrait lassant. C'est juste qu'un peu plus de modestie, d'humilité ne tue pas et que le reste de leur prestation aurait très largement suffit à satisfaire l'auditoire.

Le public composé en grande partie d'admirateurs inconditionnels, maquillés et vêtus comme il se doit, n'y aura vu que du feu. Pour eux, ces américains sont les meilleurs épicétou. Inutile de perdre son temps à tenter de les convaincre qu'il existe d'autres sensibilités musicales à explorer. Comme celles que j'ai ressenties lors du concert de Mostly Autumn, auquel je viens d'assister vendredi dernier. Mais à quoi bon, ces petits soldats de la Kiss Army sont adorables dans leur genre, animés d'une passion qui transcende les générations ; ce soir il y avait beaucoup de calvities, de têtes grises masculines ou féminines, mais aussi un grand nombre d'enfants (la plus jeune avait 5 ans !) également grimés !

Tout ce beau monde a terminé la soirée avec un rappel constitué d'abord de "Beth" joué au piano et chanté par Eric qui, sans vouloir paraitre grincheux, m'a semblé bien meilleur chanteur que batteur ! Sauf que là aussi il y a eu faute de goût ; pourquoi avoir accompagné cette belle et apaisante séquence musicale d'une bande-son, mielleuse qui plus est !? Fort heureusement, ce fut ensuite l'apothéose avec un lâcher de ballons durant un tonitruant "Do You Love Me" et des jets de quantité industrielle de confettis et de rubans, durant le festif "Rock and Roll All Nite" ! Les flammes, fumées, étincelles et explosions finales auront sans doute marqué tous les esprits présents ! Sans doute un chant du cygne pour les parisiens, auxquels Paul rappelle toute son affection, en s'approchant de la caméra une dernière fois !

KISS nous a interprété vingt titres, soit trois de plus qu'en 2015, dont cinq titres issus de "Destroyer", quatre titres issus de "Kiss", deux titres issus de "Creatures of the Night", et un titre de plusieurs autres opus ainsi répartis :

PROGRAMME :
Bande-son introductive : Rock and Roll (Led Zeppelin)
Detroit Rock City (Destroyer, 1976)
Shout It Out Loud (Destroyer, 1976)
Deuce (Kiss, 1974)
War Machine (Creatures of the Night, 1982)
Heaven's on Fire (Animalize, 1984)
I Love It Loud (Creatures of the Night, 1982) Gene souffle le feu
Say Yeah (Sonic Boom, 2009)
Cold Gin (Kiss, 1974)
solo de Tommy Thayer
Lick It Up (Lick It Up, 1983)
Calling Dr. Love (Rock and Roll Over, 1976)
Tears Are Falling (Asylum, 1985)
Psycho Circus (Psycho Circus, 1998)
Solo d' Eric Singer
100,000 Years (Kiss, 1974) dernier couplet uniquement
solo de Gene
God of Thunder (Destroyer, 1976)
Love Gun (Love Gun, 1977) Paul traversant la salle en tyrolienne, puis s'exprime sur une scène miniature
I Was Made for Lovin' You (Dynasty, 1979) Paul quitte la mini scène pour finir le titre
Black Diamond (Kiss, 1974)
RAPPEL :
Beth (Destroyer, 1976) Eric seul au piano et au chant, …accompagné d'une bande-son.
Do You Love Me (Destroyer, 1976) Lâcher de ballons.
Rock and Roll All Nite (Dressed to Kill, 1975) jets de confettis, puis de rubans.

Bande-son finale : God Gave Rock 'n' Roll to You II.

Nous ne nous attardons pas à l'échoppe. Si j'ai souvent des scrupules à ne pas aider les artistes, ce soir je m'abstiens sans mal de me procurer un tshirt,… à 40 € qui plus est !!

Mais bon je ne souhaite pas conclure sur cette humeur pisse-vinaigre ; je répète qu'avec ma P'tite Fée nous avons passé une excellente soirée (de heavy-music-hall… oups pardon !) de concert. Nous sommes tous sortis avec le sourire. Ça tombe bien, c'était le but recherché.

Vidéo du final et rappel : Do You Love Me et  Rock and Roll All Nite 
Cette vidéo est en exclusivité sur ce site (non répertoriée sur YT)

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