Avant l'année
2017, rien de particulier n'aurait pu être de nature à m'attirer à Valkenburg, située au sud de la
province de Limbourg. A une vingtaine de kilomètres de la frontière belge, elle
aurait pu rester dans l'ombre de Maastricht, l'agglomération, voisine de 14
kilomètres. Certes, c'est une très jolie bourgade néerlandaise qui vantera la
plus vieille gare de Pays-Bas, ses rues piétonnes et son marché de Noël
troglodyte…
Rien, sauf que cette
année-là, la première édition de ce magnifique festival MIDSUMMER a été inscrite au calendrier des mélomanes
progueux par un duo de passionnés Rob Palmen
et Ingo Dassen. Dans le flot des
annonces, nous avions négligé les deux premières éditions. Pourtant, dès celle
de 2017, nous aurions été ravis (doux
euphémisme) d'assister aux prestations d'ANATHEMA, de GAZPACHO, de
CALUGULA's HORSE, IAMTHEMORNING et surtout PAIN OF SALVATION ! Celle de 2018 a achevé
de nous convaincre, mais hélas a posteriori, lorsque nous réalisâmes que nous
avions manqué THE GATHERING, AMPLIFIER, surtout RIVERSIDE, et LAZULI !! Cette
fois, c'en était trop ! Il fallait réagir.
Lorsqu'un ami nous
proposa un co-hébergement pour assister à la troisième édition ; un refus
d'obstacle eût été disqualifiant à maints égards ! Depuis le 22 juin 2019, ce fabuleux
festival s'est imposé dans notre calendrier des pèlerinages annuels
incontournables. Il conservera probablement ce statut ; d'autant plus que, le
Night of the Prog aura hélas disparu en 2025.
Nous entretenons,
jusqu'à présent, une relative confiance sur la qualité des programmations et,
compte tenu de l'offre d'achat anticipé à prix réduits (ces surprenants poètes
d'anglais désignent cela "early
birds"), nous nous engageons systématiquement à revenir l'année
suivante. L'année dernière, il avait fallu toute la vigilance de ma P'tite Fée
pour saisir l'opportunité d'acquérir des tickets pré-vendus à prix réduits ;
l'échéance d'engagement avait été fixée en plein concert de l'un des
participants (Von Hertzen Brothers) !
Les quatre
centaines de kilomètres qui nous séparent du site, ne constituent qu'un
obstacle négligeable au regard des plaisirs que nous a toujours accordé ce
festival. Notre conception du musicotourisme achève d'accentuer notre envie de
revenir.
Cette sixième
édition m'aura rappelé à mon devoir de combattre les préjugés. En effet,
l'affiche nous avait semblé a priori
moins attractive que les précédentes. Je ne devrais pourtant jamais oublier qu'un
festival a pour vocation de promouvoir les artistes, notamment en surprenant
les mélomanes ! Dix groupes sont programmés sur deux jours ; quatre le vendredi
et six le samedi. Je m'étais permis d'établir un barème de satisfaction
anticipée ; le taux de découverte à 40 % était plutôt de nature à satisfaire ma
curiosité, mais le taux d'attractivité plafonnait à 30 % (alors qu'il était à
60 % l'an dernier). Cette évaluation s'avèrera quelque peu perturbée par la
réalité !...
Tous les ans, avec
ma P'tite Fée, nous y retrouvons ainsi une partie de notre international
microcosme d'amis. Cette fois, nous nous y rendons en compagnie de Xavier et
Véronique, qui avaient déjà assisté avec nous au MidWinter festival en février
dernier.
Je ne me lasse pas
du plaisir d'approcher cet Openluchttheater, accessible en grimpant un relief,
bien visible en ce plat pays. Sachant que l'événement est complet depuis
plusieurs semaines, nous intégrons la file d'attente dès le début d'après-midi,
afin de nous garantir le meilleur choix possible des emplacements !
A l'ouverture,
nous ne tardons pas à nous engouffrer dans ce magnifique amphithéâtre
surplombant l'unique scène de plain-pied, dans un écrin de verdure et de
roches. Nous nous réjouissons de retrouver le confort de ce festival entretenu
par ses échoppes dédiées soit à la restauration (aaah, ces portions de "Fries "Zuurvlees" !), soit aux
boissons (aaah, la délicieuse Tongerlo !!),
et bien sûr celles au profit des artistes. Petit bémol depuis cette année, la
Tongerlo n'est plus servie dans son calice, mais dans un verre-tulipe
plastifié…
Nous parvenons à
prendre place en deuxième rangée, nous obtenons ainsi un point de vue, et
d'écoute, idéals en surplombant la scène, légèrement excentrés sur la droite,
et en laissant la grappe d'enceintes sur le côté.
Je me rue à
l'échoppe et me procure le t-shirt du festival ainsi que celui du SRB.
L'acoustique du site est excellente. La
sonorisation relevant de chaque artiste, la puissance sera globalement
supportable ; je n'ai pas ressenti le besoin de me protéger les oreilles.
Cependant, je l'évoquerai dans le détail, certains ingénieurs du son ont sans
doute voulu marquer les esprits (et donc les oreilles) avec un peu trop de ferveur…
VENDREDI 28 JUIN 2024 (ciel bleu,
chaleur supportable, quoique…. Celle-ci
interrompra tout net le fonctionnement de mon portable !)
Ouverture des
portes : 15:00.
THERAPHOSA (16:00–17:00)
https://circularwave.eu/artists/theraphosa
www.youtube.com/@Theraphosa
Cette
authentique fratrie parisienne joue ensemble depuis sa plus tendre enfance.
Tirant son nom de la plus grande araignée du monde, THERAPHOSA voit dans
l'araignée et ses mythes un symbole "de détermination, d'adaptation et
de liberté". Cette union sacrée a été valorisée par la rencontre de
Jan Rechberger (batteur du groupe finlandais Amorphis), en tant que
producteur, avec lequel une alchimie s'est concrétisée par l'enregistrement
d'un mini-album éponyme (cinq titres), à Helsinki, qui est paru le
19 Octobre 2018. Puis un
premier album "Transcendence" (huit titres) est paru le 24 Avril 2020. L'album semble avoir
été bien accueilli par la presse et a réussi à atteindre un public mondial
malgré le début de la pandémie de COVID-19.
Nous aurions pu/dû assister une première fois à leur prestation dès le
13 mai 2023, à l'occasion du festival Rock'N de Chauny. Mais, une fois n'est
pas coutume, nous étions arrivé après leur concert.
Leur deuxième
album "Inferno" paru le 2
février 2024. THERAPHOSA a bénéficié des services de Rémy Deliers (Gojira,
Gwen Stefani) pour le mixage et la postproduction.
Le trio fraternel se compose ainsi de Martin Dubout (batterie), Matthieu Dubout (basse) et Vincent Dubout (chant, et guitares).
Quelques écoutes préalables sur les réseaux sociaux m'avaient permis de me familiariser avec l'univers musical de ces Français. Cette précaution était d'autant plus nécessaire qu'ils semblent bien loin de la thématique "rock progressif" prétendue par l'Organisation ! A l'instar des Belges COBRA THE IMPALER l'an dernier, le festival débute par du gros métal lourd puissant. Servi par une sonorisation qui m'a paru équilibrée, ils sont parvenus à maintenir l'attention de l'auditoire déjà présent. Les accords sont redoutablement incisifs, les mélodies obscures sont entêtantes, les rythmes sont obsédants, lancinants. Hormis quelques soli mélodieux, on est là moins dans la démonstration de technicité que dans la puissante lourdeur que ne renierait pas BLACK SABBATH. Le chant alterne la voix claire et le grognement, ce qui m'évoque aussi OPETH. Je peux concevoir une relative perplexité chez les plus progueux, mais pour ma part j'ai été irrésistiblement emporté par tant de conviction harmonieusement exprimée.
Le public leur a accordé une belle ovation ; il est en retour salué
avec reconnaissance par les musiciens visiblement soulagé par cet examen de
passage au pays des progueux !
Je suis allé les saluer à leur échoppe pour leur faire dédicacer un CD (acquis
pour 15 €).
Dix titres ont été interprétés, dont cinq issus d'Inferno (2024), deux de Transcendence
(2020) et trois de Theraphosa (2018).
PROGRAMME
1.
Vestibule (part I & II) (Inferno, 2024)
Le soleil est maintenant masqué par la toiture de scène, ce répit est
le bienvenu !
KRISTOFFER
GILDENLOW (17:45–18:45)
www.youtube.com/@KristofferGildenlow
https://kristoffergildenlow.bandcamp.com/
Né le 27 juillet 1978 à Eskilstuna (Suède), Kristoffer commence à jouer
du piano à l'âge de 8 ans. À 13 ans, son intérêt s'oriente davantage vers le
rock et il passe à la guitare basse et à la batterie tout en jouant dans
différents groupes de hard rock à l'école. En 1994, il étudie la guitare basse
à l'Aesthetic College of Music d'Eskilstuna, en Suède. Puis dès novembre 1994,
à l'âge de 16 ans, Kristoffer a été invité à participer à un concert du groupe
de Daniel Gildenlöw, son frère : c'est PAIN
OF SALVATION. Les choses se sont bien passées et on lui a demandé de
rejoindre le groupe et de devenir membre à part entière début 1995.
Avec le quatrième album "Remedy Lane", PAIN OF
SALVATION accroit encore son envergure. La tournée promotionnelle me permet de
voir Kristoffer Gildenlow une
première fois sur la scène du Zénith de Paris le 7 février 2002, alors que le groupe était invité de DREAM
THEATER.
Mais en 2006, Kristoffer émigre aux Pays-Bas pour partager la vie de Lilo,
l'élue de son cœur. Il doit quitter le groupe. Il offre alors ses services
auprès d'autres artistes, en concert ou en studio, tels que Neal Morse (US),
Lana Lane (US), Damian Wilson (UK), Mr. Fastfinger (FIN), Dark Suns (DE),
Harmony (S), Omnia (NL), Bert Heerink (NL), Semantic Saturation (US), For All
We Know (NL) et bien d'autres…
En 2007, il fonde avec sa femme Lilo le groupe d'art rock DIAL. L'album
"Synchronized" parait le 8 mai 2007. Ce fut le début de
l'écriture de sa propre musique par Kristoffer et cela le mènera à sa propre
carrière solo. Son premier album solo "Rust" parait le 24 mai
2012.
Il continue entre-temps ses collaborations ; il est annoncé officiellement en janvier 2023, comme bassiste au sein du groupe néerlandais DILEMMA. C'est ainsi que je le revois sur scène une deuxième fois, au Center Park de Port-Zeland (lors du Marillion Weekend), le 17 mars 2023.
Le deuxième album "Empty" est paru le 8 février 2024. Un album "sur le monde, ses habitants, ses
dirigeants et son créateur" selon la promotion. Je confesse avoir
quelque peu ignoré son parcours personnel. Mais l'annonce de cette affiche m'a
incité à écouter ce "Empty", qui m'a immédiatement séduit par sa créativité. Je me présente
ici avec un a priori positif, tempéré par l'absence d'indication sur ses
complices de scène.
Kristoffer est aujourd'hui entouré de Paul Coenradie (guitare), qui a largement contribué à magnifier son
dernier opus, par ses soli étourdissants. Mais aussi de Liselotte Hegt (basse), Dirk Bruinenberg (batterie), Joris Lindner
(guitare) et Christian Jonker
(claviers).
La sonorisation me semble avoir un peu souffert d'une légère surpuissance
pour la basse ; peut-être Kritoffer voulait-il mettre la présence de sa
dulcinée en valeur !? Néanmoins, globalement l'ensemble demeure audible et
permet d'entraîner l'auditoire dans les multiples rebondissements harmoniques
proposés par le Monsieur.
La prestation a confirmé mon pressentiment ; j'ai été séduit par toutes
ces nuances d'un rock progressif très soigné
et apaisant, qui rappellent notamment Pink Floyd, Mike Oldfield, voire
Dire Straits. Le trio de guitares apporte un surcroît d'harmonies ; je
mentionne tout spécialement Paul Coenradie
pour ses soli magnifiques (tel que sur Down We Go), ainsi que Joris
Lindner.
Le Suédois a choisi opportunément de terminer son concert avec le
splendide titre éponyme de son dernier album ; il recueille ainsi aujourd'hui
la première ovation exaltée d'un public debout et de toute évidence absolument
ravi !
Je me procure son dernier opus (18 €) mais je ne le trouve pas pour la dédicace. Tant pis.
Avec dix titres, nous aurons
écouté sept titres issus de "Empty" (2024), deux de "Rust"
(2012) et un de "Let
Me Be A Ghost" (2021).
PROGRAMME
1.
Time to Turn The Page (Empty, 2024)
ARENA (19:30–20:45)
ARENA est un groupe de rock britannique fondé en 1995, à Virginia Water
(Surrey, Royaume-Uni), par le claviériste Clive Nolan (Pendragon, Shadowland), et le batteur Mick Pointer (Marillion de 1979 à 1983).
Avec leur premier opus "Songs From The Lion's Cage"
(1995), ARENA démontre immédiatement tout le potentiel du groupe, qui ne se
démentira pas, en dépit de l'instabilité au poste de chanteur. D'abord
influencé par MARILLION et IQ, il s'ancre dans un style néo-prog ; leur son a
gagné en puissance, en originalité et en richesse mélodique, dès le troisième
opus "The Visitor" (1998).
Récemment encore, Mick Pointer
à la batterie, et Clive Nolan aux claviers,
étaient accompagnés de John Mitchell (FROST, LONELY ROBOT, KINO) à la guitare,
depuis 1997. Mais ce dernier a rejoint récemment une reconstitution du groupe
ASIA. Ce départ aurait de quoi entretenir la crainte d'une baisse qualitative,
tant son apport était essentiel. Mais Mark Bogert,
qui est le guitariste néerlandais du groupe KNIGHT AREA, assure le
remplacement… temporaire ? L'avenir nous le dira… Quant à Kylan Amos, il semble se complaire au pupitre
de bassiste depuis 2014. Cinq chanteurs se sont relayés depuis la création,
mais actuellement c'est le très talentueux Damian Wilson (Ex-THRESHOLD, AYREON,…) qui occupe le poste depuis 2020.
"The Theory of Molecular Inheritance" est le dixième opus, paru le 21 octobre 2022.
J'ai la chance de revoir ARENA
sur scène pour la sixième fois depuis le 24 avril 2015. Par ailleurs, ses membres
me sont apparus souvent lors de leurs activités
parallèles.
Clive Nolan fut particulièrement brillant, de talent, d'aisance et
d'entrain ! Le voir ainsi venir haranguer la foule sur le final "Help
me !" ne faisait qu'accroitre le bonheur collectif ! Kylan et Mick
assurent impeccablement une base rythmique qui emporte les esprits.
Une fois de plus, le public est debout pour ovationner très bruyamment les
Anglais.
Treize titres, dont cinq sont issus de "The Visitor"
(1998), quatre de "The
Theory of Molecular Inheritance" (2022),
un de "Contagion" (2003),
un de "The Unquiet Sky, (2015), un de "The Seventh Degree of Separation"
(2011), un de " Pride,
(1996).
PROGRAMME
1.
(Don't Forget to) Breathe (The Visitor, 1998)
SRB (STEVE ROTHERY BAND) (21:30–23:00)
www.youtube.com/@stevenrothery806
Les admirateurs des premières pages de la longue histoire de MARILLION
guettent chacune des sorties de Steve Rothery.
D'abord bien entendu pour les qualités intrinsèques du guitariste dont le
talent n'est plus à démontrer, mais aussi (voire surtout), parce qu'avec
son groupe parallèle il reprend beaucoup de morceaux d'anthologie en
particulier ceux de l'ère Fish. Gardien du respect de l'esprit des compositions,
le Maître apporte à ses auditeurs la félicité de réentendre les sonorités de
notre adolescence (pour ceux qui ont vécu les années 80).
Steve Rothery (guitare), s'entoure de bienveillance et de talents avec Dave Foster (guitariste notamment de son propre groupe, mais aussi de Mr. So & So (de 1989 à 2015), ou encore de PANIC ROOM de 2015 à 2018), mais aussi de BIG BIG TRAIN de 2020 à 2024, Yatim Halimi (basse de PANIC ROOM de 2010 à 2018), Ricardo Romano (claviers de RANESTRANE), Leon Parr (batterie, de Mr. So & So (1989-2015), de SRB, mais aussi de MARILLION durant le Cruise To The Edge de 2014) et Martin Jakubski (chant de STILLMARILLION).
Hormis la vingtaine de concert de MARILLION, nous avons tenu, avec ma
P'tite Fée, à nous rendre à Stockholm l'automne dernier, afin d'assister à un Weekend-SRB
pour deux concerts mémorables. Je me souviens aussi d'une prestation
privilégiée en compagnie de sa fille au sein de SYLF, lors d'un
Marillion-Weekend. Bref, on l'aura compris j'admire beaucoup ce guitariste …
La sonorisation est excellente et tous les pupitres sont audibles ; il
n'y a aucune velléité d'hégémonie, la cohésion du groupe est parfaite ! En
témoignent les sourires complices, les regards attentionnés, les éclats de
rire.
La sensibilité de Steve Rothery
avec sa guitare n'est jamais prise en défaut. Aujourd'hui encore il a démontré
sa maitrise à émettre les émotions les plus fortes et diverses ! Ses soli pourtant
archi-connus par ses admirateurs sont cependant écoutés religieusement et avec
une admiration jamais déçue. Son sourire (faussement ?) timide à la fin de ses
prestations accentue encore notre attachement et notre gratitude !
L'autre étoile du SRB, est indéniablement son chanteur Martin Jakubski, qui n'en finit pas d'animer
respect et admiration pour la qualité de son timbre et de sa tessiture. Quand
on pense qu'à la base, c'était juste un fan ; le voilà à inverser les rôles !
C'est vers lui que s'adressent les admirateurs et admiratrices pour un salut ou
un portrait ! Un esprit chagrin m'a fait observer que ce n'était pas Fish ; un
peu la même appréciation que ceux qui n'aiment pas entendre Brian Johnson
chanter Bon Scott. Je considère le sujet stérile, car un bon chanteur doit
faire passer une émotion avec son cœur, son âme, son timbre, son éloquence…
bref avec ses tripes. Martin y parvient bien au-delà de mon attente.
Je n'oublie pas de souligner le soutien de haute qualité, apporté par le second guitariste Dave Foster dont le talent égale sa gentillesse évidente ; il est heureux, il s'éclate et cela entretient une atmosphère bienveillante et réciproque avec le public. Ricardo Romano est lui aussi un véritable bonheur à écouter et à regarder ; lui aussi est avant tout un fan comblé par sa présence aux côtés du Maître ! Leon Parr et Yatim Halimi, sans doute un peu moins exubérants, assument parfaitement le rôle de base rythmique.
Evidemment, la réaction du public est à la hauteur des engagements sur
scène ; les titres sont chantés et applaudis à tout rompre ! Dans cet
auditorium exceptionnel, la voute étoilée se voyait presque (ou s'imaginait,
je ne sais plus vraiment) dans tous les regards émerveillés !
SRB a ravi l'audience avec seize titres, dont deux issus de son album solo, quatre de "Misplaced Childhood" 1985, deux de "Clutching at Straws" 1987, un de "Script for a Jester's Tear" 1983 et un de "Fugazi" 1984". J'étais persuadé qu'il se limiterait à l'ère Fish, mais étonnement nous eûmes droit aussi à une évocation de l'ère Hogarth avec deux titres issus de "Seasons End" 1989 et quatre de "Holidays in Eden" 1991.
PROGRAMME
- Morpheus
(The Ghosts of Pripyat, 2014)
- Old
Man of the Sea (The Ghosts of Pripyat, 2014)
- King
of Sunset Town (reprise de Marillion, Seasons End, 1989)
- Kayleigh
(reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
- Lavender
(reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
- Bitter
Suite (reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
- Heart
of Lothian (reprise de Marillion, Misplaced Childhood, 1985)
- This
Town (reprise de Marillion Holidays in Eden 1991)
- The
Rakes Progress (reprise de Marillion, Holidays in Eden 1991)
- 100
Nights (reprise de Marillion, Holidays in Eden 1991)
- Cover
My Eyes (Pain and Heaven) (reprise de Marillion, Holidays in Eden 1991)
- Slàinte
Mhath (reprise de Marillion, Clutching at Straws, 1987)
- Hooks
in You (reprise de Marillion, Seasons End, 1989)
- Forgotten
Sons (reprise de Marillion, Script for a Jester's Tear, 1983)
- The
Last Straw (reprise de Marillion, Clutching at Straws, 1987)
RAPPEL :
- Fugazi (reprise de Marillion, Fugazi, 1984).
SAMEDI 29 JUIN 2024 (Belles et chaudes éclaircies, puis quelques
gouttes d'une pluie fugace ; un gros orage a attendu que nous soyons à l'hôtel
pour éclater. Il y a un Dieu pour le prog !)
Ouverture des portes : 12:00.
Nous parvenons un
peu plus haut qu'hier dans la file d'attente. A l'ouverture, nous pouvons ainsi
aisément retrouver notre emplacement de la veille.
HAUNT THE WOODS (12:45–13:45)
https://www.youtube.com/@Hauntthewoods
https://hauntthewoodsofficial.bandcamp.com/
Ce quatuor anglais a été fondé en 2016
entre Plymouth, Devon et Cornwall. Puisque je ne les connais absolument pas
je me renseigne sur leur biographie qui m'apprend qu'HAUNT THE WOODS "entremêle
habilement le rock alternatif, le folk, le rock alternatif et la pop avec un
niveau épique de faste et d'élégance poétique qui suggère un parcours bien plus
long que pourrait évoquer leur jeunesse". On perçoit dans leur musique
"un héritage de Queen, Muse, Jeff Buckley ou Radiohead avec une touche
de sensibilité pop amoureuse des Beatles".
Nous ne baignerons donc pas dans le rock progressif. Ce que j'écoute en
préalable me semble plutôt de la bonne pop, originale et inspirée.
"Ubiquity" est paru le 29 septembre
2023. Son écoute me rassure partiellement même si je n'entends pas les
atmosphères torturées propres à notre style favori ici …
Le quatuor est composé de Phoenix Elleschild
à la guitare, Jonathan Stafford au
chant et à la guitare rythmique, Jacke Hale
à la basse et Oliver Bignell à la
batterie. Ils ont récemment signé chez Spinefarm / Universal Records.
Ouvrir pour cette deuxième journée est une redoutable responsabilité en
ce tout début d'après-midi. Mais avec une sonorisation déjà parfaitement réglée
pour leur style de musique douce et mélodique, ces Anglais ne tardent pas à
séduire tout le public.
Honnêtement, à la base, je n'étais pas franchement convaincu de l'intérêt de les voir et écouter ici. Mais ces p'tits jeunes ont montré une belle maitrise des harmonies et une conviction dans l'interprétation qui force le respect ! Le chanteur Jonathan Stafford dispose d'un timbre qui peut être doux comme puissant, et sa tessiture lui permet des aigus saisissants. Alternant la basse et le clavier Jacke Hale apporte également un soutien aux chœurs étoffant ainsi la qualité d'interprétation. Le batteur, Oliver Bignell, hormis son physique d'Apollon qui lui accorde le talent de séduire totalement ma p'tite Fée (…), assure une frappe élégante et puissante à la fois. Le guitariste Phoenix Elleschild est discret, mais ses soli n'ont pas manqué d'attirer mon admiration. Bref, ce quatuor est une nouvelle découverte réjouissante ! De subtiles et rares bandes préenregistrées ne sont pas parvenues à gâcher mon plaisir.
Le public est manifestement conquis si j'en crois les acclamations
bruyantes et durables ! Les musiciens semblent surpris de leur succès et de
l'intensité des applaudissements qui sont pourtant plus que mérités ! Leur
programmation en premier aurait pu passer inaperçue mais ils ont fait bien
davantage que chauffer le site !
Pour clore leur prestation en beauté, ces jeunes insolents montent
l'allée centrale et se positionnent au beau milieu de l'amphithéâtre. Seul Jonathan
est muni de sa guitare classique et le quatuor chante a capella "Sleepwalking"
; cette audace sera copieusement acclamée comme il se doit !
Les esprits sont durablement marqués ; les nôtres le sont suffisamment
pour nous procurer leur disque à l'échoppe avant de leur faire dédicacer ! Je
surveille cependant d'un œil inquiet ma p'tite Fée qui se complait, un peu trop
à mon gout, au côté du malfrat à la baguette…
Douze titres, dont huit
sont issus de "Ubiquity" (2023),
un de "Opaque" (2020),
et trois du mini album "The Line" (2017).
PROGRAMME
1.
Fever Dream (Ubiquity, 2023)
12.
Sleepwalking (Ubiquity, 2023)
ISOLDE LASOEN (14:30–15:15)
https://isoldelasoen.bandcamp.com/album/oh-dear
Compositrice et auteure belge, elle construit chaque chanson à partir
de la batterie, du vibraphone et de sa propre voix comme instrument. À l'âge de
quatre ans, Lasoen débute avec l'orchestre de fanfare Nut en Vermaak à
Maldegem. Après l'école secondaire, elle étudie le jazz au Conservatoire Royal
de Gand, puis propose ses services de batteuse percussionniste dans divers
groupes, notamment un certain Daan, puis les Bens' …
Son premier album
"Cartes postales" paru en
2017, était inspiré par la pop française des 60′s. Le second album, "Oh Dear" est paru le 8 mars 2023.
Une question me taraude depuis le début : mais que fait-elle donc ici à
l'affiche d'un festival de rock progressif, aussi éclectique soit-il ? Mon
inquiétude s'accroit encore en observant l'installation de la scène. Sa
batterie floquée à son nom trône devant. Le clavier est installé en retrait. Sur
le côté gauche de la batterie est installé un atelier de percussions. Sur son
côté droit sont préparés les pupitres d'une guitare et d'une basse. Mon opinion
était faite avant le début de la prestation ; j'allais pouvoir me dégourdir les
jambes dans les allées et boire ma p'tite mousse, tranquillos en papotant avec
mes amis… Ce devrait être le "weaky link" (lien faible) comme
diraient les anglais.
Eh bien, pas du tout !!! Ce quintuor se révèlera comme étant tout
simplement la claque la plus rafraichissante du festival, rien de moins !
Isolde est accompagnée sur scène de quatre musiciens talentueux ; Ben Van Camp (guitare), Ben Brunin (Basse) Luk Vermeir (claviers) et Bernd Coene (percussions et vibraphone). Tous impliqués et appliqués, Isolde les laisse exprimer leur pupitre dans une totale cohérence harmonique.
Une sonorisation calibrée pour l'exercice atypique, a achevé de faire
valoir cette musique à laquelle peu d'entre nous s'attendaient vraiment. Sur
une musique teintée de sonorités des années 70, la rythmique tient une place
essentielles bien sûr, mais pas seulement. La basse, la guitare et les claviers
mettent intelligemment en valeur toutes les richesses exprimées aux
percussions. Isolde mène sa troupe d'homme à la baguette, mais avec le sourire
et la complicité qui facilite une homogénéité des sons, ainsi que des harmonies
agréables et chantantes. Car Isolde ne se contente pas de frapper ses fûts,
elle chante en anglais mais étonnamment aussi en français. Pour échanger avec
son public ici, la Belge flamande ne s'exprime qu'en néerlandais mais on lui
pardonnera tant sa musique nous ravit !
C'est donc un public conquis et enthousiaste qui acclame la prestation.
Dix titres, dont sept
issus de "Oh Dear" (2023),
deux de "Cartes postales" (2017),
et une reprise d'Aphrodite's Child (1972).
PROGRAMME
1.
Oh Dear (Oh Dear, 2023)
HASSE FROBERG
& MUSICAL COMPANION (16:00–17:00)
www.youtube.com/channel/UCUZQsZQSwubgC0vwSp2IxAg
Hasse Fröberg (né en Suède
le 4 janvier 1964) est un guitariste, compositeur et chanteur suédois. Dès
l'âge de 10 ans, il formait déjà un premier groupe avant plusieurs autres
projets dans le domaine de la pop, du hardrock, ou du rock progressif.
Il fait partie actuellement de THE FLOWER KINGS depuis 1994. Alors que
TFK faisait une pause, en octobre 2008,
il décida de fonder HASSE FRÖBERG &
MUSICAL COMPANION. Leur premier album, "Future Past", est
paru au printemps 2010.
Le sixième album "Eternal
Snapshots" est paru le 6 juin
2024.
Hasse Fröberg (chant,
guitares) est accompagné de Kjell Haraldsson
(claviers, choeur), Ola Strandberg
(batterie, chœur), Anton Lindsjö
(guitare principale, chœur) et Sampo Axelsson
(basse).
J'ai le plaisir de revoir HFMC une deuxième fois après sa prestation sur la scène du Crescendo Festival, le 20 août 2022 à Saint-Palais sur Mer.
Je retrouve ces solides mélodies, soutenues par une rythmique
infaillible, qui m'avaient tant séduit il y a deux ans, mais pourtant je ne
suis pas parvenu à m'enthousiasmer, cette fois. Certes cela reste pro, c'est
carré, c'est puissant ; on ressent l'expérience du meneur. Les soli d'Anton
sont bien là toujours sensibles et incisifs… Mais, il m'aura manqué une flamme,
une étincelle ; du relief. Mettons cette impression mitigée sur le compte de la
chaleur qui annonçait un orage pour la fin de soirée … Je lui conserve mon
estime en tout état de cause.
Le public quant à lui ovationne poliment la prestation. Mais, après les
deux précédentes poussées de fièvre cette séquence parait un peu fade à
l'auditoire.
Huit titres, dont quatre
issus de "Eternal Snapshots" (2024), une de "We Are the Truth" (2021), une de "Parallel
Life" (2019), une de
"HFMC" (2015) et une
de "Future Past" (2010).
PROGRAMME
- All
I Wanted To be, part I (Eternal Snapshots, 2024)
- Deserve
To Be Happy (Eternal Snapshots, 2024)
- Parallel
Life (Parallel Life, 2019)
- We
Are The Truth (We Are the Truth,
2021)
- Wherever
You May Go (Eternal Snapshots, 2024)
- Once
In A Lifetime (Eternal Snapshots,
2024)
- Can’t
Stop The Clock (HFMC, 2015)
- Fallen
Empire (Future Past, 2010).
TEMIC (17:45–18:45)
https://temic.bandcamp.com/album/terror-management-theory
Il est difficile d'octroyer une nationalité à TEMIC car s'il comprend,
le chanteur norvégien Fredrik Bergersen Klemp
et le batteur norvégien Simen Sandness,
le reste est plus éclectique. En 2017, le claviériste Diego Tejeida (né au Mexique, vivant au
Royaume-Uni), précédemment dans HAKEN, et le multi-instrumentiste américain
Eric Gilette, ont fait connaissance
alors qu'ils étaient membres du groupe SHATTERED FORTRESS de Mike Portnoy. Leur
alchimie musicale sur (et en dehors de) la scène, dès les premiers
accords échangés, leur parut indéniable. Cela les a amenés à discuter de la
perspective de créer un nouveau groupe ensemble. Nonobstant, des engagements
contradictoires en matière de tournées et d'enregistrements les ont obligés à
se tourner vers d'autres horizons pendant des années, jusqu'à ce que le monde
s'arrête avec la Pandémie en 2020. Tejeida appelle Gillette pour lui poser une
question fatidique : " Tu te souviens de la fois où nous avons dit que
nous devrions faire un groupe de musique ? "
Actuellement, Eric Gillette
(guitares et chœurs, ex-The Neal Morse Band, ex-Mike Portnoy's Shattered
Fortress), Diego Tejeida
(claviers et pistes, ex-Devin Townsend, ex-Mike Portnoy's Shattered
Fortress, ex-Haken), sont entourés de Fredrik Bergersen Klemp (chant, ex-Maraton), et Simen Sandnes (batterie et percussions, ex-Shining,
ex-Arkentype). Le groupe n'avait pas de bassiste permanent, mais il semble
qu'un italien fasse l'affaire ; Matteo Raccone
a été désigné à ce poste depuis le 21 janvier, au moins en vue de cette
prestation.
Leur premier album, intitulé
"Terror Management Theory" est paru le 17 novembre 2023. Je les ai vus une première fois ce 3 février 2024
à Utrecht à l'occasion du MidWinter Festival.
J'imagine que l'ingénieur du son a probablement été gentiment invité
par le Patron Rob Palmen à monter un peu la puissance, pour attirer un peu plus
l'attention sur le groupe dont il est le manager. Le fait est que s'en était
fini du confort d'écoute. Les basses et la batterie surpuissantes imposèrent
les protections auditives, sous peine de surdité garantie, alors que la soirée
ne faisait que débuter !
Cette prestation, à l'instar de celle du 3 février à Utrecht, n'est pas
parvenue à me faire vibrer. J'ignore la raison objective. Pourtant j'apprécie
beaucoup le style ; on baigne dans la pure tradition du progmetal que
j'affectionne beaucoup par ailleurs. En outre, les cinq musiciens sont dotés
d'un talent certain ; Gilette se montre certes à la hauteur de sa réputation de
guitariste d'exception, le chanteur est à la fois exubérant, impliqué et juste,
le clavier mexicain me semble un peu trop bravache mais bon il vient de Haken
donc on lui pardonne. Quant au bassiste italien, on l'excusera d'en faire des
tonnes avec ses mimiques excessives ; il cherche à garantir sa place. Tout cela
est bien en place, mais il manque encore du relief. Ce qui me paraissait un peu
poussif avec le groupe précédent, me semble ici excessivement massif, limite pachydermique.
Bon voilà, quoi ; je ne suis toujours pas franchement séduit, en dépit
de bonnes séquences.
Une bonne part du public est toutefois emportée par l'enthousiasme et
accorde au groupe une ovation qui aura sans doute fait plaisir au Patron des
lieux.
Sur les dix titres de l'album, huit
sont interprétés.
PROGRAMME
PLINI (19:30–20:45)
https://www.youtube.com/@plinimusic
Plini Roessler-Holgate est né à Sydney (Australie), en 1992. Pendant
ses études universitaires d'architecture, il a commencé à enregistrer de la
musique à la maison et à publier des vidéos en ligne. En 2011, il a sorti le premier d'une série de mini-albums produits
indépendamment. Ses influences avouées sont (sans surprise) John Petrucci
(Dream Theater), Django Reinhardt, Pat Metheny. Pour ma part, je perçois
davantage l'influence de Joe Satriani.
Après avoir quitté l'université, Plini a continué de croître avec la
sortie de son premier album, "Handmade Cities" en 2016. C'est
le 30 juin 2018 que j'ai assisté à son concert à Barcelone (BeProg MyFriend
Festival).
Le deuxième album studio
"Impulse Voices" est paru le 27 novembre 2020. Un mini-album, "Mirage" est
toutefois paru le 1er
décembre 2023.
Je peine à connaitre le nom de ses trois complices du jour ; je déduis
de mes recherches, sous réserve, que la batterie serait tenue par Chris Allison et la basse par Simon Grove. Le second guitariste reste à
identifier. (Je demeure évidemment preneur de toute précision…)
La fin du jour se tamise d'autant plus que des gouttes de pluie font
mine de polluer la soirée. Le concert est suspendu, le temps d'une distribution
gratuite de ponchos imperméables au public. Cette généreuse attention de
l'Organisation est louable. Fort heureusement, cette alerte sera de courte
durée.
Plini a disposé d'une sonorisation équilibrée, qui a permis à l'auditoire de distinguer les pupitres. Le bassiste impressionne par ses accords à la fois puissants, expressifs et véloces. Le second guitariste, bien que restant dans l'ombre du Maitre des lieux, m'a souvent impressionné par quelques soli bien ciselés.
Le virtuose incontestable n'a cependant pas emporté un enthousiasme
débordant. La prestation a paru indigeste pour une bonne partie du public. Dont
moi-même. Cette prestation, de très haute qualité sur un plan purement technique,
m'a rappelé mes impressions déjà ressenties à Barcelone. Les critiques
adressées injustement à John
Petrucci me semblent bien plus justifiées sur le jeu de Plini. Dans les deux
cas, nous sommes en présence de techniciens remarquables. Mais Petrucci nous
emmènent dans la fantaisie, les mélodies enivrantes et chantantes, alors que
Plini me semble, lui, bel et bien dans la démonstration stérile, sans âme et
sans inspiration mélodique. Si ma critique peut paraître sévère, c'est en
partie en réaction à celle portée sur Petrucci. En toute (relative) objectivité,
donc !
Engoncés dans nos ponchos pour éviter quelques malheureuses gouttes de
pluie, nous sommes nombreux à avoir frôlé l'assoupissement ou à consulter nos
écrans. Bien sûr le public progueux est respectueux et lui accorde une ovation
bienveillante. Mais Plini ne m'a pas semblé dupe… Dès la dernière note, je me
lève avec soulagement pour m'étirer enfin et ôter ce plastique oppressant.
Sur treize titres interprétés, cinq
sont issus de "Impulse Voices" (2020), trois de "Handmade Cities" (2016), trois du mini album
"Mirage" (2023), un
du mini album "Sunhead" (2018),
et un du mini album "The End of Everything" 2015)
PROGRAMME
1.
The Red Fox (mini album Mirage, 2023)
KARNIVOOL (21:30–23:00)
www.youtube.com/@karnivoolaus
KARNIVOOL ne semble pas souhaiter s'encombrer de procédures de
promotion ; leur site officiel est très succin, leurs parutions sont espacées
(euphémisme), voire minimalistes (deux titres distillés entre 2013 et
aujourd'hui !). Et cependant, il entretient une bonne estime dans les
rédactions et parmi beaucoup de mélomanes. Ces Australiens ont débuté en tant
que groupe de lycée en 1997, jouant
des soirées autour de Perth en se concentrant sur des reprises de Nirvana et
Carcass avec une poignée de chansons originales ajoutées au mix. Après un an, le
chanteur Ian Kenny a décidé de se
concentrer sur du matériel purement original. Il se tourne vers un style plus
progressif fortement influencé par TOOL, en se débarrassant des membres
originaux du groupe – qui étaient appelés "une bande de clowns"
autour de Perth, d'où le nom de Karnivool – puis en recrutant les
guitaristes Drew Goddard et Mark
Hosking, le bassiste Jon Stockman et le batteur Ray Hawking pour travailler sur
un mini-album éponyme paru en 1999. Le premier album "Themata"
est paru le 7 février 2005.
Le troisième album, "Asymmetry"
est paru le 19 juillet 2013. Ce
concert est le dernier d'une tournée de quatorze dates ce mois de juin.
Le groupe se compose actuellement de Ian Kenny (chant principal, depuis 1997), Drew Goddard (guitare, chœurs, depuis 1998), Jon Stockman (basse, chant guttural, depuis 2000), Mark Hosking (guitare, chœurs, depuis 2003),
Steve Judd (batterie, depuis 2004).
La sonorisation a été manifestement poussée à un niveau sonore supérieur ; les protections auditives se sont avérées nécessaires ! Cette précaution étant prise, l'ensemble fut audible malgré tout. L'éclairage fut sombre la plupart du temps, en adéquation avec l'atmosphère exprimée.
Ne connaissant que partiellement le répertoire, j'étais en phase
découverte. Ce qui n’était manifestement pas le cas d'une grande partie de
l'auditoire exalté dès le début de la prestation. Poliment assis toute la
journée, beaucoup sont venus se masser au pied de la scène, sans aucune
intervention de sécurité ! Les chevaux sont lâchés !!
Une nouvelle fois dans ce festival, on sort délibérément du registre
rock progressif. Ce metal puissant est plus proche de TOOL que du progmetal.
Peu de nuance, peu de rupture, mais les mélodies mélancoliques sont exprimées
avec puissance et conviction. Même déstabilisé par ce déferlement sonore, j'ai
été séduit par l'efficacité de ces musiciens impliqués.
Etonnement,
la majorité des treize titres ne vante
pas le dernier album ; cinq sont issus de "Sound Awake"
(2009), quatre de "
Themata" (2005), deux de "Asymmetry"
(2013), d'un monoplage, et d'un
titre non édité (2015).
PROGRAMME
1.
All It Takes (monoplage, 2021)
12.
Aeons (Asymmetry,
2013)
TOURNEE KARNIVOOL - JUIN 2024
2024-06-09 Phoenix Marketcity - Bangalore,
India ;
2024-06-13 GREENFIELD FESTIVAL -
Interlaken, Switzerland ;
2024-06-15 DOWNLOAD - Derby, UK ;
2024-06-16 Craufurd Arms - Milton Keynes,
UK (Sold Out)
2024-06-17 Chalk - Brighton, UK (Sold Out)
2024-06-19 Den Atelier – Luxembourg ;
2024-06-20 Capitol - Hannover, Germany ;
2024-06-21 COPENHELL - Copenhagen, Denmark
;
2024-06-22 Kantine - Cologne, Germany (Sold Out)
2024-06-23 GRASPOP METAL MEETING - Dessel,
Belgium ;
2024-06-24 The Black Lab - Lille, France ;
2024-06-26 CCO La Rayonne - Lyon, France ;
2024-06-28 HELLFEST - Clisson, France (Sold Out)
2024-06-29 MIDSUMMER PROG FESTIVAL, Valkenburg, Netherlands (Sold out)
Pour nous le
festival se termine sur ces belles émotions, même si l'organisation a eu la
surprenante idée d'ajouter une soirée demain, dimanche en invitant MOTORPSYCHO.
Pourquoi ne pas l'avoir casé vendredi ? Je trouve cette initiative malheureuse
pour la part des festivaliers qui doivent reprendre leurs occupations
ordinaires dès lundi. Et puis, je suis un peu frustré, car j'aurais volontiers
assisté à ce concert. Mais bon, l'Organisation nous promet une belle affiche
pour l'année prochaine… Les préventes seront prochainement annoncées !
Nous sortons de
l'enceinte, fatigués mais ravis par tant d'émotions ! Dans l'escalier de
sortie, nous retrouvons le décidément turbulent Damian Wilson qui distribue des
prospectus pour promouvoir les prochains concerts de son groupe. Bien sûr, nous ne
manquons pas de le féliciter à nouveau, au passage !
Les gouttes de
pluies étaient tombées parcimonieusement en fin de soirée. Nous eûmes le temps
de rentrer tranquillement à l'hôtel, avant qu'un orage finisse par éclater. Il
y a bien un Dieu pour le Prog !