Grâce à son site
remarquable et surtout à ses programmations très attractives dès la première
année (2014), le festival Beprog My Friend est devenu un rendez-vous estival
qui s'est imposé dans le calendrier des admirateurs de rock progressif. Un
dosage parfois surprenant des différents courants du rock progressif provoque
une addiction irrésistible chez le festivalier.
Plusieurs
groupes sont à l'origine de ma décision de m'y rendre pour une troisième fois. Mais
il est inopportun de les citer en particulier, car la configuration du festival
(une scène, un groupe), propice aux découvertes, m'a une nouvelle fois permis
de prendre beaucoup de plaisir tout au long de ces deux journées catalanes.
Contrairement à la
plupart des autres festivals, celui-ci est situé au centre de la ville (à
proximité de l'ancien site olympique, le lieu-dit Poble Espanyol. L'aéroport
est à quelques minutes, en bus climatisé. Les hôtels peu onéreux sont nombreux,
les transports en commun sont propres, climatisés et réguliers. De surcroit,
Barcelone est une ville agréable par son architecture, sa propreté, par son
ensoleillement rarement pris en défaut.
L'organisation
du festival ne cesse de s'améliorer au fil des années : Fini la scène étriquée
du kiosque sur laquelle les malheureux groupes intermédiaires devaient
convaincre l'auditoire qui, au passage, était ainsi privé de quelques minutes
de répit. Le kiosque est désormais opportunément réservé à la boutique des
produits dérivés. Fini la sonorisation assourdissante entre les groupes qui
empêchait les festivaliers d'échanger sereinement leurs impressions !
Le prix des
consommations reste modéré (3€ la bière ordinaire, 3€ la portions de potatoes
et 6€ le hotdog), le prix du tshirt également (20€).
Des consignes
gratuites permettent de se délester du superflu durant les concerts.
La nouveauté
cette année était le bracelet bagué (déjà en usage dans beaucoup d'autres
spectacles) pour l'accès aux deux jours.
Le seul point
qui demeure agaçant est la vente des tickets. Dans un premier temps, il est
proposé un ticket numérique peu onéreux (en dessous des 100€) alors que
l'affiche est méconnue. Ensuite, au fil des annonces, le prix grimpe de
quelques dizaines d'euros ; tant pis pour les indécis ou les retardataires. Lorsque
je récapitule l'évolution : 2015, 89,60€ ; 2016, 96,10€ ; 2017, 137,30€. Ce
côté mercantile m'irrite d'autant plus que le ticket au format
"collectionneur" est ensuite proposé dans un lot spécial, une fois
que la plupart (dont moi bien évidemment)
se sont procurés le précieux sésame.
Bref, vous
l'aurez cependant compris, ce festival est tout simplement incontournable pour
tout mélomane averti ; il justifie amplement quelques petits sacrifices, qui
sont consentis d'autant plus aisément lorsque des groupes légendaires et
espérés sont à l'affiche. Lorsque des amis sont en outre à vos côtés pour
partager ces moments, c'est juste magique !
Mais trêve de
bavardages, voici mon modeste récit des évènements.
VENDREDI 30 JUIN
Météo : temps ensoleillé et
chaud, avec un petit vent bien agréable. Quelques nuages menaçants ne sont
jamais restés bien longtemps.
17h15-18h : CALIGULA'S HORSE. Honneur aux premiers gladiateurs qui pénètrent
dans l'arène ! Ces australiens m'étaient inconnus avant l'annonce de l'affiche,
mais j'ai une circonstance atténuante : C'est en 2011 que Jim Grey (chant), Sam Vallen (guitare) ont formé leur groupe à Brisbane. Dave Couper (basse, choeurs) les a rejoints dès
2011. Josh Griffin (batterie depuis
2016) et Adrian Goleby (guitare
depuis 2017) sont les derniers arrivés.
Ils sont venus promouvoir leur
opus "Bloom" paru en 2015,
et nous suggèrent un progmetal qui, s'il se distingue déjà par sa propre
identité, nous fait néanmoins parfois penser à Haken (sans clavier) ou à
Leprous (sans la voix exceptionnelle de son chanteur, sans vouloir offenser Jim
qui n'est pas dans la même tessiture).
Avec beaucoup de fougue et de mélodies,
pimentées de qualités techniques indéniables ils parviennent à attirer
l'attention et les premières acclamations de festivaliers présents ; la cour se
remplit peu à peu en cette fin de vendredi après-midi.
PROGRAMME
Marigold (Bloom)
The City Has No Empathy
Dark Hair Down (The Tide, The Thief & River’s End)
Water's Edge
Firelight (Bloom)
Daughter of the Mountain (Bloom)
Rust (Bloom).
Voilà en tous cas une belle
entrée en matière, qui ne peut que donner envie de suivre ces nouveaux
kangourous très prometteurs ! hop, hop, hop :
Au coin réservé pour les autographes,
Mike Portnoy se soumet volontiers à l'exercice, mais la file des admirateurs
est bien trop longue ! Je me retrouve à la limite du temps imparti, tant pis
pour moi. Toutefois, ma p'tite fée aura tout de même obtenu une dédicace sur sa
veste.
Mike s'excuse, de bonne foi semble-t-il,
mais il doit nous quitter pour laisser sa place à d'autres !
18h30 : ANIMALS AS LEADERS. Intrigué par ce nom (qui m'était également
inconnu) sur l'affiche, je m'étais arrêté sur quelques vidéos sur YouTube.
J'avais été impressionné par leur technicité avec laquelle ils exprimaient des
morceaux pas très éloignés de l'esprit de Liquid Tension Experiment. Une
musique aux confins du progmetal et du jazz en fusion. Ils promeuvent leur
quatrième opus, "The Madness of Many"
paru en 2016.
C'est donc avec un grand intérêt
que je me positionne à mi-foule pour les découvrir. Leur talent se confirme au
fil de la prestation ; instruments, effets, tout est maitrisé.
Ils ne sont que trois : pas de
chant, mais un guitariste Tosin Abasi
(depuis 2007), un bassiste hallucinant Javier Reyes (depuis 2009), et un batteur Matt Garstka (depuis 2012).
Pourtant, au bout d'un moment je
dois avouer une certaine lassitude. J'ai eu l'impression, peut-être injuste
j'en conviens, d'une répétition et d'un manque de relief. L'absence de chant
peut-être, la prédominance du son de la basse sans doute.
PROGRAMME
Arithmophobia
Ectogenesis
Cognitive Contortions
Wave of Babies
Do Not Go Gently
Tooth and Claw (The
Joy of Motion)
Nephele (The
Joy of Motion)
Tempting Time
Ka$cade (The
Joy of Motion)
Physical Education
The Brain Dance
Inner Assassins
The Woven Web (The
Joy of Motion)
CAFO.
Le coin des autographes prévoit
d'accueillir Marillion, je vais donc me positionner dans la file adéquate, tout
en continuant à prêter une oreille attentive à ce qui se passe sur la scène.
Comme prévu, Marillion au grand complet, (H.
compris, ce qui est une bonne surprise pour moi), vient et s'assoit pour
accueillir les demandes d'autographes. (En
petits malins nous avons participé à la file d'attente pour le précédent groupe
et laissé passer leurs admirateurs pour parvenir à nos fins : être les premiers
de la file pour Marillion !).
Hélas, il était annoncé qu'il n'y
aurait pas de portrait autorisé. Grosse déception pour moi car la présence de
Hogarth à ce genre de cérémonie est plutôt rare. Durant la Convention je
n'étais pas parvenu à le rencontrer, contrairement à tous les autres membres.
Loin d'être un caprice
d'admirateur transi, je tenais simplement à échanger humainement. Il me faudra donc
me contenter de lui serrer la main et de lui bredouiller quelques mots à défaut
de pouvoir lui faire part de ma reconnaissance et mon admiration pour ce qu'il
a apporté à Marillion et pour ce qu'il exprime dans ses chansons. Il n'en saura
rien, mais j'imagine aisément qu'il n'attendait pas après moi de toute façon.
Lui et ses complices sont tous
souriants, disponibles et détendus ; fidèles à leur réputation. Ce trop furtif
échange aura cependant permis d'obtenir quelques dédicaces sur photos ainsi que
sur la veste de ma p'tite fée ainsi ravie.
Tiens, à
propos de photos, j'ai eu l'étonnement de constater qu'à Barcelone, pourtant en
pointe dans beaucoup de domaines, ils ignorent manifestement ce qu'est un
automate développeur de photos !... Très affligeant, car il aura fallu perdre
du temps en s'adressant à plusieurs employés de la fnac locale qui ont
contribués en chaine à nous extraire des photos de notre portable. A Paris,
dans tous les centres commerciaux il existe pourtant ce type d'automate !
20h10-21h50 : MIKE PORTNOY'S SHATTERED FORTRESS. Alors là, autant l'avouer
tout de suite, cette formation constitue l'une
de mes principales motivations pour venir. Déjà la seule perspective de revoir Mike
Portnoy m'aurait attiré, mais lorsque j'ai su qu'il est accompagné des membres
de Haken … Il n'était plus question d'hésiter !
J'ai ensuite préféré négliger
partiellement de connaitre le programme et bien m'en a pris !! Car j'avais bien
une petite idée sur ce qui m'attendait, mais la surprise fut de taille tout de
même !
En fait, ce que je savais en gros
c'est que Mike se considère comme un alcoolique repenti. Il a donc décidé de
regrouper une série de chansons de son ancien groupe Dream Theater pour créer
ainsi une suite intitulée "Alcoholics
Anonymous Suite". Tous les thèmes sont composés par Mike qui exprime ainsi
son expérience avec l'alcoolisme. L'évocation tient en douze étapes (the Twelve
Step Saga), sur une durée d'une heure environ.
Mais la sublime surprise fut
d'entendre l'introduction, suivi du premier titre du monumental "Scenes from a Memory" !! Je me
demandais alors si je rêvais les yeux ouverts, mais non ; Mike nous a gâtés ! Du
pur bonheur !!!
Avant d'aborder les cinq chansons
écrites pour la suite, c'est "The
Mirror" tirée de "Awake"
qui traite également des problèmes d'alcoolisme. A noter que, durant "Repentance", le visage des artistes
ayant prêtés leur voix lors de l'enregistrement défilent en fond de scène :
Steven Wilson, Mikael Åkerfeldt, Joe Satriani, Steve Hogarth, Neal Morse ...que
du beau monde, quoi !
Pour clore en beauté, le rappel
est un opportun retour à SFM "The Dance of Eternity" et "Finally
Free".
Mais bien évidement au-delà des
états d'âmes ainsi exposés par notre cher Mike, c'est surtout l'interprétation
musicale qui en est produite qui m'intéresse ! A l'occasion d'une croisière
musicale, les musiciens de Haken (sur
lequel l'influence de Dream Theater est évidente) se sont entendus avec lui
pour l'accompagner dans sa démarche et c'est ainsi que je suis ravi de revoir
sur la scène Ross Jennings (chant),
Richard Henshall (guitare), Diego Tejeida (claviers), Charlie Griffiths (guitare) et Conner Green (basse). Eric Gillette, guitariste du Neal Morse Band
met ses talents de guitariste et de chanteur dans la balance accentuant ainsi
l'impression d'assister là à un concert d'anthologie !
Le plus troublant était
d'entendre le chant de Ross qui était juste parfait. Les mauvaises langues
diront meilleur que James LaBrie, une limite que je ne franchirai pas
unilatéralement même si de nombreux passages plaident en faveur d'un coup
d'état ! Mais je suis un légitimiste donc que Ross continue avec ses potes de
Haken, et que James arrête de bouffer des crevettes pourries dans les Antilles
(les informés comprendront) et tout
ira bien !
Je ne suis pas prêt d'oublier ce
concert monstrueux. Le public non plus m'a-t-il semblé !
PROGRAMME
Overture
1928
Strange
Déjà Vu
The Mirror.
Twelve-step Suite :
The Glass
Prison
This Dying
Soul
The Root of
All Evil (Eric Gillette au chant)
Repentance (Mike Portnoy au chant)
The
Shattered Fortress.
RAPPEL:
The Dance
of Eternity
Finally
Free.
22h35-00h20 : MARILLION. A peine remis de la claque énorme du
précédent concert, ma p'tite fée et moi nous positionnons cependant rapidement
pour prendre une piqûre de rappel, quelques mois après nos fortes émotions vécues
à la Convention en ce début de ce printemps.
Notre addiction est désormais totale pour Marillion, nous les voyons là
pour la cinquième fois en six mois, et pourtant notre envie de les accompagner dans
leur univers est intacte !
Bien qu'admirateur transi, je m'efforce de capter un maximum de leurs
ondes positives avec le plus d'objectivité possible… Je sens un sourire
dubitatif dans votre regard mais je vous assure que c'est possible !... Enfin
je crois.
Le programme, qui débute comme en décembre dernier par "The
Invisible Man" est une nouvelle fois un pur régal auditif ! Seul
"This Strange Engine" s'intercale entre deux des fabuleux
titres tirés de leur dernier opus "FEAR". Tout est excellemment
interprété. Hogarth toujours aussi comédien et chanteur à la fois.
Plantés dans les premiers rangs au pied de la scène pour observer le
jeu de Pete Trewavas (basse), Mark Kelly (claviers) et de Hogarth, nous
parvenons également à apercevoir Ian Mosley
visible entre ses cymbales. Nous ne visionnions que partiellement les films en
fond de scène mais ce n'est pas bien grave car nous les avions déjà vus en
décembre et en mars. Voilà pour le confort visuel, mais sur le plan acoustique,
c'est excellent même si j'imagine le son moins fort pour le public plus en
retrait.
Steve Rothery (guitare) semble
encore flatté par les ovations méritées du public. Je ne remarque aucune
faiblesse dans son jeu, sauf peut-être (soyons exigeant) son solo un peu trop
court à mon goût sur "This Strange Engine".
Si "El Dorado" et "The
New Kings" sont bien des perles du dernier album, il n'en demeure pas
moins que je me réjouis tout particulièrement de réécouter une deuxième fois
sur scène (la première fut lors de la Convention) ce transcendant titre "The
Leavers" avec ces multiples ruptures mélodiques et surtout cette
montée finale en puissance que j'avais distinguée dès la première écoute de
l'opus !
Nous aimerions bien écouter "Never Land" mais ce sera
"Gaza" qui clôturera ce concert. Ce titre persiste à me
laisser la même impression ; un début sans saveur exaltante, mais une fin
délicieuse. Et ce sera sur cette fin trop vite arrivée que nous quittons ce
groupe que nous retrouverons en octobre au Zénith (ce qui, au passage, portera
à six représentations en moins d'une année, sur une même tournée, record battu
– détenu précédemment par Monsieur Wilson).
PROGRAMME
The Invisible Man
El Dorado: I. Long-Shadowed Sun
El Dorado: II. The Gold
El Dorado: III. Demolished Lives
El Dorado: IV. F E A R
El Dorado: V. The Grandchildren of Apes
The New Kings: I. Fuck Everyone and Run
The New Kings: II. Russia's Locked Doors
The New Kings: III. A Scary Sky
The New Kings: IV. Why Is Nothing Ever True?
This Strange Engine
The Leavers: I. Wake Up in Music
The Leavers: II. The Remainers
The Leavers: III. Vapour Trails in the Sky
The Leavers: IV. The Jumble of Days
The Leavers: V. One Tonight.
RAPPEL:
Gaza.
00h50-02h00 : ULVER. Nous
sommes tous bien fatigués en cette fin de première journée ; à cette heure-là
on est d'ailleurs déjà au lendemain ! Harassés d'émotions par les deux derniers
concerts, l'idée de rentrer nous effleure l'esprit. Mais la faim nous tenaille
et nous restons quand-même ne fut-ce que pour prendre le temps de se
ressourcer. En outre, ce que j'avais visionné sur YouTube m'avait suffisamment
intrigué pour tenter l'aventure expérimentale-ambiante.
Voilà donc un groupe norvégien créé en 1993 par Kristoffer Rygg (chant, programmation additionnelle)
qui, au fil des multiples changements est désormais entouré de Tore Ylwizaker (programmation, claviers
depuis 1998), de Jørn H. Sværen (à
divers pupitres depuis 2000) et de Daniel O'Sullivan
(guitare, basse, claviers depuis 2009). Le groupe entretenant un mystère en restant
dans la pénombre pendant le spectacle, difficile d'affirmer qui était là ou non
(d'autant que pour apprécier la magie je m'étais maintenu en retrait de la
scène). Il me semble avoir distingué cinq silhouettes en tout et pourtant sur
la droite c'était probablement Lars Pedersen
(percussions depuis 2009), et sur la gauche Anders Møller (batterie depuis 2014).
Quelque peu circonspect au début de la prestation, je me suis surpris
dans un tourbillon sonore assez enivrant je dois bien l'avouer, en dépit d'un
style qui ne m'est pas familier. Les minutes s'égrainent et, loin de penser à
rentrer, nous resterons en fait jusqu'au bout. Le dernier titre "Coming
Home" durant seize minutes était particulièrement hypnotisant …
Musicalement, on peut se demander ce que faisait ce groupe à un tel
festival car il n'a pas grand-chose à voir avec les autres, leur musique
m'évoquant plutôt alternativement Tiamat, Archive, Depeche Mode ou encore
Jean-Michel Jarre. Mais il faut reconnaitre qu'ils nous ont gratifiés d'un
concert inoubliable et mystique à bien des égards.
Ils ont ainsi promus leur dernier opus paru en 2017, "The
Assassination of Julius Caesar"
PROGRAMME
Nemoralia
Southern Gothic
1969
So Falls the World
Rolling Stone
Transverberation
Angelus Novus
Coming Home (version
de 18 minutes).
La suite est pénible car Ulver m'avait fait oublier que, contrairement
au samedi soir, les métros s'arrêtent plus tôt ; trois quart d'heure de marche
pour retrouver l'hôtel, ça calme l'enthousiasme, forcément. Mais bon, ce sera
vite oublié !
SAMEDI 1er JUILLET
Météo : Alternance de belles éclaircies et de passages nuageux mais pas
de quoi gâter la fête !
Un déjeuner allègrement arrosé
d'Estrella dans un cabaret, entre amis, nous permet d'échanger nos impressions
de la veille entre autre. Au moment de partir, nous rencontrons deux membres
des australiens Caligula's Horse ! Très abordables ils acceptent un p'tit
portrait collectif bien sympa !
17h15-18h : JARDIN DE LA CROIX.
Ce groupe espagnol formé depuis 2006 comprend actuellement Ander Carballo (Guitare), Pablo Rodríguez (Guitare), Nacho Hernández (Basse) et Israel Arias (batterie). Ils sont originaires
de Madrid et assurent la promotion de "Circadia" leur très bon
quatrième album que j'ai écouté avec un réel plaisir.
Ils mélangent du rock progressif, (qui peut évoquer Rush sur Blacksnout
Seasnail, Talking With Planets), avec du plus musclé (qui peut évoquer Satriani
au son des guitares ciselées) et des alternances d'atmosphères
différentes.
Ne connaissant pas du tout groupe avant ce jour, j'ai cependant pu
remarquer une réelle efficacité sur scène, alliant de très bons riffs de
guitares et de basse. J'estime que c'est assurément un groupe à suivre.
L'absence de chant me gêne (un peu) à titre personnel, mais leur talent suffit
à exprimer une musique qui me touche.
PROGRAMME (à determiner)
1. Seventeen
Years to Hatch an Invasion
2. Man
Made Lightning
3. Green
Architect
4.
Intermareals
5.
Colorado Springs
6.
Talking with Planets.
A partir de 18h, c'est au tour d'ANATHEMA de venir au complet à la table
des autographes que nous obtenons sur des photos tirées au préalable. Tant pis
pour ma pomme, je n'avais pas prévu ma propre photo en compagnie de la jolie
LEE. Imprévoyance coupable, j'en conviens volontiers.
18H30-20h : DEVIN TOWNSEND PROJECT. Pour son malheur j'ai connu sa musique
lorsqu'il jouait dans l'hurlantissime Strapping Young Lad. De là j'ai fait un
blocage, je le reconnais volontiers. Je ne suis donc pas un grand admirateur du
Monsieur.
Néanmoins, l'air de rien je lui donne ce jour une deuxième chance de
séduction… Un multi-instrumentiste de 45 ans, ami et respecté d'une bonne part
de la scène rock, le monsieur a certainement de bonne raison de séduire ….
Le malchanceux canadien est victime d'une panne matérielle qui empêche
son groupe de débuter … Mais qu'à cela ne tienne, le bavard légendaire (je dis
cela car c'était déjà une de ses caractéristiques il y a deux ans) se met à
causer avec son public anglophone. Je ne cherche pas trop à comprendre mais
apparemment cela semble très amusant.
Après de longues minutes perdues l'énergie revient sur scène, et quelle
énergie ! Lorsque je lis son pedigree j'acquiesce sur son classement dans le
metal-industriel, heavy-metal.
Mais je cherche encore l'aspect progressif qui justifierait sa présence
à l'affiche d'un festival de rock progressif. Mystère …Il y a deux ans
ici-même, il m'avait fait saigner les oreilles sans que je comprenne le motif
de sa sélection… Cette fois je me pose toujours la même question, cependant je
supporte mieux sa prestation. J'en retiens quelques passages relativement
intéressants …
Je lui accorde donc le bénéfice du doute pour l'avenir, pas encore tout
à fait convaincu ni enthousiaste.
PROGRAMME
Seventh Wave
Life
Night
Hide Nowhere
Sister
3 A.M.
Voices in the Fan
Greetings
Regulator
Funeral
Bastard
The Death of Music
Thing Beyond Things.
20H30-22h : ANATHEMA. Distant Satellite, leur avant-dernier opus,
ne m'avait séduit que sur scène ; leur dernier "The Optimist" ne m'a
pas davantage séduit. Je ne parviens pas à retrouver mon enthousiasme ressenti
sur les précédents. Pourtant je sais que sur scène Anathema parvient toujours à
m'enivrer les sens ; c'est donc relativement confiant que j'aborde ce treizième
concert !
Ils débutent très fort avec deux des plus admirables titres qu'ils
aient composés. La Belle Lee Douglas,
toujours aussi séduisante et dotée d'une délicieuse voix, est juste en face de
moi : tout va bien !
Les frères Cavanagh sont fidèles à eux-mêmes ; le
bassiste en retrait, le beau Vincent introverti et explosif et Daniel le
communiquant. Ce dernier nous inquiète toutefois par son aspect. Il nous semble
tout bouffi, suant, blême et son avant-bras dans un bandage persistant depuis
quelque temps. Espérons que son problème sera prochainement résolu.
John Douglas et Daniel Cardoso discrets mais efficaces
assurent tempi et mélodies pour le plus grand avantage de la prestation comme
d'habitude à la hauteur de nos espérances !
Leur programme du jour est un subtil et astucieux dosage entre neuf titres
emblématiques et cinq titres du nouvel opus. "Endless Ways" est,
parmi les nouveautés, celui qui me plait le plus. La prestation de Lee n'y est
sans doute pas pour rien.
Même si j'apprécie toujours ces atmosphères (qui aime bien chatie
bien !) je n'accroche décidément pas aux "prétendus" nouveaux
titres ; "prétendus" dans le sens où ils me laissent une fâcheuse
impression de déjà-entendus. De surcroit, je n'entends plus ces ruptures
musicales tant appréciées ; un thème est lancé et c'est parti jusque la fin (Leaving
It Behind, The Optimist) avec juste un crescendo, puis un decrescendo pour
toute variante … J'attends juste autre chose d'un groupe qui m'a tant ému
auparavant.
Cela étant dit, cette critique est exprimée avec le recul de quelques
jours ; il est clair que dans la fosse j'ai pris du plaisir comme les autres
autour de moi ! Le public est en effet quant à lui conquis intégralement, il
chante et applaudit à tout rompre !
Le soin apporté aux images de fond de scène est remarquable :
alternance d'images évocatrices tantôt des opus (Weather System), tantôt de
titres (magnifique incandescence durant l'émouvant Dreaming Light).
Voilà un concert qui aura passé encore trop vite (90 mn).
PROGRAMME
Untouchable, Part 1 (Weather Systems)
Untouchable, Part 2 (Weather Systems)
Leaving It Behind (The Optimist)
Endless Ways (The Optimist)
The Optimist (The Optimist)
Thin Air (We’re Here Because We’re Here)
Dreaming Light (We’re Here Because We’re Here)
Can't Let Go (The Optimist)
The Beginning and the End (Weather Systems)
Universal (We’re Here Because We’re Here)
Closer (A Natural Disaster)
Springfield (The Optimist)
A Natural Disaster (A Natural Disaster)
Distant Satellites.
Nous étions bien placés et du coup nous nous accrochons au premier rang
pour la suite très prometteuse !
22h30-00h15 : IAN ANDERSON'S JETHRO TULL. A bientôt soixante-dix ans, l'auteur-compositeur,
chanteur, flûtiste, guitariste, (…) a toujours fière allure. L'insolence du
britannique se lit dans son regard espiègle et dans ses gestes toujours alertes
! Avec une légèreté étonnante il bondit d'un bout à l'autre de la scène, le
plus souvent avec sa légendaire flûte traversière. Il pause souvent dans sa
position typique et identifiable (une jambe tendue et l'autre pliée sur le
côté). Reconnaissable également par sa façon si particulière de jouer de sa
flûte, d'un souffle si fort et accompagné de sons gutturaux !
Je ne connais pas parfaitement le registre du groupe d'anthologie et
pourtant je déguste avec un pur bonheur ces titres qui me touchent ! Il est
vrai que je suis accompagné d'un admirateur de longue date qui attire mon
attention à points nommés !
Ian ANDERSON n'est
évidemment pas seul ; il est notamment toujours entouré par deux de ses
complices de Jethro Tull : John O’HARA
(claviers, depuis 2007) et David GOODIER
(basse, depuis 2007).
Cependant, le musicien qui éblouit l'audience de toute sa classe est le
guitariste Florian OPAHLE, un
allemand né en 1983 à Rosenheim, qui avait déjà joué avec lui ponctuellement dès
2004 mais qui a pris tout son rôle au départ du titulaire historique du poste, Martin
Barre parti suite à désaccords en 2012. Les parties sont interprétées ainsi des
plus fidèlement.
Quant à Scott HAMMOND
(batterie, depuis 2012), sa frappe d'une efficacité redoutable fut mise en
exergue lors d'un p'tit solo bien placé.
Ian est volontiers disert pour présenter ses titres et il laisse de
belles marges d'expressions à ses musiciens ; chacun a eu droit à sa minute de
gloire. On se demande dans ces moments-là pourquoi Barre s'est barré
(excusez-moi, c'était trop tentant !)
Nos articulations endolories jusqu'alors par cette seconde journée
festivalière, n'existent plus car nous sommes portés par de mystérieuses
substances venues du fond de nos cerveaux enivrés par la musique.
Je m'en veux d'avoir manqué autant de ses concerts durant toutes ces
années où je savais pourtant tout l'intérêt qu'il représente dans le monde
progressif ! Mais voilà qui est fait ! A l'instar de Camel il y a deux ans, il
aura fallu une affiche catalane pour me permettre enfin de gouter au plaisir
d'un concert mémorable, pendant 1h45 !
PROGRAMME
Living in the Past (1972 Living in the Past)
Nothing Is Easy (1969 Stand Up)
Heavy Horses (1978 Heavy Horses)
Thick as a Brick (1972)
Banker Bets, Banker Wins (2012 Thick as a Brick 2)
Bourrée (reprise de Johann Sebastian Bach) (1969 Stand Up)
Farm on the Freeway (1987 Crest of a Knave)
Songs From the Wood (1977)
Pastime With Good Company (reprise du roi Henry VIII d'Angleterre)
Sweet Dream (1969)
Dharma for One (1968 This Was)
A New Day Yesterday (1969 Stand Up)
Toccata and Fugue in D Minor (reprise de Johann Sebastian Bach) (2014
Homo Erraticus)
My God (1977 Songs From the Wood)
Aqualung (1971).
RAPPEL:
Locomotive Breath (1971 Aqualung)
00h45-02h15 : LEPROUS. Formé
en 2001 en Norvège par Einar SOLBERG
(chant, claviers) toujours accompagné de Tor ODDMUND SUHRKE (chant, guitare, depuis 2001) mais aussi de Baard KOLSTAD (batterie, depuis 2014) et
Robin OGNEDAL (guitare, chœurs,
depuis 2017).
En effet Øystein, guitariste depuis treize ans vient de quitter le
groupe pour des raisons familiales. Par ailleurs, Simen Daniel BØRVEN (basse, chœurs depuis 2015) est
officiellement intégré au groupe.
Ils entament la promotion d'un nouvel opus "Malina" qui
paraitra le 25 aout 2017. Dejà très prometteur si je m'en tiens au titre "
From the Flame" dont la video est déjà sur YT !
Dans ce récit j'ai déjà usé de tant de superlatifs que j'hésite à en énoncer
de nouveaux, et pourtant quel concert pour finir en apothéose ce magnifique
festival ! Leprous était déjà venu ici en 2015 mais à l'époque existait encore
cette mini-scène ridicule sur laquelle il avait été relégué.
Honneur lui est rendu ce soir : LEPROUS est sur la Grande Scène face un
public encore très nombreux en dépit de cette heure tardive !
Pour la cinquième fois depuis 2010, ces norvégiens éclaboussent mes
sens de tout leur talent, en particulier celui d'Einar, ce colosse viking, dont
le chant est si reconnaissable et qu'il module avec aisance en toutes
circonstances.
LEPROUS a recueilli sur internet les choix de titres émis par les
internautes. Rien d'étonnant donc à assister un fort enthousiasme du public. Il
est vrai que tous les ingrédients ayant fait le succès du groupe sont ainsi
présents : Ruptures d'atmosphères, énergie et mélodies accrocheuses. Les nuques
de l'auditoire ne résistent que difficilement à imiter les gesticulations fréquentes
des musiciens sur scène !
Tout le monde est fatigué mais LEPROUS galvanise les dernières énergies
pour communier ensemble une dernière fois dans l'antre barcelonais du rock
progressif !
PROGRAMME
The Valley (Coal)
Forced Entry (Bilateral)
Restless (Bilateral)
The Cloak (Coal)
MB. Indifferentia (première fois 2013) (Bilateral)
The Flood (The
Congregation)
From the Flame (Malina)
Rewind (The
Congregation)
Echo (Coal)
Passing (Tall
Poppy Syndrome)
Contaminate Me (Coal)
RAPPEL:
Slave (The
Congregation).
Voilà, le moment le plus triste du festival est arrivé. C'est fini pour
cette excellente célébration 2017 du rock progressif. Triste mais soulagé
quand-même, je dois l'avouer, tant la fatigue accumulée ne m'aurait pas permis
d'aller beaucoup au-delà (quoique…) ! A entendre les impressions et à voir les
mines épuisées à cette heure tardive, je crois pouvoir affirmer que je ne suis
pas le seul ! Epuisés mais heureux !
¡ ADIÓS, HASTA PRONTO, AMIGOS
!
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