lundi 8 avril 2024

JUDAS PRIEST et SAXON - Zénith (Paris 19) - le lundi 8 avril 2024.

Metal Masters Tour 2024

TERGIVERSATIONS. Ces deux groupes anglais ont largement contribué dans les années 80 à entretenir ma passion pour ce genre musical durant mon adolescence. Comme JUDAS PRIEST le chante opportunément, pour moi ils demeurent les "Defenders of the Faith". Ces héros d'antan survivent malgré les aléas du temps ; défections avec ou sans retour, poids des ans… Cependant, compte tenu de l'évolution de mon oreille ces dernières années, je confesse m'en être quelque peu éloigné pour errer davantage vers les atmosphères plus feutrées du rock progressif.

Je confesse avoir ainsi tardé à me procurer le Sésame pour ce concert. Tant et si mal que la soirée ayant été annoncée complet en début d'année, je m'étais résolu à m'abstenir… En dépit de quelques remords. Car au même titre qu'AC/DC, ces maîtres du metal entretiennent, par leur opiniâtreté, une certaine nostalgie pour toutes ces années-Passions… Les derniers opus des deux protagonistes, dont je n'avais écouté que quelques titres, semblent faire une belle unanimité parmi les mélomanes.

Et puis après tout, je n'oublie pas que leurs récents concerts (JUDAS PRIEST au Zénith le dimanche 27 janvier 2019 et SAXON au Trianon le vendredi 9 décembre 2022) furent de nature à entretenir ma Flamme.

De surcroit, cette soirée en rappelle une autre ; le 16 février 1981, SAXON et JUDAS PRIEST partageaient déjà la même affiche à l'Hippodrome de Pantin ! Quarante-trois années après, nous les retrouvons ensemble à Paris, à l'occasion d'une tournée habilement intitulée "Metal Masters 2024", ce qui ne pouvait donc que m'inciter à bouger !

J'ai donc retenté ma chance une semaine avant, avec succès sur le site Gérard Drouot Production, pour trouver un ticket in extremis.

Le Zénith m'accueille ainsi pour la soixante-treizième fois depuis le jeudi 14 mars 1985 (ACCEPT). L'air de rien, je n'y étais plus retourné depuis le 27 novembre 2022 (POWERWOLF) ! Vers 17h10, je m'aligne sur des plus mordus que moi. Le lieu est chargé d'histoire(s) et je me souviens qu'à une époque je passais moi aussi des heures à attendre longtemps à l’avance ! L'âge moyen de la faune de fidèles est désormais élevé, mais la relève est là. A commencer par mon fils ainé !

OUVERTURE DES PORTES À 18:00

Le Zénith est plein comme un œuf ; une foule de mélomanes piaffe d'impatience, cela fait plaisir à voir !

Je parviens à me placer au quatrième rang, positionné entre le pupitre du guitariste et celui du chanteur. Je parviendrai à y demeurer une bonne partie de la soirée, en dépit de la fougue de jeunes loups peu préoccupés par l'élégance ou le respect.

SAXON
https://www.saxon747.com/

Souvent considérés comme les meneurs de la New Wave of British Heavy Metal (NWOBHM), ce groupe anglais de heavy metal fut fondé en 1975 à Barnsley. Ils n'ont pas connu la notoriété de leurs congénères de l'époque et pourtant ils demeurent parmi les plus légitimes représentants du genre. L'immuable fondateur Biff Byford (né en 1951, chant, depuis 1975) est désormais entouré de Nigel Glockler (né en 1953, batterie de 1981 à 1987, puis de 1988 à 1999 et depuis 2005), Nibbs Carter (né en 1966, basse chœurs depuis 1988), Doug Scarratt (né en 1959, guitares, depuis 1995).

Paul Quinn (guitariste historique de 1975 à 2023) a jeté l'éponge ; c'est désormais Brian Tatler (né en 1960, guitares en 2022, et depuis 2023) qui reprend le flambeau. Brian Tatler, a été annoncé le 10 mars 2023 comme le nouveau guitariste de tournée de SAXON à compter du juillet 2023. Brian est le fondateur du légendaire DIAMOND HEAD dont j'ai assisté aux concerts du vendredi 30 septembre 1983 (invités de BLACK SABBATH à l'Espace Balard de Paris) et du samedi 10 septembre 2016 (Raismesfest). Pour l'anecdote, DIAMOND HEAD avait été invité pour ouvrir des soirées de la tournée "Seize the Day World Tour" en 2022, mais hélas pas celle de Paris.

Le premier album "Saxon" est paru le 21 mai 1979.

Mon sixième concert d'adolescent émancipé fut celui de SAXON au Pavillon Baltard de Nogent sur Marne, le dimanche 22 novembre 1981 (tournée Denim and Leather). J'avais auparavant découvert SAXON à peu près en même temps que Judas Priest ; la parution de "Strong Arm of the Law" le 1er septembre 1980 fut une confirmation. Au rayon de mes regrets, pourrait figurer au moins un de leurs deux concerts parisiens de cette tournée (les 16 et 17 février 1981 à l'Hippodrome de Pantin). Je les revois ce soir pour la sixième fois.

Le vingt-quatrième album studio, "Hell, Fire and Damnation", est paru le 19 janvier 2024. Leur tournée européenne comprend vingt-six dates ; Paris en est la dix-huitième.

LE CONCERT [19:30-20:30] : Les lumières s'éteignent lorsqu'une bande sonore diffuse l'introduction du nouvel opus, suivi logiquement de "Hell, Fire and Damnation". La sonorisation m'a semblé un peu confuse sur les premières minutes. Mais l'impression s'est heureusement estompée. L'espace et l'éclairage demeurent de bon niveau, même réduit par le partage avec le dispositif prévu pour Judas. En fond de scène s'étend un large drap au logo de SAXON, que l'on retrouve également sur la batterie identifiée de surcroit au nom de Nigel.

En dépit des nombreux changements de musiciens, Biff est toujours parvenu à maintenir le son si particulier de SAXON. Si on me demandait de le décrire, ce n'est pas la brutalité qui me viendrait à l'esprit ; son heavy metal s'exprime davantage dans la mélodie de son chant, de celle de ses guitares et l'énergie communicative produite par une rythmique basse/batterie imparable.

Sans surprise, SAXON confirme l'adage qui lui va comme un gant, c'est le secret d'une soirée réussie. Le public chante, le public s'agite frénétiquement sur des compositions taillées pour la fête. Les titres du dernier opus ne dérogent pas à la règle. J'apprécie particulièrement "There's Something in Roswell", même s'il brille moins par son originalité que par l'efficacité de sa rythmique et des soli de guitares. Le mélodique "Madame Guillotine" fera probablement partie des incontournable à l'avenir.

En ce qui me concerne, j'ai évidemment mieux perçu les titres de la Grande Epoque, "Dallas 1 PM" étant celui que j'estime le mieux, avec ses soli et ses accords très harmonieux. A voire les mines réjouies autour de moi, je pense ne pas être le seul à baigner dans un subtil mélange de nostalgie et de volonté d'en profiter, tant que c'est encore possible…

Nibbs Carter est le plus agité de la bande, normal me direz-vous c'est aussi le plus jeune ! Il arpente constamment la scène entre ses complices, sans léser sa fonction essentielle bien entendu. Néanmoins, Doug Scarratt est très appliqué et impliqué pour interpréter à la perfection les soli historiques, suppléé en cela par Brian Tatler. Les deux garants de la Légende, Biff et Nigel veillent à ce que tout s'articule à la perfection et contribuent à entretenir l'enthousiasme d'un auditoire qui manifeste bruyamment son plaisir. Biff, engoncé dans son manteau militaire, fait mine de s'émerveiller (et j'ai la faiblesse de le croire sincère) de l'effervescence que provoque son groupe ; il harangue son public et le filme avec son portable, ce qui accroit encore l'exaltation générale !

L'exubérance de certains mélomanes pèse sur ma capacité de maintien en place, mais je m'accroche car je tiens à demeurer en bonne place pour la suite. Pourtant, je ne puis m'empêcher de songer à réduire mes efforts pour les prochains concerts !

On aurait apprécié un programme plus long ; en tous cas il fut plus court que celui de Lyon apparemment, dont "747, Strangers in the Night" fut ici exclu pour une raison qui  m'échappe... En tout état de cause, les sept derniers titres constituent une seconde partie particulièrement haletante qui se clôt par un "Princess of the Night" très apprécié.

Le programme favorise très nettement ma période préférée (1979-1985) avec neuf titres sur les treize interprétés ; donc je suis heureux ! Il oublie ainsi les douze albums de la période 1986-2011. Il oublie aussi Carpe Diem (2022) le précédent opus que j'aime beaucoup pourtant. Une heure pour évoquer une telle carrière c'est décidément bien trop court ! Trois titres sont issus de Hell, Fire and Damnation, 2024, un de Sacrifice, 2013, un de Crusader, 1984, trois de Denim and Leather, 1981, trois de Strong Arm of the Law, 1980, deux de Wheels of Steel, 1980.

PROGRAMME
Bande son introductive : The Prophecy.
1.                  Hell, Fire and Damnation (Hell, Fire and Damnation, 2024)
2.                  Motorcycle Man (Wheels of Steel, 1980)
3.                  Sacrifice (Sacrifice, 2013)
4.                  There's Something in Roswell (Hell, Fire and Damnation, 2024)
5.                  And the Bands Played On (Denim and Leather, 1981)
6.                  Madame Guillotine (Hell, Fire and Damnation, 2024)
7.                  Heavy Metal Thunder (Strong Arm of the Law, 1980)
8.                  Strong Arm of the Law (Strong Arm of the Law, 1980)
9.                  Crusader (Crusader, 1984)
10.              Dallas 1PM (Strong Arm of the Law, 1980)
11.              Denim and Leather (Denim and Leather, 1981)
12.              Wheels of Steel (Wheels of Steel, 1980)
13.              Princess of the Night (Denim and Leather, 1981).


A ce stade, je suis déjà lessivé mais toujours prêt à affronter la horde qui se presse d'autant plus en vue de la prestation suivante.

JUDAS PRIEST
https://archive.judaspriest.com/home/

JUDAS PRIEST, balbutia en 1969 à Birmingham, mais prit forme réellement en 1970 sur la dépouille d'un autre groupe appelé FREIGHT. Le seul membre fondateur et permanent depuis cette époque est Ian Hill (né en 1951, basse, chœurs occasionnel, depuis 1970), même si Rob Halford (né en 1951, chant, de 1973 à 1992, et depuis 2003) peut faire valoir ce rôle également tant il contribua indéniablement au succès du groupe. Le bucheron, Scott Travis (né en 1961, batterie, chœurs occasionnel, depuis 1989) peut faire valoir une belle ancienneté lui aussi. Les guitaristes historiques ont malheureusement cédé leur place. Kenneth Downing (de 1969 à 2011) a étonnamment préféré les pelouses de son golf, le 20 avril 2011 (il est permis d'imaginer qu'il s'en mord les doigts maintenant, puisqu'il a lancé un projet musical personnel) ; il est remplacé par Richie Faulkner (né en 1980, guitares, chœurs, depuis 2011). Puis Glenn Tipton (guitares, chœurs, de 1974 à 2018) fut contraint de prendre sa retraite car atteint de la maladie de Parkinson. C'est Andy Sneap (né en 1969, guitares, chœurs, de 2018 à 2022, depuis 2022) qui a pris sa place en tournée.

Pour l'anecdote, le bassiste Brian "Bruno" Stapenhill, a trouvé le nom "Judas Priest" en se référant à la chanson de Bob Dylan "The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest" sur l'album John Wesley Harding. Le groupe créé par Stapenhill n'a pas survécu, mais ce nom a remplacé celui de FREIGHT.

Le premier album "Rocka Rolla" est paru le 6 septembre 1974.

Quelques semaines après celui de SAXON, mon septième concert fut celui de JUDAS PRIEST au Pavillon Baltard de Nogent sur Marne, le lundi 7 décembre 1981 (tournée World Wide Blitz, Point of Entry). Cependant, je m'en veux encore aujourd'hui d'avoir manqué leur concert parisien du 9 décembre 1979, qui leur permit d'ouvrir pour AC/DC. (Rappelons au passage que les Australiens se présentaient pour la dernière fois avec le très regretté Bon Scott). J'ai ensuite malheureusement manqué aussi deux autres prestations (25 avril 80 au Bataclan, puis du 16 février 81 à l'Hippodrome de Pantin). Ce n'est qu'en fin 1980 début 1981 que j'avais débuté ma découverte de JUDAS PRIEST avec le légendaire "Unleashed in the East" et "British Steel". Puis, lorsque "Point of Entry" est paru, le 26 février 1981, je me souviens de ma perplexité au regard du précédent ; et pourtant aujourd'hui il figure parmi mes opus préférés ! Dans la discographie des prêtres de Judas, j'écoute plus volontiers les premiers tels que Sad Wings of Destiny (1976), Sin After Sin (1977), Stained Class (1978), Killing Machine (1978), British Steel (1980) et surtout Point of Entry (1981) ! Pour le reste, cela demeure une affaire de compatibilité d'humeur avec l'instant, mais honnêtement j'ai moins adhéré (tout est relatif) à l'option vocale prise par Rob avec Screaming for Vengeance (1982). Néanmoins, la décennie suivante demeura exaltante. Hélas, la désespérante parenthèse sans Rob (1991-2003), suivi d'albums plutôt décevants, puis le consternant départ de Kenneth parti jouer au golf (2011), et enfin la regrettable maladie de Glenn (2018), avaient terni mon enthousiasme... Jusqu'à leur très convaincant concert en 2019. Je les revois ainsi ce soir pour la huitième fois.

Le dix-neuvième album studio, "Invincible Shield", est paru le 6 mars 2024. Aujourd'hui, c'est la seizième et dernière date de leur tournée européenne, avant qu'ils ne se lancent dans une interminable tournée américaine (ils seront à Wallingford, Connecticut, dès le 18 avril).

LE CONCERT [21:00-22:40] : La bande son, qui diffuse "War Pigs" de BLACK SABBATH, me confirme que le spectacle est imminent. Un rideau, sur lequel sont inscrits des locutions plus ou moins pertinentes, masque partiellement la scène. Elles scandent les valeurs qui nous unissent, très bien. Mais faire valoir l'unité me parait quand même prétentieux, au regard des errements de Rob et de Kenneth. Mais bon passons… La toile s'effondre et laisse découvrir le quintuor groupé autour de la batterie. Ce sera le seul moment où Ian sera hors de son périmètre en retrait ! En fond de scène sont déployés quatre hauts écrans rectangulaires, sur lesquels seront diffusés images en direct et illustrations des chansons. Sur les côtés, sont dressés des tentures aux logos du groupe. Deux blocs-écran ferment les bords de la scène. Le tout est surplombé d'un gigantesque trident lumineux qui s'inclinera selon les séquences du concert. Je sais bien que l'objet apparait, discrètement, dès la pochette de l'album "Sad Wings of Destiny" (1976), mais je m'étonne encore de l'ampleur que ce symbole a pris au fil du temps ; je ne l'avais jamais remarqué durant les années 80, il est réapparu avec "Painkiller" (1990).

Le nouvel album est logiquement à l'honneur pour aborder le concert avec un "Panic Attack" déjà très convaincant, même si encore une fois les balances tardent à s'équilibrer. A moins que ce ne soit mes protections auditives qui fussent trop enfoncées… Peu importe, je rentre volontiers dans la transe collective, c'est la fête du metal en fusion ! Pas de répit, l'imparable "You've Got Another Thing Comin'", un de mes titres préférés, par son entrain et sa mélodie, surprend l'auditoire plus habitué à l'entendre plus tard dans la soirée. Sans pitié, les brutes enfoncent encore les clous en nous assenant les redoutables "Rapid Fire" et "Breaking the Law " !! L'auditoire s'époumone ; le prêtre mène la communion. Déjà à ce moment-là, je sens mes forces défaillir. Seule ma volonté d'assister de près à au moins un titre phare me permet de tenir envers et contre tout.

La sonorisation est puissante mais limpide, les décibels sont savamment maitrisés. Les éclairages sont somptueusement lumineux.


La soirée est astucieusement orchestrée avec une succession de morceaux d'anthologie. Avec le recul, je m'étonne cependant du choix porté sur "Saints in Hell", ma foi sympa, mais j'aurais toutefois préféré "Exciter" du même album. Mais bon, avec "The Green Manalishi" et "Victim of Changes" je m'estime comblé, d'autant que la voix de Rob était au rendez-vous, et que Richie ne craint pas la comparaison avec Kenneth. D'ailleurs, je souligne que Ritchie et Andy n'ont à aucun moment trahi l'héritage laissé par leurs deux prédécesseurs ; accords parfaitement maitrisés, soli à bon escient. Rob a souvent son regard sur le téléprompteur, mais l'essentiel est qu'il conserve encore son timbre vocal à un niveau acceptable compte tenu de son âge. Bref que du bonheur.

C'est le moment que j'ai choisi, pour me retirer du quatrième rang de sardines, après de bons et loyaux services mais n'en pouvant plus. Cela m'a permis de mesurer la densité du public ! Une bonne IPA m'a ressourcé, partiellement mais suffisamment pour continuer à participer à cette grand'messe !

A peine remis de nos émotions après un "Painkiller" étourdissant, le rappel relance la machine infernale avec le prémonitoire "Electric Eye", illustré d'images de satellites espions. Le vrombissement de la moto n'est pas vraiment une surprise à ce niveau de soirée ; il précède le traditionnel "Hell Bent for Leather" attendu de tous !

Mais l'émotion est à son comble lorsque Monsieur Glenn Tipton rentre en scène. Brisé cruellement par la maladie de Parkinson, il nous fait le plaisir de venir interpréter les deux derniers titres. On le sent faible, il est raide, il ne se balance plus en harmonie avec les rythmes… mais il est là. Et il joue consciencieusement ses accords. Je gage qu'il a perçu la reconnaissance de son public. En tous cas, je me suis rapproché le plus possible pour contribuer aux ovations émues et sincères.

C'est la fin, les six hommes saluent le public longuement un public abasourdi hébété, ravi, heureux quoi !

Etonnamment, le programme parisien a un titre de plus que le lyonnais. Nous avons eu "Devil's Child" intercalé ! Nous aurons ainsi eu droit à dix-huit titres. Quatre sont issus de British Steel, 1980, trois de Invincible Shield, 2024, trois de Screaming for Vengeance, 1982, un de Defenders of the Faith, 1984, un de Firepower, 2018, un de Killing Machine, 1978, un de Painkiller, 1990", un de Sin After Sin, 1977, un de Stained Class, 1978, un de Turbo Lover, 1986, et une reprise de Fleetwood Mac.

PROGRAMME
Bande son introductive : War Pigs (Black Sabbath), puis l'hymne d'Invincible Shield Tour
1.                  Panic Attack (Invincible Shield, 2024)
2.                  You've Got Another Thing Comin' (Screaming for Vengeance, 1982)
3.                  Rapid Fire (British Steel, 1980)
4.                  Breaking the Law (British Steel, 1980)
5.                  Lightning Strike (Firepower, 2018)
6.                  Love Bites (Defenders of the Faith, 1984)
7.                  Devil's Child (Screaming for Vengeance, 1982)
8.                  Saints in Hell (Stained Class, 1978)
9.                  Crown of Horns (Invincible Shield, 2024)
10.              Turbo Lover (Turbo Lover, 1986)
11.              Invincible Shield (Invincible Shield, 2024)
12.              Victim of Changes (Sad Wings of Destiny, 1976)
13.              The Green Manalishi (With the Two Prong Crown) (de Fleetwood Mac) (1978)
14.              Painkiller (Painkiller, 1990).
RAPPEL :
Bande son introductive : The Hellion (Screaming for Vengeance, 1982)
15.              Electric Eye (Screaming for Vengeance, 1982)
16.              Hell Bent for Leather (Killing Machine, 1978)
17.              Metal Gods (British Steel, 1980)
18.              Living After Midnight (British Steel, 1980).
Bande son finale : We Are the Champions (Queen).

Je suis sage ; je passe devant l'échoppe sans craquer pour un t-shirt que je trouve certes emblématique d'une soirée mémorable, mais un peu cher quand même (45€).

samedi 23 mars 2024

OZRIC TENTACLES + GONG au Dissection Room du Summerhall, à Edinburgh – le samedi 23 mars 2024.

Le calendrier de l'année 2024 m'offre l'occasion de marquer particulièrement mon anniversaire, puisque je suis né un samedi 23 mars. J'aurais pu me contenter de souffler une bougie de plus sur mon gâteau au chocolat favori. Certes. Mais, partant du principe que désormais mes anniversaires commencent à me peser (…), je préfère soigner mon obsolescence programmée par une formule intense de musicothérapie, alliée à un zeste de musicotourisme. Ça tombe bien, les astres semblent s'aligner sur la tournée britannico-cosmique commune d'OZRIC TENTACLES et de GONG qui se conclut à Edimbourg (en anglais : Edinburgh) ! Voilà donc une bien belle occasion pour nous de retrouver la Terre des Scots où nous n’étions pas retournés depuis 2019…

J'avais déjà vu GONG mais il me restait l'envie d'assister à un concert d'OZRIC TENTACLES depuis longtemps, alors que leurs tournées contournent soigneusement la France et que je n'avais pas trouvé la motivation nécessaire pour aller les voir en septembre dernier au festival 2Days Prog + 1.


Dans notre douce france ("f" minuscule délibéré, je précise), soi-disant patrie des Arts et de la Culture, le rock progressif, et en particulier sa branche psychédélique, est un style musical trop méconnu. A fortiori ceux qui la produisent, bien entendu ! Par conséquent, un p'tit rappel biographique me semble s'imposer, d'autant plus que l'histoire et la composition des deux groupes sont caractérisées par de fréquentes turbulences ; quoi de plus normal finalement, pour des artistes qui revendiquent leur errance dans les sphères insondables !…

OZRIC TENTACLES a été créé à l'occasion d'un solstice au Stonehenge Free Festival 1983. Sans relater trop de détails, on peut relever qu'il est considéré comme l'un des groupes psychédéliques les plus influents. La vision créative du multi-instrumentiste Ed Wynne (seul membre permanent depuis 1983), aboutit à proposer un univers qui rassemble les mélomanes adeptes de rock progressif et de psychédélisme.

Ø  Après un hiatus de cinq années, le groupe a sorti l'album "Space For The Earth" en 2020 (K-Scope). Puis leur seizième album, "Lotus Unfolding" est paru le 20 octobre 2023.

Ed Wynne fait ainsi part de son impatience particulière de participer à la tournée : "J'ai récemment tourné avec Silas Wynne dans une version électronique du groupe, mais l'opportunité de reformer un groupe complet après un si long hiatus est à la fois intimidante et exaltante. Une chose est sûre cependant, cette tournée sera une expérience extraordinaire à partager avec tous nos fans".

 

GONG est musicalement davantage diversifié, intégrant des nuances de psychédélisme, de space rock, de jazz, d'avant-garde, de krautrock et de paysages sonores surréalistes. GONG s'est récemment produit avec le Steve Hillage Band (lui-même ancien membre de la formation GONG des années 1970). Nous avons d'ailleurs assisté à une mémorable prestation de cette formation, lors du Night of the Prog (Loreley) le dimanche 21 juillet 2019.

Ø  Dans ce cadre nébuleux, je me garderai bien de dire où se situe dans leur discographie, leur dernier opus "Unending Ascending" qui vient de paraitre ce 3 novembre 2023 (K-Scope). Par ailleurs, un autre album enregistré en concert lors de leur tournée britannique de 2019, "Pulsing Signals" est paru le 25 février 2022 (K-Scope).

Kavus Torabi actuel et honorable membre de GONG fait ainsi part de son enthousiasme : "GONG et OZRIC TENTACLES ont une longue histoire ensemble, mais c'est notre première tournée à part entière, psychédélique, en tête d'affiche commune. Depuis que The Ed Wynne Band a joué avec GONG lors de notre tournée 2019, nous avons tous convenu que ce partenariat serait merveilleux. Je suis très heureux que cela se concrétise. Vous pouvez vous attendre à un déferlement d'éclat et de joie de la part des deux groupes, cela ne saurait tarder."


En tout état de cause, nous assistons ce soir à ce qui restera probablement le dernier concert en commun, puisque GONG l'intitule sur sa page " GONG & OZRIC TENTACLES- LAST JOINT TOUR 2024", et l'affiche de surenchérir "THE LAST BLAST". Cela étant, OZRIC TENTACLES continue une tournée européenne en avril et de son côté GONG part en Amérique du Sud début avril, et sera à Concarneau le 13 avril.

Notre voyage était principalement motivé par ce concert exceptionnel bien sûr, mais cependant fidèles à notre concept de musicotourisme, nous ne pouvions pas nous priver d'errer de nouveau dans les rues d'Edimbourg, une cité magnifique. Nos déambulations nous ont permis de découvrir encore d'autres  aspects de son charme. Néanmoins, cette grosse journée de marche aura pesé sur notre forme physique le soir venu.

LE SITE : Afin d'éviter une recherche de dernière minute, nous avons découvert le lieu en préalable à notre journée. Le Summerhall est un grand bâtiment qui comprend plusieurs espaces d'études et de conférence, pour divers programmes d’arts visuels et du spectacle. Il abrite une communauté variée d'artistes créatifs et d'entreprises, notamment un pub, un café, une brasserie et une distillerie. L'un des premiers occupants connus du site de Summerhall était une brasserie familiale créée dans les années 1710. Le premier brasseur de Summerhall fut Robert McClellan. Puis le bâtiment a été aménagé pour le collège vétérinaire de l'université d'Édimbourg à compter de 1913. En janvier 2011, il a été acquis par la famille McDowell et est désormais exploité comme un centre pour les arts et tout ce qui est créatif.

En pénétrant par l'entrée latérale, nous accédons au site par une agréable cour pavée. Des tables sont prêtes à accueillir fêtards de passage. On accède à la salle de dissection par escalier de bois. Le soir, nous parviendrons au même endroit mais en passant par l'entrée principale qui étonnamment nécessitera un parcours de couloirs. Nous passons les contrôles avant de constater qu'il s'agit bien d'un espace conçu pour ce genre d'étude ; la fosse est cerclée par un balcon duquel on peut imaginer voir les étudiants suivre un enseignement scientifique. Le carrelage mural blanc achève de nous convaincre de l'histoire du lieu ! A l'écart de la fosse se trouve un bar. Voilà pour le cadre.

La soirée est annoncée "complet". La salle est effectivement bondée mais je n'ai pas réussi à trouver d'information chiffrée sur la capacité d'accueil, désolé. Disons peut-être deux cents personnes ?

En préalable à la soirée et sans douter de notre engouement, nous nous présentons à l'échoppe où Ivy (pour Ozric), et Jackie (pour Gong), sont à notre écoute bienveillante en dépit de nos limites linguistiques. Ma P'tite Fée et moi optons chacun pour un t-shirt de la tournée commune (Ozric/Gong) ; en cette toute fin de tournée, il n'en restait que deux et dans une taille pour laquelle je n'aurais pas opté a priori, mais qui me sied à ravir au final ! Nous cédons également pour le t-shirt joliment floqué à l'image de Camembert Electrique (album mythique de 1971, cqfd). J'acquiers aussi le nouveau CD "Unending Ascending" de GONG. Enfin, nous achetons également chacun le magnifique badge métallique de Gong. Dépenses qui auraient pu être pire si Ivy avaient pu me vendre "Travelling The Great Circle" le coffret de 8 disques d'Ozric Tentacles, que j'avais prévu de saisir ; hélas il est épuisé. (J'irai sur Burning Shed plus tard)

Ponctuelle organisation, l'ouverture des portes est à 19h00.

Nous nous plaçons au premier rang sans difficulté, positionné au pied du pupitre d'Ed. Nous tentons d'échanger quelques mots d'anglais avec nos voisins. Mais l'accent de Liverpool ne nous aide pas vraiment à la compréhension… On détecte deux couples de Français, quand même.

Un "DJ", Grant Showbiz, est mandaté pour animer les attentes (avant et entracte) ; il est installé au balcon, surplombant ainsi la scène sur son côté. Plus ou moins bien inspiré, mais toujours dans l'atmosphère requise ; au moins il s'éclate et nous passons un moment plutôt agréable…

OZRIC TENTACLES [19h40-21h] https://ozrics.com/history/

OZRIC TENTACLES nous apparait sur cette tournée dans une nouvelle mouture, puisque la section rythmique a été remplacée. J'aurais bien aimé voir Brandi Wynne à la basse mais il semble qu'elle ait claqué la porte peu après le festival italien de l'automne dernier. Le 6 novembre 2023, elle écrit même sur son mur "merci les amis pour tous les beaux commentaires et les belles intentions. À l'avenir, j'apprécierais de ne plus être identifié dans ces posts, je n'ai pas participé à la réalisation de cet album “Lotus Unfolding” (nota bene : elle y est pourtant créditée…). De plus, Tim Wallander (le batteur) et moi-même ne rejoindrons pas le groupe lors de la prochaine tournée.". Bref, Ed Wynne (guitares, claviers, depuis 1983), et son fils Silas "Neptune" Wynne (claviers, guitare, depuis 2009), sont désormais entouré de Saskia Maxwell (flute, depuis 2021), Vinny Shillito (basse, de 1990 à 1991, puis de 2007 à 2009, et depuis 2023), et Pat Garvey (batterie et percussions, depuis 2023).

L'acoustique de la salle nous semble très bonne. La sonorisation plutôt bien équilibrée permettra de distinguer correctement les différents pupitres. Le dispositif d'éclairage est plutôt sombre, ce qui est sans doute délibéré afin de favoriser les effets lumineux diffusés par l'écran sur lequel défilent des images très colorées et exotiques, confirmant ainsi leur approche audiovisuelle. Capter des images aura toutefois été un défi. Les cinq musiciens disposent ma foi d'un bel espace d'expression ; même la très expressive Saskia pourra montrer ses talents !

La grande complicité entre le père et son fils se ressent dès les premiers instants du concert. La magie opère immédiatement ! Soutenu il est vrai par une base rythmique, basse/batterie, efficace à la fois puissante et subtile. L'apport artistique de Saskia s'avère très vite extraordinaire.


Ed Wynne introduit le plus souvent les titres par quelques petites mesures de fantaisie, ce qui montre sa grande attention portée sur les atmosphères. Positionné sur la gauche de la scène, il alterne les interventions, à la guitare le plus souvent, mais aussi aux claviers confirmant ainsi une excellente complémentarité avec Silas.

Silas Wynne, positionné sur la droite de la scène, est très concentré pour produire les ambiances requises.

Vinny Shillito est discrètement positionné entre la batterie et Silas, mais sa présence sonore est indispensable et constante ; son efficacité est parvenue à me faire totalement oublier l'absence de Brandi. Je pourrai mieux distinguer son jeu subtil lorsqu'il se porte sur l'avant de la scène pour interpréter l'enivrant "Sploosh !".

Pat Garvey contribue par sa frappe à la fois puissante et subtile à marquer l'entrain irrésistible des morceaux.

Mais franchement, indépendamment du talent de tous les musiciens, Saskia Maxwell est l'artiste qui nous aura subjugués le plus durant toute la soirée. Quelle élégance, quelle efficacité multi-artistique ! Cette dame, d'une beauté troublante (ce qui ne gâche rien bien sûr !), joue avec délicatesse de la flute traversière et du synthétiseur et de surcroit danse avec légèreté et éloquence. Elle contribue ainsi très largement à l'ambiance onirique de ce concert ! Silas peut être fier de sa femme !

Nous étions sur un nuage de bonheur, oubliant notre fatigue, en dépit des jambes alourdies par nos escapades de la journée. L'esprit ne pouvait que s'évader dans un tourbillon obsessionnel, avec cette fusion de sonorités expérimentales et instrumentales, empruntées aux musiques ethniques orientales, et à la techno électronique, L'ensemble du concert fut un enchantement total, notre seule frustration fut peut-être sa durée écourtée d'une dizaine de minutes.

L'auditoire est aux anges, tout près des étoiles ; il exulte et ovationne le groupe comme il se doit.

Silas Wynne m'a confié : "Nous avons essayé de faire tenir notre set et celui de Gongs dans le temps imparti. Seulement 75 minutes alors que les autres soirs nous avions 90 minutes chacun. Oui, c'était dommage de ne pas y jouer "Kick Muck" que nous avons dû écarter ".

Le temps imparti a permis à l'auditoire d'entendre dix titres, dont trois issus de "Lotus Unfolding" (2023), un de "The Floor’s Too Far Away" (2006), un de "Strangeitude" (1991), trois de "Erpland" (1990), un de "Pungent Effulgent" (1989), et un de " Tantric Obstacles" (1985). Par rapport aux programmes de la tournée, deux titres manquent à la liste…

 PROGRAMME 
1. Green Incantation (Lotus Unfolding, 2023)
2. Eternal Wheel (Erpland, 1990)
3. Erpland (Erpland, 1990)
O-I (There Is Nothing, 1986)
4. Lotus Unfolding (Lotus Unfolding, 2023)
5. Sunscape (Erpland, 1990)
6. Sniffing Dog (Tantric Obstacles, 1985)
7. Burundi Spaceport (Lotus Unfolding, 2023)
8. Ayurvedic (Pungent Effulgent, 1989)
9. Jellylips (The Floor’s Too Far Away, 2006)
Kick Muck (Sliding Gliding Worlds, 1988)
10. Sploosh! (Strangeitude, 1991).


GONG [21h30-22h45] https://www.gongband.com/

La composition de GONG s'est stabilisée depuis une bonne dizaine d'année, néanmoins elle fut tout particulièrement chaotique ; de la première formation de Gong née en 1967 en France, il ne reste personne. Toutefois, le dernier membre fondateur Daevid ALLEN, a tenu avant son décès à en garantir la continuité. Depuis les débuts du groupe, l'instabilité fut entretenue par une mauvaise gestion, par des procès, par des ruptures et des retrouvailles, par des morts et des renaissances. De filiations plus ou moins contrôlées en récupérations de membres en désaccord, GONG parviendra ainsi à maintenir son existence. Nonobstant, il y a toujours eu un fil continu de musique. Chacun évaluera la légitimité actuelle à l'aune de ses principes, mais le fait est que leur musique demeure authentique et l'engagement des musiciens crédibles, quoi qu'il en soit…

Nous retrouvons GONG dans sa composition qui nous avait tant séduit le dimanche 21 juillet 2019, lors du festival Night of the Prog, avec Fabio Golfetti (guitare, chant, en 2007, puis depuis 2012), Dave Sturt (basse, chant depuis 2009), Ian East (saxophones, flute, depuis 2010), Kavus Torabi (guitare, chant, depuis 2014), et Cheb Nettles (batterie, depuis 2014).

Si nous avions perçu et admiré leur talent en compagnie de Steve HILLAGE en 2019, les cinq musiciens nous prouvent ce soir la pertinence de perpétuer l'héritage de GONG.

La sonorisation demeure claire et bien équilibrée au bénéfice de chaque pupitre, et le dispositif d'éclairage illuminé par l'inoubliable spectacle de lumières kaléidoscopiques de Fruit Salad Lights. L'écran continue de diffuser des images psychédéliques, aux thèmes développés musicalement par GONG.

A notre gauche de la scène, se positionne le saxophoniste Ian East dont les interventions sont essentielles à l'identité musicale du groupe. Il alterne son saxophone soprano et son saxophone ténor en si, pour délivrer ce côté jazzy qui pimente encore un peu plus les errances cosmiques exprimées par le quintet.

A côté de lui, (quand il parvient à y rester plus de cinq minutes !) le chanteur guitariste Kavus Torabi est le plus charismatique de tous ; la scène semble souvent trop petite pour lui ! Souriant et exubérant, il s'éclate sur scène avec un plaisir communicatif !

A sa gauche se trouve le bassiste Dave Sturt, plus discret mais tellement efficace, indispensable et présent sur toutes les phases des partitions !

A son côté, en bout de scène, le guitariste Fabio Golfetti, nous montre son art d'extraire les sons les plus divers et variés de son instrument. Il apprécie particulièrement de torturer ses cordes "en glissando", comme le faisait déjà Daevid ALLEN, en frottant une tige métallique.

Au fond de scène, Cheb Nettles assume avec efficacité le redoutable rôle du batteur, pour accompagner des morceaux aux rythmes éclectiques.

Après le puissant et syncopé "My Guitar Is a Spaceship" issu de nouvel opus, qui introduit opportunément le concert, la prestation nous emmène allègrement en terres inconnues ; pour nous en tous cas, car nous connaissons peu le répertoire, finalement. Cela reste très hard avec un musclé "Kapital". Sans difficulté, nous embarquons dans le vaisseau interstellaire. Tantôt jazzy, tantôt funky, tantôt très rock (presque) hard, les musiciens nous font visiter les confins de ce que la musique peut offrir. Avec "Tiny Galaxies" je perçois même une évocation de The Beatles.


Le titre "Lunar Invocation" extrait du dernier opus, commençait à nous sembler un peu longuet lorsqu'une sublime apparition rétablit toute l'attention requise ! La lumineuse Saskia Maxwell réapparait, toute drapée de blanc. Son talent de danseuse est de nouveau démontré mais en outre cette fois elle illumine la partition de sa voix cristalline. Ensuite, sa contribution revalorise encore un peu plus le mythique "Master Builder" qui prend là une dimension encore supérieure ! Wahou quelle claque !

Lorsque l'époustouflant "Choose Your Goddess" résonne nous décollons une nouvelle fois ! Décidément cet album que je viens d'acquérir n'a pas fini de revenir sur ma platine !

Le public chavire et acclame le groupe avec ferveur. Hélas c'est déjà la fin, le groupe a à peine quitté la scène que les lumières se rallument sans rappel possible. Frustrant.

Le temps imparti a permis d'entendre dix titres, dont cinq issus de "Unending Ascending" (2023), trois de "Rejoice! I’m Dead !" (2016), un de "The Universe Also Collapses" et un de "Radio Gnome Invisible Vol. 3 - You".

PROGRAMME 
1. My Guitar Is a Spaceship (Unending Ascending, 2023)
2. Kapital (Rejoice! I’m Dead!, 2016)
3. All Clocks Reset (Unending Ascending, 2023)
4. Rejoice! (Rejoice! I’m Dead!, 2016)
5. Tiny Galaxies (Unending Ascending, 2023)
6. My Sawtooth Wake (The Universe Also Collapses, 2019)
7. Through Restless Seas I Come (Rejoice! I’m Dead!, 2016)
8. Lunar Invocation (Unending Ascending, 2023)
9. Master Builder (Radio Gnome Invisible Vol. 3 - You, 1974)
10. Choose Your Goddess (Unending Ascending, 2023).

Pas de rappel, le bar est fermé, couvre-feu à 23h. Naïvement sans doute, je pensais que cette dernière date aurait été l'apothéose de la tournée, avec des programmes rallongés, ou voir les deux groupes se lancer dans un concert plus ou moins improvisé ensemble… mais non. Les mélomanes britanniques sortent de la salle, résignés. Moi en bon Français, je suis grognon. Mais dans le fond, ravi quand même et conscient de mon privilège. Quand même.

D'ailleurs, la soirée n'est pas tout à fait terminée, puisque tous les musiciens nous attendent à leur échoppe, les mines ravies. Nous parvenons à nous approcher de quelques-uns, pour quelques échanges d'amabilités, pour quelques portraits et dédicaces. Quoi d'autres ? Rien si ce n'est qu'on voudrait que ça continue. Mais nous avons encore une quarantaine de minutes à marcher avant de se placer sous la couette… restons zen ; I ao, za-i, za-o, ma-i, ma-o, ta-i, ta-o, now…

samedi 16 mars 2024

AVATAR – Le Plan Ris-Orangis (91) – le samedi 16 mars 2024.

LE SITE. Après plus de quarante années de pérégrinations, je n'avais pas encore fréquenté cette salle de concerts ! J'aurais pu/du m'y rendre auparavant (notamment pour revoir une dernière fois Rory GALLAGHER à l'occasion de l'un des derniers concerts de sa carrière, le 11 décembre 1994, quelques mois avant son décès survenu le 14 juin 1995. D'ailleurs, en hommage au guitariste irlandais, la rue dans laquelle se situait Le Plan avait été rebaptisée rue Rory Gallagher. La voie existe encore, mais le site n'y est plus). Toutefois, cette salle francilienne n'est plus celle qui naquit en 1984… Car en 2014, il fut considéré qu'elle devait déménager 650 mètres plus loin, pour s'agrandir. Sa page affiche désormais deux salles dotées d'une capacité respectives de 830 places et 200 places. 

https://leplan.com/home/billetterie/

Mais sa programmation (délibérément soumise à l'emprise élitiste d'une certaine la sphère médiatique) ne m'a jamais paru suffisamment attractive pour surmonter l'écueil de la distance. Il faut dire que les 28 kilomètres au Sud de Paris demeurent quelque peu rédhibitoire par les transports en commun, qui restent peu fréquents passé une certaine heure. Quoi qu'on en pense, avec la voiture c'est tout de même plus agréable. A peine une demi-heure de trajet.

LE CONTEXTE. On ne va donc pas trop se plaindre que LIVE NATION, qui a flairé le bon coup, soit parvenu à y organiser cette soirée. La salle afficha complet dès la mise en vente des billets ! Grâce à un ami bienveillant (merci Xavier !), nous avions obtenu les précieux sésames dès leur mise en vente en septembre dernier !

Les membres d'AVATAR m'impressionnent par leur endurance. La première partie de tournée de ces Vikings en 2023 fut déjà énorme, en Europe, puis aux Amériques. Les revoilà de nouveau en ce début d'année 2024, avec vingt-quatre dates européennes. "The Great Metal Circus Tour" a débuté le 1er mars à Hanovre, et se termine le 28 mars à Rennes… avant de repartir pour dix-neuf dates outre-Atlantique du 26 avril au 19 mai !

Soulignons que, pour une fois, la France n'est pas oubliée : AVATAR pose ses valises dans pas moins de onze étapes françaises (pour quatre allemandes !), qui toutes affichent "complet" ! Il faut croire que ces Scandinaves nous aiment bien … De surcroit, une halte exceptionnelle suspend la tournée, le jeudi 14 mars 2024, au Grand Rex (salle annexe) de Paris pour une projection exclusive du film "The Band Avatar Makes a Killer Album".

Il s'agit d'un documentaire de quatre-vingt-dix minutes, qui relate les trente jours d'enregistrement de "Dance Devil Dance", leur dernier opus. Avec ma p'tite Fée nous avons pu assister à cet évènement unique, qui nous a permis de mieux imaginer leur univers, leur mentalité, et de connaitre les conditions d'enregistrement. Nous avons pu ainsi découvrir comment une maison, paumée au milieu d'une forêt suédoise, fut réaménagée en studio. Projet validé par Jay Ruston (producteur de The Winery Dogs, Sons of Apollo, Anthrax, Amon Amarth, Uriah Heep, Meat Loaf, ...), qui est venu coproduire un troisième album (après "Avatar Country", et "Hunter Gatherer") avec le groupe. Ce film, réalisé par Johan Carlén (qui réalise déjà la plupart de leurs clips) nous permet de mieux capter les subtilités et le son brut de cet album de fous furieux ! Après le film, les cinq membres d'AVATAR accompagnés par Johan Carlén, se sont prêtés à une séance de questions-réponses avec les admirateurs ! Nous sommes sortis de la séance encore plus convaincu de leur talent, de leur modestie, de leur humour. Certes, le côté commercial ne m'a pas échappé (quand même 46,30 € l'entrée, sans compter la possibilité pour les plus fêlés de claquer 100 € de plus pour pouvoir les rencontrer en préalable), ce qui ne nous a pas empêché d'acquérir le t-shirt spécial pour cette soirée moyennant 30 €. Sur le trottoir nous avons pu échanger quelque peu avec le guitariste Tim Öhrström (qui arborait un tshirt AC/DC) ainsi qu'avec Johan Carlén. Les autres n'ont pas jugé opportun de délégitimer la rencontre payante ; on les comprend d'une certaine façon mais on reste frustré…

La veille ils étaient à Prague, le lendemain ils étaient à Rouen. C'est ainsi le surlendemain que nous nous rendons à Ris-Orangis.

Nous sommes deux couples à nous réunir pour cet événement impatiemment attendu. En adulescents assumés, nous nous sommes motivés mutuellement pour nous maquiller, à l'image de Johannes. Ce n'était pas prévu en ce qui me concerne. Personnellement très hésitant à la démarche, car je ne me m'étais encore jamais, en aucune circonstance, maquillé ! Mais bon, l'émulation aidant, et sous l'autorité experte de la compagnie féminine, l'homme se plia aux obligations. Et ma foi, je dois admettre que c'est assez marrant. Ce sont ainsi quatre aliénés qui débarquent astucieusement au parking (150 places), avant qu'il ne fût complet. La file d'attente n'est qu'une formalité avant de découvrir ce bel auditorium.

Le plan propose une salle en largeur, avec peu de profondeur donc. La fosse est encadrée de trois marches d'escaliers, ce qui s'est avéré salvateur pour ma p'tite Fée qui a ainsi pu profiter d'un confort de vue exceptionnel pour sa taille ! Nous avons opté pour un stationnement sur ce rehaussement bienvenu, entre la console de sonorisation et la droite de la scène. La proximité relative d'enceintes suspendues m'a d'abord inquiété, mais l'acoustique s'est avérée excellente ; puissante mais audible, sans protection auditive !

L'espace est effectivement rapidement bondé, peuplé d'un public bien plus jeune que celui que nous côtoyons habituellement, ce qui est de nature à nous rassurer sur la pérennité de notre genre favori !

Vu la programmation habituelle de la salle, nous ne nous étonnerons pas outre mesure (quoique) de la bande-son d'attente qui diffuse notamment Julien Clerc et Barbara. Le choc sera d'autant plus saisissant avec la suite…

URNE [20h00-20h40].
https://urneofficial.com/
 https://www.youtube.com/@urne6363  et https://www.facebook.com/urneband/  https://candlelightrecordsuk.bandcamp.com/album/a-feast-on-sorrow

Déjà l'an dernier AVATAR avait invité deux groupes résolument très "metal" pour ouvrir sa soirée. Cette fois c'est donc au tour d'URNE un groupe anglais fondé en 2016 à Londres. Il se revendique dans la mouvance dite "sludge metal". Sludge signifie boue, ce qui en dit long sur l'ambition dudit style musical… Autant dire que la mélodie n'est pas le souci majeur des protagonistes. Les vocaux sont hurlés et puissants, sans concession. Les instruments entretiennent un mur sonore dont ressortent parfois quelques valeureux soli de guitare.

Après leur premier album "Serpent & Spirit" paru en 2021, un deuxième album intitulé "A Feast On Sorrow" est paru le 11 août 2023. Le trio londonien a collaboré avec Joe Duplantier, le leader de GOJIRA, pour aborder des sujets sombres : les maladies dégénératives, l’obscurcissement de l’esprit ou encore la mort. Un album sombre et agressif, inspiré par les déconvenues personnelles de Joe Nally, son concepteur. Voilà, le décor est planté, au moins, on sait qu'on ne va pas cueillir des pâquerettes.

Le trio se compose actuellement d'Angus Neyra (guitare, depuis 2016), Joe Nally (chant, basse depuis 2016) et James Cook (batterie, depuis 2022).

En fond de scène s'étend le logo du groupe. La sonorisation m'a paru correcte, et un éclairage modeste mais suffisant pour l'ambiance sombre délibérément visée.

Sur le contenu je ne m'étendrai pas excessivement, car j'avoue volontiers que ce n'est pas le style musical que je pourrais écouter dans mon salon. La voix, constamment vociférée sans aucune nuance, a le don de me lasser assez vite. Musicalement cette première partie me parut toutefois moins pénible que l'an dernier. Je dirais qu'ils ont contribué à bien chauffer la salle, ce qui était leur rôle après tout.

Le public a globalement bien accroché mais si on sentait une certaine retenue pour prévoir le déluge à venir. Il a cependant accordé une belle ovation aux Anglais. Et il y aura une affluence notable à leur échoppe.

Sur six titres, quatre sont issus de "A Feast on Sorrow" (2023) et deux de "Serpent & Spirit" (2021).

PROGRAMME
1.      Serpent & Spirit (Serpent & Spirit, 2021)
2.      Becoming the Ocean (A Feast on Sorrow, 2023)
3.      To Die Twice (A Feast on Sorrow, 2023)
4.      The Burden (A Feast on Sorrow, 2023)
5.      A Feast on Sorrow (A Feast on Sorrow, 2023)
6.      Desolate Heart (Serpent & Spirit, 2021).

 

AVATAR [21h15-23h15]
https://avatarmetal.com/

La biographie de ces suédois nous explique qu'AVATAR a ramé, lui aussi, avant de connaitre une phase ascensionnelle. AVATAR fut fondé en 2001 par le guitariste Jonas "Kungen" Jarlsby et le batteur John Alfredsson, pour proposer leur conception d'un "death metal" mélodique, saupoudré de heavy metal. Ils furent astreints à leur début au jeu toujours un peu pénible de la chaise musicale. Mais cela cesse en décembre 2011, lorsque Tim Ohrstrom remplace le guitariste Simon Andresson. Puis le groupe évolue, visuellement et musicalement. Le chanteur Johannes Eckerström se grime alors en clown, à l'occasion du tournage du clip de "Black Waltz" (sur le thème d'une troupe d'artistes de cirque qui montrent leurs étonnants talents). Les quatre albums suivants sont autant de tremplins au succès grandissant : "Black Waltz" en 2012, "Hail the Apocalypse" en 2014, "Feathers & Flesh" en 2016 et "Avatar Country" en 2018.

Les vidéos promotionnelles de Johan Carlén sont très soignées avec beaucoup d'humour et de dérision. A mon sens, elles permettent un rapprochement supplémentaire avec RAMMSTEIN dont les clips contribuent également à parfaire leur promotion par l'image. C'est aussi et surtout sur scène que le quintuor montre son efficacité avec une mise en scène astucieusement opportune, avec un son lourd et puissant qui provoque irrésistiblement l'ébullition du public. Mais aussi avec le charisme des musiciens, en particulier celui du facétieux et extravagant Johannes Eckerström. Ce dernier a le talent de dénoncer de nouveau un de mes paradoxe ; je n'apprécie guère les voix trop gutturales et pourtant avec lui ca passe. J'observe que lui-même semble compter fréquemment sur son jerricane pour apaiser les effets sur ses pauvres cordes vocales. Allez comprendre… J'ai accroché lors de leur prestation au Hellfest, puis j'ai été convaincu à l'Olympia. … 

Le quintuor est ainsi stabilisé depuis treize années, avec Jonas "Kungen" Jarlsby (guitares, 2001), John Alfredsson (batterie, depuis 2001), Johannes Eckerström (chant, trombone et claviers, depuis 2002), Henrik Sandelin (basse, chœurs, depuis 2003) et Tim Öhrström (guitares, chœurs, depuis 2011).

Leur neuvième album "Dance Devil Dance" est paru le 17 février 2023.

À propos de cette nouvelle tournée promotionnelle, le groupe déclare en profession de foi : "Nous sommes un cirque de métal. La route est notre maison. DANCE DEVIL DANCE reflète toute la folie de ce monde et des mondes au-delà. C'est une célébration de la laideur et un défi face à tout ce qui est considéré comme beau. Le métal doit vous faire bouger. Le métal est une musique pour le corps. Nous ne savons pas quand cela s'est produit, mais il semble qu'à un moment donné, récemment, la plupart des gens ont décidé que cette musique était mieux appréciée assis. C'est une grande tragédie et il faut y remédier. Pourquoi une batterie, pourquoi une basse, si les gens ne bougent pas leurs pieds ?

Et les pieds bougeront en effet. Notre musique a toujours été faite pour la scène, comme tout le monde peut en témoigner, que ce soit en tant que groupe d'ouverture pour des grands comme Iron Maiden ou Slipknot, ou en jouant sur les grandes scènes du Wacken, du Hellfest, du Download, du Grasspop, du Rock on the Range, du Poland Rock, et bien d'autres encore, ou en amenant tout le freakshow avec nous, en tête d'affiche soir après soir. D'une côte à l'autre des États-Unis d'Amérique et du Canada. Du Mexique jusqu'au Brésil, dans toute l'Europe, au Nord, au Sud, à l'Est et à l'Ouest. Le monde entier est notre scène et vous feriez mieux de vous préparer, car lorsque nous commencerons, vous serez tous les jouets du diable."

Quitte à être assujetti, autant se soumettre à leur suggestion. Mais trêve de bavardages, lorsque la chanson de "The Damned" nous met en garde contre le clown, le public sait que les choses sérieuses approchent ! Le déroulé de séance est similaire à celui de la précédente tournée. Le glas résonne comme pour surexciter encore davantage l'impatience de l'auditoire. Puis, des coups sourds, martelés puissamment, accentuent encore le crescendo. Enfin, John Alfredsson en Maître de cérémonie, apparait tel un automate pour prendre le relais de frappes qui martèlent le pas d'entrée en scène des quatre acolytes. Les jets de scène étincelants lancent la fête !

Durant les seules premières secondes, la sonorisation peine malheureusement à s'équilibrer sur le chant, mais très vite l'ingénieur fait son boulot et tout rentre dans l'Ordre pour que nous passions une excellente soirée. Le son sera puissant mais pas assourdissant, laissant ainsi percevoir toutes les subtilités des interventions des talentueux musiciens. L'éclairage fut relativement lumineux, bien que les teintes rougeâtres et bleutées m'aient paru un peu trop récurrentes ; en tant que chasseur d'images s'entend.

Le décor est un peu industriel ; la batterie légèrement surélevée est entourée de portiques métalliques. Le fond de scène est drapé entièrement d'une tenture montrant la fresque du groupe.

Le programme est en tous points identiques à celui de l'an dernier sauf "Paint Me Red" qui se substitue à "Scream Until You Wake".  Les deux titres me plaisent autant et j'aurais apprécié davantage d'évolution mais bon. Autre évolution notable, mais détail esthétique, où sont donc passées les guitares rouges magnifiquement décorées de Tim et Jonas !?

Difficile de préférer tel ou tel séquence du concert, tant les rythmes, le charisme des musiciens, et la folie extravertie du chanteur sont de nature à entretenir une atmosphère particulièrement festive. Johannes semble avoir manqué sa vocation de montreur de cirque ; il faut le voir présenter longuement "Chimp Mosh Pit" et faire monter la sauce avec son public ! Le très dansant "The Eagle Has Landed", le martial et pourtant très mélodique "Bloody Angel"... Les titres ne cessent d'accabler les capacités physiques des auditeurs ! Nos voix sont souvent mises à contribution, notamment pour "When the Snow Lies Red". L'humour et la dérision sont également de la partie ; le bouffonesque "Puppet Show" est toujours suspendu par la prestation exubérante de Johannes qui apparait au balcon pour gonfler des ballons puis jouer avec talent du trombone à coulisse. Le combat de soli de guitares est convenu mais tellement justifié pour montrer le talent des deux protagonistes ! Amusante, cette introduction astucieuse de "Black Waltz" qui nous rappelle à la fois de plus l'univers forain, mais aussi le thème de "It" (Ça) de Stephen King (le clown et ses ballons). Un technicien pose un carton devant la batterie, duquel duquel s'élève d'abord un lot de ballons retenus par les fils, puis notre bouffon préféré au sourire effrayant. Le titre "Tower" reste une parenthèse de calme et de beauté qui permet encore au décidément multiinstrumentiste de montrer un autre de ses talents. Mais le vigoureux et puissant "Colossus" recadre vite l'ambiance ; les cinq musiciens sont alignés au bord la scène, face au public, comme nous affronter. Le redoutable "Let It Burn" met les nuques de nouveau à rude épreuve ; les crinières tournoient allègrement ! Puis c'est au tour de John de sortir de son périmètre pour nous montrer une chorégraphie totalement déjantée et nous bombarder de ses cotillons. Impérial, Jonas entre en scène, couronné pour illustrer "A Statue of the King". Je ne cache mon immense plaisir lorsqu'ils interprètent enfin "The Dirt I'm Buried In", qui est tout simplement mon titre préféré ! Il contient tout de j'aime dans leur musique, la mélodie, la puissance, le chant en voix claire. Il faudra vraiment que je m'entraine pour apprendre à en chanter les paroles ; le public est admirable à cet égard, là aussi.

Bref, nous nous laissons ainsi guidé jusqu'au terme d'une soirée de folie totale. La communion fut intense !

Johannes tente de préparer le public à une fin inéluctable du concert. Il fait mine de négocier le nombre de titres restant, même si chacun sait que le programme est établi. L'auditoire bon enfant se prête volontiers à la négociation, et admet une part de gourmandise insatiable. Bref, c'est au tour de "Smells Like a Freakshow" de plonger le public dans une orgie de bonheur exubérante. De mon point de vue, je ne puis m'empêcher de comparer cette masse protéiforme à des diables dans un bénitier !

Le titre final "Hail the Apocalypse" débute sur le jet de serpentins festifs au-dessus de la fosse en ébullition ; le public exulte !  

Le groupe revient saluer son public reconnaissant sur fond sonore de "We'll Meet Again" de Vera Lynn.

Sur les dix-huit titres interprétés ; cinq sont issus de Dance Devil Dance (2023) ; un Hunter Gatherer (2020), un Avatar Country (2018), trois de Feathers and Flesh (2016), quatre de Hail the Apocalypse (2014), et quatre de Black Waltz, (2012).

PROGRAMME
Bande son introductive : Beware of the Clown (The Damned)

  1. Dance Devil Dance (Dance Devil Dance, 2023)
  2. The Eagle Has Landed (Feathers and Flesh, 2016)
  3. Valley of Disease (Dance Devil Dance, 2023)
  4. Chimp Mosh Pit (Dance Devil Dance, 2023)
  5. Paint Me Red (Black Waltz, 2012)
  6. Bloody Angel (Hail the Apocalypse, 2014)
  7. For the Swarm (Feathers and Flesh, 2016)
  8. Puppet Show (Hail the Apocalypse, 2014)
  9. When the Snow Lies Red (Feathers and Flesh, 2016)
  10. Do You Feel in Control ? (Dance Devil Dance, 2023)

Soli de guitares (Tim et Jonas)

  1. Black Waltz (Black Waltz, 2012)
  2. Tower (en acoustique, Johannes au piano) (Hail the Apocalypse, 2014)
  3. Colossus (Hunter Gatherer, 2020)
  4. Let It Burn (Black Waltz, 2012)
  5. A Statue of the King (Preceded with John's rave dance) (Avatar Country, 2018)

RAPPEL :

  1. The Dirt I'm Buried In (Dance Devil Dance, 2023)
  2. Smells Like a Freakshow (Black Waltz, 2012)
  3. Hail the Apocalypse (Hail the Apocalypse, 2014).

Bande son finale : We'll Meet Again" (Vera Lynn).



EUROPEAN TOUR 2024

  1. FRI, MAR 01, 2024    THE GREAT METAL CIRCUS          HANOVER
  2. SAT, MAR 02, 2024   THE GREAT METAL CIRCUS          FRANKFURT AM MAIN
  3. SUN, MAR 03, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          STUTTGART
  4. TUE, MAR 05, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          MILAN (COMPLET !)
  5. WED, MAR 06, 2024 THE GREAT METAL CIRCUS          BRATISLAVA I
  6. THU, MAR 07, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          BUDAPEST
  7. FRI, MAR 08, 2024    THE GREAT METAL CIRCUS          NÜRNBERG
  8. SAT, MAR 09, 2024   HEADBANGERS PARADE 2024      EINDHOVEN
  9. MON, MAR 11, 2024 THE GREAT METAL CIRCUS          POZNAŃ
  10. TUE, MAR 12, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          KRAKÓW (COMPLET !)
  11. WED, MAR 13, 2024 THE GREAT METAL CIRCUS          PRAHA

THU, MAR 14, 2024 THE BAND AVATAR MAKES A KILLER ALBUM        PARIS

  1. FRI, MAR 15, 2024    THE GREAT METAL CIRCUS          ROUEN (COMPLET !)
  2. SAT, MAR 16, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS      RIS-ORANGIS  COMPLET !
  3. SUN, MAR 17, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          ROUBAIX (COMPLET !)
  4. TUE, MAR 19, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          STRASBOURG (COMPLET !)
  5. WED, MAR 20, 2024 THE GREAT METAL CIRCUS          REIMS (COMPLET !)
  6. FRI, MAR 22, 2024    THE GREAT METAL CIRCUS          NIMES (COMPLET !)
  7. SAT, MAR 23, 2024   THE GREAT METAL CIRCUS          CLERMONT-FERRAND COMPLET !
  8. MON, MAR 25, 2024 THE GREAT METAL CIRCUS          RAMONVILLE-ST-AGNE (COMPLET !)
  9. TUE, MAR 26, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          BIARRITZ (COMPLET !)
  10. WED, MAR 27, 2024 THE GREAT METAL CIRCUS          LA ROCHELLE (COMPLET !)
  11. THU, MAR 28, 2024  THE GREAT METAL CIRCUS          RENNES (COMPLET !).