samedi 24 septembre 2022

SOEN + LIZZARD + OCEANHOARSE – La Maroquinerie (Paris 20) – samedi 24 septembre 2022.

 

Autre victime collatérale de la Pandémie, ce concert initialement prévu le samedi 27 novembre 2021 a été reporté à ce samedi 24 septembre 2022. SOEN, dont la musique suscite déjà par nature une forte mélancolie, semble maudit sur mon parcours… Contrairement à sa conclusion, cette soirée s'annonçait déplaisante.

Ce report, déjà déconcertant, tombe précisément le jour d'un autre concert auquel j'aurais voulu assister ; celui de PRIMUS qui annonce reprendre un album de RUSH. Je peinais déjà à me motiver pour maintenir ce rendez-vous, payé quoi qu'il en soit, lorsque je fus accablé par le deuil, le 8 septembre 2022. Incapable de surmonter ma peine, j'ai renoncé au Raismesfest (les 10 et 11 septembre, avec notamment la prestation très attendue de Lazuli). Ce concert de SOEN est resté en suspens dans mon calendrier, avant de choisir finalement de me soumettre à ma musicothérapie habituelle, celle qui m'a toujours sauvé de mes détresses. En tout état de cause, l'univers morose et sombre de SOEN me semble relativement adapté à ma reprise de calendrier musical…

De surcroit cet événement se tient à la Maroquinerie, une salle où je m'étais promis ne plus jamais remettre les pieds depuis leur odieux accueil de Pendragon le 3 mars 2020 (lire mon récit ad hoc).

En outre, le climat mondial, aussi bien politique, social que météorologique se dégrade partout. Poutine n'arrête pas d'emmerder le monde. Le froid automnal accompagne les averses.

Pour couronner le tout, ma p'tite Fée n'a pas envie de sortir… Bref, y'a plus rien qui va …

Mais il se trouve que SOEN demeure un groupe que j'avais envie de voir sur scène depuis que j'avais découvert leur existence avec "Lykaia" en 2017. Les parutions de "Lotus" en 2019, puis du magnifique "Imperial" en 2021 ont accentué cet objectif.

Je maintiens donc ma démarche, je prends ma p'tite Fée par la main pour nous rendre à cette soirée que je crains ennuyeuse mais qui s'avèrera délicieuse. Elle me rendra une bonne part de bonheur perdu ces derniers temps !

Ouverture des portes à 18h30. Nous nous engouffrons dans la cave, pour nous placer directement à la base de la console de sons, en surplomb de la fosse. Du haut de trois marches, avec ma p'tite fée nous n'aurons aucun mal à jouir d'une vue imprenable sur la scène devant son public et d'une acoustique absolument parfaite.

OCEANHOARSE [19h20-19h50].

Oceanhoarse est un groupe de heavy metal finlandais fondé en janvier 2018, fondé à Helsinki, Finlande, par Ben Varon, ex-guitariste et auteur-compositeur d'Amoral, après avoir mis fin à Amoral début 2017. Après un album enregistré en concert "The Damage Is Done -Live!" sorti le 5 juin 2020. Son premier album "Dead Reckoning" est paru le 20 août 2021.

Le groupe se compose actuellement de Ben Varon (guitares, depuis 2018), Jyri Helko, (basse, depuis 2018), Oskari Niemi (batterie, depuis 2018), Joonas Kosonen (chant, depuis 2018).

La sonorisation m'a semblé relativement équilibrée depuis mon point d'écoute, mais sa puissance m'a quand même contraint à poser mes protections auditives. L'éclairage fut minimaliste, correspondant au premier passage de trois groupes. L'espace qui leur est cédé est étroit mais semble toutefois leur suffire.

Leur prestation ne m'a pas convaincu. Pour surmonter ma morosité de base, il eut fallu davantage de mélodie et d'originalité. Au lieu de cela, j'ai perçu des vociférations d'un tenant du micro qui, dans ses rares moments de voix claire et posée, peinait parfois à chanter juste. Le bassiste et le guitariste ont montré du talent, mais au service d'accords, d'harmonies, et d'évocations déjà entendues.

Heureusement pour eux, la réaction du public encore clairsemé en ce début de soirée, fut cependant relativement enthousiaste. Leur départ de scène fut accompagné d'une ovation respectable. Mais je n'ai pas constaté de bousculade à leur échoppe.

PROGRAMME
(à déterminer)


LIZZARD [20h00-20h45].

Le trio est la plus ancienne formation de la soirée, puisqu'il naît début 2006 à Limoges ; il est composé de Mathieu Ricou (Guitar / Chant), de Katy Elwell (Batterie) et de William Knox (Basse / Chant). Il enregistre la même année sa première démo "La Criée". Son quatrième album "Eroded" est paru le 19 février 2021, chez Pelagic Record.

Je ne connaissais pas leur existence avant l'annonce de l'affiche. Des écoutes préalables m'ont paru favorables même si ces limougeaud ont (eux aussi) opté pour l'anglophonie, ce qui me semble toujours de nature à relativiser une originalité probablement revendiquée. Heureusement, leur musique résonne agréablement à mes oreilles, sans me lasser, preuve qu'elle dégage une identité inédite. S'il fallait définir la sphère d'influences musicales, je les comparerais à Anathema ou Klone. Détail notable, assez rare pour être souligné, la batterie est tenue par une femme qui ne semble pas démériter au regard des vidéo. Tout cela est donc à vérifier sur scène…

La sonorisation m'a semblé bien équilibrée depuis mon point d'écoute. Néanmoins, la puissance m'a paru suffisamment gênante pour conserver mes protections auditives. L'éclairage était amélioré par rapport à la prestation précédente, ce qui m'a permis de réussir quelques beaux clichés.

La scène reste assez exiguë mais suffisante pour un trio qui est resté statique ; la batterie est juste devant le public, les deux autres pupitres de chaque côté.

Assez rapidement, je réalise que ces musiciens maitrisent bien la scène, sans le fruit de leurs nombreuses prestations notamment hors de nos frontières. Leur musique plutôt sombre, puissante et lourde est convaincante et entrainante. Le titre instrumental "Shift" en est une belle synthèse. Mathieu est un bon communiquant et entretient une bonne relation avec le public, à la fois informative et enthousiaste. Son jeu est caractérisé par un usage fréquent des effets techniques comme l'effet en boucle (loop) ce qui étoffe la musique que rythment énergiquement la basse et la batterie. Katy rayonne par la qualité de sa frappe, à la fois énergique et subtile ; placée au centre de la scène, je confesse volontiers avoir placé mon regard sur elle la plupart du temps.

Le public est un peu plus nombreux qu'au début, et acclame allègrement ces honorables limougeaud. Leur sourire final montre une satisfaction réciproque.

Franchement, c'est une bien belle découverte, inattendue. Nouvelle preuve que la scène rock française n'est pas aussi insipide que ce que nous imposent nos médias nationaux…

Je me rendrai en fin de soirée à leur échoppe pour faire part à chacun des trois de mon intérêt et pour les soutenir en me procurant leur dernier CD, moyennant tout de même 20 €. Là aussi c'est l'inflation…

Huit titres ont été interprétés, dont trois issus de "Eroded" (2021), deux de "Shift" (2018), deux de "Out of Reach" (2012), et  un de "Majestic" (2014).

PROGRAMME (confirmé par Mathieu)
The Decline (Eroded, 2021)
Vigilent (Majestic, 2014)
Haywire (Eroded, 2021)
Blowdown (Eroded, 2021)
Shift (Shift, 2018)
Min(E)d (Shift, 2018)
The Orbiter (Out of Reach, 2012)
Tear Down The Sky (Out of Reach, 2012).


SOEN [21h05-22h40]

Martin Lopez fut le batteur du groupe suédois OPETH de 1997 à 2005. Alors que ses complices prenaient un essor de notoriété grâce au soutien Steven Wilson, des soucis de santé lui ont fait hélas renoncer. Il a cependant entrepris de fonder un nouveau groupe dès 2004, mais qui n'a pris vraiment forme qu'en mai 2010.

Un premier album, "Cognitive", est sorti le 15 février 2012. Leurs textes sociétaux fouillés, alliés à des musiques aux atmosphères pesantes et mélodiques en font un groupe atypique. Musicalement on peut trouver aux détours des chansons des influences d'Opeth, d'Anathema ou de Leprous.

Le quintet est actuellement composé outre Martin Lopez (batterie, percussion depuis 2010), de Joel Ekelöf (chant, depuis 2010), Lars Enok Åhlund (claviers guitare et chœurs, depuis 2014), Cody Lee Ford (guitare chœur, depuis 2018) et Oleksii "Zlatoyar" Kobel (basse, depuis 2020).

Le cinquième album, "Imperial" est paru le 29 janvier 2021 ; la présente tournée promotionnelle est intitulée "Soen Imperial European Tour".

Rapidement la sonorisation me parait parfaite ; on distingue nettement chaque pupitre. C'est du pur bonheur qui me dispense de protections auditives. Bien sûr l'éclairage est un cran au-dessus ; il distingue mieux les atmosphères requises, il nous permet de bien observer la concentration des musiciens mais aussi de percevoir les humeurs, les regards. Dans cet espace relativement réduit, SOEN ne s'est pas embarrassé d'écran ni de fond de scène. Et à dire vrai, on s'en est bien passé ; l'atmosphère créée par la musique suffisait largement à décorer notre imaginaire !

Enorme ambiance, le public se montre particulièrement enthousiaste. Les musiciens eux-mêmes n'ont pas caché leur satisfaction d'assister à cet engouement.

Mes craintes se sont très vite dissipées ; aucun ressenti de mélancolie excessive, ni de redondance musicale. Martin Lopez s'est entouré d'une équipe qui m'a semblé cohérente et soudée par une belle complicité. Je méconnaissais le talent des musiciens, notamment celui de l'impressionnant viking multi-instrumentiste Lars Enok Åhlund qui vaque du clavier aux guitares, en passant par le micro et des percussions. Le chant, que je craignais excessivement plaintif, s'est avéré en fait harmonieux et d'une beauté enivrante. Le canadien Cody Lee Ford nous a délivré de magnifiques et (pas assez) nombreux soli empreints de sensibilité gilmourienne. L'apport des chœurs délicats des deux guitaristes contribuaient largement à l'harmonie des chansons. La section basse/batterie fut à l'image des nuances voulues, alternant douceur et puissance.

Quatorze titres ont été interprétés, dont six issus de Imperial, 2021, cinq de Lotus, 2019, deux de Lykaia, 2017, et un Cognitive, 2012.

PROGRAMME
Monarch (Imperial, 2021)
Deceiver (Imperial, 2021)
Lunacy (Lotus, 2019)
Martyrs (Lotus, 2019)
Savia (Cognitive, 2012)
Lumerian (Imperial, 2021)
Covenant (Lotus, 2019)
Modesty (Imperial, 2021)
Lucidity (Lykaia, 2017)
Antagonist (Imperial, 2021)
Illusion (Imperial, 2021)
RAPPEL :
Lascivious (Lotus, 2019)
Jinn (Lykaia, 2017) [au lieu de Sectarian]
Lotus (Lotus, 2019).


Je regarde l'échoppe sans rien acquérir ; le t-shirt est sympa mais sans inscription des dates de tournées, et le CD "imperial" à 20€ sera moins cher ailleurs. On se rend plutôt au bar où les musiciens viennent se détendre également. 

tournée triomphale ; salles pleines ou agrandies


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