mardi 11 avril 2017

GHOST + Zombi à l'Olympia (9ème) - 11/04/2017


En préambule à récit, je dois rappeler que je ne suis toujours pas redevenu serein après le fabuleux Marillion-Weekend 2017 (eh oui) et du coup mon ressenti de cette nouvelle soirée est sans doute impacté en conséquence.

Lorsque la tournée de Ghost fut annoncée, nous avons tenu à vérifier le sentiment que nous avions ressenti lors de leur prestation du Download. Une étonnante sensation d'envoûtement malsain créé par ces mélodies entêtantes et de plaisir coupable d'assister à une sorte de messe noire.
Le concert étant annoncé rapidement complet, je m'étais rendu à l'Olympia pour m'assurer de bonnes places assises en tribune, situées sur la droite en diagonale de la scène. La prestigieuse salle aurait pu être pleine si les éternels et méprisables parasites revendeurs n'avaient pas de nouveau sévis aux alentours de l'entrée …

Mais ces dernières semaines ont laissé éclater des tensions au sein de ce que je croyais être un groupe. Un peu déçu d'apprendre qu'en fait le chanteur Papa Emeritus prétend diriger les aspects artistiques autant que financiers de manière plutôt autoritaire et méprisante. Si bien que l'ensemble des autres musiciens, les bien-nommés Nameless Ghouls, n'a eu d'autres solutions que de porter leurs doléances devant la justice… Et ce faisant de briser le mystère qui entourait leur identité. Bref, pas très enthousiasmant … Reste la musique qui, cependant, doit rester le seul centre d'intérêt, car après tout ce n'est pas le seul incident du genre dans le monde de la musique ; on ne compte plus les groupes éclatés pour des problèmes d'égo !
Nous comptons bien prendre du plaisir au cours de cette soirée ; un public hétéroclite composé autant de délicieusement farfelus que de gens ordinaires semble décidé pour le même objectif !

Zombi (20h-20h40) : Ce duo étonnant est formé depuis 2002 et est composé de deux américains, de Pittsburgh en Pennsylvanie. Steve Moore (basse and synthétiseurs) et Anthony Paterra (batterie) nous propose une musique tantôt rock électronique, tantôt space rock, plutôt agréable à écouter, quoique l'ensemble me soit paru relativement soporifique à la longue. Pas vraiment en rapport avec le thème de la soirée en tous cas …
Ils sont venus promouvoir leur 5e opus, "Shape Shift" paru en 2015.
Leur prestation est saluée poliment par un public impatient de passer à la suite.

PROGRAMME : à déterminer.


GHOST (21h15-22h40) : Le concept est bien étudié ; avant le concert les bandes-sons diffusent une musique religieusement adéquate (Klara stjärnor de Jan Johansson et Masked Ball de Gregorio Allegri).

Le groupe de hard rock suédois masqué soigne autant son apparence que la mise en scène. Alors que les musiciens ont commencé énergiquement le concert, Papa Emeritus apparait comme par enchantement sur le côté de la batterie dans un éclat de lumière et de brouillard, pour interpréter "Square Hammer" le titre phare du dernier mini-opus.

La sonorisation est supportable sans protection auditive, toutefois de notre point d'écoute le son de la voix manque de profondeur et aurait gagné à être mieux mise en valeur. Je m'empresse de préciser que cette impression ne semble pas avoir été partagée ailleurs…
L'éclairage, tendant le plus souvent vers les rouges, est adapté aux atmosphères délibérément inquiétantes, accentuées par des nappes de brouillard depuis lesquelles surgissent ces ombres très agitées (davantage que par le passé, parait-il).
Le décor rappelle celui d'une église avec son carrelage au sol blanc et noir et un fond de scène en imitation d'un vitrail, sauf que celui-ci est démoniaque.
Le costume papal, constitué de la tiare, du pallium, et de la longue soutane, parodie avec une insolente vraisemblance les rites de l'Eglise catholique. Papa et ses goules restent mystérieux et inquiétants derrières leurs masques mais aucune différence n'est perceptible avec les prédécesseurs. Sauf qu'il semblerait que la basse soit désormais tenue par une silhouette très féminine !
Les turpitudes juridiques ne semblent donc pas impacter la qualité de la prestation. La scénographie aussi bien que l'interprétation, restent très au point en dépit de la récente révolution interne…

Les objets de culte entretiennent le trouble : sur "Con Clavi Con Dio", Papa Emeritus secoue son encensoir dont le parfum nous parvient jusqu'en mezzanine ! Avant le titre "Body and Blood" un autre rituel amuse toujours les admirateurs ; deux filles déguisées en nonnes (sisters of sin) viennent rejoindre le groupe pour simuler la distribution d'une communion.

Les titres attendus (six de "Meliora" et six de "Infestissumam") défilent avec efficacité, les nuques les têtes et les pieds se balancent irrésistiblement. La fosse est bouillante !

Confortablement installés (trop peut-être ?) nous avons cependant du mal à entrer dans la messe qui nous semble dite avec moins de conviction qu'en juin dernier… Le public ne semble pas avoir d'état d'âme et acclame la prestation avec un enthousiasme que je ne parviens à partager qu'en partie.
Mais c'est surtout la durée du concert qui m'a laissé sur la faim. Il m'a semblé un peu court ; je fus surpris de voir le groupe s'éclipser au bout d'une heure et quart. Le chanteur expose alors son admiration pour l’orgasme féminin qu'il célèbre dans un dernier mais très efficace titre "Monstrance Clock".
90 petites minutes bien vite passées, sans doute par ensorcellement.
A l'instar du public, mon fils est ravi est achète le tshirt de la tournée Popestar à l'échoppe ; la carte du pèlerinage européen est détaillée au dos.

PROGRAMME

Square Hammer (Popestar)
From the Pinnacle to the Pit (Meliora)
Secular Haze (Infestissumam)
Con Clavi Con Dio (Opus Eponymous)
Per Aspera ad Inferi (Infestissumam)
Body and Blood (Infestissumam)
Devil Church (Meliora)
Cirice (Meliora)
Year Zero (Infestissumam)
Spöksonat (bande son)
He Is (Meliora)
Absolution (Meliora)
Mummy Dust (Meliora)
Ghuleh/Zombie Queen (Infestissumam)
Ritual (Opus Eponymous).

RAPPEL:
Monstrance Clock (Infestissumam).

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