jeudi 16 mai 2019

ARCHIVE – La Seine musicale – 16/05/2019


Un des motifs de mon déplacement était de découvrir cette salle de concerts que je n'avais pas encore hanté depuis son ouverture au public en avril 2017.
Située sur la pointe aval de l'île-Seguin, ancien site des usines Renault, la Seine musicale est constitué de plusieurs bâtiments dont l'aspect est sensé faire penser à un vaisseau. Parmi ces structures se trouve le grand auditorium qui peut contenir 6 200 mélomanes en configuration fosse (debout) /balcon (assis). C'était manifestement le cas et le spectacle était à guichet fermé depuis belle lurette.
L'autre motif de ma présence sur ce lieu, il est bien entendu musical. Malgré les incitations d'un entourage insistant, le précédent concert d'ARCHIVE (le 30 octobre 2015 au Zénith de Paris, pour la tournée "Restriction") ne m'avait pas emballé. Des amis incrédules m'avaient alors soupçonné d'avoir eu un coup de fatigue, d'avoir eu l'esprit ailleurs ou encore d'avoir été victime d'un mauvais alignement des planètes. Considérant qu'il pouvait y avoir un peu de tout cela, j'ai fini par accepter d'accompagner ma p'tite Fée qui, elle, raffole de cette musique. J'ai pourtant attendu la dernière minute pour acquérir le ticket d'entrée. Réputé complet, je me rendis aux abords sans garantie de pouvoir entrer. Opportunément, un couple se trouvait désemparé par la défection d'un ami ; je les ai donc soulagés en rachetant le ticket pour 50€ (au lieu de 53). Je me disais alors vaguement qu'il s'agissait d'un signe du destin, qui me donnait une seconde chance de trouver la porte de cet univers resté partiellement mystérieux à mes oreilles.
La chance continuait à me sourire une fois dans l'enclos ; nous pûmes nous placer au centre, au quatrième rang du bord de scène ! Fidèle à sa chance légendaire, ma p'tite Fée a ainsi trouvé deux géants (bien plus grands que moi !) qui ont bien voulu se positionner juste devant elle. C'est avec un bonheur sans partage qu'elle oscillera toute la soirée pour capter le spectacle visuel. Mais fort heureusement il lui reste encore ses oreilles pour écouter, à défaut de ses yeux pour voir !...
Peu avant 20h, une bande-son commence à placer le public dans une atmosphère électro.
Lorsque les lumières s'éteignent enfin, les neuf musiciens, dont les deux chanteuses, me laissent croire à une magie naissante. La perfection de l'acoustique de ce magnifique auditorium permet de savourer un son d'une puissance terrible et d'une clarté limpide. Un pur régal pour les admirateurs du genre ; cette sensation ne s'estompera pas de la soirée.
Le premier titre, "You Make Me Feel" me transporte immédiatement et semble alors m'inviter à une totale conversion. Serais-je enfin séduit par ces troublants personnages qui ne semblent guère apprécier le feu des projecteurs ? L'éclairage est constitué de jeux denses de lumières très colorées mais maintenant paradoxalement une relative obscurité. L'absence d'écran accentue l'impression d'enfermement dans un lieu sombre.

Mais les admirateurs n'en ont cure et sont tous là pour se remuer et faire la fête avec le groupe qui commémore ses vingt-cinq ans. Il fut en effet fondé en 1994 par Darius Keeler (claviers) et Danny Griffiths (claviers, effets sonores, échantillonnages). Autour de ce duo, se sont greffés Dave Pen (guitare, chant depuis 2004), Pollard Berrier (chant, guitare depuis 2005), Steve Barnard (batterie depuis 2001), Jonathan Noyce (guitare basse depuis 2007), Mike Hurcombe (guitare depuis 2014), Maria Q (chant, chœurs depuis 2001) et Holly Martin (chant depuis 2015).
Leur douzième album "The False Foundation", paru en 2016, ne m'a pas semblé renversant, loin de là. D'autres opus, comme "Lights" (2006), "Controlling Crowds" (2009) ou "Axiom" (2014) m'avaient au moins partiellement ému. Toutefois, leur mélange de rock électronique, de trip hop, de post-rock et d'un zeste de rock progressif (il faut le chercher, celui-là !) n'est pas parvenu à me séduire au point d'acquérir tout ou partie de leur discographie. Je possède "Lights" mais il ne sort pas souvent de son emplacement …
Cependant, alors que les minutes passent, je me surprends peu à peu à ressentir les mêmes impressions que lors du concert de 2015. Loin des musiques complexes que j'admire tant dans mes écoutes favorites, je trouve que celle-ci n'offre que trop de lignes mélodiques linéaires, répétitives et sans ruptures. ARCHIVE me semble entretenir sa séduction musicale en invitant l'auditeur dans une transe presque tribale, rythmée par une frappe binaire et vite lassante pour l'oreille réticente… Les deux guitaristes se partagent les chants masculins avec justesse mais un timbre qui me parait faible et une tessiture relativement limitée. Un troisième guitariste demeure physiquement en retrait au côté de la batterie et pourtant il parvient parfois à faire ressortir quelques rares accords bien placés. Quant au bassiste, lui aussi dans l'ombre et en retrait de l'autre côté de la batterie, il m'a paru carrément transparent, noyé sous les notes de substitution venant des deux synthétiseurs. Il faut dire que les deux chefs d'orchestres se font face chacun d'un côté de la scène, dotés de claviers, de séquenceurs ou d'autres divers outils de bidouillages avec lesquels ils rivalisent pour créer des atmosphères plus ou moins planantes ou des sons improbables.
De surcroît, je décèle peu (voire pas) de charisme dans ces musiciens austères et taciturnes. Je veux bien admettre leur droit à se taire, à ne s'exprimer qu'au travers de leur art ; j'ai trop souffert d'artistes bavards à l'excès ! Mais quand même, une touche d'humanité dans leur monde lugubre et électro serait la bienvenue… J'ai noté qu'il aura fallu une heure et demie pour que Dave daigne s'adresser au public ! Et encore ce fut juste pour présenter des invités sur un titre !!...
Tout cela crée le plus souvent une ambiance de boite de nuit. On peut aimer. Le public en pleine ébullition aime, se tortille, sautille et sourit. Pas moi. Heureusement que la sonorisation fut parfaite, les pupitres équilibrés me permirent de distinguer quelques séquences divines. Notamment lorsque le bûcheron suspend ses frappes mécaniques pour laisser chanter les filles, dont les voix donnèrent un peu de fraîcheur à ce programme.




Leur quart de siècle est cependant dignement représenté avec des titres attendus.
PROGRAMME
ACTE 1 (20h-21h55) :
You Make Me Feel (Take My Head, 1999)
Fuck U (Noise, 2004)
Pills (Controlling Crowds Part IV, 2009)
Bullets (Controlling Crowds, 2009)
Kings of Speed (Controlling Crowds, 2009)
Noise (Noise, 2004)
Kid Corner (Restriction, 2015)
Violently (With Us Until You’re Dead, 2012)
System (Lights, 2006)
Wiped Out (With Us Until You’re Dead, 2012) (version longue)
Shiver (Axiom, 2014)
Collapse/Collide (Controlling Crowds, 2009)
Splinters (The False Foundation, 2016)
Remains of Nothing (2019) (avec Russell Marsden et Emma Richardson Band of Skulls)
End of Our Days (Restriction, 2015)
The Empty Bottle (Controlling Crowds, Part IV, 2009) (version courte avec Mike -?- à la guitare)
Dangervisit (Controlling Crowds, 2009)

ACTE 2 (22h15-23h35) :
Lights (Lights, 2006)
Nothing Else (Londinium, 1996)
Erase (2016)
Finding It So Hard (You All Look the Same to Me, 2002)
The Hell Scared Out of Me (2019)
Controlling Crowds (Controlling Crowds, 2009)
Numb (You All Look the Same to Me, 2002) (avec Russell Marsden et Emma Richardson Band of Skulls).

RAPPEL :
Again (You All Look the Same to Me, 2002) (avec Mike Peters à l'Harmonica).


La soirée s'est ainsi déroulée en deux actes. Je n'ai pas su tenir longtemps dans les premiers rangs après le début du second, une terrible soif obsessionnelle s'en est pris affreusement à ma gorge. Il fallait que je me désaltère coûte que coûte. J'ai ainsi pu vérifier la densité de la foule derrière nous ! Il m'aura fallu beaucoup d'efforts pour atteindre enfin le bar, sous des regards incrédules, agacés ou méprisants ! D'habitude plutôt auditeur bienveillant, je me surprends à rester sceptique, sur le banc d'une gare pour voir passer un train de bonheurs ... Malaise.
En me retournant ensuite, même avec ma tisane bien fraîche à la main je ne suis pas parvenu à trouver la fameuse Porte, celle qui a permis au reste de l'auditoire d'accéder au Paradis. Même durant le très bon titre "Again" qui m'a laissé aussi froid que mon verre. Mais à ce niveau de déception il m'était difficile de refaire surface.

dimanche 12 mai 2019

METALLICA /GHOST /BOKASSA – Stade de France – 12/05/2019



Lorsqu'un de mes groupes favoris annonce son concert au Stade de France, j'hésite toujours à engager ma participation. Comment ignorer l'événement, au prétexte de la démesure du lieu, sans risquer la frustration des émotions que peuvent procurer ces grand-messes qui s'y déroulent en présence de plus de  quatre-vingt mille adeptes ? Sempiternel dilemme.
Car je n'ai pas de réel préjugé définitif sur la question. Si je conserve une petite préférence pour les auditoriums de taille modeste, en revanche j'apprécie aussi les vastes sites qui ont au moins l'avantage de me rassurer sur l'état de notre microcosme de valeureux mélomanes français ! J'aime ressentir cette vaste communion d'un public atypique, uni dans une même transe !
Indépendamment de l'aspect strictement festif (quelques pompes à bières et quelques latrines suffisent à mon bonheur), ce qui m'inquiète le plus, en tant que mélomane (relativement) exigeant, c'est la qualité acoustique du site accueillant le concert. En réalité, même si un stade (ou un site extérieur de festival) ne vaudra jamais un véritable auditorium, le confort acoustique dépend du placement mais aussi de la perspicacité de l'ingénieur du son. Et finalement, cette exigence de placement et d'expertise de la console me parait également applicable pour les salles.
Dans les gradins de ce stade, j'ai parfois été frustré, mais pas systématiquement. Pour assister au concert des Mets en 2012, j'avais bénéficié d'une très bonne acoustique en étant assis en gradin, face à la scène (donc tout au fond de l'incurvation). En revanche, pour d'autres concerts, sur les côtés j'ai souvent subi soit des réverbérations excessives, soit l'excès de basse/batterie, avec de surcroit un décalage entre le son et l'image sensée être diffusée en direct sur les écrans. (Argh !)
Selon le même principe, en fosse il vaut mieux être dans le secteur prolongeant la console centrale, soit devant elle soit derrière, mais dans son axe.
Ce soir, j'ai mené ma p'tite Fée et mon fils en pelouse "carré-or", placés entre la console et la scène, pour savourer un son puissant mais parfaitement audible ! A condition de mesurer au moins 1,80 mètres, cet emplacement s'est bel et bien avéré idéal et ce, pour les trois concerts.
En contrepartie, il a fallu me montrer vif et vigoureux pour nous maintenir dans la horde chahuteuse, qui s'est manifestée surtout au début du concert des Mets… Je me demande pendant combien d'années je vais pouvoir tenir dans ce genre de fosse … Lors des premières séquences du concert des Mets, j'ai laissé mon fils surexcité filer vers l'avant, pendant que je tentais de protéger ma p'tite Fée dans un joyeux chaos ! Toutefois, passé l'orage introductif, nous avons pu rester bien placés (pour ma taille) jusqu'au rappel. Afin de permettre à ma p'tite Fée de voir un peu la scène, nous nous sommes retirés sur le côté droit, pour bénéficier d'un point de vue davantage acceptable pour elle, mais d'une acoustique détériorée : trop de basse/batterie. Mais pas de quoi gâcher mon plaisir cependant ; il suffisait de revêtir les protections auditives ! 
Tous ces efforts sont assumés, car METALLICA et moi, c'est une longue histoire. Il m'est juste impossible de manquer leur unique passage de l'année en France. Les deux motifs principaux sont purement subjectifs :
  • Je suis natif de mars 1963, ils sont donc de ma génération : Lars Ulrich (batterie, percussion, depuis 1981) est né en décembre 1963, James Hetfield (chant, guitare rythmique depuis 1981), est né en aout 1963, Kirk Hammett (guitare, depuis 1983) est né en novembre 1962 et Robert Trujillo (basse, chœur, depuis 2003) est né en octobre 1964.
  • Leur opus "Kill'em All !" est paru le 25 juillet 1983 … Leur musique pulvérisait les styles connus ; les headbangers (en gros, les admirateurs de Motörhead) ont immédiatement accroché à ce nouveau concept dont on pressentait déjà l'avènement avec des groupes comme Anvil. Je fis donc partie de ceux qui ont mis les doigts dans la prise, mais timidement à l'époque. Il y a trente-cinq années, c'était le 9 février 1984 à l'Espace Balard (Paris 15ème), aujourd'hui disparu, METALLICA assurait la promotion de "Kill'em All", en invité de Venom. Certains commentateurs leur attribuaient une étiquette "trash", terme que je n'ai jamais trop validé en ce qui me concerne ; pour moi c'est avant tout du heavy metal et d'ailleurs la suite de leur carrière me donnera raison. Ce soir-là, en dépit d'une acoustique douloureuse, la décharge électrique fut fatale ; je ne m'en suis jamais réellement remis. Les neurones cramés, nous étions sortis de ce concert avec la quasi-certitude que ces mecs iraient loin. En tous cas plus loin que Venom car les Mets leur avait volé la vedette, en ce qui me concerne au moins ! De tournées en festivals, leurs prestations parfois hors de France (Angleterre, Belgique) ont entretenu ma passion. C'est ainsi, toujours insatiable, que je me rends pour la 18ème fois à leur concert. SEMPER FIDELIS !
En outre, ce sera l'occasion pour mon fils de découvrir ce groupe légendaire ! J'ai découvert les Mets alors que j'étais à peine plus âgé que lui. Et puis, cette date du 12mai est symbolique pour mon couple ; nous avions assisté au même concert il y a sept années sans nous rencontrer (…). Et enfin, retrouver des potes autour d'une mousse, ça fait toujours plaisir !
Voilà pour le contexte. De l'émotion, de la passion, de la convivialité … quoi demander d'autre !
J'ajoute que nous avons une chance inouïe avec la météo ; hier encore il pleuvait des hallebardes, alors qu'aujourd'hui c'est légèrement nuageux mais le soleil prédomine avec un petit vent frais. Juste excellent pour moi ; je n'apprécie que très modérément les grosses chaleurs !
La file d'attente se résorbe relativement rapidement. Nous ne tardons pas à nous faufiler afin de garantir une place la moins pénalisante possible ; je me rappelle avec envie de la poudre magique utilisée pour réduire les têtes, dans Beetljuice. Mais là je m'égare, j'en conviens…

BOKASSA (18h15-18h40)
Trio norvégien fondé en 1994, mais dont j'ignorais l'existence, il est composé de Olav Dowkes (à la batterie), Jorn Kaarstad (au micro et la guitare) et Bard Linga (à la basse). Leur prestation promeut "Crimson Riders" paru récemment et propose un stoner plutôt efficace. Intéressante première partie, bien que je soupçonne une plus grande force de conviction dans un club ou en tous cas une petite salle. Je doute de conserver un souvenir impérissable de leur prestation mais je leur souhaite volontiers un succès que semble leur promettre une part du public bienveillant …

Programme : (à déterminer)

GHOST (19h15-20hxx).
Je me souviens qu'à l'origine je ne voulais pas entendre parler de ce groupe suédois qui sévit sournoisement depuis 2008. Son image, son univers ne m'intéressait pas, jusqu'à cette nuit fatidique du 10 juin 2016 où, par le bienfait (?) d'un festival, je fus heureusement tenté de rester pour les écouter. Pauvre de moi, pauvre de nous, le maléfice fatal a opéré sur mon frêle esprit ; j'ai succombé aux charmes envoutants de ces rythmes et de ces mélodies redoutablement efficaces. Je dois bien le confesser ; adepte asservi, voilà maintenant six fois que j'assiste à une messe de Ghost.
Une sonorisation impeccable et implacable a contribué à secouer les nuques, chauffant ainsi les muscles avant une soirée qui s'annonçait agitée. L'éclairage fut marginal, la nuit n'était pas encore tombée. Le décor était minimaliste mais astucieusement construit ; une sorte de portail en vitrail en guise de fond de scène. La largeur de la scène est très vaste et permet aux musiciens de bouger beaucoup.
Ce soir, sur un programme de douze titres, cinq sont tirés de leur quatrième opus, "Prequelle" qui est paru le 1er juin 2018. Etonnamment, ces chansons que je trouvais un peu trop pop passent très bien sur scène. En particulier "Miasma" titre instrumental au cours duquel la séquence au saxo laisse rêveur quant à un éventuel usage accru à l'avenir …
Pour le reste, c'est une succession de titres incontournables qui régalent le public dont une partie semble découvrir ces mécréants.


Programme :
Ashes (Prequelle, 2018)
Rats (Prequelle, 2018)
Absolution (Meliora, 2015)
Ritual (Opus Eponymous, 2010)
From the Pinnacle to the Pit (Meliora, 2018)
Faith (Prequelle, 2018)
Cirice (Meliora, 2015)
Miasma (Prequelle, 2018)
Year Zero (Infestissumam, 2013)
Mummy Dust (Meliora, 2015)
Dance Macabre (Prequelle, 2018)
Square Hammer (Popestar, 2016).


Objectivement, les rythmes me paraissent assez binaires, les soli plutôt courts, le chant d'une tessiture limitée et le timbre banal … Alors, par quel sortilège cette musique m'attire à ce point ? Il n'y a pas d'explication rationnelle ; le monsieur a juste un don de communication, un sens de la mélodie que beaucoup d'autres suédois cultivent (ABBA, A.C.T., Opeth, Pain of Salvation, Therion, Tiamat, …).
Honnêtement, je craignais que cette prestation se passe mal face à un public impatient et exigent, mais fort heureusement, GHOST a recueilli une ovation méritée.

METALLICA (21h-23h15).
L'extrait audio-vidéo du film culte de Sergio Leone produit toujours le même effet dans le public dont le chant fait vibrer les cœurs à l'unisson ! La surexcitation est (presque) à son comble, entre le recueillement pour un hymne et l'impatience d'en découdre…Normalement, le déchainement devrait intervenir à ce moment-là mais depuis peu les Mets ont pris l'habitude placer une autre bande-son reprenant le thème du premier titre… Personnellement, je trouve cela fâcheux, brisant une certaine spontanéité. Mais il s'agit heureusement d'un bref passage à vide et lorsque les musiciens prennent leur place respective et font exploser les décibels, c'est le chaos total dans la fosse ! Les diables sont dans le bénitier et les anges (comme moi bien sûr) font ce qu'ils peuvent pour rester connectés !
Très vite l'excellence de la qualité du son rassure l'auditoire ; pas besoin de protection auditive, c'est audible et puissant sans excès. L'éclairage est particulièrement lumineux. Sur le plan visuel, l'écran central est impressionnant par sa taille et la qualité de son image, en revanche les deux écrans latéraux me paraissent diffuser une image de moindre qualité. Mais, cela m'est égal de mon point de vue, car je me contente de l'écran central et de ce qui se passe en dessous.
Toutefois, la scène est extraordinairement large, et dessine une mini-arène au centre de laquelle quelques privilégiés béats se tiennent ainsi aux premières loges. Cette configuration permet aux musiciens de satisfaire la curiosité d'un plus grand nombre d'admirateurs !
Cette tournée prétend promouvoir le double album "Hardwired… to Self-Destruct" paru le 18 novembre 2016, mais seuls quatre titres en sont tirés, contre cinq par exemple pour le black album ... Je trouve cela dommage car ce double opus regorge de bien d'autres pépites à exploiter. Des titres d'anthologie en empêchent d'autres mais il en va ainsi pour la plupart des concerts de grands groupes ! Mais bon je ne vais pas faire la fine bouche car durant plus de deux heures et quart, les Mets vont nous faire voyager sur plus de trois décennies.

Le choix des titres m'a paru intelligent, alternant le vif et le plus calme, permettant aux musiciens ainsi qu'au public de souffler un peu …enfin, toutes proportions gardées, hein ! 
Fait notable dans la programmation, dans chaque ville/pays visitée, ils ont prévu de rendre hommage à un artiste local. Robert Trujillo chante, accompagné de Kirk. A Barcelone ce fut "El muerto vivo" de Peret (c'ki ?). En France, c'est "Ma gueule" de Johnny. Après un instant de stupéfaction, c'est un impressionnant chœur qui s'est fait entendre dans le stade ! Ce petit clin d'œil me semble très sympa, et d'ailleurs la réaction du public atteste d'une approbation générale.
Notons l'interprétation convaincante de "Frantic" issu d'un album décevant (St Anger) que je verrai bien remixé, mais cela n'engage que moi …
En tant que sélectionneur virtuel, j'ai particulièrement apprécié "For Whom the Bell Tolls" dont mon grand intérêt semble unanimement partagé, mais j'aurais volontiers entendu des titres comme "Wiplash" ou "Metal Milicia", au lieu d'un "Seek & Destroy" peut-être un peu trop rabâché. Bah on peut toujours espérer pour une prochaine fois.

PROGRAMME :
Intro audio/video "The Ecstasy of Gold" (Ennio Morricone), puis bande-son intro sur le thème de Hardwired

Hardwired (Hardwired… to Self Destruct, 2016)
The Memory Remains (Reload, 1996)
Ride the Lightning (Ride the Lightning, 1984)
The God that Failed (black album, 1991)
The Unforgiven (black album, 1991)
Here Comes Revenge (Hardwired… to Self Destruct, 2016)
Moth Into Flame (Hardwired… to Self Destruct, 2016)
Sad but True (black album, 1991)
Welcome Home (Sanitarium) (Master of Puppets, 1986)
Ma gueule de Johnny (Rob au chant et basse, accompagné de Kirk à la guitare)
Frantic (St. Anger, 2003)
One (…and Justice for All, 1988)
Master of Puppets (Master of Puppets, 1986)
For Whom the Bell Tolls (Ride the Lightning, 1984)
Creeping Death (Ride the Lightning, 1984)
Seek & Destroy (Kill’em All, 1983).

Rappel
Spit Out the Bone (Hardwired… to Self Destruct, 2016)
Nothing Else Matters (black album, 1991)
Enter Sandman (black album, 1991).




Les quatre cavaliers se sont montrés convaincants et maitrisant parfaitement l'interprétation de leur répertoire pour le plus grand bonheur des puristes ! Enormissime !!
Le retour pour le rappel fut une apothéose avec les accords rageurs de "Spit Out the Bone", un des titres que j'attendais beaucoup ! Puis, suivent deux titres qui les ont rendus populaires pour clore le spectacle qui se conclue sur un p'tit feu d'artifices.
Les Mets cherchent manifestement à entretenir une belle relation avec leur public ; chacun des membres prend soin de venir nous remercier au micro avec quelques mots sympathiques. Lars, toujours aussi mal inspiré, lance des propos qui me semblent décalés. Ce soir ne fait pas exception, il semble s'adresser à un public qui découvre Metallica ; j'aimerais pouvoir lui signaler que je suis encore là après toutes ces années, de surcroît avec mon fils dont l'enthousiasme semble garantir la relève. 
Enfin, un diaporama de photos et films pris dans la journée, montre l'engouement de leurs admirateurs dans le stade et ses environs. Le tout finalement surchargé d'un énorme THANK YOU. Cette reconnaissance est de nature à rassurer un peu, quand même, à l'aune de leur choix managérial qui me semble les couper un peu trop de leur public, à mon gout. Prix de tickets échelonnés pour les approcher, loges VIP, marchandises tous azimuts. D'autres le font, je sais, même en pire. Mais c'est laid. En même temps, ils ont bien raison d'assurer leur retraite, hein… VIVE METALLICA !