vendredi 30 octobre 2015

ARCHIVE – Zénith de Paris – 31/10/2015


BRNS [20H00/20H30]. Énigmatique nom a priori, mais il semble qu'il faille prononcer "Brains". J'ignorais l'existence de ce groupe bruxellois jusqu'au 16 octobre dernier, date à laquelle une petite Fée m'a rapporté les avoir découverts et beaucoup appréciés à Toulouse.
Suite à cet avis, j'ai tenté de m'en faire une idée à l'aide des vidéos disponibles sur YouTube mais ce que je visionnais me laissait perplexe. C'est donc inquiet que j'assiste à l'arrivée de ces petits belges sur scène.
Tim "Clijsters" Philippe, Antoine Meersseman, Diego Leyder, et César Laloux sont multiinstrumentistes, dans un style dont les sonorités électriques et les percussions s'orientent vers une expérimentation rock et electro très attrayante et festive. Point de morosité, ici !
Pas très enclin a priori à apprécier ce style, j'ai pourtant été positivement impressionné par l'entrain et le talent de ces garçons. Rares sont les groupes alliant si bien pop, rock et electro. Tous assurent des chœurs mais c'est le batteur qui assure le chant et qui semble le meneur ; c'est lui qui parle au public.
Le titulaire du clavier, debout et très agité, comme branché sur batteries, assure également les percussions ; il dispose notamment d'un étonnant jeu de petites cloches dont les tintements contribuent agréablement aux sonorités légères et entraînantes. Le bassiste dispose également de claviers.
Juste une demie heure de prestation, le public ravit et conquit aurait espéré davantage.
Fait notable, le batteur m'a fait sourire notamment lors de ses propos dans le plus pur état d'esprit belge : "merci d'être restés !" Typiquement belge ; ils disent "s'il vous plait" quand nous disons "merci" ! Surprenants de modestie et de gentillesse, ces quatre garçons devraient faire encore parler d'eux un bout de temps je pense. A suivre, donc …

PROGRAMME: à définir


ARCHIVE : [21H00/22H55]. Pour vous placer dans le contexte de mon appréciation, je dois souligner que j'ai connu Archive au printemps 2009, à l'occasion de discussions sur un forum musical. J'avais alors téléchargé "Londinium" que je n'ai pas beaucoup aimé ; ses sonorités trop marquées rap et trip hop ont eu le don de m'agacer. J'ai cependant ensuite écouté d'autres titres plus intéressant avec "Controlling Crowds", "With Us Until You're Dead", "Lights", et "Noise". Leur vidéos "Bullets" et "Axiom" m'ont vraiment beaucoup plus. Ils ne se contentent pas de faire du trip hop, ils errent entre la musique électronique et les rives du rock progressif avec plus ou moins de séduction.
Depuis tout ce temps, quelques amis m'ont relaté des émotions fortes ressenties en concert ; je me suis dit qu'un jour où l'autre il faudrait que je creuse la question. M'y voilà donc à l'occasion de la tournée 2015 visant à promouvoir leur dernier opus "Restriction" qui ne m'a pas emballé plus que ça, mais bon …
J'ai consacré les jours précédents le concert à parfaire mes connaissances sur ce "collectif sud-londonien" dont l'ossature demeure le duo formé autour de Darius Keeler et Danny Griffiths, tous deux aux claviers et échantillonneurs.
Au terme de ce préliminaire, j'étais parvenu à me convaincre de l'attrait de leur création à hauteur de 70%, ce qui était largement suffisant pour que j'assume le déplacement.

Pour faire patienter son public, avant le début de la soirée, le groupe avait déployé un grand écran sur lequel a été diffusé le court métrage "Axiom". Excellente idée !
Je me positionne idéalement à 5 m environ de la scène juste en face de son milieu. Pas de trop de bousculade à part les éternels resquilleurs de dernière minute.
  

Le concert débute logiquement avec le premier titre de "Restriction", l'énergique "Feel it", que je n'apprécie guère mais il enchaîne sur "Fuck U" beaucoup mieux construit à mon goût. Mais très vite ensuite j'ai ressenti une certaine lassitude de cette rythmique trop cyclique, cette surdose de nappe de claviers et ces textes qui m'ont souvent paru légers et répétitifs également.
L'apparition de la ravissante Holly Martin pour "Violently" apporte un brin de fraicheur bienvenu notamment pour interpréter le magnifique "End of Our Days".
Mais l'enchainement avec le très électro "Kid Corner" remet les travers en évidence … J'ai peu à peu perdu pied dans ce bain de foule conquise pour des impressions que je ne partageais pas ; sans doute que le parfum de plantes exotiques pouvaient expliquer leur enthousiasme, allez savoir.

Hélas, je ressors donc de cette aventure musicale avec un sentiment mitigé, mais ce n'est pas l'enthousiasme qui prédomine. De très bons moments certes, mais plutôt rares. De trop nombreux passages bourrins, binaires, voire tribaux ("Conflict" est à cet égard un paroxysme) m'ont souvent agacé. Pour illustrer mon impression je souligne ma frustration lors d'un de mes titres préférés, "Bullet", survitaminé, gavé de synthés surpuissant, loin de l'atmosphère enivrante que je ressens en visionnant la vidéo.


N'étant pas en parfaite communion (euphémisme), je me suis alors appliqué à observer/écouter attentivement les différents pupitres afin de m'expliquer ce manque d'harmonie.
Très éloignés des lignes complexes que j'apprécie dans le rock progressif, le progmetal et dans le metal, on subit ici des sons linéaires de synthé à l'excès, une batterie qui pourrait se passer de son batteur tant les rythmes sont téléphonés, des guitares présentes juste pour donner un peu d'électricité dans cet univers souvent plat et insipide. Trip-flop !
J’ajoute que pendant tout le concert j’ai dû constamment garder les protections auditives ! (à titre d’indication pendant Opeth et Riverside, j'avais pu m'en passer).

J'ai souvent eu la désagréable impression de me trouver dans une de ces boites de nuit aux sons très "dance", avec ses lasers crépitant qui viennent te fouetter la gueule, histoire de masquer la pauvreté musicale. Je me suis ainsi senti étranger à l'enthousiasme ambiant ; le public n'étant manifestement pas branché "rock progressif" (je peux me tromper mais je serais prêt à parier, à leur mine ravie, qu'ils n'en connaissent que les légendes passées et qu'ils estiment avoir là les seuls dignes descendants !).

Pour ne pas terminer sur une note négative je précise objectivement que les éclairages étaient magnifiques, en parfaite adéquation avec les phases musicales successives.
Le rappel "Lights" fut un régal à la fois auditif et visuel ; consterné, je me dis sur cette note finale que ces gens là pourraient faire mieux, beaucoup mieux …

PROGRAMME:
Feel It (Restriction)
Fuck U (Noise)
Dangervisit (Controlling Crowds)
Finding It So Hard (You All Look the Same to Me)
Crushed (Restriction)
Conflict (With Us Until You’re Dead)
Violently (With Us Until You’re Dead)
Black and Blue (Restriction)
End of Our Days (Restriction)
Kid Corner (Restriction)
You Make Me Feel (Take My Head)
Bullets (Controlling Crowds)
Distorted Angels (Axiom)
Baptism (Axiom)
Ladders (Restriction)
Numb (You All Look the Same to Me)

Rappel : [22h00]
Lights (Lights)

lundi 5 octobre 2015

LEPROUS – Divan du Monde – 05/10/2015

Soirée Vikings ce soir ; tous les groupes inscrits à l'affiche sont norvégiens ! Ça va chauffer !! Ça tombe bien, dehors il flotte et il caille.

 

RENDEZ VOUS POINT : [19h15-19h50]. C'est bien connu, les "a priori" sont toujours à proscrire. Avec un nom pareil, je m'attendais à découvrir un groupe pas très inspiré. Et bien pas du tout ; servi par une sonorisation impeccable, le groupe a su enthousiasmer le public par son progmetal davantage mélodique que violent.

Le clavier de Petter Hallaråker introduit "Through the Solar Storm" qui séduit très vite par son mélange de mélodies et d'énergie, le tout rythmé par la batterie de l'impressionnant Baard Kolstad (le batteur de LEPROUS). Ces deux musiciens me semblent être l'atout majeur du groupe ; l'un pour son apport mélodique et l'autre pour ses qualités techniques et énergétiques.

Au micro, Geirmund Hansen me parait ma foi efficace et convaincant. Il n'a pas un coffre énorme mais chante sur un registre étendu toujours avec justesse.

A la guitare, Nicolay Tangen Svennæs ne brille par particulièrement mais fait bien son boulot, doté d'une fougue qu'il partage avec la très belle (désolé je ne pouvais le taire, au risque de paraitre macho) et cependant efficace bassiste Gunn-Hilde Erstad. Ces deux derniers assurant une bonne part de l'agitation sur scène !

"The conclusion part I & II" est une formidable pièce alternant superbement les ambiances.

A l'écoute de ces alternances musicales, ces passages saccadés et très rythmés, je suis souvent tenté de les comparer à Leprous ou parfois à Glyder mais ils parviennent à dégager leur propre personnalité.

Le groupe se retire sous les acclamations d'un public manifestement ravi et conquis.

Pour ma part, je tiens à les soutenir en achetant leur CD que je m'empresse de leur faire dédicacer. Congratulations, photos, serrages de louches … mais pas de bisous :/ tant pis.

Programme :
Through the solar storm.
(puis à déterminer)

 

SPHERE : [20h16-20h50]. Dès les premières notes, le contraste avec le groupe précédent est saisissant. Nous avons devant nous des brutes épaisses nous proposant ce qui est étiqueté "modern progressive metal". Autant dire que ce n'est pas mon style de prédilection et les vociférations de Isak Haugan ont vite le don de m'exaspérer. Seul le son accrocheur du bassiste Øystein Sundsbø attire agréablement mon oreille. Aux guitares/choeur Marius Strand et Ulrik Nilsen. A la batterie c'est le bucheron Bjørn Dugstad Rønnow.

Bon cela se laisse tout de même écouter, d'autant plus que la sonorisation était parfaite ; puissante mais pas excessive.

Il me semble, mais peut-être que c'est une impression subjective, qu'il recueille du public un succès d'estime, sans plus.

Programme :
Hardliner
Servitor
Vestiges
Erratic
Origin
Arbitrary
Shock And Awe
Puncture

LEPROUS : [21H15-22h54]. Quatrième fois que je peux assister à leur prestation. La deuxième fois cette année, puisque j'eu la chance d'être présent à leur passage lors du BeProg Festival à Barcelone. Content donc de revoir ce gaillard Einar Solberg au synthé/chant, Tor Oddmund Suhrke et Øystein Landsverk aux guitares/chœurs. On retrouve Baard Kolstad qui occupe la batterie depuis 2014, et Simen Daniel Børven à la basse et chœurs depuis début 2015.

Pas moins de huit des douze titres de "The Congregation", leur dernier opus, sont interprétés et je ne m'en plains pas car je le trouve meilleur que "Coal" (je sais cet avis n'est pas partagé, mais c'est le mien). Davantage de mélodies et cependant toujours beaucoup d'énergie avec ces rythmes si distinctifs, alternativement saccadés, syncopés ou chaloupés.

Comme d'habitude, ces scandinaves déchainés emportent par leur gestuel le public. Une atmosphère torride ne tarde pas entourer le public ravi.

Si la disparition de la crinière emblématique de Einar lui retire beaucoup de présence, il n'en demeure pas moins très impressionnant par sa capacité à occuper la scène pour exprimer avec une exubérance communicative sa passion. Ce chanteur a vraiment un talent terrible pour alterner les cris désespérés et les chants aux mélodies magnifiquement bouleversantes. Autre motif d'admiration, Einar bien que constamment survolté, tient manifestement à maitriser les parties de clavier tout en chantant ; j'en connais d'autres qui auraient opté pour la facilité des bandes sons !

En fond de scène, quatre écrans plats diffusent des images inquiétantes et trépidantes, à l'instar finalement de leur musique.

En revanche l'éclairage laisse à désirer, laissant trop souvent, à mon gout, le groupe dans l'ombre.

Le répertoire de Leprous commence à s'étoffer, si bien que fatalement on va commencer à déplorer l'absence de tel ou tel titre (par exemple "Passing" ou encore " Waste Of Air") de leur concert. Mais bon, les quelques titres de Coal et de Bilateral auront permis de faire le lien avec leur déjà remarquable passé.

Il conclut avec le titre "Forced Entry" qui avait débuté le concert de 2012.

Plus d'une heure et demie seront passées très vite et j'espère ne pas attendre trois ans pour les revoir.

Programme :
The Flood (The Congregation)
Foe (Coal)
Third Law (The Congregation)
Chronic (Coal)
Rewind (The Congregation)
The Cloak (Coal)
Acquired Taste (Bilateral)
Red (The Congregation)
Slave (The Congregation)
The Price (The Congregation)
Moon (The Congregation)
Down (The Congregation)
The Valley (Coal)
 
Rappel :
Forced Entry(Bilateral).