samedi 23 mars 2024

OZRIC TENTACLES + GONG au Dissection Room du Summerhall, à Edinburgh – le samedi 23 mars 2024.

Le calendrier de l'année 2024 m'offre l'occasion de marquer particulièrement mon anniversaire, puisque je suis né un samedi 23 mars. J'aurais pu me contenter de souffler une bougie de plus sur mon gâteau au chocolat favori. Certes. Mais, partant du principe que désormais mes anniversaires commencent à me peser (…), je préfère soigner mon obsolescence programmée par une formule intense de musicothérapie, alliée à un zeste de musicotourisme. Ça tombe bien, les astres semblent s'aligner sur la tournée britannico-cosmique commune d'OZRIC TENTACLES et de GONG qui se conclut à Edimbourg (en anglais : Edinburgh) ! Voilà donc une bien belle occasion pour nous de retrouver la Terre des Scots où nous n’étions pas retournés depuis 2019…

J'avais déjà vu GONG mais il me restait l'envie d'assister à un concert d'OZRIC TENTACLES depuis longtemps, alors que leurs tournées contournent soigneusement la France et que je n'avais pas trouvé la motivation nécessaire pour aller les voir en septembre dernier au festival 2Days Prog + 1.


Dans notre douce france ("f" minuscule délibéré, je précise), soi-disant patrie des Arts et de la Culture, le rock progressif, et en particulier sa branche psychédélique, est un style musical trop méconnu. A fortiori ceux qui la produisent, bien entendu ! Par conséquent, un p'tit rappel biographique me semble s'imposer, d'autant plus que l'histoire et la composition des deux groupes sont caractérisées par de fréquentes turbulences ; quoi de plus normal finalement, pour des artistes qui revendiquent leur errance dans les sphères insondables !…

OZRIC TENTACLES a été créé à l'occasion d'un solstice au Stonehenge Free Festival 1983. Sans relater trop de détails, on peut relever qu'il est considéré comme l'un des groupes psychédéliques les plus influents. La vision créative du multi-instrumentiste Ed Wynne (seul membre permanent depuis 1983), aboutit à proposer un univers qui rassemble les mélomanes adeptes de rock progressif et de psychédélisme.

Ø  Après un hiatus de cinq années, le groupe a sorti l'album "Space For The Earth" en 2020 (K-Scope). Puis leur seizième album, "Lotus Unfolding" est paru le 20 octobre 2023.

Ed Wynne fait ainsi part de son impatience particulière de participer à la tournée : "J'ai récemment tourné avec Silas Wynne dans une version électronique du groupe, mais l'opportunité de reformer un groupe complet après un si long hiatus est à la fois intimidante et exaltante. Une chose est sûre cependant, cette tournée sera une expérience extraordinaire à partager avec tous nos fans".

 

GONG est musicalement davantage diversifié, intégrant des nuances de psychédélisme, de space rock, de jazz, d'avant-garde, de krautrock et de paysages sonores surréalistes. GONG s'est récemment produit avec le Steve Hillage Band (lui-même ancien membre de la formation GONG des années 1970). Nous avons d'ailleurs assisté à une mémorable prestation de cette formation, lors du Night of the Prog (Loreley) le dimanche 21 juillet 2019.

Ø  Dans ce cadre nébuleux, je me garderai bien de dire où se situe dans leur discographie, leur dernier opus "Unending Ascending" qui vient de paraitre ce 3 novembre 2023 (K-Scope). Par ailleurs, un autre album enregistré en concert lors de leur tournée britannique de 2019, "Pulsing Signals" est paru le 25 février 2022 (K-Scope).

Kavus Torabi actuel et honorable membre de GONG fait ainsi part de son enthousiasme : "GONG et OZRIC TENTACLES ont une longue histoire ensemble, mais c'est notre première tournée à part entière, psychédélique, en tête d'affiche commune. Depuis que The Ed Wynne Band a joué avec GONG lors de notre tournée 2019, nous avons tous convenu que ce partenariat serait merveilleux. Je suis très heureux que cela se concrétise. Vous pouvez vous attendre à un déferlement d'éclat et de joie de la part des deux groupes, cela ne saurait tarder."


En tout état de cause, nous assistons ce soir à ce qui restera probablement le dernier concert en commun, puisque GONG l'intitule sur sa page " GONG & OZRIC TENTACLES- LAST JOINT TOUR 2024", et l'affiche de surenchérir "THE LAST BLAST". Cela étant, OZRIC TENTACLES continue une tournée européenne en avril et de son côté GONG part en Amérique du Sud début avril, et sera à Concarneau le 13 avril.

Notre voyage était principalement motivé par ce concert exceptionnel bien sûr, mais cependant fidèles à notre concept de musicotourisme, nous ne pouvions pas nous priver d'errer de nouveau dans les rues d'Edimbourg, une cité magnifique. Nos déambulations nous ont permis de découvrir encore d'autres  aspects de son charme. Néanmoins, cette grosse journée de marche aura pesé sur notre forme physique le soir venu.

LE SITE : Afin d'éviter une recherche de dernière minute, nous avons découvert le lieu en préalable à notre journée. Le Summerhall est un grand bâtiment qui comprend plusieurs espaces d'études et de conférence, pour divers programmes d’arts visuels et du spectacle. Il abrite une communauté variée d'artistes créatifs et d'entreprises, notamment un pub, un café, une brasserie et une distillerie. L'un des premiers occupants connus du site de Summerhall était une brasserie familiale créée dans les années 1710. Le premier brasseur de Summerhall fut Robert McClellan. Puis le bâtiment a été aménagé pour le collège vétérinaire de l'université d'Édimbourg à compter de 1913. En janvier 2011, il a été acquis par la famille McDowell et est désormais exploité comme un centre pour les arts et tout ce qui est créatif.

En pénétrant par l'entrée latérale, nous accédons au site par une agréable cour pavée. Des tables sont prêtes à accueillir fêtards de passage. On accède à la salle de dissection par escalier de bois. Le soir, nous parviendrons au même endroit mais en passant par l'entrée principale qui étonnamment nécessitera un parcours de couloirs. Nous passons les contrôles avant de constater qu'il s'agit bien d'un espace conçu pour ce genre d'étude ; la fosse est cerclée par un balcon duquel on peut imaginer voir les étudiants suivre un enseignement scientifique. Le carrelage mural blanc achève de nous convaincre de l'histoire du lieu ! A l'écart de la fosse se trouve un bar. Voilà pour le cadre.

La soirée est annoncée "complet". La salle est effectivement bondée mais je n'ai pas réussi à trouver d'information chiffrée sur la capacité d'accueil, désolé. Disons peut-être deux cents personnes ?

En préalable à la soirée et sans douter de notre engouement, nous nous présentons à l'échoppe où Ivy (pour Ozric), et Jackie (pour Gong), sont à notre écoute bienveillante en dépit de nos limites linguistiques. Ma P'tite Fée et moi optons chacun pour un t-shirt de la tournée commune (Ozric/Gong) ; en cette toute fin de tournée, il n'en restait que deux et dans une taille pour laquelle je n'aurais pas opté a priori, mais qui me sied à ravir au final ! Nous cédons également pour le t-shirt joliment floqué à l'image de Camembert Electrique (album mythique de 1971, cqfd). J'acquiers aussi le nouveau CD "Unending Ascending" de GONG. Enfin, nous achetons également chacun le magnifique badge métallique de Gong. Dépenses qui auraient pu être pire si Ivy avaient pu me vendre "Travelling The Great Circle" le coffret de 8 disques d'Ozric Tentacles, que j'avais prévu de saisir ; hélas il est épuisé. (J'irai sur Burning Shed plus tard)

Ponctuelle organisation, l'ouverture des portes est à 19h00.

Nous nous plaçons au premier rang sans difficulté, positionné au pied du pupitre d'Ed. Nous tentons d'échanger quelques mots d'anglais avec nos voisins. Mais l'accent de Liverpool ne nous aide pas vraiment à la compréhension… On détecte deux couples de Français, quand même.

Un "DJ", Grant Showbiz, est mandaté pour animer les attentes (avant et entracte) ; il est installé au balcon, surplombant ainsi la scène sur son côté. Plus ou moins bien inspiré, mais toujours dans l'atmosphère requise ; au moins il s'éclate et nous passons un moment plutôt agréable…

OZRIC TENTACLES [19h40-21h] https://ozrics.com/history/

OZRIC TENTACLES nous apparait sur cette tournée dans une nouvelle mouture, puisque la section rythmique a été remplacée. J'aurais bien aimé voir Brandi Wynne à la basse mais il semble qu'elle ait claqué la porte peu après le festival italien de l'automne dernier. Le 6 novembre 2023, elle écrit même sur son mur "merci les amis pour tous les beaux commentaires et les belles intentions. À l'avenir, j'apprécierais de ne plus être identifié dans ces posts, je n'ai pas participé à la réalisation de cet album “Lotus Unfolding” (nota bene : elle y est pourtant créditée…). De plus, Tim Wallander (le batteur) et moi-même ne rejoindrons pas le groupe lors de la prochaine tournée.". Bref, Ed Wynne (guitares, claviers, depuis 1983), et son fils Silas "Neptune" Wynne (claviers, guitare, depuis 2009), sont désormais entouré de Saskia Maxwell (flute, depuis 2021), Vinny Shillito (basse, de 1990 à 1991, puis de 2007 à 2009, et depuis 2023), et Pat Garvey (batterie et percussions, depuis 2023).

L'acoustique de la salle nous semble très bonne. La sonorisation plutôt bien équilibrée permettra de distinguer correctement les différents pupitres. Le dispositif d'éclairage est plutôt sombre, ce qui est sans doute délibéré afin de favoriser les effets lumineux diffusés par l'écran sur lequel défilent des images très colorées et exotiques, confirmant ainsi leur approche audiovisuelle. Capter des images aura toutefois été un défi. Les cinq musiciens disposent ma foi d'un bel espace d'expression ; même la très expressive Saskia pourra montrer ses talents !

La grande complicité entre le père et son fils se ressent dès les premiers instants du concert. La magie opère immédiatement ! Soutenu il est vrai par une base rythmique, basse/batterie, efficace à la fois puissante et subtile. L'apport artistique de Saskia s'avère très vite extraordinaire.


Ed Wynne introduit le plus souvent les titres par quelques petites mesures de fantaisie, ce qui montre sa grande attention portée sur les atmosphères. Positionné sur la gauche de la scène, il alterne les interventions, à la guitare le plus souvent, mais aussi aux claviers confirmant ainsi une excellente complémentarité avec Silas.

Silas Wynne, positionné sur la droite de la scène, est très concentré pour produire les ambiances requises.

Vinny Shillito est discrètement positionné entre la batterie et Silas, mais sa présence sonore est indispensable et constante ; son efficacité est parvenue à me faire totalement oublier l'absence de Brandi. Je pourrai mieux distinguer son jeu subtil lorsqu'il se porte sur l'avant de la scène pour interpréter l'enivrant "Sploosh !".

Pat Garvey contribue par sa frappe à la fois puissante et subtile à marquer l'entrain irrésistible des morceaux.

Mais franchement, indépendamment du talent de tous les musiciens, Saskia Maxwell est l'artiste qui nous aura subjugués le plus durant toute la soirée. Quelle élégance, quelle efficacité multi-artistique ! Cette dame, d'une beauté troublante (ce qui ne gâche rien bien sûr !), joue avec délicatesse de la flute traversière et du synthétiseur et de surcroit danse avec légèreté et éloquence. Elle contribue ainsi très largement à l'ambiance onirique de ce concert ! Silas peut être fier de sa femme !

Nous étions sur un nuage de bonheur, oubliant notre fatigue, en dépit des jambes alourdies par nos escapades de la journée. L'esprit ne pouvait que s'évader dans un tourbillon obsessionnel, avec cette fusion de sonorités expérimentales et instrumentales, empruntées aux musiques ethniques orientales, et à la techno électronique, L'ensemble du concert fut un enchantement total, notre seule frustration fut peut-être sa durée écourtée d'une dizaine de minutes.

L'auditoire est aux anges, tout près des étoiles ; il exulte et ovationne le groupe comme il se doit.

Silas Wynne m'a confié : "Nous avons essayé de faire tenir notre set et celui de Gongs dans le temps imparti. Seulement 75 minutes alors que les autres soirs nous avions 90 minutes chacun. Oui, c'était dommage de ne pas y jouer "Kick Muck" que nous avons dû écarter ".

Le temps imparti a permis à l'auditoire d'entendre dix titres, dont trois issus de "Lotus Unfolding" (2023), un de "The Floor’s Too Far Away" (2006), un de "Strangeitude" (1991), trois de "Erpland" (1990), un de "Pungent Effulgent" (1989), et un de " Tantric Obstacles" (1985). Par rapport aux programmes de la tournée, deux titres manquent à la liste…

 PROGRAMME 
1. Green Incantation (Lotus Unfolding, 2023)
2. Eternal Wheel (Erpland, 1990)
3. Erpland (Erpland, 1990)
O-I (There Is Nothing, 1986)
4. Lotus Unfolding (Lotus Unfolding, 2023)
5. Sunscape (Erpland, 1990)
6. Sniffing Dog (Tantric Obstacles, 1985)
7. Burundi Spaceport (Lotus Unfolding, 2023)
8. Ayurvedic (Pungent Effulgent, 1989)
9. Jellylips (The Floor’s Too Far Away, 2006)
Kick Muck (Sliding Gliding Worlds, 1988)
10. Sploosh! (Strangeitude, 1991).


GONG [21h30-22h45] https://www.gongband.com/

La composition de GONG s'est stabilisée depuis une bonne dizaine d'année, néanmoins elle fut tout particulièrement chaotique ; de la première formation de Gong née en 1967 en France, il ne reste personne. Toutefois, le dernier membre fondateur Daevid ALLEN, a tenu avant son décès à en garantir la continuité. Depuis les débuts du groupe, l'instabilité fut entretenue par une mauvaise gestion, par des procès, par des ruptures et des retrouvailles, par des morts et des renaissances. De filiations plus ou moins contrôlées en récupérations de membres en désaccord, GONG parviendra ainsi à maintenir son existence. Nonobstant, il y a toujours eu un fil continu de musique. Chacun évaluera la légitimité actuelle à l'aune de ses principes, mais le fait est que leur musique demeure authentique et l'engagement des musiciens crédibles, quoi qu'il en soit…

Nous retrouvons GONG dans sa composition qui nous avait tant séduit le dimanche 21 juillet 2019, lors du festival Night of the Prog, avec Fabio Golfetti (guitare, chant, en 2007, puis depuis 2012), Dave Sturt (basse, chant depuis 2009), Ian East (saxophones, flute, depuis 2010), Kavus Torabi (guitare, chant, depuis 2014), et Cheb Nettles (batterie, depuis 2014).

Si nous avions perçu et admiré leur talent en compagnie de Steve HILLAGE en 2019, les cinq musiciens nous prouvent ce soir la pertinence de perpétuer l'héritage de GONG.

La sonorisation demeure claire et bien équilibrée au bénéfice de chaque pupitre, et le dispositif d'éclairage illuminé par l'inoubliable spectacle de lumières kaléidoscopiques de Fruit Salad Lights. L'écran continue de diffuser des images psychédéliques, aux thèmes développés musicalement par GONG.

A notre gauche de la scène, se positionne le saxophoniste Ian East dont les interventions sont essentielles à l'identité musicale du groupe. Il alterne son saxophone soprano et son saxophone ténor en si, pour délivrer ce côté jazzy qui pimente encore un peu plus les errances cosmiques exprimées par le quintet.

A côté de lui, (quand il parvient à y rester plus de cinq minutes !) le chanteur guitariste Kavus Torabi est le plus charismatique de tous ; la scène semble souvent trop petite pour lui ! Souriant et exubérant, il s'éclate sur scène avec un plaisir communicatif !

A sa gauche se trouve le bassiste Dave Sturt, plus discret mais tellement efficace, indispensable et présent sur toutes les phases des partitions !

A son côté, en bout de scène, le guitariste Fabio Golfetti, nous montre son art d'extraire les sons les plus divers et variés de son instrument. Il apprécie particulièrement de torturer ses cordes "en glissando", comme le faisait déjà Daevid ALLEN, en frottant une tige métallique.

Au fond de scène, Cheb Nettles assume avec efficacité le redoutable rôle du batteur, pour accompagner des morceaux aux rythmes éclectiques.

Après le puissant et syncopé "My Guitar Is a Spaceship" issu de nouvel opus, qui introduit opportunément le concert, la prestation nous emmène allègrement en terres inconnues ; pour nous en tous cas, car nous connaissons peu le répertoire, finalement. Cela reste très hard avec un musclé "Kapital". Sans difficulté, nous embarquons dans le vaisseau interstellaire. Tantôt jazzy, tantôt funky, tantôt très rock (presque) hard, les musiciens nous font visiter les confins de ce que la musique peut offrir. Avec "Tiny Galaxies" je perçois même une évocation de The Beatles.


Le titre "Lunar Invocation" extrait du dernier opus, commençait à nous sembler un peu longuet lorsqu'une sublime apparition rétablit toute l'attention requise ! La lumineuse Saskia Maxwell réapparait, toute drapée de blanc. Son talent de danseuse est de nouveau démontré mais en outre cette fois elle illumine la partition de sa voix cristalline. Ensuite, sa contribution revalorise encore un peu plus le mythique "Master Builder" qui prend là une dimension encore supérieure ! Wahou quelle claque !

Lorsque l'époustouflant "Choose Your Goddess" résonne nous décollons une nouvelle fois ! Décidément cet album que je viens d'acquérir n'a pas fini de revenir sur ma platine !

Le public chavire et acclame le groupe avec ferveur. Hélas c'est déjà la fin, le groupe a à peine quitté la scène que les lumières se rallument sans rappel possible. Frustrant.

Le temps imparti a permis d'entendre dix titres, dont cinq issus de "Unending Ascending" (2023), trois de "Rejoice! I’m Dead !" (2016), un de "The Universe Also Collapses" et un de "Radio Gnome Invisible Vol. 3 - You".

PROGRAMME 
1. My Guitar Is a Spaceship (Unending Ascending, 2023)
2. Kapital (Rejoice! I’m Dead!, 2016)
3. All Clocks Reset (Unending Ascending, 2023)
4. Rejoice! (Rejoice! I’m Dead!, 2016)
5. Tiny Galaxies (Unending Ascending, 2023)
6. My Sawtooth Wake (The Universe Also Collapses, 2019)
7. Through Restless Seas I Come (Rejoice! I’m Dead!, 2016)
8. Lunar Invocation (Unending Ascending, 2023)
9. Master Builder (Radio Gnome Invisible Vol. 3 - You, 1974)
10. Choose Your Goddess (Unending Ascending, 2023).

Pas de rappel, le bar est fermé, couvre-feu à 23h. Naïvement sans doute, je pensais que cette dernière date aurait été l'apothéose de la tournée, avec des programmes rallongés, ou voir les deux groupes se lancer dans un concert plus ou moins improvisé ensemble… mais non. Les mélomanes britanniques sortent de la salle, résignés. Moi en bon Français, je suis grognon. Mais dans le fond, ravi quand même et conscient de mon privilège. Quand même.

D'ailleurs, la soirée n'est pas tout à fait terminée, puisque tous les musiciens nous attendent à leur échoppe, les mines ravies. Nous parvenons à nous approcher de quelques-uns, pour quelques échanges d'amabilités, pour quelques portraits et dédicaces. Quoi d'autres ? Rien si ce n'est qu'on voudrait que ça continue. Mais nous avons encore une quarantaine de minutes à marcher avant de se placer sous la couette… restons zen ; I ao, za-i, za-o, ma-i, ma-o, ta-i, ta-o, now…

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