lundi 4 novembre 2019

MYRATH / BEAST in BLACK à l'Elysée Montmartre le 4 novembre 2019.


Le temps qui passe est souvent bien cruel …
C'est un quinqua qui se sent parfois largué qui vous parle. Lorsque j'ai pris connaissance de l'annonce du concert de MYRATH, j'ai immédiatement sauté sur les tickets, persuadé que ce groupe que j'admire avait enfin réussi à se payer l'Elysée Montmartre. Leur notoriété grandissante, leur talent et la tournée "Legacy" en tête d'affiche aurait pu parfaitement le justifier. J'avais à peine remarqué qu'un autre groupe de petits veinards avait été admis pour leur assurer une première partie de soirée… J'ai sans doute été induit en erreur par l'affiche publiée (et qui illustre mon récit) sur la page de Myrath. …
Quelle ne fut donc pas ma surprise, ma consternation de constater en entrant dans la salle que le décor de Myrath était déjà installé… La première remarque qui me soit venu à l'esprit fut d'imaginer que ces insolents petits invités auraient donc osé renoncer à l'offre du sultanat ?... hein ??! Naaaan, ne me dites pas que c'est Myrath qui est invité par … par qui déjà ??? eh ben si, c'est comme ca, la tête d'affiche est BEAST in BLACK. J'apprends ainsi, aux dépends de ma fierté de vieux metallo, qu'il existe un autre groupe scandinave (encore des Vikings ?! décidément, en ce moment je les vois partout cette année…) qui a déjà suffisamment de popularité pour assurer la tête d'affiche… Boudiou, ca y'est, il semble bien que je sois largué ! A moi le fauteuil, la cigarette roulée au coin du feu avec mon chat sur les genoux…
J'observe désespérément la foule autour de moi pour me rassurer. Mais, je constate au regard des t-shirts et autres accoutrements, que le public semble se partager en deux camps partisans, les pro-Myrath et les pro-BiB. Myrath semble un OSNI (objet sonore non-identifié) pour une bonne part de l'auditoire, quelle que soit la tranche d'âge …
Bon, je ne cherche pas trop à comprendre, je me plante dans les premiers rangs avec la ferme (mais très naïve) intention d'y rester pendant toute la soirée. Je me dis, sacré nom d'au-delà, que ce ne sont pas ces gamins qui m'entourent qui vont m'empêcher de savourer mon concert paisiblement. A cette étape de la soirée, inconscient que je suis, je sous-estimais totalement l'orage qui grondait au loin…
Pour ma part j'ai commencé à suivre ces tunisiens depuis le début des années 2010. J'ai ensuite eu le plaisir d'assister à deux concerts sur la tournée "Tales of the Sands" ; le 28 février 2012 au Bataclan, et le 20 juillet 2015 aux arènes d'Arles. Puis à trois concerts sur la tournée "Legacy" ; le 23 juin 2016 au Divan du Monde, le 10 septembre 2016 au Raismesfest, puis le 19 novembre 2016 au forum de Vauréal. C'est ainsi que j'assiste à mon sixième concert de Myrath.

MYRATH [env.19h10-20h20]. Malek Ben Arbia (guitare) a fondé du groupe en 2001, mais c'est l'arrivée de Zaher Zorgati au chant en 2007 qui fut le point de départ vers une notoriété croissante et méritée. A l'instar de Zaher, Elyes Bouchoucha, qui assure les claviers et les chœurs depuis 2003, constitue également un apport important pour entretenir les sonorités orientales. Anis Jouini à la basse depuis 2006 et Morgan Berthet à la batterie depuis 2011 assurent parfaitement leur fonction de pilier rythmique. Même si Morgan fait partie de projets parallèles, on peut parler de stabilisation de MYRATH depuis une douzaine d'années.
Cette prestation demeure fidèle à mes impressions antérieures. Leur musique, leur démarche artistique, l'attitude des musiciens à l'égard du public ; tout concourt à mon plus grand intérêt. Je continue d'être fier de soutenir ces artistes tunisiens qui diffusent de leur pays une image bien plus souriante que celle de l'actualité (...je m'autocensure pour ne pas paraître hors propos).



L'acoustique de cette salle qui vient d'être reconstruite est excellente. Toutefois la sonorisation ce soir me parait indigne. Le son excessif de la batterie a étouffé la captation des autres pupitres, en particulier celui du chant et, dans une moindre mesure, de la guitare et du clavier. C'est particulièrement blâmable s'agissant du chant dont les sonorités orientales signent distinctivement l'identité musicale de Myrath ! Certes, ces sons émanaient aussi du clavier, que l'on percevait assez bien, mais … outre les sons de violons du synthé, nous percevions aussi de trop nombreuses bandes sons, pré-enregistrées pour palier à l'absence de darboukas ou autres djembés … Ce n'est pas la première fois, leur souci de répondre à l'attente du public les pousse à utiliser des artifices sonores qui paraissent à mon humble avis dispensables.
Lors de leur concert au Divan du Monde (2016) une violoniste était présente. Je me surprends à espérer (naïvement ?) voir un jour le groupe valorisé par une vraie section de percussions et de violons ! Orphaned Land l'a déjà fait au moins une fois. En tant que mélomane, je préférerais nettement qu'une telle section se substitue aux autres accessoires !
Car en effet, même avec son statut d' "invité" (argh, je n'arrive pas à m'y faire !), Myrath a somptueusement décoré la scène, de tapis et coussins orientaux, ainsi que d'un fond de scène rappelant les architectures arabisantes. Ajoutons à ce cadre, qu'une ravissante danseuse orientale est venue de temps en temps émoustiller le public émerveillé (enfin surtout moi, hein ! …Ma p'tite Fée beaucoup moins, hihi !). Lors d'un précédent concert il y avait trois danseuses, mais cette fois le groupe a souhaité modifier ses arbitrages ; afin d'accentuer une ambiance rappelant les "mille et une nuits" un illusionniste nous proposait des tours de magie ma foi bien réussis ! Une table volante, une plume qui écrit seule, et Zaher qui s'élève au-dessus de la scène … impressionnant. Pour d'autres musiciens, un tel spectacle aurait pu paraître décalé, mais dans ce cadre précis le public apprécie et c'est justifié.

Le charisme naturel de Zaher lui permet une réelle complicité avec son public, en particulier la gent féminine qui se pâme d'admiration à chacun de ses gestes à leur égard. Mais au-delà de cette séduction dirigée, je sais que ce sont tous des "gentils" pour les avoir observés pendant et après les concerts. Ils sont, jusqu'à présent, d'une humilité, d'une accessibilité, d'une gentillesse remarquable. Les organisateurs du Raismesfest en savent quelque chose aussi … Pourvu que l'âpreté du monde du spectacle ne les atteigne pas.
Bref, en une heure et quart de dépaysement total, dix-sept titres auront ainsi été interprétés, dont dix extraits de "Shehili" leur dernier opus paru en 2019.
PROGRAMME :
Asl (Shehili, 2019)
Born to Survive (Shehili, 2019)
You've Lost Yourself (Shehili, 2019)
Dance (Shehili, 2019)
Darkness Arise (Shehili, 2019)
Wicked Dice (Shehili, 2019)
The Unburnt (Legacy, 2016)
Tales of the Sands (Tales of the Sands, 2011)
Mersal (Shehili, 2019)
Beyond the Stars (Tales of the Sands, 2011)
Lili Twil (reprise des Frères Mégri) (Shehili, 2019)
Nobody's Lives (Legacy, 2016)
Monster in My Closet (Shehili, 2019)
Believer (Legacy, 2016)
Endure the Silence (Legacy, 2016)
No Holding Back (Shehili, 2019)
Shehili (Shehili, 2019).
Le concert de Myrath terminé, un transfert de public s'opère dans les premiers rangs où je décide de me maintenir, même si je ne connais pas le groupe qui suit… Question de curiosité.


BEAST in BLACK [env. 20h50-22h15]. J'apprendrai une fois rentré chez moi qu'il s'agit d'un groupe de heavy metal finlandais fondé en 2015 à Helsinki par Anton Kabanen, guitariste et compositeur.
Anton Kabanen guitare, choeur (depuis 2015) demeure entouré de Yannis Papadopoulos (chant, depuis 2015), Kasperi Heikkinen (guitare rythmique, depuis 2015), et Máté Molnár (basse, depuis 2015). Atte Palokangas (batterie) a rejoint le groupe en 2018.
Je vais vite comprendre la nature de ces vikings ; ils viennent clairement en conquérants sauvages, sans pitié pour une bonne part de l'auditoire conquis d'avance, en tous cas dans mon périmètre. Leur power metal me parait semblable à celui de Sabaton et et Powerwolff. Le public répond avec la même sauvagerie, me rappelant ainsi amèrement que je n'ai plus vingt ans. Je pressens que je vais avoir du mal à tenir à cet emplacement… Piqué dans ma fierté, je m'obstine (foi de Bélier, ces p'tits cons n'auront pas ma place !) cependant à rester au risque de ne pas apprécier pleinement le spectacle. Je dois reconnaitre que cette musique, à la fois puissante et mélodique, n'est pas pour me déplaire. Les soli d'Anton sont nombreux et le chant dispose d'un timbre juste et d'une tessiture étendue). Il me semble manquer un peu de puissance mais ces quatre compères se charge bien de le soutenir d'une autre façon. D'ailleurs, je décèle ici et là des références à Judas Priest et à Manowar.


La sonorisation, bien que puissante et correcte, reste audible. Les protections auditives à cette place sont toutefois conservées, bien sûr. L'éclairage et à l'image de la musique ; vif, rythmé et coloré !
Je déplore cependant que Beast in Black utilise inutilement le même artifice sonore que Sabaton ; des bandes-sons de claviers. C'est d'autant plus dommage qu'elles me semblent tout à fait dispensables dans leur cas, alors que Powerwolff assume totalement ses claviers sur scène.
Cependant leur démarche est sincère, à l'image de leur musique volontaire et entrainante. Le public est surexcité, c'est la fête ! Je m'étonne de la notoriété du groupe ; les bouches scandent les refrains avec force et convictions, comme s'il s'agissait de titres anciens alors qu'ils ne datent pas de plus de trois ans !
Mon obstination à conserver ma place d'auditeur téméraire me coûtera énormément d'énergie. Toutefois, ma ruse résultant de quarante années ponctuées de concerts parfois bien plus agités encore, m'a permis d'éviter mon éviction plus d'une fois ! Héhéhé, ils n'auront eu ma place qu'au rappel durant lequel j'ai rejoint ma P'tite fée, bien plus sage que moi (sur ce coup-là).
Au total ils auront joué, durant une heure vingt-cinq (soit une dizaine de minutes de plus que Myrath), dix-sept titres dont huit extraits de "From Hell With" Love paru en 2019.
PROGRAMME :
Cry Out for a Hero (From Hell With Love, 2019)
Unlimited Sin  (From Hell With Love, 2019)
Beast in Black  (Berserker, 2017)
Eternal Fire  (Berserker, 2017)
Blood of a Lion  (Berserker, 2017)
The Fifth Angel  (Berserker, 2017)
True Believer  (From Hell With Love, 2019)
Heart of Steel (From Hell With Love, 2019)
Born Again (Berserker, 2017)
Ghost in the Rain (Berserker, 2017)
Die by the Blade (From Hell With Love, 2019)
No Surrender (From Hell With Love, 2019)
Crazy, Mad, Insane (Berserker, 2017)
Sweet True Lies (From Hell With Love, 2019)
From Hell With Love (From Hell With Love, 2019).
RAPPEL
Blind and Frozen (Berserker, 2017)
End of the World (Berserker, 2017).

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