vendredi 29 juin 2018

BE PROG MY FRIEND 2018 – Barcelone, Poble Espanyol (ESPAGNE) – 29 & 30/06/2018.




Par principe je suis plutôt réticent aux préventes de billets de festival, aussi prestigieuses soient les précédentes affiches.
D'une part, le festivalier qui exerce un métier astreignant n'a pas forcément la maîtrise de son calendrier plusieurs mois à l'avance. Il ne dispose en outre par forcément des moyens de s'engager financièrement trop longtemps à l'avance ; celui-ci est ainsi lésé par rapport à un camarade …qui dispose des moyens nécessaires. Cet accès au loisir à deux vitesses ne me plaît pas. Paradoxalement, c'est le plus à l'aise financièrement qui paie le moins cher !
D'autre part, les programmateurs doivent assumer leur choix et proposer cartes sur table un produit que le client accepte, ou pas, c'est le jeu habituel de l'offre et de la demande.
Cependant, à la différence des trois précédentes éditions (2015, 16, et 17), dès l'automne dernier j'avais pris le risque d'opter pour une prévente financièrement intéressante (87 € au lieu de 137 €, quand-même !), sans connaitre la programmation. Je n'ai finalement pas regretté le pari, même si l'affiche m'a semblé a priori un peu moins attrayante que les autres années. Quatre noms suffisent à animer mon vif intérêt à des degrés divers : le légendaire britannique Steve Hackett, l'ébouriffant suédois Pain of Salvation, le prometteur américain Sons of Apollo et, dans une moindre mesure, l'éthéré norvégien Gazpacho. Quant au reste de l'affiche, qui me laissait perplexe, je misais sur la providence pour faire de séduisantes découvertes …

Quoiqu'il en soit, ce festival est toujours aussi attrayant ; Barcelone est à une heure et demie de vol de Paris, est desservie par des bus rapides et réguliers, et on peut y trouver aisément une chambre d'hôtel peu onéreuse. Quant au Poble espanyol, c'est un endroit particulièrement agréable, idéal pour fraterniser avec d'autres festivaliers et écouter de la bonne musique dans d'excellentes conditions. La restauration n'est pas trop onéreuse, les marchandises officielles non plus.
Une qualité supplémentaire est à souligner : à la différence d'autres festivals, les musiciens se produisent sur une unique scène. Cette organisation permet au public d'échanger tranquillement ses premières impressions entre chaque prestation. Elle respecte surtout les artistes qui peuvent ainsi proposer leur univers à tous sans craindre le détournement d'un bruyant concurrent. Ici, nous ne sommes pas dans un temple de la surconsommation sonore, nous sommes dans un auditoire pour mélomanes avertis !

Allons, je me permets une p'tite observation, quand même ; contrairement à ce que laisse croire le titre du festival, la programmation penche au fil des années davantage vers le metal que vers le prog. Celui qui connait mes préférences musicales serait autorisé à penser que cette tendance devrait plutôt me réjouir. Bien sûr, tous les styles ont vocation à évoluer et a fortiori le rock progressif qui s'est toujours nourri de plusieurs univers musicaux. Cependant, je ne suis pas certain que tous les progueux l'entendent de cette oreille. Les programmateurs serait bien inspirés de se rappeler que leur festival s'intitule "Be Prog", parce que le Loreley est un redoutable concurrent dans le calendrier des festivals d'été, et je sais ne pas être le seul à loucher dessus, désormais !...


VENDREDI 29 JUIN 2018

L'ouverture des portes à 16h30 permet de constater que les infrastructures restent identiques à l'an dernier et de découvrir des marchandises à leur échoppe habituelle.

17h15 - 18h00 : PERSEFONE. Ce premier groupe n'a pas eu long chemin à parcourir puisque ces musiciens sont andorrans. Il est composé de Toni Mestre Coy (basse, depuis 2001), Carlos Lozano Quintanilla (guitare depuis 2001), Miguel Espinoza (claviers, chœurs depuis 2002), Mark Martins Pia (chant, depuis 2004), Sergi Verdeguer (batterie, depuis 2015) et Filipe Baldaia (guitare, depuis 2016). En 2017, est paru "Aathma", leur cinquième opus.
Mon observation portée sur la programmation de ce festival trouve là sa première illustration. D'emblée, Persefone exprime manifestement un death-metal d'une violence saisissante. A entendre les vociférations de Pia, je peine à m'imaginer dans le cadre d'un rassemblement qui prétend s'adresser aux progueux. Je n'ai pas su déceler les références au rock progressif dans les titres proposés.
Mon impression pourrait ne pas se limiter à cet amer constat, en évaluant le talent des musiciens par exemple, mais je ne serais pas honnête en le faisant, car j'ai profité de ce cataclysme sonore à la limite de supportable pour revisiter les lieux, faire le plein de jetons de consommations et discuter avec d'autres festivaliers.

PROGRAMME
The Great Reality
Stillness Is Timeless
Living Waves
Flying Sea Dragons
Mind as Universe
Aathma: Part III. One With the Light.


18h30 - 19h40: BARONESS. Ces américains ne me semblent pas davantage constituer une présence justifiée à ce festival puisqu'ils expriment délibérément un heavy metal stoner. Ils étaient d'ailleurs présents au Hellfest dimanche dernier et seront présent demain au Download de Madrid.
Néanmoins, leur musique m'a séduit. Un gros son, une voix nerveuse mais pas hurlante et tempérée par un chœur féminin, des accords à la fois mélodiques graves, très énergiques et rapides produisent une synergie qui emporte rapidement l'auditoire.
John Baizley (guitare, chant, claviers, percussion, depuis 2003), est désormais entouré de Nick Jost (basse, claviers, chœurs, depuis 2013), Sebastian Thomson (batterie, percussion, depuis 2013), et Gina Gleason (guitare, chœurs, depuis 2017). La liste des anciens membres est désormais plus longue que celle des membres actuels mais souhaitons à John de stabiliser son projet au plus vite, car ce que j'entends laisse présager un avenir intéressant.
"Purple", leur quatrième opus est paru en 2015. Leur discographie est à étudier, même si ce n'est pas le style que je suis venu écouter aujourd'hui.

PROGRAMME
Take My Bones Away
The Sweetest Curse
March to the Sea
Green Theme
Little Things
Morningstar
If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)
Crossroads of Infinity
Shock Me
A Horse Called Golgotha
Chlorine & Wine
Eula
Isak.


20h10 - 21h50 : PAIN OF SALVATION. Je ne le cache pas, voilà enfin mon premier objectif du festival. Je les avais découverts en première partie de Dream Theater au Zénith le 7 février 2002, puis revus au RaismesFest le 8 septembre 2007 et revus en première partie d'Opeth au Bataclan le 16 novembre 2011 j'assiste donc aujourd'hui à leur quatrième concert avec envie car après chacune de leur prestation j'en suis ressorti conquis !
Si le premier opus "Entropia" du groupe suédois est paru en 1997, en revanche Daniel Gildenlöw (chant, guitares, multi-instrumentiste) a débuté les fondations du groupe dès 1984. Il s'est entouré peu à peu de ce qui allait devenir Pain of Salvation ; Gustaf Hielm (basse, chœurs, depuis 1992), Johan Hallgren (guitare, chœurs, depuis 1997), Léo Margarit (batterie, percussions, chœurs, depuis 2007), Daniel "D2" Karlsson (claviers, percussions, chœurs, depuis 2011).
Le dixième opus "In the Passing Light of Day" est une pure merveille qui tourne plus souvent qu'à son tour sur ma platine.

Il est clair que ce seul groupe justifie à lui seul ma présence ce samedi au BeProg ! Ce nouveau concert ne me décevra pas et, si j'en crois ce que j'ai constaté dans la fosse, le public aura reçu collectivement la première grosse claque de la journée !
Le metal-progressif de ces scandinaves m'enivre l'esprit de la même manière que celui de ses compatriotes Leprous. Les énergies, les ruptures de lignes mélodiques, les changements d'atmosphères et les virtuosités vocales et musicales, sont les ingrédients d'une tempête d'émotions irrépressibles qui donnent envie de chanter, de danser et de secouer la boite à poussières au risque de se briser la nuque !
Enorme prestation des comparses de Gildenlöw qui, doué d'un charisme évident, a emmené avec lui les plus indécis !
 PROGRAMME
Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
Rope Ends
Beyond the Pale
Kingdom of Loss
Inside Out
Silent Gold
On a Tuesday
The Passing Light of Day.



22h35 - 00h20 : A PERFECT CIRCLE. Là encore je me pose la question de la légitimité de leur présence à ce festival de rock progressif, a fortiori en tête d'affiche !! Ces américains, qui proposent du rock davantage alternatif que progressif, jouissent d'une réputation surtout liée à la présence de Maynard James Keenan (chant, depuis 1999), cofondateur du groupe avec Billy Howerdel (guitare, claviers, chœurs, depuis 1999).
Keenan est en fait connu avant tout pour être par ailleurs membre du capricieux et désiré TOOL, groupe légendaire qui rend fou de rage ses admirateurs en tardant toujours à éditer ses œuvres …
Actuellement, les deux cofondateurs d'aPC sont entourés de James Iha (guitare rythmique, claviers, depuis 2003), Matt McJunkins (basse, chœurs, depuis 2010) et Jeff Friedl (batterie, depuis 2011).

Pour ma part, j'étais encore trop bouleversé par la prestation époustouflante de Pain of Salvation pour m'immerger dans leur univers sombre et, je le confesse volontiers, hermétique à mes émotions.
Keenan a délibérément entretenu son côté mystérieux, voire autiste, en demeurant sur son socle en fond de scène, constamment dans la pénombre et les fumées. Le public n'aura donc pu distinguer aucune émotion sur son visage, tout juste aura-t-il pu capter quelques nuances dans le chant déprimant du monsieur. Pas ou peu de virtuosité de la part des musiciens qui ont exécuté une musique qui m'a semblé ennuyeuse de bout en bout.

Je suis cependant resté jusqu'à la fin, davantage pour poursuivre cette douce nuit d'été catalane que par intérêt musical…

PROGRAMME
Eat the Elephant
Disillusioned
The Hollow
Weak and Powerless
So Long, and Thanks for All the Fish
Rose
Thomas
People Are People (reprise de Depeche Mode)
Vanishing
The Noose
3 Libras (All Main Courses Mix)
The Contrarian
TalkTalk
Hourglass
The Doomed
Counting Bodies Like Sheep to the Rhythm of the War Batterie
The Outsider
The Package
Feathers.


ORANSSI PAZAZU est prévu à 00h50. Or, je me suis levé depuis 3h50 ce matin ; la fatigue ne me permet plus de supporter davantage d'agression sonore. En effet, la consultation préalable d'internet me permet de réaliser que la scène va être prise d'assaut par un groupe finlandais qui propose du "psychedelic-black-metal". Ouille, sauve qui peut !
Je rentre me coucher, demain est un autre jour !

SAMEDI 30 JUIN 2018

Après une chaude mais réparatrice nuit et une balade matinale dans les rue de Barcelone, je ne tarde pas à retrouver les amis dans la file d'attente pour partager les émotions de la veille et envisager celles à venir. Sitôt les portes ouvertes, je me positionne à proximité de la scène car je tiens à être en bonne place pour les prestations du jour, qui promettent un niveau nettement supérieur à la veille.

17h15 - 18h00 : PLINI. Ce début de cette seconde journée me recadre dans mes années 80 durant lesquelles je suivais avec passion ce que l'on appelait les guitares-héros. Plini Roessler-Holgate tente en effet de dépoussiérer le genre en alliant ses influences avouées telles que John Petrucci (Dream Theater) ou encore Django Reinhardt, Pat Metheny. Ce que j'entends me rappelle davantage Joe Satriani, mais peu importe. Le Monsieur inspire vite le respect tant il maitrise l'instrument. De surcroît, il est entouré d'un remarquable bassiste ainsi que d'un batteur énergique et efficace.
Après trois mini-albums, il a réalisé un premier opus en 2016 intitulé "Handmade Cities", suivi d'un nouveau mini-album cette année.
C'est avec une réelle admiration que j'ai écouté ce concert ; néanmoins, en fin de compte je n'ai pas ressenti le désir de poursuivre l'aventure outre mesure. Cette virtuosité pourrait à la longue animer un coupable sentiment de lassitude.
Certains reprochent à tort à Petrucci d'être trop démonstratif alors qu'il s'inscrit totalement dans les voyages musicaux de son groupe ; j'estime que ce reproche s'applique davantage à Plini. Cet australien nous a montré toute l'étendue de son talent, mais sa sensibilité et sa technique ne me touchent pas particulièrement. Histoire de contexte peut-être ?

PROGRAMME
Salt + Charcoal
Handmade Cities
Other Things
Cascade
Selenium Forest
Electric Sunrise


18h30 - 19h50: GAZPACHO. Je parviens à me placer à la barrière, au premier rang donc, placé légèrement excentré sur la gauche entre le second guitariste et le chanteur. (Je garderai cette précieuse place pour le reste de la journée !). Je ne suis pourtant pas un admirateur absolu de ces norvégiens puisque depuis de nombreuses années je tente en vain de capter les prétendues bonnes ondes de ce groupe. Avec "Tick Tock" en 2009, j'avais cru déceler le frémissement d'intérêt, mais il ne fut toutefois pas suffisant pour m'enthousiasmer vraiment.
Ce groupe jouit d'une notoriété respectable dans le microcosme progueux et je me dis que ce festival constitue une belle occasion de réviser mon appréciation.
Les trois membres fondateurs, Jon-Arne Vilbo (guitares depuis 1996), Thomas Andersen (claviers, depuis 1996) et Jan-Henrik Ohme (chant depuis 1996) sont entourés de Mikael Krømer (violon, guitare, depuis 2001), Kristian Torp (basse 2005) et Robert R Johansen (batterie, percussion entre 2004 et 2009, puis depuis 2017). Leur tournée promeut un dixième opus qui vient de paraitre "Soyuz (2018)".
Je dois reconnaitre que j'ai été séduit par ces mélodies envoutantes et par ces musiciens appliqués ; pas au point de me ruer sur leur discographie toutefois, mais suffisamment pour passer un bon moment. Leur rock est difficilement définissable, alternant les atmosphères éthérées et les sons plus ou moins inspirés du rock progressif.
Je ressors de cette prestation un peu plus intéressé par ce groupe que j'écouterai à l'avenir avec davantage de bienveillance.

PROGRAMME
Soyuz One
Black Lily
Tick Tock, Part 3
Dream of Stone
Upside Down
Emperor Bespoke
Golem
The Walk, Part 1
The Walk, Part 2
Winter Is Never.



20h20 - 21h50 : SONS OF APOLLO. Beaucoup de rabat-joie contestent trop systématiquement la sincérité et la viabilité de ce que l'on appelle communément les "super-groupes", c’est-à-dire ces groupes constitués de hautes pointures au pédigrée impressionnant. D'autres mélomanes, dont je suis, demeurent très intéressés, sous réserve toutefois que ces projets ambitieux ne se résument pas à une démonstration de talents sans âmes !
Même s'il serait prétentieux de ne se fier qu'à cet aspect, Sons of Apollo impressionne par le curriculum vitae de ses musiciens d'exception, qu'il m'est arrivé de voir sur scène avec d'autres groupes ces dernières décennies. Si l'intérêt musical d'un groupe ne doit pas se jauger à l'aune de ce seul paramètre, en revanche il permet de prêter un bel a priori avant l'écoute. Une fois n'est pas coutume je crois opportun rappeler le CV de ces messieurs :
  • Jeff Scott Soto, 52 ans, fut chanteur au sein de Trans-Siberian Orchestra, Talisman, Journey, Yngwie Malmsteen, Axel Rudi Pell ;
  • Billy Sheehan, 65 ans, fut bassiste au sein de Talas, UFO (en 1983, je l'y ai vu !!!), The Winery Dogs, Mr. Big, Steve Vai, David Lee Roth ;
  • Mike Portnoy, 51 ans, fut batteur au sein de Dream Theater, The Winery Dogs, Transatlantic, Flying Colors, Neal Morse Band, Adrenaline Mob, Avenged Sevenfold, ex-Twisted Sister.
  • Ron "Bumblefoot" Thal, 48 ans, fut guitariste au sein de d'Art of Anarchy, Guns N' Roses (2006-2014) ;
  • Derek Sherinian, 51 ans, fut claviériste au sein Dream Theater (1994-1999), de Black Country Communion (depuis 2009), Planet X, Alice Cooper, Platypus, Yngwie Malmsteen, Kiss ;



Leur opus paru l'an dernier "Psychotic Symphony" (2017), m'avait laissé présager d'une démonstration réjouissante et ce fut le cas !
Une sonorisation puissante mais audible a magnifié les talents individuels dans une symphonie de mélodies et de virtuosités ! On ne décèle aucun égo ; en artistes intelligents, ils sont parvenus à trouver un équilibre entre les pupitres, chaque musicien peut s'exprimer sans altérer la cohésion du groupe ! De toute évidence, ils prennent tous beaucoup de plaisir, cela se voit et le public enthousiaste leur renvoie l'énergie dans un bain de jouvence collectif et réciproque !
Alors bien sûr, on pourra me faire malicieusement remarquer que cette musique est aux confins du rock progressif, plus proche du metal que du progressif. J'en conviens volontiers, mais j'objecte que leur prestation aujourd'hui est légitimée par les deux convaincantes reprises de Dream Theater, référence absolue du progmetal !
Les interventions de Portnoy, de Sheehan, de Thal et de Soto m'ont complétement sidéré, celles de Sherinian dans une moindre mesure. L'alchimie semble fonctionner entre ces hommes et je reverrai volontiers en concert, dès que possible !
Cependant au regard du parcours de Mike, insatiable batteur sur plusieurs projets (…) il est permis d'imaginer que le groupe peinera à se reformer après la fin de leur tournée … Je me considère donc privilégié d'avoir pu assister à ce concert de titans.

PROGRAMME
God of the Sun
Signs of the Time
Divine Addiction
Just Let Me Breathe (reprise de Dream Theater)
Labyrinth
Lost in Oblivion
Alive
Opus Maximus
solo de clavier
Lines in the Sand (reprise de Dream Theater)
Coming Home.




22h20 - 00h20 : STEVE HACKETT. Guitariste de GENESIS durant la première moitié des années 70, il a composé vingt-cinq opus en solo. Je reconnais humblement avoir tardé à m'intéresser sérieusement à cet univers ; ce n'est pas la première fois (hélas) que dans mon parcours de mélomane, je détecte tardivement un artiste… Mais, comme a dit Jésus " Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre ! ".
L'annonce de l'affiche du festival m'a prédisposé à une étude rédemptrice. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ! Je me suis procuré notamment l'opus "Voyage of the Acolyte" dans lequel figure le titre somptueux "Shadow of the Hierophant". C'est vraiment ce titre, dont j'ai écouté plusieurs versions (dont une avec Steven Wilson) qui m'a convaincu d'aller plus loin dans le voyage.

Conscient d'aborder le cas d'une légende vivante que j'ai trop longtemps ignoré, plus que jamais je me contenterai de faire part de mes modestes observations.
Le Maître s'est entouré de musiciens de haut niveau ; Rob TOWNSEND (sax, flute et percussion), Jonas REINGOLD (basse), Roger KING (claviers), Gary O'TOOLE (batterie, percussion et chœurs) et Nad SYLVAN (chant).
Le programme est délibérément ancré dans les années 70 avec pas moins de dix titres sur les douze interprétés, dont sept titres revisités de Genesis.
Pendant une première partie, il interprète six titres de sa carrière solo en oubliant les années 90 et 00. A chaque instant, bien que ne connaissant pas le répertoire du monsieur, je n'ai pu qu'être épaté par tant de beauté mélodique, de sensibilité et de maîtrise technique. J'attendais toutefois, inquiet et impatient, l'interprétation du titre "Shadow of the Hierophant" que je n'imaginais pas ne pas entendre ce soir … Pour mon plus grand bonheur, pour clore cette première partie, nous y avons eu droit, même si ce ne fut "que" la version d'origine (et non étendue).

Durant la seconde partie, le répertoire de Genesis (période 1972-1976) revisité m'a replacé dans un territoire mieux connu. L'auditoire, déjà emporté par le début de concert, fut alors complètement installé sur un nuage porté par la nostalgie.
Beaucoup, connaissant les paroles, accompagnèrent l'androgyne et élégant Nad SYLVAN.
Quoiqu'il en soit, soutenus par une excellente sonorisation et un éclairage chaud et lumineux à la fois, chaque musicien a contribué magistralement à placer Monsieur Hackett dans un écrin. Les soli furent évidemment écoutés religieusement et applaudis comme il se doit.
Comme à l'accoutumée, à la fin du concert chaque festivalier aurait volontiers assumé la fonction de sélectionneur pour désigner tel ou autre titre, tant il y a l'embarras du choix dans la carrière du guitariste, mais le climat est au bonheur d'avoir pu revivre cette période si prestigieuse !





PROGRAMME
Please Don't Touch (Please Don't Touch!, 1978)
Every Day (Spectral Mornings, 1979)
Behind the Smoke (The Night Siren, 2017)
When the Heart Rules the Mind (GTR song, 1986)
Icarus Ascending (Please Don't Touch!, 1978)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975)
Dancing With the Moonlit Knight (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Fountain of Salmacis (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Firth of Fifth (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Musical Box (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Supper's Ready (Genesis, Foxtrot, 1972).

Rappel:
Los Endos (Genesis, A Trick of the Tail, 1976).


BURST est inscrit à 00h50. Internet m'indique quelques éléments susceptibles de me plaire mais honnêtement je suis arrivé pas loin du bout de mes capacités physiques et je souhaite me préserver une marge de manœuvre pour un autre objectif musical le lendemain, à plus de 1100 km de là !
Donc je quitte ce lieu magique dans la nuit, à l'instar de nombreux autres festivaliers également rassasiés ! Ce n'était pas la plus belle affiche de ces dernières années, mais je ne regrette pas d'être venu car Pain of Salvation, Sons of Apollo et Steve Hackett valaient vraiment le déplacement !!

¡ Hasta Luego !

mardi 26 juin 2018

SCORPIONS / SLYDIGS – POP BERCY – 26/06/2018



20h : SLYDIGS. Ces britanniques se définissent comme un groupe de rock & roll ; cette définition minimaliste peut sembler prétentieuse sans les avoir entendus. Cependant, après coup je ne vois pas de raison de leur coller une autre étiquette ; c'est juste du rock'n'roll après tout en effet, comme disait une de leurs inspirations manifestes, les Rolling Stones.
Autant dans leur allure que dans leur musique on sent bien que ces musiciens ont été bercé aux sons des 70's.
Cette impression ne retire rien à leur talent et à leur état d'esprit. Ils sont enthousiasmants et leur énergie a su capter l'intérêt des quelque vingt mille paires d'oreilles présentes dans l'arène de Bercy.
Ce quatuor britannique est composé de Dean FAIRHURST (chant, guitare rythmique), Louis MENGUY (guitare solo, chœurs), Peter FLEMING (batterie) et Ben BRESLIN (basse, chœurs).
Le succès recueilli au terme de leur prestation et leur disponibilité à la fin de la soirée pour vendre et signer leurs mini-Cd's, augurent d'un engament et d'une carrière durable ; c'est tout ce que l'on peut souhaiter à ce groupe prometteur !

PROGRAMME (sous réserve)
How Animal Are You?
Light the Fuse
She's My Rattlesnake
Sleep in the Wind
To Catch a Fading Light
Give It Up, Brother
Electric Love
The Love That Keeps on Giving.


SCORPIONS. Comme Ozzy, en dépit d'une volonté prétendue, Scorpions ne se sent pas encore vraiment prêt à cesser de faire vibrer les salles. Et c'est tant mieux, tant que leurs prestations ne frôlent pas trop la parodie. Or, c'est loin d'être le cas !
Immanquablement, ce concert d'une légende vivante du hard rock teuton anime en moi un curieux mélange de mélancolie et d'excitation.
Scorpions fait partie de ces groupes qui flattent ma vanité car il me donne l'impression futile, mais ô combien agréable, que le temps ne nous affaiblit pas, ou pas trop… Enfin pas encore. Certes, les titres qui me rendaient dingues dans les 80's ("The Zoo", en particulier) sont maintenant interprétés sur un tempo plus … adapté aux capacités physiques quelque peu émoussées quoiqu'on en dise, mais sacré bon sang que ces musiciens sont jouissifs à entendre, à voir et à revoir ! Personnellement, je ne me lasse pas de participer à leurs fêtes depuis ce 6 mars 1982 (Hippodrome de Pantin-tournée Blackout) ; cette soirée aura été mon dixième concert.

Difficile d'imaginer que c'est depuis 1965 que Rudolf Schenker (bientôt 70 ans !) persiste à nous réjouir avec ses accords, ses refrains mélodiques et ses facéties juvéniles (guitare fumante, accoutrements improbables, …) !
Respect aussi pour Klaus Meine, le fidèle compagnon depuis 1969 ; un Bercy plein à craquer, toutes générations confondues, a chanté avec lui comme pour le soutenir, et surtout pour se souvenir. Qu'il est réjouissant d'entendre la voix si reconnaissable de ce septuagénaire, même si parfois il lui arrive de prendre l'octave en dessous par précaution (pas aussi souvent qu'Ozzy, toutefois !).
Matthias Jabs, qui avait eu la très lourde de tâche de remplacer l'irremplaçable virtuose Uli Jon Roth en 1979, a su s'imposer comme guitariste soliste. Par ailleurs toujours aussi beau gosse à 62 ans d'après ma p'tite Fée, ses soli sont abordés certes différemment de ceux d'Uli mais n'en sont pas moins à la fois mélodiques et techniques ! Preuve en démontrée une nouvelle fois avec ce magnifique solo qu'est "Delicate Dance" !
Hormis ce trio soudé ainsi depuis 1979, on retrouve le p'tit jeune, Paweł Mąciwoda (51 ans) qui assume depuis 2004 la partie de basse sans éclat mais sans faillir non plus.
Mais le nouvel arrivé, Mikky Dee (55 ans quand-même) apporte une énergie nouvelle au groupe ; non pas que James Kottak fut plus calme (loin de là !!), mais fatalement l'ancien batteur de Motörhead a une réputation à défendre et ne s'en prive pas ! D'ailleurs, fort élégamment Scorpions a accordé à son public une fulgurante reprise de "Overkill" donnant ainsi l'occasion à son batteur de présenter un solo édifiant ! Sa batterie tirée vers le haut par quatre filins, avec une propulsion imitée par jets de fumigènes vers le sol, lui a permis d'exprimer toute sa sauvagerie et d'instaurer une forme de dialogue avec le public.

Sur le plan spectacle, la scène est toujours très colorée ; éclairage lumineux, écrans géants en fond de scène qui diffusent des images reflétant les textes ou les périodes (telles que les images psyché lors de l'enchaînement de plusieurs extraits de chansons diverses des 70's).

De la fosse où j'étais positionné, sur le côté droit de l'avancée de scène, la sonorisation m'a paru impeccable, puissante mais audible.
L'ambiance fut enthousiaste et le public admiratif mais respectueux ; pas de bousculade et franchement, à peine remis du Hellfest, je ne me plaindrai pas de ce calme relatif ! Ma p'tite Fée non plus. Quant à mon fougueux fils, s'il est toujours prêt et prompt à se lancer dans la moindre mêlée, il a quand même su apprécier l'univers musical des allemands. Pour lui ce fut une découverte, et pour moi un bonheur partagé !


Danke shön messieurs, et revenez quand vous voulez !
PROGRAMME
Going Out With a Bang (Return to Forever)
Make It Real (Animal Magnetism)
Is There Anybody There ? (Lovedrive)
The Zoo (Animal Magnetism)
Coast to Coast (Lovedrive)
Top of the Bill / Steamrock Fever / Speedy's Coming / Catch Your Train (succession d'extraits 70's)
We Built This House (Return to Forever)
Delicate Dance (avec Ingo Powitzer - MTV unplugged, live in Athens)
Follow Your Heart / Eye of the Storm / Send Me an Angel (succession d'extraits en acoustique)
Wind of Change (Crazy World)
Tease Me Please Me (Crazy World)
Overkill (reprise de Motörhead suivie d'un solo de Mikkey Dee)
Blackout (Blackout)
Big City Nights (Love at First Sting).
Rappel :
Still Loving You (suivi par un extrait a capella de "Holiday") (Love at First Sting)
Rock You Like a Hurricane (Love at First Sting).

dimanche 24 juin 2018

HELLFEST 2018 – Clisson, Val de Moine (44) – DIMANCHE 24 JUIN 2018.



Dix années après ma première participation à ce festival, je me suis enfin décidé à y retourner, compte tenu de l'attrait de l'affiche qui est une nouvelle fois très fort cette année, mais aussi pour accompagner mon fils.
Durant cette décennie, plusieurs fois j'ai renoncé avec regrets, en particulier pour la dernière prestation en France de Black Sabbath en 2016, sans doute celle d'Aerosmith en 2017 ou encore celle de Motörhead en 2015 … Nonobstant cette amertume, j'assume tant bien que mal ma réticence ; le mode de programmation de m'attire pas car il impose, au public ainsi qu'aux artistes, les prestations simultanées et donc frustrantes des musiciens sur sept scènes différentes. Ce qui ne favorise ni les découvertes par les festivaliers, ni la promotion par les artistes.

Toutefois, hormis cet écueil, je reconnais que l'organisation du festival évolue chaque année, pour satisfaire toujours davantage un public dont les récits et les échos ne cessent d'en louer les qualités. Avec de nouvelles améliorations annoncées cette année encore, je suis très curieux de vérifier tout cela par moi-même en mettant de côté ma désapprobation de principe. Compte tenu d'un calendrier déjà bien chargé, j'ai opté pour le seul dimanche.

Notre pèlerinage débute à 6h du matin à Paris où je prends deux passagers en covoiturage. Trois heures et demie plus tard nous parvenons à garer le véhicule (tant bien que mal, je passe les détails), avant de nous fondre dans une des files de pèlerins convergents, vers les lieux sacrés.


Aucune attente notable pour pénétrer et les contrôles sont rapides. J'enfile le précieux bracelet et sa puce cashless avec soulagement, tout va bien !
L'accès au site procure un choc visuel intense ; nul ne peut pas ignorer que ce festival est conçu par des metalleux pour des metalleux. La décoration est fabuleuse, la répartition des sites thématiques est astucieuse. De surcroit, la restauration est variée peu onéreuse et de qualité, les marchandises officielles sont à des prix assez honnêtes (prix sympa pour le tshirt à 20€ mais un peu excessif pour le short à 39€ qui est cependant de belle qualité) ; tout est étudié pour les laisser un souvenir inoubliable aux festivaliers !
La quête du confort des artistes et du public a notamment conduit l'organisation à daller les devant de scènes afin d'éviter les levées de poussières. Celles-ci étaient certes impressionnantes et faisaient partie du folklore mais objectivement elles pouvaient nuire au confort de tous, notamment celui des chanteurs.
Autre nouveauté, deux "rideaux d'eau" géants sont installés derrière le bar des grandes scènes sous lesquels les festivaliers peuvent désormais se rafraichir ! Raffinement supplémentaire, le flux de ce rideau permet de lire des messages, tels que le logo du festival.
Juste excellent !
Ces aménagements forcent le respect et l'admiration. Le succès croissant depuis 2006 (et même auparavant si on compte le FuryFest) est mérité car Benjamin Barbaud et son équipe ont dû surmonter bien des écueils, à force de persévérance, de pugnacité, et de passion, mais ils l'ont fait avec raffinement.


Mon premier objectif est de visiter la Warzone au sein de laquelle je sais pouvoir trouver la fameuse statue érigée en l'honneur de Lemmy. Je ne suis pas déçu ; elle est impressionnante. Les détails sculptés sous le personnage ne me paraissent pas toujours du meilleur goût, m'enfin Lemmy est ressemblant, c'est le principal ! Une petite chapelle émouvante est creusée dans son socle.


A peine le temps de déguster une bonne bière, et les premières notes attirent mon attention !

11h05 - 11h35 : POGO CAR CRASH CONTROL. Lorsque le festivalier se rend dans l'enceinte de la Warzone, en général ce n'est pas pour y écouter de la variété. De fait, "P3C" ne fait pas dans dentelle et propose du punk rock particulièrement musclé ; une bonne entrée en matière pour cette journée qui s'annonce longue et pleine d'émotions !
Les 4 musiciens, Olivier Pernot, Louis et Simon Péchinot, Lola Frichet, originaires de Seine-et-Marne et âgés d'une vingtaine d'années, viennent défendre leur premier album, "Déprime hostile".
Ceux craignant pour leur mise en plis sont priés de s'abstenir ! Dans la tradition d'un punk-hardcore rageur, entêtant et entraînant, leurs textes impertinents scandent et hurlent en français, des textes à l'humour dérangeant. Cela étant dit, honnêtement je parle des paroles en rapport avec ce que j'ai lu sur eux, car les propos en concert ne sont pas vraiment très audibles tant les éléments se déchainent !
A la basse, madame cache bien son jeu sous des airs de petites filles bien élevée, elle s'avère être une tigresse redoutable pour accompagner une section rythmique acharnée.
Bon, je ne le cache pas, ce n'est pas mon style de prédilection mais encore une fois, ce p'tit concert aura donné le ton de la journée !


PROGRAMME
(à déterminer)


11h40 – (12h10) : CRISIX. En me rendant vers un autre objectif, j'entends cependant des sonorités "trash-metal", qui me rappellent ce que j'écoutais au début des 80's ; je rentre donc par curiosité dans l'espace "Altar".
Ce groupe espagnol (tiens, ils viennent de Barcelone, ça me parle car j'y vais la semaine prochaine pour un autre festival !), comprend Marc Torras (basse), Javi Carrión (batterie), Albert Requena (guitare), Marc Busqué (guitare), et Julián Baz (chant).
Assez rapidement je réalise qu'en fait à cet instant (je rappelle que je sortais de la Warzone !), je n'étais pas d'humeur à supporter ce style et, puisque l'organisation de ce festival-hypermarché le permet, après un p'tit quart d'heure, je m'en vais butiner ailleurs. Et puis, je le répète j'avais un autre objectif en tête …

PROGRAMME
(à déterminer)


(11h40) - 12h10 : LUCIFER. Je me rends donc dans l'espace "Valley", parvenant ainsi à un de mes objectifs de la journée. J'avais repéré sur le programme ce groupe anglo-allemand de doom-metal qui m'était jusqu'alors parfaitement inconnu.
Là, je ressens une atmosphère qui répond à ma pieuse quête en ce dimanche matin. La musique me rappelle immanquablement les premiers opus du légendaire Black Sabbath. Je ne suis donc pas déçu en dépit d'une sonorisation qui pénalise un peu la chanteuse Johanna Sadonis.
Les chansons me paraissent toutefois originales et les musiciens crédibles, tant par leur talent que par leur allure, délibérément inspirée des 70's.
Lucifer, composé également de Dino Gollnick (basse), Gaz Jennings (Guitare) et Andrew Prestridge (batterie), a ainsi promu notamment son second opus durant une demi-heure.
L'auditoire leur a accordé un beau succès mérité !
Voilà un groupe bien sympa qu'il conviendra de suivre, à l'occasion !

PROGRAMME
Anubis
Abracadabra
California Son
Dreamer
Phoenix
Faux Pharaoh.

Après ces premières émotions matinales, la machine demande son charbon. Avec mon fils, nous profitons de la désertion du Valley pour nous y asseoir à l'abri du soleil et nous y restaurer…

Nous ne tardons pas à nous diriger enfin vers le site central du Hellfest. Impressionnant de voir ces deux gigantesques scènes alignées et séparées par un tout aussi gigantesque écran sur lequel sont diffusés en direct les images de la scène. Deux autres écrans géants bordent les scènes. La sonorisation est excellente la plupart du temps et l'image des écrans est parfaite, en qualité et en synchronisation (je me rappelle en comparaison des écrans du Download, durant le concert d'Ozzy en particulier, qui diffusaient des images décalées avec le son, ce qui était très désagréable).
Vraiment, là encore, c'est l'occasion de souligner le travail de professionnels impliqués et passionnés par notre musique !

12h50 - 13h30 : PRIMAL FEAR. Ma quatrième découverte musicale de la journée se tiendra cette fois sur la première scène principale. Depuis longtemps j'entends parler de ces allemands, qui ont déjà publié douze opus depuis 1998, mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de tester leur power- heavy-metal. Ils sont ici pour promouvoir " Apocalypse ", leur dernier opus.
Avec une efficacité toute germanique, ce quintet, Ralf Scheepers (chant), Alex Beyrodt (guitare), Tom Naumann (guitare), Mat Sinner (basse, choeur), Francesco Jovino (batterie), me rappelle souvent Judas Priest. Le chant n'est pas étranger à cette impression.
Cette prestation d'une quarantaine de minutes m'a suffisamment séduit pour que je demeure dans l'espace sous le soleil de plomb, mais je n'en ai toutefois pas gardé un souvenir impérissable, allez savoir pourquoi … La digestion peut-être.

PROGRAMME
Final Embrace
In Metal We Trust
Angel in Black
Rulebreaker
Nuclear Fire
Angels of Mercy
The End Is Near
Fighting the Darkness
Chainbreaker
Metal Is Forever.


13h35 - 14h15 : SHINEDOWN. Pas le temps de souffler, la seconde scène principale propose ma cinquième découverte musicale. Depuis 2001, Brent Smith (chant) anime avec Barry Kerch (batterie, percussions, depuis 2001), Zach Myers (guitares, chœur, depuis 2005) et Eric Bass (basse, piano, chœur, depuis 2008) ce groupe de bon hard rock américain bien ficelé.
Agréable à écouter, ce ne sera toutefois pas ma révélation de la journée. Un public important semble pour sa part ravi et enthousiaste. Tant mieux pour eux.

PROGRAMME
SHINEDOWN
Sound of Madness
Cut the Cord
Unity
Enemies
Second Chance
Diamond Eyes (Boom-Lay Boom-Lay Boom)
Devil.

Nous nous rendrons alors à la boutique officielle pour faire nos emplettes. Mon fils prend un t-shirt (20€) et le chapeau (12€), moi un short estampillé.
Fatalement, aucune pause musicale n'étant prévue, durant cette période nous ignorons tous les autres artistes qui se démènent sur les autres sites, c'est la loterie de cette grande Foire aux notes qui prévaut…


15h50 - 16h35 : ICED EARTH. Retour vers la première scène principale pour assister à la prestation de ces américains que j'avais déjà vus ici-même au Hellfest 2008 ! J'avais déjà apprécié à l'époque leur heavy metal très efficace. Je n'avais toutefois pas eu l'opportunité de suivre leur parcours par la suite… Eh oui, la concurrence est rude !
Ce quintet est composé de Jon Schaffer (guitares rythmique, chœurs, claviers, depuis 1984), Brent Smedley (batterie depuis 1996), Stu Block (chant, depuis 2011), Luke Appleton (basse, chœurs, depuis 2012) et Jake Dreyer (guitare solo, depuis 2016). Leur douzième opus "Incorruptible" est paru en 2017.

Encore un agréable moment musical, la qualité des prestations me semble s'intensifier avec la journée et en tous cas l'ambiance monte avec l'affluence. Je ne suis pas subjugué au point de viser absolument leur prochaine tournée, mais qui sait, nos destins sont peut-être de nous revoir ici, de nouveau au Hellfest !

PROGRAMME
Great Heathen Army
Burning Times
Dystopia
Seven Headed Whore
Vengeance Is Mine
Raven Wing
Angels Holocaust
The Hunter
Watching Over Me.


La foule était encore relativement clairsemée avant 15h mais désormais on ressent une certaine densification qui se manifeste notamment par la saturation du réseau téléphonique.

16h40 – (17h30) : LES SHERIFF. Retournons à la Warzone pour assister à la prestation des punks occitans (ils sont originaires de Montpellier, dans l'Hérault). Ma sixième découverte de la journée.
Ils subsistent depuis 1984 malgré une histoire agitée faite de ruptures, de portes qui claquent et je-t'aime-moi-non-plus. En tout état de cause, nous trouvons dans la joie et la bonne humeur en ce beau jour ensoleillé Manu (Emmanuel Larnaud) (batterie, compositeur), Olivier (Olivier Téna) (chant, auteur) et Fab (Fabrice Albert-Birot) (guitare, arrivé en 1989). Autant certains textes (en français c'est notable) sont parfois revendicatifs, sombres ou, disons-le, pisse-vinaigre, autant la musique dégage un désir irrépressible de faire la teuf !
La Warzone fut bondée à ce moment de la journée, nous pouvions difficilement, voire pas du tout, nous déplacer ; Les Sherrif peuvent se vanter d'avoir attiré aujourd'hui le plus de monde sur ce site ! Les festivaliers sautent, dansent, crient de la fosse jusqu'au bar qui surplombe le site. Il est permis d'imaginer que même Lemmy statufié devait avoir des fourmis dans les pieds !

PROGRAMME
Arrête de parler (pendant que tu dors)
Panik (à Daytona Beach)
À coup de battes de base-ball
Bon à rien
Je suis pas menteur
Condamné à brûler
Les 2 doigts (dans la prise)
¿ Que pasa ?
Fanatique de télé
Pas de doute
À la chaleur des missiles
3, 2, 1... Zéro
Pile ou face
Attention à toi
Je veux savoir pourquoi
Jouer avec le feu
(C'est une) idée fixe (Oho! oh! oh!).

Cependant, nous avions l'œil sur le cadran car sur la première scène principale se préparait un autre objectif de la journée ! Nous quittons donc Les Sherrif quelques minutes avant la fin de leur concert … (scrongneugneu, décidément que je n'aime pas ce système…)


17h30 - 18h20 : ACCEPT. Le soleil commence à décliner et c'est tant mieux car désormais les groupes qui sont prévus désormais vont susciter une énergie déjà bien assez torride ! Nous voici donc de retour devant la première scène principale pour assister à ma huitième prestation des teutons au heavy metal en fusion !
De la formation que j'avais vue ce 23 avril 1983 à la Mutualité, il ne reste que Wolf Hoffmann (guitares, chœur, depuis 1976) et Peter Baltes (basse, chœur, depuis 1976). Là aussi, il y a eu depuis des claquements de porte, et des tensions (merci Duffy, comprenne qui pourra)… Bref, toute cette agitation aboutit à voir aujourd'hui sur la scène le duo cofondateur entouré par Mark Tornillo (chant, depuis 2009), Uwe Lulis (guitares, depuis 2015) et Christopher Williams (batterie, depuis 2015). Leur quinzième opus "The Rise of Chaos" est paru en 2017.

En dépit de ces changements, l'âme du groupe demeure, c'est toujours aussi carré, puissant et mélodique à la fois. Sur les huit titres interprétés, trois sont récents ; le reste est résolument axé sur les années 80, qui sont, il est vrai, emblématiques de la carrière du groupe.
La foule est enthousiaste, moi avec !
La voix de Mark Tornillo est assez proche de celle d'Udo Dirckschneider pour que les chansons de cette époque sonnent adéquates. Depuis 2009, il a eu le temps de s'approprier l'héritage.
Que de souvenirs en réécoutant ce titres qui ont bercé mes vingt ans ; les trois titres de Restless and Wild enchainés laissent peu de répit aux nuques ! Je me marre encore lorsque je ressens la gêne de certains franchouillards à chanter "heidi heido heida" introductif de "Fast as a Shark" ; c'est surprenant comme les préjugés ont la vie dure, même 78 années après ! (mais bon sang, puisqu'on vous dit que ce n'est qu'un chant folklorique composé vers 1830  !!! ahlàlàaaa… 'sont têtues les grenouilles !)
"Metal Heart" m'a particulièrement réjoui tant cette mélodie entêtante ce chante comme un hymne ! Pour clore cette démonstration d'efficacité germanique, quoi de mieux que martial "Balls to the Wall"…
Bref, à défaut de me rajeunir (oups ! 35 années), cette prestation m'aura bien revigoré ! Jawohl !

PROGRAMME
Die by the Sword (The Rise of Chaos)
Pandemic (Blood of the Nations)
Restless and Wild (Restless and Wild)
Princess of the Dawn (Restless and Wild)
Fast as a Shark (Restless and Wild)
Metal Heart (Metal Heart)
Teutonic Terror (Blood of the Nations)
Balls to the Wall (Balls to the Wall).


18h25 – (19h15) : ARCH ENNEMY. Et hop, dans la foulée le public se tourne vers la seconde scène principale sur laquelle l'enfer suédois ne tarde pas à déferler ! Ma septième découverte de la journée pour entendre un death-metal-mélodique que l'on me dit redoutablement efficace. En effet, beaucoup m'en disent le plus grand bien depuis longtemps, mais ce que je visionnais sur YouTube ne me séduisait pas totalement ; la voix de cette douce créature féminine m'a toujours irrité les oreilles.
Mais c'est avec la plus grande ouverture d'esprit que je suis mon fils qui trépigne d'impatience vers les premiers rangs. Toutefois, nous ne sommes pas seuls ; une foule impressionnante se presse devant la scène, de laquelle très vite les sons puissants surgissent des entrailles de la belle et de ses bêtes.
Le quintet scandinave se compose de Michael Amott (guitares, depuis 1996), Sharlee D'Angelo (basse, depuis 1999), Daniel Erlandsson (batterie, depuis 1996), Jeff Loomis (guitare, depuis 2014) et la ravissante mais redoutable québécoise Alissa White-Gluz (chant, depuis 2014). Leur onzième opus "Will To Power" est paru en 2017.
Je dois vite reconnaitre que la puissance des compositions est saisissante. Pour accroitre encore les sensations, des flammes sont crachées d'un peu partout sur la scène ; de là où nous sommes nous en ressentons toute la chaleur, un peu comme lors des concerts de Rammstein (toute proportion gardée, hein).
Techniquement, je distingue une certaine virtuosité des musiciens qui parviennent dans tout ce déluge sonore à exprimer de beaux segments mélodiques. Certains duos de guitares ne sont pas sans rappeler Iron Maiden ou Metallica.
La belle ténébreuse, bien que francophone, s'exprime avec l'audience davantage en anglais, c'est un peu dommage car elle perd ainsi l'occasion d'accroitre un peu plus une complicité avec le public du Hellfest.

Je commence alors à tomber sous une certaine forme de séduction mais les "survols" particulièrement nombreux des festivaliers qui s'abandonnent au-dessus de nos épaules, ajouté à l'agitation locale finissent par me lasser profondément. Je ne tarde pas à lâcher prise, c'est plus de mon âge toutes ces conneries ! Je laisse donc mon fils se régaler.
Une fois en retrait, je ressens moins la magie et mon impression première refait surface ; je ne parviens pas à apprécier cette voix gutturale qui ne parait pas très naturelle pour une femme. Surtout aussi jolie.
Mais, bon, dans le genre ils sont convaincants, c'est bien fait. C'est juste que je n'écouterai pas cela quotidiennement…

PROGRAMME
The World Is Yours
War Eternal
My Apocalypse
The Race
You Will Know My Name
The Eagle Flies Alone
First Day in Hell
As the Pages Burn
We Will Rise
Nemesis.


A ce moment de la journée un autre dilemme se posait ; aller voir BARONESS, ou rester voir MEGADETH… Baroness étant sur mon agenda à Barcelone la semaine prochaine, j'opte pour revoir Megadeth encore une fois… (ouh, que ces choix imposés m'agacent, je ne m'y ferai JAMAIS !grrrr)


19h20 - 20h20 : MEGADETH. Depuis leur concert au Monters of Rock à Donington (20 aout 1988), c'est la cinquième fois que je vois (jamais en tête d'affiche, toujours en invité) le groupe de Dave Mustaine (chant, guitare, depuis 1983), soutenu fidèlement par David Ellefson (basse, choeur, depuis 1983). Son départ mouvementé de Metallica (pour une sombre histoire de biturins) lui a permis de créer son propre groupe de trash-metal américain avec une certaine ténacité dont il aurait pu manquer lorsqu'il a vu s'envoler ses anciens comparses vers le succès qu'ils ont atteint sans lui...
Le voilà cependant sur la première scène principale du Hellfest pour nous offrir une bonne heure de plaisirs auditifs alors que l'entourage des Mets semble désormais bien trop cupide pour en faire autant…

Je ne cache pas que j'ai toujours trouvé les Mets musicalement plus convaincants. Mais je conserve toujours une sympathie pour ce p'tit gars qui fait ce qu'il peut pour maintenir l'intérêt de ses fidèles admirateurs !
Aujourd'hui le duo est entouré de l'ex-Angra brésilien Kiko Loureiro (guitare, chœur, depuis 2015) et Dirk Verbeuren (batterie, percussion, depuis 2016).
La prestation reste de qualité mais il me manque toujours ce zeste de quelque chose (de folie, de mélodie entêtante, …) pour m'emporter. Je trouve de surcroit que le pauvre Kiko est sous-employé, compte tenu de son talent que j'ai pu constater lorsqu'il était au sein d'Angra.
Voilà quoi, j'aimerais bien le soutenir et l'aider à rattraper la notoriété de ses p'tits camarades mais bon quoiqu'on en dise, le monde (musical, lui aussi) est impitoyable. Succès d'estime, mais moins intime que d'habitude sous ce soleil de Clisson.

PROGRAMME
Rattlehead (sound issues)
Hangar 18
The Conjuring
My Last Words (dedié à Vinnie Paul)
Take No Prisoners
Symphony of Destruction (avec Michael Amott)
Dystopia
A Tout Le Monde
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due.


20h25 – (21h25): ALICE IN CHAINS. J'attendais avec une forte et réelle curiosité bienveillante cette huitième découverte de la journée. Combien de fois ne m'a-t-on pas prétendu que ces américains seraient les génies du grunge alternatif !?!! Mes tentatives via les médias ne m'ont jamais convaincu de cette prétention, m'enfin je me disais que leur passage sur la seconde scène principale du Hellfest serait peut-être la bonne occasion pour être séduit.
Jerry Cantrell (guitares, chœurs, depuis 1987), et Sean Kinney (batterie, percussions, depuis 1987) sont les rescapés d'un parcours semés d'embuches. C'est désormais Mike Inez (basse, depuis 1993) et William DuVall (chant, guitares, depuis 2006) qui permettent au groupe de perpétuer leur conception du rock.
Plein de bonne volonté donc, je me suis faufilé dans les rangs pour tenter d'apprécier dans les meilleures conditions ladite musique.
Hélas, j'ai attendu une étincelle qui n'est pas apparue… J'ai cherché la porte des plaisirs que semblaient avoir emprunté mes voisins de foule, je n'ai trouvé qu'un mur de perplexité. Toute cette notoriété me semble bien surfaite, par le tapage médiatique qui choisit ses cibles… Franchement, j'ai trouvé cela mou du genou et peu convaincant.

PROGRAMME
Bleed the Freak
Check My Brain
Again
Them Bones
Dam That River
Nutshell (Dédié à Vinnie Paul)
No Excuses
Hollow
We Die Young
Man in the Box
The One You Know
Would?
Rooster.

Après quelques titres, craignant que ma mâchoire se décroche à force de bâillements répétés, je me suis rappelé une nouvelle fois que je pouvais tirer avantage de la programmation tous azimuts et je pars à vers une autre aventure musicale…


(20h25) - 21h25 : GLUECIFER. Déçu de ce qu'écoutait la masse des festivaliers derrière mon dos, je me sens attiré vers la Warzone, alors qu'un autre concert a déjà débuté (grrrr…). Et bien m'en a pris !!! Ces norvégiens sont ainsi ma neuvième découverte de la journée, et quelle belle découverte ! wouahou, quelle claque !! Leur hardrock puissant et musclé est juste saisissant, entrainant ; that's rock'nroll !

Renseignement collecté sur internet j'observe qu'ils se reforment juste après treize années de séparation ; on se demande bien quel grain de sable les a empêchés de rester ensemble !
Le groupe se composerait (sous réserve, du coup :/ ) de Biff Malibu (chant, depuis 1994), Captain Poon (guitare, chœurs (depuis 1994), Stu Manx (basse, chœurs, depuis 2000), Raldo Useless (guitare, depuis 1996) et Danny Young (batterie et percussion depuis 1997). Mais peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, ces types sont m'auront procuré parmi les meilleures sensations de la journée !

Le public est relativement clairsemé mais enthousiaste pour cette musique que provoque irrésistiblement des secousses allant de la nuque au bout des orteils ! Cette puissance mélodique me rappelle entre autres The Almighty (écoutez donc "Evil Matcher") ou, plus récents, leurs compatriotes Audrey Horne.
Tout au long de leur prestation je ne peux m'empêcher de penser, d'enrager, à ce que manque l'auditoire de la scène principale ; que les dieux du métal leur pardonnent, ils ne savent pas ce qu'ils ratent ! Lemmy tourné, vers ces malheureux, semble les interpeller pour changer de fosse !
Bref, GLUECIFER aura été tout simplement LA révélation du festival pour moi.

A tel point, que je ne parviens pas à quitter la place avant la fin, ce qui était la condition impérative pour me placer correctement afin d'assister au concert-objectif-ultime de ma journée…

PROGRAMME
I Got A War
Automatic Thrill
Take It
Go Away Man
A Call From the Other Side
Car Full of Stash
Reversed
The Year Of Manly Living
Shaking So Bad
Evil Matcher
Get the Horn
Here Come the Pigs
Desolate City
Black Book Lodge
Easy Living.


… Je pouvais m'en douter, mais pas l'imaginer à ce point, lorsque je tente de me rapprocher des scènes principales je comprends vite que je vais devoir déchanter…Même moi, le vieux guerriers des foules, le futé des placements, avec mes 39 années d'expérience, je en suis pas parvenu à me rapprocher décemment de la scène. Une foule compacte et impressionnante c'était massée pour attendre l'événement de la journée. Rarement vu un public aussi important pour un groupe. J'aimerais connaitre le chiffre exact à cet instant ...
Après avoir effectué, de fines ruses, une percée sur le flanc gauche, je ne pouvais pas être satisfait de mon point de vue. J'ai eu autant de mal à en sortir, alors que le premier titre arrivait à sa fin… Un vrai calvaire. Finalement, je me suis positionné très en retrait sur le flanc droit. Je me suis consolé de cet éloignement en trouvant un bon compromis ; un emplacement d'où je voyais toute la scène et ses lilliputiens, les écrans géants mais aussi, aux abords, tout le décor fantastique du Hellfest qui s'enflammait ! En effet, la nuit tombante permet aux multiples flammes crachées de part et d'autres du site de prendre toute leur dimension ; ce fut juste somptueux !
Mais je ne peux pas le cacher, j'étais quand même un peu frustré de ne pas être dans le chaudron.


21h30 - 23h30 : IRON MAIDEN. Mon attachement à ce groupe s'est noué au fil des décennies depuis ce mémorable concert du Bataclan (21 mars 1981) où je les ai découverts sous l'incitation d'un pote bien inspiré (pour l'anecdote, ce brave jeune homme m'avait inoculé le virus fatal, puis avait totalement débranché du hardrock peu après, telle une abeille qui meurt après avoir planté son dard !). C'est avec un sentiment mêlé d'admiration pour leur carrière et de fierté de les avoir soutenus toutes ces années que je les vois sur cette scène principale, admirés par une foule immense ! Je les revois avec toujours autant d'envie et de plaisir, pour la vingt-et-unième fois ce soir.

Le fondateur de cette légende vivante, Steve Harris (basse, chœurs depuis 1975), mérite le respect car sa pugnacité ajoutée à ses talents de compositeur et de musicien ont permis de fédérer autour de lui une équipe forte. Bien sûr, comme dans toutes les familles, il y a des portes qui claquent et des êtres chers qui disparaissent. Mais le résultat est là : il est toujours entouré de ses plus ou moins fidèles compagnons ; Dave Murray (guitares, depuis 1976), Adrian Smith (guitares, chœurs, depuis 1980, avec un retrait de 1990 à 1999), Bruce Dickinson (chant, depuis 1981, avec un retrait de 1993 à 1999), Nicko McBrain (batterie, depuis 1982).
Pour moi IRON MAIDEN aurait dû se maintenir avec ce quintet mais Bruce a fait venir, pour une raison qui échappe encore maintenant à mon raisonnement, Janick Gers (guitares, depuis 1990). On pourra toujours dérouler son CV et ses compétences, je ne parviens toujours pas à admettre sa présence ; il gesticule beaucoup trop, tel un pantin désarticulé, pour être crédible. Certes, il sort davantage de soli qu'au début m'enfin les deux solistes historiques se débrouillaient très bien sans lui et l'apport d'une troisième guitare tend à saturer inutilement les sons… Enfin ce n'est que mon avis. Maître Harris a sans doute de bonne raisons pour le garder depuis maintenant 28 années quand-même, l'air de rien.
Autre mystère pourquoi Michael Kenney, le clavier depuis 1988 est-il caché ? Certes, il n'intervient que très peu, mais alors pourquoi ne pas s'en passer tout simplement ?! Comme ces bandes pré-enregistrées introductives que je trouve superflues, en dépit des belles ambiances crée…

IRON MAIDEN a toujours (en tous cas depuis qu'ils en ont les moyens) apporté un soin particulier à ses décors de scène. Cette tournée ne dément pas ce principe et le présent spectacle est encore particulièrement soigné ; cette magnifique maquette grandeur nature d'un Spitfire survolant la scène pendant "Aces High" est saisissante, les décors en fond de scène également. Servi par une sonorisation impeccable, les musiciens auront pu démontrer une nouvelle fois tout leur talent.

Les duos de guitares typiques des lignes mélodiques du groupe, alternant avec les tricots étourdissants de la basse et la frappe incisive de la batterie continuent à me procurer autant de plaisirs !
Mais plus que jamais c'est Bruce qui me surprend par sa forme physique et par sa voix ! Il aura bientôt soixante ans et il a surmonté l'épreuve d'une maladie qui aurait pu être invalidante pour son poste. Pourtant il chante des parties d'une remarquable technicité vocale, maintenant l'octave adéquate avec une facilité qui force le respect. Je ne citerai pas de noms mais bien d'autres chanteurs (que j'apprécie cependant) n'en font pas autant en concert !... (Je l'admire d'autant plus actuellement que je confesse avoir longtemps persisté à regretter son prédécesseur Paul Di'Anno). Toujours aussi charismatique et francophile, Bruce s'attardera avant de chanter "The Clansman", pour nous parler longuement, dans un français suffisamment correct pour être compris, de la Liberté individuelle et de celle des peuples. Bruce artiste, musicien, chanteur, compositeur, écrivain, pilote de ligne, escrimeur, chef d'entreprises (…) est décidément un être exquis et cultivé.

A l'instar que quelques autres groupes survivants des années 80, IRON MAIDEN me procure le plaisir vaniteux de considérer, l'espace d'un concert, que le temps n'a pas de prise sur nous. Steve Harris, à 62 ans, arpente la scène et sautille comme un cabri, excitant encore un peu plus le public qui ne demande que danser avec lui, rythmé par les coups de boutoir du toujours en forme Nicko, 66 ans !!!

Concert époustouflant parfaitement maitrisé. Sans aucun doute le meilleur de cette journée au Hellfest. Je n'ai pas trop envie ni la capacité de mémoire pour comparer ce concert de Maiden avec les vingt autres, mais indéniablement ce fut sans doute un des tout meilleurs qu'ils m'auront donné !
Up the Irons !

PROGRAMME
Aces High (Powerslave)
Where Eagles Dare (Piece of Mind)
2 Minutes to Midnight (Powerslave)
The Clansman (Virtual XI)
The Trooper (Piece of Mind)
Revelations (Piece of Mind)
For the Greater Good of God (A Matter of Life and Death)
The Wicker Man (Brave New World)
Sign of the Cross (The X Factor)
Flight of Icarus (Piece of Mind)
Fear of the Dark (Fear of the Dark)
The Number of the Beast (The Number of the Beast)
Iron Maiden (Iron Maiden).
Rappel :
The Evil That Men Do (Seventh Son of a Seventh Son)
Hallowed Be Thy Name (The Number of the Beast)
Run to the Hills (The Number of the Beast).


Après un tel concert les artistes suivants peineront à me séduire, mais je tente ne fut-ce que par principe, de maintenir ma curiosité naturelle …

23h50 - 00h50 : MARILYN MANSON. Encore un personnage à la réputation sulfureuse, depuis 1989, que beaucoup me conseillent depuis longtemps d'aller voir … Ce que je voyais de lui sur YouTube ne m'enthousiasmant pas particulièrement, je le cantonnais au rayon des pâles réplique d'Alice Cooper personnage plus authentiquement déjanté me semble-t-il. Je n'avais donc pas trouvé l'occasion de le voir jusqu'à présent ; dixième découverte du jour, donc.

Le monsieur aborde la seconde scène principale de manière un peu trop brutale à mon gout, hurlant dans son micro, ce à quoi je ne m'étais pas préparé, compte tenu de j'avais entendu de lui jusqu'alors … Un peu traumatisé par cette entame, je persiste toutefois à rester dans le public pour tenter de discerner un quelconque centre d'intérêt.
Marilyn Manson, entouré de ses suppôts Gil Sharone (batterie, depuis 2013), Tyler Bates (guitare, chœurs, depuis 2014), Paul Wiley (guitare, chœurs, depuis 2014) et Daniel Fox (clavier, percussions, depuis 2015), assume pleinement son rôle. Un metal-indus froid, sans autres émotions que des offensives malsaines et d'un gout douteux, que je trouve peu convaincant.

Je ne me sens pas à l'aise dans ce cadre et je profite du système une fois de plus pour aller butiner ailleurs, en laissant mon fils à son extase… Je me rends donc à l'Altar, avant de revenir voir la fin du cirque Manson. Juste pour assister au spectacle affligeant de trois greluches torses nus soumises aux ordres du gros malade dans un délire final. La plastique au demeurant intéressantes de ces dames n'aura pas suffi à me persuader de l'intérêt musical pour MM.

PROGRAMME
Irresponsible Hate Anthem
Angel With the Scabbed Wings
Deep Six
This Is the New Shit
Disposable Teens
mOBSCENE
Kill4Me (With fans on stage)
The Dope Show (I Don't Like The Drugs
Sweet Dreams (Are Made of This) (reprise d'Eurythmics)
Say10
Antichrist Superstar
The Beautiful People.


(00h00)(01h00) : EXODUS. Tournant le dos à un américain je vais en voir d'autres, sans doute plus bruyants mais moins glauques ! Avec le recul, cela me parait étonnant mais le fait est que je n'ai jamais vu Exodus sur scène, alors que les années 80 auraient pu m'en donner l'occasion. Ne fut-ce que parce qu'à l'instar de Megadeth, ce groupe est lié également à l'histoire de Metallica, puisque son cofondateur en 1981 (avec Tom Hunting) n'est autre que Kirk Hammett lui-même ! Mais les membres d'Exodus se révèlent d'humeurs incompatibles ; dés 1983, Kirk va là où on sait, puis les portes claques, les projets s'arrêtent, puis repartent.
Aujourd'hui, on peut retrouver sur la scène Tom Hunting (batterie depuis1981), entouré désormais de Gary Holt (guitare depuis 1981), Steve Souza (chant, depuis 1986), Jack Gibson (basse, depuis 1997) et Lee Altus (guitare, depuis 2005). Leur dernier opus remonte à 2014 : "Blood In, Blood Out", dixième depuis 1985…
Ce groupe de trash donc ma onzième découverte du jour, dans l'espace Altar.

A cette heure tardive, je commence singulièrement à avoir les jambes lourdes ; j'alterne donc ma présence dans les rangs et un peu au fond pour m'asseoir à terre. La violence des accords et des sons ne peut que me tenir éveillé et pourtant autour de moi quelques-uns sont allongés dans les bras de Morphée.

Certains titres résonnent en moi, preuve que tonton Zézé en son temps avait dû passer le groupe sur Wango-Tengo ! Prétendre que j'ai ressenti plaisir à ce concert serait excessif car honnêtement je n'étais plus en capacité d'apprécier vraiment. Cependant, j'ai tout de même pu observer la maîtrise du genre par ces anciens briscards (ils ont une trentaine d'années de services au compteur en moyenne, quand même !).

PROGRAMME
Funeral Hymn (partiel)
Blood In, Blood Out
Deliver Us to Evil
And Then There Were None
Parasite
A Lesson in Violence
Blacklist
Bonded by Blood
The Toxic Waltz
Strike of the Beast.

Ces bonnes décharges électriques permettent au moribond que je suis de me relever tant bien que mal avant la fin pour retourner vers la scène principale, car j'y ai mon dernier objectif de la journée … eh oui, encore un et puis ce sera fini !

00h55 - 02h05 : NIGHTWISH. Aaaaaaaaaaaah Flooooooooor ! Floor Jansen, je l'adore. Rien, pas même mon authentique et profonde fatigue de pourrait m'empêcher de la revoir ! J'avais eu la délicieuse surprise de la découvrir sur la scène du RaismesFest (9 septembre 2007) alors qu'elle était chanteuse d'After Forever. Sa voix sublime et sa beauté éblouissante ne pouvait pas me laisser insensible.
Désormais, la belle batave chante au sein du groupe finlandais NIGHTWISH, dans le pur style de metal-symphonique. Ce sera mon douzième groupe découvert aujourd'hui puisqu'étonnamment les circonstances ne m'ont pas encore donné l'occasion de les voir.
Pourtant les membres du groupe sont pour la plupart des musiciens complets et multi-instrumentistes, ce qui rend leur musique particulièrement mélodique et fouillée. A l'excès même parfois.

Tuomas Holopainen (claviers, chant depuis 1996), Emppu Vuorinen (guitares, 1996) sont désormais entourés de Marco Hietala (basse, chant depuis 2001), Troy Donockley (cornemuse, flûte irlandaise, guitare, chant depuis 2013), et Kai Hahto (batterie depuis 2014).
Depuis 2013, Floor Jansen est la chanteuse que les irascibles fondateurs ont recruté après avoir viré les deux précédentes …

La sonorisation permet toujours de distinguer les différents pupitres mais je prête une attention toute particulière à la prestation de Floor que je confirme dans mon panthéon des chanteuses actuelles. Bien qu'un peu éloigné de la scène j'observe  son charisme, sa voix, un timbre maitrisé ; tout est excellent. Dans mon esprit, les musiciens aussi talentueux soient-ils et quel que soit leur légitimité ne font que l'accompagner. Je sais c'est purement subjectif, mais je n'ai jamais prétendu exprimer un avis professionnel !

Je m'étonne de l'absence de caméras de proximité aux abords de la scène principale sur laquelle s'exprime le groupe ; sur les écrans géants sont diffusés uniquement des images captées par une caméra fixe au fond  de la zone dans le dos des festivaliers … Très étonnant car tous les groupes auparavant avaient pu montrer les musiciens de près par caméras interposées, ce qui n'est donc pas le cas et du coup je n'aurai pas vu Floor de près. Est-ce une demande du groupe (on se demanderait bien pourquoi) ou bien est-ce une panne ? Mystère…
Bah, de toutes façons en cette fin de journée je pense ne pas être le seul à vivre ce concert un peu dans les vapeurs d'une fatigue extrême … Seule la beauté des mélodies et l'entrain des rythmes me maintient debout jusqu'à la fin, mais je dois avouer avoir attendu la fin avec une certaine impatience …

PROGRAMME
End of All Hope
Wish I Had an Angel
10th Man Down
Come Cover Me
Gethsemane
Élan
Amaranth
I Want My Tears Back
Devil & the Deep Dark Ocean
Nemo
Slaying the Dreamer
Ghost Love Score.


Voilà c'est fini, la foule des fidèles se disperse, la grand'messe est finie. Pour ma part, je rejoins ma voiture et au comble de déraisonnable je remets en route vers Paris… Bien évidemment, je ferai plusieurs poses sur autoroute mais je parviens toutefois à approcher la capitale à l'heure de ses bouchons matinaux traditionnels, composés de braves gens qui sont à des années lumières des émotions vécues par les pèlerins de Clisson !