samedi 11 juillet 2015

BE PROG MY FRIEND FESTIVAL à BARCELONE - Poble Espagnol - 11/07/2015


Ce festival en est à sa deuxième édition : l'année dernière je n'avais pas prêté attention à son existence. Pourtant il présentait notamment Opeth et Anathema, ce qui aurait pu suffire à me faire venir, mais disons que les circonstances personnelles n'étaient pas aussi propice que cette année.
Cette année encore le programme annonçait une affiche très alléchante mais j'avais bien failli lui préférer le Loreley où Camel, principale motivation de l'été, était aussi prévu ! Ce qui m'avait décidé c'était la présence d' IQ, absent en Allemagne. C'est donc avec une grande déception que j'appris quelques jours avant de venir qu'IQ était retiré de l'affiche. Une sombre histoire de malentendus entre le manager et la production en serait à l'origine… Il restait quand même au moins cinq artistes qui justifient le déplacement, à quand même quelques mille kilomètres de mes contrées … et puis, quand on est bien accompagné on peut aller (presque) partout hein !
Le temps d'arriver sans encombre jusqu'au camping au sud de la ville, de planter la tente et de filer au lieu-dit "Poble Espagnol" et nous voilà arrivé dans ce site magnifique ; une petite place fermée par des bâtiments stylés, doté d'un kiosque fixe (la seconde scène) et d'une scène installée pour présenter les groupes (prétendument) principaux. Je dis "prétendument" car à mon humble avis plusieurs groupes avaient vocations à intervertir leurs scènes …
Mais bon, je suis en vacance sous un soleil de plomb, en très agréable compagnie, il fait très chaud mais la San Miguel est toujours aussi bonne : viva Espana ! (oups, pardon ; Catalonia !)


RIVERSIDE : 16h30 – 17h20. Le soleil n'est pas encore couché, le groupe lui fait face sous une chaleur accablante, alors que son public présente les nuques et les mollets à une cuisson probable. Mais la musique de Riverside conserve son ascendant sur les esprits et le public eut vite fait de s'imprégner de ces atmosphères si sombres, à la fois énergiques et mélancoliques. Je ne suis pas déçu par la prestation de ces polonais que je vois pour la troisième fois.
Ce groupe plutôt soudé (Mariusz Duda, chanteur/bassiste, Piotr Grudziński, guitariste et Piotr Kozieradzki à la batterie sont ensembles depuis 2001 ; ils ont été rejoints par Michał Łapaj, clavier et chœurs depuis 2003) s'imposent désormais sur la scène progmetal avec une atmosphère particulière. Les compositions sont accrocheuses par leurs mélodies entêtantes.
Leur place sur la scène principale est méritée ; sans doute auraient-ils été avantagés en passant plus tard dans la soirée.

PROGRAMME
Lost (Why Should I Be Frightened By a Hat?) (Love, Fear and the Time)
Feel Like Falling (Shrine of New Generation Slaves)
Hyperactive (Anno Domini High Definition)
Conceiving (You Second Life Syndrome)
02 Panic Room (Rapid Eye Movement)
Egoist Hedonist (Anno Domini High Definition)
The Depth of Self-Delusion (Shrine of New Generation Slaves)
Escalator Shrine Machine (Shrine of New Generation Slaves)


MESSENGER : 17h20 – 17h50. Le précédent concert est à peine fini que Messenger tente d'enchainer sur la seconde scène que constitue ce kiosque sous lequel les musiciens sont à l'étroit. Hélas, des problèmes de sonorisation vont vite casser leur élan. Pour ma part, je n'ai pas su me concentrer sur leur prestation, écoutant d'une oreille distraite tout en me désaltérant et en échangeant mes impressions sur le premier groupe. Ce que j'entendais n'était pas franchement mauvais, mais je n'ai pas été accroché par ces titres qui m'ont semblés plutôt ordinaires.

PROGRAMME
Midnight
Somniloquist
The Perpetual Glow Of A Setting Sun
Dear Departure

IHSAHN : 17h50 – 18h40. Inconnu de mes répertoires on me dit que ces gens sont dignes d'un certain intérêt. Cependant, leur pédigrée me fait plus penser à celui de Messugah, l’autre groupe de l'affiche à propos desquels je me demande bien ce qu'ils viennent faire à un festival de progmetal. Fort de cet a priori, je m'efforce donc de rester à bonne distance de la scène histoire d'avoir le recul nécessaire. Mais mes craintes sont vite confirmées. Je me retire donc, ca tombe bien j'ai un tshirt à acheter. Je me demande bien pourquoi ils occupent la scène principale …

PROGRAMME
Hiber
Pulse
Tacit
Frozen Lakes on Mars
A Grave Inversed
My Heart is of the North (nouveau titre, apparemment)
The Paranoid
The Grave

HAKEN : 18h40 – 19h30. Nous nous retournons la scène secondaire pour voir le deuxième groupe de la journée que j'attendais avec impatience. La précédente fois que je les voyais c'était à la Boule Noire où la sonorisation n'était pas idéale. Cette fois, je m'agace déjà de leur relégation sur ce minuscule espace alors qu'ils auraient amplement mérité de jouer à la place des excités qui les ont précédés. Mon agacement se transforme vite en révolte lorsque je constate que le groupe est au mieux de sa forme, bénéficie d'un son excellent et soulève très logiquement un public vite acquis à sa cause !
Ces types (Ross Jennings au chant depuis 2007, Richard Henshall aux guitares et claviers depuis 2007, Raymond Hearne à la batterie et chœurs depuis 2007, Charles Griffiths aux guitares depuis 2008, Diego Tejeida aux claviers et chœurs depuis 2008 et Conner Green à la basse depuis 2014) sont pétris de talents et de bonne humeur. Le chanteur s'est montré particulièrement proches du public n'hésitant à sortir de leur espace confiné. Ils respirent le plaisir et l'assurance de produire une musique d'une grande qualité technique et mélodique.
Ils parviennent surtout à renouveler le genre où excelle pourtant encore Dream Theater ; Petrucci, Myung, et Portnoy ont encore une marge d'avance sur le plan technique mais ils auraient bien tort de négliger la relève ! Les élèves pourraient bien remplacer les maîtres par leur fantaisie. Car c'est bien là que HAKEN séduit les mélomanes avertis ; les ambiances jazzy alternent avec le metal lourd et moi personnellement j'adore ca ! C'est juste sublime.
Un grand groupe qui, à mon humble avis, n'a pas fini d'attirer de nouveaux publics, d'autant plus qu'ils restent encore souriants et disponibles après leur concert pour photos et dédicaces. Charmants.

PROGRAMME
Premonition (Visions)
In Memoriam (The Mountain)
Insomnia (Visions)
Darkest Light (Restoration)
Cockroach King (The Mountain)
Crystallised (Restoration)

KATATONIA : 19h30 – 20h30. Nous sommes dans la file d'attente pour rencontrer les membres de Haken lorsque Katatonia occupe la scène principale. Pas trop grave puisque nous surplombons ainsi la place et ne manquons pas grand-chose au spectacle. Le groupe s'exprime dans le registre mélancolique, lourd et sombre. C'est souvent beau et prégnant mais un peu lassant et répétitif, à force. Là encore, il me semble que Haken aurait davantage mérité la grande scène, m'enfin …

PROGRAMME
Buildings
Increase
Forsaker
Dead Letters
Day and Then the Shade
The Longest Year
Ghost of the Sun
Soil's Song
My Twin
Lethean
July.

Vincent CAVANAGH : 20h30 – 21h20. Un peu surpris par sa présence, seul qui plus est, le monsieur aurait été invité pour remplacer au pied levé les malheureux IQ. Si j'aime beaucoup Anathema, je me demandais bien ce qu'allait bien pouvoir produire Vincent tout seul ! Je salue le courage nécessaire pour s'exposer ainsi, en acoustique, face à un public probablement déçu de ne pas voir IQ.
Après des débuts hésitants, Vincent parvient à capter l'attention du public en délivrant ses reprises d'Anathema, dans une version dépouillée, à la guitare juste accompagnée d'une boite à rythmes.
Le public espagnol accroche d'autant plus que pour finir Vincent leur offre une version très personnelle d'un titre en espagnol de Manu Chao. Moi je m'en fous je cause peu espagnol et je n'apprécie guère ledit Manu, mais j'estime que le geste est honorable.
Je considère donc que Vincent s'en tire bien, même si je doute qu'il ait recruté un nouveau public aujourd'hui ; de toutes façons la plupart étaient certainement déjà là à l'édition 2014.

PROGRAMME
Fragile Dreams (reprise d'Anathema)
Thin Air (reprise d'Anathema)
Flying (reprise d'Anathema)
Deep (reprise d'Anathema)
The Beginning and the End (reprise d'Anathema)
Distant Satellites (reprise d'Anathema)
Mentira (reprise de Manu Chao)

Sur ces douces émotions, on se retire du centre de la place pour se restaurer dans l'une des boutiques bordant le site. D'autant moins gênés que le suivant sur la scène principale ne m'inspire guère.

DEVIN TOWNSEND PROJECT : 21h20 – 22h30. Là encore mes craintes se confirment très vite ; le monsieur vocifère, braille, hurle et produit une musique bien éloignée de la thématique prog telle que je la conçois. La musique est certes carrée, voire bien interprétée dans son genre mais elle reste relativement classique (elle rappelle davantage Ministry) et ne me touche tout simplement pas du tout. Je m'étonne de l'engouement pour ce personnage que l'on dit "touche-à-tout" ; il faudra que l'on m'explique en quoi le DTP serait aussi vénérable.
Je me suis tenu en retrait pour une légère collation mais j'ai cependant tenté de prêter une certaine attention … en vain.

PROGRAMME
Rejoice
Night
Namaste
Deadhead
Supercrush!
March of the Poozers
A New Reign
More!
Ziltoid Goes Home
Bastard
Kingdom

LEPROUS : 22h30 – 23h20. Encore un groupe qui a contribué à me faire venir. Ces norvégiens m'ont toujours scotché par leur énergie mélodique, leur rage maitrisée. C'est beau, ca chante c'est original. Bref, ça me plait, quoi !
Le chanteur a coupé son épaisse tignasse (un peu dommage à mon avis, mais bon …) mais n'a rien perdu de son dynamisme. J'enrage une fois de plus de les voir entassés ainsi sur l'espace si réduit de ce kiosque !
Un programme relativement audacieux car sur les sept titres, quatre sont extraits du dernier opus à paraître.
Pour les avoir déjà apprécié en 2010 et en 2012, je suis ravi qu'ils continuent à créer de bonnes émotions. La composition du groupe a cependant évolué ; Einar Solberg au chant et claviers depuis 2001, Tor Oddmund Suhrke aux guitares et chœurs depuis 2001, Øystein Landsverk aux guitares et chœurs depuis 2004 mais c'est désormais Baard Kolstad à la batterie depuis 2014, ainsi que Simen Daniel Børven à la basse sur cette tournée.

PROGRAMME
The Flood (The Congregation)
The Price (The Congregation)
Chronic (Coal)
Rewind (The Congregation)
The Valley (Coal)
Slave (The Congregation)
Forced Entry (Bilateral)

Le cœur déchiré, on s'écarte une bonne dizaine de minutes avant la fin de Leprous car notre groupe phare de la soirée va bientôt enchainer et nous ne raterions pour rien au monde les premiers rangs pour assister au choc.

CAMEL : 23h20– 01h00. C'est en humble repenti que je me présente au pied de cette scène si attendue ; en effet je dois expier le pêcher impardonnable d'avoir ignoré CAMEL jusqu'en … 2011. Honte à moi. Certes, dès que de bonnes âmes m'ont guidé sur la discographie, ô combien vénérable, j'ai eu tôt fait d'en devenir admirateur, ruinant ainsi mon compte bancaire en quelques semaines pour me la procurer !
Cependant, je m'en mordais les doigts d'autant plus qu'Andy Latimer était alors réputé très malade et sur sa fin ; aucun espoir de le revoir sur scène … Jusqu'à l'annonce timide d'une date puis d'une autre … Je me suis alors mis à espérer pouvoir vérifier le talent immense de l'artiste sur une scène. Hélas, comme d'habitude, la France est évitée, par lui comme par tant d'autres… Les circonstances m'ont empêché d'aller le voir à Gent en Flandre l'an dernier mais cette fois je me suis donné les moyens de le voir enfin !
Religieusement je m'installe au deuxième rang d'un public dense et respectueux. Le maître rassure vite l'assemblée des adeptes ; il n'est ni malade, ni fatigué, ni incompétent ! Quel bonheur de partager le sien !! Son sourire alterne avec ses grimaces de concentration ; il produit avec sa guitare une palette d'émotions qui me rappellent immanquablement David Gilmour mais aussi tous ceux qu'il semble bien avoir influencé, Mark Knofer, et autres Nick Barett… En écoutant ces chants de guitares plaintives et tellement expressives, on ne peut qu'oublier les humeurs et le monde brutal qui nous entoure.
Le programme de ce soir n'était pas aussi court que j'aurais pu le craindre mais pourtant j'aurais bien passé de longs moments supplémentaires à me régaler les cages à miel ! Lady Fantasy chanté par le public vaut son pesant d'émotions je vous le garantis !!!
Avec cinq titres, Moonmadness a été privilégié, mais dans l'ensemble la visite du répertoire fut bien équilibrée ; je suis toutefois frustré de ne pas avoir assisté à l'interprétation des derniers sublimes opus Rajaz et A Nod and a Wink. Un titre comme "For Today" m'aurait fait littéralement fondre d'émotion, à n'en pas douter … mais bon … ce sera pour une prochaine fois … en France ! hein Andy, dis-moi oui !
Très vite, trop vite on arrive à la fin et Andy semble sincèrement touché par les applaudissements nourris qu'il suscite !

PROGRAMME
Never Let Go (Camel)
The White Rider (Mirage)
Song Within a Song (Moonmadness)
Unevensong (Rain Dances)
Spirit of the Water (Moonmadness)
Air Born (Moonmadness)
Lunar Sea (Moonmadness)
Another Night (Moonmadness)
Drafted (Nude)
Ice (I Can See Your House From Here)
Mother Road (Dust and Dreams)
Hopeless Anger (Extended) (Dust and Dreams)
RAPPEL :
Lady Fantasy (Mirage).

Le festival continuait avec des groupes qui n'avaient aucune chance d'arriver au niveau des mollets de Camel et puis de toutes façons nous étions lessivés par la fatigue et les émotions. Nous nous retirons en dépit toutefois, en ce qui me concerne, d'une certaine curiosité pour Messugah. Mais pourquoi faire saigner ses oreilles après un tel nectar ? CAMEL était pour nous LA tête d'affiche épicétou.

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