jeudi 14 mars 2019

HAKEN – La Maroquinerie (20ème) - 14/03/2019



En cette fin d'hiver où l'énergie commence à manquer, il me fallait bien la perspective d'un concert de Haken pour me faire sortir de mon cocon. Depuis une bonne semaine, les cinq cents places étaient vendues ! La file d'attente est si longue que lorsque nous sommes parvenus dans l'auditorium, le premier groupe avait déjà commencé.

BENT KNEE: Ces américains jouaient déjà probablement depuis une dizaine de minutes au moment où mes sens perçoivent des sonorités intéressantes et atypiques. Très vite, leur fougue et leur recherche d'harmonies énergiques me captivent au plus haut point. C'est toujours réjouissant de faire de belles et inattendues découvertes comme celle-là !
(Renseignement pris par la suite, j'apprends que) ce sextuor a été fondé en 2009 dans le Massachusetts et est composé de Courtney Swain (chant, claviers), Jessica Kion (basse, chœurs), Ben Levin (guitare, chœurs), Gavin Wallace-Ailsworth (batterie), Chris Baum (violon, chœurs) et Vince Welch (synthés, guitare rythmique). Ils ont déjà quatre opus à leur actif ; "Bent Knee" (2011), "Shiny Eyed Babies" (2014), "Say So" (2016), et "Land Animal" (2017).
L'acoustique de cette salle ne m'a jamais paru idéale, m'enfin la sonorisation est correcte pour ces américains. De même que l'éclairage fut plutôt lumineux, pour une première partie.
Méconnaissant totalement leur répertoire, j'ai cependant accroché à ces chansons alternant la douceur et l'énergie, interprétées avec beaucoup de talent par des musiciens que je crois sentir soudé et heureux de jouer entassés sur cette minuscule scène parisienne. Jessica et Ben peinent à rester dans le maigre espace qui leur est imparti et j'ai souvent crains qu'ils se cognent tant leur énergie semble difficilement contenue ! Courtney jouit d'une tessiture qui lui permet toutes les plus belles modulations rappelant les plus belles voix du rythm'n blues.
Cette bonne humeur, cette fraicheur se ressent pendant et entre les titres et donne envie de creuser la question avec le plus grand intérêt ! (D'ailleurs, les vidéos que je visionne depuis n'ont pu que confirmer tout le bien que je pense d'eux désormais !)
Un groupe à suivre, assurément !

PROGRAMME (à determiner)
Being Human

VOLA : Fondé en 2006 au Danemark, Vola est composé de Asger Mygind (guitare & chant), Martin Werner (claviers), Nicolai Mogensen (basse) et Adam Janzi (batterie). Ils sont sur les routes pour promouvoir "Applause of a Distant Crowd" paru en 2018.
Je m'attendais, d'après les échos lus et entendus ici et là, à apprécier davantage ce quatuor mais finalement je n'ai jamais su accrocher à aucun titre ce soir … Une musique qui m'a paru sans réelle aspérité, faussement nerveuse et insipide, à vrai dire.
A mon sens, l'ordre de passage des deux groupes invités aurait gagné à être inversé …

PROGRAMME
Smartfriend (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Ghosts (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Your Mind Is a Helpless Dreamer (Inmazes, 2016)
Owls (Inmazes, 2016)
Alien Shivers (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Ruby Pool (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Whaler (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Stray the Skies (Inmazes, 2016).


HAKEN: La tournée "European Vector Studies" permet au groupe de promouvoir son cinquième opus "Vector", qui est paru le 26 octobre 2018.
Le noyau dur du groupe demeure Richard Hen Henshall (guitare). Ross Jennings (chant), et Ray Hearne (batterie) toujours soudés depuis 2007. Les autres semblent se complaire dans le concept puisque Diego Tejeida (claviers), et Charlie Griffiths (guitare) sont là depuis 2008 et Conner Green (basse) depuis 2014.
Leurs cinq précédentes prestations auxquelles j'ai eu la chance d'assister n'ont fait qu'entretenir mon d'admiration. Le 8 avril 2014 à La Boule noire durant "The Mountain Tour", les 11 juillet à Barcelone et 25 septembre 2015 à La Maroquinerie durant "Restoration Tour", le 29 mai 2016 au Divan du Monde durant "Affinity Tour", et le 29 mars 2017 à La Maroquinerie pour leur dixième anniversaire. Ajoutons à cette liste le 30 juin 2017, date à laquelle j'ai eu la chance de vérifier encore un peu plus l'étendue des talents de ces musiciens et leur capacité d'adaptation ; Haken se produisait sous l'égide de Mike Portnoy's Shattered Fortress à Barcelone pour interpréter quelques un des plus beaux titres de Dream Theater !
A chaque concert, je ressens le même émerveillement devant tant de virtuosité et de sens des mélodies. Ces musiciens émérites et appliqués parviennent à interpréter parfaitement toutes les nuances, les subtilités de cette musique qui nous régale les oreilles à l'écoute de chacun de leurs opus. De surcroit, leur bonne entente me semble évidente et transparait pendant toute la durée de la prestation. A tour de rôles, tous participent aux chœurs, souvent dans une polyphonie qui rend un hommage à peine voilé à Gentle Giant. Je trouve en particulier que Ross dispose d'une bonne tessiture qui lui permet de jouer admirablement avec les nombreuses harmonies ; le timbre de sa voix est davantage doux que puissant et pourtant il se marie à merveille avec les accords ravageurs des guitares.
Richard et Charlie rivalisent constamment de fantastiques accords avec une telle décontraction qu'on en oublierait presque la densité de travail qui a sans doute précédé leur maitrise. Ces duos ne sont pas les seuls puisque Diego et Conner participent volontiers à la folle danse de notes et n'hésitent pas à s'avancer (Diego avec son clavier portable) au bord de la scène pour mieux contribuer à la communion.
Mais ce qui me sidère le plus ce sont ces multiples ruptures d'ambiance qui berce l'auditeur sans jamais briser son voyage auditif ! Les références musicales à Gentle Giant et Dream Theater ne sont qu'une amorce à un style qu'ils ont su forger à force de fantaisies musicales. Un régal à tous points de vue… euh à tous points d'écoute plutôt ! La part des improvisations fut difficile à discerner tant leur œuvre est riche en ruptures harmoniques et en surprises sonores déroutantes et audacieuses ! Ils savent passer du rock progressif le plus délicat au metal lourd d'une agressivité étourdissante sans jamais se complaire dans l'excès. De la pure dentelle musicale, vraiment !


Logiquement la promotion de "Vector" justifie la part belle du programme, avec cinq titres, mais "Affinity" est évoqué avec deux titres, "The Mountain" et "Restoration" sont représentés avec un seul titre. Compte tenu du temps imparti, la densité et la longueur des œuvres réduit de fait la possibilité d'entendre des pièces des autres opus, pourtant tout au aussi magnifiques que sont "Aquarius" et "Vision".
Un peu de frustration donc ; on se demande bien ce qu'ils attendent pour inviter les auditeurs à une soirée en deux actes, avec eux. Mais je dois reconnaitre que clore le concert avec le déjanté "Crystallised" fut un moment tout particulièrement réjouissant ! Je souligne tout particulièrement ces polyphonies dont je raffole et que ces artistes maîtrisent à la perfection sur ce titre, comme sur d'autres.
L'éclairage était parfaitement dosé pour cette salle. L'acoustique aurait gagné à minorer le son de la basse parfois un peu embarrassant, mais rien de rédhibitoire ; globalement l'auditeur aura pu savourer les nuances et les mélodies, ce que j'appelle, moi la Musique, la vraie. Epicétou.


PROGRAMME (21h20-23h)
Intro pré-enregistrée : Ouverture de Guillaume Tell (Gioachino Rossini)
The Good Doctor (Vector, 2018)
Puzzle Box (Vector, 2018)
Falling Back to Earth (The Mountain, 2013)
A Cell Divides (Vector, 2018)
Nil by Mouth (Vector, 2018)
1985 (Affinity, 2016)
Veil (Vector, 2018)
The Architect (Affinity, 2016)
RAPPEL:
Crystallised (Restoration, 2014).


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