Le contexte de ce concert n'était pourtant pas propice à notre déplacement.
En effet, dès le 9 aout 2022, nous avions réservé nos
entrées pour le concert de LEPROUS prévu ce dimanche 12 février à la salle
Pleyel, soit le lendemain du présent concert. Et de surcroît, un autre groupe
qui nous est cher, les DROPKICKS MURPHYS ont ajouté à notre frustration en
s'inscrivant pour deux concerts les 10 et 11 février ! L'arbitrage était trop
pénible ; j'avais finalement décidé de me concentrer sur LEPROUS. Ma sagesse
légendaire (…) me rappelait que j'avais déjà eu l'occasion de faire deux fois
la fête avec les irlando-américains, et trois fois avec les poitevins.
Mais c'était sans compter ma p'tite Fée, dont
l'expérience prouve qu'elle n'a pas précisément vocation à calmer mes (h)ardeur
! Pourtant autant attachée que moi aux festivités celtes, elle assuma à contrecœur
le choix pénible mais nécessaire ; nous irons donc voir les poitevins !
C'est ainsi qu'en dépit d'une journée d'action sociale
mettant en péril notre parcours, (13 km/51 mn) nous risquons l'Aventure avec les
transports en commun. En fait, tout roule et nous parvenons sans difficulté avant
19h pour l'ouverture des portes du Trabendo, où je n'étais plus revenu depuis le
16 septembre 2020, à l'occasion du concert de POGO CAR CRASH CONTROL (qui s'était tenu à l'extérieur de la salle,
en pleine Pandémie, rappelons-le).
Etant dans la file d'attente, je remarque une petite nouveauté (en tous cas je
ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent) : un panneau affiche les groupes du
jour, sur un fond blanc lumineux.
Nous nous plaçons sans aucune difficulté en second
rang au bord de la scène, derrière Christiane une de nos photographes favoris,
avec ma p'tite Fée et mon fils aîné. Nous persistons ainsi à risquer des
conditions acoustiques pas vraiment idéales mais bon…
PATRÓN [19h30-20h]
En première partie de soirée, on nous annonçait deux groupes ; si je connais THE OLD DEAD TREE, en revanche je n'avais pas encore entendu parler de PATRÓN. Il m'a semblé percevoir dans l'assemblée que certains avaient manifestement déjà été sensibilisés au phénomène. L'ambiance s'en est d'autant plus vite enflammée !
Intrigué par cette prestation qui se sera avérée plus
que convaincante, j’apprends que PATRÓN est le projet parallèle de Suave Chavez, alias "Lo Patrón",
meneur du groupe de rock stoner LOADING DATA, depuis 1999. J'ignore dans quelle
mesure Lo a conservé tout ou partie de ses complices de studio ; mais en tous
cas c'est un quatuor qui s'est présenté à nous ce soir. Je ne suis pas en
mesure, au moment où j'écris ces lignes, de prétendre énoncer les noms des
complices…
Ce qui frappe d'emblée l'auditeur, c'est le timbre de
la voix baryton, chaude et profonde qui de toute évidence ne laisse pas la
gente féminine indifférente ! Cette particularité vocale est de surcroit
soutenue par une sonorisation excellente, entretenant une ambiance rappelant
celle des années cinquante. Le rock est entêtant, bondissant, chaloupant et
entrainant à souhait. Reposant sur une ligne rythmique imparable, les accords
des deux guitaristes font jaillir des sonorités rappelant alternativement
celles des années 50, 80 ou 90.
Sans doute moins sensible au charme masculin que
certaines autour de moi (…), il n'en demeure pas moins que ce rock à la fois hypnotique
accrocheur, dansants, aux mélodies entêtantes, ne m'a pas laissé insensible.
La réaction du public est très positive, le courant
est passé. Sur scène comme en fosse, tout le monde en redemanderait volontiers.
L'album éponyme, humblement intitulé "Patrón", contenant onze pistes, est
paru le 29 mai 2020, sous le label: Klonosphere.
Il semble avoir été bien accueilli par les media spécialisés.
Je n'ai pas tenté de contrarier la volonté de ma Belle
qui prétendait aller acheter le disque à l'échoppe, même si en fait je n'étais
pas dupe ; il s'agissait (aussi) d'approcher la Bête de scène. Il faut bien que
je lâche un peu de lest de temps en temps.
Les cinq titres interprétés ce soir ont légitiment vocation
à promouvoir son album ……….
PROGRAMME
Room with a view (Patrón, 2020)
Jump in a fire (Patrón, 2020)
Who do you dance for (Patrón, 2020)
Very bad boy (Patrón, 2020)
Next stop (Patrón, 2020).
THE OLD DEAD TREE [20h20-21h00].
Lorsque j'ai découvert et apprécié TODT le samedi 21 juin 2008, à Clisson (44),
l'occasion de leur prestation du Hellfest, le groupe avait déjà une longue et
mouvementée histoire derrière lui. Il assurait alors la promotion de "The Water Fields"
paru le lundi 17 septembre 2007. L'album m'avait autant séduit que leur concert.
Cependant leur collectif ne fut hélas pas assez solide pour poursuivre
sereinement leur carrière ensemble. Difficile de trouver une biographie de ce
groupe au parcours chaotique relativement fantomatique… D'ailleurs, notons pour
l'anecdote que leur label est "Season of Mist" (La saison des brumes) ; cela ne s'invente pas !...
Toutefois, sur le site Metalorgie je lis notamment :
"The Old Dead Tree est un
groupe fondé le 18 février 1997 à
Paris. La composition initiale comprend Frédéric Guillemot à la batterie,
Vincent Danhier à la basse, Manuel Munoz à la guitare et au chant, puis Nicolas
Chevrollier à la guitare. Frédéric se suicide le 2 août 1999, et est remplacé
par Franck Métayer. Leur premier album, "The Nameless Disease", parait en 2003, dans lequel tous les
morceaux sont dédiés à Frédéric. Puis Franck quitte le groupe en 2004, remplacé
par Foued Moukid. Leur second album, "The
Perpetual Motion", sort en 2005 et étend encore le spectre musical du
groupe. Nicolas quitte le groupe en 2006 pour se consacrer à sa vie privée
alors remplacé par Gilles Moinet. Le groupe pose une dernière brique
discographique en 2007 avec "The
Water Fields", mais Foued part peu de temps après s'occuper de son
autre projet Arkan. Raphaël Antheaume reprend le poste de batteur, mais le groupe se dissout fin 2009 à cause
de tensions internes notamment sur l'orientation musicale d'un quatrième album
qui ne verra jamais le jour. Début 2013, The Old Dead Tree se réunit afin de
fêter les dix ans de "The Nameless Disease" avec notamment un passage
au Hellfest 2013".
Pas de chance, décidément, c'est peu avant la Pandémie
qu'un digipak est paru le 6 décembre 2019. Il contient un CD avec 5 titres
inédits "The End" et un DVD "The Final Curtain"
montrant un documentaire sur la carrière de THE OLD DEAD TREE du début à la
fin, limité à 1 000 exemplaires dans le monde. Ces cinq titres furent composés
en 2008 lors des sessions d'écriture du 4ème album, et un fut en
partie composé en 1999, peu avant la mort du batteur Frédéric Guillemot.
TODT est actuellement dans une série de concerts
étalés entre 2022 et 2023. Depuis le 15 décembre 2022, The Old Dead Tree est
annoncé à l'édition 2023 du Hellfest.
Une histoire sans fin ?
Le groupe semble être actuellement composé de Manuel Munoz (chant et guitares), Gilles Moinet (guitare), et Raphael Antheaume (batterie). Les autres sont
probablement Vincent Danhier (basse), et Nicolas Cornolo (guitariste ex-Dustbowl).
L'organisation impeccable pour la soirée nous laisse
peu de répit ; la nouvelle mise en scène à peine installée les franciliens
entrent en scène dans une ambiance gothique. Pour accentuer leur singularité, les
supports de micro et des pieds de lampes étaient constitués de branchages. Malheureusement,
très rapidement l'auditeur peine à distinguer les pupitres ; dans les premiers
rangs en tout cas, la sonorisation ne nous semble pas équilibrée. Un surplus de
basse rendait le reste peu perceptible. Les chasseurs d'images ne sont pas
davantage à la fête avec un éclairage particulièrement minimaliste.
Cela étant, le quintuor montre un certain talent pour
exprimer leurs ambiances à la fois mélodiques, lourdes et puissantes. Je reste
peu sensible aux voix hurlées et gutturales mais cependant je suis assez ouvert
d'esprit pour apprécier l'ensemble. Je ne retrouve pas mon enthousiasme ressenti
en 2008, sans doute en raison de sono médiocre, mais cependant je perçois dans
la qualité des compositions de bonnes raisons pour le groupe de continuer leur
carrière malgré tout. Des belles alternances d'atmosphères ont entretenu mon
attention bienveillante. J'ai apprécié tout particulièrement les séquences en
mode acoustique, qui m'ont semblé mettre tout particulièrement en évidence leur
potentiel. En particulier celui du chanteur dont le timbre m'a paru autrement
plus convaincant qu'en mode "vociféraptor".
La prestation a cependant convaincu une bonne part de
l'auditoire qui leur accorde une ovation méritée. Le groupe donne rendez-vous à
ses admirateurs au Hellfest festival, où ils sont prévus sous le chapiteau
Temple le dimanche 18 juin 2023.
Parmi dix titres, quatre sont issus de "The Perpetual Motion", trois de "The Nameless Disease", deux de "The End", et un de "The Water Fields".
PROGRAMME
Sorry
(The End, 2015)
Out
of Breath (The Perpetual Motion, 2005)
Regarding
Kate (The Water Fields, 2007)
Unrelenting
(The Perpetual Motion, 2005)
What
Else Could We've Said? (The Perpetual
Motion, 2005)
The
End... Again (The End, 2015)
Even
If (The Perpetual Motion, 2005)
We
Cry as One (The Nameless Disease, 2003)
It
Can't Be! (The Nameless Disease, 2003)
The
Bathroom Monologue (The Nameless Disease,
2003).
KLONE [21h25-22h40]
Mon histoire avec KLONE avait mal débuté ! Je les ai
découverts sur la scène du Divan du Monde alors qu'ils étaient invités par
ORPHANED LAND, le jeudi 7 novembre 2013 ; or, je n'avais pas apprécié … mais
alors pas du tout. Surtout rebuté par la voix du chanteur qui, à l'époque,
s'exprimait davantage dans un registre trop guttural, et en anglais de surcroit
!! Il aurait été hors de question que je me déplace pour les revoir.
Oui, mais voilà, les circonstances en ont décidé
autrement. Alors que depuis un certain temps, je lisais ici et là que KLONE
aurait évolué, il se trouve que LEPROUS les invita sur la scène de l'Empreinte,
le mardi 25 février 2020. Et là, ce fut une autre démonstration ! Leur
promotion de l'album "Le Grand
Voyage" sorti le 20 septembre 2019 via Kscope, les montrait sous un
jour autrement plus intéressant ! Leur prestation lors du festival Midsummer le
25 juin 2022, nous a encore un peu plus séduits.
Les voilà sur une tournée qui a démarré le 28 janvier
2023 prévue jusqu'au 15 avril, avant sans doute quelques festivals d'été ;
aujourd'hui, ils sont en tête d'affiche.
Pour rappel, KLONE est un groupe français, mais
anglophone, originaire de Poitiers dans le département de la Vienne. Le groupe
est initialement formé en 1995 sous le nom de SOWAT. En 1999, SOWAT se renomme KLONE.
Leur style me semble plus proche de PARADISE LOST que de Genesis, ce qui autorise
leur classement dans le metal gothique, même s'ils évoluent souvent sur les
scènes de rock progressif.
Le quintuor sur la scène est actuellement composé de Guillaume
Bernard (guitare, depuis 1995), Yann
Ligner (chant, depuis 2004), Morgan Berthet (batterie, d'abord en
alternance puis officiellement intégré depuis début 2022), Aldrick Guadagnino (guitare, depuis 2012). Enzo Alfano
(basse, depuis 2020).
Leur septième album, "Meanwhile", parait ce 10
février 2023. Maintenant que je le découvre a posteriori, il me séduit,
mais me semble un zeste en dessous du précédent qui, il est vrai était juste
excellent. Il était difficile de faire mieux, sauf peut-être à chanter en
français. Mais ce nouvel opus, que je ne manquerai pas de réécouter, n'en
demeure pas moins une confirmation et un nouveau tremplin.
Je loue souvent le Trabendo pour ses qualités acoustiques, mais c'est sans compter sur les compétences des ingénieurs du son qui y officient. Une fois n'est pas coutume, l'écrin n'aura pas suffi ; la sonorisation nous a paru mal équilibrée, accordant bien trop de puissance aux sons de basse/batterie. La voix et les guitares restaient cependant perceptibles, mais moins qu'à l'occasion de leur prestation du Midsummer festival, par exemple. En outre, l'éclairage m'a semblé médiocre et sombre ; le peu de lumière était le plus souvent dirigé pour éblouir le public et donc les objectifs de chasseurs d'images.
Mais cependant, les musiciens disposent désormais
d'une maitrise qui leur permet de convaincre leur auditoire en dépit de cet
effet pénalisant. C'est d'ailleurs avec un titre du nouvel opus que KLONE
débute le concert, dont le reste du programme ne manquera pas de mettre nos
nuques, jambes et hanches à rudes épreuves.
L'ambiance est chaude, le public acclame le quintuor,
même si ce dernier gagnerait encore en communiquant davantage avec son public. A
mon sens, les textes anglophones constituent un écueil ; il me semble donc que Yann
(notamment) serait bien inspiré de parler en français (au moins) avec son
public français. Faute de quoi je n'ai pas ressenti réellement d'interaction. Il
ne s'agit pas de réclamer des bavardages inutiles, mais simplement de
construire une complicité d'un soir.
Cela étant, j'apprécie suffisamment leur musique pour
ne pas dépendre de ce trait de caractère et prendre plaisir à les écouter. Les
titres choisis pour nous étourdir permettent astucieusement d'alterner les atmosphères.
Tantôt gothiques avec notamment "Rocket
Smoke" ou encore "Sealed",
rappelant les plus belles portées de PARADISE LOST. Tantôt puissamment lourdes avec
notamment "Night and Day" rappelant
celles de BLACK SABATH. Tantôt chaloupées et doucement mélodiques avec notamment
"Gone Up in Flames" rappelant
celles de POLICE (eh oui !). Leur capacité d'enivrement est telle qu'ils m'ont
fait oublier mon propre potentiel ; mon sac à poussière n'a plus la résistance
d'antan et je confesse avoir perdu mon équilibre dans la fosse, comme un vieil
ivrogne. Ma vanité de vieux métallo en a pris un coup, mais ce fut vite oublié
dans la fièvre collective. Désormais, je devrai apprendre à calmer mes
(h)ardeurs au l'aube de ma sixième décennie !
Le titre "Yonder"
qui avait débuté leur prestation au Midsummer en juin dernier, est ici
interprété en clôture.
Un peu frustré, je considère que leur répertoire aurait
pu justifier un concert plus long (soixante-quinze minutes seulement) ; mais
ils nous ont emmenés cependant dans une rétrospective ciblant la période de
2012 à nos jours.
Parmi les treize
titres interprétés ce soir, quatre
sont issus de "Meanwhile" (2023),
quatre de "Le grand voyage" (2019), trois
de "Here Comes the Sun"
(2015), un de "The Dreamer's Hideaway" (2012), et un de "Black Days" (2010).
PROGRAMME
Elusive
(Meanwhile, 2023)
Rocket
Smoke (The Dreamer's Hideaway, 2012)
Night
and Day (Meanwhile, 2023)
Sealed
(Le grand voyage, 2019)
Keystone
(Le grand voyage, 2019)
Gone
Up in Flames (Here Comes the Sun, 2015)
Within
Reach (Meanwhile, 2023)
Bystander
(Meanwhile, 2023)
Immersion
(Here Comes the Sun, 2015)
Army
of Me (Black Days, 2010) (reprise de Björk)
Nebulous
(Here Comes the Sun, 2015)
Silver
Gate (Le grand voyage, 2019).
RAPPEL :
©Nidhal Marzouk Pro |
Je
patiente volontiers à l'échoppe encombrée d'admirateurs, pour obtenir l'album
paru hier. Guillaume se charge lui-même de me le servir. Nous ne tardons pas
dans les parages que déjà se dessine une autre aventure musicale le lendemain…
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