jeudi 5 juillet 2018

IRON MAIDEN – POP BERCY - 05/07/2018



Déjà cinq années que IRON MAIDEN n'est plus revenu au POP de Bercy ! Il est vrai toutefois que depuis ils sont passés au Download Festival en 2016. Les revoilà donc pour deux soirées de suite (les 5 et 6 juillet) et ce, dix jours avec avoir rassemblé une foule immense au Hellfest de Clisson !! Compte tenu de mon calendrier déjà bien chargé (…), j'ai opté pour le premier soir.

19H30 : THE RAVEN AGE. Ce groupe heavy metal anglais s'est formé à Londres. Il est conduit par George Harris (guitares, depuis 2009), fils de Steve… Bon, ce n'est pas certes jamais facile d'être "fils de", en particulier dans le milieu artistique, alors on ne va pas l'accabler par des comparaisons inopportunes. Mais cette filiation explique tout de même sa présence ce soir en ouverture de soirée, à l'instar de celle de Rise To Remain en 2011…
Le groupe est par ailleurs composé de Matt Cox (basse, chœur, depuis 2012), Jai Patel (batterie, depuis 2013), Tony Maue (guitares, depuis 2017) et Matt James (chant, depuis 2018). Ils ont à leur actif un opus "Darkness Will Rise" paru en 2017, et un mini album "The Raven Age", paru en 2014.
The Raven Age nous aura produit une bonne prestation mais toutefois pas de nature à me laisser un souvenir impérissable… Je n'ai pas trouvé de motif d'enthousiasme particulier mais je veux bien admettre que mon impression fut fondée en rapport avec ma position inhabituelle au fond de cette arène. Ils ont bien chauffé la salle comme on dit …
PROGRAMME
Betrayal of the Mind
The Merciful One
Promised Land
The Death March
Salem's Fate
Surrogate
My Revenge
Angel in Disgrace.
A ce niveau, et indépendamment des qualités de ces invités au demeurant fort sympathiques, je ne peux pas m'empêcher de me rappeler que IRON MAIDEN nous avait habitué à des invités d'un autre calibre. Je me rappelle avec une vraie nostalgie de : BLACKFOOT en 1982, MSG en 1983, MOTLEY CRUE en 1984, ANTHRAX en 1990, HELLOWEEN en 1998, MEGADETH en 1999, SLAYER en 2000, ou encore AVENGED SEVENFOLD en 2008. Au risque de passer pour un vieux con, moi je l'assume et je le dis ; c'était mieux avant !

L’imminence de l'extinction des feux avant le concert de Maiden est, comme d'habitude, prévenue par le titre d'anthologie de U.F.O. “Doctor, Doctor" ; l'impatience du public est à son comble ! Dix jours après les avoir revus au Hellfest, mon envie est intacte ! Le Discours de Churchill dans le noir fait monter encore la pression… Un Spitfire surgit face à un auditoire en frénésie générale ! D'autant plus lorsque Bruce bondit sur la scène coiffé d'un casque d'aviateur d'époque et revêtu d'une veste adéquate !
21h : IRON MAIDEN. Après plus de trente-sept années de fidélité, je revois IRON MAIDEN pour leur vingt-deuxième concert, retrouvant ainsi Steve Harris (basse, chœur depuis 1975), Dave Murray (guitares, depuis 1976), et Adrian Smith (guitares, chœurs depuis 1980). Bruce Dickinson (chant depuis 1981), et Nicko McBrain (batterie, depuis 1982) qui ont rejoint le groupe dans les années 80 font désormais bien entendu pleinement partie de l'Histoire. Je vais peut-être saouler le lecteur de mes récits, mais je maintiens ma perplexité sur la présence de Janick Gers (guitares, depuis 1990). Voilà pour les présentations.


Les admirateurs de la Vierge de Fer sont encore gâtés pour cette tournée "Legacy of the Beast", car si la mise en scène est, comme d'habitude, très soignée, cette fois le surplomb de la scène par un Spitfire à 90% de sa taille réelle impressionne d'emblée l'auditoire. "Aces High" n'aura jamais été aussi bien illustré !!! Bien d'autres décors réussis alterneront avec notamment de nombreux effets pyrotechniques et, en fond de scène, des représentations empruntant souvent au style religieux, tels que des vitraux. Pour le reste, maintien des "classiques" ; Eddie intervient dans une simulation burlesque de combat au sabre contre Bruce, et la tête d'Eddie finit par émerger derrière les fût de Nicko. Bruce ayant affirmé que le spectacle aurait quelques ajouts par rapport à celui du Hellfest (auquel j'ai assisté, pour celui qui n'a pas tout suivi), je n'ai pas observé d'évolution notable… mais bon, peu importe car le tout apporte une réelle satisfaction.
Bien entendu et fort heureusement, l'intérêt du concert ne se limite pas aux effets spéciaux, même s'ils entretiennent l'impression d'un spectacle réussi. Du fond de l'ovale, en gradin où j'étais placé, la sonorisation m'a paru très bonne, après avoir été un peu brouillonne durant les toutes premières minutes ; mais ca c'est comme d'hab' …
Mes impressions ressenties le 24 juin dernier au sujet de la prestation de Bruce sont confortées. Il aura 60 ans le 7 aout ; sa prestance énergique est impressionnante, et sa voix semble encore s'améliorer (en dépit du cancer de sa langue, qu'il semble avoir surmonté). Je confesse l'avoir sous-estimé pendant les années 80 durant lesquels je nourrissais l'amertume du départ de son prédécesseur Paul Di'Anno. Mais avec le recul, je reconnais avoir été injuste ; l'attitude et la voix de Paul était parfait pour le style musical du groupe à l'époque mais Bruce a contribué à faire évoluer le concept voulu par Steve. Omnipotent, ces nombreuses compétences rendent parfois des services inattendus comme celui de pouvoir piloter leur avion de tournée ! Son caractère affirmé l'a certes amené à une infidélité au groupe (1993-1999), mais on lui pardonne au regard du regain de notoriété apporté par son retour. Pardonné d'autant plus facilement qu'il se montre encore ce soir francophile (bien qu'eurosceptique d'après ce que j'ai lu…) en tentant de parler quelques mots dans la langue de Molière lors de la présentation du titre "The Clansman" portant sur la Liberté.
Je conserve un peu le même scrupule à l'égard de Nicko McBrain (ex-batteur de Trust et de Pat Travers Band), qui a longtemps pâti de mon amertume du départ du précédent batteur Clive Burr. Il faut dire qu'à l'époque je n'aurais pas garantis la future la carrière du groupe ; le moindre changement d'effectif alimentait la crainte d'un arrêt définitif. Et pourtant, … là encore Steve avait vu juste car Nicko s'est avéré indispensable à la poursuite de l'aventure avec toutes ces tournées mondiales ! Il a eu 66 ans le 5 juin dernier ; sa bonne humeur, sa technique irréprochable et son énergie continuent à rythmer très efficacement les grand-messes comme celle d'aujourd'hui !
Les duos de guitares de Dave Murray et Adrian Smith, à la fois mélodiques et rageurs contribuent au son distinctif d'IRON MAIDEN et enivrent mes sens toujours de la même manière. La troisième guitare tenue par Janick Gers (véritable pantin désarticulé dont les gesticulations semblent vouloir démontrer la solidité de la sangle de sa guitare) me paraît toujours dispensable mais j'observe cependant qu'il assure désormais quelque soli réussis.
Et que dire de Steve Harris qui, a 62 ans, peut être fier de sa création. A ce jour, il parvenu à maintenir une cohésion satisfaisante. En bon père de famille, il a toujours su accepter (ou obtenir) le retour de ses enfants prodigues … Quant à son talent musical personnel, il suffit d'écouter son pupitre de basse pour jauger son degré de technicité et d'habileté ; ca tricote le manche avec virtuosité et constance, un vrai régal pour mélomane averti !
Le programme, à l'instar du spectacle, ne diffère pas de celui du Hellfest, mis à part l'inversion des titres en rappel… L'accent est mis sur l'album "Piece of Mind" avec quatre titres et sur "The Number of the Beast" avec trois titres ; ces opus sont effectivement honorables puisqu'ils ont assurément propulsé IRON MAIDEN au stade de groupe planétaire !
PROGRAMME
Aces High (Powerslave, 1984)
Where Eagles Dare (Piece of Mind, 1983)
2 Minutes to Midnight (Powerslave, 1984)
The Clansman (Virtual XI, 1998)
The Trooper (Piece of Mind, 1983)
Revelations (Piece of Mind, 1983)
For the Greater Good of God (A Matter of Life and Death, 2006)
The Wicker Man (Brave New World, 2000)
Sign of the Cross (The X Factor, 1995)
Flight of Icarus (Piece of Mind, 1983)
Fear of the Dark (Fear of the Dark, 1992)
The Number of the Beast (The Number of the Beast, 1982)
Iron Maiden (Iron Maiden, 1980)

Rappel:
Hallowed Be Thy Name (The Number of the Beast, 1982)
Run to the Hills (The Number of the Beast, 1982)
The Evil That Men Do (Seventh Son of a Seventh Son, 1988).


De façon aussi traditionnelle que l'introduction, la chanson “Always Look on the Bright Side of Life” met un terme à tout espoir de second rappel. Mais pas d'inquiétude, IRON MAIDEN n'est pas prêt d'arrêter, manifestement ils ont encore envie ; ça tombe bien, moi aussi !

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