XVth NIGHT OF THE
PROG FESTIVAL 2022
Loreley Freilichtbühne, Auf der Loreley, St. Goarshausen (56346)
Rheinland-Pfalz – Allemagne
Les 22, 23 & 24/07/2022. (trajet
théorique, par route : 577km, environ 6 heures)
Sans cette foutue Pandémie, la quinzième édition de ce
merveilleux festival allemand devait initialement se tenir du vendredi 17 au dimanche
19 Juillet 2020. Son affiche à l'époque prévoyait des artistes qui n'ont hélas pas
pu se maintenir ; IZZ, PAVLOV'S DOG, CHEETOS MAGAZINE, GABRIEL, PENDRAGON, AYREON,
MOON SAFARI. Cette édition fut reportée pour se tenir du vendredi 16 au dimanche
18 Juillet 2021, puis de nouveau reportée cette année pour se caler enfin du vendredi
22 au dimanche 24 Juillet 2022. Ces déconvenues ont frustré Winfried Völklein, son équipe d'organisateurs,
mais plus globalement les festivaliers, qui attendent ce rendez-vous annuel
avec une impatience rarement déçue.
Au-delà de l'intérêt de découvrir et de retrouver des
artistes atypiques, je me réjouis toujours de retrouver ce cadre splendide qui
contribue à entretenir une atmosphère conviviale, détendue, estivale, amicale.
Pour certains, ce festival constitue en fait le seul moment de l'année pour se
revoir. Convergeant de pays plus ou moins lointains, les festivaliers clament
en arrivant le bonheur des retrouvailles et ce plaisir collectif se ressent, se
lit sur les visages les plus expressifs.
En dépit de cette image idyllique du lieu, je ne suis
pas certain que tous les participants ont eu la curiosité de consulter son histoire,
qui avait débuté sous d'autres auspices. La lecture de l'historique du Freilichtbühne Loreley est édifiante ;
Je me permets donc d'en rappeler ici une partie. Conçu dès 1932, des représentations
théâtrales en plein air multidisciplinaires y ont été brièvement populaires
pendant l'avant-guerre, mais il a vite été récupéré à des fins de propagande par
le service du travail du Reich, (à
l'instar du Berlin Waldbühne). Ce site a été élaboré par Hermann Senf, un
architecte de Francfort. Les travaux furent exécutés par des membres du service
du travail de 1934 à 1939. A l'époque, ce n'était pas notre romantique statue
de la Loreley qui trônait mais, à droite et à gauche de l'entrée se tenaient la
statue d'un ouvrier et celle d'un aigle. (à lire aussi : Théâtre et architecture
sous le Troisième Reich : Les scènes de plein air au service de la propagande
de masse - Thèse de doctorat d'Antoine BEAUDOIN). Il a continué ses opérations en tant que lieu de
représentations théâtrales après la seconde guerre mondiale mais est, depuis
1976, principalement utilisé pour des concerts. Situé au sommet d'une masse
rocheuse surplombant le Rhin, l'amphithéâtre Loreley est classé au patrimoine
mondial de l'UNESCO.
À partir de 1981, le Rockpalast a également eu lieu
plusieurs fois sur cette scène. Toutefois, le premier concert important de rock
fut celui de Genesis, le 3 juillet 1976. Il me plait de croire que cette étape
marquante aura sans doute contribué au destin du site sur lequel notre festival
favori se déroule tous les étés depuis la première édition du vendredi 28
juillet 2006.
La partie théâtre juste en face de la scène compte 5 000
places, mais, selon les annonces du site, le terrain en herbe derrière permettrait
d'accueillir environ 10 000 personnes supplémentaires, ce qui porterait
donc la capacité maximale à 15 000 personnes. Mais nous sommes loin de ce
niveau d'affluence pour ce festival, auquel assistent probablement environ 6 000
festivaliers, selon les jours. Faute de publication officielle sur le sujet, il
faudra se contenter de cette estimation…
Après quelques six heures de routes, exceptionnellement détournées de Cologne cette année, nous arrivons du côté opposé à la rive habituelle du Rhin. Faute de pont à proximité, nous devons embarquer la voiture sur une barge moyennant un cout modique de 6,50€. A l'issue de ce parcours atypique, nous retrouvons en cours de route nos amis Pascal et Valérie arrivés de Suisse. Puis, nous atteignons ainsi, la veille du festival, notre hôtel favori à Kamp-Bornhofen (56341) où Hervé, notre maitre de cérémonie, avait réservé les chambres pour notre petite communauté de fidèles amis venus de tous horizons ; Xavier et Véronique, Fiona et Zölt, mais aussi Thierry, Michel, Jacqueline, Eric, Christine et Catherine. Stephen, arrivera demain. Nous célébrons les retrouvailles dans la joie et la bonne humeur autour d'un verre (ou plus, je feins volontiers ne plus savoir !) en terrasse avant de continuer à festoyer autour d'un bon plat à l'auberge en face. Pas très raisonnable au regard de ce qui nous attend à compter du lendemain, mais la bière est bonne et demain sera un autre jour !
Avec ma p'tite Fée, nous n'assistons cette année qu'à notre troisième édition ; nous étions
présent en 2018 et en 2019. Ô, je sais bien, y'a pas de quoi pavoiser… D'autres
ont été mieux avisés, je regrette amèrement mon inattention des éditions
précédentes, en particulier celle de 2013. Nous étions sous d'autres soleils
tels qu'au regretté BeProg de Barcelone. Ce pèlerinage est désormais un rite
bien fixé dans mes futurs calendriers …
Cette XVième édition propose dix-neuf groupes de sept nationalités (sept d'Allemagne, un
d'Autriche, six de Grande-Bretagne, un de France, deux d'Italie, un
d'Argentine, et un de Norvège). En face, le public est également très
international ; des langues scandinaves, latines et anglo-saxonnes résonnent dans
une joyeuse cacophonie.
Sur ces dix-neuf groupes, je n'en ai déjà vus que six
; voilà encore une bonne raison de se satisfaire du choix de programmation. A
mon sens, un festival se doit de trouver un équilibre entre des têtes
d'affiches attractives et des talents prometteurs. En outre, le NOTP propose
une scène unique, contrairement aux multiples scènes de certains autres festivals
qui, en prétendant offrir la diversité ne font qu'entretenir les chapelles avec
leurs adeptes. Cette option répond à mon vœu de découvertes ; les pauses
permettent de discuter et de se détendre, aux buvettes notamment, mais aussi
aux échoppes. A cet égard, il était cependant un peu compliqué de gérer le
temps lorsqu'une file d'attente s'imposait pour faire dédicacer nos disques aux
artistes.
Je tiens à
saluer l'organisation du festival qui me satisfait, en tant que festivalier.
J'ai eu connaissance de conditions qui seraient compliquées voire parfois injustes
pour les artistes, notamment les conditions de vente aux échoppes ou encore celles
de rémunération des groupes invités…Blablabla… Je considère que cela ne nous
regarde pas et qu'il nous revient de les soutenir en nous adressant à eux.
Winfried et son équipe ont le mérite de nous réunir dans un cadre merveilleux, pour
écouter de la bonne musique dans les meilleures conditions possibles. Point
final.
VENDREDI 22 JUILLET 2022
Ouverture
des portes : 13h.
La levée de corps est évidemment déjà pénible en ce
premier jour. Il fallait s'y attendre, mais on assume. Le rassemblement des
troupes est volontaire et souriant. Nous sommes tous impatients de retrouver
nos sensations de mélomanes passionnés et assister aux six premiers concerts ! Et
puis le petit-déjeuner à l'allemande est copieux avec ses charcuteries, ses
fromages, ses fruits. Un bon p'tit café et hop c'est parti !
La douzaine de kilomètres qui nous sépare du Loreley est vite parcourue. L'immense aire de stationnement habituelle accueille nos voitures aux côtés des camping-cars. Il faut ensuite marcher un peu, traverser le camping pour s'aligner dans la file d'attente déjà en place devant les grilles d'entrée.
Les pieux pèlerins se sont donc de nouveau rassemblés,
après une attente de trois longues années, dans ce majestueux sanctuaire voué à
notre culte musical. En mécréants sceptiques que nous sommes, l'affiche de
cette année semblait a priori moins attractive que d'habitude et pourtant cette
édition va de nouveau nous surprendre, les artistes nous séduire. Comme
d'habitude, des musiciens confirmés vont ravir leurs admirateurs, d'autres
artistes ambitionnent de nous séduire en démontrant leur potentiel.
Bien sûr, chaque auditeur aura son appréciation à
l'aune de sa propre sensibilité, mais au moins les conditions idéales sont réunies
pour apprécier objectivement.
L'acoustique est ici exceptionnelle ; ça aide. J'ai eu
l'occasion de me déplacer et quel que soit l'emplacement, le son m'a paru
excellent. Et pour la plupart des concerts, à part quelques rares pépins (certes contrariant pour les victimes),
les ingénieurs du son ont accompli leur travail. Pour ma part, je n'ai ressenti
le besoin de protections auditives qu'en descendant en fosse, et encore,
seulement à côté des enceintes.
De surcroit, dire que la météo fut clémente serait un
doux euphémisme. Le soleil n'a cessé de nous accabler. Nous étions dans une
étuve par plus de 30° sans autre ombre que celle procurée par les rares arbres
en bordure de l'amphithéâtre. Nous avions défini notre emplacement en fonction
de plusieurs paramètres de confort visuel et auditif, mais aussi en prévision
de l'orientation du soleil pour espérer capter l'ombre de la couverture de
scène après 16h30. Malgré ce contexte caniculaire, j'ai assisté à la confiscation
inadmissible de bouteilles d'eau par les contrôleurs à l'entrée. En bon rebelle
gaulois face à l'ordre teuton, je n'ai toutefois pas manqué de soustraire ma
bouteille d'eau à leur regard. Heureusement, la bière est bonne, surtout la
bavaroise Maisel's Weisse (5,50 € le
verre de 33cl). Mais tel un tonneau des Danaïdes, mon corps n'aura cessé de
suer les vaines tentatives d'hydratation.
Dès l'ouverture des portes, compte tenu de notre
petite meute d'amis, il était préférable de se précipiter dans l'enceinte pour
garantir nos emplacements favoris à l'aide de coussins.
L'amphithéâtre est loin d'être complet à cette heure-ci ; de nombreux
rangs en hauteur sont vides. Même si les spectateurs continueront d'affluer au
long de la journée, ce vendredi aura attiré le moins de monde. C'est quand même
très dommage, car les belles émotions ne manqueront pas de s'exprimer. Les
absents ont toujours tort.
14h00 : SOULSPLITTER.
Ce quintet allemand de progmetal, fondé
en 2016, comprend Sami Gayed (chant),
Simon Kramer (guitares), Felix Jacobs (basse), Fenix Gayed (batterie), et Lewin Krumpschmid (claviers).
Leur
dernier album "II: Connection"
est paru le 11 mars 2022.
Je salue l'audace de la sélection pour ouvrir un festival de rock
progressif ! 'Fallait l'oser. Cependant, la démarche avait a priori de quoi me
séduire ; un son relativement metal, quelques accords de guitare sympa, des
ruptures d'ambiances et de rythmes, une apparence gothique … Qui sait, dans un
autre contexte, j'aurais peut-être pu me laisser emporter. Mais là, le chanteur
m'a semblé manquer de charisme, le timbre de sa voix parfois rocailleuse, voire
gutturale, ne m'a pas séduit, et des p'tits soucis de justesse n'ont rien
arrangé. Cette découverte ne m'a pas convaincu, même si je leur accorde le
bénéficie du doute, ayant été cueilli à froid. Au suivant !
Des applaudissements polis accompagnent ces braves garçons qui auront au
moins eu le mérite d'ouvrir le festival…
Ils ont eu le temps de nous
interpréter huit titres, dont trois issus de "II:
Connection",
et cinq de "Salutogenesis".
PROGRAMME
The Prophecy (Salutogenesis, 2019)
The Transition (Salutogenesis, 2019)
Incineration (II: Connection, 2022)
Glass Bridge (II: Connection, 2022)
The Maze (Salutogenesis, 2019)
Thrive (II: Connection, 2022)
Gratitude (II: Connection, 2022)
The Sacrifice (Salutogenesis, 2019).
15h15 : BLANK
MANUSKRIPT. Ce quintet autrichien de rock progressif (symphonique), fondé à
Salzburg en 2007, comprend Alfons Wohlmuth
(basse, flute, chœur), Jakob Aistleitner
(chant, guitares, saxophone, flute, percussion), Peter Baxrainer (guitare, chœur), Dominik Wallner (claviers, chœur), et Jakob Sigl (batterie, chœur).
Leur
cinquième album "Himmelfahrt" est paru le 18 septembre 2020.
Des amis m'avaient rapporté la remarquable prestation de Blank
Manuskript au Crescendo festival en 2019. J'avais visionné un extrait filmé
avec intérêt. Mais n'ayant pas pris le temps de creuser la question, j'avais presque oublié
leur existence… Ce sera donc ma deuxième découverte du festival.
Mais cette
fois, je suis là, devant leur scène et c'est tout simplement la première
grande claque du festival. Cette musique atypique à tout pour me séduire.
De l'audace dans les rythmes, dans les mélodies, dans les harmonies vocales, le
tout délivré avec un zeste de folie, voilà un cocktail de fraicheur qui est
bien venue en ce très chaud début d'après-midi ! Leur accoutrement aussi coloré
et loufoque que leur attitude et leur musique contribue à entrainer l'auditoire
dans leur délire.
Une section
rythmique endiablée, un clavier survolté, une voix au timbre baryton profonde
alternant avec un saxophone, et un guitariste tout en finesses et subtilités ; Toutes
ces sonorités à la fois rock, cuivrées, exotiques et jazzy-déjantées ont contribué
à recueillir l'ovation du public qui s'est levé avec enthousiasme. Une
performance qui laissera des traces dans nos mémoires. A suivre absolument !
Je me rue
bien évidemment sur leur échoppe, et hop ! je me procure trois CD (Himmelfahrt, The Waiting Soldier et Tales
From An Island), que je leur fait dédicacer, histoire de leur signaler un
nouvel admirateur du côté de Paris, au cas où...
Parmi les sept titres, deux sont issus de "Himmelfahrt",
deux de "Krásná Hora", un
de "The Waiting Soldier", un
de "Tales From An Island ",
et un de " Live - Session At ORF",
PROGRAMME
Alone At The Institution (Krásná Hora, 2019)
The Last Journey (Krásná Hora, 2019)
Public Enemy (The Waiting Soldier, 2015)
The Cult of Birdman (Tales From An Island, 2008)
Twilight Peak (Himmelfahrt, 2020)
Dance on the Devils (Himmelfahrt, 2020)
Magician's Dance (Live - Session At ORF, 2018).
16h30 : SMALLTAPE.
A la base, il s'agit d'un projet solo du berlinois Philipp NESPITAL, qui a pris forme
en 2011. Sur scène, il s'entoure fréquemment, comme aujourd'hui, d' Alexandra
Praet (basse, claviers, chœurs) et
Flavio De Giusti (guitares, chœurs).
Se sont ajoutés devant nous Ori Jacobson
(sax), et Mesut Gürsoy (batterie).
Leur dernier album "The Hungry
Heart" est paru le 16 juillet 2021.
Alors que j'avais été totalement séduit lors
du NOTP XIII le 14 juillet 2018 (au point d'acheter leur CD, The Ocean), je peine ici à capter
les ondes positives. A leur décharge, des soucis techniques ont retardé leur entrée
en scène, des problèmes de micro ont pénalisé Philipp NESPITAL notamment sur le
deuxième titre. Mais quand même, il me semble que le groupe manque de
cohésion et de conviction. Ce n'était pas
mauvais. Ce concert m'a même globalement paru plutôt agréable. J'ai simplement peiné à retrouver mon
enthousiasme, à capter quelque aspérité, quelque émotion, quelque envolée
lyrique telles que celles qui m'avaient pourtant emporté en 2018. Son dernier
album The Hungry Heart m'avait
séduit, mais je ne retrouve pas sur scène le même plaisir d'écoute. Je suis
donc plutôt déçu de cette prestation.
Les applaudissements modérés retentissent dans l'arène encore très
clairsemée.
On aura écouté huit titres, dont six issus de "The Hungry
Heart" et deux issus de "The Ocean".
PROGRAMME
The Hungry Heart (The Hungry Heart, 2021)
The Golden Siren (The Hungry Heart, 2021)
The Ocean (The Ocean, 2017) (Part 1 & 2)
Hunger (The Hungry Heart, 2021)
Colors (The Hungry Heart, 2021)
One Day (The Hungry Heart, 2021) (On
the printed Setlist following 'Burning House' was dropped.)
Dissolution (The Hungry Heart, 2021)
Picture of a Dawn (The Ocean, 2017).
18h15 : PURE REASON
REVOLUTION. Ce quartet britannique de rock progressif (fusion pop/éléctro),
fondé en 2003, comprend aujourd'hui Jon
Courtney (guitare, clavier, chant), Greg
Jong (guitare), et Ravi Kesavaram (batterie). Annicke Shireen (clavier, chœur –brève
participation au sein de Wardruna en 2015) remplace l'emblématique Chloé
Alper qui semble prioriser temporairement (?) d'autres aventures…
Leur cinquième album "Above
Cirrus" est paru le 6 mai
2022.
Je retrouve
ce groupe avec grand plaisir pour la cinquième fois depuis le 27 février 2007.
L'absence persistante de Chloé a le don de me frustrer et de m'inquiéter. Cependant
je me laisse volontiers emporter par cette musique toujours aussi jouissive et
entrainante. Le duo Courtney/Jong maitrise parfaitement la situation par des
accords tranchants et mélodiques pendant que Ravi Kesavaram fait valoir une
frappe régulière et suffisamment violente pour dissiper toute velléité
d'assoupissement. La ravissante Annicke
Shireen ne peut pas parvenir à me faire oublier Chloé mais elle assume son
pupitre de clavier et de chœur avec l'efficacité et la conviction requise.
Cela reste une habitude, PRR a confirmé sa maitrise d'un style pourtant
en marge du rock progressif, et sort de scène sous les ovations nourries d'un
public très enthousiaste !
Parmi dix titres, quatre sont issus de "The
Dark Third", deux de "Above
Cirrus", deux de "Amor Vincit Omnia", et
deux de "Eupnea".
PROGRAMME
Silent Genesis (Eupnea, 2020)
Phantoms (Above Cirrus, 2022)
Dead Butterfly (Above Cirrus, 2022)
Apprentice of the Universe (The
Dark Third, 2006)
The Bright Ambassadors of Morning (The
Dark Third, 2006)
Arrival / The Intention Craft (The
Dark Third, 2006)
Bullitts Dominæ (The Dark Third,
2006)
Ghosts & Typhoons (Eupnea,
2020)
Deus Ex Machina (Amor Vincit Omnia,
2009)
AVO (Amor Vincit Omnia, 2009).
20h00 : THE PINEAPPLE THIEF. Ce quartet britannique de
rock progressif (fusion pop), fondé en 1999,
qui comprend aujourd'hui Bruce Soord
(chant, guitares), Jon Sykes (basse,
chœurs), Steve Kitch (claviers) et Gavin
Harrison (batterie).
Leur quatorzième album "Give
It Back" est paru le 13 mai
2022.
Au-delà des qualités reconnues de ces anglais, je dois m'efforcer de
maintenir une relative objectivité à l'égard de ce groupe car il est intimement
lié à mon histoire avec ma P'tite Fée. Le premier concert où nous sommes allés
ensemble fut TPT au Pub Barfly, dans le Camden Town à Londres le 22 septembre 2012,
à l'occasion de leur tournée "All the Wars". C'est aujourd'hui
la sixième fois que nous les revoyons. La dernière remonte au 1er
février 2017 au Divan du Monde.
Entre temps, le groupe avait décliné en vigueur et failli imploser,
avant que Gavin Harrison ne consente
à leur botter les fesses, autant que ses toms ! Bruce a suivi des cours de
perfectionnement de son chant. Ce ressort a transcendé leur musique au point de
rendre les titres anciens presque méconnaissables.
Un peu perdu dans leur répertoire renouvelé, j'ai pu aisément trouver
la Porte de cet univers resté familier à mes oreilles, à la fois mélancolique
et doucement tonique. A chacun ses idoles, selon moi Gavin Harrison est sans
doute l'un des meilleurs batteurs actuels. En tous cas, j'admire toujours sa
frappe ciselée, subtile, chaloupée et puissante. C'est un régal à la fois
auditif et visuel dont je ne me lasse jamais depuis que je l'ai découvert au
sein de Porcupine Tree, puis de King Crimson. Que les autres musiciens du
groupe me pardonnent, mais je dois avouer avoir légèrement focalisé sur son jeu
pendant toute la prestation… 'Va pourtant falloir que je corrige mon attention
ce 2 novembre au Zénith avec Porcupine Tree !
Le soir arrive, les éclairages commencent à montrer leurs couleurs. Le
public, qui est désormais plus nombreux, leur accorde une belle ovation méritée.
On aura
écouté douze titres, dont trois issus de "Versions of the Truth", trois de "Your Wilderness", un
de "10 Stories Down", un de "All The Wars", un
de "Dissolution", un de "Little Man", un de
"Someone Here Is Missing", et
un issu de "Variations On A Dream".
PROGRAMME
Versions of the Truth (Versions of the Truth, 2020)
In Exile (Your Wilderness, 2016)
Demons (Versions of the Truth, 2020)
Our Mire (Versions of the Truth, 2020)
That Shore (Your Wilderness, 2016)
Give It Back (All The Wars, 2012)
White Mist (Dissolution, 2018)
Dead in the Water (Little Man, 2006)
Wretched Soul (10 Stories Down, 2005)
Part Zero (Variations On A Dream, 2003)
The Final Thing on My Mind (Your Wilderness, 2016)
Nothing at Best (Someone Here Is Missing, 2010).
22h00 : RENAISSANCE.
Groupe britannique de rock progressif (symphonique), fondé en 1969. Il s'est disloqué en 1987 avant de reparaitre entre
1998 et 2002 et de se reformer en 2009. Aujourd'hui, il n'en reste que la chanteuse
Annie Haslam (qui avait remplacé dès
1970, Jane RELF, la première chanteuse). Elle est accompagnée désormais de Mark
Lambert (guitares, chœurs depuis
2015 après avoir été basse de 1985 à 1987), Rave Tesar (claviers), Geoffrey Langley
(claviers), Frank Pagano (batterie,
chœurs), Léo Traversa (basse,
chœurs).
Leur
treizième album "Grandine Il Vento" est paru le 1er juin 2013.
Je dois avouer ne jamais avoir entendu parler de ce groupe avant leur
programmation. Voilà, c'est dit. En creusant le sujet j'ai réalisé à quel point
Renaissance avait compté dans la genèse du rock progressif.
J'ai capté aussi les polémiques qui ont toujours accompagné leur
parcours, à commencer par le remplacement de la première chanteuse dès 1970,
par Annie HASLAM. A entendre les commentaires encore aujourd'hui, en
particulier au sujet de la voix, j'ai la sensation de marcher sur des œufs pour
commenter cette prestation qui, pour ma part, ne m'a pas déplu globalement. Les
qualités vocales des chanteurs revêtent une grande importance à mes oreilles, sensibilisées
par mon bref passage -quatre années- au sein d'un chœur classique.
Alors, oui, le son de sa voix soprano est particulier et peut ne pas
plaire. Oui, durant la prestation de ce soir, la justesse a posé des soucis
fréquents à la Dame, j'en conviens volontiers. Mais je m'empresse cependant de
souligner les circonstances atténuantes. Déjà, son registre à la base est
exigent. Annie HASLAM dispose encore d'une tessiture surprenante ; elle chante
sur une gamme de cinq octaves avec un timbre qui m'a paru étonnamment puissant,
surtout pour une chanteuse de 75 ans. En outre, son chant me semble adapté aux
atmosphères dégagées par les mélodies orchestrales transcendées par des
musiciens de très grandes qualités.
A cet égard, on peut regretter que le réel talent de Mark Lambert ne
fût pas davantage exploité avant un final à la guitare électrique tout à fait
édifiant ! Autant la section rythmique que les claviers ont laissé percevoir de
magnifiques passages évocateurs de la Légende qu'Annie est parvenue à entretenir
depuis plus de cinquante années. Respect. Détail amusant, Rave Tesar avait la
tête ailleurs lorsqu'il engagea l'intro au piano de "A Song for All
Seasons" au lieu de celle de "Day of the Dreamer",
laissant perplexe les autres musiciens ! J'apprécie ce genre de séquence que je
trouve rassurante, à notre époque qui a tendance à vouloir tout strictement
programmer.
Pour
ma part, j'ai passé une bonne fin de soirée. Sans exaltation ('faut pas
exagérer, hein), mais sans rejet.
Le public s'est quelque peu aminci avant la fin mais l'émotion des plus
anciens progueux était perceptible, leurs applaudissements dépassaient le cadre
de la simple politesse.
Ils auront interprété dix
titres, dont trois issus de "A
Song for All Seasons", deux
issus de "Ashes Are Burning", un issu de "Grandine Il Vento", un issu de "Novella", un issu de "Renaissance",
un issu de "Scheherazade and
Other Stories", et un issu
de "Turn of the Cards".
PROGRAMME
Carpet
of the Sun (Ashes Are Burning, 1973)
SAMEDI 23 JUILLET 2022
Ouverture
des portes : 12h15.
Notre petit-déjeuner, toujours aussi essentiel à notre journée, est
aussi notre instant rituel pour échanger nos impressions sur la veille. Les
avis divergent bien évidemment, les discussions vont bon train. Rien de
rationnel dans tout cela, les arguments subjectifs s'opposent aux émotions.
Nonobstant nos nuances, tout le monde s'accorde pour en remettre une deuxième
couche avec six groupes supplémentaires, quoi qu'il en soit. Les portes du site
ouvrent trois quart d'heures plus tôt qu'hier, ce qui nous incite à reprendre
la route sans trop tarder.
L'affluence sera plus importante ce samedi ; tant mieux pour l'ambiance
et pour la pérennité du festival. Mais, est-ce la chaleur excessive, est-ce le
manque de curiosité, les mélomanes tardent toujours à venir soutenir les
premiers groupes pour lesquels c'est une étape essentielle à leur quête de
notoriété. C'est dommage pour eux, c'est regrettable aussi de manquer l'opportunité
de faire parfois de belles découvertes.
13h00 : SENTRYTURN. Ce quartet
berlinois de metal progressif, fondé en
2015 comprend Dominic Gröger
(chant, basse), Sinisa Hennig (guitare,
chœur), Matthias Schüßler (guitare, chœur),
Max Winkelmann (batterie, chœur).
Leur
premier album "Upon a Mess" est paru en 2019.
Ce premier
concert en deuxième jour aura été ma quatrième découverte du festival. Pas
touché par cette musique relativement soporifique à l'heure de la sieste, aux
sonorités déjà maintes fois entendues. Plutôt dans les contrées de Riverside et
de Soen. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus. Au suivant …
Je confesse être parti avant la
fin pour me désaltérer.
PROGRAMME
Child of Gold ; The Purge ; Monrovia ; Upon a Mess ; Bob Ross ; Savant Age ; E-3A ; Line of Sight ; Night Owls
14h15 : FUGHU.
Ce quintet argentin de metal progressif, s'est formé en 1998, comprend aujourd'hui Renzo Favaro (chant), Ariel Bellizio
(guitares), Alejandro Lopez (batterie),
Juan-Manuel Lopez (basse), et Marcelo
Malmierca (claviers). Santiago Bürgi
(ancien chanteur) par intermittence.
Leur
quatrième album "Lost Connection" est paru le 20 février 2020.
Ma cinquième
découverte du festival sera relativement plus convaincante. Au début du
concert, j'ai craint le pire ; nous voyions les musiciens commencer leur
concert, puis une voix s'est faite entendre mais sans chanteur… Je me suis
immédiatement dit que c'était encore une putain de bande-son. Je m'apprêtais à
partir rapidement chercher une autre bière… Quand nous aperçûmes Renzo Favaro, l'audacieux
chanteur descendant les marches de l'arène, distribuant même des prospectus,
micro à la main, avant de rejoindre ses complices. Intrigué, je me suis calmé et
écouté avec bienveillance ce que ces latinos avaient à nos proposer.
Cette
introduction surprenante est à l'image du charisme du chanteur qui prend soin
de sa mise en scène pouvant revêtir un accoutrement illustrant son propos. De
surcroit, il est doté d'une bonne tessiture. Autre séquence émotion, lorsque Santiago Bürgi, l'ancien chanteur
argentin qui vit désormais en Allemagne, est venu chanter avec ses complices
d'autrefois.
La musique m'a
paru agréable, sans toutefois présenter franchement d'autre originalité que d'être
interprétée par des argentins, chantée en anglais.
Le public
applaudit ardemment, les artistes sont ravis, tout va bien.
PROGRAMME
Pixel Hero
Storm
Climb
Martian
What If
Stay
Peggy
Quirk of Fate
Right from the bone
The Human Way
Ashes
Absence.
16h00 : TRAUMHAUS.
Ce quartet allemand de rock progressif (symphonique), fondé en 1994 (sous un autre nom avant de prendre celui-ci en 2001),
comprend Alexander Weyland (chant, clavier), Tobias Hampl (guitare), Ray Gattner
(batterie), et Daniel Kohn (basse).
Leur
quatrième album "In Oculis Meis" est paru le 24 avril 2020
Voilà un
groupe qui gagne à être connu et respecté. Ma sixième découverte sera un cran
au-dessus ! Et pourtant c'était mal parti pour eux ; le chanteur Alexander
Weyland était tombé malade la semaine précédente. A peine remis debout, il a du
se cantonner derrière son clavier et céder son micro à un remplaçant. Celui-ci,
d'un excellent niveau, (pourrait-on me
l'identifier ?) s'en est très bien sorti, avec l'aide il est vrai d'un
prompteur.
Les lourdes
sonorités metal résonnent agréablement à mes oreilles. Sur des rythmes
puissants, les belles interventions de guitares et de claviers viennent
agrémenter une prestation très convaincante.
Les textes
en allemand s'écoutent très bien, preuve supplémentaire que les artistes n'ont
jamais à rougir de leur langue maternelle. Je m'étonne d'ailleurs qu'Alexander
ait pris la parole comme pour s'excuser de chanter en allemand, et pour
souligner que leur dernier opus existe aussi en version anglaise… J'avais envie
de lui répondre haut et fort que je ne capte pas davantage l'anglais que
l'allemand, et que l'importance réside dans l'émotion, l'harmonie des mots avec
la musique. Mais à quoi bon, le Monsieur semble déjà convaincu de son bon
choix, oubliant la beauté des textes d'Anglagard, All Trap on Earth,
Ranestrane, PFM, Lazuli, Téléphone, Trust, Die Toten Hosen, In Extremo, et
autres Rammstein…
Je ne lui ai
pas tenu rigueur de ce traitre aveu, puisque je me suis rendu à leur échoppe
pour me procurer leur dernier opus "In
Oculis Meis". Et je pense que je ne m'en contenterai pas…
En tous cas,
le public évidemment majoritairement allemand, lui accorde une belle ovation
debout. J'espère les revoir lors d'un concert, à Paris par exemple.
Sept titres, dont cinq issus de "In Oculis Meis", et deux issus de "Das Geheimnis".
PROGRAMME
Bande son
introductive "In Oculis Meis"
Preserve and Understand / Bewahren
Und Verstehen (In Oculis Meis, 2020)
Walk on Yourself / Der
Vorsprung (In Oculis Meis, 2020)
The New Morning / Der Neue
Morgen (In Oculis Meis, 2020)
X-Ray the Darkness (In Oculis Meis, 2020)
Verstehen
& Preserve (In Oculis Meis, 2020) (Instrumental)
Das
Vermächtnis (Das Geheimnis, 2013)
The
Secret / Das Geheimnis II (Das Geheimnis,
2013).
17h45 : JADIS.
Ce quartet britannique de rock progressif (neoprog), cofondé en 1982 à Southampton par le guitariste et chanteur Gary Chandler, comprend aujourd'hui Martin Orford (claviers, chœur, ex-IQ), Andy Marlow (basse) et Steve Christey
(batterie). Ce sont les mêmes musiciens qui ont contribué à leur dernier album
en 2016.
Le neuvième album "No Fear Of Looking
Down" est paru le 24 octobre
2016.
Je peux dire qu'il s'agit de ma septième découverte du groupe, même si
Gary Chandler, seul, m'avait déjà présenté quelques chansons le 28 octobre 2014
sur la scène du Divan du Monde, en première partie du concert de Pendragon.
Cette prestation dépouillée ne m'avait pas convaincu, en dépit du respect dû à
l'un des pionniers du neoprog.
C'est plutôt propre et bien fait, certes. Gary Chandler maitrise sa
guitare avec une certaine sensibilité. Martin Orford fut bien inspiré de sortir
de sa retraite pour accompagner efficacement Jadis. Cependant, les trois autres
pupitres m'ont paru relativement effacés derrière celui du guitariste qui
m'émeut moins que Nick Barett dans un registre similaire. Il m'a semblé qu'il
manquait un zeste d'émotion, de conviction pour réellement faire décoller
l'ambiance.
Heureusement, une bonne partie du public ne semble pas partager ma
perplexité et lui accorde une belle ovation.
Douze titres, dont trois issus de "Jadis",
trois issus de "Photoplay",
deux issus de "More Than
Meets The Eye", un issu de
"Across The Water", un
issu de "No Fear Of Looking Down", un issu de "Understand", un titre inédit.
Bande son introductive
There's a Light (Photoplay, 2006)
20h00 : LAZULI.
Quintet français de rock progressif, fondé
en 1998, actuellement composé de Claude Leonetti (léode, depuis 1998), Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), Vincent Barnavol (batterie, depuis 2010),
Romain Thorel (claviers, cor
d'harmonie, depuis 2010), et Arnaud Beyney
(guitare, depuis 2020).
Manifestement davantage appréciés outre-Rhin qu'en France, Lazuli est invité à ce festival pour la
cinquième fois ; en effet, ils étaient déjà présents dès la quatrième édition
en 2009, en 2012, en 2015 puis en 2019, en gravissant à chaque fois les
échelons de programmation. Gageons que la prochaine ils seront en tête
d'affiche !
Ce concert aura été le septième pour moi depuis le 5 aout 2017, dont
quatre lors de festivals …mais aucun à Paris.
Une fois de plus, Lazuli a
démontré sa capacité à émouvoir un public international en chantant en
français, et en exprimant toutes les formes de poésies musicales. Cette
prestation a confirmé leur maitrise, l'originalité et l'audace de leurs compositions.
L'album
"Le Fantastique Envol de Dieter Böhm"
est intégralement interprété, avant d'être suivi d'une série de titres devenus
incontournables. La seule nouveauté, pour nous qui étions présents à leurs
concerts les plus récents, aura été "Égoïne" un titre du futur album
qui paraitra probablement d'ici la fin de l'année. J'observe déjà que le
contre-chant de léode évoque le son qui peut être émis à l'aide une scie égoïne,
le clavier est délaissé par Romain au profit de son cor d'harmonie. Quant aux
paroles, cette première écoute en concert ne m'a pas permis de capter les
subtilités auxquelles nous a habitué Dominique. Cette chanson constitue un
apéritif qui me semble intéressant mais qui nécessitera d'autres écoutes dans
son contexte. Notre gourmandise légitime d'admirateur aurait apprécié que le
futur album soit davantage dévoilé, mais bon … faudra être patient.
Fin
traditionnelle, le marimba est déplacé au centre de la scène afin de permettre
au groupe de s'exprimer avec leur espièglerie, leur brio et leur entrain
habituel, ne laissant apparaitre aucune lassitude de l'attrait du public pour
cette prestation. En hommage à la Légende qui va leur succéder sur scène, il
exécute une fantaisie autour du thème de "Dance on a Volcano" issu du répertoire de Genesis (période
Hackett).
Ils auront ainsi interprété dix-huit
titres, dont les neuf issus de
" Le Fantastique Envol de Dieter
Böhm", ainsi que trois
issus de "Tant Que L'Herbe Est
Grasse", deux issus de
"Nos Âmes Saoules", un issu de "4603 Battements", un
issu de "Saison 8", une fantaisie au marimba, et un inédit.
PROGRAMME
Le Fantastique Envol de Dieter Böhm
Sol (Le
Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Les
chansons sont des bouteilles à la mer (Le
Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Mers
lacrymales (Le Fantastique Envol de
Dieter Böhm, 2020)
Dieter
Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
Baume
(Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
Un
visage lunaire (Le Fantastique Envol de
Dieter Böhm, 2020)
L'envol
(Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
L'homme
volant (Le Fantastique Envol de Dieter
Böhm, 2020)
Dans
les mains de Dieter (Le Fantastique Envol
de Dieter Böhm, 2020)
Déraille (Tant
Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
Le
miroir aux alouettes (4603 Battements,
2011)
Les
sutures (Nos Âmes Saoules, 2016)
Égoïne (nouvelle chanson)
Les
courants ascendants (Tant Que L'Herbe Est
Grasse, 2014)
J’attends
un printemps (Saison 8, 2018).
Nos Ames saoules (Nos Ames saoules, 2016).
9
Mains pour un Marimba (final avec extrait de Genesis' "Dance on a Volcano").
De l'avis général, LAZULI a une
fois de plus fait chavirer l'amphithéâtre. En mélomanes respectueux,
l'auditoire a religieusement écouté les aventures de Dieter, avant de
s'enthousiasmer sur la partie plus connue de leur répertoire qui leur a déjà
valu tant de succès ici même !
Les cinq musiciens ne tardent pas à se présenter à leur échoppe pour se
mettre à la disposition de leurs admirateurs placés en une longue file
d'attente ! Ils y sont acclamés et sollicités comme d'habitude, comme
d'habitude ils demeurent toujours aussi souriants et disponibles. J'ai juste eu
le temps d'échanger brièvement un salut avec Domi, laissant aux festivaliers la
possibilité de les approcher à leur tour. Il m'a été rapporté que leur
promptitude à quitter l'arrière scène n'a pas été au gout de l'Organisation et
qu'ils ont été priés de dégager rapidement leur matériel ! Argh, quand la
rigueur germanique se heurte au romantisme français …
22h30 : STEVE
HACKETT. Officiellement guitariste de Genesis de fin 1970 à fin 1977, il avait
déjà exprimé des envies d'indépendance avec son premier album solo en 1975. Cet
opus lui avait notamment permis de faire valoir "Shadow of the
Hierophant"
un titre qui avait été refusé dans le cadre de Genesis, et pourtant devenu
tellement emblématique… A 72 ans, avec vingt-sept albums studio à son propre
actif, le Monsieur s'entoure toujours de musiciens de haut rang pour exécuter
ses œuvres mais aussi rendre hommage à son parcours au sein de Genesis.
Ce n'est que
la troisième fois que j'assiste à un de ses concerts depuis le 30 juin 2018. J'ai
donc relativement peu de recul pour évaluer ce concert. A mon sens, ce
concert-là est le meilleur des trois auquel j'ai assisté.
Outre la
reprise de "Seconds Out"
annoncée, je n'avais pas cherché à connaitre les musiciens prévus, ni les
autres titres au programme. C'est donc avec un plaisir immense que j'ai réalisé
la présence en début puis en fin de concert, d'Amanda Lehmann que je n'avais vu accompagner SH qu'en vidéo. Elle apporte
indéniablement un surcroit d'émotions, en particulier sur l'interprétation du
cultissime "Shadow of the Hierophant", que j'écoute pour la première fois
en intégralité sur scène ! J'ai ressenti un de ses moments de grâce dont on se
remet difficilement. Rien que pour cette séquence de haute voltige, je ne regrette
pas le déplacement !!
Et pourtant, il m'a bien fallu atterrir quelque peu avant de reprendre
un autre envol sur "Squonk". Est-ce le contexte, je l'ignore
mais cette interprétation de "Seconds Out" m'a paru bien
meilleure qu'à la salle Pleyel le 30 novembre 2021, qui était pourtant déjà de
grande qualité. Mais je veux bien admettre que mon esprit s'égare peut-être
dans les méandres d'une mémoire défaillante. On me rapporte qu'un concert de SH
est rarement mauvais.
Steve
Hackett parvient à maintenir autour de lui depuis un certain temps maintenant Roger
King (claviers, depuis 2001), et Rob
Townsend (saxophones, flutes,
percussion claviers et chœurs, depuis 2001) et Nad Sylvan (chant, depuis 2013). Jonas Reingold (basse, chœurs depuis 2018) a remplacé Nick Beggs, et Craig
Blundell (batterie, chœurs, depuis 2019) a remplacé Gary O'Toole.
Mon
admiration pour des musiciens s'accroit lorsqu'ils s'adonnent à des fantaisies,
des improvisations, des variations, à condition de ne pas trop dénaturer les
structures d'une chanson. Or, SH interprète les chansons de Genesis avec une combinaison
différente des instruments, soutenu avec virtuosité dans ce sens par Rob Townsend (flutes et saxophones) qui
densifie les sons, soit en accompagnant les guitares, soit en partant dans des
soli magnifiques. Il laisse aussi ses musiciens s'exprimer relativement
souvent, à l'instar d'une impro remarquable durant "Firth of Fifth" ou d'un monstrueux solo de Craig Blundell.
Le public
est en totale communion avec les chansons, il chante, respecte les nuances et
se tait pour écouter religieusement les subtilités attendues. Un pur régal
d'harmonie collective !
Amanda
Lehmann revient sur scène pour soutenir l'interprétation de "los Endos"
avant que l'ovation finale d'un public ivre de bonheur déchire la nuit rhénane.
Nous aurons
ainsi écouté seize titres (sans
compter le solo de batterie, et considérant que "Aisle…" fut
un titre à part entière), dont "Seconds Out" intégral, et un
titre de "Spectral Mornings", un de "Voyage of the Acolyte" et un de "Defector".
PROGRAMME
Every Day (Spectral Mornings, 1979) (avec Amanda Lehmann)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975) (avec Amanda Lehmann)
Seconds Out live
Squonk
The Carpet Crawlers (comprenant le premier couplet qui manquait sur,
"Seconds Out")
Afterglow
Firth of Fifth (intro au piano
piano ; le passage à la flute traversière est joué au saxophone soprano)
The
Cinema Show
Aisle
of Plenty.
RAPPEL :
Solo batterie
de Craig Blundell
Slogans
(Defector, 1980)
Los Endos (avec Amanda
Lehmann).
Ce concert aura été assurément le point culminant de ce festival hors
norme ! Abasourdi par tant d'émotion, l'auditoire se retire. Il est tard (0h45),
et demain il faudra se rendre disponible pour admirer une troisième et dernière
journée.
DIMANCHE 24 JUILLET
Ouverture des portes 11h45
L'ouverture des portes est la plus matinale des trois jours, nous
partons encore plus tôt que la veille, après notre petit déjeuner toujours
aussi copieux et convivial. Il faut dire que sept groupes sont prévus
aujourd'hui, soit un de plus que les jours précédents.
Eric et Christine nous quittent pour leurs obligations canines. |
L'affluence s'est relativement bien maintenue ce dimanche ; les
communautés allemandes norvégiennes, et italiennes étant particulièrement motivées
!
12h15 : INFRINGEMENT.
Quintet norvégien, originaire d'Oslo, de rock progressif, fondé en 2015 par
Stig Andre CLAISON (ancien
guitariste de WINDMILL), Kristoffer UTBY
(ancien batteur de WINDMILL) et Hans Andreas BRANDAL (chant). Ils sont entourés aujourd'hui de Bård Thorstensen (claviers), Emil Olsen (basse).
Le deuxième album "Alienism" est paru le 16 novembre 2019.
Ma huitième
découverte du festival constituait un de mes objectifs de principe. Le
guitariste et le batteur du groupe norvégien The Windmill étant à l'origine
d'Infrigement, j'étais curieux d'entendre ce qu'ils avaient à exprimer en
dehors de leur contexte habituel.
Je me suis
placé au premier rang mais à l'ombre de la couverture de scène, sur la droite
et donc proche des amplificateurs. Première fois que j'ai ainsi ressenti la
nécessité impérative de protéger mes oreilles. C'était ça, ou la cuisson
garantie en face de la scène, comme ma p'tite Fée et Fiona à leurs risques et
périls…
Le groupe a
choisi de surprendre le public en mettant en scène leur chanson introductive.
Le chanteur vêtu d'une blouse médicale arrive avec un carnet comme pour
examiner ses malades. J'apprécie leur démarche, mais cependant, les titres s'enchainent
sans parvenir à m'emporter comme je l'espérais. La musique est plutôt
originale, même si la narration elle me rappelle parfois Queensrÿche. Cependant,
je n'ai pas trouvé la Porte peut-être à cause de la voix du chanteur dont je
trouve le timbre et la tessiture limités, parfois même à la limite de la
justesse.
A l'inverse
de ma P'tite Fée qui a beaucoup aimé, je suis assez déçu, donc. Il me reste à
espérer que les deux lascars reviennent au sein de The Windmill, qu'ils ne
devraient pas quitter. Pas pour ça, en tous cas.
Le public
encore malheureusement très clairsemé à cette heure méridienne leur accorde des
applaudissements quand même mérités. Soutien particulièrement marqué depuis la
communauté norvégienne !
Six titres,
dont quatre issus de "Alienism"
et deux issus de "Transition".
PROGRAMME
Disorder (Alienism, 2019)
Triad (Alienism, 2019)
Therapy (Alienism, 2019)
Delirium (Alienism, 2019)
Midlife (Transition,
2017)
Infancy (Transition,
2017).
Quelque peu
désenchanté, je vais m'abreuver à la terrasse de la Loreley.
13h30 : VOYAGER IV. Que ces artistes m'excusent, ils ne seront pas ma neuvième découverte
du festival ; nous avons manqué la
prestation de ce groupe allemand car nous nous sommes attardés à discuter
autour d'une bonne bière.
Je n'en suis pas particulièrement fier, j'ai négligé mon devoir de rapporteur.
Mais cela aurait pu être encore pire ; engagé dans des discussions passionnées,
j'ai bien failli manquer le groupe suivant …
14h45 : WIRED
WAYS. Groupe allemand de rock progressif (symphonique) très récemment fondé
; leur premier opus n'est pas encore paru ! Il est composé Jean-Michael Brinksmeier (chant), Richard Schaeffer (chant, guitare), Dennis Rux (guitare), Jan Stolterfoht (guitare), Donovan Aston
(clavier), Sebastian Düwelt
(clavier), Axel Schäfer (basse), Rocco
Rossbach (percussion), Lucas Zacharias (batterie).
Leur premier album paraitra le 9
septembre 2022, mais, subjugué par leur prestation je l'ai déjà acheté en
prévente à leur échoppe. Je n'ai pas manqué de leur faire dédicacer bien sûr !
Je n'attendais rien de particulier de ces allemands en prenant place en
gradin. Absolument inconnus pour moi, les neuf musiciens de Wired Ways auront été
donc (signe du Destin ?) ma neuvième découverte du festival… et quelle
monumentale claque !
Dès les premières minutes je comprends que je vais grimper aux rideaux
! Comme je l'ai lu après coup dans l'annonce, il fallait s'attendre à
l'imprévisible ! Les influences viennent de toutes parts à l'esprit, c'est
juste un cocktail survitaminé psychédélique, de vibrations exotiques et
rock'n'roll ! Ce n'est aucunement les insulter que d'imaginer qu'ils ont été
bercé aux sonorités des Beatles, Gentle Giant, King Crimson, Santana et autres
légendes des années 60 et 70.
Je m'étonne de la cohésion de ces neuf musiciens sur ce qui est
probablement une de leurs premières scènes. Aucun des pupitres ne me semble
superflu, les sons se conjuguent avec une superbe harmonie. A une époque où
beaucoup abusent des bandes-son je tiens à saluer ici Wired Ways qui a fait le
choix d'assumer sur scène toutes ses partitions, quitte à se serrer un peu pour
accueillir deux claviers, un batteur, un percussionniste et plusieurs guitares.
J'adore les vocaux, les polyphonies. Bref, je suis conquis par ces farfelus
perdus dans l'espace-temps !
Leur enthousiasme est communicatif et le public accroche logiquement.
L'ovation du public debout est méritée. Assurément une des plus belles découvertes du festival.
Ils nous auront interprété neuf titres dont huit inscrits sur l'album.
PROGRAMME
When The Doors Are Closed
Peacock On The Highway
Perpetuum Mobile
Lazy Daisy
Hanoi Tramway
Ticket Tally Man
Another Sad Man
Planet 9.
Impossible de ne pas soutenir ces gros malades ! J'ai hâte de les
revoir, et pourquoi pas à Paris !? Mais faudra trouver une scène capable
d'accueillir cette troupe !
16h00 : BAROCK
PROJECT. Quintet italien originaire de Modena, de rock progressif (neoprog)
fondé en 2004, composé de Alex Mari (chant),
Marco Mazzuoccolo (guitare), Luca Zabbini (claviers, guitares, chœur), Francesco
Caliendo (basse), et Eric Ombelli (batterie).
Leur
sixième album "Seven Seas" est paru le 25 septembre 2019.
Dans la pure tradition du rock progressif italien privilégiant les
claviers et les harmonies vocales, leur musique interprétée par les musiciens
au talent indéniable, est plaisante et mélodiques. A noter que Luca Zabbini est
par ailleurs membre de PFM avec lesquels il jouera donc aussi ce soir.
Nonobstant ces impressions favorables, je n'ai pas été emporté comme
d'autres autour de moi par cette dixième découverte. J'ai le sentiment d'avoir
manqué quelque chose en constatant l'enthousiasme de nombreux auditeurs. Je
n'ai donc pas été touché par la grâce, mais je vais leur accorder le bénéfice
du doute pour une prochaine fois (c'est l'écoute a posteriori sur You Tube
en rédigeant qui me pousse à cette mansuétude).
PROGRAMME
Overture (Skyline, 2015)
Broken (Detachment, 2017)
Tired (Skyline,
2015)
Inside My Dreamer's Eyes (Coffee in Neukölln, 2012)
Fool's Epilogue (Coffee in Neukölln, 2012)
The Lives of Others (Coffee in Neukölln,
2012).
17h30 : COLOSSEUM. Groupe britannique de blues-rock,
fondé en 1968. Ils s'étaient séparés
en 1971 pour se reformer ponctuellement depuis …
Il est aujourd'hui composé de Clem
Clempson (guitares depuis fin 1969,
72 ans), Chris Farlowe (chant depuis
fin 1970, 81 ans), Mark Clarke (basse
fin 1970, 72 ans), Kim Nishikawara (saxophone
depuis 2020), Malcom Mortimore (batterie
depuis 2020, 69 ans) et Nick Steed (claviers
depuis 2021).
Leur
huitième album (depuis 1969, donc !) "Restoration"
est paru le 29 avril 2022.
Contrairement
aux amateurs les plus éclairés, le nom Colosseum pour moi se rapportait
essentiellement à COLOSSEUM II que j'avais découvert en remontant la carrière
de Gary Moore. J'avais bien perçu l'importance du précédent, mais l'acquisition
des trois opus du C II me satisfaisait pleinement. Je n'avais pas pris le temps
de remonter plus loin, s'agissant me semblait-il d'un concept jazz-blues-rock
pas très définissable …
NOTP m'offre
ainsi l'opportunité de rétablir une certaine réalité chronologique avec ce qui
représente ma onzième découverte de cette fin de semaine !
Lorsque nous
assistons à l'installation du groupe sur la scène, une légère inquiétude
s'empare des esprits les plus sceptiques. Chris Farlowe semblait s'accrocher
désespérément à son pied de micro, passant régulièrement sa serviette sur le
front et sur le cou, suant plus que la normale. Il semblait attendre que ses musiciens
trouvent leurs amplis et leurs câbles… Dans d'autres circonstances, on aurait
pu craindre un concert de bienfaisance pour le club des retraités du coin. Mais
c'était sans compter sur le talent de ces musiciens de légende… Et la Musique
fut !
Complétement
subjugué par ce style musical tout à fait inattendu dans ce festival, je me
réjouis totalement d'entendre et de voir ces apôtres du blues-rock des années
70 ! Enoooorme bonne surprise ! Encore une claque de plus grâce à cette
programmation décidément bien éclectique ! Pas un titre de répit, tout est
fabuleusement interprété ; même les morceaux les plus calmes sont bourrés de
sensibilité et de technicité hors du commun.
La voix de Chris
Farlowe, certes parfois un peu
tremblante mais parfaitement juste, colle admirablement au blues. Un régal de
le voir vivre ses chansons ! Mark Clarke
prend parfois le relais avec une voix tout aussi juste et un timbre puissant.
Les soli de Clem Clempson sont merveilleux
de sensibilité. Et que dire des magnifiques contre-chants des saxophones de Kim
Nishikawara ! Le clavier et le
batteur ne sont pas en reste et contribuent largement à cet esprit collectif. Tous
sont d'extraordinaires sources de bonheur auditif. "Valentyne Suite" fut à cet égard tout particulièrement
jubilatoire !
Toute l'arène
est débout pour acclamer ces héros légendaires. J'imagine que ces dinosaures
doivent se satisfaire de séduire ainsi un tel auditoire, plus de cinquante-deux
années après leurs débuts ! Kolossssaaaâââââle
surprise, énorme sensation !
Huit titres,
dont trois issus de "Restoration", un titre issu de "Bread &
Circuses", un titre issu de
"Valentyne Suite", un titre issu de "The Grass Is Greener", deux reprises (Jack Bruce, T‐Bone Walker).
PROGRAMME
No Pleasin' (Bread & Circuses, 1997)
Story of the Blues
(Restoration, 2022)
Need Somebody (Restoration, 2022)
First in Line (Restoration, 2022)
Valentyne Suite (Valentyne
Suite, 1969) (dédié
à la mémoire de l'ancienne membre Barbara Thompson; Mark au chant)
Stormy Monday Blues
(reprise de T‐Bone Walker)
Lost Angeles (The Grass Is Greener, 1970).
RAPPEL :
Ça va être très dur de passer à autre chose !
19h30 : PRWL.
RPWL (initiales des quatre membres fondateurs du groupe Risettion-Postl-Wallner-Lang) est un groupe de rock progressif allemand fondé à
Freising (Bavière), en 1997. Le
groupe se donnait alors pour vocation de reprendre du Pink Floyd. Après trois
ans, ils ont commencé à créer leur propre musique basée sur leurs influences de
l'époque.
Jürgen
"Yogi" LANG (chant,
claviers depuis 1997) et Karlheinz "Kalle" WALLNER (guitare depuis 1997), sont maintenant entourés de Markus JEHLE (claviers depuis 2008), Marc TURIAUX (batterie depuis 2009), et
Markus GRÜTZNER (basse depuis peu).
Aujourd'hui les festivaliers ont de la chance, le groupe a décidé d'étoffer les
voix avec deux choristes ; Caro von
Brünken et Carmen Tannich Wallner
(tiens, tiens …).
Leur septième opus "Tales from Outer
Space" est paru le 22 mars 2019.
Je viens de les
découvrir sur scène à l'occasion du Midsummer festival le 25 juin 2022, mais
leur prestation ne m'avait pas enthousiasmé outre mesure. Certes, j'avais bien
remarqué la technique et la sensibilité de Kalle à la guitare, mais le chanteur
m'avait semblé relativement limité.
Aujourd'hui le
groupe s'est accordé le soutien de deux choristes. L'interprétation des titres
s'en est trouvée magnifiée et m'a permis de trouver une Porte par laquelle je
me suis glissé avec volupté et délectation. Du sommet de l'amphithéâtre où
j'avais décidé de prendre un peu de recul, j'ai apprécié ces mélodies
langoureuses et chaloupées. Cette nouvelle impression m'a poussé à revenir à ma
place, bien plus proche de la scène, afin de communier plus ardemment avec mes
amis. Kalle demeure à mon sens le point fort du groupe et son chanteur le point
faible mais en tout état de cause ils ont trouvé le soutien qu'ils seraient
bien inspirés de faire perdurer.
Le public debout, majoritairement allemand, accorde une ovation
particulièrement fournie à leurs émérites compatriotes. Je suis content de
partager cette satisfaction.
Onze titres, dont quatre issus de "Tales from
Outer Space" (2019), un
issu de "Beyond Man and Time" (2012), un issu de " World
Through My Eyes " (2005), un issu de
"God Has Failed" (2000), et des reprises en hommage à Pink
Floyd, à Syd Barett et à Bob Dylan.
PROGRAMME
Hole in the Sky -Part 1 et 3- (God Has
Failed, 2000)
What I Really Need (Tales from Outer Space, 2019)
Opel (reprise
de Syd Barrett de 1988)
21h30 : PREMIATA
FORNERIA MARCONI. Groupe italien de rock progressif (symphonique),
originaire de Milan, fondé en 1970.
Franz Di Cioccio (chant,
batterie, depuis 1970, 76 ans), Patrick Djivas
(basse, depuis 1974, 75 ans), Alessandro Scaglione
(clavier, chœur, depuis 2012), Marco Sfogli
(guitare, chœur, depuis 2015), Luca Zabbini
(clavier, chant), Alessandro Bonetti
(violon, depuis 2003) et Eugenio Mori
(second batteur).
Alberto Bravin qui était chanteur depuis 2015 vient d'accepter cette
année d'intégrer Big Big Train.
Leur vingtième album "I Dreamed of Electric Sheep / Ho sognato
pecore elettriche" est paru le 22
octobre 2021.
Ce dernier volet de la XVième édition se termine avec encore
des légendes de notre style favori : Voilà encore un groupe que je n'espérais
plus voir un jour sur scène. NOTP m'offre l'occasion de faire ma douzième
découverte de cette fin de semaine. Pour ne rien cacher, j'étais un peu inquiet
d'écouter ce groupe dont il ne reste plus que le batteur/chanteur de
l'original.
Ce concert va pulvériser mes craintes dès les premières notes ! Chaque
musicien apporte son degré de talent en commun ou en soli, tout est nature à
réjouissances sonores ! Leur culture musicale ressort dans toutes leurs
interventions avec brio ; on ressent la musique classique, le jazz, le blues et
bien sûr le rock progressif qu'ils ont largement contribué à promouvoir dès
leur début !
Je pourrais détailler l'intérêt de chaque pupitre mais je soulignerais
tout particulièrement Franz Di Cioccio
qui parvient à partager son talent de batteur avec celui de chanteur. Un batteur
suppléant le remplace lorsqu'il souhaite se focaliser sur le seul micro, mais
même en battant, l'italien ne peut s'empêcher de chanter aussi ! Et comment ne
pas saluer Marco Sfogli le
guitariste virtuose à la sensibilité et la technicité formidable ! Luca Zabbini qui venait de démontrer ses
talents plus tôt dans l'après-midi avec Barock Project a renouvelé sa
performance ici ! Et Patrick Djivas excellent
bassiste, bref… Aucun pupitre de fut ingrat, chacun a pu s'exprimer. Des titres
comme "Transumanza jam" constituent à cet égard de belle
opportunité de démonstrations !
Le concert, comme le festival se clôt sur la mélodie entêtante de
" Impressioni di settembre" que je continuerai à chanter dans
ma mémoire tout le reste de la soirée !
Le public chavire de bonheur et applaudit à tout rompre ! Le bonheur
est d'autant plus fort que c'est la fin.
Ils nous auront interprété dix-sept
titres, dont quatre issus de "Ho
sognato pecore elettriche", trois
de "Photos Of Ghosts", trois
de "Storia Di Un Minuto", un
"Stereo Pop Special-123", un
issu de "Chocolate Kings", un "Per Un Amico", un issu de "Stati Di Immaginazione", et deux
reprises classiques (Prokofiev, Rossini).
PROGRAMME
Mondi paralleli (Ho sognato pecore elettriche, 2021)
Celebration (Photos Of
Ghosts, 1973)
Je peine à remonter une dernière fois les marches
de cet amphithéâtre. Les jambes sont lourdes et le cœur est gros, la mélancolie
s'empare de nous comme tous les ans. Alors que nous nous enfonçons une dernière
fois dans la nuit, les étoiles ne sont pas seulement dans le ciel, elles sont
aussi dans nos yeux encore émerveillés par tant de beautés. Demain la levée de
corps sera encore bien plus pénible que celle du premier jour !
LUNDI 25 JUILLET
De fait, notre microcosme
se retrouve une dernière fois au petit déjeuner. Joyeux d'avoir partagé autant
de bons souvenirs mais tristes de réaliser que nous allons nous quitter pour
retrouver nos univers respectifs. Revoir ses collègues, ses amis, sa famille, qui
ne peuvent pas comprendre notre Passion.
Dernières photos de groupe, dernières accolades ; les
départs s'égrainent. C'est fini. En attendant que cela recommence.
La plupart d'entre nous réservera dès son retour les
tickets anticipés à prix réduit pour la XVIième édition, qui
est d'ores et déjà fixée du 14 au 16
juillet 2023. Qu'importe la programmation pourvu qu'on retrouve l'ivresse !
Amen.
Prost ! |
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