vendredi 30 octobre 2015

ARCHIVE – Zénith de Paris – 31/10/2015


BRNS [20H00/20H30]. Énigmatique nom a priori, mais il semble qu'il faille prononcer "Brains". J'ignorais l'existence de ce groupe bruxellois jusqu'au 16 octobre dernier, date à laquelle une petite Fée m'a rapporté les avoir découverts et beaucoup appréciés à Toulouse.
Suite à cet avis, j'ai tenté de m'en faire une idée à l'aide des vidéos disponibles sur YouTube mais ce que je visionnais me laissait perplexe. C'est donc inquiet que j'assiste à l'arrivée de ces petits belges sur scène.
Tim "Clijsters" Philippe, Antoine Meersseman, Diego Leyder, et César Laloux sont multiinstrumentistes, dans un style dont les sonorités électriques et les percussions s'orientent vers une expérimentation rock et electro très attrayante et festive. Point de morosité, ici !
Pas très enclin a priori à apprécier ce style, j'ai pourtant été positivement impressionné par l'entrain et le talent de ces garçons. Rares sont les groupes alliant si bien pop, rock et electro. Tous assurent des chœurs mais c'est le batteur qui assure le chant et qui semble le meneur ; c'est lui qui parle au public.
Le titulaire du clavier, debout et très agité, comme branché sur batteries, assure également les percussions ; il dispose notamment d'un étonnant jeu de petites cloches dont les tintements contribuent agréablement aux sonorités légères et entraînantes. Le bassiste dispose également de claviers.
Juste une demie heure de prestation, le public ravit et conquit aurait espéré davantage.
Fait notable, le batteur m'a fait sourire notamment lors de ses propos dans le plus pur état d'esprit belge : "merci d'être restés !" Typiquement belge ; ils disent "s'il vous plait" quand nous disons "merci" ! Surprenants de modestie et de gentillesse, ces quatre garçons devraient faire encore parler d'eux un bout de temps je pense. A suivre, donc …

PROGRAMME: à définir


ARCHIVE : [21H00/22H55]. Pour vous placer dans le contexte de mon appréciation, je dois souligner que j'ai connu Archive au printemps 2009, à l'occasion de discussions sur un forum musical. J'avais alors téléchargé "Londinium" que je n'ai pas beaucoup aimé ; ses sonorités trop marquées rap et trip hop ont eu le don de m'agacer. J'ai cependant ensuite écouté d'autres titres plus intéressant avec "Controlling Crowds", "With Us Until You're Dead", "Lights", et "Noise". Leur vidéos "Bullets" et "Axiom" m'ont vraiment beaucoup plus. Ils ne se contentent pas de faire du trip hop, ils errent entre la musique électronique et les rives du rock progressif avec plus ou moins de séduction.
Depuis tout ce temps, quelques amis m'ont relaté des émotions fortes ressenties en concert ; je me suis dit qu'un jour où l'autre il faudrait que je creuse la question. M'y voilà donc à l'occasion de la tournée 2015 visant à promouvoir leur dernier opus "Restriction" qui ne m'a pas emballé plus que ça, mais bon …
J'ai consacré les jours précédents le concert à parfaire mes connaissances sur ce "collectif sud-londonien" dont l'ossature demeure le duo formé autour de Darius Keeler et Danny Griffiths, tous deux aux claviers et échantillonneurs.
Au terme de ce préliminaire, j'étais parvenu à me convaincre de l'attrait de leur création à hauteur de 70%, ce qui était largement suffisant pour que j'assume le déplacement.

Pour faire patienter son public, avant le début de la soirée, le groupe avait déployé un grand écran sur lequel a été diffusé le court métrage "Axiom". Excellente idée !
Je me positionne idéalement à 5 m environ de la scène juste en face de son milieu. Pas de trop de bousculade à part les éternels resquilleurs de dernière minute.
  

Le concert débute logiquement avec le premier titre de "Restriction", l'énergique "Feel it", que je n'apprécie guère mais il enchaîne sur "Fuck U" beaucoup mieux construit à mon goût. Mais très vite ensuite j'ai ressenti une certaine lassitude de cette rythmique trop cyclique, cette surdose de nappe de claviers et ces textes qui m'ont souvent paru légers et répétitifs également.
L'apparition de la ravissante Holly Martin pour "Violently" apporte un brin de fraicheur bienvenu notamment pour interpréter le magnifique "End of Our Days".
Mais l'enchainement avec le très électro "Kid Corner" remet les travers en évidence … J'ai peu à peu perdu pied dans ce bain de foule conquise pour des impressions que je ne partageais pas ; sans doute que le parfum de plantes exotiques pouvaient expliquer leur enthousiasme, allez savoir.

Hélas, je ressors donc de cette aventure musicale avec un sentiment mitigé, mais ce n'est pas l'enthousiasme qui prédomine. De très bons moments certes, mais plutôt rares. De trop nombreux passages bourrins, binaires, voire tribaux ("Conflict" est à cet égard un paroxysme) m'ont souvent agacé. Pour illustrer mon impression je souligne ma frustration lors d'un de mes titres préférés, "Bullet", survitaminé, gavé de synthés surpuissant, loin de l'atmosphère enivrante que je ressens en visionnant la vidéo.


N'étant pas en parfaite communion (euphémisme), je me suis alors appliqué à observer/écouter attentivement les différents pupitres afin de m'expliquer ce manque d'harmonie.
Très éloignés des lignes complexes que j'apprécie dans le rock progressif, le progmetal et dans le metal, on subit ici des sons linéaires de synthé à l'excès, une batterie qui pourrait se passer de son batteur tant les rythmes sont téléphonés, des guitares présentes juste pour donner un peu d'électricité dans cet univers souvent plat et insipide. Trip-flop !
J’ajoute que pendant tout le concert j’ai dû constamment garder les protections auditives ! (à titre d’indication pendant Opeth et Riverside, j'avais pu m'en passer).

J'ai souvent eu la désagréable impression de me trouver dans une de ces boites de nuit aux sons très "dance", avec ses lasers crépitant qui viennent te fouetter la gueule, histoire de masquer la pauvreté musicale. Je me suis ainsi senti étranger à l'enthousiasme ambiant ; le public n'étant manifestement pas branché "rock progressif" (je peux me tromper mais je serais prêt à parier, à leur mine ravie, qu'ils n'en connaissent que les légendes passées et qu'ils estiment avoir là les seuls dignes descendants !).

Pour ne pas terminer sur une note négative je précise objectivement que les éclairages étaient magnifiques, en parfaite adéquation avec les phases musicales successives.
Le rappel "Lights" fut un régal à la fois auditif et visuel ; consterné, je me dis sur cette note finale que ces gens là pourraient faire mieux, beaucoup mieux …

PROGRAMME:
Feel It (Restriction)
Fuck U (Noise)
Dangervisit (Controlling Crowds)
Finding It So Hard (You All Look the Same to Me)
Crushed (Restriction)
Conflict (With Us Until You’re Dead)
Violently (With Us Until You’re Dead)
Black and Blue (Restriction)
End of Our Days (Restriction)
Kid Corner (Restriction)
You Make Me Feel (Take My Head)
Bullets (Controlling Crowds)
Distorted Angels (Axiom)
Baptism (Axiom)
Ladders (Restriction)
Numb (You All Look the Same to Me)

Rappel : [22h00]
Lights (Lights)

vendredi 18 septembre 2015

STEVEN WILSON – Casino Théâtre Barrière à Toulouse (31) - 18/09/2015



Ma passion pour l'œuvre de Monsieur Steven WILSON, m'a souvent poussé à parcourir de nombreux kilomètres pour distraire mes tympans de ses mélodies enivrantes. Résidant en Ile-de-France, j'ai conscience d'être privilégié et je pourrais me contenter de ses passages franciliens mais je suis pourtant allé à Clisson (44), à Londres, à Anvers et ce soir je suis à Toulouse (31). L'air de rien, cela fait 19 fois que j'assiste à ses prestations si je cumule toutes ses participations (9 pour PORCUPINE TREE, 4 pour BLACKFIELD, 6 pour SWB). Et, très honnêtement, je suis prêt à aller bien plus loin encore, notamment pour le voir au sein de NO-MAN …
Tout cela implique, ajouté aux dépenses qui résultent de ses multiples créations, une bonne dose de déraison qu'il m'est parfois difficile d'assumer.
Mais il faut croire que le monsieur est mon gourou : à chaque apparition je me prosterne et à chaque parution je m'extasie sans retenue. Cependant, ces pèlerinages sont nécessaires à mon équilibre ; ils me rassurent car j'y rencontre d'autres adeptes venus des quatre coins de la France, avec lesquels je partage le même engouement. En l'occurrence, ce soir j'ai le plaisir d'être entouré d'amis du Tarn, du Vaucluse, du Berry, de l'Aveyron …

Après avoir constaté que Toulouse n'avait rien à envier à Paris en matière d'encombrement des routes (…) nous arrivons enfin sur le site d'un bel aspect, ma foi. Un vaste complexe de loisirs comprenant un amphithéâtre confortable et doté d'une acoustique excellente.
Je suis assis au premier rang avec ma bien-aimée, mais à l'extrémité gauche et donc hélas trop proches des enceintes, ce qui est risqué compte tenu de l'oubli de mes protections auditives. Pas très agréable de prime abord, mais le niveau sonore sera supportable (le lendemain mes oreilles ne siffleront pas), et puis nous restons ainsi proches du bassiste, à l'instar du concert à l'Olympia.

Après avoir assisté à deux concerts au printemps sur cette tournée, j'espérais un programme légèrement modifié et je n'ai pas été déçu ! Nous restons dans la promotion de HCE bien entendu mais cette fois nous allons entendre quatre reprises de PORCUPINE TREE, aux dépends de quelques titres de SWB.

En introduction; nous retrouvons ce même montage d'images urbaines aux sonorités de l'album.

Adam Holzman est le premier sur scène pour enchaîner l'intro avec ses claviers. Durant tout ce concert il enivrera nos sens de ses sonorités délicates. Sa discrétion et sa modestie me rappelle un peu celle du bassiste de Dream Theater.
Nick Beggs est le dernier à paraitre parmi ces comparses. D'ailleurs, il me parait moins excentrique qu'auparavant. Toujours efficace tant à la basse qu'aux contre-chants, il semble cependant désormais vouloir s'effacer derrière Steven par modestie ou par admiration (si j'en crois ses réponses aux journalistes).
Mais la nouveauté sur cette seconde partie de tournée réside dans l'absence de Marco et de Guthrie qui ont dû céder leur poste pour réaliser leurs propres projets musicaux. J'espère que cela ne sera qu'une parenthèse car leurs remplaçants, Craig Blundell et Dave Kilminster, sont très talentueux également mais à plusieurs moments il m'a semblé qu'il leur manque le charisme et la maitrise des deux titulaires. Ils s'appliquent pourtant consciencieusement tous les deux, mais j'ai eu parfois l'impression d'un manque de fluidité, d'aisance. Cependant, j'ai mieux apprécié Craig Blundell ce soir que lors du concert de Pendragon durant lequel j'avais trouvé sa frappe trop violente et décalée avec l'atmosphère du groupe. Quant à Dave Kilminster, s'il m'a semblé crispé au début du concert, en revanche il s'est mieux exprimé sur la fin.

Cependant, l'ensemble reste cohérent et continue à produire de fortes émotions. Durant tout le concert qui aura duré 2h15 nous étions, par le prodige de ces créations magnifiques, sur un nuage de bonheurs.
Si "Ancestral" et "Routine" demeurent selon moi les points d'orgue des concerts de cette tournée, j'ai pour ma part été particulièrement bouleversé par la reprise des quatre titres de Porcupine Tree.
Le nouveau titre "My Book of Regrets" est susceptible d'évoluer donc je me garderai bien d'émettre un jugement définitif, mais le début ne m'a pas séduit ; par contre le reste me semble superbe et j'ai hâte de le réécouter le plus vite possible ! Parution sur mini CD en janvier …

Sur le plan communication, Steven ne se souvenait pas être venu à Toulouse, le public a su lui rappeler qu'il était venu avec PORCUPINE TREE, sans doute une autre vie pour lui (c'était au Bikini le 19 novembre 2007). Le va-nu-pied semble heureux et totalement épanouis. Lorsqu'il invite en vain son public à se rasseoir après une salve d'applaudissements enthousiastes, il se résigne et prolonge notre voyage.

Pour le rappel, il nous impose de nouveau son rideau qui peut agacer les premiers rangs, mais qui produit cependant un bel effet sur le reste du public.

Peu de modifications en matière d'éclairage ; les rares artifices ont cependant été supprimés.

A l'échoppe, on pouvait trouver deux modèles de t-shirt ; un avec le recto identique à la tournée du printemps et l'autre avec le recto à l'effigie type "brave", dans les deux cas avec les dates de la tournée au verso. On trouve également un sweat, un programme (qui n'apporte rien de neuf aux détenteurs du coffret), et d'autres babioles à mon humble avis tout à fait dispensables.

PROGRAMME (20h30-22h45)
First Regret (Hand. Cannot. Erase.)
3 Years Older (Hand. Cannot. Erase.)
Hand Cannot Erase (Hand. Cannot. Erase.)
Perfect Life (Hand. Cannot. Erase.)
Routine (Hand. Cannot. Erase.)
Index (Grace for Drowning)
Home Invasion (Hand. Cannot. Erase.)
Regret #9 (Hand. Cannot. Erase.)
Lazarus (reprise de Porcupine Tree)
My Book of Regrets (nouvelle chanson)
Ancestral (Hand. Cannot. Erase.)
Happy Returns (Hand. Cannot. Erase.)
Ascendant Here On... (Hand. Cannot. Erase.)

RAPPEL:
Temporal (bande son de Bass Communion)
The Watchmaker  (The Raven That Refused to Sing (and Other Stories)
Sleep Together (reprise de Porcupine Tree)
The Sound of Muzak (reprise de Porcupine Tree)
Open Car (reprise de Porcupine Tree)

The Raven That Refused to Sing (The Raven That Refused to Sing (and Other Stories)

samedi 11 juillet 2015

BE PROG MY FRIEND FESTIVAL à BARCELONE - Poble Espagnol - 11/07/2015


Ce festival en est à sa deuxième édition : l'année dernière je n'avais pas prêté attention à son existence. Pourtant il présentait notamment Opeth et Anathema, ce qui aurait pu suffire à me faire venir, mais disons que les circonstances personnelles n'étaient pas aussi propice que cette année.
Cette année encore le programme annonçait une affiche très alléchante mais j'avais bien failli lui préférer le Loreley où Camel, principale motivation de l'été, était aussi prévu ! Ce qui m'avait décidé c'était la présence d' IQ, absent en Allemagne. C'est donc avec une grande déception que j'appris quelques jours avant de venir qu'IQ était retiré de l'affiche. Une sombre histoire de malentendus entre le manager et la production en serait à l'origine… Il restait quand même au moins cinq artistes qui justifient le déplacement, à quand même quelques mille kilomètres de mes contrées … et puis, quand on est bien accompagné on peut aller (presque) partout hein !
Le temps d'arriver sans encombre jusqu'au camping au sud de la ville, de planter la tente et de filer au lieu-dit "Poble Espagnol" et nous voilà arrivé dans ce site magnifique ; une petite place fermée par des bâtiments stylés, doté d'un kiosque fixe (la seconde scène) et d'une scène installée pour présenter les groupes (prétendument) principaux. Je dis "prétendument" car à mon humble avis plusieurs groupes avaient vocations à intervertir leurs scènes …
Mais bon, je suis en vacance sous un soleil de plomb, en très agréable compagnie, il fait très chaud mais la San Miguel est toujours aussi bonne : viva Espana ! (oups, pardon ; Catalonia !)


RIVERSIDE : 16h30 – 17h20. Le soleil n'est pas encore couché, le groupe lui fait face sous une chaleur accablante, alors que son public présente les nuques et les mollets à une cuisson probable. Mais la musique de Riverside conserve son ascendant sur les esprits et le public eut vite fait de s'imprégner de ces atmosphères si sombres, à la fois énergiques et mélancoliques. Je ne suis pas déçu par la prestation de ces polonais que je vois pour la troisième fois.
Ce groupe plutôt soudé (Mariusz Duda, chanteur/bassiste, Piotr Grudziński, guitariste et Piotr Kozieradzki à la batterie sont ensembles depuis 2001 ; ils ont été rejoints par Michał Łapaj, clavier et chœurs depuis 2003) s'imposent désormais sur la scène progmetal avec une atmosphère particulière. Les compositions sont accrocheuses par leurs mélodies entêtantes.
Leur place sur la scène principale est méritée ; sans doute auraient-ils été avantagés en passant plus tard dans la soirée.

PROGRAMME
Lost (Why Should I Be Frightened By a Hat?) (Love, Fear and the Time)
Feel Like Falling (Shrine of New Generation Slaves)
Hyperactive (Anno Domini High Definition)
Conceiving (You Second Life Syndrome)
02 Panic Room (Rapid Eye Movement)
Egoist Hedonist (Anno Domini High Definition)
The Depth of Self-Delusion (Shrine of New Generation Slaves)
Escalator Shrine Machine (Shrine of New Generation Slaves)


MESSENGER : 17h20 – 17h50. Le précédent concert est à peine fini que Messenger tente d'enchainer sur la seconde scène que constitue ce kiosque sous lequel les musiciens sont à l'étroit. Hélas, des problèmes de sonorisation vont vite casser leur élan. Pour ma part, je n'ai pas su me concentrer sur leur prestation, écoutant d'une oreille distraite tout en me désaltérant et en échangeant mes impressions sur le premier groupe. Ce que j'entendais n'était pas franchement mauvais, mais je n'ai pas été accroché par ces titres qui m'ont semblés plutôt ordinaires.

PROGRAMME
Midnight
Somniloquist
The Perpetual Glow Of A Setting Sun
Dear Departure

IHSAHN : 17h50 – 18h40. Inconnu de mes répertoires on me dit que ces gens sont dignes d'un certain intérêt. Cependant, leur pédigrée me fait plus penser à celui de Messugah, l’autre groupe de l'affiche à propos desquels je me demande bien ce qu'ils viennent faire à un festival de progmetal. Fort de cet a priori, je m'efforce donc de rester à bonne distance de la scène histoire d'avoir le recul nécessaire. Mais mes craintes sont vite confirmées. Je me retire donc, ca tombe bien j'ai un tshirt à acheter. Je me demande bien pourquoi ils occupent la scène principale …

PROGRAMME
Hiber
Pulse
Tacit
Frozen Lakes on Mars
A Grave Inversed
My Heart is of the North (nouveau titre, apparemment)
The Paranoid
The Grave

HAKEN : 18h40 – 19h30. Nous nous retournons la scène secondaire pour voir le deuxième groupe de la journée que j'attendais avec impatience. La précédente fois que je les voyais c'était à la Boule Noire où la sonorisation n'était pas idéale. Cette fois, je m'agace déjà de leur relégation sur ce minuscule espace alors qu'ils auraient amplement mérité de jouer à la place des excités qui les ont précédés. Mon agacement se transforme vite en révolte lorsque je constate que le groupe est au mieux de sa forme, bénéficie d'un son excellent et soulève très logiquement un public vite acquis à sa cause !
Ces types (Ross Jennings au chant depuis 2007, Richard Henshall aux guitares et claviers depuis 2007, Raymond Hearne à la batterie et chœurs depuis 2007, Charles Griffiths aux guitares depuis 2008, Diego Tejeida aux claviers et chœurs depuis 2008 et Conner Green à la basse depuis 2014) sont pétris de talents et de bonne humeur. Le chanteur s'est montré particulièrement proches du public n'hésitant à sortir de leur espace confiné. Ils respirent le plaisir et l'assurance de produire une musique d'une grande qualité technique et mélodique.
Ils parviennent surtout à renouveler le genre où excelle pourtant encore Dream Theater ; Petrucci, Myung, et Portnoy ont encore une marge d'avance sur le plan technique mais ils auraient bien tort de négliger la relève ! Les élèves pourraient bien remplacer les maîtres par leur fantaisie. Car c'est bien là que HAKEN séduit les mélomanes avertis ; les ambiances jazzy alternent avec le metal lourd et moi personnellement j'adore ca ! C'est juste sublime.
Un grand groupe qui, à mon humble avis, n'a pas fini d'attirer de nouveaux publics, d'autant plus qu'ils restent encore souriants et disponibles après leur concert pour photos et dédicaces. Charmants.

PROGRAMME
Premonition (Visions)
In Memoriam (The Mountain)
Insomnia (Visions)
Darkest Light (Restoration)
Cockroach King (The Mountain)
Crystallised (Restoration)

KATATONIA : 19h30 – 20h30. Nous sommes dans la file d'attente pour rencontrer les membres de Haken lorsque Katatonia occupe la scène principale. Pas trop grave puisque nous surplombons ainsi la place et ne manquons pas grand-chose au spectacle. Le groupe s'exprime dans le registre mélancolique, lourd et sombre. C'est souvent beau et prégnant mais un peu lassant et répétitif, à force. Là encore, il me semble que Haken aurait davantage mérité la grande scène, m'enfin …

PROGRAMME
Buildings
Increase
Forsaker
Dead Letters
Day and Then the Shade
The Longest Year
Ghost of the Sun
Soil's Song
My Twin
Lethean
July.

Vincent CAVANAGH : 20h30 – 21h20. Un peu surpris par sa présence, seul qui plus est, le monsieur aurait été invité pour remplacer au pied levé les malheureux IQ. Si j'aime beaucoup Anathema, je me demandais bien ce qu'allait bien pouvoir produire Vincent tout seul ! Je salue le courage nécessaire pour s'exposer ainsi, en acoustique, face à un public probablement déçu de ne pas voir IQ.
Après des débuts hésitants, Vincent parvient à capter l'attention du public en délivrant ses reprises d'Anathema, dans une version dépouillée, à la guitare juste accompagnée d'une boite à rythmes.
Le public espagnol accroche d'autant plus que pour finir Vincent leur offre une version très personnelle d'un titre en espagnol de Manu Chao. Moi je m'en fous je cause peu espagnol et je n'apprécie guère ledit Manu, mais j'estime que le geste est honorable.
Je considère donc que Vincent s'en tire bien, même si je doute qu'il ait recruté un nouveau public aujourd'hui ; de toutes façons la plupart étaient certainement déjà là à l'édition 2014.

PROGRAMME
Fragile Dreams (reprise d'Anathema)
Thin Air (reprise d'Anathema)
Flying (reprise d'Anathema)
Deep (reprise d'Anathema)
The Beginning and the End (reprise d'Anathema)
Distant Satellites (reprise d'Anathema)
Mentira (reprise de Manu Chao)

Sur ces douces émotions, on se retire du centre de la place pour se restaurer dans l'une des boutiques bordant le site. D'autant moins gênés que le suivant sur la scène principale ne m'inspire guère.

DEVIN TOWNSEND PROJECT : 21h20 – 22h30. Là encore mes craintes se confirment très vite ; le monsieur vocifère, braille, hurle et produit une musique bien éloignée de la thématique prog telle que je la conçois. La musique est certes carrée, voire bien interprétée dans son genre mais elle reste relativement classique (elle rappelle davantage Ministry) et ne me touche tout simplement pas du tout. Je m'étonne de l'engouement pour ce personnage que l'on dit "touche-à-tout" ; il faudra que l'on m'explique en quoi le DTP serait aussi vénérable.
Je me suis tenu en retrait pour une légère collation mais j'ai cependant tenté de prêter une certaine attention … en vain.

PROGRAMME
Rejoice
Night
Namaste
Deadhead
Supercrush!
March of the Poozers
A New Reign
More!
Ziltoid Goes Home
Bastard
Kingdom

LEPROUS : 22h30 – 23h20. Encore un groupe qui a contribué à me faire venir. Ces norvégiens m'ont toujours scotché par leur énergie mélodique, leur rage maitrisée. C'est beau, ca chante c'est original. Bref, ça me plait, quoi !
Le chanteur a coupé son épaisse tignasse (un peu dommage à mon avis, mais bon …) mais n'a rien perdu de son dynamisme. J'enrage une fois de plus de les voir entassés ainsi sur l'espace si réduit de ce kiosque !
Un programme relativement audacieux car sur les sept titres, quatre sont extraits du dernier opus à paraître.
Pour les avoir déjà apprécié en 2010 et en 2012, je suis ravi qu'ils continuent à créer de bonnes émotions. La composition du groupe a cependant évolué ; Einar Solberg au chant et claviers depuis 2001, Tor Oddmund Suhrke aux guitares et chœurs depuis 2001, Øystein Landsverk aux guitares et chœurs depuis 2004 mais c'est désormais Baard Kolstad à la batterie depuis 2014, ainsi que Simen Daniel Børven à la basse sur cette tournée.

PROGRAMME
The Flood (The Congregation)
The Price (The Congregation)
Chronic (Coal)
Rewind (The Congregation)
The Valley (Coal)
Slave (The Congregation)
Forced Entry (Bilateral)

Le cœur déchiré, on s'écarte une bonne dizaine de minutes avant la fin de Leprous car notre groupe phare de la soirée va bientôt enchainer et nous ne raterions pour rien au monde les premiers rangs pour assister au choc.

CAMEL : 23h20– 01h00. C'est en humble repenti que je me présente au pied de cette scène si attendue ; en effet je dois expier le pêcher impardonnable d'avoir ignoré CAMEL jusqu'en … 2011. Honte à moi. Certes, dès que de bonnes âmes m'ont guidé sur la discographie, ô combien vénérable, j'ai eu tôt fait d'en devenir admirateur, ruinant ainsi mon compte bancaire en quelques semaines pour me la procurer !
Cependant, je m'en mordais les doigts d'autant plus qu'Andy Latimer était alors réputé très malade et sur sa fin ; aucun espoir de le revoir sur scène … Jusqu'à l'annonce timide d'une date puis d'une autre … Je me suis alors mis à espérer pouvoir vérifier le talent immense de l'artiste sur une scène. Hélas, comme d'habitude, la France est évitée, par lui comme par tant d'autres… Les circonstances m'ont empêché d'aller le voir à Gent en Flandre l'an dernier mais cette fois je me suis donné les moyens de le voir enfin !
Religieusement je m'installe au deuxième rang d'un public dense et respectueux. Le maître rassure vite l'assemblée des adeptes ; il n'est ni malade, ni fatigué, ni incompétent ! Quel bonheur de partager le sien !! Son sourire alterne avec ses grimaces de concentration ; il produit avec sa guitare une palette d'émotions qui me rappellent immanquablement David Gilmour mais aussi tous ceux qu'il semble bien avoir influencé, Mark Knofer, et autres Nick Barett… En écoutant ces chants de guitares plaintives et tellement expressives, on ne peut qu'oublier les humeurs et le monde brutal qui nous entoure.
Le programme de ce soir n'était pas aussi court que j'aurais pu le craindre mais pourtant j'aurais bien passé de longs moments supplémentaires à me régaler les cages à miel ! Lady Fantasy chanté par le public vaut son pesant d'émotions je vous le garantis !!!
Avec cinq titres, Moonmadness a été privilégié, mais dans l'ensemble la visite du répertoire fut bien équilibrée ; je suis toutefois frustré de ne pas avoir assisté à l'interprétation des derniers sublimes opus Rajaz et A Nod and a Wink. Un titre comme "For Today" m'aurait fait littéralement fondre d'émotion, à n'en pas douter … mais bon … ce sera pour une prochaine fois … en France ! hein Andy, dis-moi oui !
Très vite, trop vite on arrive à la fin et Andy semble sincèrement touché par les applaudissements nourris qu'il suscite !

PROGRAMME
Never Let Go (Camel)
The White Rider (Mirage)
Song Within a Song (Moonmadness)
Unevensong (Rain Dances)
Spirit of the Water (Moonmadness)
Air Born (Moonmadness)
Lunar Sea (Moonmadness)
Another Night (Moonmadness)
Drafted (Nude)
Ice (I Can See Your House From Here)
Mother Road (Dust and Dreams)
Hopeless Anger (Extended) (Dust and Dreams)
RAPPEL :
Lady Fantasy (Mirage).

Le festival continuait avec des groupes qui n'avaient aucune chance d'arriver au niveau des mollets de Camel et puis de toutes façons nous étions lessivés par la fatigue et les émotions. Nous nous retirons en dépit toutefois, en ce qui me concerne, d'une certaine curiosité pour Messugah. Mais pourquoi faire saigner ses oreilles après un tel nectar ? CAMEL était pour nous LA tête d'affiche épicétou.

mardi 16 juin 2015

KISS – Zénith - 16/06/2015 [21h10 – 23h00]

A quelques semaines d'intervalles, AC/DC et KISS, les deux groupes qui animaient les débats durant les 80's dans les collèges et lycées passent à Paris. Toujours aussi fringants après quarante-deux années de bons et loyaux services ! Les partis-pris de l'époque étaient relativement virulents (Il fallait choisir son camps ; j'étais pro-Angus) et il doit en rester quelques séquelles car je vais à ce concert davantage pour faire découvrir le groupe à mon fils que par passion musicale.

Mais le Zénith est plein ce soir, preuve que la Kiss Army est encore vivante !

La proximité des concerts en cette période, le prix prohibitif des tickets pour, de surcroit, des places numérotées n'avait pas vocation à m'inciter au déplacement. Heureusement mon CE avait eu la bonne idée de m'offrir une réduction sur le prix. Mais en contrepartie, nous nous retrouvons placés sur le côté, ce qui va nous priver de la perspective du fond de scène, ce qui est plutôt pénalisant pour assister à un spectacle dont on connaît l'importance de la mise en scène.

Ce positionnement ne nous a pas davantage pénalisés pour l'acoustique. La sonorisation s'avérera satisfaisante (pas de protection auditive nécessaire).

Les vétérans et fondateurs du groupe depuis 1973, Paul STANLEY aux guitares/chant et Gene SIMMONS à la basse/chant, sont entourés ce soir de Eric SINGER à la batterie et chœurs (il a fait quelques allers/retours dans le groupe : 1991–1996, 2001−2002, puis présent depuis 2004) et de Tommy THAYER à  la guitare (présent depuis 2002).

Je revois ce soir KISS pour la quatrième fois depuis 1983 ; c'est dire le nombre de tournées que j'ai dû zapper ! Je dois admettre qu'en assistant à ce concert-spectacle (ou spectacle-concert, c'est selon) je me suis surpris par moments à regretter un tant soit peu de ne pas les avoir vus plus souvent.

Leur glam-hard-rock n'est pas ce que je préfère ; je me suis toujours senti davantage sensible aux accents bluesy d'AC/DC. Beaucoup de titres m'ont séduit ces soir, sans doute parce qu'ils ont jalonné mon parcours de mélomane des 80's, en dépit d'un dédain de façade. J'ai vraiment pris du plaisir à réentendre "Creatures of the Night" (que j'écoutais l'oreille collée à Wango Tango de tonton Zézé), "I Love It Loud", "War Machine", "Lick It Up", le racoleur "I Was Made for Lovin' You", ou encore l'entrainant "Rock and Roll All Nite".

Côté spectacle, il faut reconnaitre que nous en avons eu pour notre argent ; nous avons eu la totale ! Dès l'intro, la batterie qui descend dans une cage d'ascenseur, alors que la scène s'enflamme. Le feu, les pétards assourdissants, les grands écrans tout prédit une chaude soirée. En effet, ils n'ont pas lésiné sur les effets spéciaux ; au cours du concert, Gene s'élève démoniaquement dans les airs vers une mini scène suspendue, Paul traverse la salle au-dessus de la foule pour aller se poser sur une autre mini-scène au plus grand plaisir des admirateurs du fond de salle !

L'enchainement de "I Was Made for Lovin' You" et "Rock and Roll All Nite", c'est l'apothéose avec une explosion/expulsion de tonnes de confettis (je n'en avais jamais vu autant !) ; deux plateaux latéraux et élévateurs emmènent Paul et Gene au-dessus de leur public… c'est la teuf ! Mon fils, a l'air ravi, donc moi aussi !

Bref, j'ai passé globalement une très bonne soirée, leur prestation est carrée, c'est pro, mais c'est musicalement que je n'accroche toujours pas tant que cela en fait.

Le lendemain se produit Judas Priest au même endroit, je les boude à cause du départ de leur guitariste, mais je me demande si j'ai fait le bon choix entre les deux.

PROGRAMME
Detroit Rock City
Deuce
Psycho Circus
Creatures of the Night
I Love It Loud
War Machine (Gene crache du feu)
Do You Love Me
Hell or Hallelujah
Calling Dr. Love
Lick It Up
Bass Solo
God of Thunder (Gene s'élève par un cable vers une scène suspendue)
Cold Gin
Love Gun (Paul survole la foule en tyrolienne pour s'établir sur une mini scène)
Black Diamond.
 
RAPPEL :
Shout It Out Loud
I Was Made for Lovin' You
Rock and Roll All Nite.

vendredi 24 avril 2015

ARENA – Divan du Monde – 24/04/2015




ARENA, à l'instar de très nombreux groupes, fait partie de ceux que j'avais volontairement écarté de mon attention ; j'avais vaguement entendu parler d'une activité parallèle de Clive Nolan, le clavier de PENDRAGON. Sans doute avais-je lu des chroniques de leur activité, mais l'occasion ne n'était jamais présentée pour que je m'y attarde… Jusqu'au jour où mon entourage me dit aller voir leur concert à Toulouse, qui s'inscrit dans la tournée de leur 20ème anniversaire ; la date parisienne s'avère être la vielle du concert de Lynyrd Skynyrd mais je finis par me décider tout de même, car ce que j'écoute sur Deezer me tente vraiment.
En outre, j'apprends que Clive Nolan a fondé ce groupe en 1995 avec le batteur Mick Pointer qui n'est autre qu'un des membres fondateurs de MARILLION ! Les autres musiciens me sont inconnus mais John Mitchell à la guitare, Paul Manzi au chant et Kylan Kajamera Amos à la basse, m'ont fait bonne impression sur leur dernier opus "The Unquiet Sky".

Je me suis décidé tardivement pour m'y rendre sans ticket, mais le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, je rachète à prix réduit (20€) le sésame, dans la file d'attente.

La première partie est assurée par un groupe français, WOLVE. Je souhaite rester magnanime avec ces musiciens qui ont au moins le mérite de tenter de nous séduire avec des compositions fouillées et relativement longues. Je dirais juste qu'un manque de charisme général et des morceaux manquant d'entrain, ont abouti à m'assoupir plus d'une fois durant leur prestation.



20h15, Arena entame enfin le concert. Installé au deuxième rang, entre le bassiste et le chanteur, je suis idéalement placé pour découvrir le groupe, d'autant plus que la sonorisation puissante mais limpide permet de capter la magie.
Très vite, je suis rassuré et la prestation me confirme mes premières impressions ressenties avec les disques. Une musique dans la pure lignée du rock progressif, davantage musclée que celle de Pendragon et de Marillion dont en sent cependant l'influence.
De ma place il m'est aisé de constater la sensibilité du bassiste et surtout du chanteur dont l'implication et l'attitude me rappellent celles de Ross Jennings (chanteur de Haken).
Le batteur que j'ai en face de moi aussi (au fond de la scène sur le côté gauche) semble plus méthodique et appliqué mais sans aucun charisme.
John Mitchell quant à lui me donne une curieuse impression ; un véritable talent s'exprime dans des soli absolument magnifiques avec une réelle modestie qui confine parfois à une maladresse dans les attitudes. Il me faisait penser à un bon bougre, un peu bourru mais sympathique comme on peut en rencontrer parmi les piliers d'une équipe de rugby. Mais cette impression ne retire rien à mon admiration.
S'agissant de Clive, je l'ai trouvé à peine plus présent qu'avec Pendragon car son clavier est en fond de scène. Un peu plus bavard, il a cependant tenu à s'exprimer un tant soit peu en français.
Le concert se termine après 22h, soit une durée de une heure cinquante. Ravi de ce premier contact, je ne regrette pas le déplacement, ni la découverte. Encore une source de frais à venir cependant ; déjà ce soir j'achète le CD pour 15€. Je m'empresse de le faire dédicacer auprès des deux seuls courageux à être venus au contact des admirateurs, Kylan Kajamera Amos et Mick Pointer.






PROGRAMME : (à confirmer)
The Demon Strikes
Rapture
Double Vision
A Crack in the Ice
Moviedrome
How Did it Come to This?
Salamander
Serenity
The Unquiet Sky
Traveller Beware
The City of Lanterns
Riding the Tide
The Tinder Box
Solomon

Rappel :

(Don't Forget to) Breathe
Crying for Help VII.




lundi 13 avril 2015

ANATHEMA - TRIANON - 13 AVRIL 2015


ANATHEMA
– Trianon – 13/04/2015

Le 30 avril 2005 alors que le groupe était en première partie pour Porcupine Tree, en assurant la promotion de leur opus "A Natural Disaster", je n'avais été que partiellement convaincu par leur talent. Mais suffisamment intrigué pour entamer la découverte de leur discographie récente. Cependant, je ne suis jamais remonté à leurs débuts, une époque où ils jouaient du doom/death, de peur d'altérer mon admiration naissante pour leur talent exprimé dans le metal progressif.

Cette tournée 2015 intitulée "Resonance" ayant vocation à célébrer la totalité de leur carrière depuis 1993, elle constitue donc pour moi l'occasion pour moi d'aller plus loin dans l'exploration.

Le Trianon étant une des meilleures salles de Paris en termes d'espace et d'acoustique, il suffisait à l'ingénieur du son de nous optimiser la sonorisation  pour garantir le bonheur du public. Le fait est que, dès le début, je suis rassuré ; inutile de chausser des protections auditives, je vais me régaler ! De surcroît, je suis parvenu à me glisser au troisième rang entre Danny et Vincent ; je suis ravi, même si je regrette d'être si loin de Lee. C'est parti pour mon neuvième concert de ce groupe fabuleux !

Le groupe ayant très astucieusement choisi de nous proposer un déroulé chronologique de sa carrière, il débute logiquement par "Distant Satellite", qui n'est pas mon titre préféré loin s'en faut mais sur scène ca passe plutôt bien.

Au moment d’enchaîner sur la suite, une panne de matériel impose une variation ; Danny vire tout le groupe de la scène et s'empare de la guitare de son frère pour nous délivrer seul un "are you there" magnifique. Le technicien ayant promptement rétabli le matériel, le concert reprend son cours prévu.

Ce concert étant tout simplement une suite des meilleurs titres de leur carrière, je ne vais pas m'attarder à tous les commenter car tout a été interprété magnifiquement ! Aucune déception sur la partie reflétant les années 1998 à nos jours. Chaque titre est sublimé sur scène, nous vivons tous un moment magique, transcendé par les interventions somptueuses de Lee qui n'en finit pas de s'épanouir… Je le disais déjà dans mes récits précédents mais c'est encore flagrant cette fois, Lee chante de mieux en mieux et, ce qui ne gâche rien, s'embellit sans cesse ; plus rien avoir avec la femme boudinée, timide et en retrait entrevue lors de un ou deux titres sur scène en 2005 !

Danny est quant à lui toujours le meneur du public pendant que Vincent semble toujours davantage réservé, concentré.

Il me serait bien difficile de distinguer un moment plus fort qu'un autre durant cette première partie de soirée que je ferais courir jusque "Angelica". Les atmosphères tantôt nostalgiques tantôt festives entretiennent l'attention émerveillée du public conquis. Je souligne des moments particulièrement enthousiasmants que furent "Closer" et "Fragile Dreams" ; chaud dans la fosse !!! Le po-go enchanté s'imposa y compris pour le quinqua de service, 'créboudiou ! Les actes furent séparés de quelques minutes de répit pour le public, mais pas suffisant pour briser l'ambiance.

La reprise de la période antérieure à l'opus "Alternative4" (1998) fut donc pour moi une découverte quasi totale. Je dois dire que j'ai apprécié modérément, selon les titres. Les titres les plus "doom" m'ont davantage séduit. Certains passages me rappelant ce que produisait Tiamat (que j'écoutais beaucoup dans les années 90), je n'étais pas complément dépaysé mais ce n'est définitivement pas la période que je préfère dans Anathema. Toutefois, une bonne partie du public sembla manifestement d'un avis différent, quelques agités du bocal venant bousculer un peu nos rangs jusque-là relativement tranquilles. Tant mieux pour le groupe qui, pour l'occasion, avait repris sa formation d'époque avec l'apparition d'abord du bassiste puis du chanteur (plus proche du hurleur) d'origine. Détail étonnant, ils n'ont même pas été décemment présentés à leur arrivée sur scène, ce qui a dû surprendre/décevoir bon nombre de spectateur comme moi qui ne connaissions pas les personnages.

Cela dit cette dernière partie de soirée n'a pas altéré mon impression enthousiaste de cette superbe soirée, c'est surtout la fatigue qui commençait à se faire sentir après ce long hommage après une journée de travail. Sitôt le concert fini, je file au comptoir me rincer le gosier d'une pinte méritée et je m'éclipse pour mon long retour, la tête encore dans les étoiles …

 

PROGRAMME : [19h20-22h30 environ]

acte 1 : 1999-2014; groupe actuel (Vincent Cavanagh : chant, guitare, Daniel Cavanagh : guitare, chant, clavier, Jamie Cavanagh : basse, Lee Douglas au chant, ainsi que John Douglas et Daniel Cardoso alternant la batterie, et le clavier)

Anathema (Distant Satellites, 2014)

Distant Satellites (Distant Satellites, 2014)

Are You There? (solo imprévu de Danny) (A Natural Disaster, 2003)

Untouchable, Part 1 (Weather Systems, 2012)

Untouchable, Part 2 (Weather Systems, 2012)

A Simple Mistake (Distant Satellites, 2014)

A Natural Disaster (A Natural Disaster, 2003)

Closer (A Natural Disaster, 2003)

Pressure (A Fine Day to Exit, 2001)

One Last Goodbye (Judgement, 1999).

 

acte 2 : 1995-1998. - Duncan Patterson à la basse.

Shroud of False (Alternative 4, 1998)

Fragile Dreams (Alternative 4, 1998)

Empty (Alternative 4, 1998)

Lost Control (Alternative 4, 1998)

Angelica (Eternity, 1996)

Eternity Part I (Eternity, 1996)

Eternity Part II (Eternity, 1996)

Eternity Part III (Eternity, 1996)

Sunset of Age (The Silent Enigma, 1995)

A Dying Wish. (The Silent Enigma, 1995).

 

acte 3: 1993-1995. - Darren White au chant and Duncan Patterson à la basse

Kingdom (Pentecost III, 1993)

Mine Is Yours to Drown In (Ours Is the New Tribe) (Pentecost III, 1993)

Under a Veil (of Black Lace) (Pentecost III, 1993)

Lovelorn Rhapsody (Serenades, 1993)

They (WillAlways) Die (Serenades, 1993).

 

Rappel :

Sleepless (Serenades, 1993)



mercredi 25 mars 2015

STEVEN WILSON & Band à l'Olympia le 25/03/2015 et à Anvers le 26 !



[20h00-xxhxx/xxhxx] horaire indéterminé, hors du temps …

Ce concert est maintenant passé depuis plus d'une semaine et je commence seulement à envisager la rédaction de mon relevé d'impressions très personnelles ; impossible jusqu'alors de mettre de l'ordre dans mon esprit tant les émotions se sont entrechoquées pendant deux jours pleins. Le récit risque encore de paraître désordonné et je doute que mon ressenti transparaisse à la lecture des regards extérieurs mais tant pis, je rédige avant tout pour moi, pour garantir la mémoire et attester de ce vécu exaltant.

Alors voilà. Il fallait que je me fasse à l'idée, ce fut dur, mais je dois désormais l'admettre, Steven Wilson semble avoir fait un bon choix en s'investissant durablement dans sa carrière en solo. Avec cet opus somptueux et cette tournée, c'est une évidence ; son immense talent n'en finit pas d'exploser à la figure de son public médusé.

Nous sommes nombreux du forum à nous être donnés rendez-vous pour ce qui sera pour moi sans aucun doute l'évènement musical majeur de l'année 2015. Nous avons tous le sentiment d'avoir le privilège d'assister à l'apothéose d'un artiste contemporain ; c'est une occasion unique dans la vie d'un mélomane !

La séance dédicace à 13h a alimenté encore un peu plus l'excitation générale pour les privilégiés présents. Un déjeuner très convivial à la brasserie Balzar, près de la Sorbonne, a ensuite contribué à entretenir la bonne humeur générale.
Au soir, les places numérotées nous permettant d'envisager sereinement notre positionnement pour la grand'messe, nous avons envahi le café des Capucines pour le plus grand plaisir des serveurs.
La bière a coulé à flots modérés ; il ne fallait surtout pas altérer nos capacités de captation de l'Evènement !

Une fois à l'intérieur, assis au premier rang, comme à la maison, les jambes en éventails, je goûte le privilège d'être assis au premier rang, en face de Nick Beggs, et non loin de Steven.

On ne change pas une équipe qui gagne ; Steven est toujours accompagné de Marco Minnemann à la batterie, de Nick Beggs à la basse, d'Adam Holzman aux claviers, et de Guthrie Govan à la guitare.
Compte tenu de la nature de "Hand Cannot Erase", Theo Travis à la flûte ne participe pas à la tournée. Absente également la remarquable choriste israélienne Ninet Tayeb pour cause de maternité.

Lorsque le grand moment attendu depuis des mois débute, je sais que le temps va filer et je tente cependant de capter chaque instant de bonheur auditif et visuel. Les sensations n'ont pas cessé de croître tout au long de ce concert inoubliable. Les cinq Artistes étant servis par une sonorisation impeccable de mon point d'écoute, le seul regret fut de ne pas pouvoir admirer l'ensemble de la scène avec suffisamment de recul, notamment pour visionner les belles images en fond de scène sur écran géant. Mais j'assume mon choix de place, aucune n'est idéale de toutes façon en ce sens qu'à toutes places il y a des avantages et des inconvénients … et puis de toutes manières j'ai prévu le lendemain de revoir le tout sous un angle différent !!!

Le programme était déjà connu grâce aux récits issus des précédentes soirées de la tournée débutée en Angleterre. Je savais qu'il me fallait accepter les bandes-sons insérées pour remplacer la divine voix de Ninet ; finalement cela ne m'a absolument pas gâché le plaisir. Quant aux parties du flûtiste absent, elles ont été soit ignorées soit remplacées par le clavier et, là aussi, aucune altération à l'interprétation.
Chaque musicien est à mon avis source d'admiration, tant leurs talents respectifs se conjuguent merveilleusement bien sous l'autorité de Steven en maître de cérémonie impeccable ! L'élégante efficacité de Nick à la basse et aux chœurs étaient évidement au premier plan pour moi mais Marco ne pouvait pas passer inaperçu avec ses facéties qui ne retire rien à son immense et très énergique talent. Guthrie, très appliqué et d'une sensibilité musicale inouïe, m'aura bouleversé sur tant de solos somptueux et étourdissants. Adam a quant à lui harmonisé le tout en réussissant à merveille la mise en valeur de l'ensemble par des sonorités délicates.

Tous les titres de l'opus HCE, à l'exception de l'intéressant mais dispensable "Transience", ont été magnifiquement interprétés, en intercalant astucieusement quelques perles de son déjà long répertoire. Il me semble inutile de tenter de détailler la qualité d'interprétation de chaque titre tant elle fut irréprochable avec ici et là quelques variations délicieuses.
L'entracte aurait pu briser la magie mais en fait il a permis à l'auditoire éberlué de respirer quelque peu et de partager les premières émotions. "Ancestral" a tôt fait de nous replonger dans l'univers merveilleux. "Happy Returns" accentue encore un peu plus notre sentiment si cela était encore possible ! Les musiciens sont heureux et fiers ; ça tombe bien, nous aussi !
Porcupine Tree n'a pas été omis avec ses deux atmosphères si admirables ; la nostalgie, la douceur avec "Lazarus" avant l'entracte, et la folie envoutante avec "Sleep Together" avant le rappel.

A l'instar des précédentes tournées, un rideau transparent a séparé le public de la scène, cette fois uniquement durant "Watchmaker" ; cependant, en ce qui me concerne, avec mon nez dessus, l'effet est relatif. Mais j'ai au moins l'avantage de rester suffisamment près pour continuer à voir les musiciens ce qui ne doit pas être le cas de tout le monde dans la salle !
Lorsque vient le rappel, au comble de notre bonheur, nous constatons que Steven avait décidé de gratifier Paris d'un somptueux titre supplémentaire par rapport aux dates antérieures : " Sectarian" ! … Le rappel se clôt avec le superbe "The Raven" et son film mélancolique diffusé en fond de scène.

Que du bonheur, quoi ! Que dis-je, de l'extase !!

Mais c'est déjà la fin et le réveil n'est pas immédiat.
Beaucoup de forumeurs éprouvent alors le besoin de partager le bilan à chaud du concert, autour d'une bonne mousse au café Capucine. Nous sommes tous sous le choc, l'émotion est unanimement partagée. L'expression qui revenait dans les bouches et les esprits était la rupture spatio temporelle ; le concert est passé tellement vite et nous nous sommes tous sentis en telle apesanteur !
Cette journée fut un pur bonheur, et le concert son point culminant.

Programme :
First Regret
3 Years Older
Hand Cannot Erase
Perfect Life
Routine
Index
Home Invasion
Regret #9
Lazarus
Harmony Korine

Entracte / Seconde partie
Ancestral
Happy Returns
Ascendant Here On...

Rappel :
Temporal (theme de Bass Communion)
The Watchmaker  (Intro Video)
Sleep Together

Rappel :
Sectarian
The Raven That Refused to Sing



STEVEN WILSON & Band – Muziekcentrum TRIX d'Anvers (Belgique) – 26/03/2015
[20h10-22h07]
Je lie le récit du concert à Anvers à celui de l'Olympia. Les émotions étant identiques à ceci près que j'ai eu le privilège et la chance d'assister à un deuxième concert de Steven dès le lendemain.
Fatigué de la veille mais déterminé, la route aurait pu être plus agréable sans cette maudite pluie continue. Arrivés sur place largement en avance, nous sommes les premiers avec ma fée ce qui nous donne le temps de siroter une première Maes Pils au comptoir du bar qui allait nous voir évidemment revenir. Nous sympathisons ensuite avec un néérlandais tant qu'il n'est pas rejoint ensuite par les premiers flamands ; on les laisse "flaminguer" comme dirait Brel et nous commençons à nous agacer de l'attente dans le froid et la pluie (fine mais chiante). Mais bon, le guichet ouvre finalement à 19h15 et c'est dans un désordre regrettable que nous fonçons vers l'entrée munis de nos bracelets d'accès.
Cependant, ce soir nous étions toujours au premier rang et debout et face à Guthrie et Steven avant Adam en perspective et un meilleur regard sur l'écran de fond de scène.
Situation idéale pour synthétiser au mieux mon appréciation sur les talents de ses immenses musiciens.
Que dire de plus que sur le récit de la veille, si ce n'est que manifestement le groupe respecte tous ses publics et qu'hormis l'absence de "Sectarian" du programme et l'absence d'entracte, le concert fut aussi parfait.
Pourtant le concert a failli mal commencer ; les pieds nus de Steven se sont emmêlés dans les fils d'ampli ! Ce qui généra un début de panique dans son regard et celui de son technicien tant les larsens ont fait craindre le pire. Souci vite réglé.
Le concert est passé vite aussi évidemment, top vite.
Contrairement à Paris, nous avons rencontré un seul Ch'ti forumeur après le concert avec qui nous avons terminé la soirée autour d'une (euh non deux !) Duvel ! 'faut dire qu'à 3,30€ le calice on pourrait en déguster jusqu'à la fin de la nuit !! Nos discussions auraient pu perdurer au bout de la nuit en effet mais il fallait ensuite assumer quatre vingt dix minutes de route pour rejoindre un havre de repos ; nous sommes parti vers minuit les yeux pleins d'étoiles et les oreilles pleines d'enchantement, conscients de ces deux journées exceptionnelles chargées de sens et de symboles.

Programme :
First Regret
3 Years Older
Hand Cannot Erase
Perfect Life
Routine
Index
Home Invasion
Regret #9
Lazarus
Harmony Korine
Ancestral
Happy Returns
Ascendant Here On...

Temporal (theme de Bass Communion)
The Watchmaker  (Intro Video)
Sleep Together

Rappel :
The Raven That Refused to Sing.