samedi 17 février 2018

DROPKICK MURPHYS – Zénith de Paris – 17/02/2018


Pile-poil un mois avant la Saint-Patrick, nous sommes nombreux, dans un Zénith plein pour la seconde soirée de suite, à avoir décidé de nous mettre au Vert ! Même si la Heineken n'a de vert que son verre d'emballage, la bière coule à flots (pas seulement dans les gorges déployées, d'ailleurs !) et les urinoirs sont très convoités (chez les hommes comme chez les femmes !).

GLEN MATLOCK (19h30-20h)
En me rendant à un concert de rock celtique, j'étais bien loin de m'attendre à assister à un concert acoustique d'un des membres fondateur des Sex Pistols ! Pourtant, sur la scène c'est bien Glen Matlock (61 ans) premier bassiste des Sex Pistols (avant, donc, Sid Vicious) et de surcroit compositeur de la plupart des morceaux du groupe ! Il aurait pu légitimement se contenter de la reprise exclusive des titres qui ont fait sa gloire, mais en fait nous aurons droit à un récital honorable et plutôt pépère …
Il fallait disposer d'un certain aplomb pour affronter seul à la guitare sèche un auditoire venu s'encanailler. Mais son passage ne laissera sans doute pas d'autre souvenir au public poli et respectueux que la sensation mélancolique d'avoir assisté à un concert d'une partie du groupe légendaire …
PROGRAMME
God Save the Queen (Sex Pistols)
Sexy Beast
Pretty Vacant (Sex Pistols)
(à complèter…)

FLOGGING MOLLY (20h15-21h15)
Avant cette soirée, je ne m'étais pas intéressé à ce qui passait en première partie ; j'ignorais donc l'existence de Flogging Molly. Compte tenu de la claque monumentale prise ce soir, c'est avec fébrilité que je me suis mis en quête d'informations sur ces formidables fêtards…
J'apprends ainsi que Dave King, fondateur du groupe, qui est né et a grandi en Irlande, n'est autre que l'ex-chanteur du groupe de heavy-metal Fastway créé par "Fast" Eddie Clarke, ex-guitariste de Motörhead ! Intéressante et surprenante origine musicale !! Issu d'une famille de musiciens axés autour de la musique traditionnelle irlandaise, l'insolent rejeton est cependant davantage attiré par le hard-rock et le punk-rock, en pleine expansion à cette époque. Il part pour les États-Unis dans les années 1980 où, après quelques errements, il finit part réunir son groupe à Los Angeles, en Californie en 1997.
Flogging Molly, qui s'ébat dans un folk celtique (très) musclé est désormais composé de Dave King (chant, guitare acoustique), son épouse Bridget Regan (violon, flûte irlandaise, uilleann pipes), Dennis Casey (guitare électrique), Matt Hensley (accordéon), Nathen Maxwell (basse, chant), Bob Schmidt (mandoline, banjo, bouzouki) et George Schwindt (batterie).

Si leur dernier opus "Life is Good", paru en 2017, me semble relativement fade au lendemain du concert, en revanche ce que j'écoute par ailleurs, "Drunken Lullabies" (2002) ou "Speed of Darkness" (2011), confirme et amplifie tout mon intérêt ! Mais revenons à cette soirée dantesque…

Indéniablement un groupe de scène, FM a survolté le Zénith ! Cette salle a connu pourtant bien des émotions en ma présence (130 concerts depuis mars 1985) mais là, vu des gradins c'était particulièrement hallucinant et réjouissant de voir autant de bonheur partagé du premier au dernier rang ! Quelle fête !
Dave King est un personnage attachant, très charismatique. Le genre de type avec qui on a envie de trinquer une chope dans un pub surchauffé par l'agitation frénétique des danseurs et musiciens ! Quitte à hasarder quelques mots en français il parvient en toute simplicité à attirer l'attention et à attiser la tension, selon les titres à présenter.
Le groupe n'est pas économe de ses efforts et laisse peu de temps de répit dans ce déluge de notes et d'excitations !
J'observe a posteriori que seuls trois titres du programme sont extraits du dernier opus (que je trouve décevant) alors que quatre titres sont extraits de Drunken Lullabies (que je préfère nettement !).
Une très réjouissante découverte qui laisse un sacré gout de reviens-y !




PROGRAMME
The Hand of John L. Sullivan (Life Is Good)
Swagger (Drunken Lullabies)
Selfish Man (Swagger)
Drunken Lullabies (Drunken Lullabies)
The Days We've Yet to Meet (Life Is Good)
Life in a Tenement Square (Swagger)
Float (Float)
Tobacco Island (Within a Mile of Home)
Devil's Dance Floor (Swagger)
Crushed (Hostile Nations) (Life Is Good)
If I Ever Leave This World Alive (Dédié aux victimes de l'attaque terroriste au Bataclan en 2015) (Drunken Lullabies)
What's Left of the Flag (Drunken Lullabies)
The Seven Deadly Sins           (Within a Mile of Home).



Au terme de cette prestation époustouflante, je suis enclin à considérer dans un premier temps que ces joyeux drilles ont peut-être bien volé la vedette à la tête d'affiche !...

…Mais bien qu'épuisé, le public continuera à faire la fête grâce au rock teigneux de DROPKICK MURPHYS !

DROPKICK MURPHYS (21h40-23h15)
Une fois les lumières éteintes, la douce voix celte féminine de Sinéad O’Connor prépare longuement le public impatient pour l'entrée tant attendue des gaillards.

Dès les premières notes, nos pauvres oreilles dépourvues de protection auront tôt fait de se rendre compte que la sonorisation semble quelque peu excessive, mais fort heureusement elle reste audible malgré tout.
DM nous balance d'emblée quatre titres sans pause ! Le public semble assommé après cette première salve mais peu à peu il se ressource, entrainé irrémédiablement par les rythmes toujours plus endiablés et entrainants !
Nous retrouvons donc Al Barr (chant), James Lynch (guitare, chœurs), Ken Casey (basse, chant), Matt Kelly (batterie, chœurs, bodhrán), Tim Brennan (guitare, accordéon), Jeff DaRosa (Mandoline, guitare acoustique, banjo) et Lee Forshner (-info à confirmer- cornemuse).

Le groupe dont la notoriété s'est construite sur sa réputation festive avait fait savoir qu'il préfère jouer deux soirées dans une salle garantissant la proximité avec son public que dans une arène démesurée où l'ambiance est moins perceptible. Généreux et conscients que beaucoup viendraient aux deux soirées, le programme était différent de la vielle. Nos 24 titres de ce soir me conviennent parfaitement. Cinq titres sont extraits de l'opus "Signed and Sealed in Blood" ; ça tombe bien je l'apprécie tout particulièrement ! Plus surprenant, seuls deux titres sont extraits du dernier album "11 Short Stories of Pain & Glory", mais il est vrai qu'après la tournée promotionnelle de l'année dernière le public autant que le groupe préférait revisiter l'ensemble du répertoire ! Tous les opus du groupe sont représentés ce soir et  chaque titre est une source de réjouissance !

Engagé, et énergique le groupe exprime, à coups de grosses guitares, de banjo, d’accordéon, de cornemuse, et de chœurs enragés, les thèmes abondamment illustrés par des images en fond de scènes. La camaraderie, le sport, la bagarre, le courage,… bref les vertus (?) habituellement attribuées aux irlandais dont ils revendiquent fièrement les origines.

Arrive le bien nommé "Until the Next Time" qui, comme l'an dernier offre l'occasion aux filles d'abord (les autres ensuite) de grimper sur la scène pour clore ce concert dans une joyeuse pagaille !


PROGRAMME
The Foggy Dew (chant de Sinéad O’Connor)

The State of Massachusetts (The Meanest of Times)
The Boys Are Back (Signed and Sealed in Blood)
The Gang's All Here (The Gang's All Here)
Sunday Hardcore Matinee (Going Out in Style)
The Warrior's Code (The Warrior's Code)
Going Out in Style (Going Out in Style)
Blood (11 Short Stories of Pain & Glory)
Buried Alive (Blackout)
The Outcast (Blackout)
I Had a Hat (traditionnel)
Barroom Hero / Do or Die / Never Alone / Boys on the Docks (Do or Die)
The Fields of Athenry (reprise de Pete St. John)
Forever            Sing (Loud, Sing Proud!)
Captain Kelly's Kitchen (The Warrior's Code)
Jimmy Collins' Wake (Signed and Sealed in Blood)
(F)lannigan's Ball (The Meanest of Times)
Curse of a Fallen Soul (The Gang's All Here)
Rose Tattoo (Signed and Sealed in Blood)
Prisoner's Song (Signed and Sealed in Blood)
Caught in a Jar (Do or Die)
Johnny, I Hardly Knew Ya (The Meanest of Times)
Out of Our Heads (Signed and Sealed in Blood)

Rappel : (23h-23h15)
I'm Shipping Up to Boston (The Warrior's Code)
Until the Next Time (11 Short Stories of Pain & Glory).



En général un récit de concert ne peut que tenter d'exprimer des impressions, des émotions mais pour ce type de soirée, cette vérité est encore accrue. Une fête comme celle-là se vit, ne se raconte pas. Ou imparfaitement.