mercredi 16 septembre 2020

POGO CAR CRASH CONTROL –Trabendo de Paris - 16/09/2020

Six mois !... Six mois sans concert !! De surcroît, la pandémie m'avait imposé un dernier concert le 8 mars qui s'était révélé insipide, et le dernier concert musclé (j'entends "metal") datait du 9 février ! Pour le fervent adepte de musicothérapie que je suis, cette attente fut une torture psychologique à laquelle il me tardait de mettre fin d'une manière ou d'une autre. Les vaines tentatives d'organisateurs valeureux, mais bridés par les circonstances, furent autant de déceptions douloureuses.

Résigné, j'avais fini par ne plus consulter des calendriers, aussi hypothétiques que risqués. Mais c'est mon fiston qui a fini par me convaincre de l'existence d'un petit concert qui sembla miraculeusement se maintenir en dépit des restrictions. Il s'agit pour P3C de faire la promotion en avant-première de "Tête Blême", leur nouvel album sensé sortir le 18 septembre.

Je me rends donc à ce rendez vous, impatient de vivre de nouveau des émotions collectives, entendre, voir, ressentir, voire sentir (l’enivrant trio cuir, bière, sueur). L’entrée est gratuite dans la limite des places disponibles sur la terrasse.

Leur style stoner, grunge et garage-rock saturé n'est pas celui que j'écoute le plus, loin de là (je supporte désormais difficilement qu'on me gueule aux oreilles), mais je me souviens cependant que P3C était parvenu à me séduire sur la scène de la Warzone lors du Hellfest 2018. Ces jeunots ont la pêche ; leur énergie ne pourra que me paraitre positive dans le marasme actuel ! A défaut de prog, à défaut de metalprog, je me contenterai donc volontiers de metal…

La salle du Trabendo n'est pas accessible, un bar mobile en interdit l'accès ; je me retrouve donc sur la terrasse du Trabendo, un peu paumé parmi une horde de jeunes, fringants et tatoués… Encore marqué par ce semestre de privations, je me sens mal à l’aise ; hormis mon fils, pas de visage connu dans le public, j'ai le sentiment amer de vivre une scène dans "le monde d'après". Heureusement, cette mélancolie se dissipe quelque peu par la grâce d'une mousse bien fraîche, d'autant plus facilement que ledit nouvel opus, diffusé en primeur au public présent, me semble ma foi convaincant !

Le gel hydroalcoolique est à disposition, le port du masque est obligatoire et à ce stade de la soirée, on peut dire que les gestes barrières sont relativement respectés… Mais je n'ai pas la naïveté d'imaginer que cela va perdurer !

MSS FRNCE [20h00-20h40]. Les hostilités débutent avec un quatuor d'enragés originaires de Paris. Leur punk-hardcore pur et (très) dur, sur fond de larsens, de batterie frénétique et d'accords bruts et acérés, prétend accompagner des textes francophones engagés. Mais je parie que peu d'auditeur auront eu le loisir de comprendre ce qui est vociféré ; d'ailleurs, tout le monde s'en fout. Le but est clairement d'entretenir le chaos dans la fosse. J'ai juste pu capter que le brave garçon au micro en voulait à la police, ce qui est probablement politiquement correct ici … quoique…

Fondé en 2015, Mss Frnce en est déjà à avoir promu quatre mini-albums lors de concerts en France, en Espagne et même au Canada. Ces franciliens revendiquent une filiation punk davantage dans leur musique que leur apparence ; je me rappelle avec une certaine nostalgie des coupes "iroquois" multicolores, des clous sur les perfectos et dans le nez ! Mes recherches pour les identifier ont été compliquées. Doté sans doute d'un état d’esprit nihiliste par nature, ils se présentent anonymement sous des pseudonymes ; Miss Cambodge, Miss Moselle, Miss Troyes, Miss Vesoul. Mais, merci Discogs, j'y suis parvenu : Martin Sek (micro), Jérémie Maire (batterie), Jérôme Barberot (basse) et Thibault Dautrevaux (guitare), ce dernier étant par ailleurs connu pour sa collaboration à l'émission "Quotidien" avec Yann Barthès sur TMC. 

La sonorisation est plutôt bonne, quelques larsens assumés ne nuisent pas à la perception des rythmes et des cris furieux. L'éclairage de cette petite scène est basique mais suffisant pour l'événement alors que la nuit tombe lentement. En fond de scène, une petite pancarte accrochée à une tringle mentionne discrètement le nom du groupe.

Délibérément, leur prestation s'exprime dans la violence sonore et dans l'urgence ! Mss Frnce est manifestement spécialisé dans l'expédition de huit morceaux en moins de 12 minutes (chiffres à titre indicatifs, je n'ai pas su compter !). "Punk's not dead", quoi ! Curieux de nature, j'ai cru comprendre qu'ils se révoltent contre les "conditions de vie, sur le rêve amoureux, constamment pourri par les affres sexistes et criminels de la construction sociale". Bref, une rébellion de vingtenaires qui me rappelle de lointains souvenirs. Les chiens aboient la caravane passe, dit le dicton…

Quoiqu'il en soit, la réaction du public se révèle à la hauteur des frustrations provoquées par la pandémie et les mesures de confinement. La fosse s'agite frénétiquement. Personnellement, en observateur bienveillant, mon flegme l'a emporté, même si l'énergie de ce rock débridé fait du bien à réentendre en concert ! Oï !

PROGRAMME
Titres à déterminer

POGO CAR CRASH CONTROL [21h3x-22h25]. Fondé en juillet 2011, originaire de Lezigny (Seine-et-Marne), le quatuor se compose d’Olivier Pernot (chant, 28 ans), de Louis (batterie) et Simon (guitare) Péchinot, et de Lola Frichet (basse), tous âgés d'une vingtaine d'années. Après avoir vaillamment promu un mini-album (2016), puis leur premier opus, "Déprime hostile" en 2018 (165 dates, dont des passages au Hellfest, Download Festival et Zénith de Paris), les revoilà pour une nouvelle campagne, bien décidés à braver les éléments. Comme je l’indiquais ci-haut, leur nouvel album "Tête Blême" parait ce 18 septembre ; sa promotion s'annonce contrariée par des restrictions sanitaires qui n'en finissent pas.

La petite scène demeure bien sûr dans ses dimensions, avec des éclairages principalement rouges, cette fois mis en valeur par la nuit qui est désormais tombée. En guise de fond de scène, un rideau affiche le logo du groupe.

La sonorisation reste d'assez bonne qualité, puissante mais relativement audible ; je ne parviens toutefois pas à percevoir ce que braille le titulaire du micro. Mais sur ce point, je ne suis pas sûr que ce soit une grosse perte ; les textes francophones scandent et hurlent avec un humour dérangeant une révolte irrévérencieuse, mais sans génie particulier, me semble-t-il (mais je peux me tromper, n'ayant pas encore pris le temps d'étudier les paroles). Il est vrai que manifestement le public n'est pas venu pour philosopher, mais plutôt pour se défouler collectivement.

Les sonorités de P3C me rappellent des groupes metal issus de la frange la plus dure, tels que Slayer ou Vulcain mais parfois aussi Nirvana ou Noir Désir. Dans leur style, je leur reconnais une vraie efficience.

Très vite les sons et rythmes endiablés emportent l'auditoire, la fosse bascule dans la folie furieuse. Je dois dire que mon corps n'est pas resté inerte non plus ; les coups redoutables du batteur et les accords sensuels de la belle bassiste font leur effet ! A l'instar de mon impression ressentie en juin 2018, je m'étonne toujours du contraste issu du physique si attendrissant de Lola avec sa fougue dés que sa basse accompagne ses complices. Je dois confesser que ce paradoxe vivant focalise mon attention plus que de raison, même si je remarque ici et là quelques accords sympa du côté du guitariste.

Dense, et efficace, ce concert peut paraitre court sur la durée, mais cependant avec dix-sept titres expédiés, il faut souligner que la plupart des titres ne dépasse guère les trois minutes. Comme je l'avais prévu, l'auditoire en a perdu sa sagesse à bien des égards. Quelques masques n'ont pas résisté et la promiscuité fut un doux euphémisme. Moi-même j'ai tenu à m'approcher de la scène pour capter quelques images et vous les montrer.

Pour cette soirée spéciale, nous aurons eu droit à la quasi intégralité du nouvel album avec onze des douze titres, seul "Ce monde humiliant" (2:22) aura été écarté. Pour compléter dignement le programme, trois titres issus de "Déprime hostile" et trois autres issus de leur mini album éponyme, sont intercalés.

PROGRAMME
Intro : Thème d'Halloween (reprise de John Carpenter)
L'odeur de la mort (Tête Blême, 2020)
Déprime hostile, 2018 (Déprime hostile, 2018)
Seul à tomber (Tête Blême, 2020)
Pourquoi tu pleures (Tête Blême, 2020)
Le ciel est couvert (Tête Blême, 2020)
L'histoire se répète (Tête Blême, 2020)
Mirroir (Tête Blême, 2020)
Paroles/M'assomment (P3C, 2016)
Comment lui en vouloir (Déprime hostile, 2018)
Rancunier (Déprime hostile, 2018)
L'intérieur de ton corps (Tête Blême, 2020)
Qu'est-ce qui va pas ? (Tête Blême, 2020)
Tête Blême, 2020 (Tête Blême, 2020)
Trop défoncé (Tête Blême, 2020)
Crève (P3C, 2016).

RAPPEL:
L'ego dans les chiottes (Tête Blême, 2020)
Conseil (P3C, 2016).

Finalement, je ne regrette pas le déplacement. Comme l'a observé Olivier, il valait mieux être ici que dans son canapé ! Si ces p'tits jeunes arrivent à équilibrer leur vie personnelle avec la musique, ils pourraient aller loin. 

dimanche 8 mars 2020

ANATHEMA – Le Trianon de Paris - 08/03/2020

Avec ce seizième concert au compteur, mon enthousiasme demeure à l'idée d'assister à un nouveau concert d'Anathema. Depuis que je l'ai découvert à l'Elysée Montmartre, le 30 avril 2005 (invité par Porcupine Tree), ce groupe ne m'a jamais déçu sur scène. Je reste fidèle à leurs rendez-vous, même si sa production en studio ne me séduit plus depuis … 2012 (Weather Systems) ! Je me permets de craindre, à l'aune de leurs publications musicales depuis cette année-là, un certain manque d'inspiration. A défaut de nouvel album, ce concert est motivé par la commémoration du 10ème anniversaire de "we're here because we're here", un chef d'œuvre paru en 2010 que Monsieur Steven Wilson avait parfaitement mis en valeur en le mixant. Le ticket d'entrée pour ce soir fut par conséquent très vite acquis, sans état d'âme.
Cependant, une annonce tardive et contrariante est venue troubler mon envie d'assister à cette soirée ; The Night Flight Orchestra joue aussi ce soir sur la scène proche de La Machine. Choix pénible entre la beauté mélancolique d'Anathema, et l'énergie très festive de NFO. Par les temps moroses qui courent, j'aurais volontiers participé à la teuf au pied du Moulin Rouge… Au lieu de cela, je me retrouve placide à patienter religieusement dans cette file d'attente de dépressifs assumés, en compagnie de ma p'tite Fée qui partage la même frustration.
Paul MASVIDAL [19h15-19h35]. Voilà un musicien qui a butiné sur quelques projets, dont le plus connu est son groupe, CYNIC (deathmetal) avec lequel il a publié quatre albums, deux mini-albums et un monoplage entre 1993 et 2014. Personnellement, j'ai assisté au concert de Cynic à l'Elysée Montmartre, le 27 novembre 2008 (invité d'Opeth), lors de sa tournée "Traced in Air". Autant le confesser de suite, ce n'est pas mon style de prédilection, je n'avais pas été séduit, en dépit d'avis contraires sur les réseaux sociaux...
Il s'est ensuite consacré à sa carrière en solo et fait paraitre deux albums l'année dernière, dont un en acoustique "Human". C'est dans cette configuration qu'il se présente sur scène, seul donc, accompagné d'une "boite-à-sons", sans autre artifice qu'un écran escamotable derrière lui, qui n'aura diffusé guère plus de trois images.
Je me suis vite ennuyé ; mon esprit s'est alors mis à errer vers les couloirs de métro parisiens … Certains artistes autorisés par la RATP peuvent souvent surprendre, intriguer, parfois intéresser. Il m'arrive modestement d'en soutenir, lorsque je suis séduit. Cela ne me coute que quelques pièces et je me dis toujours que, cumulées à celles d'autres admirateurs pressés, ça peut lui rapporter gros… En revanche, s'agissant de cette soirée, après avoir payé quatre dizaines d'euros pour assister à un concert en auditorium, je confesse volontiers me sentir un peu frustré, avec tout le respect dû à un artiste solitaire aussi talentueux soit-il. Il ne s'agit pas de blâmer l'heureux élu qui a bien raison de tenter ainsi sa chance… J'estime simplement qu'une échelle de priorité devrait aboutir à promouvoir des groupes qui peineraient à s'exprimer correctement dans le métro, alors qu'ils gagneraient à suivre, au moins sur quelques dates, des artistes confirmés tels qu'ANATHEMA… Ce n'est que mon humble ressenti, il n'est pas rédhibitoire ; mais là, en l'occurrence, on va dire que j'ai attendu la suite avec impatience...
Quoiqu'il en soit, à l'unisson avec une partie bienveillante du public (l'autre partie s'était probablement assoupie), j'ai applaudi poliment. D'autant plus que le pauvre avait l'air ému par le décès récent (cette année) de son ami (très) intime avec lequel il avait fondé Cynic, le batteur Sean Reinert. Il lui a dédié un titre.
PROGRAMME (à préciser)
Hand to Mouth (Human, 2019)
Wheels Within Wheels (Re-Traced, mini CD 2010) (titre de Cynic dédié à S. Reinert).
RENDEZ-VOUS POINT [19h50-20h10]. Ce quintet norvégien de metal progressif, aux rythmes proches de Leprous, a déjà eu l'occasion de me séduire, puisque j'ai assisté à un concert au Divan du Monde le 5 octobre 2015 (invité de Leprous), lors de la promotion de son premier opus, "Solar Storm". Album que je m'étais immédiatement procuré dans la foulée de la prestation ! Je les retrouve dans la même composition ; Baard Kolstad (batterie, depuis 2010 et également batteur de Leprous, dont la tournée vient à peine de se terminer !), la très charmante (doux euphémisme) Gunn-Hilde Erstad (basse, depuis 2010), Petter Hallaråker (guitares, depuis 2010), Nicolay Tangen Svennæs (claviers, depuis 2010), et Geirmund Hansen (chant, depuis 2014).
Leur deuxième opus "Universal Chaos" est paru en 2019 ; il contient neuf titres.
La sonorisation m'a paru audible, quoiqu'un peu surpuissante au niveau de la basse et de la batterie, nécessitant donc mes protections auditives. L'éclairage m'a semblé sombre, peu propice à des photos éloignées (mais finalement pas beaucoup moins que pour la tête d'affiche).
La parenté avec leur illustre concitoyen ne les confine pas dans un rôle de clone, leur musique me parait davantage incisive, portée sur le metal et moins nuancée. La voix du chanteur dispose d'une bonne tessiture mais me semble manquer d'un peu de puissance. Les musiciens sont assez exubérants et communiquent ainsi leur fièvre (il fallait oser pour ce soir, je l'ai dit) à un public ravi.

Excellente prestation, mais bien trop courte. Au vu de l'emprise de leur musique sur l'auditoire, je me demande si cette restriction ne serait pas une brimade volontaire d'Anathema qui aurait de bonnes raisons de se méfier de cette redoutable concurrence ? En tous cas, je ne me souviens pas avoir assisté à un concert aussi court d'un groupe de cet acabit ! Alors qu'ils mettaient le feu dans la fosse et aux étages, les musiciens nous quittaient une vingtaine de minutes à peine après y être entré !!

PROGRAMME (à vérifier)
Apollo (Universal Chaos, 2019)
Wasteland (Solar Storm, 2015)
Mirrors. (Solar Storm, 2015).
Ce n'est pas faute d'avoir ovationné leur prestation (et on sait pouvoir me faire confiance sur ce point !…) mais il n'y eu pas de retour. En fin de soirée, j'ai acheté (15€) leur opus à l'échoppe et obtenu la dédicace de quatre des cinq membres. Et hop ! un de plus… (va falloir "pousser les murs" de ma discothèque)
Anathema n'avait qu'à bien se tenir pour combler ma (désormais double-)frustration …
ANATHEMA [20h30-22h40]. La dernière fois que je les avais vus, au festival Night of the Prog 2019, l'absence de John Douglas ne m'avait pas paru altérer leur prestation. Mais afin de garantir les atmosphères si particulières j'espérais néanmoins retrouver le sextuor qui avait contribué à maintenir le navire à flot, même après 2012 ; mais non. Le duo fondamental est bien là ; Vincent Cavanagh (chant, guitares, clavier), Daniel Cavanagh (guitare, chant, clavier) mais le troisième frangin, Jamie Cavanagh (basse) est remplacé sur cette tournée par Charlie Cawood (éclectique et multi instrumentiste, ayant même à son actif un album solo "The Divine Abstract" paru en novembre 2017). Daniel Cardoso (batteries, percussion) est toujours présent, mais John Douglas n'est toujours pas réapparu (n'étant pas un "informé" j'en ignore le motif) ... Le micro resté isolé sur la droite entretint une légère angoisse de quelques longues minutes, avant de voir ENFIN apparaitre la toujours aussi ravissante et indispensable Lee Douglas (chant).
Anathema se présente donc à nous en quintet, les frangins assumeront eux-mêmes les segments de clavier les plus indispensables. Les deux frères disposent chacun de leur clavier, celui de Vincent est en surplomb au fond, à gauche de la scène.
La sonorisation est puissante mais audible. L'éclairage m'a semblé un peu sombre en dépit de l'usage très esthétique de tubes verticaux fluorescents et multicolores. En fond de scène un grand écran diffuse quelques images sensées refléter l'atmosphère des titres.


Relativement confiant a priori quant à leur capacité à m'emporter dans des ambiances mélancoliques et doucement énergiques, cette fois j'ai pourtant peiné à trouver la Porte. Honnêtement, hormis quelques moments sublimes (principalement par la grâce de Lee, notamment pendant "A Natural Disaster"), je n'ai vraiment décollé que dans le dernier quart d'heure ; en fait, avec l'imparable diptyque "Untouchable, part I & II".
Etant plutôt enclin à soutenir les artistes, on pourrait me définir comme "bon public" ; néanmoins la fin de ce concert m'a laissé perplexe. Mon ressenti est délicat à exprimer, car il est peut-être infondé, mais j'ai bien peur que leur manque d'inspiration puise ses racines dans des difficultés intrinsèques qui me semblent malheureusement transparaitre dans leur musique. Ajoutons à cela, la confusion actuelle sur la composition du groupe ; bien qu'absents Jamie Cavanagh et John Douglas sont encore à ce jour mentionnés au sein le groupe sur le site officiel… 
Dany et Vincent s'en sortent ma foi plutôt bien aux pupitres claviers. Cependant, alors que certains segments de claviers me semblent superflus, ils s'obstinent à vouloir les diffuser par des bandes préenregistrées. Cette obstination inadéquate me ramène à mes couloirs de métro...
Bref, je ne ressens plus la flamme qui chauffait mon esprit il y a peu de temps encore. Heureusement, pour Anathema, ils peuvent compter sur un public qui évolue mais qui semble acquis à leur cause quoiqu'ils fassent ; la faune n'est pas plus la même, des amis ont lâché l'affaire depuis quelques temps déjà, leurs remplaçants semblent moins exigeants. En ce qui me concerne, je laisse mon pied sur le pas de la Porte, histoire de capter un salvateur mais hypothétique rebond à l'occasion du prochain album. Mais il est probable qu'à l'avenir, faute de mieux, je passerai mon tour. Ce sera toujours ça de gagné sur mon calendrier !
Les dix titres de WHBWH (2010) sont interprétés scrupuleusement dans l'ordre identique. Un second acte oubliera les trois opus pourtant honorables de la période 1998-2001, au profit de quatre titres des deux derniers albums que je n'apprécie guère. Nonobstant, je dois reconnaitre que ces titres-là passent plutôt bien en concert. En rappel, je crois avoir compris qu'il s'agit d'un titre qui figurera sur le prochain album en cours. Mais c'est une reprise du compositeur de musique de film Hans Zimmer, ce qui n'est pas de nature à calmer mes inquiétudes quant à leur quête inspiration …
PROGRAMME
Acte I : We’re Here Because We’re Here
Thin Air (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Summernight Horizon (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Dreaming Light (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Everything (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Angels Walk Among Us (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Presence (We’re Here Because We’re Here, 2010)
A Simple Mistake (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Get Off, Get Out (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Universal (We’re Here Because We’re Here, 2010)
Hindsight (We’re Here Because We’re Here, 2010).
ACTE II (sans interruption)
Can't Let Go (The Optimist, 2017)
The Lost Song, Part 3 (Distant Satellites, 2014)
Springfield (The Optimist, 2017)
Closer (A Natural Disaster, 2003)
Distant Satellites (Distant Satellites, 2014)
A Natural Disaster (A Natural Disaster, 2003)
Untouchable, Part 1 (Weather Systems, 2012)
Untouchable, Part 2 (Weather Systems, 2012).
RAPPEL
Day One (prochain opus), (reprise de Hans Zimmer).
Alors que le groupe quitte la scène, Vincent et Lee en incitent le public à chanter avec la bande son "Twist and Shout" de The Beatles, terminant la soirée avec le sourire de Lee. C'est mieux que rien.

mardi 3 mars 2020

PENDRAGON – La Maroquinerie - 03/03/2020


Davantage que de coutume, j'ai tardé à reprendre le clavier pour exprimer mes sentiments sur ce concert fabuleux de Pendragon. Lorsque j'ai appris la manière avec laquelle le personnel de la Maroquinerie a accueilli la Troupe, j'ai peiné à retrouver l'apaisement nécessaire pour relater le concert lui-même. C'est donc avec toute mon objectivité légendaire que je peux tenter d'exprimer mes impressions.
Tout avait pourtant bien commencé pour les organisateurs, comme pour le groupe et son public puisque la soirée était annoncée "complet", depuis le 28 février dernier. Les portes se sont ouvertes à l'heure ; le public a pu s'engouffrer rapidement dans cette salle que par ailleurs je n'apprécie guère. Son acoustique m'a toujours paru médiocre. Je lui reproche également son accessibilité car elle est assez éloignée des stations de métro. Il n'y a guère que son bar avec sa terrasse en plein air qui soit séduisant ; il permet aux beaux jours de bavarder avec les amis et les artistes volontaires (boire une bière à côté de Ross Jennings de Haken en toute simplicité fut un beau souvenir !). Nonobstant mes réticences, je n'ai pas d'autres choix que de continuer à m'y rendre bon gré mal gré, tant que mes artistes favoris y sont annoncés…Mais à mon humble avis, on n'est pas près d'y revoir Pendragon !
Comme pour tous les artistes qui se produisent à la Maroquinerie, la logistique a peiné à débarquer hommes et matériels. Pas d'espace de stationnement dans cette petite rue du vingtième arrondissement de Paris. Comme pour tous les artistes qui s'y produisent, l'arrière-scène est particulièrement exiguë et peu confortable. Jusque-là, il est permis de considérer que ce sont les aléas d'une tournée auxquels ils doivent plus ou moins s'attendre. En revanche, les soucis rencontrés après le concert me semblent, eux, inadmissibles. Je copie en fin de mon présent relevé la traduction du récit qui en a été fait pas Clive sur son site. J'espère que les artistes se passeront le mot pour boycotter cette salle et ses gérants.
Davey DODDS [19h30-19h55]. Après avoir longtemps imaginé que cette soirée anniversaire allait être intégralement assurée par Pendragon, j'ai appris dans la semaine précédente que les anglais ont eu droit à une première partie de luxe ; sur les trois précédentes dates, elle fut assurée par Monsieur Pete Jones (génial multi-instrumentiste au sein de son groupe Tiger Moth Tales, mais aussi et surtout au sein de Camel). Nous, nous devrons nous contenter de Davey Dodds glorieux inconnu en ce qui me concerne…
Renseignement pris, ce sympathique personnage fut le meneur, chanteur et compositeur du groupe de rock progressif Red Jasper jusqu'à ce qu'il quitte le groupe dans les années 90 pour travailler comme guide de pêche-à-la-mouche (!) et écrivain, reclus au fin fond des Cornouailles. Il semble toutefois que son œuvre jouisse d'une certaine reconnaissance, outre-manche… En juin 2017, "Kernowcopia" son album solo est paru. Ses thèmes traditionnels et celtiques sont évoqués ce soir, aux sons de sa mandoline.
Cette prestation acoustique ne nécessite pas de sonorisation particulière, ni d'artifice, ni d'autre éclairage que le faisceau focalisé sur lui. Celui-ci suffit à faire briller les yeux malicieux de cet artiste particulièrement indépendant.
Relativement disert pour présenter ses chansons, il nous a proposé quelques titres (quatre ou cinq) ma foi sympa à écouter, d'autant plus si on parvenait à laisser notre esprit vagabonder dans les pubs gallois, à l'abri des caprices météorologiques de la région… Mais là je m'égare. Le public applaudit poliment avec moi le monsieur qui ne semble pas en demander autant en s'éclipsant vers l'arrière-scène…
PENDRAGON [20h15-22h30]. Nick Barrett (guitares, chant, depuis 1978) demeure entouré par son fidèle complice, Peter Gee (basse, clavier depuis 1978), mais aussi par son très ancien ami d'enfance Clive Nolan (claviers, depuis 1986). Jan-Vincent Velazco (batterie, depuis 2015) continue à participer à l'aventure. Les choristes sont désormais Anne Cambridge et Zoe Devenish. Cette dernière est également violoniste. L'autre changement pour cette tournée, c'est l'apport d'un guitariste additionnel, Mark Westwood (ex-NEO en 2007, et ex-Clive Nolan band en 2013).
A l'échoppe du jour, je me procure l'édition simple de l'opus "Love Over Fear" (15€) qui vient de paraitre cette année. Mais ce soir, Nick promeut également le coffret du 40ème anniversaire contenant cinq disques compacts, dont trois proposent un enregistrement complet d'un concert réalisé à Londres en 2018.
Compte tenu de la configuration du lieu (…), les moyens techniques du groupe ont permis d'obtenir une sonorisation ma foi acceptable, passées les premières minutes de réglages durant lesquelles on ne percevait qu'à peine les choristes… Etant placé au troisième rang en face de Nick, j'étais de toutes façons condamné à conserver mes protections auditives pour me protéger des frappes redoutables du batteur. Mais bon, globalement j'ai pu profiter agréablement du concert.
L'éclairage m'a semblé correct, à la fois pour les yeux des spectateurs et pour les objectifs des chasseurs d'images. En tous cas, pour ma part je suis parvenu à conserver quelques beaux clichés.
Pour agrémenter cette scène relativement étroite, deux toiles étaient tendues en fond de scène sur lesquelles furent diffusés des images et des jeux de lumières assez ordinaires mais suffisantes pour illustrer un tant soit peu les titres du programme.
D'emblée Nick nous a paru lumineux, joyeux et bondissant, d'une bonne humeur surprenante (surtout avec le recul de ce que nous apprîmes le lendemain de leurs mésaventures…). C'est rafraichissant de voir cet artiste heureux comme un gamin sorti de classe pour s'éclater dans la cour de récréation ! Son attitude tranche quelque peu avec celle de ses complices ; Pete est très discret, très modeste, limite austère, alors que Clive est très concentré, limite préoccupé, il ne sourira qu'à la fin !
Mais au-delà de ces impressions de façade, les talents s'expriment. En particulier bien sûr celui de Nick dont les sons gilmouriens continuent à dissiper nos soucis du quotidien (et Dieu sait qu'ils sont nombreux en ce moment !). Pendant deux heures et quart, nos esprits se sont évadés dans un pays où la fantaisie est Reine et le bonheur son Roi. On se sent d'autant plus emporté par ses somptueux soli qu'il les offre au public avec une générosité et un plaisir évident. Les ovations que suscitent ses exploits entretiennent un échange intense et réjouissant de part et d'autre.

Pete laisse entendre sa basse avec perspicacité, quelques accords remarquables sont astucieusement ressortis des périodes les plus propices. Clive est impérial pour recréer les atmosphères qui sont déjà dans toutes les oreilles des admirateurs convaincus d'avance. Jan-Vincent fait l'objet de débats, mais pour ma part il me semble assurer correctement sa fonction. Il est certes moins exubérant que Scott Higham (parti en 2014) mais j'imagine que c'est ce que veut Nick, et c'est lui le patron, point final.
Le concert s'est tenu en deux actes ; d'abord la reprise intégrale de "Love Over Fear", puis des titres retraçant le répertoire de 1993 à 2014. Durant la première partie, j'étais plutôt en phase découverte et observations, visant à vérifier mes premières impressions relevées de l'écoute de l'opus. Je ne me suis donc pas senti emporté par l'émotion même si j'ai ressenti quelques beaux frissons ! En revanche, dès le début de la seconde partie avec "The Walls of Babylon" mon esprit s'est totalement libéré, capté par ces mélodies entêtantes et sublimées par ces soli fabuleux !
L'ensemble de la prestation m'a d'autant plus ravi qu'elle a rapidement dissipé ma crainte sur une séquence particulière issue du dernier opus. Ayant en horreur les bandes-sons pré-enregistrées, que j'estime le plus souvent parfaitement inutiles (voire nuisibles), j'attendais avec inquiétude l'interprétation de "360 Degrees" aux sonorités celtiques. Le pire eût donc été un son venu de "nulle part". Le moindre mal aurait pu être une intervention astucieuse de Clive au synthé. Or, que nenni, à mon grand soulagement, Zoe Devenish est non seulement l'une des deux choristes expansives, mais elle s'exprime aussi avec son violon ! Le son étant limpide à souhait, l'apport Mark Westwood, avec sa guitare sèche à douze cordes, contribua également à densifier opportunément les ambiances requises ! Ce dernier, assis discrètement en bord de scène, m'a semblé ainsi magnifier quelques-uns des plus beaux titres du répertoire de Pendragon.
Face à tant de beauté, d'harmonie et de virtuosité, la réaction du public ne pouvait qu'être exubérante ; les ovations se sont exprimées crescendo jusqu'au rappel. Un enthousiasme fervent, mais respectueux aura toutefois contribué à faire monter la température à tel point qu'un malheureux spectateur des premiers rangs (juste à ma gauche) a chuté au sol. L'émoi en fosse ne pouvait pas échapper au regard bienveillant de Nick alors qu'il venait de débuter "Afraid of Everything", qu'il arrêta immédiatement. Lorsque le malade a bien voulu se laisser transporter (on peut comprendre qu'il souhaitât rester !) Nick reprit le court du concert. Mais ce furent de précieuses minutes perdues avant l'heure de couvre–feu, prétendument fixée ici à 22h30 ! Un amis photographe que se reconnaitra m'indique être resté le lendemain bien au-delà de cet horaire à l'occasion d'un concert…


Seize titres sur les dix-huit prévus ont été interprétés ; mais les circonstances ont abouti au retrait terriblement frustrant de "This Green and Pleasant Land" et "Masters of Illusion", deux titres majeurs du répertoire qui étaient pourtant bel et bien inscrits sur les feuilles au pied des micros…
PROGRAMME
Everything (Love Over Fear, 2020)
Starfish and the Moon (Love Over Fear, 2020)
Truth and Lies (Love Over Fear, 2020)
360 Degrees (Love Over Fear, 2020)
Soul and the Sea (Love Over Fear, 2020)
Eternal Light (Love Over Fear, 2020)
Water (Love Over Fear, 2020)
Whirlwind (Love Over Fear, 2020)
Who Really Are We? (Love Over Fear, 2020)
Afraid of Everything (Love Over Fear, 2020) ; Nick a suspendu la chanson lorsqu'un spectateur des premiers rangs s'est effondré dans le public, puis il a recommencé après son évacuation.
The Walls of Babylon (The Window of Life, 1993)
The Wishing Well: II. Sou' by Sou' West (Believe, 2005)
Indigo (Pure, 2008)
Paintbox (The Masquerade Overture, 1996)
Breaking the Spell (The Window of Life, 1993).
RAPPEL :
Faces of Light (Men Who Climb Mountains, 2014).


Nous sommes restés avec ma p'tite Fée, espérant rencontrer les musiciens comme ce fut le cas à la fin de chaque concert précédent. Mais ignorant le contexte, nous avons attendu en vain …

"Le Jour de l'Enfer !
Nous nous doutions que ce serait un jour difficile, mais personne ne s'attendait à ce que ce soit le cas à ce point !
Comme si souvent à Paris, nous avons déposé notre matériel et nos affaires près du lieu du spectacle, afin que le bus puisse partir et trouver un parking adéquat. Sauf que nous avons été déposés dans une autre rue (à cause d'une bizarrerie de la position de la salle), donc tout le matos a dû descendre d'une petite colline, puis remonter une autre rue et revenir à la salle. Bravo à l'équipe pour cette "entrée" vraiment merdique !
Une fois à l'intérieur de la salle, nous avons eu droit à un environnement sans air et, bien sûr, à une loge de la taille d'un timbre-poste. Il y avait un peu de nourriture mais Vinnie s'est retrouvé à manger du poulet cru, ce qui nous a mis en garde !
C'est alors que les disputes ont commencé. Les chauffeurs n'ont pas réussi à faire entrer le bus dans le parking qui leur avait été proposé et ils ont donc dû trouver un autre endroit ; cela a coûté de l'argent et du temps, mais au moins ils ont fini par se garer et par se brancher sur le courant. Cela signifiait que le bus ne pouvait pas venir nous chercher à minuit mais à 1h30 du matin.
C'est simple, non ?
Non !
Il y avait un couvre-feu sonore strict à 22h30, donc la première chose que nous avons dû faire a été de couper le décor. Ce n'est jamais bon, mais nous n'avions pas le choix.
Le défi suivant était de libérer le lieu avant minuit. Une heure et demie pour finir de vendre la marchandise, emballer tout le matériel, mettre la marchandise en boîte, et tout sortir de la salle. Encore une fois, quelle équipe !
Cela aurait pu se faire, mais le bus n'a pu nous rejoindre qu'à 1h30. Il y avait une sorte de couloir couvert à l'extérieur de la salle où nous pouvions charger tout le matériel et le trimballer jusqu'à ce que nous soyons récupérés.
C'est simple, non ?
Non !
Apparemment... ce n'était pas possible parce que le personnel du site avait commencé à une certaine heure et, grâce à diverses règles syndicales, il devait finir à minuit. Malheureusement, à moins de payer des heures supplémentaires à quelqu'un pour attendre avec nous, il devait fermer les portes du grand couloir et nous laisser dans la rue glacée avec tous nos sacs et notre matériel.
Alors peut-être aurions-nous pu payer quelques shekels supplémentaires pour que quelqu'un nous laisse utiliser le couloir ?
C'est simple, non ?
Non !!!
Ils voulaient 300 euros pour nous laisser utiliser ce putain de tronçon de béton sous couverture. 300 euros ! Naturellement, nous étions pris à la gorge, alors malgré les meilleures tentatives de Rachel pour négocier quelque chose de plus raisonnable, 300 euros ont été accordés.
Sachant que ce concert était complet, on aurait pu penser qu'un peu de flexibilité aurait pu être exercée. Mais non.
Alors, on met le matériel dans le couloir avant minuit avant de tout faire glisser dans la rue, puis on remonte l'autre rue et on monte dans le bus.
C'est simple, non ?
Non !!!!
Un appel est arrivé pendant que nous attendions : les chauffeurs s'étaient réveillés mais quelqu'un avait coupé le courant dans ce parking de bus, si bien que les batteries du bus étaient complètement à plat ! Le bus n'allait nulle part ! Il n'allait certainement pas être avec nous à 1h30.
Mais il y a de la bonne nature en chacun de nous, alors ayant déjà payé les 300 euros pour ces "heures supplémentaires", on aurait pu imaginer qu'ils ne nous en voudraient sûrement pas de rester un peu plus longtemps jusqu'à ce que le bus arrive enfin.
C'est simple, non ?
Non ! !!!!
A une heure cinq minutes, on nous a dit de sortir le matériel du couloir ! A ce stade, nous n'avions aucune idée de quand nous reverrions le bus. Alors on s'est tous mis au travail et on a sorti le matériel dans la rue. Franchement, d'après mes calculs, on devrait nous rembourser une partie de ces 300 euros !

Nous étions donc là, dans la rue à 1h30 du matin.
Peu importe, l'autobus triait quelques câbles de démarrage et nous rejoignait rapidement.
C'est simple, non ?
Arghhhhhhhhh !!!!!
Apparemment, même cela était beaucoup trop compliqué. Alors nous avons attendu, et gelé, et attendu, et gelé, et attendu. Finalement, le "service normal" a repris et le bus est parti. Le matériel a donc été déplacé vers le bas de la colline et dans l'autre rue où nous avons attendu et gelé encore un peu.
Juste après 3 heures du matin, le bus est arrivé ! Après un emballage très fatigué de notre matériel et de nos affaires, nous avons enfin pu quitter une salle qui, je l'espère personnellement, ne sera plus jamais utilisée !
De surcroit, ce n'est qu'une partie de tous les incidents de la journée, mais je pense que cela suffira pour le moment. Peut-être que plus tard, je révélerai l'"épreuve du pantalon".

Jusqu'à présent, j'ai omis de mentionner le concert lui-même. Le meilleur moment de la journée, c'était le public ! Ils étaient absolument brillants et c'était un plaisir de mettre de côté toutes les conneries de la journée et de leur jouer 😉 J'ai été impressionné par leur silence pendant les moments d'ambiance ; merci pour ce respect 🙂
Il faisait tellement chaud et il n'y avait pas d'air dans la salle (qui, personnellement, je pense qu'elle était trop remplie) qu'un pauvre type s'est effondré, et nous avons dû interrompre le concert jusqu'à ce qu'il soit mis à l'écart. Je suis heureux de dire qu'il a quand même pu voir le reste du spectacle depuis le côté de la scène.
Donc oui, super concert.

Et puis tout ce qu'on a eu à faire, c'est de faire nos bagages et de partir...
C'est simple, non ?"

mardi 25 février 2020

LEPROUS à l’Empreinte de Savigny-le-Temple – 25/02/2020


Le concert de LEPROUS au Cabaret Sauvage a bouleversé l’ensemble du public qui avait eu la chance d’y assister. En ce qui me concerne, ce fut au moins l’un de mes meilleurs concerts de l’année, peut-être même Le meilleur. Conscients d’avoir vécu un grand moment de musique, nous nous attendions à devoir attendre de longs semestres avant de revivre une telle expérience en compagnie de ces formidables scandinaves. L’annonce inespérée de leur retour si proche ne permit aucun doute quant à notre détermination à prendre l'engagement de nous aventurer dans cette profonde banlieue parisienne. Nous ne fûmes manifestement pas les seuls puisque le concert de ce soir est complet !
Au comble de notre bonheur le matin-même du concert, nous apprîmes que Leprous est désormais à l’affiche du Midsummer festival à Valkenburg (Pays-Bas) qui se tiendra le 20 juin prochain ! Une nouvelle date cochée donc d'une croix rouge.
Reste à cibler la destination du jour, et à faire fi de mes précédentes réticences…
L'Empreinte est un auditorium municipal érigé à la fin de l’année 1999, composé notamment de deux salles ; celle qui accueille le concert de ce soir peut accueillir 400 personnes. L’autre, 150. Ces vingt dernières années j’ai souvent été tenté de m’y rendre, attiré par de nombreux groupes de rock (du metal au rock progressif). Pourtant habituellement prêt à traverser l'Europe pour voir mes artistes préférés, l'accessibilité de cette salle située à 45 kilomètres de Paris s'est toujours apparentée à une aventure compliquée.
Son accès est soi-disant facilité par la proximité de la gare du RER D. En effet, si le trajet est relativement long (90 mn de bus, tram et RER), l'aller peut être sympathique à condition de disposer d'une marge de temps suffisante. Mais s'agissant du retour, c'est une autre affaire… Passé une certaine heure, à moins d’écourter la soirée, le trajet s'annonce plus aléatoire, avec d'hypothétiques trains et noctambus. Quant au déplacement en voiture, c’est inverse ; en semaine, se rendre sur le site à l’heure où beaucoup de salariés rentrent chez eux, nécessite la prise en compte d’une circulation très encombrée, voire carrément bloquée. (Je viens de tester cette option à mes dépends…) En revanche, une fois arrivé, une grande aire de stationnement gratuit est relativement proche. (Mais je garantis que cette prétendue proximité peut paraître très relative lorsque vous devez faire ce trajet sous les hallebardes glaciales d’une pluie tempétueuse…) Le retour en fin de soirée est toutefois rendu agréable par la disparition des importuns de la route. Alors certes, vous me diriez qu’il me reste la marche à pieds ; oui c’est cela, bien sûr, mais un parcours d’une quarantaine de kilomètres, soit environ 9 heures de marche, n’est pas franchement de nature à me faire rêver, ni pour l’aller, ni pour le retour…
Bref, cet auditorium me semble décidément peu attractif, sauf à réveiller mes vieux fantasmes relevant de la science-fiction en envisageant la téléportation. La présente expérience n'aura pu que me confirmer mes craintes…
Et c’est bien dommage car une fois à l’intérieur, il est vraiment très agréable. Un spacieux vestibule nous sépare de la salle ; il accueille l’échoppe de produits dérivés. A l’intérieur, un vaste bar permet de se désaltérer à prix modiques. La scène me parait relativement large, elle est assez surélevée pour permettre un certain confort visuel. L'acoustique s’avérera excellente, à condition toutefois que le supposé ingénieur du son du groupe soit à la hauteur (...).
Arrivés dans les circonstances susmentionnées, pile à l’heure du début de concert de Maraton, nous manquâmes probablement un titre du programme.
MARATON [20h00-20h25]. Ce groupe de rock progressif norvégien, fondé en 2010, comprend Fredrik Bergersen-Klemp (chant), Jon Vegard-Næss (guitare), Frank Røe (batterie), Vegard Liverød (basse), et Magnus Johansen (claviers). Je n'avais jamais entendu parler d'eux mais il semble que le groupe se soit déjà placé au cœur d'une polémique. Ils ont dénoncé la similitude de l'image de couverture de leur monoplage paru en février 2018, "Blood Music" (deuxième titre sur "Meta"), avec celle de l'album "Bad Liar" paru six mois plus tard, en novembre 2018 d'un autre groupe appelé Imagine Dragons. Seule la coloration est différente. Maraton a pourtant acheté l'œuvre d'un artiste appelé Beeple-crap, mais n'a aucun droit exclusif sur la photo... Ils n'ont eu d'autre choix que de constater qu'ID avait aussi bon goût qu'eux…Voilà pour la petite histoire…
Leur premier opus "Meta", paru le 26 avril 2019 est présenté ce soir. Mais, alors que je n'étais pas encore arrivé dans la salle, Maraton a attaqué la soirée par "Almost Human" un titre paru en monoplage le 4 décembre dernier.
Durant les vingt-cinq minutes accordées au groupe, l’éclairage est demeuré relativement sombre et aucun autre fond de scène qu’un M majuscule n’est venu agrémenter la prestation. La scène était un peu réduite par le dispositif des groupes suivants, mais les musiciens ne m’ont pas paru en souffrir. Sauf peut-être le chanteur très agité qui est venu s’ébattre parmi l'auditoire pour mieux le haranguer, se roulant même à mes pieds.
Je ne suis pas sûr que le type chargé de la sonorisation soit susceptible de prétendre au titre d’ingénieur, car outre la nécessité de porter des protections auditives pour contrer la puissance excessive, la perception des instruments et de la voix ne fut pas toujours aisée. Et c’est bien regrettable car la musique pop-rock de ces vikings m’a séduit par les alternances de rythmes spasmodiques, saccadés et de mélodies finement ciselées. Des caractéristiques qui ne sont pas sans rappeler les titulaires de l’affiche de ce soir, voire même aussi, en filigrane, Muse pour certaines harmonies… Le chanteur Fredrik Bergersen est très charismatique et enthousiaste ! Franchement, j’ai beaucoup aimé et le public aussi, compte tenu de l’ovation finale.
A tel point que lorsque je me suis rendu à leur échoppe (plus tard en fin de soirée), leur stock de CD était inopinément épuisé. Tant pis pour eux. Mais tant mieux pour ma tirelire…
Six titres issus de leur premier opus :
PROGRAMME :
Almost Human (monoplage, 2019)
Change of Skin (Meta, 2019)
Mosaic (Meta, 2019)
Altered State (Meta, 2019)
Seismic (Meta, 2019)
Prime (Meta, 2019)
Spectral Friends (Meta, 2019).
KLONE [20h40-21h30]. Je pensais ne jamais avoir croisé le parcours de ce groupe français. Récemment, par le biais de discussions sur les réseaux sociaux, j'avais apprécié surtout leurs quatre derniers opus et, dans une moindre mesure leur répertoire antérieur à 2012. C'est en débutant mes recherches pour rédiger le présent récit que je me suis aperçu que KLONE figure déjà dans la liste des concerts auxquels j'ai assisté ! Ils étaient invités par Orphaned Land, le 7 novembre 2013 au Divan du Monde. Dans le cadre de leur tournée "The Dreamer's Hideaway", leur concert fut alors aux deux tiers basé sur le passé sombre et brutal de leur répertoire. Seuls deux titres étaient issus du récent opus qui venait de marquer un virage vers des sonorités sensées être plus accessibles à mes oreilles… De cette époque seul le batteur a été remplacé mais en revanche leur musique s'est singulièrement adoucie, en particulier au niveau du chant, tout en demeurant lourde pour nous faire percevoir une profonde mélancolie. Leur musique qui évoquait Gojira, Panthera ou Almighty, évoque désormais davantage des sonorités proches de Black Sabbath ou d'Anathema.
Initialement formé en 1995 à Poitiers, sous le nom SOWAT, le groupe prend un premier virage en 1999 en se renommant KLONE. Il se compose actuellement de Guillaume Bernard (guitare, depuis 1995), Yann Ligner (chant, depuis 2004), Enzo Alfano (basse, depuis peu…ou Jean-Étienne Maillard depuis 2006 –infos contradictoires, à vérifier-), Aldrick Guadagnino (guitare, depuis 2012) et Martin Weill (batterie, depuis 2019).
Leur septième opus (en faisant abstraction des deux monoplages) "Le Grand Voyage" est paru en 2019, il accentue le virage entamé en 2012 vers les atmosphères mélancoliques du rock progressif.
Pour cette deuxième partie de soirée, le responsable de la sonorisation fut beaucoup plus compétent ; un son puissant mais profond et limpide. Idéal pour entendre distinctement les complaintes du chanteur accompagnées par les musiciens très présents dans les harmonies.
Un éclairage à peine plus clair que pour Maraton, laissait l'évidence au fond de scène constitué d'une image mouvante reprenant la couverture du dernier opus. La scène n'est encombrée d'aucun autre outil que ceux nécessaires, ce qui permet au bassiste et aux guitaristes de se mouvoir sans retenue.
Leur prestation ne me semble pas comparable à l'impression que j'avais ressentie en 2013. Ici leur musique me parait bien plus convaincante, la puissance et les harmonies sont maitrisées. Yann Ligner ne hurle plus, sa voix ne dispose pas d'une tessiture extraordinaire mais elle est posée, son timbre est profond. Son chant n'en est que plus obsédant. Les autres musiciens ont conservé leur efficacité et leur vigueur.

La réaction du public ne se fait pas attendre, et le groupe bénéficie de belles ovations entre les titres. A cet égard je trouve regrettable que Yann ne cherche pas davantage de complicité avec son public francophone. Il me parait déjà regrettable que les textes ne soit pas en français (avis politiquement incorrect que j'assume totalement), je trouve donc dommage de se priver d'un minimum de communication. Tout juste a-t-il brièvement évoqué leur précédent concert dans cette salle. Mais, bon, le concert est réussi et l'auditoire acclame légitiment cette prestation qui en appelle d'autres…
Très logiquement dans leur démarche actuelle, les huit titres interprétés ce soir ne remontent guère avant l'année 2012. Quatre titres sont issus du dernier opus.
PROGRAMME :
Yonder (Le grand voyage, 2019)
Rocket Smoke (The Dreamer's Hideaway, 2012)
Breach (Le grand voyage, 2019)
Sealed (Le grand voyage, 2019)
Grim Dance (Here Comes the Sun, 2015)
Immersion (Here Comes the Sun, 2015)
Nebulous (Here Comes the Sun, 2015)
Silver Gate (Le grand voyage, 2019).
LEPROUS [22h00-23h40]. C'est fort heureusement dans la même configuration qu'en novembre dernier que nous retrouvons le groupe norvégien qui a été fondé en 2001 par Einar Solberg et Tor Oddmund Suhrke. Je rappelle donc qu'Einar Solberg (chant, claviers, depuis 2001) et Tor Oddmund Suhrke (guitares, chœur, depuis 2001), ont finalement été rejoints par Baard Kolstad (batterie, depuis 2014), Simen Børven (basse, chœur, claviers occasionnel, depuis 2015) et Robin Ognedal (guitares, chœur, depuis 2017). Le violoncelliste canadien Raphael Weinroth-Brown est toujours présent sur cette tournée (il contribue aux activités du groupe depuis 2017).
Ce concert prolonge la tournée promotionnelle pour leur sixième album "Pitfalls", paru le 25 Octobre 2019. Voilà ainsi la huitième occasion qui m'est offerte de les voir sur scène en plus de dix années. Symptôme notable de mon état d'esprit à leur égard : sur la tournée "Pitfalls" je les aurai donc vus quatre fois (Raismesfest, 15/09/19 ; Cabaret Sauvage, 12/11/19 ; Empreinte, ce soir ; et Midsummer, 20/6/20). Seul Steven Wilson pourrait se vanter de m'avoir ainsi attiré sur une même tournée !
Soutenu par une acoustique excellente, le titulaire de la console nous a délivré une sonorisation excellente, quoiqu'un peu puissante. Mais mes protections auditives ont aisément corrigé le tir. En tout état de cause, comme disait le fêlé (et pas que du tympan) Ted Nugent : "If it's too loud, you're too old".
L'éclairage nous a semblé plus lumineux qu'à l'automne dernier ; Einar aura probablement dû entendre les plaintes des photographes ! En fond de scène, un écran, pas très actif, diffusait de rares images, le plus souvent celle de la couverture de "Pitfalls".
L'espace de la scène semble toujours trop étroit pour ces vikings particulièrement expansifs et agités mais je les ai déjà vus se contenter de moins que ce dont ils disposent ce soir !
Au travers de ses entretiens et de ses chansons on peut entrevoir une partie de la personnalité d'Einar, qui me parait touchante. Derrière sa robustesse de viking se cache un être extrêmement sensible. Cette sensibilité perceptible à l'écoute des chansons devient évidente en le voyant s'exprimer sur scène. Avec une tessiture remarquable et un timbre puissant, il parvient à manifester toute une gamme de sentiments, le plus souvent mélancoliques ou dépressifs il est vrai. Mais, si ses textes sont souvent le reflet d'un vécu, il n'oublie pas qu'il doit son salut notamment à son public. Son aisance à dialoguer avec son auditoire s’accroît au fil des tournées, et on sent bien qu'il cherche à établir un lien (bien que relatif) de complicité. Ce soir il a fait mine d'accepter la sollicitation d'un admirateur du premier rang qui voulait entendre un titre des débuts du groupe ; quelques notes jouées avec son clavier ont enthousiasmé les admirateurs les plus exigeants et fait sourire Tor, son vieux complice. Mais le temps imparti est trop court pour s'attarder à sonder les avis, et je comprends que la sollicitation de ses cordes vocales est telle qu'il ne pourrait perdurer au-delà d'un délai raisonnable...
Comment rendre compte d'une telle prestation qui (comme d'autres, bien sûr) se vit davantage qu'elle ne se raconte ? Certes c'est cependant la redoutable vocation de tout journaliste à qui je laisse tout l'art de le faire avec les détails requis. De mon très modeste point d'écoute, je ne peux qu'affirmer que le cadre, les participants (musiciens et auditoire), l'atmosphère ; tout a contribué à faire de cette soirée un nouveau moment exceptionnel, après celui de novembre. Difficile de comparer les deux événements ; il reste à Leprous trois dates avant la fin de cette tournée. Une période avec ses avantages (maîtrise totale des titres) et ses inconvénients (une à peine perceptible usure naturelle et légitime au regard des dates de cette deuxième tournée européenne ; entre le 8 et le 1er mars inclus, ils ne s'accordent que quatre dates de repos, les 16, 23, 27 et 29). A l'instar de Monsieur Steven Wilson, leur exigence de la perfection est telle que je peine à distinguer d'hypothétiques erreurs. Ici comme lors de mes autres récits, j'assume ma part de subjectivité, je persiste à me complaire dans l'univers de Leprous. Certains m'ont fait observer à l'issue du concert au Cabaret que le groupe avait failli sur tel ou tel point, mais je ne m'en étais même pas aperçu car totalement subjugué et emporté par l'émotion. Tout comme ce soir. Mon exposé n'ayant d'autre objectif que d'inscrire mes modestes impressions pour ne rien omettre avec le temps, je laisse à mes lecteurs potentiels le soin de se laisser tenter pour aller vivre l'expérience Leprous lors de leur passage dans nos contrées.
Le maintien durable du violoncelliste Raphael Weinroth-Brown au sein du groupe, avec lequel l'entente me semble parfaite, serait de bon augure tant sa présence et ses interventions constituent un apport à la qualité intrinsèque des morceaux. Malgré trois claviers sur scène, il parvient à imposer ses sonorités si particulières qui vous prennent aux tripes. De surcroît, il n'hésite pas à venir à l'avant de la scène comme pour mieux asséner ses coups d'archet. En musicien complet, il assume également la partie de clavier sur un titre.
Au-delà des multiples observations techniques qui pourraient être soulignées, ma p'tite Fée m'a justement fait remarquer l'étonnante guitare à huit cordes dont se sert Tor Oddmund Suhrke. Du coup, en curieux nous avons fait des recherches pour identifier l'instrument. Il utilise des guitares Aristides depuis quelques années. Issues d'une société néerlandaise qui fabrique des "guitares à partir de leur propre formule secrète, un matériau synthétique appelé Arium". Sur scène, il s'agit du modèle appelé 080S dont les frettes sont disposées en éventail. C’est la première guitare qu'il a spécialement conçue pour lui. (source : https://www.musicradar.com/news/me-and-my-guitar-leprouss-tor-oddmund-suhrke?fbclid=IwAR2JkVcrI6-jk0P3dEq-8lxfcFa9SL-jRdC3f7zKwQmD1hQxzsTUCJ-mvbs).

La réaction du public autour de moi importait peu tant j'étais sur mon nuage, mais je crois bien pouvoir affirmer que la force des esprits réunis était tout particulièrement puissante et communicative. Les sourires ébahis des admirateurs déjà convaincus et des novices venus découvrir cette perle du monde progressif étaient de toute évidence la preuve que LEPROUS est déjà capable d'émerveiller, mais a vocation à devenir encore plus fabuleux. Ils sont encore jeunes, l'avenir leur appartient.
Les titres du programme maintiennent légitiment six titres phares de leur dernier opus. Mais la liste diffère légèrement de celle de novembre, avec l'insertion de Stuck, The Valley, The Flood, MB. Indifferentia, The Price et Slave. Le râleur de service, rôle dans lequel je confesse me vautrer trop souvent, pourrait se plaindre de l'absence de "Golden Prayers" déjà écarté en novembre, mais bon, je n'ai pas boudé pour autant mon plaisir. Tous les titres furent source de bonheurs intenses, et je souligne tout particulièrement "Alleviate" et davantage encore "Distant Bells" qui m'a fait perdre le sens des réalités, ma tête dans le sac-à-poussières et les neurones explosés. Est-ce bien raisonnable, à mon âge ?
PROGRAMME :
Below (Pitfalls, 2019)
I Lose Hope (Pitfalls, 2019)
Stuck (Malina, 2019)
The Valley (Coal, 2013)
The Flood (The Congregation, 2015)
From the Flame (Malina, 2019)
Observe the Train (Pitfalls, 2019)
Alleviate (Pitfalls, 2019)
MB. Indifferentia (Bilateral, 2011)
Distant Bells (Pitfalls, 2019)
RAPPEL
The Price (The Congregation, 2015)
Slave (The Congregation, 2015)
The Sky is Red (Pitfalls, 2019).
Nous nous attardons en bavardages avant de quitter les lieux. Ce qui me permet d'approcher Raphael Weinroth-Brown, qui m'a paru très timide et d'une douceur étonnante, alors que sur scène il dégage une telle conviction avec son violoncelle. Je me suis permis de lui adresser les compliments mérités pour sa participation à cette tournée. Les membres de Leprous se faisant désirer, nous avons dû mettre les voiles afin de rentrer à une heure acceptable pour ce jour de semaine.