LE CONTEXTE : Le manque (pour ne pas dire l'absence) de notoriété
de LAZULI en France constitue une telle injustice qu'elle pousse ses
admirateurs à se comporter en militants. Microcosme d'un microcosme musical,
nous nous déplaçons sur des centaines de kilomètres, en fonction de leur
calendrier, et du notre. Mais en dépit de toutes les bonnes volontés, notre
entourage (familial, amical et professionnel) comme l'univers médiatique
franchouillard, reste désespérément sourd à nos échos. Pourtant, jamais nous ne
regrettons nos déplacements, tant chaque concert de ces Gardois assument leur
fonction de Ménestrel ; nous distraire des turpitudes du quotidien.
En
l'occurrence, à l'issue d'un mois de mai très chargé (…), nous tenions à
maintenir un objectif déjà fixé depuis le 20 février dernier, même si
l'éloignement du site demeure un écueil. Notre démarche du jour est motivée par
un triple soutien ; soutien pour LAZULI bien sûr, mais aussi soutien pour ESTHESIS,
ainsi soutien pour ARPEGIA dans son légendaire antre favori, Chez Paulette.
En
préalable à la soirée, nos trois couples, (moi
et ma p'tite Fée, Xavier et Véro, ainsi que Pascal et Valérie) avaient
acquis chacun de leur côté les premiers tickets qui avaient été mis en vente
(des numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 6 !). Arrivés plus tôt dans l'après-midi, nous
nous réunissions ainsi pour la première fois depuis la Convention de Marillion.
Lorsque
nous nous présentons finalement chez Paulette, nous retrouvons encore d'autres
amis mais aussi des membres de Lazuli qui, fidèles à leur réputation, aiment
discuter, rire, se souvenir avec son public.
LA SOIREE
Nous
parvenons à nous placer juste devant la scène ; cette fois, ma p'tite fée et
moi optons pour la proximité d'Arnaud, sur notre droite de la scène, donc.
ESTHESIS
[20h45-21h50]
https://www.esthesismusic.com/ et https://esthesis.bandcamp.com/
Ce quatuor anglophone français de rock progressif (dark neoprog), a été fondé
par le multi-instrumentiste français Aurélien Goude (chant, claviers, harmonica). Aurélien exploite ses
nombreuses influences (rock britannique
des années 70, musique de film, ambient, métal, pop…) pour exprimer des
ambiances empreintes d'émotions et de mélancolie.
Un mini album
"Raising Hands" est paru le
1er février 2019, suivi d'un premier album "The Awakening" paru le
14 novembre 2020. Un monoplage "Still Far To Go" est paru le 5 mars 2021, puis le
deuxième album "Watching Worlds
Collide" est paru le 19 aout 2022.
C'est ce même jour que nous avions pu assister à son concert lors du Crescendo
Festival.
Aujourd'hui, il
se présente sur scène entouré de Marc Anguill
(basse), Arnaud Nicolau (batterie), et
Mathilde Collet (chœurs). Le
guitariste habituel, Baptiste Desmares avait pris des engagements qui
l'empêchent d'être ici présent (il sera
en revanche bien présent pour le Night Of The Prog), c'est ainsi Vincent Blanot (BERLIN HEART) qui a été
sollicité pour assurer son remplacement.
Aurélien sortait d'une laryngite qui aurait pu le pénaliser, mais conscient de l'enjeu de ce soir, Aurélien est parvenu à faire preuve d'une maitrise toute professionnelle, qui lui a permis de s'exprimer comme à son habitude.
Dès
le début de la prestation, nous remarquons une évolution esthétique positive
depuis aout dernier. Au Crescendo, ses membres nous étaient parus un peu
tétanisés, cette fois on sent qu'un effort s'est porté sur l'expression corporelle
et sur le charisme des musiciens.
L'acoustique
de cette salle m'a toujours paru très bonne. Mais l'équilibrage des pupitres ne
nous a pas semblé idéal, surtout pour la guitare dont nous peinions malheureusement
à percevoir les accords. Un bon éclairage a permis à la fois de capter de
belles photos et d'entretenir les ambiances adéquates.
La
musique captive ; les corps se déhanchent les esprits s'évadent. L'alternance
de rythmes balancés avec d'autres plus éthérés permet de percevoir les
influences d'Aurélien tout en appréciant sa capacité à nous surprendre.
Omniprésent, Aurélien nous berce à la fois des nappes de ses claviers, de ses
chants plaintifs, et de son harmonica.
Indépendamment
du talent de Baptiste, on ne peut que relever l'implication et l'efficacité de
son remplaçant. Vincent Blanot nous a convaincu à la fois par ses accords, ses
soli et sa prestance. J'étais astucieusement placé à proximité de Marc Anguill
dont j'avais déjà repéré l'efficacité lors du Crescendo en aout dernier. Sa
basse à six cordes est exploitée avec finesse et force à la fois, d'autant plus
que son pupitre m'a semblé le mieux réglé de tous ! La frappe d'Arnaud Nicolau
s'est montrée toujours aussi puissante et subtile, parfaitement adaptée à
l'atmosphère visée par Aurélien. Mathilde lui fait écho avec sa conviction et s'ajoute
avec grâce aux ambiances éthérées.
Bref,
cette prestation montre qu'Aurélien sait se montrer à la hauteur de son
ambition. Le public ovationne le groupe eu égard à l'engagement du groupe.
Légitimement,
ESTHESIS nous a proposé d'accentuer son programme sur la promotion de "Watching Worlds Collide" (2022), l'opus le plus récent. Sur sept
titres, cinq en sont issus ; deux autres sont extraits de The Awakening (2020).
PROGRAMME
Intro bande-son sur le
thème Goldfinger
1.
Amber
(Watching Worlds Collide, 2022)
LAZULI [22h15-00h20]
BREVE BIOGRAPHIE : "Le milieu du Rock est peu propice à
l’exportation de la langue de Molière, on le sait, mais Lazuli efface les
frontières. En quelques années, le groupe est devenu l’ambassadeur de la France
sur les plus grosses scènes internationales de Rock Progressif. Ses notes et ses
mots sont devenus langage universel. Héritier des Peter Gabriel et autres Pink
Floyd, le groupe Gardois se distingue par sa singularité, son instrumentation
peu courante et l’invention d’un instrument unique: La Léode. Quelque part entre rock, chanson, électro et world, la
musique atypique de LAZULI, onirique, exploratrice, nous mène hors des sentiers
battus. LAZULI envisage ses chansons comme des toiles, mélange les couleurs,
dépeint son monde ou le repeint. Quelque part entre Jacques Prévert et Tim Burton,
les mots questionnent les maux du temps présent. La voix aérienne,
funambulesque, tout en jeu de mots, nous chante l’homme sous toutes ses formes
et ses “déformes”. Tour à tour on plane ou on est pris dans la tourmente, le
temps se suspend ou s’accélère…"
Ces
propos me semblent bien résumer l'essentiel. Je n'irai pas plus loin, d'autant
moins que je me suis déjà longuement exprimé dans mes précédents récits sur
tous les mérites que je leur reconnais.
Pour
ma part, c'est toujours avec le même plaisir que j'assiste ce soir à un douzième
concert (dont quatre cette année), proposé
par Dominique Leonetti (chant,
guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti
(léode, depuis 1998), entourés de Vincent Barnavol
(batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).
L'opus
"11" paru et acquis dès le 14 Janvier 2023, tout droit sorti des
presses !
Allié à l'excellente acoustique de la salle, la sonorisation fut parfaite ; à la fois puissante et limpide pour capter les paroles et les subtilités instrumentales. Le dispositif d'éclairage m'a ravi autant pour la mise en valeur des atmosphères voulue, qu'en tant que chasseur d'images. Un écran a permis de diffuser les images créées avec beauté et astuces par Dominique. Il tombera en panne avant la fin, mais cela n'affectera pas l'impression de bonheur du public.
Le
programme est identique à celui entendu à Verviers en début de mois, mais cela
ne me gêne pas, et la majeure partie du public ici n'en a cure. On ne peut se
lasser de ces titres enivrants, interprétés avec une telle fougue, une telle sincérité.
Les cinq artistes multiinstrumentistes ne semblent pas se lasser de nous
emporter dans leur univers.
Lorsque
le marimba est déplacé par Vincent, nous sommes encore traversés par l'amertume
d'une fin annoncée. Les neufs mains jouent leur air traditionnel, puis une
évocation des Beatles. On aimerait que cela reprenne, mais la fin s'impose.
Parmi les dix-huit chansons, neuf fragments sont issus de "11", trois de "Le fantastique envol de Dieter Böhm", deux de "Saison 8", un de "4603 Battements", deux de "Tant que l’herbe est grasse" et bien sûr la traditionnelle prestation autour du marimba.
PROGRAMME
- Sillonner
des océans de vinyle (Onze, 2023)
- Triste Carnaval (Onze, 2023)
- Qui
d'autre que l'autre (Onze, 2023)
- Dieter
Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter
Böhm, 2020)
- Les
chansons sont des bouteilles à la mer (Le
Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
- L'homme
volant (Le Fantastique Envol de
Dieter Böhm, 2020)
- Égoïne (Onze, 2023)
- Lagune
grise (Onze, 2023)
- Le
Pleureur sous la Pluie (Onze, 2023)
- Un
linceul de brume (Saison 8, 2018)
- Mes
semblables (Saison 8, 2018)
- Parlons
du temps (Onze, 2023)
- La
bétaillère (Onze, 2023)
- Le
miroir aux alouettes (4603
Battements, 2011)
- Déraille (Tant Que
L'Herbe Est Grasse, 2014)
- Les
courants ascendants (Tant que
l’herbe est grasse, 2014)
- Les
Mots Désuets (Onze, 2023)
- .
Neuf Mains autour d'un Marimba (finissant par "Here Comes the Sun" des Beatles, 1969).
Quelques
petites emplettes de soutien à l'échoppe, signature de l'affiche du concert ;
celle-ci sera affichée dans notre salon, comme emblème d'une série de quatre
concerts sur cette tournée.
En
dépit de l'heure tardive, nous peinons tous à quitter nos interlocuteurs. Pour
ma part, j'estime ne plus revoir LAZULI avant dix-huit mois. (…). Le temps pour
eux peut-être de créer un nouvel album. Le temps pour nous de tenter inlassablement
de les promouvoir à notre modeste et désespéré niveau…
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