En ce dimanche soumis à une tempête hivernale, les
spectateurs ont pu rentrer plus tôt ; nous nous engageons dans la salle avec
une facilité inhabituelle. Nous pûmes dans la foulée nous placer librement, en fosse
ou en gradin, à l'ancienne quoi. Ce soir, pas de favoritisme, pas de classes ;
les premiers arrivés sont les premiers servis ! Ma grande nostalgie pour
l'époque des placements libres s'en trouve apaisée pour un soir ! De fait, nous
choisissons le confort de nous insérer dans une rangée de gradins, très bien
placés.
A force d'observations répétées, je ne peux pas croire
que les conditions d'accueil du public soient totalement étrangères au groupe
et à son entourage. Ils sont reconnus, à juste titre me semble-t-il, comme le
nouveau phare d’une musique rock à la fois engagée et folklorique ; ces
américains se revendiquent fièrement de la "working class", comme l'arbore un de leurs nombreux logotypes.
Cette liberté de placement laissée au spectateur ne me parait pas anodine. Et à
l'instar des deux concerts de cette fin de semaine, le groupe prend toujours soin
de préférer deux concerts dans une salle moyenne à un seul concert dans une grande
arène. L'ambiance n'est pas la même, bien sûr ! En outre, ils tentent de différencier
un tant soit peu le programme des deux soirées parisiennes. Leurs textes vantent
certes la bagarre, la casse, les beuveries mais aussi la camaraderie, le sport,
la fraternité ; ce groupe m'inspire la sympathie.
Jesse
AHERN [18h30-19h00]. Encore un inconnu
pour moi, il m'a fallu consulter la Toile pour essayer de distinguer le
personnage. Je parviens à découvrir que cet américain a commencé dans les
métros, puis en jouant dans les bars de Boston. Il aurait trouvé un
épanouissement en tant que chanteur et compositeur au sein d'un groupe appelé
The Ramblin Souls.
Un opus intitulé "Searching For Liberty" serait récemment (?) paru, je ne parviens
pas à déterminer quand…
Pour écouter sa guitare, son harmonica et son micro,
la sonorisation adéquate ne pose aucun souci de perception pour le public. Pointé
par un simple faisceau éclairant, sans décor, le chanteur folk à la voix plutôt
rocailleuse (rappelant celle de Bruce Springsteen) chante un répertoire qui, à
mon sens, aurait davantage vocation à entretenir une ambiance de pub. Dans
cette grande salle, je peine à m'enthousiasmer, même avec une bière à la main. Ce
sympathique divertissement d'une demi-heure a été écouté et applaudit poliment.
Il a probablement interprété sept titres (à confirmer), mais je confesse être
allé pisser et commander une bière bien fraîche.
PROGRAMME (à
confirmer)
A Letter Home
On Our Own
Out of Our Mind
Detox
Bankrobber (reprise de The Clash)
Time Will Tell
Highway of Life.
Frank Turner & The Sleeping Souls [19h15-20h15]. Avant l'annonce de l'affiche de ce soir, je ne connaissais pas du tout Francis Edward dit "Frank" Turner. En curieux, je m'étais donc renseigné pour apprendre qu'il s'agit d'un chanteur et guitariste de folk anglais originaire de Meonstoke, (Hampshire). Il avait débuté en tant que chanteur dans le groupe post-hardcore Million Dead, avant de se lancer dans une carrière solo après la dissolution de ce groupe en 2005. Parmi quelques projets parallèles il semble se fidéliser pour bon nombre de ses concerts ainsi que pour ses albums studios avec "The Sleeping Souls", un groupe (nommé d'après les paroles de "I Am Disappeared"). Ce groupe est actuellement composé de Ben Lloyd (guitare, harmonica, mandoline), Tarrant Anderson (basse), Matt Nasir (piano, orgue, guitare, chœur) et Nigel Powell (batterie, percussion, chœur).
Frank Turner & The Sleeping Souls [19h15-20h15]. Avant l'annonce de l'affiche de ce soir, je ne connaissais pas du tout Francis Edward dit "Frank" Turner. En curieux, je m'étais donc renseigné pour apprendre qu'il s'agit d'un chanteur et guitariste de folk anglais originaire de Meonstoke, (Hampshire). Il avait débuté en tant que chanteur dans le groupe post-hardcore Million Dead, avant de se lancer dans une carrière solo après la dissolution de ce groupe en 2005. Parmi quelques projets parallèles il semble se fidéliser pour bon nombre de ses concerts ainsi que pour ses albums studios avec "The Sleeping Souls", un groupe (nommé d'après les paroles de "I Am Disappeared"). Ce groupe est actuellement composé de Ben Lloyd (guitare, harmonica, mandoline), Tarrant Anderson (basse), Matt Nasir (piano, orgue, guitare, chœur) et Nigel Powell (batterie, percussion, chœur).
Ce que j'ai visionné sur YouTube (notamment un concert à Londres) ne m'avait franchement pas
transcendé. Cela m'avait paru plutôt bien fait mais relativement mou-du-genou. De
la folk, quoi. Pas très cohérent avec les invités habituels de nos "punks
celtiques" favoris … Sa dernière production en studio, "No Man's Land" (2019), m'est restée
méconnue ; c'est donc assez inquiet que j'attends la prestation…
Très bonne sonorisation de mon point d'écoute (pas
trop haut en gradin, juste en face du centre de la scène) et un éclairage
satisfaisant pour une première partie de soirée. En fond de scène un rideau au
sigle du groupe. La scène est dépouillée de tout décor ; un vieil orgue est
placé au fond, jouxtant la batterie, seuls les guitaristes partagent le devant.
Sans doute conscient de l'humeur du public auquel il
avait à faire ce soir, il me surprend en interprétant une série de titres
particulièrement énergiques, en opposition avec mes premières impressions ! Très
rapidement la prestation me rassure, à l'instar de l'ensemble de l'auditoire qui
comme moi était venu faire la fête !! Au programme, il n'est pas question de
prouesses artistiques ni de démonstration mais plutôt de bonne humeur et de
convivialité, dans le plus pur esprit des mélomanes présents !
De surcroît, l'anglais manifestement francophile, est
francophone (double qualité qui se doit d'être soulignée) ; il ne prive pas de
s'en vanter, provoquant l'hilarité d'un public conquis par son humour, sa
simplicité ... et son audace. Car il s'est permis une petite rupture
d'atmosphère avec une chanson folk interprétée en acoustique, seul. Fallait
oser le faire dans le contexte ! Le public bienveillant a d'autant mieux apprécié
que le rythme s'est endiablé juste après ! Po-go, danse en cercle, bousculades
; les fêtards s'en sont donné à cœur joie ! Il n'a d'ailleurs pas hésité à
donner de sa personne pour chauffer l'ambiance, en se faisant porter par la
foule. De surcroit, il est ensuite revenu dans la fosse pour créer un espace …
de danse ! Il choisit une fille pour entamer un pas de valse que quelques
autres couples imitent gaiement.
Bref, voilà ce qui s'appelle convaincre un public ! Il
fera même l'effort de chanter quelques paroles en français. Les autres
musiciens n'étaient pas en reste pour contribuer à l'ambiance, mais il est vrai
que Frank focalise de fait l'attention.
Le joyeux luron aura eu le temps de nous asséner pas
moins de seize titres issus d'un catalogue débutant en 2008 jusqu'au dernier
opus No Man's Land, dont seuls deux
titres seront interprétés.
PROGRAMME
Get
Better (Positive Songs for Negative
People, 2015)
1933 (Be More Kind, 2018)
The
Lioness (No Man's Land, 2019)
Try
This at Home (Poetry of the Deed, 2009)
If
Ever I Stray (England Keep My Bones, 2011)
Photosynthesis (Love Ire & Song, 2008)
Polaroid
Picture (Tape Deck Heart, 2013)
Long
Live the Queen (Love Ire & Song, 2008)
Rescue
Annie (No Man's Land, 2019)
Eulogy (version fançaise) (England Keep My Bones, 2011)
The
Next Storm (Positive Songs for Negative
People, 2015)
Sons
of Liberty (Poetry of the Deed, 2009)
Out
of Breath (Positive Songs for Negative
People, 2015)
Recovery (Tape Deck Heart, 2013)
I
Still Believe (England Keep My Bones, 2011)
Four
Simple Words (Tape Deck Heart, 2013).
DROPKICK MURPHYS [20h40-22h20]. Je retrouve avec plaisir la même formation que deux années auparavant ; Ken Casey (chant depuis 1996, contraint de suspendre son rôle de bassiste), Matt Kelly (batterie, bodhran, chœur, depuis 1997), Al Barr (chant, depuis 1998), James Lynch (guitare, chœur, depuis 2000), Tim Brennan (accordéon, mandoline, bouzouki, clavier, piano, flûte irlandaise, guitare, chœur, depuis 2003), Jeff DaRosa (banjo, mandoline, bouzouki, guitare, clavier, piano, harmonica, flûte irlandaise, chœur depuis 2008).
DROPKICK MURPHYS [20h40-22h20]. Je retrouve avec plaisir la même formation que deux années auparavant ; Ken Casey (chant depuis 1996, contraint de suspendre son rôle de bassiste), Matt Kelly (batterie, bodhran, chœur, depuis 1997), Al Barr (chant, depuis 1998), James Lynch (guitare, chœur, depuis 2000), Tim Brennan (accordéon, mandoline, bouzouki, clavier, piano, flûte irlandaise, guitare, chœur, depuis 2003), Jeff DaRosa (banjo, mandoline, bouzouki, guitare, clavier, piano, harmonica, flûte irlandaise, chœur depuis 2008).
Pour la tournée, Lee Forshner (cornemuse depuis 2014) est toujours fidèle au poste.
Enfin, lors d'un malheureux accident de moto en 2018, Ken Casey a subi de
graves dommages à l'un de ses disques vertébraux. Opéré en mai 2018, il a
depuis perdu la sensation dans les doigts et ce qui le contraint à ne pas
pouvoir jouer de la basse au sein du groupe. Ce pupitre est donc cédé à Kevin Rheault (il fut guitariste dans le groupe en 2017).
Leur actualité discographique est en décalage puisque
leur dernier opus demeure "11 Short
Stories of Pain & Glory" paru en 2017. Cependant, le 21 janvier
2020, le groupe a annoncé la parution de deux nouvelles chansons, "Smash Shit Up" et "The Bonny". Ken Casey a déclaré en
outre que le prochain album sortirait en août ou septembre 2020.
Quoique puissante, la sonorisation s'avèrera parfaitement
audible pour les huit pupitres ; j'étais particulièrement vigilant pour
entendre les sons si particuliers de la cornemuse et de la flûte irlandaise ! Un
éclairage particulièrement lumineux, coloré et festif aura bien contribué aux
atmosphères voulues. En fond de scène défileront sur un grand écran les films
et images sur les thématiques irlandaises chantées.
La scène se doit d'être dégagée de tout encombrement
pour accueillir les huit gaillards agités. Le batteur est en surplomb, ainsi
que, légèrement en contrebas sur sa droite le joueur de cornemuse (le sonneur, pour les bretons).
On connait le poids des traditions chez les irlandais
; c'est donc comme d'habitude qu'une fois les lumières éteintes, la douce voix
celte féminine de Sinéad O’Connor excite l'impatience du public. Il est vrai
que les 3'25" d'attente paraissent longues ; quelques insolents exaltés n'hésitent
pas à surpasser la voix divine en hurlant "Let's go, Murphys !"
Après quelques mesures de "The Lonesome Boatman" c'est un titre opportun "The Boys Are Back" qui lance
vraiment la mega-fête ! J'en frémis encore de plaisir en l'écrivant ! A quoi
bon disserter sur les titres qui se suivent à un rythme laissant peu de répit
aux fêtards ravis. Quasiment toutes les chansons semblent déjà des tubes ; les
admirateurs s'époumonent à imiter les deux chanteurs ! Cette musique communique
une sorte de virus redoutable, conçu pour festoyer, et créer le chaos !
Ça saute, ça danse, ça chante dans la fosse ! Les
verres de bière à peine vidés (mince ce
n'est que de la Heineken) survolent une horde de diables dans un bénitier,
les longues guirlandes sont tirées au-dessus de cette immense mêlée et pour
finir les confettis achèvent d'entretenir la joie et la bonne humeur !
Impossible de résister, c'est juste jouissif ! La morosité est ici balayée et
sacré bon sang ca fait un bien fou !
En tout, ils nous balancent ainsi 23 titres (un ou deux m'ont semblé raccourcis), suivis
de trois derniers en rappel. Et quel rappel !! Comme de coutume, les filles
sont invitées à monter les premières sur la scène aux côtés des musiciens, pour
le final en apothéose. Mon salopard de fils, qui était en embuscade dans les
premiers rangs depuis le début, parvient ensuite à s'infiltrer parmi les
veinards pour partager son bonheur avec Ken et Al dans une joyeuse pagaille ! A
cet instant précis, je me suis senti dépassé ! Le très opportun "Until the Next Time" semble sonner
le glas de la fête ce soir. Mais "I'm
Shipping Up to Boston" vient encore donner un uppercut comme pour
dissiper un improbable doute ; DROPKICK MURPHYS reste une valeur sûre pour une
soirée réussie !
PROGRAMME
Intro bande son : Foggy Dew (chanson de Charles
O’Neill, interprétée par Sinéad O'Connor & The Chieftains)
The Lonesome Boatman (11 Short
Stories of Pain & Glory, 2017)
The Boys Are Back (Signed and
Sealed in Blood, 2013)
Famous for Nothing (The Meanest of
Times, 2007)
Blood (11 Short Stories of Pain
& Glory, 2017)
The State of Massachusetts (The Meanest
of Times, 2007)
The Bonny (reprise de Gerry Cinnamon, face B Ep 2020)
The Walking Dead (The Warrior's
Code, 2005)
The Fields of Athenry (reprise de Pete
St. John)
Rocky Road to Dublin (reprise chant traditionel)
Citizen C.I.A. (The Warrior's Code,
2005)
The Black Velvet Band (reprise
chant traditionel)
First Class Loser (11 Short
Stories of Pain & Glory, 2017)
Smash Shit Up (opus à venir, 2020)
Cruel (Going Out in Style, 2011)
The Warrior's Code (The Warrior's
Code, 2005)
Amazing Grace (reprise chant traditionel)
Prisoner's Song (Signed and Sealed
in Blood, 2013)
Sunday Hardcore Matinee (Going Out
in Style, 2011)
Caught in a Jar (Do or Die, 1997)
Johnny, I Hardly Knew Ya (The
Meanest of Times, 2007)
Out of Our Heads (Signed and
Sealed in Blood, 2013)
Worker's Song (Blackout, 2003)
Rose Tattoo (Signed and Sealed in
Blood, 2013)
RAPPEL :
Going Out in Style (Going Out in
Style, 2011)
Until the Next Time (11 Short
Stories of Pain & Glory, 2017)
I'm Shipping Up to Boston (The
Warrior's Code, 2005)
Fin avec bande-son de "My Way" interprété
par Frank Sinatra.
Pour paraphraser mon récit du précédent concert
j'estime qu'une fête comme celle-là se vit davantage qu'elle se raconte. Puisse
celui-ci vous donner envie de vous rendre à leur prochain passage.
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