Pile-poil un mois avant la Saint-Patrick, nous sommes
nombreux, dans un Zénith plein pour la seconde soirée de suite, à avoir décidé
de nous mettre au Vert ! Même si la Heineken n'a de vert que son verre d'emballage,
la bière coule à flots (pas seulement dans les gorges déployées, d'ailleurs !)
et les urinoirs sont très convoités (chez les hommes comme chez les femmes !).
GLEN
MATLOCK (19h30-20h)
En me rendant à un concert de rock celtique, j'étais
bien loin de m'attendre à assister à un concert acoustique d'un des membres
fondateur des Sex Pistols ! Pourtant, sur la scène c'est bien Glen Matlock (61 ans) premier bassiste des
Sex Pistols (avant, donc, Sid Vicious)
et de surcroit compositeur de la plupart des morceaux du groupe ! Il aurait pu
légitimement se contenter de la reprise exclusive des titres qui ont fait sa
gloire, mais en fait nous aurons droit à un récital honorable et plutôt pépère
…
Il fallait disposer d'un certain aplomb pour affronter
seul à la guitare sèche un auditoire venu s'encanailler. Mais son passage ne
laissera sans doute pas d'autre souvenir au public poli et respectueux que la
sensation mélancolique d'avoir assisté à un concert d'une partie du groupe
légendaire …
PROGRAMME
God Save the Queen (Sex
Pistols)
Sexy Beast
Pretty Vacant (Sex Pistols)
(à complèter…)
FLOGGING MOLLY (20h15-21h15)
Avant cette soirée, je ne m'étais pas intéressé à ce
qui passait en première partie ; j'ignorais donc l'existence de Flogging Molly. Compte tenu de la
claque monumentale prise ce soir, c'est avec fébrilité que je me suis mis en
quête d'informations sur ces formidables fêtards…
J'apprends ainsi que Dave King, fondateur du groupe, qui est né et a grandi en Irlande,
n'est autre que l'ex-chanteur du groupe de heavy-metal Fastway créé par "Fast" Eddie Clarke, ex-guitariste de Motörhead ! Intéressante et surprenante
origine musicale !! Issu d'une famille de musiciens axés autour de la musique
traditionnelle irlandaise, l'insolent rejeton est cependant davantage attiré
par le hard-rock et le punk-rock, en pleine expansion à cette époque. Il part
pour les États-Unis dans les années 1980 où, après quelques errements, il finit
part réunir son groupe à Los Angeles, en Californie en 1997.
Flogging
Molly, qui s'ébat dans un folk
celtique (très) musclé est désormais composé de Dave King (chant, guitare acoustique), son épouse Bridget Regan (violon, flûte irlandaise,
uilleann pipes), Dennis Casey (guitare
électrique), Matt Hensley (accordéon),
Nathen Maxwell (basse, chant), Bob Schmidt (mandoline, banjo, bouzouki) et
George Schwindt (batterie).
Si leur dernier opus "Life is Good", paru en 2017, me semble relativement fade au
lendemain du concert, en revanche ce que j'écoute par ailleurs, "Drunken Lullabies" (2002) ou "Speed of Darkness" (2011), confirme
et amplifie tout mon intérêt ! Mais revenons à cette soirée dantesque…
Indéniablement un groupe de scène, FM a survolté le
Zénith ! Cette salle a connu pourtant bien des émotions en ma présence (130 concerts depuis mars 1985) mais là,
vu des gradins c'était particulièrement hallucinant et réjouissant de voir
autant de bonheur partagé du premier au dernier rang ! Quelle fête !
Dave King est un personnage attachant, très
charismatique. Le genre de type avec qui on a envie de trinquer une chope dans
un pub surchauffé par l'agitation frénétique des danseurs et musiciens ! Quitte
à hasarder quelques mots en français il parvient en toute simplicité à attirer
l'attention et à attiser la tension, selon les titres à présenter.
Le groupe n'est pas économe de ses efforts et laisse peu
de temps de répit dans ce déluge de notes et d'excitations !
J'observe a posteriori que seuls trois titres du
programme sont extraits du dernier opus (que je trouve décevant) alors que
quatre titres sont extraits de Drunken Lullabies (que je préfère nettement !).
Une très réjouissante découverte qui laisse un sacré
gout de reviens-y !
PROGRAMME
The Hand of John L. Sullivan
(Life Is Good)
Swagger (Drunken Lullabies)
Selfish Man (Swagger)
Drunken Lullabies (Drunken Lullabies)
The Days We've Yet to Meet (Life Is Good)
Life in a Tenement Square (Swagger)
Float (Float)
Tobacco Island (Within a Mile of
Home)
Devil's Dance Floor (Swagger)
Crushed (Hostile Nations) (Life Is Good)
If I Ever Leave This World Alive (Dédié aux
victimes de l'attaque terroriste au Bataclan en 2015) (Drunken Lullabies)
What's Left of the Flag (Drunken Lullabies)
The Seven Deadly Sins (Within a Mile of Home).
Au terme de cette prestation époustouflante, je suis
enclin à considérer dans un premier temps que ces joyeux drilles ont peut-être
bien volé la vedette à la tête d'affiche !...
…Mais bien qu'épuisé, le public continuera à faire la
fête grâce au rock teigneux de DROPKICK
MURPHYS !
DROPKICK
MURPHYS (21h40-23h15)
Une fois les lumières éteintes, la douce voix celte féminine
de Sinéad O’Connor prépare longuement le public impatient pour l'entrée tant
attendue des gaillards.
Dès les premières notes, nos pauvres oreilles
dépourvues de protection auront tôt fait de se rendre compte que la
sonorisation semble quelque peu excessive, mais fort heureusement elle reste
audible malgré tout.
DM nous balance d'emblée quatre titres sans pause ! Le
public semble assommé après cette première salve mais peu à peu il se ressource,
entrainé irrémédiablement par les rythmes toujours plus endiablés et
entrainants !
Nous retrouvons donc Al Barr (chant), James Lynch
(guitare, chœurs), Ken Casey (basse,
chant), Matt Kelly (batterie,
chœurs, bodhrán), Tim Brennan (guitare,
accordéon), Jeff DaRosa (Mandoline,
guitare acoustique, banjo) et Lee Forshner
(-info à confirmer- cornemuse).
Le groupe dont la notoriété s'est construite sur sa
réputation festive avait fait savoir qu'il préfère jouer deux soirées dans une
salle garantissant la proximité avec son public que dans une arène démesurée où
l'ambiance est moins perceptible. Généreux et conscients que beaucoup
viendraient aux deux soirées, le programme était différent de la vielle. Nos 24
titres de ce soir me conviennent parfaitement. Cinq titres sont extraits de l'opus
"Signed and Sealed in Blood"
; ça tombe bien je l'apprécie tout particulièrement ! Plus surprenant, seuls
deux titres sont extraits du dernier album "11 Short Stories of Pain & Glory", mais il est vrai qu'après
la tournée promotionnelle de l'année dernière le public autant que le groupe préférait
revisiter l'ensemble du répertoire ! Tous les opus du groupe sont représentés
ce soir et chaque titre est une source
de réjouissance !
Engagé, et énergique le groupe exprime, à coups de grosses
guitares, de banjo, d’accordéon, de cornemuse, et de chœurs enragés, les thèmes
abondamment illustrés par des images en fond de scènes. La camaraderie, le
sport, la bagarre, le courage,… bref les vertus (?) habituellement attribuées
aux irlandais dont ils revendiquent fièrement les origines.
Arrive le bien nommé "Until
the Next Time" qui, comme l'an
dernier offre l'occasion aux filles d'abord (les autres ensuite) de grimper sur
la scène pour clore ce concert dans une joyeuse pagaille !
PROGRAMME
The Foggy Dew (chant de Sinéad O’Connor)
The State of Massachusetts (The Meanest of Times)
The Boys Are Back (Signed and Sealed in Blood)
The Gang's All Here (The Gang's All Here)
Sunday Hardcore Matinee (Going Out in Style)
The Warrior's Code (The Warrior's Code)
Going Out in Style (Going Out in Style)
Blood (11 Short Stories of Pain & Glory)
Buried Alive (Blackout)
The Outcast (Blackout)
I Had a Hat (traditionnel)
Barroom Hero / Do or Die / Never Alone / Boys on the Docks (Do or Die)
The Fields of Athenry (reprise de Pete St. John)
Forever Sing (Loud, Sing
Proud!)
Captain Kelly's Kitchen (The Warrior's Code)
Jimmy Collins' Wake (Signed and Sealed in Blood)
(F)lannigan's Ball (The Meanest of Times)
Curse of a Fallen Soul (The Gang's All Here)
Rose Tattoo (Signed and Sealed in Blood)
Prisoner's Song (Signed and Sealed in Blood)
Caught in a Jar (Do or Die)
Johnny, I Hardly Knew Ya (The Meanest of Times)
Out of Our Heads (Signed and Sealed in Blood)
Rappel : (23h-23h15)
I'm Shipping Up to Boston (The Warrior's Code)
Until the Next Time (11 Short Stories of Pain & Glory).
En général un récit de concert ne peut que tenter
d'exprimer des impressions, des émotions mais pour ce type de soirée, cette
vérité est encore accrue. Une fête comme celle-là se vit, ne se raconte pas. Ou
imparfaitement.
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