vendredi 7 février 2020

SABATON – Apocalyptica - Amaranthe au Zénith de Paris, le 07/01/2020

Franchement, compte tenu d'un calendrier déjà bien chargé en ce début d'année 2020, ce concert n'était pas ma priorité. J'avais déjà vu Sabaton trois fois* et de surcroît, dans le style powermetal, j'ai depuis préféré les prestations scéniques de Powerwolf et, plus récemment, Beast in Black. Quant à Apocalyptica, je les avais vus une fois** ; j'avais su apprécier leur audace et leur talent, mais sans avoir ressenti la nécessité de les suivre de près.
Nonobstant ce manque d'enthousiasme, je me pliais au devoir d'accompagner un aspirant metallo de 12 ans pour son baptême du feu, qui rêvait d'assister à un concert de Sabaton. De surcroît mon fils lui-même voulait les revoir, ainsi que ma P'tite Fée… Mais comme souvent dans ce type de situation, je n'ai pas eu à regretter ma bonne action !
*(le 23 janvier 2007, à l'Elysée Montmartre lors de la tournée "Attero Dominatus/Metalizer", ils ouvraient la soirée avec Grave Digger pour Therion, puis le 12/06/2016 au Download Festival et le 16/01/2017 à Olympia lors de la tournée "The Last Stand")
**(le 21/06/2008 au Hellfest lors de la tournée "Worlds Collide")
AMARANTHE [19h00-19h40]. Ce groupe suédois originaire de Göteborg m'était totalement inconnu ; je faisais une stupide assimilation avec l'opus éponyme de Nightwish. Rien à voir, en fait. Leur power metal présente la (relative) particularité de mêler des riffs de death metal mélodique (?) à des sonorités pop. Fondé en 2008, par Elize Ryd (chant clair), Olof Mörck (guitare, claviers) et Morten Løwe Sørensen (batterie) le groupe se démarque surtout par le fait qu'il comporte deux chanteurs de voix bien différenciés ; Henrik Englund Wilhelmsson (voix gutturales, depuis 2013) et Nils Molin (voix claires, depuis 2017). Il comprend en outre Johan Andreassen (basse, depuis 2010).
Le groupe me semble continuer sa tournée promotionnelle de son dernier opus paru en 2018, "Helix".
La sonorisation est correcte, même si sa puissance nécessite les protections auditives. L'éclairage est également correct pour une première partie de soirée. Leur nom est inscrit en fond de scène, sans autre artifice. Ils peuvent s'exprimer sur une large partie de la scène. Bref, ils disposent de bonne conditions pour tenter de l'élargir leur notoriété.
Ils nous aurons balancé dix titres. Etonnamment, seuls deux titres de "Helix" ont été interprétés.
PROGRAMME
Intro : Maximalism
Maximize (Maximalism, 2016)
Digital World (Massive Addictive, 2014)
Hunger (Amaranthe, 2011)
Amaranthine (Amaranthe, 2011)
GG6 (Helix, 2018)
Helix (Helix, 2018)
That Song (Maximalism, 2016)
Call Out My Name (Amaranthe, 2011)
The Nexus (The Nexus, 2013)
Drop Dead Cynical (Massive Addictive, 2014).
De fait une bonne partie du public semble séduit, et semble même connaitre les titres. Le groupe bénéficie de belles ovations.
En ce qui me concerne, je ne fus pas particulièrement emballé. A l'issue de cette prestation, je n'avais toujours pas su distinguer un talent particulier, ni un charisme enthousiasmant. Ce n'était pas mauvais, cela m'a paru juste banal et sans originalité.
APOCALYPTICA [20h00-20h50] Ce groupe finlandais, originaire d' Helsinki a toujours conservé ma sympathie, par son audace à oser présenter son interprétation du heavy metal face à des hordes diverses et variées. En effet, Apocalyptica est composé de trois violoncellistes et d'un batteur, pour interpréter un répertoire de compositions originales ou de reprises. Apocalyptica fut fondé en 1993 par Eicca Toppinen, Paavo Lötjönen, Max Lilja et Antero Manninen (remplacé par Perttu Kivilaakso après son départ en 1999), tous issus de l'Académie Sibelius d'Helsinki. Ce parcours rappel un peu celui de Dream Theater, sauf que ces gaillards s'expriment avec leurs instruments dit "classiques". Il est donc toujours composé à ce jour de Paavo Lötjönen (violoncelle, contrebasse depuis 1993), Eicca Toppinen (violoncelle, chant, depuis 1993), Perttu Kivilaakso (violoncelle, chant depuis 1995) et Mikko Sirén (batterie, chant, depuis 2005).
Leur dernier opus, "Cell-0", est paru le 10 janvier 2020.
De mon point d'écoute à ce moment de la soirée, la sonorisation ne m'a pas semblée adaptée au trio de cordes ; la batterie supplantait le reste bien trop souvent. Et pourtant j'étais placé en fosse, en retrait, dans le prolongement de la console de sons.
Disposant d'un éclairage satisfaisant, ils affichaient en fond de scène quelques fresques colorées.
La batterie était placée sur la gauche de la scène, les autres disposaient de chaises, sur lesquelles ils se sont rarement assis. Car ils expriment leur musique en se déplaçant instrument an mains, avec une éloquence surprenante.
L'auditoire semble davantage enclin à entendre les reprises de Metallica qui ont bâti leur notoriété à la base, mais l'ensemble de leur prestation fut ovationnée comme il se doit.
Neuf titres furent interprétés, dont deux du dernier album sensé être promu, et deux reprises de Metallica qui semble constituer leur "fonds de commerce" !
Deux faits notables. Elize Ryd, la chanteuse d'Amaranthe, est revenue pour chanter "I don't care" ; j'attends toujours (trop souvent en vain) de voir des musiciens se retrouver pour composer un groupe éphémère. Plus tard, deux courtes improvisations d'un violoncelliste évoquant d'abord AC/DC puis ensuite notre bonne vieille Marseillaise, que le public s'est mis à chanter.
PROGRAMME
Ashes of the Modern World (Cell-0, 2020)
Path (Cult, 2000)
En Route to Mayhem (Cell-0, 2020)
Seemann (reprise de Rammstein) (avec Elize Ryd)
I Don't Care (with Elize Ryd) (Worlds Collide, 2007)
Grace (Worlds Collide, 2007)
Seek & Destroy (reprise de Metallica).
Hall of the Mountain King (reprise de Edvard Grieg, compositeur norvégien)
Extraits de. Thunderstruck puis de la Marseillaise qui est reprise en chœur par l'auditoire.
Nothing Else Matters (reprise de Metallica).
Ce concert aurait pu me séduire davantage sans cette sonorisation inadéquate qui m'a gâché le plaisir. Je reste cependant admirateur du genre. Il me plait de croire que ces finlandais ont contribué à la vulgarisation du violoncelle dans le monde du metal en général et du metal progressif en particulier ; je pense à LEPROUS.

SABATON [21h05-22h40] Il ne reste dans ce groupe power metal suédois (originaire de Falun, en Dalécarlie) que les deux membres d'origine depuis 1999 ; Joakim Brodén (chant) et Pär Sundström (basse). Désormais complété par Chris Rörland (guitare, chœur, depuis 2012) et Hannes Van Dahl (batterie, chœur, depuis 2014 et accessoirement heureux compagnon de la Belle Floor Jansen). Le dernier arrivé est Tommy Johansson (guitare, chœur, depuis fin 2016). Leur particularité est d'entretenir une thématique axée sur des faits de guerre qui ont marqué l'Histoire de l'humanité. Leur message peut paraitre ambigu de prime abord mais en fait leur musique très entrainante constitue surtout un moyen de faire la fête à chacun de leurs concerts.
Ils reviennent ainsi à l'assaut d'une scène parisienne, territoire conquis d'avance pour "The Great Tour" afin de promouvoir leur opus "The Great War" paru en juillet 2019.
Une sonorisation puissante comme il se doit, mais audible contribuera toute la soirée à maintenir une ambiance frénétique et exaltée. Eclairage particulièrement lumineux, pyrotechnie flamboyante et explosive, décors soignés rappelant les tranchées ; tout est mis en scène opportunément. La batterie surplombe un canon, les pieds de micro sont des fusils d'assaut, les sacs de sable et les barbelés contribuent à s'imaginer sur le champs de bataille. En fond de scène un grand écran diffuse des images en rapport avec les thèmes guerriers abordés.
Parmi les décors, une réplique miniature du triplan du Baron Rouge est en fait un orgue, sur lequel Joakim ne viendra tapoter qu'une seule fois. Cette observation me permet de revenir sur mon principal grief à l'égard de Sabaton. Le quintet est quasi constamment accompagné des sons d'un clavier … absent. Je l'ai déjà dit et je le répète, je considère que mieux vaut se passer d'un instrument que de le faire entendre facticement. Je suis venu écouter un concert de musiciens, pas pour assister à une vulgaire démonstration sonore pré-enregistrée. Voilà pour mon coup de gueule.
Cela étant dit et répété, comme à chacun de leurs concerts, je me laisse emporter par l'ambiance. L'obscurité favorisant l'anonymat dans cette fosse d'enragés, je me permets de lâcher de ridicules et faussement agressifs "hoo-haah, hoo-haah" guerriers ! Fort heureusement, alors que je m'égare dans une consternante attitude de soldat d'opérette, je ne suis pas le seul. Certains sont même venus costumés et/ou grimés ! Par bonheur, tous les spectateurs étaient fouillés à l'entrée ; je n'ose imaginer ce que certains auraient été capables d'amener …
Le fait le plus notable de la soirée, ce fut l'invitation lancée par Sabaton à Apocalyptica pour venir accompagner un acte II composé de six titres couvrant la période 2006 à 2012. J'adore cette sensation d'assister à une union éphémère de musiciens pour communier dans un même état d'esprit musical.


Durant une heure et demie, dix-neuf titres ont été interprétés, dont six sont issus de "The Great War".
PROGRAMME
Intro : In Flanders Fields, Sun Tzu Says
Ghost Division (The Art of War, 2008)
Great War (The Great War, 2019)
The Attack of the Dead Men (The Great War, 2019) (Avec intro sur le contexte historique)
Seven Pillars of Wisdom (The Great War, 2019)
Intro : Journal d'un soldat inconnu
The Lost Battalion (The Last Stand, 2016)
The Red Baron (The Great War, 2019)
The Last Stand (The Last Stand, 2016)
82nd All the Way (The Great War, 2019)
Night Witches (Heroes, 2014).

Avec Apocalyptica
Angels Calling (Attero Dominatus, 2006)
Fields of Verdun (The Great War, 2019)
The Price of a Mile (The Art of War, 2008)
Dominium Maris Baltici (Carolus Rex, 2012)
The Lion From the North (Carolus Rex, 2012)
Carolus Rex (Carolus Rex, 2012).
RAPPEL :
Intro : WWII
Primo Victoria (Primo Victoria, 2005)
Bismarck (Ep, 2019)
Swedish Pagans (The Art of War, 2019)
To Hell and Back (Heroes, 2014).


Bon ben voilà, quoi… encore un concert qui prouve qu'il faut savoir se secouer pour vivre de belles émotions festives ; ca défoule et c'est toujours bon à prendre par les temps qui courent !

2 commentaires:

  1. Une fois de plus, on s'y croirait !! tout a fait en accord avec toi, pourquoi ne pas rajouter un musicien consacré aux claviers !!

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  2. Cher inconnu ton commentaire me ravit... mais il me serait agréable de savoir à qui je dois cette convergence de vue ! ... ;)

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