jeudi 5 juillet 2018

IRON MAIDEN – POP BERCY - 05/07/2018



Déjà cinq années que IRON MAIDEN n'est plus revenu au POP de Bercy ! Il est vrai toutefois que depuis ils sont passés au Download Festival en 2016. Les revoilà donc pour deux soirées de suite (les 5 et 6 juillet) et ce, dix jours avec avoir rassemblé une foule immense au Hellfest de Clisson !! Compte tenu de mon calendrier déjà bien chargé (…), j'ai opté pour le premier soir.

19H30 : THE RAVEN AGE. Ce groupe heavy metal anglais s'est formé à Londres. Il est conduit par George Harris (guitares, depuis 2009), fils de Steve… Bon, ce n'est pas certes jamais facile d'être "fils de", en particulier dans le milieu artistique, alors on ne va pas l'accabler par des comparaisons inopportunes. Mais cette filiation explique tout de même sa présence ce soir en ouverture de soirée, à l'instar de celle de Rise To Remain en 2011…
Le groupe est par ailleurs composé de Matt Cox (basse, chœur, depuis 2012), Jai Patel (batterie, depuis 2013), Tony Maue (guitares, depuis 2017) et Matt James (chant, depuis 2018). Ils ont à leur actif un opus "Darkness Will Rise" paru en 2017, et un mini album "The Raven Age", paru en 2014.
The Raven Age nous aura produit une bonne prestation mais toutefois pas de nature à me laisser un souvenir impérissable… Je n'ai pas trouvé de motif d'enthousiasme particulier mais je veux bien admettre que mon impression fut fondée en rapport avec ma position inhabituelle au fond de cette arène. Ils ont bien chauffé la salle comme on dit …
PROGRAMME
Betrayal of the Mind
The Merciful One
Promised Land
The Death March
Salem's Fate
Surrogate
My Revenge
Angel in Disgrace.
A ce niveau, et indépendamment des qualités de ces invités au demeurant fort sympathiques, je ne peux pas m'empêcher de me rappeler que IRON MAIDEN nous avait habitué à des invités d'un autre calibre. Je me rappelle avec une vraie nostalgie de : BLACKFOOT en 1982, MSG en 1983, MOTLEY CRUE en 1984, ANTHRAX en 1990, HELLOWEEN en 1998, MEGADETH en 1999, SLAYER en 2000, ou encore AVENGED SEVENFOLD en 2008. Au risque de passer pour un vieux con, moi je l'assume et je le dis ; c'était mieux avant !

L’imminence de l'extinction des feux avant le concert de Maiden est, comme d'habitude, prévenue par le titre d'anthologie de U.F.O. “Doctor, Doctor" ; l'impatience du public est à son comble ! Dix jours après les avoir revus au Hellfest, mon envie est intacte ! Le Discours de Churchill dans le noir fait monter encore la pression… Un Spitfire surgit face à un auditoire en frénésie générale ! D'autant plus lorsque Bruce bondit sur la scène coiffé d'un casque d'aviateur d'époque et revêtu d'une veste adéquate !
21h : IRON MAIDEN. Après plus de trente-sept années de fidélité, je revois IRON MAIDEN pour leur vingt-deuxième concert, retrouvant ainsi Steve Harris (basse, chœur depuis 1975), Dave Murray (guitares, depuis 1976), et Adrian Smith (guitares, chœurs depuis 1980). Bruce Dickinson (chant depuis 1981), et Nicko McBrain (batterie, depuis 1982) qui ont rejoint le groupe dans les années 80 font désormais bien entendu pleinement partie de l'Histoire. Je vais peut-être saouler le lecteur de mes récits, mais je maintiens ma perplexité sur la présence de Janick Gers (guitares, depuis 1990). Voilà pour les présentations.


Les admirateurs de la Vierge de Fer sont encore gâtés pour cette tournée "Legacy of the Beast", car si la mise en scène est, comme d'habitude, très soignée, cette fois le surplomb de la scène par un Spitfire à 90% de sa taille réelle impressionne d'emblée l'auditoire. "Aces High" n'aura jamais été aussi bien illustré !!! Bien d'autres décors réussis alterneront avec notamment de nombreux effets pyrotechniques et, en fond de scène, des représentations empruntant souvent au style religieux, tels que des vitraux. Pour le reste, maintien des "classiques" ; Eddie intervient dans une simulation burlesque de combat au sabre contre Bruce, et la tête d'Eddie finit par émerger derrière les fût de Nicko. Bruce ayant affirmé que le spectacle aurait quelques ajouts par rapport à celui du Hellfest (auquel j'ai assisté, pour celui qui n'a pas tout suivi), je n'ai pas observé d'évolution notable… mais bon, peu importe car le tout apporte une réelle satisfaction.
Bien entendu et fort heureusement, l'intérêt du concert ne se limite pas aux effets spéciaux, même s'ils entretiennent l'impression d'un spectacle réussi. Du fond de l'ovale, en gradin où j'étais placé, la sonorisation m'a paru très bonne, après avoir été un peu brouillonne durant les toutes premières minutes ; mais ca c'est comme d'hab' …
Mes impressions ressenties le 24 juin dernier au sujet de la prestation de Bruce sont confortées. Il aura 60 ans le 7 aout ; sa prestance énergique est impressionnante, et sa voix semble encore s'améliorer (en dépit du cancer de sa langue, qu'il semble avoir surmonté). Je confesse l'avoir sous-estimé pendant les années 80 durant lesquels je nourrissais l'amertume du départ de son prédécesseur Paul Di'Anno. Mais avec le recul, je reconnais avoir été injuste ; l'attitude et la voix de Paul était parfait pour le style musical du groupe à l'époque mais Bruce a contribué à faire évoluer le concept voulu par Steve. Omnipotent, ces nombreuses compétences rendent parfois des services inattendus comme celui de pouvoir piloter leur avion de tournée ! Son caractère affirmé l'a certes amené à une infidélité au groupe (1993-1999), mais on lui pardonne au regard du regain de notoriété apporté par son retour. Pardonné d'autant plus facilement qu'il se montre encore ce soir francophile (bien qu'eurosceptique d'après ce que j'ai lu…) en tentant de parler quelques mots dans la langue de Molière lors de la présentation du titre "The Clansman" portant sur la Liberté.
Je conserve un peu le même scrupule à l'égard de Nicko McBrain (ex-batteur de Trust et de Pat Travers Band), qui a longtemps pâti de mon amertume du départ du précédent batteur Clive Burr. Il faut dire qu'à l'époque je n'aurais pas garantis la future la carrière du groupe ; le moindre changement d'effectif alimentait la crainte d'un arrêt définitif. Et pourtant, … là encore Steve avait vu juste car Nicko s'est avéré indispensable à la poursuite de l'aventure avec toutes ces tournées mondiales ! Il a eu 66 ans le 5 juin dernier ; sa bonne humeur, sa technique irréprochable et son énergie continuent à rythmer très efficacement les grand-messes comme celle d'aujourd'hui !
Les duos de guitares de Dave Murray et Adrian Smith, à la fois mélodiques et rageurs contribuent au son distinctif d'IRON MAIDEN et enivrent mes sens toujours de la même manière. La troisième guitare tenue par Janick Gers (véritable pantin désarticulé dont les gesticulations semblent vouloir démontrer la solidité de la sangle de sa guitare) me paraît toujours dispensable mais j'observe cependant qu'il assure désormais quelque soli réussis.
Et que dire de Steve Harris qui, a 62 ans, peut être fier de sa création. A ce jour, il parvenu à maintenir une cohésion satisfaisante. En bon père de famille, il a toujours su accepter (ou obtenir) le retour de ses enfants prodigues … Quant à son talent musical personnel, il suffit d'écouter son pupitre de basse pour jauger son degré de technicité et d'habileté ; ca tricote le manche avec virtuosité et constance, un vrai régal pour mélomane averti !
Le programme, à l'instar du spectacle, ne diffère pas de celui du Hellfest, mis à part l'inversion des titres en rappel… L'accent est mis sur l'album "Piece of Mind" avec quatre titres et sur "The Number of the Beast" avec trois titres ; ces opus sont effectivement honorables puisqu'ils ont assurément propulsé IRON MAIDEN au stade de groupe planétaire !
PROGRAMME
Aces High (Powerslave, 1984)
Where Eagles Dare (Piece of Mind, 1983)
2 Minutes to Midnight (Powerslave, 1984)
The Clansman (Virtual XI, 1998)
The Trooper (Piece of Mind, 1983)
Revelations (Piece of Mind, 1983)
For the Greater Good of God (A Matter of Life and Death, 2006)
The Wicker Man (Brave New World, 2000)
Sign of the Cross (The X Factor, 1995)
Flight of Icarus (Piece of Mind, 1983)
Fear of the Dark (Fear of the Dark, 1992)
The Number of the Beast (The Number of the Beast, 1982)
Iron Maiden (Iron Maiden, 1980)

Rappel:
Hallowed Be Thy Name (The Number of the Beast, 1982)
Run to the Hills (The Number of the Beast, 1982)
The Evil That Men Do (Seventh Son of a Seventh Son, 1988).


De façon aussi traditionnelle que l'introduction, la chanson “Always Look on the Bright Side of Life” met un terme à tout espoir de second rappel. Mais pas d'inquiétude, IRON MAIDEN n'est pas prêt d'arrêter, manifestement ils ont encore envie ; ça tombe bien, moi aussi !

dimanche 1 juillet 2018

RETRO C TROP FESTIVAL – LE 1er JUILLET 2018 – CHATEAU DE TILLOLOY (80)



Mon calendrier des événements étaient trop chargé pour que je puisse inscrire ce festival dans mes prévisions. J'avais donc renoncé, à mon grand désespoir, à revoir Steven à cette occasion.
Mais, foi de Bélier, une petite flamme veillait dans mon esprit ; la convergence de plusieurs facteurs favorables pouvaient me permettre in extremis de me rendre au moins à la seconde journée, celle où (ô, joie) Steven joue ! N'étant pas féru d'astrologie, je confesse avoir fortement espéré un alignement favorable de planètes et autres satellites…

Le premier facteur nécessaire s'est déroulé conformément à mes vœux ; le décollage à l'heure de mon avion de Barcelone, suivi d'un bus pas trop lent (quoique) pour rentrer sur Paris avant midi.
Un deuxième facteur restait à surmonter (mais je nourris volontiers quelques scrupules à m'en plaindre) ; une grosse fatigue causée par l'accumulation des derniers jours de travail avec les trois journées de festivals et un concert … pour surmonter cet écueil, il fallait toute ma passion de mélomane mais aussi l'envie de retrouver des amis qui avaient prévu de s'y rendre.
Alors hop ! Ce sera bien le premier ticket de festival que j'aurai acquis sur place !

Arrivé à 14h15, je me réjouis de pouvoir garer facilement ma voiture sous un temps ensoleillé et chaud, avec un petit vent agréable. Tout se déroule comme prévu !


15h00 : ANGE. A cette heure de la journée, devant la scène il reste un petit angle à l'ombre ; j'arrive à temps pour m'y placer afin de me ménager après toutes ces émotions. Les conditions sont donc proches de l'idéal pour revoir ces musiciens français qui m'avaient déjà bien séduit le mois dernier au Café de la Danse.
Je retrouve donc Christian Décamps (chant, claviers depuis 1970, seul membre fondateur donc), Tristan Décamps (claviers, voix depuis 1997 et fils du premier), Hassan Hajdi (guitare depuis 1997), Thierry Sidhoum (basse depuis 1997), et Benoît Cazzulini (batterie depuis 2003).
Les textes en français sont indéniablement un point fort de ce groupe atypique. Les limites vocales de Christian sont négligeables si l'auditeur veut bien écouter les textes et des mélodies. De surcroît, Tristan (davantage discret qu'au café de la Danse) soutient son père avec une voix surprenante de volume, et de charge émotive.
Une très bonne section rythmique met en valeur la virtuosité d'Hassan qui exprime avec bonheur son influence notable de Jimi Hendrix.
Leur prestation en extérieur ne diffère pas de l'intérieur, et ne peut que confirmer mes premières impressions enthousiastes. D'ailleurs, le talent d'Hassan Hajdi m'était déjà apparu en extérieur aussi puisque c'était au RaismesFest (le 9 septembre 2017). J'ai déjà hâte de les revoir sur la scène du Loreley dans quinze jours, pour leur première prestation en Allemagne !


PROGRAMME
L'autre est plus précieux que le temps (Heureux !)
Aujourd'hui c'est la fête chez l'apprenti-sorcier (Le Cimetière des arlequins)
Jour de chance pour un poète en mal de rimes (Heureux !)
Quasimodo (Rêves-parties)
Vu d'un chien (Vu d'un chien)
Capitaine cœur de miel (Guet-apens)
Ces gens-là (reprise de Jacques Brel).


16h30 : THE SELECTER. Voilà un groupe britannique, survivant de l'époque où le ska faisait dandiner moult rocker en manque d'exotisme dans les années 80. Encore que, le mot "groupe" est exagéré puisque seule Pauline Black est là depuis le début, au chant. Il faut lui reconnaitre une sacrée volonté puisqu'en 2017, the Selecter sortait un dix-neuvième album, depuis 1980 !

La dame est entourée d'une respectable section de cuivres et de la section rythmique adéquate. Ces sonorités de reggae accéléré me rappellent mes propres souvenirs de l'époque et, au début je trouve cela plutôt sympa… mais ensuite, je finis par me lasser de ces rythmes un peu trop répétitifs.
Mes oreilles sont devenues trop exigeantes sans doute ; le prog' s'y est installé au détriment du reste …
Mais bon, ce désintérêt relatif me permet d'aller me mettre à l'ombre du petit bois dans lequel ont été installés astucieusement des fontaines et un coin toilette. Au travers des branchages, je continue à avoir un œil curieux sur la scène et sur le public qui se déhanche.


18H15 : BUZZCOCKS. Encore des survivants britanniques ! … mais cette fois-ci issus du front punk-rock. Pete Shelley (chant, guitare, depuis 1976), et Steve Diggle (guitare, chant, depuis 1977), sont désormais entourés de Chris Remington (basse, depuis 2008) et Danny Farrant (batterie, depuis 2006). En 2014, est paru "The Way" leur onzième album depuis 1977.
Voilà du rock qui agite les neurones en cette fin d'après-midi et cela fait du bien ! Ce rock abrupt n'est pas au gout de nombreux festivaliers qui du coup vont se mettre à l'ombre, à leur tour. Mais il reste suffisamment d'amateurs et de curieux pour ovationner comme il se doit ces authentiques rockers !
Honnêtement j'ignorais leur existence, n'ayant pas particulièrement baigné dans ce style musical, mais je suis admiratif de leur ténacité et leur démarche au fil des décennies.
Une belle ovation leur est accordée pour saluer leur départ.

Mon objectif de la soirée approche et irrésistiblement je me positionne au plus proche de la scène, dès la fin du concert des Buzzcocks ! Solidement ancré au deuxième rang au centre, légèrement sur la gauche j'attends patiemment l'arrivée du va-nu-pied.

20h00 : STEVEN WILSON. Le lecteur assidu de mes récits (si tant est qu'il y en eu un) le sait déjà, mon admiration pour Monsieur Steven Wilson ne faiblit pas au fil de ses tournées. Bien au contraire, son éclectisme parvient même toujours à remettre en question mes préférences musicales.
Sa collaboration avec Mickael Arkerfeld (Opeth, Storm Corrosion) m'a permis de comprendre et de savoir apprécier les couleurs sombres de ce death progressif suédois si particulier. Sa collaboration avec Aviv Geffen (Blackfield) ainsi que le port de son t-shirt au logo d'ABBA ont contribué à ne plus cacher mon même intérêt pour la bonne musique pop. Sa collaboration avec Tim Bowness (No-Man) m'a réconcilié avec la douceur musicale. Ce raisonnement éclectique est infini tant le monsieur se complait dans l'exploration de nombreux univers musicaux avec toutefois une vraie exigence de qualité.
La preuve en est une nouvelle fois donnée aujourd'hui, puisque quelques jours après avoir convaincu une bonne part du public franchement metal du Hellfest, Steven participe à ce jeune festival hétérogène qui se dit "rétro" !

Toutefois, son programme est audacieux ; il a heurté les oreilles les plus délicates des festivaliers de Tilloloy avec en introduction musclée "Home Invasion", titre que j'adore tout particulièrement. Il a encore traumatisé une bonne part de l'auditoire sur la fin avec un "Vermilloncore" survitaminé, et un "Sleep Together" totalement enivrant ! Je me suis beaucoup amusé à regarder du coin de l'œil les mines effarées et les âmes égarées autour de moi qui semblaient découvrir l'Animal ! La gestuelle de Steven a dû en dérouter plus d'un, aussi.
Steven pouvait bien s'excuser de ne jouer que des titres sombres ou mélancoliques, je en suis pas sûr qu'il ait convaincu beaucoup de nouveaux adeptes dans ce public ! Bien évidemment, on pouvait s'y attendre, c'est le titre "Permanating", arrivé en sixième position, qui a mis tout le monde (ou presque) d'accord !

Pour les admirateurs convaincus comme moi, et nous étions heureusement quelques-uns, aucun problème, que du bonheur. Chacun de nous aimerait être le sélectionneur et valoriser un autre opus. Néanmoins, il faut reconnaitre qu'il a su proposer, pour promouvoir son œuvre au sein de ce festival, un panel plutôt équilibré, mais fatalement très restreint, comprenant trois titres de 2017, quatre de 2015, un (seul) de 2013 et deux titres de l'époque Porcupine Tree.
Quant aux musiciens, on se régale toujours avec Nick Beggs à la basse, d'une élégance et d'une rigueur technique irréprochable. Adam Holzmann au clavier est aussi étourdissant dans les mélodies torturées que dans les passages nappés. Steven a eu le tort d'habituer mes oreilles au grand luxe en 2015 avec la paire Guthrie Govan/Marco Minnemann dont je ne parviens toujours pas à oublier l'absence, en dépit du talent d'Alex Hutchings (guitare) et Craig Blundell (batterie) qui font bien leur boulot.

Finalement l'ovation finale est rassurante ; le courant est globalement bien passé ! Gageons que cette prestation au format festival aura donné envie à (au moins) quelques festivaliers de se rendre à l'Olympia ce 7 juillet pour assister à un vrai concert, une soirée avec Monsieur Steven Wilson.


PROGRAMME
Home Invasion (Hand Cannot Erase, 2015)
Regret #9 (Hand Cannot Erase, 2015)
Pariah (To the Bone, 2017)
The Sound of Muzak (Porcupine Tree, In Absentia, 2002)
Refuge (To the Bone, 2017)
Permanating (To the Bone, 2017)
Ancestral (Hand Cannot Erase, 2015)
Vermillioncore (4½, 2015)
Sleep Together (Porcupine Tree, Fear of a Blank Planet, 2007)
The Raven that refused to sing (TRTRTS, 2013).


22h00 : STING. L'annonce de cette tournée était sans équivoque mais je n'y avais bien sûr pas prêté attention ; on pouvait lire dans les médias "Sting & Shaggy : avis de brise jamaïcaine sur les festivals".
En fixant cet azimut, Sting était assuré de séduire la masse du public. Le pari était peu risqué et de fait une foule immense avait les yeux rivés sur la scène. Les amateurs du genre balançaient leurs hanches s'imaginant sans doute passer des vacances sous les tropiques.
En ce qui me concerne, mes craintes se sont vites avérées exactes ; les sonorités reggae et, disons-le, variété britannique, ont largement plombé le programme de l'ex-rockeur.
Si je suis resté trois quart d'heure, c'est par curiosité et un peu aussi par respect pour la carrière de Sting, avec l'espoir de ressentir ne fut-ce qu'un zeste de folie rock'n'roll. Mais au bout d'un moment, affligé, j'ai jeté l'éponge ; le corps n'étant plus soutenu par l'esprit, il était temps d'aller me reposer.

PROGRAMME
Englishman in New York
44/876
Morning Is Coming
Every Little Thing She Does Is Magic (reprise de The Police)
Oh Carolina / We'll Be Together (Shaggy / Sting)
If You Can’t Find Love
Love Is the Seventh Wave
To Love and Be Loved
Message in a Bottle (reprise de The Police)
Fields of Gold
Gotta Get Back My Baby
(…)

Mais il y a toujours un mal pour un bien, puisque sur le chemin d'accès à la zone de stationnement je rencontre Nick Beggs !! Très accessible et gentil, il a été capable de supporter le p'tit franchouillard ridicule, incapable de s'exprimer correctement en anglais. Ma fatigue et mon émotion de le rencontrer m'ont fait perdre le peu de capacité linguistique dont j'aurais pu/dû disposer… M'enfin il aura compris toute mon admiration, un p'tit portrait à deux et je le laisse aller se reposer, sachant que je ferais mieux d'en faire autant.
Je file à la voiture et rentre sans encombre sur Paris …

vendredi 29 juin 2018

BE PROG MY FRIEND 2018 – Barcelone, Poble Espanyol (ESPAGNE) – 29 & 30/06/2018.




Par principe je suis plutôt réticent aux préventes de billets de festival, aussi prestigieuses soient les précédentes affiches.
D'une part, le festivalier qui exerce un métier astreignant n'a pas forcément la maîtrise de son calendrier plusieurs mois à l'avance. Il ne dispose en outre par forcément des moyens de s'engager financièrement trop longtemps à l'avance ; celui-ci est ainsi lésé par rapport à un camarade …qui dispose des moyens nécessaires. Cet accès au loisir à deux vitesses ne me plaît pas. Paradoxalement, c'est le plus à l'aise financièrement qui paie le moins cher !
D'autre part, les programmateurs doivent assumer leur choix et proposer cartes sur table un produit que le client accepte, ou pas, c'est le jeu habituel de l'offre et de la demande.
Cependant, à la différence des trois précédentes éditions (2015, 16, et 17), dès l'automne dernier j'avais pris le risque d'opter pour une prévente financièrement intéressante (87 € au lieu de 137 €, quand-même !), sans connaitre la programmation. Je n'ai finalement pas regretté le pari, même si l'affiche m'a semblé a priori un peu moins attrayante que les autres années. Quatre noms suffisent à animer mon vif intérêt à des degrés divers : le légendaire britannique Steve Hackett, l'ébouriffant suédois Pain of Salvation, le prometteur américain Sons of Apollo et, dans une moindre mesure, l'éthéré norvégien Gazpacho. Quant au reste de l'affiche, qui me laissait perplexe, je misais sur la providence pour faire de séduisantes découvertes …

Quoiqu'il en soit, ce festival est toujours aussi attrayant ; Barcelone est à une heure et demie de vol de Paris, est desservie par des bus rapides et réguliers, et on peut y trouver aisément une chambre d'hôtel peu onéreuse. Quant au Poble espanyol, c'est un endroit particulièrement agréable, idéal pour fraterniser avec d'autres festivaliers et écouter de la bonne musique dans d'excellentes conditions. La restauration n'est pas trop onéreuse, les marchandises officielles non plus.
Une qualité supplémentaire est à souligner : à la différence d'autres festivals, les musiciens se produisent sur une unique scène. Cette organisation permet au public d'échanger tranquillement ses premières impressions entre chaque prestation. Elle respecte surtout les artistes qui peuvent ainsi proposer leur univers à tous sans craindre le détournement d'un bruyant concurrent. Ici, nous ne sommes pas dans un temple de la surconsommation sonore, nous sommes dans un auditoire pour mélomanes avertis !

Allons, je me permets une p'tite observation, quand même ; contrairement à ce que laisse croire le titre du festival, la programmation penche au fil des années davantage vers le metal que vers le prog. Celui qui connait mes préférences musicales serait autorisé à penser que cette tendance devrait plutôt me réjouir. Bien sûr, tous les styles ont vocation à évoluer et a fortiori le rock progressif qui s'est toujours nourri de plusieurs univers musicaux. Cependant, je ne suis pas certain que tous les progueux l'entendent de cette oreille. Les programmateurs serait bien inspirés de se rappeler que leur festival s'intitule "Be Prog", parce que le Loreley est un redoutable concurrent dans le calendrier des festivals d'été, et je sais ne pas être le seul à loucher dessus, désormais !...


VENDREDI 29 JUIN 2018

L'ouverture des portes à 16h30 permet de constater que les infrastructures restent identiques à l'an dernier et de découvrir des marchandises à leur échoppe habituelle.

17h15 - 18h00 : PERSEFONE. Ce premier groupe n'a pas eu long chemin à parcourir puisque ces musiciens sont andorrans. Il est composé de Toni Mestre Coy (basse, depuis 2001), Carlos Lozano Quintanilla (guitare depuis 2001), Miguel Espinoza (claviers, chœurs depuis 2002), Mark Martins Pia (chant, depuis 2004), Sergi Verdeguer (batterie, depuis 2015) et Filipe Baldaia (guitare, depuis 2016). En 2017, est paru "Aathma", leur cinquième opus.
Mon observation portée sur la programmation de ce festival trouve là sa première illustration. D'emblée, Persefone exprime manifestement un death-metal d'une violence saisissante. A entendre les vociférations de Pia, je peine à m'imaginer dans le cadre d'un rassemblement qui prétend s'adresser aux progueux. Je n'ai pas su déceler les références au rock progressif dans les titres proposés.
Mon impression pourrait ne pas se limiter à cet amer constat, en évaluant le talent des musiciens par exemple, mais je ne serais pas honnête en le faisant, car j'ai profité de ce cataclysme sonore à la limite de supportable pour revisiter les lieux, faire le plein de jetons de consommations et discuter avec d'autres festivaliers.

PROGRAMME
The Great Reality
Stillness Is Timeless
Living Waves
Flying Sea Dragons
Mind as Universe
Aathma: Part III. One With the Light.


18h30 - 19h40: BARONESS. Ces américains ne me semblent pas davantage constituer une présence justifiée à ce festival puisqu'ils expriment délibérément un heavy metal stoner. Ils étaient d'ailleurs présents au Hellfest dimanche dernier et seront présent demain au Download de Madrid.
Néanmoins, leur musique m'a séduit. Un gros son, une voix nerveuse mais pas hurlante et tempérée par un chœur féminin, des accords à la fois mélodiques graves, très énergiques et rapides produisent une synergie qui emporte rapidement l'auditoire.
John Baizley (guitare, chant, claviers, percussion, depuis 2003), est désormais entouré de Nick Jost (basse, claviers, chœurs, depuis 2013), Sebastian Thomson (batterie, percussion, depuis 2013), et Gina Gleason (guitare, chœurs, depuis 2017). La liste des anciens membres est désormais plus longue que celle des membres actuels mais souhaitons à John de stabiliser son projet au plus vite, car ce que j'entends laisse présager un avenir intéressant.
"Purple", leur quatrième opus est paru en 2015. Leur discographie est à étudier, même si ce n'est pas le style que je suis venu écouter aujourd'hui.

PROGRAMME
Take My Bones Away
The Sweetest Curse
March to the Sea
Green Theme
Little Things
Morningstar
If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)
Crossroads of Infinity
Shock Me
A Horse Called Golgotha
Chlorine & Wine
Eula
Isak.


20h10 - 21h50 : PAIN OF SALVATION. Je ne le cache pas, voilà enfin mon premier objectif du festival. Je les avais découverts en première partie de Dream Theater au Zénith le 7 février 2002, puis revus au RaismesFest le 8 septembre 2007 et revus en première partie d'Opeth au Bataclan le 16 novembre 2011 j'assiste donc aujourd'hui à leur quatrième concert avec envie car après chacune de leur prestation j'en suis ressorti conquis !
Si le premier opus "Entropia" du groupe suédois est paru en 1997, en revanche Daniel Gildenlöw (chant, guitares, multi-instrumentiste) a débuté les fondations du groupe dès 1984. Il s'est entouré peu à peu de ce qui allait devenir Pain of Salvation ; Gustaf Hielm (basse, chœurs, depuis 1992), Johan Hallgren (guitare, chœurs, depuis 1997), Léo Margarit (batterie, percussions, chœurs, depuis 2007), Daniel "D2" Karlsson (claviers, percussions, chœurs, depuis 2011).
Le dixième opus "In the Passing Light of Day" est une pure merveille qui tourne plus souvent qu'à son tour sur ma platine.

Il est clair que ce seul groupe justifie à lui seul ma présence ce samedi au BeProg ! Ce nouveau concert ne me décevra pas et, si j'en crois ce que j'ai constaté dans la fosse, le public aura reçu collectivement la première grosse claque de la journée !
Le metal-progressif de ces scandinaves m'enivre l'esprit de la même manière que celui de ses compatriotes Leprous. Les énergies, les ruptures de lignes mélodiques, les changements d'atmosphères et les virtuosités vocales et musicales, sont les ingrédients d'une tempête d'émotions irrépressibles qui donnent envie de chanter, de danser et de secouer la boite à poussières au risque de se briser la nuque !
Enorme prestation des comparses de Gildenlöw qui, doué d'un charisme évident, a emmené avec lui les plus indécis !
 PROGRAMME
Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
Rope Ends
Beyond the Pale
Kingdom of Loss
Inside Out
Silent Gold
On a Tuesday
The Passing Light of Day.



22h35 - 00h20 : A PERFECT CIRCLE. Là encore je me pose la question de la légitimité de leur présence à ce festival de rock progressif, a fortiori en tête d'affiche !! Ces américains, qui proposent du rock davantage alternatif que progressif, jouissent d'une réputation surtout liée à la présence de Maynard James Keenan (chant, depuis 1999), cofondateur du groupe avec Billy Howerdel (guitare, claviers, chœurs, depuis 1999).
Keenan est en fait connu avant tout pour être par ailleurs membre du capricieux et désiré TOOL, groupe légendaire qui rend fou de rage ses admirateurs en tardant toujours à éditer ses œuvres …
Actuellement, les deux cofondateurs d'aPC sont entourés de James Iha (guitare rythmique, claviers, depuis 2003), Matt McJunkins (basse, chœurs, depuis 2010) et Jeff Friedl (batterie, depuis 2011).

Pour ma part, j'étais encore trop bouleversé par la prestation époustouflante de Pain of Salvation pour m'immerger dans leur univers sombre et, je le confesse volontiers, hermétique à mes émotions.
Keenan a délibérément entretenu son côté mystérieux, voire autiste, en demeurant sur son socle en fond de scène, constamment dans la pénombre et les fumées. Le public n'aura donc pu distinguer aucune émotion sur son visage, tout juste aura-t-il pu capter quelques nuances dans le chant déprimant du monsieur. Pas ou peu de virtuosité de la part des musiciens qui ont exécuté une musique qui m'a semblé ennuyeuse de bout en bout.

Je suis cependant resté jusqu'à la fin, davantage pour poursuivre cette douce nuit d'été catalane que par intérêt musical…

PROGRAMME
Eat the Elephant
Disillusioned
The Hollow
Weak and Powerless
So Long, and Thanks for All the Fish
Rose
Thomas
People Are People (reprise de Depeche Mode)
Vanishing
The Noose
3 Libras (All Main Courses Mix)
The Contrarian
TalkTalk
Hourglass
The Doomed
Counting Bodies Like Sheep to the Rhythm of the War Batterie
The Outsider
The Package
Feathers.


ORANSSI PAZAZU est prévu à 00h50. Or, je me suis levé depuis 3h50 ce matin ; la fatigue ne me permet plus de supporter davantage d'agression sonore. En effet, la consultation préalable d'internet me permet de réaliser que la scène va être prise d'assaut par un groupe finlandais qui propose du "psychedelic-black-metal". Ouille, sauve qui peut !
Je rentre me coucher, demain est un autre jour !

SAMEDI 30 JUIN 2018

Après une chaude mais réparatrice nuit et une balade matinale dans les rue de Barcelone, je ne tarde pas à retrouver les amis dans la file d'attente pour partager les émotions de la veille et envisager celles à venir. Sitôt les portes ouvertes, je me positionne à proximité de la scène car je tiens à être en bonne place pour les prestations du jour, qui promettent un niveau nettement supérieur à la veille.

17h15 - 18h00 : PLINI. Ce début de cette seconde journée me recadre dans mes années 80 durant lesquelles je suivais avec passion ce que l'on appelait les guitares-héros. Plini Roessler-Holgate tente en effet de dépoussiérer le genre en alliant ses influences avouées telles que John Petrucci (Dream Theater) ou encore Django Reinhardt, Pat Metheny. Ce que j'entends me rappelle davantage Joe Satriani, mais peu importe. Le Monsieur inspire vite le respect tant il maitrise l'instrument. De surcroît, il est entouré d'un remarquable bassiste ainsi que d'un batteur énergique et efficace.
Après trois mini-albums, il a réalisé un premier opus en 2016 intitulé "Handmade Cities", suivi d'un nouveau mini-album cette année.
C'est avec une réelle admiration que j'ai écouté ce concert ; néanmoins, en fin de compte je n'ai pas ressenti le désir de poursuivre l'aventure outre mesure. Cette virtuosité pourrait à la longue animer un coupable sentiment de lassitude.
Certains reprochent à tort à Petrucci d'être trop démonstratif alors qu'il s'inscrit totalement dans les voyages musicaux de son groupe ; j'estime que ce reproche s'applique davantage à Plini. Cet australien nous a montré toute l'étendue de son talent, mais sa sensibilité et sa technique ne me touchent pas particulièrement. Histoire de contexte peut-être ?

PROGRAMME
Salt + Charcoal
Handmade Cities
Other Things
Cascade
Selenium Forest
Electric Sunrise


18h30 - 19h50: GAZPACHO. Je parviens à me placer à la barrière, au premier rang donc, placé légèrement excentré sur la gauche entre le second guitariste et le chanteur. (Je garderai cette précieuse place pour le reste de la journée !). Je ne suis pourtant pas un admirateur absolu de ces norvégiens puisque depuis de nombreuses années je tente en vain de capter les prétendues bonnes ondes de ce groupe. Avec "Tick Tock" en 2009, j'avais cru déceler le frémissement d'intérêt, mais il ne fut toutefois pas suffisant pour m'enthousiasmer vraiment.
Ce groupe jouit d'une notoriété respectable dans le microcosme progueux et je me dis que ce festival constitue une belle occasion de réviser mon appréciation.
Les trois membres fondateurs, Jon-Arne Vilbo (guitares depuis 1996), Thomas Andersen (claviers, depuis 1996) et Jan-Henrik Ohme (chant depuis 1996) sont entourés de Mikael Krømer (violon, guitare, depuis 2001), Kristian Torp (basse 2005) et Robert R Johansen (batterie, percussion entre 2004 et 2009, puis depuis 2017). Leur tournée promeut un dixième opus qui vient de paraitre "Soyuz (2018)".
Je dois reconnaitre que j'ai été séduit par ces mélodies envoutantes et par ces musiciens appliqués ; pas au point de me ruer sur leur discographie toutefois, mais suffisamment pour passer un bon moment. Leur rock est difficilement définissable, alternant les atmosphères éthérées et les sons plus ou moins inspirés du rock progressif.
Je ressors de cette prestation un peu plus intéressé par ce groupe que j'écouterai à l'avenir avec davantage de bienveillance.

PROGRAMME
Soyuz One
Black Lily
Tick Tock, Part 3
Dream of Stone
Upside Down
Emperor Bespoke
Golem
The Walk, Part 1
The Walk, Part 2
Winter Is Never.



20h20 - 21h50 : SONS OF APOLLO. Beaucoup de rabat-joie contestent trop systématiquement la sincérité et la viabilité de ce que l'on appelle communément les "super-groupes", c’est-à-dire ces groupes constitués de hautes pointures au pédigrée impressionnant. D'autres mélomanes, dont je suis, demeurent très intéressés, sous réserve toutefois que ces projets ambitieux ne se résument pas à une démonstration de talents sans âmes !
Même s'il serait prétentieux de ne se fier qu'à cet aspect, Sons of Apollo impressionne par le curriculum vitae de ses musiciens d'exception, qu'il m'est arrivé de voir sur scène avec d'autres groupes ces dernières décennies. Si l'intérêt musical d'un groupe ne doit pas se jauger à l'aune de ce seul paramètre, en revanche il permet de prêter un bel a priori avant l'écoute. Une fois n'est pas coutume je crois opportun rappeler le CV de ces messieurs :
  • Jeff Scott Soto, 52 ans, fut chanteur au sein de Trans-Siberian Orchestra, Talisman, Journey, Yngwie Malmsteen, Axel Rudi Pell ;
  • Billy Sheehan, 65 ans, fut bassiste au sein de Talas, UFO (en 1983, je l'y ai vu !!!), The Winery Dogs, Mr. Big, Steve Vai, David Lee Roth ;
  • Mike Portnoy, 51 ans, fut batteur au sein de Dream Theater, The Winery Dogs, Transatlantic, Flying Colors, Neal Morse Band, Adrenaline Mob, Avenged Sevenfold, ex-Twisted Sister.
  • Ron "Bumblefoot" Thal, 48 ans, fut guitariste au sein de d'Art of Anarchy, Guns N' Roses (2006-2014) ;
  • Derek Sherinian, 51 ans, fut claviériste au sein Dream Theater (1994-1999), de Black Country Communion (depuis 2009), Planet X, Alice Cooper, Platypus, Yngwie Malmsteen, Kiss ;



Leur opus paru l'an dernier "Psychotic Symphony" (2017), m'avait laissé présager d'une démonstration réjouissante et ce fut le cas !
Une sonorisation puissante mais audible a magnifié les talents individuels dans une symphonie de mélodies et de virtuosités ! On ne décèle aucun égo ; en artistes intelligents, ils sont parvenus à trouver un équilibre entre les pupitres, chaque musicien peut s'exprimer sans altérer la cohésion du groupe ! De toute évidence, ils prennent tous beaucoup de plaisir, cela se voit et le public enthousiaste leur renvoie l'énergie dans un bain de jouvence collectif et réciproque !
Alors bien sûr, on pourra me faire malicieusement remarquer que cette musique est aux confins du rock progressif, plus proche du metal que du progressif. J'en conviens volontiers, mais j'objecte que leur prestation aujourd'hui est légitimée par les deux convaincantes reprises de Dream Theater, référence absolue du progmetal !
Les interventions de Portnoy, de Sheehan, de Thal et de Soto m'ont complétement sidéré, celles de Sherinian dans une moindre mesure. L'alchimie semble fonctionner entre ces hommes et je reverrai volontiers en concert, dès que possible !
Cependant au regard du parcours de Mike, insatiable batteur sur plusieurs projets (…) il est permis d'imaginer que le groupe peinera à se reformer après la fin de leur tournée … Je me considère donc privilégié d'avoir pu assister à ce concert de titans.

PROGRAMME
God of the Sun
Signs of the Time
Divine Addiction
Just Let Me Breathe (reprise de Dream Theater)
Labyrinth
Lost in Oblivion
Alive
Opus Maximus
solo de clavier
Lines in the Sand (reprise de Dream Theater)
Coming Home.




22h20 - 00h20 : STEVE HACKETT. Guitariste de GENESIS durant la première moitié des années 70, il a composé vingt-cinq opus en solo. Je reconnais humblement avoir tardé à m'intéresser sérieusement à cet univers ; ce n'est pas la première fois (hélas) que dans mon parcours de mélomane, je détecte tardivement un artiste… Mais, comme a dit Jésus " Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre ! ".
L'annonce de l'affiche du festival m'a prédisposé à une étude rédemptrice. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ! Je me suis procuré notamment l'opus "Voyage of the Acolyte" dans lequel figure le titre somptueux "Shadow of the Hierophant". C'est vraiment ce titre, dont j'ai écouté plusieurs versions (dont une avec Steven Wilson) qui m'a convaincu d'aller plus loin dans le voyage.

Conscient d'aborder le cas d'une légende vivante que j'ai trop longtemps ignoré, plus que jamais je me contenterai de faire part de mes modestes observations.
Le Maître s'est entouré de musiciens de haut niveau ; Rob TOWNSEND (sax, flute et percussion), Jonas REINGOLD (basse), Roger KING (claviers), Gary O'TOOLE (batterie, percussion et chœurs) et Nad SYLVAN (chant).
Le programme est délibérément ancré dans les années 70 avec pas moins de dix titres sur les douze interprétés, dont sept titres revisités de Genesis.
Pendant une première partie, il interprète six titres de sa carrière solo en oubliant les années 90 et 00. A chaque instant, bien que ne connaissant pas le répertoire du monsieur, je n'ai pu qu'être épaté par tant de beauté mélodique, de sensibilité et de maîtrise technique. J'attendais toutefois, inquiet et impatient, l'interprétation du titre "Shadow of the Hierophant" que je n'imaginais pas ne pas entendre ce soir … Pour mon plus grand bonheur, pour clore cette première partie, nous y avons eu droit, même si ce ne fut "que" la version d'origine (et non étendue).

Durant la seconde partie, le répertoire de Genesis (période 1972-1976) revisité m'a replacé dans un territoire mieux connu. L'auditoire, déjà emporté par le début de concert, fut alors complètement installé sur un nuage porté par la nostalgie.
Beaucoup, connaissant les paroles, accompagnèrent l'androgyne et élégant Nad SYLVAN.
Quoiqu'il en soit, soutenus par une excellente sonorisation et un éclairage chaud et lumineux à la fois, chaque musicien a contribué magistralement à placer Monsieur Hackett dans un écrin. Les soli furent évidemment écoutés religieusement et applaudis comme il se doit.
Comme à l'accoutumée, à la fin du concert chaque festivalier aurait volontiers assumé la fonction de sélectionneur pour désigner tel ou autre titre, tant il y a l'embarras du choix dans la carrière du guitariste, mais le climat est au bonheur d'avoir pu revivre cette période si prestigieuse !





PROGRAMME
Please Don't Touch (Please Don't Touch!, 1978)
Every Day (Spectral Mornings, 1979)
Behind the Smoke (The Night Siren, 2017)
When the Heart Rules the Mind (GTR song, 1986)
Icarus Ascending (Please Don't Touch!, 1978)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975)
Dancing With the Moonlit Knight (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Fountain of Salmacis (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Firth of Fifth (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Musical Box (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Supper's Ready (Genesis, Foxtrot, 1972).

Rappel:
Los Endos (Genesis, A Trick of the Tail, 1976).


BURST est inscrit à 00h50. Internet m'indique quelques éléments susceptibles de me plaire mais honnêtement je suis arrivé pas loin du bout de mes capacités physiques et je souhaite me préserver une marge de manœuvre pour un autre objectif musical le lendemain, à plus de 1100 km de là !
Donc je quitte ce lieu magique dans la nuit, à l'instar de nombreux autres festivaliers également rassasiés ! Ce n'était pas la plus belle affiche de ces dernières années, mais je ne regrette pas d'être venu car Pain of Salvation, Sons of Apollo et Steve Hackett valaient vraiment le déplacement !!

¡ Hasta Luego !

mardi 26 juin 2018

SCORPIONS / SLYDIGS – POP BERCY – 26/06/2018



20h : SLYDIGS. Ces britanniques se définissent comme un groupe de rock & roll ; cette définition minimaliste peut sembler prétentieuse sans les avoir entendus. Cependant, après coup je ne vois pas de raison de leur coller une autre étiquette ; c'est juste du rock'n'roll après tout en effet, comme disait une de leurs inspirations manifestes, les Rolling Stones.
Autant dans leur allure que dans leur musique on sent bien que ces musiciens ont été bercé aux sons des 70's.
Cette impression ne retire rien à leur talent et à leur état d'esprit. Ils sont enthousiasmants et leur énergie a su capter l'intérêt des quelque vingt mille paires d'oreilles présentes dans l'arène de Bercy.
Ce quatuor britannique est composé de Dean FAIRHURST (chant, guitare rythmique), Louis MENGUY (guitare solo, chœurs), Peter FLEMING (batterie) et Ben BRESLIN (basse, chœurs).
Le succès recueilli au terme de leur prestation et leur disponibilité à la fin de la soirée pour vendre et signer leurs mini-Cd's, augurent d'un engament et d'une carrière durable ; c'est tout ce que l'on peut souhaiter à ce groupe prometteur !

PROGRAMME (sous réserve)
How Animal Are You?
Light the Fuse
She's My Rattlesnake
Sleep in the Wind
To Catch a Fading Light
Give It Up, Brother
Electric Love
The Love That Keeps on Giving.


SCORPIONS. Comme Ozzy, en dépit d'une volonté prétendue, Scorpions ne se sent pas encore vraiment prêt à cesser de faire vibrer les salles. Et c'est tant mieux, tant que leurs prestations ne frôlent pas trop la parodie. Or, c'est loin d'être le cas !
Immanquablement, ce concert d'une légende vivante du hard rock teuton anime en moi un curieux mélange de mélancolie et d'excitation.
Scorpions fait partie de ces groupes qui flattent ma vanité car il me donne l'impression futile, mais ô combien agréable, que le temps ne nous affaiblit pas, ou pas trop… Enfin pas encore. Certes, les titres qui me rendaient dingues dans les 80's ("The Zoo", en particulier) sont maintenant interprétés sur un tempo plus … adapté aux capacités physiques quelque peu émoussées quoiqu'on en dise, mais sacré bon sang que ces musiciens sont jouissifs à entendre, à voir et à revoir ! Personnellement, je ne me lasse pas de participer à leurs fêtes depuis ce 6 mars 1982 (Hippodrome de Pantin-tournée Blackout) ; cette soirée aura été mon dixième concert.

Difficile d'imaginer que c'est depuis 1965 que Rudolf Schenker (bientôt 70 ans !) persiste à nous réjouir avec ses accords, ses refrains mélodiques et ses facéties juvéniles (guitare fumante, accoutrements improbables, …) !
Respect aussi pour Klaus Meine, le fidèle compagnon depuis 1969 ; un Bercy plein à craquer, toutes générations confondues, a chanté avec lui comme pour le soutenir, et surtout pour se souvenir. Qu'il est réjouissant d'entendre la voix si reconnaissable de ce septuagénaire, même si parfois il lui arrive de prendre l'octave en dessous par précaution (pas aussi souvent qu'Ozzy, toutefois !).
Matthias Jabs, qui avait eu la très lourde de tâche de remplacer l'irremplaçable virtuose Uli Jon Roth en 1979, a su s'imposer comme guitariste soliste. Par ailleurs toujours aussi beau gosse à 62 ans d'après ma p'tite Fée, ses soli sont abordés certes différemment de ceux d'Uli mais n'en sont pas moins à la fois mélodiques et techniques ! Preuve en démontrée une nouvelle fois avec ce magnifique solo qu'est "Delicate Dance" !
Hormis ce trio soudé ainsi depuis 1979, on retrouve le p'tit jeune, Paweł Mąciwoda (51 ans) qui assume depuis 2004 la partie de basse sans éclat mais sans faillir non plus.
Mais le nouvel arrivé, Mikky Dee (55 ans quand-même) apporte une énergie nouvelle au groupe ; non pas que James Kottak fut plus calme (loin de là !!), mais fatalement l'ancien batteur de Motörhead a une réputation à défendre et ne s'en prive pas ! D'ailleurs, fort élégamment Scorpions a accordé à son public une fulgurante reprise de "Overkill" donnant ainsi l'occasion à son batteur de présenter un solo édifiant ! Sa batterie tirée vers le haut par quatre filins, avec une propulsion imitée par jets de fumigènes vers le sol, lui a permis d'exprimer toute sa sauvagerie et d'instaurer une forme de dialogue avec le public.

Sur le plan spectacle, la scène est toujours très colorée ; éclairage lumineux, écrans géants en fond de scène qui diffusent des images reflétant les textes ou les périodes (telles que les images psyché lors de l'enchaînement de plusieurs extraits de chansons diverses des 70's).

De la fosse où j'étais positionné, sur le côté droit de l'avancée de scène, la sonorisation m'a paru impeccable, puissante mais audible.
L'ambiance fut enthousiaste et le public admiratif mais respectueux ; pas de bousculade et franchement, à peine remis du Hellfest, je ne me plaindrai pas de ce calme relatif ! Ma p'tite Fée non plus. Quant à mon fougueux fils, s'il est toujours prêt et prompt à se lancer dans la moindre mêlée, il a quand même su apprécier l'univers musical des allemands. Pour lui ce fut une découverte, et pour moi un bonheur partagé !


Danke shön messieurs, et revenez quand vous voulez !
PROGRAMME
Going Out With a Bang (Return to Forever)
Make It Real (Animal Magnetism)
Is There Anybody There ? (Lovedrive)
The Zoo (Animal Magnetism)
Coast to Coast (Lovedrive)
Top of the Bill / Steamrock Fever / Speedy's Coming / Catch Your Train (succession d'extraits 70's)
We Built This House (Return to Forever)
Delicate Dance (avec Ingo Powitzer - MTV unplugged, live in Athens)
Follow Your Heart / Eye of the Storm / Send Me an Angel (succession d'extraits en acoustique)
Wind of Change (Crazy World)
Tease Me Please Me (Crazy World)
Overkill (reprise de Motörhead suivie d'un solo de Mikkey Dee)
Blackout (Blackout)
Big City Nights (Love at First Sting).
Rappel :
Still Loving You (suivi par un extrait a capella de "Holiday") (Love at First Sting)
Rock You Like a Hurricane (Love at First Sting).