Ce
festival délibérément consacré au metal, hard rock a été créé 2006 en Belgique
; il s'est tenu jusqu'en 2012 à Deinze. Depuis
2013, il s'est déplacé à Courtrai. Il a déjà accueilli moult célébrités du
genre mais cette année il y a quelques groupes qui sont susceptibles de me
rajeunir ; je me décide au déplacement avec mon fils, profitant de notre
présence dans les environs. Je serai tout de même raisonnable en me limitant
qu'à vendredi, la première des trois journées du festival !
Munis
de nos colliers d'accès (collection !) nous plaçons la voiture dans une aire de
stationnement commerciale, moyennant une modique participation, en bordure
duquel les cars-navettes nous attendent pour nous emmener sur le site.
Une
file d'attente, toujours trop longue dans ces circonstances excitantes, est
nécessaire pour pénétrer l'enclos. Cependant, ayant opté pour une seule des
trois journées, nous bénéficions paradoxalement d'une file nettement moins
longue …
Météo
: temps ensoleillé et chaud.
DYSCORDIA [scène Prison : 17h30-18h10].
Ce sont des "locaux" qui ouvrent les festivités,
sous un beau soleil, car ils sont de Courtrai (Flandre occidentale). Ce groupe
belge fondé en 2010 est présenté comme produisant du metal progressif, ce qui a
priori n'est pas pour me déplaire compte tenu de mon inclinaison à écouter ce
style de plus en plus …
C'est donc avec bienveillance que j'applaudis
l'arrivée du sextuor composé de Piet Overstijns
(chant), Guy Commeene (guitare),
Martijn Debonnet (guitare, chant),
Stefan Segers (guitare), Wouter Debonnet (batterie) et Wouter Nottebaert (basse, chant).
Ils
font la promotion de "Words in Ruin"
leur deuxième opus paru en 2016, dont l'excellent "Bail Me Out" est
tiré. Piet assure la majeure partie du chant en voix claire mais d'autres voix
gutturales viennent durcir un peu le son, rappelant ainsi le domaine d'Opeth.
Les
parties de guitares exaltantes et lyriques ainsi que les alternances
d'atmosphères caractéristiques du metal progressif m'encouragent à applaudir ce
groupe prometteur.
Programme :
(Unknown)
Bail
Me Out
(Unknown)
A
Perfect Day
From
Sight to Black
Twin
Symbiosis
The
Masquerade.
EVIL
INVADERS [scène Swamp : 18h10-18h50].
Ce quatuor belge de speed-metal semble avoir été créé
en 2007 par (un mystérieux et anonyme) Joe (chant, guitare) et complété ensuite
par Senne Jacobs (batterie, depuis 2011), Max (basse, depuis 2014, puis guitare
depuis 2015) et Joeri (basse, depuis 2015). Un premier Ep est sorti en 2013, suivi
en 2015 par un premier opus "Pulses
of Pleasure" mais leur deuxième album, "Feed Me Violence" est paru cette année.
C'est carré, audible et proprement fait. Ca me
rappelle ce que faisaient Exciter et Anvil dans les années 80. De quoi bien se
chauffer la nuque pour le reste de la journée ! Servi par une bonne
sonorisation, ils se sont montrés convaincants et prometteurs !
Programme :
As
Life Slowly Fades
Pulses
of Pleasure
Shot
to Paradise
Stairway
to Insanity
Mental
Penitenciary
Raising
Hell
Victim
of Sacrifice
RAPPEL
:
Fast,
Loud 'n' Rude.
PRETTY
MAIDS [scène Prison : 18h50-19h40].
Ce
groupe danois s'est formé en 1981 pour ravir les tympans avec un
hardock/glamrock très efficace. Pretty Maids assure cette fois la promotion de "Kingmaker" son 14ème
album paru en 2016.
Pour ma part, j'ai eu la chance de les voir le 11 octobre 1985 (tournée
"Red hot and heavy"), puis le 12 septembre 1987 (tournée "Future
World"). Trente années ont passé et je retrouve donc une partie d'entre
eux : les deux membres
fondateurs Ronnie Atkins (alias Paul
Christensen, chant depuis 1981), Ken Hammer
(alias Kenneth Hansen, guitare depuis 1981), sont désormais accompagnés par Rene
Shades (alias Rene Sehic, basse
depuis 2004), Chris Laney claviers,
guitare depuis 2016) et Allan Sørensen
(batterie depuis 2017).
Côté
historique, il convient de rappeler que ces sympathiques musiciens ont tout de
même su attirer l'intérêt de quelques artistes de renom pour quelques albums ;
Ian Paice, Ian Gillan, Roger Glover, Graham Bonnet et bien d'autres…
Ce
qui m'est agréable avec ce groupe (et celui qui va suivre) c'est qu'il me
permet de replonger dans mon passé de jeune hard-rockeur (on ne disait pas
encore "metallos" à l'époque) ! De surcroit les vikings restent
parfaitement crédibles encore maintenant, ce qui produit une ambiance festive à
laquelle contribuent les nombreuses "tempes grises" et autres crânes
dégarnis qui m'entourent mais aussi les plus jeunes (dont mon fils !).
Bien évidemment dans ces conditions, le concert se
termine bien trop vite.
Programme :
Mother
of All Lies
Kingmaker
Back
to Back
Another
One Bites the Dust (reprise de Queen)
Seven
Nation Army (reprise de The White Stripes)
Red,
Hot and Heavy
Rodeo
Another
Brick in the Wall Part 2 (reprise de Pink Floyd)
I.N.V.U.
Little
Drops of Heaven
Future
World.
Bande-son finale : Sit on My Face (Monty
Python song)
(HELL sur la scène
Swamp : je n'y ai pas assisté, il fallait bien bouffer à un moment ! Désolé,
c'est tombé sur eux)
KROKUS [scène Prison : 20h30-21h30].
Ce groupe suisse est l'un de mes principaux objectifs
de la journée. Il a bercé une bonne partie mes années 80 car, étant à l'époque fervent
admirateur d'AC/DC, je faisais comme tout le monde le rapprochement évident
avec les australiens ! La France semble ne pas les avoir attirés
particulièrement puisque c'est près de quarante années après que je les vois
enfin sur scène !! Un vieux rêve est par conséquent exaucé aujourd'hui !
Victimes de quelques remous d'effectifs, KROKUS est
aujourd'hui composé de Chris von Rohr
(depuis 1975, alternant au fil des années la basse, les claviers, le chant, la
percussion), Marc Storace (chant,
depuis 1979 pour le mémorable opus "Metal Rendez-vous"), Mandy Meyer (guitare depuis 1981), Flavio Mezzodi (batterie et percussion depuis 2013)
et de Dominique Favez (guitare
depuis 2003).
"Big Rocks", leur dix-huitième opus, est un recueil de reprises
de gros standards du rock. Rien de bien neuf donc, mais la tournée
promotionnelle a au moins l'avantage de me donner l'occasion de vérifier notamment
les qualités vocales de Marc. Rappelons qu'il fut pressenti pour
remplacer le regretté Bon Scott. Cela ne s'était pas fait, hélas. Marc dispose
pourtant de la gouaille et du timbre de Bon et ça fait plaisir à entendre !
Le reste du groupe assure parfaitement les chansons
sur des rythmes qui rappellent toujours bigrement les kangourous mais néanmoins
il faut leur reconnaitre une réelle identité. Au jeu des devinettes on
parviendrait aisément à distinguer les deux cousins.
Sur de telles chansons, l'ambiance ne pouvait que
s'emporter et les mines réjouies à la fin du concert le démontraient à
l'évidence ! Je suis soulagé d'avoir enfin concrétisé un très vieil objectif et
de confirmer par la même occasion tout l'intérêt que je leur porte !
Programme :
Long
Stick Goes Boom
American
Woman (reprise de The Guess Who)
Hellraiser
Screaming
in the Night
Bedside
Radio
Rockin'
in the Free World (reprise de Neil Young)
Fire
Easy
Rocker
Quinn
the Eskimo (The Mighty Quinn) (reprise de Bob Dylan)
Always Look on the Bright Side of Life (Monty
Python song).
DENNER
SHERMANN [scène Swamp : 21h30-22h30].
Formé depuis 2014, le groupe est actuellement composé
de Sean Peck (chant), Michael Denner (guitare, ex-Mercyful Fate), Hank
Shermann (guitare, ex-Mercyful
Fate), Snowy Shaw (batterie,
ex-chanteur de Therion !) et Marc Grabowski
(basse). Il construit sa notoriété essentiellement sur les reprises des titres
et du concept occulte développés par Mercyful Fate, autre groupe danois auquel
ont contribué Michael et Hank.
Difficile de remplacer King Diamond au chant mais Sean
s'en sort plutôt bien. L'ensemble tient la route musicalement, même si je ne
peux pas m'empêcher d'établir une comparaison nostalgique avec le concert de
Mercyful Fate auquel j'ai assisté ce 10 juin 1984 tout près d'ici à Poperinge.
Si sur le plan musical j'aime beaucoup les ruptures
d'ambiances et les envolées de guitares, en revanche j'ai toujours gardé une
distance sanitaire avec leur prosélytisme satanique assumé qui ne m'amuse pas
particulièrement.
Ce soir, c'était en tous cas la première partie idéale
d'une autre messe noire qui suivait sur la scène principale. Ghost n'attendra
même pas la fin du concert pour lancer la bande son introductive de son
spectacle ; nous quittons donc l'enclos Swamp pour retourner sur le site principal.
Programme :
War
Witch
The
Wolf Feeds at Night
Angel's
Blood
Black
Funeral (reprise de Mercyful Fate)
Curse
of the Pharaohs (reprise de Mercyful Fate)
Into
the Coven (reprise de Mercyful Fate)
Pentagram
and the Cross
Satan's
Tomb
Escape
from Hell
New
Gods
A
Corpse Without Soul (reprise de Mercyful Fate)
Evil
(reprise de Mercyful Fate).
GHOST [scène Prison : 22h30-00h00].
Longtemps réticent par principe à tomber dans le
bénitier de ces satanistes revendiqués, j'ai pourtant fini par être séduit, à
mon corps et mon esprit défendant, à l'occasion de leur prestation au
Download-Festival, le 10 juin 2016.
Ils ont l'art de m'ensorceler en dépit de ma méfiance.
Surtout en plein air, apparemment, puisque j'ai été moins emballé par leur
prestation à l'Olympia. Mais cette fois encore l'empreinte maléfique va une
nouvelle fois opérer complètement ! Il faut dire aussi que la nuit flamande est
fraiche et que les flammes dégagées sur scène ainsi qu'en haut du décor font ressentir
la chaleur de l'Enfer qui nous semble promis !
GHOST n'en finit pas de promouvoir "Meliora" paru en 2015 ; la tournée
a cependant été relancée en 2016 par la parution de "Popestar", un maxi
(ou Ep, "extended play" pour
les partisans d'anglicismes). Les turpitudes internes du groupe (…) auront
sans doute parasité le processus de création.
Mais fort heureusement tout cela ne nuit aucunement au
plaisir de célébrer ces instants enivrants avec ce sextuor d'ignobles et
anonymes mécréants. Papa Emeritus et ses cinq Ghouls (deux guitares, une basse,
un clavier et une batterie) exécutent parfaitement les titres dans un décor à
la fois sobre (scène dépouillée) et maléfique (tapisserie en fond de scène
imitant les vitraux aux images inquiétantes).
Le public éclectique de fervents admirateurs est
étonnant. Toute génération, tout style confondus, cette musique fédère et
ensorcelle l'auditeur. Adorable, cette petite fille que la maman avait
magnifiquement déguisée en Papa Emeritus III !
La fête se termine en apothéose par un réjouissant feu
d'artifice.
Programme :
Introduction pré-enregistrée : Miserere
mei, Deus (Gregorio Allegri song)
Masked
Ball
Square
Hammer
From
the Pinnacle to the Pit
Con
Clavi Con Dio
Per
Aspera ad Inferi
Body
and Blood
Devil
Church
Cirice
Year
Zero
Spöksonat
He
Is
Absolution
Mummy
Dust
Ghuleh/Zombie
Queen
Ritual.
Rappel
Monstrance Clock.
DIRKSCHNEIDER [scène Swamp : après minuit].
Udo Dirkschneider
est lassé de l'ambiance apparemment délétère au sein d'ACCEPT ; il a fini par
renoncer à revenir une énième fois parmi eux. Cependant, il a tenu à faire
plaisir à ses admirateurs en laissant de côté son propre projet (U.D.O.) pour
organiser une ultime tournée consacrée exclusivement au répertoire d'anthologie
d'Accept, ère Udo bien entendu. Me revoilà donc une troisième fois pour
aujourd'hui replongé dans mes années 80 ; nostalgie, quand tu nous tiens !!!
Il est clair que le programme ne pouvait que me
séduire, mais restait à vérifier qu'il fût bien exécuté dans les règles de
l'art !
Andrey Smirnov
(guitare), Bill Hudson (guitare), Sven
Dirkschneider (tiens, tiens, à la
batterie), et Fitty Wienhold
(basse), ne tardent pas à démontrer qu'après tout, une fois créée, la musique
d'Accept n'est pas si compliquée à interpréter ! Tout est carré, germanique,
ficelé et en un mot efficace. Udo mène ses comparses de manière joviale mais
ferme !
Superbe fin de soirée où les titres sont chantés à
plein poumons ; manifestement la musique d'Accept a marqué les esprits !
Programme :
Starlight
Living
for Tonite
Flash
Rockin' Man
London
Leatherboys
Midnight
Mover
Breaker
Princess
of the Dawn
Restless
and Wild / Son of a Bitch
Up
to the Limit
Midnight
Highway
Screaming
for a Love-Bite
Losers
and Winners
Metal
Heart
Fast
as a Shark
Balls
to the Wall.
Alcatraz
2017 aura été encore une belle fête, superbement organisée. Les navettes de
cars sont au rendez-vous pour ramener les automobilistes à leur aire de stationnement,
dont nous sortons sans encombre ! Another perfect day !
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