samedi 3 juin 2023

LAZULI + ESTHESIS – Chez Paulette (PAGNEY-DERRIERE-BARINE (54) – mardi 9 mai 2023

LE CONTEXTE : Le manque (pour ne pas dire l'absence) de notoriété de LAZULI en France constitue une telle injustice qu'elle pousse ses admirateurs à se comporter en militants. Microcosme d'un microcosme musical, nous nous déplaçons sur des centaines de kilomètres, en fonction de leur calendrier, et du notre. Mais en dépit de toutes les bonnes volontés, notre entourage (familial, amical et professionnel) comme l'univers médiatique franchouillard, reste désespérément sourd à nos échos. Pourtant, jamais nous ne regrettons nos déplacements, tant chaque concert de ces Gardois assument leur fonction de Ménestrel ; nous distraire des turpitudes du quotidien.

En l'occurrence, à l'issue d'un mois de mai très chargé (…), nous tenions à maintenir un objectif déjà fixé depuis le 20 février dernier, même si l'éloignement du site demeure un écueil. Notre démarche du jour est motivée par un triple soutien ; soutien pour LAZULI bien sûr, mais aussi soutien pour ESTHESIS, ainsi soutien pour ARPEGIA dans son légendaire antre favori, Chez Paulette.

En préalable à la soirée, nos trois couples, (moi et ma p'tite Fée, Xavier et Véro, ainsi que Pascal et Valérie) avaient acquis chacun de leur côté les premiers tickets qui avaient été mis en vente (des numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 6 !). Arrivés plus tôt dans l'après-midi, nous nous réunissions ainsi pour la première fois depuis la Convention de Marillion.

Lorsque nous nous présentons finalement chez Paulette, nous retrouvons encore d'autres amis mais aussi des membres de Lazuli qui, fidèles à leur réputation, aiment discuter, rire, se souvenir avec son public.

LA SOIREE

Nous parvenons à nous placer juste devant la scène ; cette fois, ma p'tite fée et moi optons pour la proximité d'Arnaud, sur notre droite de la scène, donc.

ESTHESIS [20h45-21h50]

https://www.esthesismusic.com/  et https://esthesis.bandcamp.com/

Ce quatuor anglophone français de rock progressif (dark neoprog), a été fondé par le multi-instrumentiste français Aurélien Goude (chant, claviers, harmonica). Aurélien exploite ses nombreuses influences (rock britannique des années 70, musique de film, ambient, métal, pop…) pour exprimer des ambiances empreintes d'émotions et de mélancolie.

Un mini album "Raising Hands" est paru le 1er février 2019, suivi d'un premier album "The Awakening" paru le 14 novembre 2020. Un monoplage "Still Far To Go" est paru le 5 mars 2021, puis le deuxième album "Watching Worlds Collide" est paru le 19 aout 2022. C'est ce même jour que nous avions pu assister à son concert lors du Crescendo Festival.

Aujourd'hui, il se présente sur scène entouré de Marc Anguill (basse), Arnaud Nicolau (batterie), et Mathilde Collet (chœurs). Le guitariste habituel, Baptiste Desmares avait pris des engagements qui l'empêchent d'être ici présent (il sera en revanche bien présent pour le Night Of The Prog), c'est ainsi Vincent Blanot (BERLIN HEART) qui a été sollicité pour assurer son remplacement.


Aurélien sortait d'une laryngite qui aurait pu le pénaliser, mais conscient de l'enjeu de ce soir, Aurélien est parvenu à faire preuve d'une maitrise toute professionnelle, qui lui a permis de s'exprimer comme à son habitude.

Dès le début de la prestation, nous remarquons une évolution esthétique positive depuis aout dernier. Au Crescendo, ses membres nous étaient parus un peu tétanisés, cette fois on sent qu'un effort s'est porté sur l'expression corporelle et sur le charisme des musiciens.

L'acoustique de cette salle m'a toujours paru très bonne. Mais l'équilibrage des pupitres ne nous a pas semblé idéal, surtout pour la guitare dont nous peinions malheureusement à percevoir les accords. Un bon éclairage a permis à la fois de capter de belles photos et d'entretenir les ambiances adéquates.

La musique captive ; les corps se déhanchent les esprits s'évadent. L'alternance de rythmes balancés avec d'autres plus éthérés permet de percevoir les influences d'Aurélien tout en appréciant sa capacité à nous surprendre. Omniprésent, Aurélien nous berce à la fois des nappes de ses claviers, de ses chants plaintifs, et de son harmonica.

Indépendamment du talent de Baptiste, on ne peut que relever l'implication et l'efficacité de son remplaçant. Vincent Blanot nous a convaincu à la fois par ses accords, ses soli et sa prestance. J'étais astucieusement placé à proximité de Marc Anguill dont j'avais déjà repéré l'efficacité lors du Crescendo en aout dernier. Sa basse à six cordes est exploitée avec finesse et force à la fois, d'autant plus que son pupitre m'a semblé le mieux réglé de tous ! La frappe d'Arnaud Nicolau s'est montrée toujours aussi puissante et subtile, parfaitement adaptée à l'atmosphère visée par Aurélien. Mathilde lui fait écho avec sa conviction et s'ajoute avec grâce aux ambiances éthérées.

Bref, cette prestation montre qu'Aurélien sait se montrer à la hauteur de son ambition. Le public ovationne le groupe eu égard à l'engagement du groupe.

Légitimement, ESTHESIS nous a proposé d'accentuer son programme sur la promotion de "Watching Worlds Collide" (2022), l'opus le plus récent. Sur sept titres, cinq en sont issus ; deux autres sont extraits de The Awakening (2020).

PROGRAMME

Intro bande-son sur le thème Goldfinger
1.      Amber (Watching Worlds Collide, 2022)
2.      Place Your Bets (Watching Worlds Collide, 2022)
3.      High Tide (The Awakening, 2020)
4.      Wandering Cloud (Watching Worlds Collide, 2022)
5.      57th Street (Watching Worlds Collide, 2022)
6.      Through My Lens (Watching Worlds Collide, 2022)
7.      No Soul To Sell (The Awakening, 2020).

 

LAZULI [22h15-00h20]

https://lazuli-music.com/

BREVE BIOGRAPHIE : "Le milieu du Rock est peu propice à l’exportation de la langue de Molière, on le sait, mais Lazuli efface les frontières. En quelques années, le groupe est devenu l’ambassadeur de la France sur les plus grosses scènes internationales de Rock Progressif. Ses notes et ses mots sont devenus langage universel. Héritier des Peter Gabriel et autres Pink Floyd, le groupe Gardois se distingue par sa singularité, son instrumentation peu courante et l’invention d’un instrument unique: La Léode. Quelque part entre rock, chanson, électro et world, la musique atypique de LAZULI, onirique, exploratrice, nous mène hors des sentiers battus. LAZULI envisage ses chansons comme des toiles, mélange les couleurs, dépeint son monde ou le repeint. Quelque part entre Jacques Prévert et Tim Burton, les mots questionnent les maux du temps présent. La voix aérienne, funambulesque, tout en jeu de mots, nous chante l’homme sous toutes ses formes et ses “déformes”. Tour à tour on plane ou on est pris dans la tourmente, le temps se suspend ou s’accélère…"

Ces propos me semblent bien résumer l'essentiel. Je n'irai pas plus loin, d'autant moins que je me suis déjà longuement exprimé dans mes précédents récits sur tous les mérites que je leur reconnais.

Pour ma part, c'est toujours avec le même plaisir que j'assiste ce soir à un douzième concert (dont quatre cette année), proposé par Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti (léode, depuis 1998), entourés de Vincent Barnavol (batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).

L'opus "11" paru et acquis dès le 14 Janvier 2023, tout droit sorti des presses !


Allié à l'excellente acoustique de la salle, la sonorisation fut parfaite ; à la fois puissante et limpide pour capter les paroles et les subtilités instrumentales. Le dispositif d'éclairage m'a ravi autant pour la mise en valeur des atmosphères voulue, qu'en tant que chasseur d'images. Un écran a permis de diffuser les images créées avec beauté et astuces par Dominique. Il tombera en panne avant la fin, mais cela n'affectera pas l'impression de bonheur du public.

Le programme est identique à celui entendu à Verviers en début de mois, mais cela ne me gêne pas, et la majeure partie du public ici n'en a cure. On ne peut se lasser de ces titres enivrants, interprétés avec une telle fougue, une telle sincérité. Les cinq artistes multiinstrumentistes ne semblent pas se lasser de nous emporter dans leur univers.

Lorsque le marimba est déplacé par Vincent, nous sommes encore traversés par l'amertume d'une fin annoncée. Les neufs mains jouent leur air traditionnel, puis une évocation des Beatles. On aimerait que cela reprenne, mais la fin s'impose.

Parmi les dix-huit chansons, neuf fragments sont issus de "11", trois de "Le fantastique envol de Dieter Böhm", deux de "Saison 8", un de "4603 Battements", deux de "Tant que l’herbe est grasse" et bien sûr la traditionnelle prestation autour du marimba.

PROGRAMME

  1. Sillonner des océans de vinyle (Onze, 2023)
  2. Triste Carnaval (Onze, 2023)
  3. Qui d'autre que l'autre (Onze, 2023)
  4. Dieter Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
  5. Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
  6. L'homme volant (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
  7. Égoïne (Onze, 2023)
  8. Lagune grise (Onze, 2023)
  9. Le Pleureur sous la Pluie (Onze, 2023)
  10. Un linceul de brume (Saison 8, 2018)
  11. Mes semblables (Saison 8, 2018)
  12. Parlons du temps (Onze, 2023)
  13. La bétaillère (Onze, 2023)
  14. Le miroir aux alouettes (4603 Battements, 2011)
  15. Déraille (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
  16. Les courants ascendants (Tant que l’herbe est grasse, 2014)
  17. Les Mots Désuets (Onze, 2023)
  18. . Neuf Mains autour d'un Marimba (finissant par "Here Comes the Sun" des Beatles, 1969).

Quelques petites emplettes de soutien à l'échoppe, signature de l'affiche du concert ; celle-ci sera affichée dans notre salon, comme emblème d'une série de quatre concerts sur cette tournée.

En dépit de l'heure tardive, nous peinons tous à quitter nos interlocuteurs. Pour ma part, j'estime ne plus revoir LAZULI avant dix-huit mois. (…). Le temps pour eux peut-être de créer un nouvel album. Le temps pour nous de tenter inlassablement de les promouvoir à notre modeste et désespéré niveau…

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire