mardi 12 novembre 2019

LEPROUS Le Cabaret Sauvage le 12 novembre 2019.

Alors que je rédige ce petit relevé d'impressions, au lendemain de cette soirée dantesque, je suis encore sous le choc émotionnel avec le sentiment d'avoir assisté à un concert tout simplement exceptionnel et inoubliable.
Lorsque ce concert a été annoncé officiellement en mai 2019, je disposais d'un double motif d'engagement.
1°) Revoir un concert de LEPROUS me semble a priori un objectif quasi inévitable compte tenu de leur discographie qui est pour moi une source ininterrompue de plaisirs auditifs, mais aussi compte tenu de la haute qualité de tous les concerts auxquels j'avais déjà assisté.
2°) Mais tout bijou mérite son écrin ; retourner au Cabaret Sauvage entretient une motivation supplémentaire pour mon déplacement. Je n'y avais pas remis les pieds depuis 2014 ; c'était à l'occasion du concert de Guillaume Perret et son Electric Epic. C'est un très joli petit auditorium, situé en bord du Canal de l'Ourcq, qui affiche une capacité de 1 200 personnes. Cet espace douillet me fait davantage penser à un petit cirque car il offre la particularité d'être conçu selon un format à 360°. Dans sa configuration concert, une piste centrale accueille la fosse. Elle est entourée d'un cercle compartimenté et feutré pour accueillir des spectateurs, et entrecoupé d'un segment pour la scène. Cette particularité permet à une partie du public d'assister au concert depuis les côtés de la scène. Je m'étonne et déplore que sa programmation particulièrement hétéroclite soit trop rarement à mon goût pour y venir plus souvent. Mais outre la bonne visibilité, c'est surtout l'excellente acoustique qui en fait un véritable auditorium.
PORT NOIR [19h30-20h]
Port Noir est un groupe suédois de rock alternatif qui a commencé en 2011. Leur premier album, "Puls", est sorti à l'automne 2013. Il est actuellement composé de Love Andersson (basse, chant), Andreas Hollstrand (boite à sons, guitare) et Andreas Wiberg (batterie).
Leur nouvel album, "The New Routine" est paru le 10 mai 2019.
La sonorisation fut correcte, audible et équilibrée laissant entendre notamment les sonorités électroniques crées par Andreas Hollstrand sur son bidouilleur de sons sur pied.
Logiquement réduit vu le statut d'invité, l'éclairage fut toutefois plutôt clair et sans fumée. Pas de fond de scène mais, afin de s'identifier ostensiblement, deux bloc monolithiques noirs installés de chaque côté de la batterie montrait respectivement les mots "Port" et "Noir". Voilà qui a le mérite d'être clair !
Habituellement, je suis enclin à aimer les trios, car ils ont tendance à exprimer avec une guitare, une basse et une batterie, un rock épuré de toute fioriture inutile. Sur le papier, un trio avec un bassiste chanteur, cela aurait pu m'évoquer Mötorhead, mais ici on est bien loin du rock'n'roll pur et dur, plus proche du rock électro. D'ailleurs, la guitare de Hollstrand est juste un accessoire, peu mise en valeur, le plus souvent en bandoulière dans le dos. Le chant est juste, mais sans tessiture ni relief particulier. Les rythmes sont chaloupés et souvent entraînant, mais peu de mélodie susceptible de m’entraîner vers la satisfaction.

Heureusement pour ces scandinaves, une part du public semble apprécier plus que moi et leur accorde une ovation sans doute méritée dans leur genre…
Durant une demi-heure, ils ont pu chanter six titres.
PROGRAMME :
Young Bloods (The New Routine)
Flawless (The New Routine)
Blow (The New Routine)
Champagne (The New Routine)
Old Fashioned (The New Routine)
13 (The New Routine).

THE OCEAN [20h10-20h45]
Ce quintet allemand est supposé proposer au fil de ses créations du post-metal ou/et du metal progressif (personnellement je cherche encore l'aspect progeux...) Le groupe trouve ses origines à Berlin en 2001 sous l'impulsion du guitariste Robin Staps. Mais THE OCEAN se stabilise à partir de 2009. C'est ainsi qu'actuellement, autour de Robin Staps (guitare, depuis 2001) nous découvrons le français Loïc Rossetti (chant-ou plutôt hurlement-, depuis 2009), Damian Murdoch (guitare, depuis 2013), Paul Seidel (batterie, depuis 2013), Chris Breuer (basse, depuis 2013, membre de tournée et apparition sur l'album "Pelagial"). Il semblerait que le titulaire du pupitre de basse depuis 2008, Louis Jucker ait mis son activité en suspens pour suivre ses études…
Leur septième album, "Phanerozoic I: Palaeozoic" est paru le 2 novembre 2018. Il semble que ce soit le premier volet d'un diptyque dont la deuxième partie serait prévue pour 2020. J'ai déjà eu l'occasion d'assister à un de leurs concerts car, lors de leur tournée "Precambrian", ils furent invités par Opeth pour ouvrir leur soirée à l'Elysée Montmartre, le 27 novembre 2008. Je n'en avais conservé qu'un souvenir bruyant et désagréable.
L'ingénieur du son a su tirer profit de l'excellente acoustique de cet espace en produisant un son un peu trop puissant mais équilibré et audible.
Pas de fond de scène dans cet espace restreint. Quant à l'éclairage, il est logiquement minimaliste vu le statut d'invité, et plutôt sombre favorisant les couleurs vertes enveloppées de vapeurs épaisses. Un Mandrilloptère aurait sans doute été nécessaire pour distinguer autre chose que des ombres sur la scène, mais je suppose que l'effet était recherché…


 
Leur musique très metal aurait pu me paraître attractive s'il n'y avait pas ces hurlements du vociféraptor de service. Du coup, globalement THE OCEAN me parait toujours aussi répulsif, onze années après. Quant à leurs textes anglais, notoirement antithéistes, ils ne me touchent guère.
Une bonne part du public leur a accordé son soutien. Ils ont recueillis une belle ovation finale. On est content pour eux. Moi, je suis soulagé de passer à autre chose…
Durant une grosse demi-heure, six titres ont été interprétés.
PROGRAMME :
Permian: The Great Dying (Phanerozoic I: Palaeozoic)
Mesopelagic: Into the Uncanny (Pelagial)
Silurian: Age of Sea Scorpions (Phanerozoic I: Palaeozoic)
Bathyalpelagic II: The Wish in Dreams (Pelagial)
Devonian: Nascent (Phanerozoic I: Palaeozoic)
Firmament (Heliocentric).

LEPROUS [21h45-23h10]
Ce groupe norvégiens a été fondé en 2001 par le chanteur et claviériste Einar Solberg et le guitariste Tor Oddmund Suhrke.
Après quelques tâtonnements et changements, Einar Solberg (chant, claviers, depuis 2001) et Tor Oddmund Suhrke (guitares, chœur, depuis 2001), ont finalement été rejoints par Baard Kolstad (batterie, depuis 2014), Simen Børven (basse, chœur, claviers occasionnel, depuis 2015) et Robin Ognedal (guitares, chœur, depuis 2017).
Cette tournée, débutée avec l'arrivée de l'automne, se cadre dans la promotion de leur sixième album "Pitfalls" paru le 25 Octobre 2019. Déjà avec l'opus "Melina" paru en 2017, on pressentait un virage vers un horizon moins agressif, plus éthéré. Les soli de guitares, leurs accords agressifs et les grognements ayant disparu. En effet, après la parution du dvd "Live at Rockefeller Music Hall"  (2016), il est probable qu'Einar aura voulu tourner une page. Au désarroi de certains admirateurs des débuts, ce "Pitfalls" confirme et accentue magnifiquement cette orientation. Ce splendide opus transpire l'état psychologique difficile et finalement salvateur que vient de traverser Einar. Il restait à vérifier la transposition de cette création sur les scènes de la tournée…
Avant de me rendre au concert de THERION ce 3 novembre 2010, à l'Elysée Montmartre, j'avais été prévenu d'une probable transmission d'un virus imparable durant la première partie de soirée. LEPROUS était à cette époque en tournée pour promouvoir "Tall Poppy Syndrome". A l'écoute de leur musique à la fois très énergique et mélodique, et de la voix incroyable d'Einar, la contagion fut en effet inévitable. Je ne pouvais que subir l'évolution de la fièvre en attendant fébrilement les parutions successives d'opus-remèdes pour calmer les accès. A l'occasion des tournées que s'en suivirent, j'ai eu ainsi la chance d'assister aux concerts du 20 octobre 2012 au Divan du Monde (tournée Bilateral), du 11 juillet 2015 au Poble Espagnol/BeProg My Friend (tournée The Congregation), du 05 octobre 2015 au Divan du Monde (tournée The Congregation), du 01 juillet 2017 au Poble Espagnol/BeProg My Friend (tournée Malina), et enfin du 15 septembre 2019 au Raismefest (tournée Pitfalls). Ce soir c'est donc la septième fois que j'ai le plaisir d'assister à un de leurs concerts.
Au fil des années, leur metal-progressif aux mélodies irrésistibles emportées par une puissance colossale s'est mué en rock de plus en plus éthéré, mélancolique mais paradoxalement toujours aussi puissant, atypique et toujours surprenant.
Je sais à quoi m'attendre musicalement ce soir, puisqu'il y a deux mois, je faisais partie des metallos du Raismesfest qui avaient la lourde tâche de soutenir ces valeureux vikings, parmi un public majoritairement sceptique. Mais j'ai hâte de communier avec le public de LEPROUS a priori plus réceptif. Je m'incruste dans les premiers rangs, histoire de capter l'émotion au plus près.
S'agissant de la sonorisation, il est rare de bénéficier d'un tel faisceau d'opportunités : le plus souvent soit l'acoustique de la salle est mauvaise, soit l'ingénieur du son est plus ou moins incompétent, ou/et désinvolte. Cette fois, tout est parfait, et ce du début à la fin du concert ! Il ne me fut même pas nécessaire de garder mes protections auditives, ce qui a encore accru la finesse de ma perception de tous les sons. Dès les premières notes la pureté sonore a permis aux auditeurs de percevoir toute la sensibilité, tout le talent exprimé par les artistes, et Dieu sait qu'ils en ont !
Alors que l'éclairage m'avait semblé sombre et lugubre au Raismesfest, cette fois il m'a paru plus lumineux offrant davantage de visibilité aux auditeurs et aux chasseurs d'images. Les couleurs rouges et bleues sont toujours favorites, mais les projecteurs blancs me paraissent plus présents qu'auparavant, c'est en tous cas mon ressenti de photographe amateurs. En fond de scène, malgré l'exiguïté du lieu on distingue l'image de la couverture du dernier album.
La scène est étroite, et pourtant non seulement LEPROUS est parvenu à caser un espace pour chacun des cinq membres du groupe (pourtant très expansifs et agités !), et un espace pour un clavier occasionnel en plus du clavier central, mais de surcroît ils accueillent à leurs côtés Raphael Weinroth-Brown, un violoncelliste canadien déjà connu pour avoir collaboré avec Steven Wilson et Mikael Åkerfeldt. Ce virtuose se révèle aussi expressif sur scène que pouvaient le laisser imaginer ses vidéos.
Dans ce contexte, cette soirée ne pouvait être que grandiose. Einar, d'une main de maître est parvenu à adapter parfaitement ses chansons à la fois somptueuses et complexes pour la scène et à les faire apprécier de son public. Voilà un artiste qui prend des risques et les assume. Cela passe ou cela casse, mais en l'occurrence, LEPROUS parvient à obliger son auditoire à adapter son logiciel d'écoute pour le suivre dans des aventures qui débordent largement du metal et même du rock progressif. Il nous emmène aux confins d'une pop expérimentale.
Les conditions idéales d'écoute, et ma proximité avec les artistes m'ont permis de déceler moult subtilités que je n'avais pas encore eu le temps de capter sur l'album. Je souligne bien évidement la performance vocale de Einar qui, sur des titres comme "Below", ou "Alleviate" entre autres, montre le même timbre à la fois délicat et puissant, la même tessiture étourdissante qu'en studio. Il chante avec une telle facilité apparente que rien sur son visage ne montre d'autre marque que celle de sa conviction. Je souligne aussi en particulier la présence quasi permanente du violoncelliste, dont les accords en contre-chant subliment densément les mélodies. Je souligne encore l'abnégation des guitaristes (tous pupitres) qui font un travail remarquable techniquement sans pour autant démontrer de soli saillant. Ils contribuent ainsi à l'expression d'une musique fouillée mais pas fouillis, chacun à sa place mais tous ensemble. Je souligne de surcroît les talents de multi-instrumentistes qui alternent leur pupitre avec un clavier ou avec un micro pour les chœurs. D'ailleurs j'en profite pour ajouter une autre qualité à cette prestation, à part quelques rares séquences négligeables, tout était interprété par les musiciens : pas de bandes-son ! Les deux claviers et le violoncelle ont remplis à merveille les fonctions de jonctions harmoniques et d'ambiance. Que du bonheur je vous dis !
Le public ne pouvait que chavirer de bonheur. L'auditoire était certes conquis d'avance mais beaucoup comme moi ont eu le sentiment ce soir d'avoir assisté à un concert d'une rare perfection.
Durant près de deux heures et demie, nous aurons eu droit à quatorze titres, dont sept (des dix) titres extraits de Pitfalls. Je me permets de déplorer l'absence de "Golden Prayers", très beau titre paru en monoplage (mot québécois que je préfère à "single") le 1er juin 2018, et qui avait pourtant été chanté au Raismesfest … Mais par ailleurs l'ensemble du programme fut un pur régal ; de surcroit il m'a permis de redécouvrir  "Distant Bells" qui figure désormais dans mes favoris !
PROGRAMME :
Below (Pitfalls, 2019)
I Lose Hope (Pitfalls, 2019)
Illuminate (Malina, 2017)
Foe (Coal, 2013)
From the Flame (Malina, 2017)
Observe the Train (Pitfalls, 2019)
Alleviate (Pitfalls, 2019)
At the Bottom (Pitfalls, 2019)
The Cloak (Coal, 2013)
The Price (The Congregation, 2015)
Third Law (The Congregation, 2015)
Salt (Coal, 2013)
Distant Bells (Pitfalls, 2019).
RAPPEL
The Sky Is Red. (Pitfalls, 2019).

lundi 11 novembre 2019

OPETH – Olympia (Paris 9) – 11/11/2019.

 
L'Olympia affichait complet, mais Garmonbozia a annoncé sur son site, en dernières minutes, lutter contre la vente frauduleuse de ticket en mettant quelques tickets en vente. Je trouve cette démarche astucieuse, digne d'être maintenue pour tous les concerts. Quitte à risquer de ne pas remplir une salle, ce qui était loin d'être le cas ce soir, car l'Olympia est plein comme un œuf !
L'audace paie ! Steven Wilson continue à attirer toujours plus d'admirateurs en déstabilisant sa base, Einar Solberg idem, et Mikael Åkerfeldt idem. Je suis sans doute très bien placé pour discuter de la nécessité de maintenir une saine curiosité musicale, car à la base la musique "death mélodique" d'Opeth ne me paraissait pas accessible à cause du chant guttural de Mikael. Si Monsieur Wilson ne m'avait pas montré le chemin de la sagesse, alors je n'aurais jamais compris toutes les subtilités qu'Opeth offre à ses auditeurs. En effet, Steven Wilson, que j'admirais en tant que concepteur de fines dentelles musicales, a été le producteur, ingénieur du son et responsable du mixage du magnifique album "Damnation" paru le 22 avril 2003. Le travail de SW avec Opeth m'a contraint à outrepasser mes principes ; petit à petit j'ai été séduit par ces alternances surprenantes de délicatesse et de violence, même si je persiste à préférer les voix claires aux grognements. Alors que je commençais à m'habituer bon gré mal gré à ceux-ci, Mikael décida de les abandonner ! Le virus Opeth pu alors se propager sans anticorps, toute résistance était vaine. Les vannes de la débauche ouvertes, il me fallut acheter la discographie antérieure et m'engager à surveiller les passages du groupe en France.
C'est ainsi que j'assiste ce soir pour la dixième fois à un de leurs concerts. J'eus en effet la chance d'assister aux concerts du 27 novembre 2008 à l'Elysée Montmartre (tournée Watershed), du 4 octobre 2009 au Zénith (tournée ProgNation Watershed), du 3 avril 2010 au Bataclan (tournée BlackWaterPark réédité), du 16 novembre 2011 au Bataclan (tournée Heritage), du 5 novembre 2014 au Bataclan (tournée Pale Communion), du 17 octobre 2015 au Trianon (tournée 25ème anniversaire), du 2 juillet 2016 au BeProg Festival, du 21 novembre 2016 au Trianon (tournée Sorceress), et du 15 juin 2018 au Download Festival.
VINTAGE CARAVAN [20h00-20h40].
Ce trio fut Cofondé en Islande par Óskar Logi Ágústsson (chant, guitare, depuis 2006). Partie d'une histoire de gamins passionnés, les choses sérieuses débutent plutôt vers 2009. Óskar est maintenant entouré par Alexander Örn Númason (basse, chœur depuis 2012) et Stefán Ari Stefánsson (drums, percussion, depuis 2015).
VINTAGE CARAVAN profite de l'invitation d'Opeth sur cette tournée européenne, pour promouvoir "Gateways" leur album paru le 12 octobre 2018. J'aurais pu/dû les découvrir lors de leur tournée "Arrival" en 2015, car le Raismesfest les a accueillis en septembre de cette année-là. Hélas c'est une des éditions que j'avais dû manquer. Les échos favorables que j'en avais recueillis ne pouvaient que m'inciter à m'impatienter de les voir.
La sonorisation est puissante mais audible, j'estime préférable de conserver ses protections auditives.
L'éclairage est basique, correspondant au minimum syndical pour des invités. Mais suffisant, et je dirais même paradoxalement plus lumineux que celui d'Opeth !
Leur performance particulièrement énergique est sidérante. Contrairement à ce que pourrait laisser penser leur nom, leur musique, moins vintage que hard rock psychédélique, allie certaines sonorités classiques des années 60 et 70 mais avec une puissance et une folie qui leur attribue un cachet personnel et très convaincant. Óskar ne se contente pas de s'agiter et d'exciter son auditoire, c'est surtout un très bon guitariste dont les soli trahissent une maîtrise indéniable de ses cordes. Beaucoup de virtuosité accentuée par la rapidité mais aussi beaucoup de finesse aux moments opportuns. Ses deux acolytes assurent une rythmique d'enfer, avec la même énergie.
Face à tant de fougue, le public ne pouvait qu'acclamer ces trois jeunes vikings.
Durant une quarantaine de minutes, ils interpréteront des titres que je ne peux reconnaître puisque je ne maîtrise pas leur répertoire. Toutefois j'ai reconnu un titre extrait de "Gateways" (2018).

PROGRAMME 
(à compléter et sous réserve, car ne connaissant pas assez leur répertoire)
Reflections (Gateways, 2018)
Crazy Horses (Arrival, 2015)
Set Your Sights (Gateways, 2018)
Innerverse (Arrival, 2015)
Babylon (Arrival, 2015)
Expand Your Mind (Voyage, 2018)
On the Run (Gateways, 2018).
Midnight Meditation (Voyage, 2018).

OPETH [21h00-22h45]  
Fondé en Suède par Mikael Åkerfeldt (guitare, depuis 1990, puis chant, depuis 1992), OPETH a connu de nombreux changements de musiciens. Une relative stabilité s'est établie depuis une dizaine d'année. Il est entouré désormais de Martín Méndez (guitare basse, depuis 1997), Martin "Axe" Axenrot (batterie, percussion, depuis 2006), Fredrik Åkesson (guitare, chœurs, depuis 2007) et Joakim Svalberg (clavier, synthétiseur, chœurs, percussions, depuis 2011).
Cette tournée a vocation à promouvoir "In Cauda Venenum" leur treizième album paru le 27 Septembre 2019. A mon humble avis, l'un des meilleurs opus parus en cette année 2019. Bourré de raffinements harmoniques, de ruptures mélodiques, de puissance maîtrisée, cet album renferme tout ce que j'aime dans Opeth. Mikael semble avoir abandonné définitivement l'enregistrement de ces alternances de voix gutturales et de voix claires qui étaient pourtant l'un des signes distinctifs à ses débuts. Cependant, les compositions continuent de faire dresser les poils de mes avant-bras avec d'autant plus de ferveur que ces titres sont transcendés sur scène.
La musique d'Opeth est une dentelle particulièrement subtile et complexe, elle exige une salle avec une bonne acoustique. Elle exige également un ingénieur du son compétent pour obtenir une sonorisation qui respecte parfaitement les équilibres instrumentaux. Je ne voulais plus jamais subir à nouveau une bouillie sonore aussi indigne que celle du concert du 5 novembre 2014, alors que j'étais pourtant bien placé en mezzanine. Il m'était permis d'espérer un bon confort d'écoute ce soir car tous les autres concerts auxquels j'ai assisté furent excellents, y compris lors du mini-festival Progressive-Nation en 2009.
Malheureusement, durant une bonne moitié du concert la sonorisation était déséquilibrée, laissant encore les fréquences basses excessivement imposantes. Fort heureusement, cette très désagréable sensation fut estompée ensuite. C'est franchement dommage et d'autant plus incompréhensible lorsque l'on sait la minutie de Mikael qui réaccorde fréquemment sa guitare, tout comme Frederik. La faute à l'ingénieur Duçon, probablement. Si je peux me permettre cette petite suggestion à Mikael ; si c'est le même incapable qu'en 2014, il conviendrait de lui suggérer d'exercer ses talents ailleurs, dans une technoparade par exemple...

Un vaste écran en fond de scène diffusait soit des images de natures mortes, soit des jeux de faisceaux lumineux et parfois l'image en direct de Mikael. Délibérément très sombre, au désespoir des photographes amateurs, la lumière principalement axée sur le rouge et le bleu a entretenu une atmosphère intime et inquiétante. L'introduction du concert fut à cet égard particulièrement réussie ; durant une longue séquence, dans le noir absolu, accompagnées de la bande-son de "Svekets Prins", des étoiles blanches montent du sol comme pour inviter l'auditeur à élever son esprit avec elles. Puis les musiciens prennent leur place avant de faire exploser les sensations… juste sublime !
Les pupitres de Joakim Svalberg, du Martín Méndez et Martin Axe sont surélevés ; ce dernier étant au-dessus de tous. Fredrik Åkesson est à hauteur de Mikael sur sa droite. Cette disposition permit une relative mobilité des deux guitaristes ; je dis "relative" car les deux ont rarement interverti leur place. Sur la fin le bassiste est descendu terminer le concert parmi ses deux compères.
Mikael demeure adepte de la dérision et de l'humour "so-british" ; son chapeau mormon est revenu plusieurs fois dans les échanges. A la fois concentré sur l'ajustement du son de sa guitare et impliqué dans la conversation qu'il anime volontiers avec la part anglophone de son public. Évidemment, je me sens parfois à l'écart des subtilités de langages, mais l'essentiel est que la bonne humeur générale soit entretenue. Ces discussions de salon ne s'étendent pas à l'excès, laissant aux autres musiciens le plaisir de s'exprimer à leur manière. Fredrik nous produit ainsi de nombreux soli d'une virtuosité enivrante, notamment sur le final de "Hope Leaves". S'il n'avait pas été surexposé à la sono, j'aurais pu sans doute souligner le talent de Martín Méndez qui a cependant été invité par Mikael à s'exprimer seul, durant un p'tit solo funky impressionnant, juste avant "Deliverance".
Je retrouve dans le cours de programme ces astucieuses alternances d'atmosphères durant lesquelles se succèdent finesse, puissance, fluidité, mélancolie.
Parallèlement à la sonorisation, l'enthousiasme a logiquement été croissant aboutissant à un bouquet final d'une beauté étourdissante.
Durant une heure quarante-cinq, nous nous régalerons de onze titres dont seulement trois extraits de "In Cauda Venenum".
PROGRAMME
Svekets Prins (In Cauda Venenum, 2019)
The Leper Affinity (Blackwater Park, 2001)
Hjärtat Vet Vad Handen Gör (In Cauda Venenum, 2019)
Reverie/Harlequin Forest (Ghost Reveries, 2005)
Nepenthe (Heritage, 2011)
Moon Above, Sun Below (Pale Communion, 2014)
Hope Leaves (Damnation, 2003)
The Lotus Eater (Watershed, 2008)
Allting Tar Slut (In Cauda Venenum, 2019)
RAPPEL :
Sorceress (Sorceress, 2016)
Deliverance (Deliverance, 2002).




samedi 9 novembre 2019

RIVAL SONS – Olympia (Paris 9) – 09/11/2019

Certains "défenseurs du Temple" entretiennent une polémique, prétendant dénoncer RIVAL SONS, et d'autres tels que DEWOLFF, qui n'auraient rien inventé, et qui ne feraient "que" du recyclage, blâablabla… Ce faisant, ils omettent que d'une part tous les artistes au travers de l'Histoire ont fondé leurs créations sur leur propre expérience culturelle et donc avec une inspiration plus ou moins influencée par celle-ci. Ils omettent aussi que le peuple a certes besoin d'honorer les légendes mais a aussi besoin d'entendre les troubadours et autres trouvères bien vivants, eux. Je laisse tous ces pisse-vinaigre à leur nostalgie poussiéreuse. Fort d'une expérience acquise durant plus de quarante années ponctuées de concerts, je suis ravi de voir le flambeau du Rock être aussi vigoureusement repris. Car il le vaut bien. Et nos oreilles aussi. Ainsi soit-il.
RIVAL SONS m'a séduit lors du Download festival le 12 juin 2016, alors qu'une pluie incessante aurait pu/dû nous faire fuir. Leur concert dantesque à l'Elysée Montmartre le 6 février 2017 ne pouvait que me confirmer leur talent. Leur musique, leur attitude tout concourt à succomber à leurs incantations émise dans une transe électrique irrésistible.
Malgré un calendrier musical déjà chargé en cet automne, nous sommes donc impatients de retrouver ces sensations.
Nous nous plaçons dans les premiers rangs de la fosse, excentrés sur la droite (face aux pupitres guitare et clavier). En dépit de la proximité de personnages un peu trop éméchés dans notre entourage (…), nous jouirons d'un bon point de vue et d'écoute durant toute la soirée.
MNNQNS (prononcez “mannequins”, avec l’accent gallois si possible, nous dit-on. Ce sigle antivoyelle me rappelle celui du groupe belge BRNS qu'il faut prononcer "brains") [20h00-20h30]. Ce quatuor désigné pour débuter la soirée, m'est totalement inconnu. A priori, c'est déjà mieux que la première partie proposée en février 2017 (voir mon récit). N'ayant pas consulté l'affiche officielle, j'en ai même ignoré le nom jusqu'au lendemain (ils se sont peut-être présentés mais je n'ai pas compris grand-chose à ce qu'a bien voulu exprimer notre normand de passage) ! Renseignement pris, Adrian, rouennais, a commencé MNNQNS tout seul, en 2013 lors d’un échange universitaire à Cardiff, au Pays de Galles. Douze membres en trois ans se sont succédés dans le groupe. Adrian (chant, guitare) est aujourd'hui entouré de Grégoire (batterie), de Félix (basse) et de Marc (guitare). En dépit de mes recherches, on n'en saura pas plus sur leur identité.
Ils ont livré un mini-album en 2016 intitulé "Capital", puis un autre le 13 avril 2018, intitulé "Advertisement". Un premier album "Body Negative" est paru le 30 août 2019. Leurs prestations aux festivals Printemps de Bourges, Terra Incognita, puis Rock en Seine en 2019, viennent apparemment de marquer certains esprits. Début octobre la Maroquinerie les accueillait en tête d'affiche. D'une influence délibérément britannique, les textes sont en anglais. Leur démarche de révoltés transparaît dans leur musique et sur scène.
Un éclairage vif et blafard est à l'image d'une scène dépouillée de tout décor, pour une musique qui l'est tout autant. La sonorisation est délibérément puissante et sans concession, conforme au style revendiqué par le groupe ; on n'est pas dans la subtilité.


Ce soir, ils ont délivré un bon rock solide, énervé, efficace. Les musiciens sont impliqués, honnêtes et motivés, mais pour ma part, en dépit de leur conviction ce n'est pas (ou plus ?) ce qui me touche maintenant. MNNQNS aura eu le mérite de faire chauffer les muscles de mon cou en parvenant à me faire marquer un rythme complice et bienveillant.
Le public leur accorde une ovation respectueuse et méritée.

RIVAL SONS [21h00-22h45] La formation qui m'a tant séduite en 2016 et 2017 demeure identique. Fondé en 2009 par Jay Buchanan (chant), Scott Holiday (guitare, chœur) et Mike Miley (batterie), ce groupe californien a accueilli Dave Beste (basse, chœur) depuis 2013. Pour la scène, le très barbu Todd Ögren-Brooks semble être régulièrement recruté depuis 2014 pour tenir les claviers (mais aussi assurer les chœurs et quelques percussions).
Leur sixième album, "Feral Roots" est paru le 25 janvier 2019.
La scène est de plain-pied, est n'est encombrée d'aucun décor ; les musiciens disposent de beaucoup d'espace. L'éclairage s'avère très lumineux, alternant toutes les teintes, un vrai plaisir pour les yeux mais aussi pour les objectifs des chasseurs d'images. Le fond de scène est fixe, il reprend la couverture très colorée de "Feral Roots". La sonorisation est puissante mais audible. Aucun pupitre ne s'impose sur les autres, et les protections auditives sont juste une précaution.
Avec "End of Forever" en introduction je perçois vite les mêmes sensations qu'en 2017 ; leur prestation a tendance à me faire oublier les dimensions de la salle. Il me plait de m'imaginer dans un club en écoutant ce hardrock chaleureusement bluesy et survolté. Musicalement, ils entretiennent une maîtrise remarquable des sonorités distinctives de leur style de prédilection, telles que ces guitares plaintives répondant à un chant écorché conforme au style. Les mélodies sont appuyées par des chœurs auxquels participent tous les autres musiciens.
Scott Holiday dispose toujours d'un impressionnant râtelier, particulièrement fournis en guitares adaptées à ses besoins, pour nous offrir ses soli d'une sensibilité réjouissante. Mike Miley, à qui le groupe a accordé quelques instants d'un solo efficace (mais dispensable à mon humble avis), assure par ailleurs son rôle de métronome avec un juste équilibre de brutalité assumée et de finesse. Dave Beste, dont le son de la basse m'a souvent évoqué celui de Lemmy, est relativement discret et pourtant plusieurs accords vigoureux m'ont impressionné. Todd Ögren-Brooks ne semble pas complexé par son statut d'occupant de strapontin car sa participation est notable autant par les accords de clavier que par ses interventions vocales ou par ses interventions aux percussions.
Mais par la force des choses, le regard et l'attention du public se porte particulièrement sur le très charismatique Jay Buchanan, dont la voix est émouvante, captivante ; elle continue de me rappeler celle de Joe Cocker et celle de Rusty Day (Cactus), voire celle de Robert Plant (Led Zeppelin, parfois). Le chanteur vit ses chansons avec une émotion qui ne peut qu’accroître l'attention du public à son égard. En observant ses grimaces qui lézardent parfois son visage, il est permis de se demander combien d'années il pourra tenir à ce rythme quotidien (ou quasi).
Bien que toujours aussi peu souriants, ils n'ont rien perdu de leur classe. Scott Holiday, toujours aussi dandy avec un costume et une moustache finement taillés ; Todd Ögren-Brooks avec sa très longue et dense barbe. Jay Buchanan, qui était arrivé chaussé de chaussures vernies et couvert d'un chapeau de paysan américain, se mettra très vite plus à son aise, tête et pieds nus.
Dans ces conditions, l'auditorium plein comme un œuf, le public s'est montré logiquement enthousiaste et répondant volontiers aux sollicitations du chanteur. Comme d'habitude, le groupe peine à calmer les ardeurs de l'auditoire notamment lorsque celui-ci impose une longue pause en chantant une mélodie marquante.
Durant une heure quarante-cinq défilerons dix-huit titres, dont six (des onze) titres de leur opus "Feral Roots", paru en 2019.
PROGRAMME
End of Forever (Feral Roots, 2019)
Wild Animal (Head Down, 2012)
Pressure and Time (Pressure & Time, 2011)
Secret (Great Western Valkyrie, 2014)
Burn Down Los Angeles (Pressure & Time, 2011)
Tied Up (Hollow Bones, 2016)
My Nature (Great Western Valkyrie, 2014)
Solo de batterie
Look Away (Feral Roots, 2019)
Too Bad (Feral Roots, 2019)
Where I've Been (Great Western Valkyrie, 2014)
Feral Roots (Feral Roots, 2019)
Open My Eyes (Great Western Valkyrie, 2014)
Electric Man (Great Western Valkyrie, 2014)
Shooting Stars (Feral Roots, 2019)
Do Your Worst (Feral Roots, 2019).
RAPPEL :
Sleepwalker (Rival Sons EP, 2011)
Face of Light (Pressure & Time, 2011)
Keep On Swinging (Head Down, 2012).


Une très bonne ambiance, et par conséquent une excellente soirée.



https://patriceduhoublon.blogspot.com/2019/11/rival-sons-elysee-montmartre-paris-18.html

lundi 4 novembre 2019

MYRATH / BEAST in BLACK à l'Elysée Montmartre le 4 novembre 2019.


Le temps qui passe est souvent bien cruel …
C'est un quinqua qui se sent parfois largué qui vous parle. Lorsque j'ai pris connaissance de l'annonce du concert de MYRATH, j'ai immédiatement sauté sur les tickets, persuadé que ce groupe que j'admire avait enfin réussi à se payer l'Elysée Montmartre. Leur notoriété grandissante, leur talent et la tournée "Legacy" en tête d'affiche aurait pu parfaitement le justifier. J'avais à peine remarqué qu'un autre groupe de petits veinards avait été admis pour leur assurer une première partie de soirée… J'ai sans doute été induit en erreur par l'affiche publiée (et qui illustre mon récit) sur la page de Myrath. …
Quelle ne fut donc pas ma surprise, ma consternation de constater en entrant dans la salle que le décor de Myrath était déjà installé… La première remarque qui me soit venu à l'esprit fut d'imaginer que ces insolents petits invités auraient donc osé renoncer à l'offre du sultanat ?... hein ??! Naaaan, ne me dites pas que c'est Myrath qui est invité par … par qui déjà ??? eh ben si, c'est comme ca, la tête d'affiche est BEAST in BLACK. J'apprends ainsi, aux dépends de ma fierté de vieux metallo, qu'il existe un autre groupe scandinave (encore des Vikings ?! décidément, en ce moment je les vois partout cette année…) qui a déjà suffisamment de popularité pour assurer la tête d'affiche… Boudiou, ca y'est, il semble bien que je sois largué ! A moi le fauteuil, la cigarette roulée au coin du feu avec mon chat sur les genoux…
J'observe désespérément la foule autour de moi pour me rassurer. Mais, je constate au regard des t-shirts et autres accoutrements, que le public semble se partager en deux camps partisans, les pro-Myrath et les pro-BiB. Myrath semble un OSNI (objet sonore non-identifié) pour une bonne part de l'auditoire, quelle que soit la tranche d'âge …
Bon, je ne cherche pas trop à comprendre, je me plante dans les premiers rangs avec la ferme (mais très naïve) intention d'y rester pendant toute la soirée. Je me dis, sacré nom d'au-delà, que ce ne sont pas ces gamins qui m'entourent qui vont m'empêcher de savourer mon concert paisiblement. A cette étape de la soirée, inconscient que je suis, je sous-estimais totalement l'orage qui grondait au loin…
Pour ma part j'ai commencé à suivre ces tunisiens depuis le début des années 2010. J'ai ensuite eu le plaisir d'assister à deux concerts sur la tournée "Tales of the Sands" ; le 28 février 2012 au Bataclan, et le 20 juillet 2015 aux arènes d'Arles. Puis à trois concerts sur la tournée "Legacy" ; le 23 juin 2016 au Divan du Monde, le 10 septembre 2016 au Raismesfest, puis le 19 novembre 2016 au forum de Vauréal. C'est ainsi que j'assiste à mon sixième concert de Myrath.

MYRATH [env.19h10-20h20]. Malek Ben Arbia (guitare) a fondé du groupe en 2001, mais c'est l'arrivée de Zaher Zorgati au chant en 2007 qui fut le point de départ vers une notoriété croissante et méritée. A l'instar de Zaher, Elyes Bouchoucha, qui assure les claviers et les chœurs depuis 2003, constitue également un apport important pour entretenir les sonorités orientales. Anis Jouini à la basse depuis 2006 et Morgan Berthet à la batterie depuis 2011 assurent parfaitement leur fonction de pilier rythmique. Même si Morgan fait partie de projets parallèles, on peut parler de stabilisation de MYRATH depuis une douzaine d'années.
Cette prestation demeure fidèle à mes impressions antérieures. Leur musique, leur démarche artistique, l'attitude des musiciens à l'égard du public ; tout concourt à mon plus grand intérêt. Je continue d'être fier de soutenir ces artistes tunisiens qui diffusent de leur pays une image bien plus souriante que celle de l'actualité (...je m'autocensure pour ne pas paraître hors propos).



L'acoustique de cette salle qui vient d'être reconstruite est excellente. Toutefois la sonorisation ce soir me parait indigne. Le son excessif de la batterie a étouffé la captation des autres pupitres, en particulier celui du chant et, dans une moindre mesure, de la guitare et du clavier. C'est particulièrement blâmable s'agissant du chant dont les sonorités orientales signent distinctivement l'identité musicale de Myrath ! Certes, ces sons émanaient aussi du clavier, que l'on percevait assez bien, mais … outre les sons de violons du synthé, nous percevions aussi de trop nombreuses bandes sons, pré-enregistrées pour palier à l'absence de darboukas ou autres djembés … Ce n'est pas la première fois, leur souci de répondre à l'attente du public les pousse à utiliser des artifices sonores qui paraissent à mon humble avis dispensables.
Lors de leur concert au Divan du Monde (2016) une violoniste était présente. Je me surprends à espérer (naïvement ?) voir un jour le groupe valorisé par une vraie section de percussions et de violons ! Orphaned Land l'a déjà fait au moins une fois. En tant que mélomane, je préférerais nettement qu'une telle section se substitue aux autres accessoires !
Car en effet, même avec son statut d' "invité" (argh, je n'arrive pas à m'y faire !), Myrath a somptueusement décoré la scène, de tapis et coussins orientaux, ainsi que d'un fond de scène rappelant les architectures arabisantes. Ajoutons à ce cadre, qu'une ravissante danseuse orientale est venue de temps en temps émoustiller le public émerveillé (enfin surtout moi, hein ! …Ma p'tite Fée beaucoup moins, hihi !). Lors d'un précédent concert il y avait trois danseuses, mais cette fois le groupe a souhaité modifier ses arbitrages ; afin d'accentuer une ambiance rappelant les "mille et une nuits" un illusionniste nous proposait des tours de magie ma foi bien réussis ! Une table volante, une plume qui écrit seule, et Zaher qui s'élève au-dessus de la scène … impressionnant. Pour d'autres musiciens, un tel spectacle aurait pu paraître décalé, mais dans ce cadre précis le public apprécie et c'est justifié.

Le charisme naturel de Zaher lui permet une réelle complicité avec son public, en particulier la gent féminine qui se pâme d'admiration à chacun de ses gestes à leur égard. Mais au-delà de cette séduction dirigée, je sais que ce sont tous des "gentils" pour les avoir observés pendant et après les concerts. Ils sont, jusqu'à présent, d'une humilité, d'une accessibilité, d'une gentillesse remarquable. Les organisateurs du Raismesfest en savent quelque chose aussi … Pourvu que l'âpreté du monde du spectacle ne les atteigne pas.
Bref, en une heure et quart de dépaysement total, dix-sept titres auront ainsi été interprétés, dont dix extraits de "Shehili" leur dernier opus paru en 2019.
PROGRAMME :
Asl (Shehili, 2019)
Born to Survive (Shehili, 2019)
You've Lost Yourself (Shehili, 2019)
Dance (Shehili, 2019)
Darkness Arise (Shehili, 2019)
Wicked Dice (Shehili, 2019)
The Unburnt (Legacy, 2016)
Tales of the Sands (Tales of the Sands, 2011)
Mersal (Shehili, 2019)
Beyond the Stars (Tales of the Sands, 2011)
Lili Twil (reprise des Frères Mégri) (Shehili, 2019)
Nobody's Lives (Legacy, 2016)
Monster in My Closet (Shehili, 2019)
Believer (Legacy, 2016)
Endure the Silence (Legacy, 2016)
No Holding Back (Shehili, 2019)
Shehili (Shehili, 2019).
Le concert de Myrath terminé, un transfert de public s'opère dans les premiers rangs où je décide de me maintenir, même si je ne connais pas le groupe qui suit… Question de curiosité.


BEAST in BLACK [env. 20h50-22h15]. J'apprendrai une fois rentré chez moi qu'il s'agit d'un groupe de heavy metal finlandais fondé en 2015 à Helsinki par Anton Kabanen, guitariste et compositeur.
Anton Kabanen guitare, choeur (depuis 2015) demeure entouré de Yannis Papadopoulos (chant, depuis 2015), Kasperi Heikkinen (guitare rythmique, depuis 2015), et Máté Molnár (basse, depuis 2015). Atte Palokangas (batterie) a rejoint le groupe en 2018.
Je vais vite comprendre la nature de ces vikings ; ils viennent clairement en conquérants sauvages, sans pitié pour une bonne part de l'auditoire conquis d'avance, en tous cas dans mon périmètre. Leur power metal me parait semblable à celui de Sabaton et et Powerwolff. Le public répond avec la même sauvagerie, me rappelant ainsi amèrement que je n'ai plus vingt ans. Je pressens que je vais avoir du mal à tenir à cet emplacement… Piqué dans ma fierté, je m'obstine (foi de Bélier, ces p'tits cons n'auront pas ma place !) cependant à rester au risque de ne pas apprécier pleinement le spectacle. Je dois reconnaitre que cette musique, à la fois puissante et mélodique, n'est pas pour me déplaire. Les soli d'Anton sont nombreux et le chant dispose d'un timbre juste et d'une tessiture étendue). Il me semble manquer un peu de puissance mais ces quatre compères se charge bien de le soutenir d'une autre façon. D'ailleurs, je décèle ici et là des références à Judas Priest et à Manowar.


La sonorisation, bien que puissante et correcte, reste audible. Les protections auditives à cette place sont toutefois conservées, bien sûr. L'éclairage et à l'image de la musique ; vif, rythmé et coloré !
Je déplore cependant que Beast in Black utilise inutilement le même artifice sonore que Sabaton ; des bandes-sons de claviers. C'est d'autant plus dommage qu'elles me semblent tout à fait dispensables dans leur cas, alors que Powerwolff assume totalement ses claviers sur scène.
Cependant leur démarche est sincère, à l'image de leur musique volontaire et entrainante. Le public est surexcité, c'est la fête ! Je m'étonne de la notoriété du groupe ; les bouches scandent les refrains avec force et convictions, comme s'il s'agissait de titres anciens alors qu'ils ne datent pas de plus de trois ans !
Mon obstination à conserver ma place d'auditeur téméraire me coûtera énormément d'énergie. Toutefois, ma ruse résultant de quarante années ponctuées de concerts parfois bien plus agités encore, m'a permis d'éviter mon éviction plus d'une fois ! Héhéhé, ils n'auront eu ma place qu'au rappel durant lequel j'ai rejoint ma P'tite fée, bien plus sage que moi (sur ce coup-là).
Au total ils auront joué, durant une heure vingt-cinq (soit une dizaine de minutes de plus que Myrath), dix-sept titres dont huit extraits de "From Hell With" Love paru en 2019.
PROGRAMME :
Cry Out for a Hero (From Hell With Love, 2019)
Unlimited Sin  (From Hell With Love, 2019)
Beast in Black  (Berserker, 2017)
Eternal Fire  (Berserker, 2017)
Blood of a Lion  (Berserker, 2017)
The Fifth Angel  (Berserker, 2017)
True Believer  (From Hell With Love, 2019)
Heart of Steel (From Hell With Love, 2019)
Born Again (Berserker, 2017)
Ghost in the Rain (Berserker, 2017)
Die by the Blade (From Hell With Love, 2019)
No Surrender (From Hell With Love, 2019)
Crazy, Mad, Insane (Berserker, 2017)
Sweet True Lies (From Hell With Love, 2019)
From Hell With Love (From Hell With Love, 2019).
RAPPEL
Blind and Frozen (Berserker, 2017)
End of the World (Berserker, 2017).