mercredi 25 juin 2025

MOONSHINE BLAST – Péniche Antipode (Paris 19) – le mercredi 25 juin 2025.

MOONSHINE BLAST, originaire de Yerres dans l'Essonne, vit le jour en 2012. Puis un premier opus "Reality Fear" est paru le 20 mars 2018.

Avec ce deuxième album "Realm of Possibilities", qui est officiellement paru le 6 décembre 2024, le groupe entre (à mon sens en tous cas) véritablement dans la cour des Grands. Aidé de soutiens prestigieux (Colin Edwin, Pat Mastelotto, Bruce Soord), l'opus est digne de l'estime de notre microcosme de mélophiles… et bien au-delà, si seulement nos légendaires médias nationaux faisaient preuve d'un peu plus de curiosité en s'emparant du phénomène. Le son époustouflant de cet opus met en valeur un sens créatif flagrant, pimenté de légitimes et honorables influences, telles que The Pineapple Thief, Porcupine Tree, … Le concert du 8 février dernier au Zèbre avait permis de confirmer nos pressentiments issus d'écoutes numérisées. Malheureusement, un retard de pressage du CD n'avait pas permis sa mise en vente.

A titre personnel, je reste fermement attaché à soutenir prioritairement les artistes français qui s'expriment en français, tels que LAZULI. Mais mon obstination friserait un regrettable entêtement, si je refusais mon estime à MOONSHINE BLAST. Ce groupe dispose manifestement d'un potentiel qui laisse présager un bel avenir ! MOONSHINE BLAST, groupe francilien mais anglophone, bénéficie d'un bouche-à-oreille qui commence à porter ses fruits, mais il demeure néanmoins encore assez confidentiel, en dépit de la qualité de ses prestations. Malgré notre soutien et notre modeste mais sincère promotion sur les réseaux sociaux, il est difficile de convaincre et d'attirer les attentions, dans une forêt d'offres en tous genres…

Résultat, nous sommes relativement peu nombreux à bord du petit navire. Outre ma P'tite Fée et mon fils ainés (déjà convaincus par le concert de février), je suis toutefois parvenu à faire venir mon fils cadet.


Je reviens pour la troisième fois à bord de cette péniche. Après ANAÏD le 28 avril 2022, puis TAL RASHA avec RED CLOUD le 1er décembre 2024, c'est au tour de MOONSHINE BLAST de nous faire jouer les marins d'eau douce dans le Bassin de la Villette, en prolongement du canal de l'Ourcq.

Ce site présente une capacité d'accueil estimée entre 60 à 100 spectateurs, en fonction de la configuration ; en tous cas bien moins que celle du Zèbre (199 personnes debout) qui avait servi d'écrin au précédent concert promotionnel du 8 février 2025, pour la parution de son deuxième opus "Realm of Possibilities".

En février, nous avions eu froid dans la file d'attente, mais ce soir c'est la canicule : 36° C ! Autant dire qu'à l'intérieur nous fûmes dans une étuve ; une ventilation insuffisante n'a pas vraiment permis de soulager nos organismes.


TYPICAL LIGHT [20h20-20h50]. En 2020, un mini album auto-produit, intitulé "Sweet" a permis de solidifier les fondations de ce groupe parisien, qui se définit comme "pop / synthwave / rock". Le premier album, "Imaginary Ride" est paru sur le label américain H1 Massive, le 25 août 2023.

Le groupe est composé de Hélène Pouzet (chant), Hakim Djamai (guitare, chant), Mathilde Duchez (batterie) et Rafael Leroy (basse).

La sonorisation est plutôt bien dosée, mais l'éclairage minimaliste.

Le quatuor nous propose une musique plutôt intimiste, voire introspective, dont les influences me sont étrangères. On pourrait vaguement se rappeler d'Etienne Daho pour le côté (très) feutré. L'usage massif de bandes préenregistrées vient au secours d'une langueur musicale assez soporifique. Celui qui aura joué le plus de notes fut finalement le bassiste. Bref, cette petite fantaisie musicale ne marquera pas nos esprits et je laisse à d'autres le soin bienveillant de s'enthousiasmer pour cet univers à part…

L'auditoire composé en partie d'un cercle de soutien aux musiciens, le groupe s'en sort avec une acclamation honorable.

PROGRAMME
(à déterminer)

Dehors, un orage assez violent soulève la poussière et écourte ma pause. Mais la péniche tangue !

Nous découvrons sur la scène les quatre musiciens toujours fidèles au pupitre : Nicolas dit "Duke" (chant, claviers), Thomas Zecchinon (batterie, percussions), Marius Marin (guitare / chœurs) et Jean-Baptiste David (basse).

Nous sommes dans la coque d'une péniche et non dans un auditorium ; cependant l'acoustique me semble très acceptable et la sonorisation est équilibrée, pour les auditeurs en tous cas. Les retours d'oreillettes pour les musiciens ont nécessité quelques réglages. Le dispositif d'éclairage n'est pas exceptionnel mais le technicien est toutefois parvenu à un bon boulot avec le matériel à sa disposition. Au début de la soirée, deux ventilateurs fonctionnaient heureusement, mais pour ce second volet, seul un brassait un air désespérément chaud. La chaleur fut accablante.

Néanmoins, en dépit de ce contexte quelque peu torride, nous avons très rapidement retrouvé nos sensations dès le début du concert. Cette musique inclassable, aux frontières du rock progressif et alternatif, est toujours captivante, enthousiasmante et très mélodique. Les ruptures rythmiques, et la quête d'harmonies entre les pupitres claviers et guitares, m'autorisent toutefois à accaparer leur style dans le giron du rock progressif. Avec toutefois un zeste de metal qui achève de m'emporter ; "Strangled" et "Fractal" en sont de parfaites illustrations. Mais j'adore aussi les subtilités de titres tels que durant "Broken Arrow" qui surprennent l'auditeur au détour d'une envolée rythmique étourdissante. Je pourrais m'attarder ainsi sur tous les titres qui prennent une valeur ajoutée en concert. Y compris (et peut-être surtout) ceux du premier album. Comme par exemple le sautillant "Leaving The Way Home", qui n'est pas sans rappeler POLICE.

Duke exprime son art avec le talent, l'exigence et la maitrise d'un Artiste déjà assumé, en dépit de sa jeunesse. Il est de surcroit fort bien entouré pour exprimer des morceaux complexes et harmonieux. Cette complexité a toutefois causé une ponctuation durant le concert, un arrêt/retour sur un titre. Paradoxalement, cet incident m'a démontré leur sincérité, et ce qui constitue une qualité supplémentaire. J'ai bien observé que les musiciens assument consciencieusement leur partie, certes avec leurs oreillettes et quelques bandes enregistrées, mais sans que l'ensemble ne dégage une impression de préfabriqué, ce qui pour moi serait rédhibitoire. Je le dis souvent dans mes récits, c'est mon principe de base ; je vais à un concert pour écouter les artistes musiciens, et non les boites à musiques. A cet égard, je n'ai aucun scrupule à m'investir dans leur univers à la fois mélodieux et très fouillé. Les soli de Marius Marin se conjuguent harmonieusement avec les accords de claviers, pendant que Jean-Baptiste David et Thomas Zecchinon garantissent une base rythmique, ponctuée de contretemps et de syncopes déstabilisants.

Je me joins évidemment à l'enthousiasme général ; l'auditoire exulte et ovationne bruyamment, en dépit de l'état de fatigue, dans cette véritable étuve.

Les deux albums de la discographie sont visités avec douze titres, dont huit sont légitimement issus des douze de "Realm of Possibilities", puisqu'il s'agissait de le promouvoir. MOONSHINE BLAST n'échappe pas à la règle ; les mélomanes présents auraient apprécié tel ou tel titre en plus du reste. Duke nous a expliqué que vu le temps qui lui était imparti, il n'aurait pas pu interpréter un titre long tel que "The Cell", sans soustraire un ou deux autres du programme. L'argument est recevable, mais ce titre nous avait pourtant bien emportés lors de son interprétation au Zèbre ! Bah, Au moins notre rappel appuyé nous aura permis d'obtenir un indispensable "Strangled" qui a achevé d'épuiser nos dernières forces !

PROGRAMME

  1. Realm of Possibilities (Realm of Possibilities, 2024)
  2. Mars (Reality Fear, 2018)
  3. Only you (Realm of Possibilities, 2024)
  4. No exit (Realm of Possibilities, 2024)
  5. Leaving the Way (Reality Fear, 2018)
  6. Fractal (Realm of Possibilities, 2024)
  7. Under Control (Realm of Possibilities, 2024)
  8. Earthquake (Reality Fear, 2018)
  9. Burning out (Reality Fear, 2018)
  10. Liquid Feels II (Realm of Possibilities, 2024)
  11. Broken Arrow (Realm of Possibilities, 2024).

RAPPEL :

  1. Strangled (Realm of Possibilities, 2024).

Les membres du groupe sont d'autant plus accessibles en cette fin de soirée, que le peu de monde présent s'était vite éparpillé. Ceux-là ont eu tort ; le cadre était pourtant agréable et propice à échanger des impressions, notamment avec les musiciens. Un portrait avec le Patron, Duke et ma P'tite Fée, immortalisera cette soirée qui en appelle d'autres.

En sortant de l'espace, curieusement les disques promus ne sont pas montrés ! En insolent assumé, je réclame auprès du malheureux Duke qui était occupé à ranger son matériel. Conscient de cette lacune, il s'empresse de sortir le stock disponible. Jusqu'à ce soir, je me contentais d'un enregistrement numérique, mais je peux désormais détenir le CD de l'album qui était officiellement paru en fin d'année dernière !

Une bière s'impose pour fêter la soirée avant de quitter les lieux. On se demande déjà combien temps se passera avant une nouvelle occasion de revoir en concert ce groupe décidément très, très prometteur !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire