jeudi 28 juillet 2022

TRANSATLANTIC – L'Olympia (Paris 9e) – jeudi 28 juillet 2022.

Cela faisait à peine trois jours qu'une partie de notre microcosme s'était séparé en Allemagne, après un merveilleux Night of the Prog festival… Le hasard d'un calendrier bousculé par la Pandémie aboutit à reconstituer ce soir notre microcosme protéiforme (composé en partie des mêmes joyeux-drilles Xavier et Véronique, Michel, Eric, Catherine, Thierry !) auxquels se sont ajoutés ce soir Joël, Christian, Hervé, Dan, Philippe...

Il faut rappeler que ce concert initialement prévu le lundi 27 Avril 2020, fut reporté au mardi 15 Septembre 2021, avant d'être finalement fixé ce 28 juillet 2022. Ces reports aboutissent en pleine période estivale, ce qui a sans doute perturbé des mélomanes qui auraient pu être intéressés. L'organisateur Garmonbozia a bradé des places ces derniers jours, faisant le bonheur des petits veinards qui étaient restés indécis.

Pour rappel ; Transatlantic est ce qu'il est convenu d'appeler un "supergroupe", composé de musiciens de haut niveau issus de groupes reconnus et plus ou moins célèbres. En 1999, les deux américains Neal Morse (claviers, chant et guitares, SPOCK'S BEARD) et Mike Portnoy (batterie et chant de DREAM THEATER) ont fait appel au suédois Roine Stolt (guitare, chant et claviers de FLOWER KINGS). Puis, l'anglais Pete Trewavas (basse et chant, MARILLION) les rejoint. Le premier opus parait dès le 21 mars 2000.

La difficulté avec ce type de formation est de coordonner les calendriers pour prévoir les sessions d'enregistrement en studio, et de les coordonner de nouveau pour organiser une tournée promotionnelle. Compliqué. Il en a résulté plusieurs suspensions de collaboration, mais cinq opus en vingt-deux années, soit environ un tous les cinq, en moyenne. Leur cinquième opus "The Absolute Universe" est paru le 5 février 2021, soit quelques mois avant la tournée initialement prévue …

Quelque peu abruti par les événements, je ne réalise que ce soir que nos places sont numérotées en orchestre, et de surcroit située en rang 2 ! Cette réservation a au moins le mérite de nous permettre de prendre le temps de siroter un breuvage houblonné en terrasse, sur le boulevard des Capucines avec une partie des amis retrouvés.

C'est toujours avec plaisir que je pénètre dans ce prestigieux auditorium. Voir le nom de nos artistes favoris sur la façade lumineuse reste un motif de fierté et de haute satisfaction. La dernière fois que j'étais venu ici remonte avant la Pandémie, au 11 novembre 2019 pour le concert d'Opeth !

Un coup d'œil à la boutique attise mon intérêt pour le t-shirt que je finirai par acquérir pour 25 €. J'en profite pour acheter le CD "Whirlwind" (15 €), dont je me contentais de la version mp3 jusqu'à présent.

En prenant place, nous réalisons notre positionnement par rapport aux artistes ; assis au deuxième rang en orchestre, nous sommes de fait au pied de Neal et de Roine. Cet emplacement était approximativement le nôtre pour un concert de Steven Wilson, ce dont je n'ai pas conservé de mauvais souvenir.

Ponctuel, le groupe entre en scène à 20h.

Le quatuor dispose d'un large espace ; Neal est à gauche en regardant la scène, sur un socle surélevé avec son équipement (claviers, guitare,…). Mike est à droite et lui fait face. Entre les deux se trouvent Roine positionné du côté de Neal et Pete placé à côté de Mike. Un guitariste additionnel, Ted Leonard, occupe le fond de la scène. Détaille croustillant ; depuis 2011, il est le chanteur américain de SPOCK'S BEARD, pupitre que Neal avait quitté depuis 2002 ! Le petit univers du rock progressif, ses planètes, ses satellites….

L'acoustique de l'Olympia étant celle d'un excellent auditorium, la sonorisation repose sur la compétence de l'ingénieur du son. En l'occurrence, de mon point d'écoute, j'ai parfaitement capté tous les pupitres.

Sur un écran géant en fond de scène auront défilé des images mouvantes de dirigeables transatlantiques reflétant les thèmes des différents albums.

Les conditions furent ainsi excellentes pour assister à ce dernier concert de la tournée, probablement le dernier concert absolu de TRANSATLANTIC. Cette prestation sera en outre filmée pour un Blu-ray. Ce sera gravé pour l'histoire et pas seulement sur du plastique mais aussi dans nos mémoires d'admirateurs ébahis par tant de virtuosités et de générosité musicale ! Car le public réceptif et les musiciens rodés par la tournée n'ont eu aucune difficulté à trouver l'alchimie des soirées magiques.

Quelle soirée fantastique ! Hormis un petit loupé de Ted Leonard à peine perçu en tout début de concert, la machinerie huilée du dirigeable a déroulé un concert parfait. La maîtrise technique des quatre virtuoses est évidente sur chaque partition.

Le chant de Neal est harmonieux, sincère, juste, son timbre n'est pas d'une puissance extraordinaire, sa tessiture non plus d'ailleurs, mais sa sensibilité parle à l'auditeur. Il est expressif, il raconte une histoire, avec sa voix, ou avec ses claviers ; nous l'écoutons. Ce multi-instrumentiste a démontré sa capacité à émouvoir également avec une guitare ou encore plus anecdotiquement avec un Mélodica (ou Melodion).

A ses côté, Roine est moins exubérant avec ses guitares. Il pose ses soli et ses accords d'accompagnement avec méthode et minutie ; il exécute avec une efficacité garantie.

Sur sa gauche, Pete est toujours ce p'tit bonhomme qui ne paie pas de mine mais qui assure comme une bête avec sa basse ! Souvent le sourire en coin, toujours appliqué, il constitue un soutien rythmique sans faille avec son illustre partenaire. Il nous semble qu'il se libère de l'image qu'il donne avec Marillion, au sein duquel certes il excelle mais de manière plus discrète. Ici, il laisse éclater tout son talent dans des accords d'une technicité plus rarement montrée chez les anglais. Sans doute est-ce le cadre et la composition des titres qui l'impose…


Enfin, (the last but not least) quel superlatif utiliser pour décrire ce batteur d'anthologie ?!! Brillantissime, terriblement efficace, exubérant, époustouflant ! Oui je suis totalement admiratif de sa frappe subtile alternant puissance, et délicatesse. Je ne crois pas me tromper en imaginant son état d'esprit qui me parait créatif, curieux, généreux et épanouit. Il ne semble jamais blasé par son parcours humain et musical. Très démonstratif, y compris dans son jeu encours, il harangue constamment son public, comme à la recherche d'une communion perpétuelle. S'il arrête Transatlantic, nous savons qu'il continuera ses autres projets et qu'il n'hésitera pas à satisfaire pleinement son instinct avec d'autres partenaires… On parle déjà d'une nouvelle collaboration avec son vieux pote John Petrucci ! Infatigable, insatiable, il est comme ça. Je l'ai déjà vu au sein de Dream Theater et de Sons of Apollo ; j'aimerais bien le voir officier au sein de Flying Colors, The Winery Dogs, ou Liquid Tension Experiment. Mais ça, c'est une autre histoire.

Il est 23h10 lorsque la dernière note résonne dans l'Olympia. Après trois heures de concert intense, Neal se met à pleurer, même si ce personnage très sensible est coutumier du fait parait-il, il est permis de croire que l'émotion est sincère. Il tombe dans les bras de Mike, les autres paraissent presque gênés par tant d'enthousiasme collectif. Ô, je ne suis pas naïf au point d'ignorer les enjeux économiques de leur entreprise, (je n'imagine même pas le cout de la location de la salle, incluant les droits d'enregistrement !) mais je me plais à croire qu'ils sont simplement heureux de nous rendre heureux, épicétou.

On peut parler d'exaltation du public debout, hurlant et applaudissant à tout rompre. Beaucoup peinent à quitter la salle… Un très grand moment, d'autant plus émouvant que cela avait un parfum de fin d'aventure. J'espère pourtant être contredit d'ici cinq ans…

On a pu assister à l'interprétation de vingt-neuf titres, dont quelques-uns étaient abrégés, histoire d'entendre le plus d'extraits d'albums possibles. Mais les compositions sont articulées sur de telles longueurs que le retrait d'un segment ne pénalise pas trop l'ensemble. Ils ont concocté le programme avec subtilité, en deux actes. En première partie de soirée, les deux versions de "The Absolute Universe" ; "Forevermore" (version étendue) et "The Breath of Life" (version simple). Puis, après un entracte de quelques minutes, des extraits de différents morceaux des trois premiers albums parus entre 2000 et 2009. Celui paru en 2014 étant passé à la trappe… En tous cas, nous n'avons ressenti aucune maladresse dans les coutures, le concert est passé avec une fluidité admirable.

A tel point que le temps nous a réellement semblé passer trop vite ; heureusement qu'il restera une publication, à découvrir probablement sous le prochain sapin de Noël !!!

PROGRAMME
The Absolute Universe (2021)
Overture: The Absolute Universe
Reaching for the Sky
Higher Than the Morning
The Darkness in the Light
Take Now My Soul
Bully (Forevermore)
Rainbow Sky (Forevermore)
Looking for the Light
The World We Used to Know (Forevermore)
The Sun Comes Up Today (Forevermore)
Love Made a Way (Prelude)
Owl Howl
Solitude
Belong
Lonesome Rebel (Forevermore)
Can You Feel It
Looking for the Light (Reprise)
The Greatest Story Never Ends
Love Made a Way

ENTRACTE
The Whirlwind medley (2009)
Overture
Rose Colored Glasses
Evermore
Is It Really Happening?
Dancing with Eternal Glory (reprise du theme de Whirlwind)
Duo de guitars, puis We All Need Some Light (SMPTe, 2000).
SMPTe/Bridge Across Forever medley (2000-2001)
Duel With the Devil : Motherless Children and Walk Away) (Bridge Across Forever, 2001)
My New World (SMPTe, 2000) (abrégé)
All of the Above (Full Moon Rising) (SMPTe, 2000)
Stranger in Your Soul : Sleeping Wide Awake, extrait de Awakening the Stranger and Slide, and Stranger in your Soul) (Bridge Across Forever, 2001).

Nous ne pouvions pas quitter un concert d'une telle intensité sans partager nos émotions, dresser un bilan autour d'une bonne bière ! Notre fine équipe tarde donc à se séparer en discutant du passé récent, du présent et du futur éventuel. Tant et si bien que nous laissons dépasser les horaires de fin de service des transports en commun. Heureusement, nous disposons de mon chauffeur favori, j'ai nommé Véronique et son bienveillant copilote Xavier, qui nous ramènent avec Joël et ma p'tite Fée.


Pour info, voici les dates de la tournée, figurant donc au dos de mon précieux t-shirt :

Transatlantic - Tour 2022
North America dates:
April 15th - Glenside, PA - Keswick Theater
April 16th - Montclair, NJ - Wellmont Theater
April 18th - Quebec City, Quebec - Palais Montcalm
April 19th - Montreal, Quebec - M Telus
April 21st - St Charles, IL - Arcada Theater
April 23rd - Los Angeles, CA - Belasco Theater
April 24th - Berkeley, CA - UC Theatre
April 29th & 30th - Cross Plains, TN - MorseFest 2022
May 2nd to 7th - Cruise To The Edge 2022
 
UK/Europe dates:
July 22nd - Sibiu, Romania - ARTmania Festival
July 24th - Cologne, Germany - E Werk
July 25th - Tilburg, Netherlands - 013
July 27th - London, England - O 2 Forum Kentish Town
July 28th - Paris, France – Olympia.

vendredi 22 juillet 2022

XVth NIGHT OF THE PROG FESTIVAL 2022

XVth NIGHT OF THE PROG FESTIVAL 2022
Loreley Freilichtbühne, Auf der Loreley, St. Goarshausen (56346) Rheinland-Pfalz – Allemagne
Les 22, 23 & 24/07/2022.
(trajet théorique, par route : 577km, environ 6 heures)

Sans cette foutue Pandémie, la quinzième édition de ce merveilleux festival allemand devait initialement se tenir du vendredi 17 au dimanche 19 Juillet 2020. Son affiche à l'époque prévoyait des artistes qui n'ont hélas pas pu se maintenir ; IZZ, PAVLOV'S DOG, CHEETOS MAGAZINE, GABRIEL, PENDRAGON, AYREON, MOON SAFARI. Cette édition fut reportée pour se tenir du vendredi 16 au dimanche 18 Juillet 2021, puis de nouveau reportée cette année pour se caler enfin du vendredi 22 au dimanche 24 Juillet 2022. Ces déconvenues ont frustré Winfried Völklein, son équipe d'organisateurs, mais plus globalement les festivaliers, qui attendent ce rendez-vous annuel avec une impatience rarement déçue.

Au-delà de l'intérêt de découvrir et de retrouver des artistes atypiques, je me réjouis toujours de retrouver ce cadre splendide qui contribue à entretenir une atmosphère conviviale, détendue, estivale, amicale. Pour certains, ce festival constitue en fait le seul moment de l'année pour se revoir. Convergeant de pays plus ou moins lointains, les festivaliers clament en arrivant le bonheur des retrouvailles et ce plaisir collectif se ressent, se lit sur les visages les plus expressifs.

En dépit de cette image idyllique du lieu, je ne suis pas certain que tous les participants ont eu la curiosité de consulter son histoire, qui avait débuté sous d'autres auspices. La lecture de l'historique du Freilichtbühne Loreley est édifiante ; Je me permets donc d'en rappeler ici une partie. Conçu dès 1932, des représentations théâtrales en plein air multidisciplinaires y ont été brièvement populaires pendant l'avant-guerre, mais il a vite été récupéré à des fins de propagande par le service du travail du Reich, (à l'instar du Berlin Waldbühne). Ce site a été élaboré par Hermann Senf, un architecte de Francfort. Les travaux furent exécutés par des membres du service du travail de 1934 à 1939. A l'époque, ce n'était pas notre romantique statue de la Loreley qui trônait mais, à droite et à gauche de l'entrée se tenaient la statue d'un ouvrier et celle d'un aigle. (à lire aussi : Théâtre et architecture sous le Troisième Reich : Les scènes de plein air au service de la propagande de masse - Thèse de doctorat d'Antoine BEAUDOIN). Il a continué ses opérations en tant que lieu de représentations théâtrales après la seconde guerre mondiale mais est, depuis 1976, principalement utilisé pour des concerts. Situé au sommet d'une masse rocheuse surplombant le Rhin, l'amphithéâtre Loreley est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

À partir de 1981, le Rockpalast a également eu lieu plusieurs fois sur cette scène. Toutefois, le premier concert important de rock fut celui de Genesis, le 3 juillet 1976. Il me plait de croire que cette étape marquante aura sans doute contribué au destin du site sur lequel notre festival favori se déroule tous les étés depuis la première édition du vendredi 28 juillet 2006.

La partie théâtre juste en face de la scène compte 5 000 places, mais, selon les annonces du site, le terrain en herbe derrière permettrait d'accueillir environ 10 000 personnes supplémentaires, ce qui porterait donc la capacité maximale à 15 000 personnes. Mais nous sommes loin de ce niveau d'affluence pour ce festival, auquel assistent probablement environ 6 000 festivaliers, selon les jours. Faute de publication officielle sur le sujet, il faudra se contenter de cette estimation…

Après quelques six heures de routes, exceptionnellement détournées de Cologne cette année, nous arrivons du côté opposé à la rive habituelle du Rhin. Faute de pont à proximité, nous devons embarquer la voiture sur une barge moyennant un cout modique de 6,50€. A l'issue de ce parcours atypique, nous retrouvons en cours de route nos amis Pascal et Valérie arrivés de Suisse. Puis, nous atteignons ainsi, la veille du festival, notre hôtel favori à Kamp-Bornhofen (56341) où Hervé, notre maitre de cérémonie, avait réservé les chambres pour notre petite communauté de fidèles amis venus de tous horizons ; Xavier et Véronique, Fiona et Zölt, mais aussi Thierry, Michel, Jacqueline, Eric, Christine  et Catherine. Stephen, arrivera demain. Nous célébrons les retrouvailles dans la joie et la bonne humeur autour d'un verre (ou plus, je feins volontiers ne plus savoir !) en terrasse avant de continuer à festoyer autour d'un bon plat à l'auberge en face. Pas très raisonnable au regard de ce qui nous attend à compter du lendemain, mais la bière est bonne et demain sera un autre jour !

Avec ma p'tite Fée, nous n'assistons cette année qu'à notre troisième édition ; nous étions présent en 2018 et en 2019. Ô, je sais bien, y'a pas de quoi pavoiser… D'autres ont été mieux avisés, je regrette amèrement mon inattention des éditions précédentes, en particulier celle de 2013. Nous étions sous d'autres soleils tels qu'au regretté BeProg de Barcelone. Ce pèlerinage est désormais un rite bien fixé dans mes futurs calendriers …

Cette XVième édition propose dix-neuf groupes de sept nationalités (sept d'Allemagne, un d'Autriche, six de Grande-Bretagne, un de France, deux d'Italie, un d'Argentine, et un de Norvège). En face, le public est également très international ; des langues scandinaves, latines et anglo-saxonnes résonnent dans une joyeuse cacophonie.

Sur ces dix-neuf groupes, je n'en ai déjà vus que six ; voilà encore une bonne raison de se satisfaire du choix de programmation. A mon sens, un festival se doit de trouver un équilibre entre des têtes d'affiches attractives et des talents prometteurs. En outre, le NOTP propose une scène unique, contrairement aux multiples scènes de certains autres festivals qui, en prétendant offrir la diversité ne font qu'entretenir les chapelles avec leurs adeptes. Cette option répond à mon vœu de découvertes ; les pauses permettent de discuter et de se détendre, aux buvettes notamment, mais aussi aux échoppes. A cet égard, il était cependant un peu compliqué de gérer le temps lorsqu'une file d'attente s'imposait pour faire dédicacer nos disques aux artistes.

Je tiens à saluer l'organisation du festival qui me satisfait, en tant que festivalier. J'ai eu connaissance de conditions qui seraient compliquées voire parfois injustes pour les artistes, notamment les conditions de vente aux échoppes ou encore celles de rémunération des groupes invités…Blablabla… Je considère que cela ne nous regarde pas et qu'il nous revient de les soutenir en nous adressant à eux. Winfried et son équipe ont le mérite de nous réunir dans un cadre merveilleux, pour écouter de la bonne musique dans les meilleures conditions possibles. Point final.

VENDREDI 22 JUILLET 2022
Ouverture des portes : 13h.

La levée de corps est évidemment déjà pénible en ce premier jour. Il fallait s'y attendre, mais on assume. Le rassemblement des troupes est volontaire et souriant. Nous sommes tous impatients de retrouver nos sensations de mélomanes passionnés et assister aux six premiers concerts ! Et puis le petit-déjeuner à l'allemande est copieux avec ses charcuteries, ses fromages, ses fruits. Un bon p'tit café et hop c'est parti !

La douzaine de kilomètres qui nous sépare du Loreley est vite parcourue. L'immense aire de stationnement habituelle accueille nos voitures aux côtés des camping-cars. Il faut ensuite marcher un peu, traverser le camping pour s'aligner dans la file d'attente déjà en place devant les grilles d'entrée.

Les pieux pèlerins se sont donc de nouveau rassemblés, après une attente de trois longues années, dans ce majestueux sanctuaire voué à notre culte musical. En mécréants sceptiques que nous sommes, l'affiche de cette année semblait a priori moins attractive que d'habitude et pourtant cette édition va de nouveau nous surprendre, les artistes nous séduire. Comme d'habitude, des musiciens confirmés vont ravir leurs admirateurs, d'autres artistes ambitionnent de nous séduire en démontrant leur potentiel.

Bien sûr, chaque auditeur aura son appréciation à l'aune de sa propre sensibilité, mais au moins les conditions idéales sont réunies pour apprécier objectivement.

L'acoustique est ici exceptionnelle ; ça aide. J'ai eu l'occasion de me déplacer et quel que soit l'emplacement, le son m'a paru excellent. Et pour la plupart des concerts, à part quelques rares pépins (certes contrariant pour les victimes), les ingénieurs du son ont accompli leur travail. Pour ma part, je n'ai ressenti le besoin de protections auditives qu'en descendant en fosse, et encore, seulement à côté des enceintes.

De surcroit, dire que la météo fut clémente serait un doux euphémisme. Le soleil n'a cessé de nous accabler. Nous étions dans une étuve par plus de 30° sans autre ombre que celle procurée par les rares arbres en bordure de l'amphithéâtre. Nous avions défini notre emplacement en fonction de plusieurs paramètres de confort visuel et auditif, mais aussi en prévision de l'orientation du soleil pour espérer capter l'ombre de la couverture de scène après 16h30. Malgré ce contexte caniculaire, j'ai assisté à la confiscation inadmissible de bouteilles d'eau par les contrôleurs à l'entrée. En bon rebelle gaulois face à l'ordre teuton, je n'ai toutefois pas manqué de soustraire ma bouteille d'eau à leur regard. Heureusement, la bière est bonne, surtout la bavaroise Maisel's Weisse (5,50 € le verre de 33cl). Mais tel un tonneau des Danaïdes, mon corps n'aura cessé de suer les vaines tentatives d'hydratation.

Dès l'ouverture des portes, compte tenu de notre petite meute d'amis, il était préférable de se précipiter dans l'enceinte pour garantir nos emplacements favoris à l'aide de coussins.

L'amphithéâtre est loin d'être complet à cette heure-ci ; de nombreux rangs en hauteur sont vides. Même si les spectateurs continueront d'affluer au long de la journée, ce vendredi aura attiré le moins de monde. C'est quand même très dommage, car les belles émotions ne manqueront pas de s'exprimer. Les absents ont toujours tort.

 

14h00 : SOULSPLITTER. Ce quintet allemand de progmetal, fondé en 2016, comprend Sami Gayed (chant), Simon Kramer (guitares), Felix Jacobs (basse), Fenix Gayed (batterie), et Lewin Krumpschmid (claviers).

Leur dernier album "II: Connection" est paru le 11 mars 2022.

Je salue l'audace de la sélection pour ouvrir un festival de rock progressif ! 'Fallait l'oser. Cependant, la démarche avait a priori de quoi me séduire ; un son relativement metal, quelques accords de guitare sympa, des ruptures d'ambiances et de rythmes, une apparence gothique … Qui sait, dans un autre contexte, j'aurais peut-être pu me laisser emporter. Mais là, le chanteur m'a semblé manquer de charisme, le timbre de sa voix parfois rocailleuse, voire gutturale, ne m'a pas séduit, et des p'tits soucis de justesse n'ont rien arrangé. Cette découverte ne m'a pas convaincu, même si je leur accorde le bénéficie du doute, ayant été cueilli à froid. Au suivant !

Des applaudissements polis accompagnent ces braves garçons qui auront au moins eu le mérite d'ouvrir le festival…

Ils ont eu le temps de nous interpréter huit titres, dont trois issus de "II: Connection", et cinq de "Salutogenesis".

PROGRAMME
The Prophecy (Salutogenesis, 2019)
The Transition (Salutogenesis, 2019)
Incineration (II: Connection, 2022)
Glass Bridge (II: Connection, 2022)
The Maze (Salutogenesis, 2019)
Thrive (II: Connection, 2022)
Gratitude (II: Connection, 2022)
The Sacrifice (Salutogenesis, 2019).


15h15 : BLANK MANUSKRIPT. Ce quintet autrichien de rock progressif (symphonique), fondé à Salzburg en 2007, comprend Alfons Wohlmuth (basse, flute, chœur), Jakob Aistleitner (chant, guitares, saxophone, flute, percussion), Peter Baxrainer (guitare, chœur), Dominik Wallner (claviers, chœur), et Jakob Sigl (batterie, chœur).

Leur cinquième album "Himmelfahrt" est paru le 18 septembre 2020.

Des amis m'avaient rapporté la remarquable prestation de Blank Manuskript au Crescendo festival en 2019. J'avais visionné un extrait filmé avec intérêt. Mais n'ayant pas pris le temps de creuser la question, j'avais presque oublié leur existence… Ce sera donc ma deuxième découverte du festival.

Mais cette fois, je suis là, devant leur scène et c'est tout simplement la première grande claque du festival. Cette musique atypique à tout pour me séduire. De l'audace dans les rythmes, dans les mélodies, dans les harmonies vocales, le tout délivré avec un zeste de folie, voilà un cocktail de fraicheur qui est bien venue en ce très chaud début d'après-midi ! Leur accoutrement aussi coloré et loufoque que leur attitude et leur musique contribue à entrainer l'auditoire dans leur délire.

Une section rythmique endiablée, un clavier survolté, une voix au timbre baryton profonde alternant avec un saxophone, et un guitariste tout en finesses et subtilités ; Toutes ces sonorités à la fois rock, cuivrées, exotiques et jazzy-déjantées ont contribué à recueillir l'ovation du public qui s'est levé avec enthousiasme. Une performance qui laissera des traces dans nos mémoires. A suivre absolument !

Je me rue bien évidemment sur leur échoppe, et hop ! je me procure trois CD (Himmelfahrt, The Waiting Soldier et Tales From An Island), que je leur fait dédicacer, histoire de leur signaler un nouvel admirateur du côté de Paris, au cas où...

Parmi les sept titres, deux sont issus de "Himmelfahrt", deux de "Krásná Hora", un de "The Waiting Soldier", un de "Tales From An Island ", et un de " Live - Session At ORF",

PROGRAMME
Alone At The Institution (Krásná Hora, 2019)
The Last Journey (Krásná Hora, 2019)
Public Enemy (The Waiting Soldier, 2015)
The Cult of Birdman (Tales From An Island, 2008)
Twilight Peak (Himmelfahrt, 2020)
Dance on the Devils (Himmelfahrt, 2020)
Magician's Dance (Live - Session At ORF, 2018).


16h30 : SMALLTAPE. A la base, il s'agit d'un projet solo du berlinois Philipp NESPITAL, qui a pris forme en 2011. Sur scène, il s'entoure fréquemment, comme aujourd'hui, d' Alexandra Praet (basse, claviers, chœurs) et Flavio De Giusti (guitares, chœurs). Se sont ajoutés devant nous Ori Jacobson (sax), et Mesut Gürsoy (batterie).

Leur dernier album "The Hungry Heart" est paru le 16 juillet 2021.

Alors que j'avais été totalement séduit lors du NOTP XIII le 14 juillet 2018 (au point d'acheter leur CD, The Ocean), je peine ici à capter les ondes positives. A leur décharge, des soucis techniques ont retardé leur entrée en scène, des problèmes de micro ont pénalisé Philipp NESPITAL notamment sur le deuxième titre. Mais quand même, il me semble que le groupe manque de cohésion et de conviction. Ce n'était pas mauvais. Ce concert m'a même globalement paru plutôt agréable. J'ai simplement peiné à retrouver mon enthousiasme, à capter quelque aspérité, quelque émotion, quelque envolée lyrique telles que celles qui m'avaient pourtant emporté en 2018. Son dernier album The Hungry Heart m'avait séduit, mais je ne retrouve pas sur scène le même plaisir d'écoute. Je suis donc plutôt déçu de cette prestation.

Les applaudissements modérés retentissent dans l'arène encore très clairsemée.

On aura écouté huit titres, dont six issus de "The Hungry Heart" et deux issus de "The Ocean".

PROGRAMME
The Hungry Heart (The Hungry Heart, 2021)
The Golden Siren (The Hungry Heart, 2021)
The Ocean (The Ocean, 2017) (Part 1 & 2)
Hunger (The Hungry Heart, 2021)
Colors (The Hungry Heart, 2021)
One Day (The Hungry Heart, 2021) (On the printed Setlist following 'Burning House' was dropped.)
Dissolution (The Hungry Heart, 2021)
Picture of a Dawn (The Ocean, 2017).


18h15 : PURE REASON REVOLUTION. Ce quartet britannique de rock progressif (fusion pop/éléctro), fondé en 2003, comprend aujourd'hui Jon Courtney (guitare, clavier, chant), Greg Jong (guitare), et Ravi Kesavaram (batterie). Annicke Shireen (clavier, chœur –brève participation au sein de Wardruna en 2015) remplace l'emblématique Chloé Alper qui semble prioriser temporairement (?) d'autres aventures…

Leur cinquième album "Above Cirrus" est paru le 6 mai 2022.

Je retrouve ce groupe avec grand plaisir pour la cinquième fois depuis le 27 février 2007. L'absence persistante de Chloé a le don de me frustrer et de m'inquiéter. Cependant je me laisse volontiers emporter par cette musique toujours aussi jouissive et entrainante. Le duo Courtney/Jong maitrise parfaitement la situation par des accords tranchants et mélodiques pendant que Ravi Kesavaram fait valoir une frappe régulière et suffisamment violente pour dissiper toute velléité d'assoupissement. La ravissante Annicke Shireen ne peut pas parvenir à me faire oublier Chloé mais elle assume son pupitre de clavier et de chœur avec l'efficacité et la conviction requise.

Cela reste une habitude, PRR a confirmé sa maitrise d'un style pourtant en marge du rock progressif, et sort de scène sous les ovations nourries d'un public très enthousiaste !

Parmi dix titres, quatre sont issus de "The Dark Third", deux de "Above Cirrus", deux de "Amor Vincit Omnia", et deux de "Eupnea".

PROGRAMME
Silent Genesis (Eupnea, 2020)
Phantoms (Above Cirrus, 2022)
Dead Butterfly (Above Cirrus, 2022)
Apprentice of the Universe (The Dark Third, 2006)
The Bright Ambassadors of Morning (The Dark Third, 2006)
Arrival / The Intention Craft (The Dark Third, 2006)
Bullitts Dominæ (The Dark Third, 2006)
Ghosts & Typhoons (Eupnea, 2020)
Deus Ex Machina (Amor Vincit Omnia, 2009)
AVO (Amor Vincit Omnia, 2009).


20h00 : THE PINEAPPLE THIEF. Ce quartet britannique de rock progressif (fusion pop), fondé en 1999, qui comprend aujourd'hui Bruce Soord (chant, guitares), Jon Sykes (basse, chœurs), Steve Kitch (claviers) et Gavin Harrison (batterie).

Leur quatorzième album "Give It Back" est paru le 13 mai 2022.

Au-delà des qualités reconnues de ces anglais, je dois m'efforcer de maintenir une relative objectivité à l'égard de ce groupe car il est intimement lié à mon histoire avec ma P'tite Fée. Le premier concert où nous sommes allés ensemble fut TPT au Pub Barfly, dans le Camden Town à Londres le 22 septembre 2012, à l'occasion de leur tournée "All the Wars". C'est aujourd'hui la sixième fois que nous les revoyons. La dernière remonte au 1er février 2017 au Divan du Monde.

Entre temps, le groupe avait décliné en vigueur et failli imploser, avant que Gavin Harrison ne consente à leur botter les fesses, autant que ses toms ! Bruce a suivi des cours de perfectionnement de son chant. Ce ressort a transcendé leur musique au point de rendre les titres anciens presque méconnaissables.

Un peu perdu dans leur répertoire renouvelé, j'ai pu aisément trouver la Porte de cet univers resté familier à mes oreilles, à la fois mélancolique et doucement tonique. A chacun ses idoles, selon moi Gavin Harrison est sans doute l'un des meilleurs batteurs actuels. En tous cas, j'admire toujours sa frappe ciselée, subtile, chaloupée et puissante. C'est un régal à la fois auditif et visuel dont je ne me lasse jamais depuis que je l'ai découvert au sein de Porcupine Tree, puis de King Crimson. Que les autres musiciens du groupe me pardonnent, mais je dois avouer avoir légèrement focalisé sur son jeu pendant toute la prestation… 'Va pourtant falloir que je corrige mon attention ce 2 novembre au Zénith avec Porcupine Tree !

Le soir arrive, les éclairages commencent à montrer leurs couleurs. Le public, qui est désormais plus nombreux, leur accorde une belle ovation méritée.

On aura écouté douze titres, dont trois issus de "Versions of the Truth", trois de "Your Wilderness", un de "10 Stories Down", un de "All The Wars", un de "Dissolution", un de "Little Man", un de "Someone Here Is Missing", et un issu de "Variations On A Dream".

PROGRAMME
Versions of the Truth (Versions of the Truth, 2020)
In Exile (Your Wilderness, 2016)
Demons (Versions of the Truth, 2020)
Our Mire (Versions of the Truth, 2020)
That Shore (Your Wilderness, 2016)
Give It Back (All The Wars, 2012)
White Mist (Dissolution, 2018)
Dead in the Water (Little Man, 2006)
Wretched Soul (10 Stories Down, 2005)
Part Zero (Variations On A Dream, 2003)
The Final Thing on My Mind (Your Wilderness, 2016)
Nothing at Best (Someone Here Is Missing, 2010).


22h00 : RENAISSANCE. Groupe britannique de rock progressif (symphonique), fondé en 1969. Il s'est disloqué en 1987 avant de reparaitre entre 1998 et 2002 et de se reformer en 2009. Aujourd'hui, il n'en reste que la chanteuse Annie Haslam (qui avait remplacé dès 1970, Jane RELF, la première chanteuse). Elle est accompagnée désormais de Mark Lambert (guitares, chœurs depuis 2015 après avoir été basse de 1985 à 1987), Rave Tesar (claviers), Geoffrey Langley (claviers), Frank Pagano (batterie, chœurs), Léo Traversa (basse, chœurs).

Leur treizième album "Grandine Il Vento" est paru le 1er juin 2013.

Je dois avouer ne jamais avoir entendu parler de ce groupe avant leur programmation. Voilà, c'est dit. En creusant le sujet j'ai réalisé à quel point Renaissance avait compté dans la genèse du rock progressif.

J'ai capté aussi les polémiques qui ont toujours accompagné leur parcours, à commencer par le remplacement de la première chanteuse dès 1970, par Annie HASLAM. A entendre les commentaires encore aujourd'hui, en particulier au sujet de la voix, j'ai la sensation de marcher sur des œufs pour commenter cette prestation qui, pour ma part, ne m'a pas déplu globalement. Les qualités vocales des chanteurs revêtent une grande importance à mes oreilles, sensibilisées par mon bref passage -quatre années- au sein d'un chœur classique.

Alors, oui, le son de sa voix soprano est particulier et peut ne pas plaire. Oui, durant la prestation de ce soir, la justesse a posé des soucis fréquents à la Dame, j'en conviens volontiers. Mais je m'empresse cependant de souligner les circonstances atténuantes. Déjà, son registre à la base est exigent. Annie HASLAM dispose encore d'une tessiture surprenante ; elle chante sur une gamme de cinq octaves avec un timbre qui m'a paru étonnamment puissant, surtout pour une chanteuse de 75 ans. En outre, son chant me semble adapté aux atmosphères dégagées par les mélodies orchestrales transcendées par des musiciens de très grandes qualités.

A cet égard, on peut regretter que le réel talent de Mark Lambert ne fût pas davantage exploité avant un final à la guitare électrique tout à fait édifiant ! Autant la section rythmique que les claviers ont laissé percevoir de magnifiques passages évocateurs de la Légende qu'Annie est parvenue à entretenir depuis plus de cinquante années. Respect. Détail amusant, Rave Tesar avait la tête ailleurs lorsqu'il engagea l'intro au piano de "A Song for All Seasons" au lieu de celle de "Day of the Dreamer", laissant perplexe les autres musiciens ! J'apprécie ce genre de séquence que je trouve rassurante, à notre époque qui a tendance à vouloir tout strictement programmer.

Pour ma part, j'ai passé une bonne fin de soirée. Sans exaltation ('faut pas exagérer, hein), mais sans rejet.

Le public s'est quelque peu aminci avant la fin mais l'émotion des plus anciens progueux était perceptible, leurs applaudissements dépassaient le cadre de la simple politesse.

Ils auront interprété dix titres, dont trois issus de "A Song for All Seasons", deux issus de "Ashes Are Burning", un issu de "Grandine Il Vento", un issu de "Novella", un issu de "Renaissance", un issu de "Scheherazade and Other Stories", et un issu de "Turn of the Cards".

PROGRAMME
Carpet of the Sun (Ashes Are Burning, 1973)
Midas Man (Novella, 1977)
Ocean Gypsy (Scheherazade and Other Stories, 1975)
Running Hard (Turn of the Cards, 1974)
Opening Out (A Song for All Seasons, 1978)
Day of the Dreamer (A Song for All Seasons, 1978)
Island (Renaissance, 1969)
Symphony of Light (Grandine Il Vento, 2013)
A Song for All Seasons (A Song for All Seasons, 1978)
Ashes Are Burning (Ashes Are Burning, 1973).


SAMEDI 23 JUILLET 2022
Ouverture des portes : 12h15.

Notre petit-déjeuner, toujours aussi essentiel à notre journée, est aussi notre instant rituel pour échanger nos impressions sur la veille. Les avis divergent bien évidemment, les discussions vont bon train. Rien de rationnel dans tout cela, les arguments subjectifs s'opposent aux émotions. Nonobstant nos nuances, tout le monde s'accorde pour en remettre une deuxième couche avec six groupes supplémentaires, quoi qu'il en soit. Les portes du site ouvrent trois quart d'heures plus tôt qu'hier, ce qui nous incite à reprendre la route sans trop tarder.

L'affluence sera plus importante ce samedi ; tant mieux pour l'ambiance et pour la pérennité du festival. Mais, est-ce la chaleur excessive, est-ce le manque de curiosité, les mélomanes tardent toujours à venir soutenir les premiers groupes pour lesquels c'est une étape essentielle à leur quête de notoriété. C'est dommage pour eux, c'est regrettable aussi de manquer l'opportunité de faire parfois de belles découvertes.

13h00 : SENTRYTURN. Ce quartet berlinois de metal progressif, fondé en 2015 comprend Dominic Gröger (chant, basse), Sinisa Hennig (guitare, chœur), Matthias Schüßler (guitare, chœur), Max Winkelmann (batterie, chœur).

Leur premier album "Upon a Mess" est paru en 2019.

Ce premier concert en deuxième jour aura été ma quatrième découverte du festival. Pas touché par cette musique relativement soporifique à l'heure de la sieste, aux sonorités déjà maintes fois entendues. Plutôt dans les contrées de Riverside et de Soen. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus. Au suivant …

Je confesse être parti avant la fin pour me désaltérer.

PROGRAMME
Child of Gold ; The Purge ; Monrovia ; Upon a Mess ; Bob Ross ; Savant Age ; E-3A ; Line of Sight ; Night Owls

 

14h15 : FUGHU. Ce quintet argentin de metal progressif, s'est formé en 1998, comprend aujourd'hui Renzo Favaro (chant), Ariel Bellizio (guitares), Alejandro Lopez (batterie), Juan-Manuel Lopez (basse), et Marcelo Malmierca (claviers). Santiago Bürgi (ancien chanteur) par intermittence.

Leur quatrième album "Lost Connection" est paru le 20 février 2020.

Ma cinquième découverte du festival sera relativement plus convaincante. Au début du concert, j'ai craint le pire ; nous voyions les musiciens commencer leur concert, puis une voix s'est faite entendre mais sans chanteur… Je me suis immédiatement dit que c'était encore une putain de bande-son. Je m'apprêtais à partir rapidement chercher une autre bière… Quand nous aperçûmes Renzo Favaro, l'audacieux chanteur descendant les marches de l'arène, distribuant même des prospectus, micro à la main, avant de rejoindre ses complices. Intrigué, je me suis calmé et écouté avec bienveillance ce que ces latinos avaient à nos proposer.

Cette introduction surprenante est à l'image du charisme du chanteur qui prend soin de sa mise en scène pouvant revêtir un accoutrement illustrant son propos. De surcroit, il est doté d'une bonne tessiture. Autre séquence émotion, lorsque Santiago Bürgi, l'ancien chanteur argentin qui vit désormais en Allemagne, est venu chanter avec ses complices d'autrefois.

La musique m'a paru agréable, sans toutefois présenter franchement d'autre originalité que d'être interprétée par des argentins, chantée en anglais.

Le public applaudit ardemment, les artistes sont ravis, tout va bien.

PROGRAMME
Pixel Hero
Storm
Climb
Martian
What If
Stay
Peggy
Quirk of Fate
Right from the bone
The Human Way
Ashes
Absence.

 

16h00 : TRAUMHAUS. Ce quartet allemand de rock progressif (symphonique), fondé en 1994 (sous un autre nom avant de prendre celui-ci en 2001), comprend Alexander Weyland (chant, clavier), Tobias Hampl (guitare), Ray Gattner (batterie), et Daniel Kohn (basse).

Leur quatrième album "In Oculis Meis" est paru le 24 avril 2020

Voilà un groupe qui gagne à être connu et respecté. Ma sixième découverte sera un cran au-dessus ! Et pourtant c'était mal parti pour eux ; le chanteur Alexander Weyland était tombé malade la semaine précédente. A peine remis debout, il a du se cantonner derrière son clavier et céder son micro à un remplaçant. Celui-ci, d'un excellent niveau, (pourrait-on me l'identifier ?) s'en est très bien sorti, avec l'aide il est vrai d'un prompteur.

Les lourdes sonorités metal résonnent agréablement à mes oreilles. Sur des rythmes puissants, les belles interventions de guitares et de claviers viennent agrémenter une prestation très convaincante.

Les textes en allemand s'écoutent très bien, preuve supplémentaire que les artistes n'ont jamais à rougir de leur langue maternelle. Je m'étonne d'ailleurs qu'Alexander ait pris la parole comme pour s'excuser de chanter en allemand, et pour souligner que leur dernier opus existe aussi en version anglaise… J'avais envie de lui répondre haut et fort que je ne capte pas davantage l'anglais que l'allemand, et que l'importance réside dans l'émotion, l'harmonie des mots avec la musique. Mais à quoi bon, le Monsieur semble déjà convaincu de son bon choix, oubliant la beauté des textes d'Anglagard, All Trap on Earth, Ranestrane, PFM, Lazuli, Téléphone, Trust, Die Toten Hosen, In Extremo, et autres Rammstein…

Je ne lui ai pas tenu rigueur de ce traitre aveu, puisque je me suis rendu à leur échoppe pour me procurer leur dernier opus "In Oculis Meis". Et je pense que je ne m'en contenterai pas…

En tous cas, le public évidemment majoritairement allemand, lui accorde une belle ovation debout. J'espère les revoir lors d'un concert, à Paris par exemple.

Sept titres, dont cinq issus de "In Oculis Meis", et deux issus de "Das Geheimnis".

PROGRAMME
Bande son introductive "In Oculis Meis"
Preserve and Understand / Bewahren Und Verstehen (In Oculis Meis, 2020)
Walk on Yourself / Der Vorsprung (In Oculis Meis, 2020)
The New Morning / Der Neue Morgen (In Oculis Meis, 2020)
X-Ray the Darkness (In Oculis Meis, 2020)
Verstehen & Preserve (In Oculis Meis, 2020) (Instrumental)
Das Vermächtnis (Das Geheimnis, 2013)
The Secret / Das Geheimnis II (Das Geheimnis, 2013).

 

17h45 : JADIS. Ce quartet britannique de rock progressif (neoprog), cofondé en 1982 à Southampton par le guitariste et chanteur Gary Chandler, comprend aujourd'hui Martin Orford (claviers, chœur, ex-IQ), Andy Marlow (basse) et Steve Christey (batterie). Ce sont les mêmes musiciens qui ont contribué à leur dernier album en 2016.

Le neuvième album "No Fear Of Looking Down" est paru le 24 octobre 2016.

Je peux dire qu'il s'agit de ma septième découverte du groupe, même si Gary Chandler, seul, m'avait déjà présenté quelques chansons le 28 octobre 2014 sur la scène du Divan du Monde, en première partie du concert de Pendragon. Cette prestation dépouillée ne m'avait pas convaincu, en dépit du respect dû à l'un des pionniers du neoprog.

C'est plutôt propre et bien fait, certes. Gary Chandler maitrise sa guitare avec une certaine sensibilité. Martin Orford fut bien inspiré de sortir de sa retraite pour accompagner efficacement Jadis. Cependant, les trois autres pupitres m'ont paru relativement effacés derrière celui du guitariste qui m'émeut moins que Nick Barett dans un registre similaire. Il m'a semblé qu'il manquait un zeste d'émotion, de conviction pour réellement faire décoller l'ambiance.

Heureusement, une bonne partie du public ne semble pas partager ma perplexité et lui accorde une belle ovation.

Douze titres, dont trois issus de "Jadis", trois issus de "Photoplay", deux issus de "More Than Meets The Eye", un issu de "Across The Water", un issu de "No Fear Of Looking Down", un issu de "Understand", un titre inédit.

PROGRAMME
Bande son introductive
There's a Light (Photoplay, 2006)
Where in the World (Understand, 2000)
This Changing Face (Jadis, 1989)
Standing Still (Photoplay, 2006)
The Beginning and the End (Jadis, 1989)
Just Let It Happen (No Fear Of Looking Down, 2016)
Asleep in My Hands (Photoplay, 2006)
Mesmerizing Night (nouveau titre /Ordinary Life, 2022)
View From Above (More Than Meets The Eye, 1992)
G13 (Jadis, 1989)
In Isolation (Across The Water, 1994)
Holding Your Breath (More Than Meets The Eye, 1992).

 

20h00 : LAZULI. Quintet français de rock progressif, fondé en 1998, actuellement composé de Claude Leonetti (léode, depuis 1998), Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), Vincent Barnavol (batterie, depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010), et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).

Manifestement davantage appréciés outre-Rhin qu'en France, Lazuli est invité à ce festival pour la cinquième fois ; en effet, ils étaient déjà présents dès la quatrième édition en 2009, en 2012, en 2015 puis en 2019, en gravissant à chaque fois les échelons de programmation. Gageons que la prochaine ils seront en tête d'affiche !

Ce concert aura été le septième pour moi depuis le 5 aout 2017, dont quatre lors de festivals …mais aucun à Paris.

Une fois de plus, Lazuli a démontré sa capacité à émouvoir un public international en chantant en français, et en exprimant toutes les formes de poésies musicales. Cette prestation a confirmé leur maitrise, l'originalité et l'audace de leurs compositions.

L'album "Le Fantastique Envol de Dieter Böhm" est intégralement interprété, avant d'être suivi d'une série de titres devenus incontournables. La seule nouveauté, pour nous qui étions présents à leurs concerts les plus récents, aura été "Égoïne" un titre du futur album qui paraitra probablement d'ici la fin de l'année. J'observe déjà que le contre-chant de léode évoque le son qui peut être émis à l'aide une scie égoïne, le clavier est délaissé par Romain au profit de son cor d'harmonie. Quant aux paroles, cette première écoute en concert ne m'a pas permis de capter les subtilités auxquelles nous a habitué Dominique. Cette chanson constitue un apéritif qui me semble intéressant mais qui nécessitera d'autres écoutes dans son contexte. Notre gourmandise légitime d'admirateur aurait apprécié que le futur album soit davantage dévoilé, mais bon … faudra être patient.

Fin traditionnelle, le marimba est déplacé au centre de la scène afin de permettre au groupe de s'exprimer avec leur espièglerie, leur brio et leur entrain habituel, ne laissant apparaitre aucune lassitude de l'attrait du public pour cette prestation. En hommage à la Légende qui va leur succéder sur scène, il exécute une fantaisie autour du thème de "Dance on a Volcano" issu du répertoire de Genesis (période Hackett).

Ils auront ainsi interprété dix-huit titres, dont les neuf issus de " Le Fantastique Envol de Dieter Böhm", ainsi que trois issus de "Tant Que L'Herbe Est Grasse", deux issus de "Nos Âmes Saoules", un issu de "4603 Battements", un issu de "Saison 8", une fantaisie au marimba, et un inédit.

PROGRAMME
Le Fantastique Envol de Dieter Böhm
Sol (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Mers lacrymales (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Dieter Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Baume (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Un visage lunaire (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
L'envol (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
L'homme volant (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Dans les mains de Dieter (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
Déraille (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
Le miroir aux alouettes (4603 Battements, 2011)
Les sutures (Nos Âmes Saoules, 2016)
Égoïne (nouvelle chanson)
Homo Sapiens (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
Les courants ascendants (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
J’attends un printemps (Saison 8, 2018).
Nos Ames saoules (Nos Ames saoules, 2016).

9 Mains pour un Marimba (final avec extrait de Genesis' "Dance on a Volcano").

De l'avis général, LAZULI a une fois de plus fait chavirer l'amphithéâtre. En mélomanes respectueux, l'auditoire a religieusement écouté les aventures de Dieter, avant de s'enthousiasmer sur la partie plus connue de leur répertoire qui leur a déjà valu tant de succès ici même !

Les cinq musiciens ne tardent pas à se présenter à leur échoppe pour se mettre à la disposition de leurs admirateurs placés en une longue file d'attente ! Ils y sont acclamés et sollicités comme d'habitude, comme d'habitude ils demeurent toujours aussi souriants et disponibles. J'ai juste eu le temps d'échanger brièvement un salut avec Domi, laissant aux festivaliers la possibilité de les approcher à leur tour. Il m'a été rapporté que leur promptitude à quitter l'arrière scène n'a pas été au gout de l'Organisation et qu'ils ont été priés de dégager rapidement leur matériel ! Argh, quand la rigueur germanique se heurte au romantisme français …

 

22h30 : STEVE HACKETT. Officiellement guitariste de Genesis de fin 1970 à fin 1977, il avait déjà exprimé des envies d'indépendance avec son premier album solo en 1975. Cet opus lui avait notamment permis de faire valoir "Shadow of the Hierophant" un titre qui avait été refusé dans le cadre de Genesis, et pourtant devenu tellement emblématique… A 72 ans, avec vingt-sept albums studio à son propre actif, le Monsieur s'entoure toujours de musiciens de haut rang pour exécuter ses œuvres mais aussi rendre hommage à son parcours au sein de Genesis.

Ce n'est que la troisième fois que j'assiste à un de ses concerts depuis le 30 juin 2018. J'ai donc relativement peu de recul pour évaluer ce concert. A mon sens, ce concert-là est le meilleur des trois auquel j'ai assisté.

Outre la reprise de "Seconds Out" annoncée, je n'avais pas cherché à connaitre les musiciens prévus, ni les autres titres au programme. C'est donc avec un plaisir immense que j'ai réalisé la présence en début puis en fin de concert, d'Amanda Lehmann que je n'avais vu accompagner SH qu'en vidéo. Elle apporte indéniablement un surcroit d'émotions, en particulier sur l'interprétation du cultissime "Shadow of the Hierophant", que j'écoute pour la première fois en intégralité sur scène ! J'ai ressenti un de ses moments de grâce dont on se remet difficilement. Rien que pour cette séquence de haute voltige, je ne regrette pas le déplacement !!

Et pourtant, il m'a bien fallu atterrir quelque peu avant de reprendre un autre envol sur "Squonk". Est-ce le contexte, je l'ignore mais cette interprétation de "Seconds Out" m'a paru bien meilleure qu'à la salle Pleyel le 30 novembre 2021, qui était pourtant déjà de grande qualité. Mais je veux bien admettre que mon esprit s'égare peut-être dans les méandres d'une mémoire défaillante. On me rapporte qu'un concert de SH est rarement mauvais.

Steve Hackett parvient à maintenir autour de lui depuis un certain temps maintenant Roger King (claviers, depuis 2001), et Rob Townsend (saxophones, flutes, percussion claviers et chœurs, depuis 2001) et Nad Sylvan (chant, depuis 2013). Jonas Reingold (basse, chœurs depuis 2018) a remplacé Nick Beggs, et Craig Blundell (batterie, chœurs, depuis 2019) a remplacé Gary O'Toole.

Mon admiration pour des musiciens s'accroit lorsqu'ils s'adonnent à des fantaisies, des improvisations, des variations, à condition de ne pas trop dénaturer les structures d'une chanson. Or, SH interprète les chansons de Genesis avec une combinaison différente des instruments, soutenu avec virtuosité dans ce sens par Rob Townsend (flutes et saxophones) qui densifie les sons, soit en accompagnant les guitares, soit en partant dans des soli magnifiques. Il laisse aussi ses musiciens s'exprimer relativement souvent, à l'instar d'une impro remarquable durant "Firth of Fifth" ou d'un monstrueux solo de Craig Blundell.

Le public est en totale communion avec les chansons, il chante, respecte les nuances et se tait pour écouter religieusement les subtilités attendues. Un pur régal d'harmonie collective !

Amanda Lehmann revient sur scène pour soutenir l'interprétation de "los Endos" avant que l'ovation finale d'un public ivre de bonheur déchire la nuit rhénane.

Nous aurons ainsi écouté seize titres (sans compter le solo de batterie, et considérant que "Aisle…" fut un titre à part entière), dont "Seconds Out" intégral, et un titre de "Spectral Mornings", un de "Voyage of the Acolyte" et un de "Defector".

PROGRAMME
Every Day (Spectral Mornings, 1979) (avec Amanda Lehmann)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975) (avec Amanda Lehmann)
Seconds Out live
Squonk
The Carpet Crawlers (comprenant le premier couplet qui manquait sur, "Seconds Out")
Robbery, Assault and Battery
Afterglow
Firth of Fifth (intro au piano piano ; le passage à la flute traversière est joué au saxophone soprano)
I Know What I Like (In Your Wardrobe)
The Lamb Lies Down on Broadway (intégrant une impro saxophone, batterie et basse et un solo de Steve reprenant notamment un accord de The Beatles' "Paperback Writer")
The Musical Box (débutant seulement depuis le couplet "She's a Lady")
Supper's Ready
The Cinema Show
Aisle of Plenty.
RAPPEL :
Dance on a Volcano
Solo batterie de Craig Blundell
Slogans (Defector, 1980)
Los Endos (avec Amanda Lehmann).

Ce concert aura été assurément le point culminant de ce festival hors norme ! Abasourdi par tant d'émotion, l'auditoire se retire. Il est tard (0h45), et demain il faudra se rendre disponible pour admirer une troisième et dernière journée.


DIMANCHE 24 JUILLET
Ouverture des portes 11h45

L'ouverture des portes est la plus matinale des trois jours, nous partons encore plus tôt que la veille, après notre petit déjeuner toujours aussi copieux et convivial. Il faut dire que sept groupes sont prévus aujourd'hui, soit un de plus que les jours précédents.

Eric et Christine nous quittent pour leurs obligations canines.

L'affluence s'est relativement bien maintenue ce dimanche ; les communautés allemandes norvégiennes, et italiennes étant particulièrement motivées !

12h15 : INFRINGEMENT. Quintet norvégien, originaire d'Oslo, de rock progressif, fondé en 2015 par Stig Andre CLAISON (ancien guitariste de WINDMILL), Kristoffer UTBY (ancien batteur de WINDMILL) et Hans Andreas BRANDAL (chant). Ils sont entourés aujourd'hui de Bård Thorstensen (claviers), Emil Olsen (basse).

Le deuxième album "Alienism" est paru le 16 novembre 2019.

Ma huitième découverte du festival constituait un de mes objectifs de principe. Le guitariste et le batteur du groupe norvégien The Windmill étant à l'origine d'Infrigement, j'étais curieux d'entendre ce qu'ils avaient à exprimer en dehors de leur contexte habituel.

Je me suis placé au premier rang mais à l'ombre de la couverture de scène, sur la droite et donc proche des amplificateurs. Première fois que j'ai ainsi ressenti la nécessité impérative de protéger mes oreilles. C'était ça, ou la cuisson garantie en face de la scène, comme ma p'tite Fée et Fiona à leurs risques et périls…

Le groupe a choisi de surprendre le public en mettant en scène leur chanson introductive. Le chanteur vêtu d'une blouse médicale arrive avec un carnet comme pour examiner ses malades. J'apprécie leur démarche, mais cependant, les titres s'enchainent sans parvenir à m'emporter comme je l'espérais. La musique est plutôt originale, même si la narration elle me rappelle parfois Queensrÿche. Cependant, je n'ai pas trouvé la Porte peut-être à cause de la voix du chanteur dont je trouve le timbre et la tessiture limités, parfois même à la limite de la justesse.

A l'inverse de ma P'tite Fée qui a beaucoup aimé, je suis assez déçu, donc. Il me reste à espérer que les deux lascars reviennent au sein de The Windmill, qu'ils ne devraient pas quitter. Pas pour ça, en tous cas.

Le public encore malheureusement très clairsemé à cette heure méridienne leur accorde des applaudissements quand même mérités. Soutien particulièrement marqué depuis la communauté norvégienne !

Six titres, dont quatre issus de "Alienism" et deux issus de "Transition".

PROGRAMME
Disorder  (Alienism, 2019)
Triad  (Alienism, 2019)
Therapy  (Alienism, 2019)
Delirium  (Alienism, 2019)
Midlife  (Transition, 2017)
Infancy  (Transition, 2017).

Quelque peu désenchanté, je vais m'abreuver à la terrasse de la Loreley.

13h30 : VOYAGER IV. Que ces artistes m'excusent, ils ne seront pas ma neuvième découverte du festival ; nous avons manqué la prestation de ce groupe allemand car nous nous sommes attardés à discuter autour d'une bonne bière.

Je n'en suis pas particulièrement fier, j'ai négligé mon devoir de rapporteur. Mais cela aurait pu être encore pire ; engagé dans des discussions passionnées, j'ai bien failli manquer le groupe suivant …

 

14h45 : WIRED WAYS. Groupe allemand de rock progressif (symphonique) très récemment fondé ; leur premier opus n'est pas encore paru ! Il est composé Jean-Michael Brinksmeier (chant), Richard Schaeffer (chant, guitare), Dennis Rux (guitare), Jan Stolterfoht (guitare), Donovan Aston (clavier), Sebastian Düwelt (clavier), Axel Schäfer (basse), Rocco Rossbach (percussion), Lucas Zacharias (batterie).

Leur premier album paraitra le 9 septembre 2022, mais, subjugué par leur prestation je l'ai déjà acheté en prévente à leur échoppe. Je n'ai pas manqué de leur faire dédicacer bien sûr !

Je n'attendais rien de particulier de ces allemands en prenant place en gradin. Absolument inconnus pour moi, les neuf musiciens de Wired Ways auront été donc (signe du Destin ?) ma neuvième découverte du festival… et quelle monumentale claque !

Dès les premières minutes je comprends que je vais grimper aux rideaux ! Comme je l'ai lu après coup dans l'annonce, il fallait s'attendre à l'imprévisible ! Les influences viennent de toutes parts à l'esprit, c'est juste un cocktail survitaminé psychédélique, de vibrations exotiques et rock'n'roll ! Ce n'est aucunement les insulter que d'imaginer qu'ils ont été bercé aux sonorités des Beatles, Gentle Giant, King Crimson, Santana et autres légendes des années 60 et 70.

Je m'étonne de la cohésion de ces neuf musiciens sur ce qui est probablement une de leurs premières scènes. Aucun des pupitres ne me semble superflu, les sons se conjuguent avec une superbe harmonie. A une époque où beaucoup abusent des bandes-son je tiens à saluer ici Wired Ways qui a fait le choix d'assumer sur scène toutes ses partitions, quitte à se serrer un peu pour accueillir deux claviers, un batteur, un percussionniste et plusieurs guitares. J'adore les vocaux, les polyphonies. Bref, je suis conquis par ces farfelus perdus dans l'espace-temps !

Leur enthousiasme est communicatif et le public accroche logiquement. L'ovation du public debout est méritée. Assurément une des plus belles découvertes du festival.

Ils nous auront interprété neuf titres dont huit inscrits sur l'album.

PROGRAMME
When The Doors Are Closed
Peacock On The Highway
Perpetuum Mobile
Lazy Daisy
Hanoi Tramway
Ticket Tally Man
Another Sad Man
Planet 9.

Impossible de ne pas soutenir ces gros malades ! J'ai hâte de les revoir, et pourquoi pas à Paris !? Mais faudra trouver une scène capable d'accueillir cette troupe !

 

16h00 : BAROCK PROJECT. Quintet italien originaire de Modena, de rock progressif (neoprog) fondé en 2004, composé de Alex Mari (chant), Marco Mazzuoccolo (guitare), Luca Zabbini (claviers, guitares, chœur), Francesco Caliendo (basse), et Eric Ombelli (batterie).

Leur sixième album "Seven Seas" est paru le 25 septembre 2019.

Dans la pure tradition du rock progressif italien privilégiant les claviers et les harmonies vocales, leur musique interprétée par les musiciens au talent indéniable, est plaisante et mélodiques. A noter que Luca Zabbini est par ailleurs membre de PFM avec lesquels il jouera donc aussi ce soir.

Nonobstant ces impressions favorables, je n'ai pas été emporté comme d'autres autour de moi par cette dixième découverte. J'ai le sentiment d'avoir manqué quelque chose en constatant l'enthousiasme de nombreux auditeurs. Je n'ai donc pas été touché par la grâce, mais je vais leur accorder le bénéfice du doute pour une prochaine fois (c'est l'écoute a posteriori sur You Tube en rédigeant qui me pousse à cette mansuétude).

PROGRAMME
Overture (Skyline, 2015)
Broken  (Detachment, 2017)
Tired  (Skyline, 2015)
Inside My Dreamer's Eyes  (Coffee in Neukölln, 2012)
Fool's Epilogue  (Coffee in Neukölln, 2012)
The Lives of Others (Coffee in Neukölln, 2012).

 

17h30 : COLOSSEUM. Groupe britannique de blues-rock, fondé en 1968. Ils s'étaient séparés en 1971 pour se reformer ponctuellement depuis …

Il est aujourd'hui composé de Clem Clempson (guitares depuis fin 1969, 72 ans), Chris Farlowe (chant depuis fin 1970, 81 ans), Mark Clarke (basse fin 1970, 72 ans), Kim Nishikawara (saxophone depuis 2020), Malcom Mortimore (batterie depuis 2020, 69 ans) et Nick Steed (claviers depuis 2021).

Leur huitième album (depuis 1969, donc !) "Restoration" est paru le 29 avril 2022.

Contrairement aux amateurs les plus éclairés, le nom Colosseum pour moi se rapportait essentiellement à COLOSSEUM II que j'avais découvert en remontant la carrière de Gary Moore. J'avais bien perçu l'importance du précédent, mais l'acquisition des trois opus du C II me satisfaisait pleinement. Je n'avais pas pris le temps de remonter plus loin, s'agissant me semblait-il d'un concept jazz-blues-rock pas très définissable …

NOTP m'offre ainsi l'opportunité de rétablir une certaine réalité chronologique avec ce qui représente ma onzième découverte de cette fin de semaine !

Lorsque nous assistons à l'installation du groupe sur la scène, une légère inquiétude s'empare des esprits les plus sceptiques. Chris Farlowe semblait s'accrocher désespérément à son pied de micro, passant régulièrement sa serviette sur le front et sur le cou, suant plus que la normale. Il semblait attendre que ses musiciens trouvent leurs amplis et leurs câbles… Dans d'autres circonstances, on aurait pu craindre un concert de bienfaisance pour le club des retraités du coin. Mais c'était sans compter sur le talent de ces musiciens de légende… Et la Musique fut !

Complétement subjugué par ce style musical tout à fait inattendu dans ce festival, je me réjouis totalement d'entendre et de voir ces apôtres du blues-rock des années 70 ! Enoooorme bonne surprise ! Encore une claque de plus grâce à cette programmation décidément bien éclectique ! Pas un titre de répit, tout est fabuleusement interprété ; même les morceaux les plus calmes sont bourrés de sensibilité et de technicité hors du commun.

La voix de Chris Farlowe, certes parfois un peu tremblante mais parfaitement juste, colle admirablement au blues. Un régal de le voir vivre ses chansons ! Mark Clarke prend parfois le relais avec une voix tout aussi juste et un timbre puissant. Les soli de Clem Clempson sont merveilleux de sensibilité. Et que dire des magnifiques contre-chants des saxophones de Kim Nishikawara ! Le clavier et le batteur ne sont pas en reste et contribuent largement à cet esprit collectif. Tous sont d'extraordinaires sources de bonheur auditif. "Valentyne Suite" fut à cet égard tout particulièrement jubilatoire !

Toute l'arène est débout pour acclamer ces héros légendaires. J'imagine que ces dinosaures doivent se satisfaire de séduire ainsi un tel auditoire, plus de cinquante-deux années après leurs débuts ! Kolossssaaaâââââle  surprise, énorme sensation !

Huit titres, dont trois issus de "Restoration", un titre issu de "Bread & Circuses", un titre issu de "Valentyne Suite", un titre issu de "The Grass Is Greener", deux reprises (Jack Bruce, T‐Bone Walker).

PROGRAMME
No Pleasin' (Bread & Circuses, 1997)
Story of the Blues (Restoration, 2022)
Need Somebody (Restoration, 2022)
First in Line (Restoration, 2022)
Valentyne Suite (Valentyne Suite, 1969)  (dédié à la mémoire de l'ancienne membre Barbara Thompson; Mark au chant)
Stormy Monday Blues (reprise de T‐Bone Walker)
Lost Angeles (The Grass Is Greener, 1970).
RAPPEL :
Theme for an Imaginary Western (reprise de Jack Bruce) (Chris & Mark au chant).

Ça va être très dur de passer à autre chose !

 

19h30 : PRWL. RPWL (initiales des quatre membres fondateurs du groupe Risettion-Postl-Wallner-Lang) est un groupe de rock progressif allemand fondé à Freising (Bavière), en 1997. Le groupe se donnait alors pour vocation de reprendre du Pink Floyd. Après trois ans, ils ont commencé à créer leur propre musique basée sur leurs influences de l'époque.

Jürgen "Yogi" LANG (chant, claviers depuis 1997) et Karlheinz "Kalle" WALLNER (guitare depuis 1997), sont maintenant entourés de Markus JEHLE (claviers depuis 2008), Marc TURIAUX (batterie depuis 2009), et Markus GRÜTZNER (basse depuis peu). Aujourd'hui les festivaliers ont de la chance, le groupe a décidé d'étoffer les voix avec deux choristes ; Caro von Brünken et Carmen Tannich Wallner (tiens, tiens …).

Leur septième opus "Tales from Outer Space" est paru le 22 mars 2019.

Je viens de les découvrir sur scène à l'occasion du Midsummer festival le 25 juin 2022, mais leur prestation ne m'avait pas enthousiasmé outre mesure. Certes, j'avais bien remarqué la technique et la sensibilité de Kalle à la guitare, mais le chanteur m'avait semblé relativement limité.

Aujourd'hui le groupe s'est accordé le soutien de deux choristes. L'interprétation des titres s'en est trouvée magnifiée et m'a permis de trouver une Porte par laquelle je me suis glissé avec volupté et délectation. Du sommet de l'amphithéâtre où j'avais décidé de prendre un peu de recul, j'ai apprécié ces mélodies langoureuses et chaloupées. Cette nouvelle impression m'a poussé à revenir à ma place, bien plus proche de la scène, afin de communier plus ardemment avec mes amis. Kalle demeure à mon sens le point fort du groupe et son chanteur le point faible mais en tout état de cause ils ont trouvé le soutien qu'ils seraient bien inspirés de faire perdurer.

Le public debout, majoritairement allemand, accorde une ovation particulièrement fournie à leurs émérites compatriotes. Je suis content de partager cette satisfaction.

Onze titres, dont quatre issus de "Tales from Outer Space" (2019), un issu de "Beyond Man and Time" (2012), un issu de " World Through My Eyes " (2005), un issu de "God Has Failed" (2000), et des reprises en hommage à Pink Floyd, à Syd Barett et à Bob Dylan.

PROGRAMME
Hole in the Sky -Part 1 et 3- (God Has Failed, 2000)
A New World (Tales from Outer Space, 2019)
Light of the World (Tales from Outer Space, 2019)
Not Our Place to Be (Tales from Outer Space, 2019)
What I Really Need (Tales from Outer Space, 2019)
3 Lights (World Through My Eyes, 2005)
Opel (reprise de Syd Barrett de 1988)
Masters of War (reprise de Bob Dylan de 1963)
Cymbaline (reprise de Pink Floyd de 1969), Atom Heart Mother (reprise de Pink Floyd, seulement "Part IV: Funky Dung"), et retour sur Cymbaline
Unchain the Earth (The Scientist) (Beyond Man and Time, 2012).

 

21h30 : PREMIATA FORNERIA MARCONI. Groupe italien de rock progressif (symphonique), originaire de Milan, fondé en 1970.

Franz Di Cioccio (chant, batterie, depuis 1970, 76 ans), Patrick Djivas (basse, depuis 1974, 75 ans), Alessandro Scaglione (clavier, chœur, depuis 2012), Marco Sfogli (guitare, chœur, depuis 2015), Luca Zabbini (clavier, chant), Alessandro Bonetti (violon, depuis 2003) et Eugenio Mori (second batteur).

Alberto Bravin qui était chanteur depuis 2015 vient d'accepter cette année d'intégrer Big Big Train.

Leur vingtième album "I Dreamed of Electric Sheep / Ho sognato pecore elettriche" est paru le 22 octobre 2021.

Ce dernier volet de la XVième édition se termine avec encore des légendes de notre style favori : Voilà encore un groupe que je n'espérais plus voir un jour sur scène. NOTP m'offre l'occasion de faire ma douzième découverte de cette fin de semaine. Pour ne rien cacher, j'étais un peu inquiet d'écouter ce groupe dont il ne reste plus que le batteur/chanteur de l'original.

Ce concert va pulvériser mes craintes dès les premières notes ! Chaque musicien apporte son degré de talent en commun ou en soli, tout est nature à réjouissances sonores ! Leur culture musicale ressort dans toutes leurs interventions avec brio ; on ressent la musique classique, le jazz, le blues et bien sûr le rock progressif qu'ils ont largement contribué à promouvoir dès leur début !

Je pourrais détailler l'intérêt de chaque pupitre mais je soulignerais tout particulièrement Franz Di Cioccio qui parvient à partager son talent de batteur avec celui de chanteur. Un batteur suppléant le remplace lorsqu'il souhaite se focaliser sur le seul micro, mais même en battant, l'italien ne peut s'empêcher de chanter aussi ! Et comment ne pas saluer Marco Sfogli le guitariste virtuose à la sensibilité et la technicité formidable ! Luca Zabbini qui venait de démontrer ses talents plus tôt dans l'après-midi avec Barock Project a renouvelé sa performance ici ! Et Patrick Djivas excellent bassiste, bref… Aucun pupitre de fut ingrat, chacun a pu s'exprimer. Des titres comme "Transumanza jam" constituent à cet égard de belle opportunité de démonstrations !

Le concert, comme le festival se clôt sur la mélodie entêtante de " Impressioni di settembre" que je continuerai à chanter dans ma mémoire tout le reste de la soirée !

Le public chavire de bonheur et applaudit à tout rompre ! Le bonheur est d'autant plus fort que c'est la fin.

Ils nous auront interprété dix-sept titres, dont quatre issus de "Ho sognato pecore elettriche", trois de "Photos Of Ghosts", trois de "Storia Di Un Minuto", un "Stereo Pop Special-123", un issu de "Chocolate Kings", un "Per Un Amico", un issu de "Stati Di Immaginazione", et deux reprises classiques (Prokofiev, Rossini).

PROGRAMME
Mondi paralleli (Ho sognato pecore elettriche, 2021)
Umani alieni  (Ho sognato pecore elettriche, 2021)
Il respiro del tempo (Ho sognato pecore elettriche, 2021)
Transumanza jam (Ho sognato pecore elettriche, 2021)
Impressioni di settembre (Storia Di Un Minuto, 1972)
Photos of Ghosts (Photos Of Ghosts, 1973)
Il banchetto (Per Un Amico, 1972)
Dove... quando..., parte II (Storia Di Un Minuto, 1972)
La carrozza di Hans (Storia Di Un Minuto, 1972)
Cyber Alpha (Stati Di Immaginazione, 2006)
Harlequin (Chocolate Kings, 1975)
Romeo e Giulietta: Danza dei cavalieri (xxxx, 2xxx) (reprise de Sergei Prokofiev)
Mr. 9 Till 5 (Photos Of Ghosts, 1973)
Alta Loma 5 Till 9 (Stereo Pop Special-123, 1976)
Guillaume Tell Ouverture (reprise de Gioachino Rossini)
Celebration (Photos Of Ghosts, 1973)
Poseidon (reprise du thème de "Impressioni di settembre").

 

Je peine à remonter une dernière fois les marches de cet amphithéâtre. Les jambes sont lourdes et le cœur est gros, la mélancolie s'empare de nous comme tous les ans. Alors que nous nous enfonçons une dernière fois dans la nuit, les étoiles ne sont pas seulement dans le ciel, elles sont aussi dans nos yeux encore émerveillés par tant de beautés. Demain la levée de corps sera encore bien plus pénible que celle du premier jour !

LUNDI 25 JUILLET

De fait, notre microcosme se retrouve une dernière fois au petit déjeuner. Joyeux d'avoir partagé autant de bons souvenirs mais tristes de réaliser que nous allons nous quitter pour retrouver nos univers respectifs. Revoir ses collègues, ses amis, sa famille, qui ne peuvent pas comprendre notre Passion.

Dernières photos de groupe, dernières accolades ; les départs s'égrainent. C'est fini. En attendant que cela recommence.

La plupart d'entre nous réservera dès son retour les tickets anticipés à prix réduit pour la XVIième édition, qui est d'ores et déjà fixée du 14 au 16 juillet 2023. Qu'importe la programmation pourvu qu'on retrouve l'ivresse !

Amen.


Prost !