mercredi 25 mai 2011

RUSH – Arena O² - 25/05/2011


Compte tenu de mon impression générale, je ne peux pas commencer mon récit sans un rappel du débat portant sur l'intérêt de soutenir son groupe favori alors qu'il en est "réduit" à se produire dans des sites gigantesques. Cruel dilemme en effet ; choisir de partager avec eux un bon moment et montrer ainsi que les admirateurs demeurent fidèles quoiqu'il arrive, ou alors d'ignorer leurs tournées au prétexte que leurs concerts ne permettent plus ces instants d'"intimité" ou de "convivialité" relative avec eux. Pour ma part, les deux arguments ne me permettent pas d'opter pour une attitude définitive. Et pourtant, ce concert tant attendu de Rush me porte à y réfléchir de nouveau … Un sentiment désagréable de castes au regard des rangs privilégiés pour les plus fortunés et du pigeonnier pour ceux qui le sont moins … Sentiment qui ne parviendra pas à gâcher complètement mon plaisir…

Le site O² est gigantesque ; il comprend une petite salle de concert réduite, l'IndigO2, dans laquelle j'ai déjà eu l'occasion d'y voir un certain PORCUPINE TREE, il y a déjà deux ans et demi et plusieurs petits commerces qui encerclent la fameuse Arena. Pour accéder à cette salle, des escalators. Agréable, lorsque le spectateur qui n'a pas d'bol n'a pu obtenir qu'un siège situé au quatrième niveau. Là, d'autres commerces de restauration vous attendent également. Une fois dans l'antre, c'est impressionnant de gigantisme ; je suis pourtant habitué des salles de concerts en général et du POP Bercy en particulier mais là c'est encore plus grand ! Une capacité qui varie entre 19 000 et 23 000 selon la configuration ; pour ce concert ça doit tourner autour des 20 000 je pense, en raison des rangs installés en fosse.
Pas d'invité en apéritif de cette soirée. Moi, ça me va.

19h45, les lumières s'éteignent (un quart d'heure de retard donc). Le premier épisode d'un court métrage en trois actes montre une histoire burlesque dont les principaux acteurs ne sont autres que nos trois lascars. J'ai pas tout pigé bikoz engish spoken, m'enfin en gros l'histoire présente des gros nazes à l'accent et aux allures slaves (clin d'œil au passé d'Alex !) qui veulent monter un groupe, mais pas très inspirés ils s'essaient à différents styles …
19h50, Avec "Spirit of the Radio", les frissons parcourent irrésistiblement ma colonne vertébrale ! Un son énorme mais sans excès, à ce moment de la soirée. Titre impeccablement exécuté.
Le groupe enchaîne alors avec "Time Stand Still" ; j'adore la version studio … mais à cet instant je réalise vraiment que pendant tout le concert je vais être tenté de le passer à regarder principalement l'écran du fond de scène (que je distingue imparfaitement d'ailleurs, avec des fils et des projo' pour me gêner) ! Frustré par mon positionnement défavorisé, je ne peux pas m'empêcher de me demander si toutes les dépenses engagées pour le déplacement en valaient la peine… Devant mon home cinéma dans quelques mois, après la parution du très probable dvd, ca ne serait pas plus mal finalement !
Mon agacement a entretenu un regard critique lorsque je crois distinguer l'usage de quelques sons programmés. Un grand moment d'égarement dont je sors avec "Workin' Them Angels" tiré de Snake and Arrows" : superbe. Je reprends donc mes esprits avec ce titre et les deux suivants tout aussi convaincants."Leave That Thing Alone" démontre enfin tout leur talent individuel de musicien, tant chaque pupitre de ce titre permet à chacun d'exprimer sa virtuosité et sa maîtrise de tous les sons, ce qui me tient à cœur ! Les pieds et les mains travaillent de concert !
Mais ma place n'est favorable ni sur le plan visuel, ni sur le plan acoustique. En effet, "BU2B" laisse toutefois percevoir une tendance sonore qui va aller en s'accroissant ; le son de la basse tend à s'imposer. Tant et si bien que j'ai parfois l'impression d'entendre Lemmy ; c'est un comble ! Vient alors "Freewill" et c'est de nouveau la grosse claque ; je me dis alors "mon gars, tu n'es pas venu pour rien, si tout le reste est à la hauteur". Et le reste le fut ! " Marathon", sublime et " Subdivisions" viennent clore en beauté un premier acte. A 20h50, les lumières se rallument pour une pause déjà nécessaire.
A peine le temps d'aller pisser (tant les files de buveurs de bières sont longues) et hop on atteint vite la reprise. Un compteur parti de 1974 laisse s'égrainer les années jusqu'à 1980 où les lumières s'éteignent pour diffuser le second épisode du court métrage pour la suite des aventures des amateurs toujours en quête de leur talent. Cinq minutes avant que Rush ne déboule sur la scène pour un second acte prometteur.
21h15 c'est reparti avec "Tom Sawyer" pour une reprise intégraaaaal de "Moving Picture", que de bonheur en perspective. Ce bonheur aurait été sans nuage si la sonorisation n'avait pas accentué le niveau de la basse. Ce qui était juste impressionnant au début devint souvent à la limite du supportable et c'est bien dommage tant cette musique n'a pas besoin d'être poussée à une telle extrémité … 'Faut dire aussi que j'avais omis d'emmener mes protections auditives (ainsi que ma paire de jumelles, d'ailleurs). Enfin bref, passons ; les index souvent fourrés dans mes oreilles j'ai quand même pu apprécier ces somptueux titres de 1980. Un second titre de l'opus à venir, "Caravan" achève de convaincre d'acquérir ce futur opus dés sa sortie ; je le pressens aux sonorités plus lourdes !
Puis vient LE SOLO de Monsieur Peart. Près de dix minutes d'extases ! Il parvient toujours à modifier son solo à chaque tournée ! "Closer  to the Heart" débute dans un grand moment d'émotion, une belle communion avec le public qui chante les paroles d'une seule voix ! Geddy gâche un peu cet instant en milieu de titre ; est-ce intentionnellement une tentative d'impro ou est-ce un plantage, en tout cas l'effet est raté, temporaire bien sûr et à peine perceptible, tant la cause est entendue auprès d'un public conquis de toutes façons. Et puis "2112" et "Far Cry" enfoncent le clou ! Le public en redemande évidemment et les revoilà pour un rappel avec "Villa Strangiato" magistralement interprété avec quelques libertés prises sur le rythme ; je ne leur aurais pas pardonné de la louper, celle là ! C'est sans aucun doute mon titre préféré de tout leur répertoire ! Et enfin, "Working Man" dans une version débridée et surprenante, mais pas mal non plus.
Peu après 22h50 : le troisième et dernier volet du film achève la soirée ; les lumières se rallument définitivement vers 22h55. Geddy promet de revenir … à Londres, bien sûr je n'oublie pas que je ne suis pas à Paris, hélas.


Au final, des musiciens au top de leur forme (fallait voir Geddy sautillant comme un cabri sur ses titres favoris, comme "Vital Signs" par exemple !) et une sonorisation qui aurait dû/pu me paraître meilleure, à moins que l'acoustique de la salle ne soit pas idéale à mon emplacement... 

PROGRAMME :
Premier acte
The Spirit of Radio (Permanent Waves, 1980)
Time Stand Still  (Hold Your Fire, 1987)
Presto  (Presto, 1989)
Stick It Out  (Counterparts, 1993)
Workin' Them Angels  (Snakes & Arrows, 2007)
Leave That Thing Alone  (Counterparts, 1993)
Faithless  (Snakes & Arrows, 2007)
BU2B  (Clockwork Angels, 2012)
Freewill  (Permanent Waves, 1980)
Marathon  (Power Windows, 1985)
Subdivisions. (Signals, 1982).

Second acte
Tom Sawyer  (Moving Picture, 1981)
Red Barchetta  (Moving Picture, 1981)
YYZ  (Moving Picture, 1981)
Limelight  (Moving Picture, 1981)
The Camera Eye  (Moving Picture, 1981)
Witch Hunt  (Moving Picture, 1981)
Vital Signs  (Moving Picture, 1981)
Caravan  (Clockwork Angels, 2012)
Drum Solo
Closer to the Heart  (A Farewell to Kings, 1977)
2112 Part I: Overture  (2112, 1976)
2112 Part II: The Temples Of Syrinx  (2112, 1976)
Far Cry  (Snakes & Arrows, 2007).

Rappel :
La Villa Strangiato  (Hemispheres, 1978)

Working Man (Rush, 1974).

Les produits dérivés ne m'ont pas séduits tant que cela … j'ai opté pour un tshirt tout de même pour marquer cette soirée. 29,68€ (25£). Je n'ai pas pris le programme à 15£, disposant déjà des deux précédents (1988 et 1992) alors que je dois confesser ne pas les regarder tous les jours en me couchant, hein … Et puis, je leur en veux quand même d'ignorer nos si belles contrées !