mardi 9 mai 2023

LAZULI – Spirit of 66 (Verviers, Belgique) – mardi 9 mai 2023.

LE CONTEXTE.

Il est permis de nous classer parmi les personnes déraisonnables. De retour de notre extraordinaire croisière dans le sillage des Vikings  (ici), en compagnie notamment de LAZULI, nous avons repris notre travail uniquement pour ce mardi matin avant de nous engager pour 400 km sur les routes vers les Ardennes belges pour revoir…une onzième fois LAZULI. Et pire, compte tenu de notre charge de travail, nous devons y être de retour pour 14 heures le lendemain !! Cela étant, je relativise nos petits tracas à l'écoute du parcours des LAZULI qui reviennent également de Norvège, mais par la route en mini bus, surmontant les aléas et tracas d'une tournée … Et j'imagine bien les trajets d'autres mélomanes encore plus éloignés.

Bon, pour être honnête, replaçons la situation dans son contexte ; nous avions inscrit ce concert à notre calendrier dès son annonce, donc bien avant celle de la croisière. Il s'agit donc d'assumer un concours de circonstances …même si la météo n'est cette fois pas de notre côté, puisqu'une pluie incessante durant quatre heure et demie nous aura harcelé jusqu'à l'arrivée… (et idem au retour !).

Lorsque nous patientons enfin pour l'ouverture du Spirit, c'est encore et toujours sous la pluie. Oui, je sais nos nappes phréatiques ont besoin d'eau. Mais ma compréhension du sujet a aussi ses limites, quoi…

Mon récit sera cette fois plus court que de coutume. Mon lecteur curieux en phase de découverte pourra s'instruire de la biographie de LAZULI dans mes précédents récits. Il pourra ainsi s'offusquer de leur manque insensé de notoriété, s'émouvoir de leur état d'esprit, de leur disponibilité, de leur gentillesse, de leur sens de la compassion pour leurs admirateurs qui sillonnent les espaces pour se rendre à leur concert, hors de France le plus souvent.

Soulignons toutefois que leur passage ici au Spirit of 66 demeure particulier, car ils viennent y jouer depuis bien longtemps. Cette salle a contribué à promouvoir leur Musique, faute de pouvoir s'exprimer davantage en France.

Nous parvenons à nous placer aux premiers rangs, entourés d'amis venus aussi de bien loin.

LE CONCERT [20h30-22h30].

La sonorisation nous a semblé excellente. A puissance raisonnable, même à proximité de la batterie de Vincent, nous avons pu capter toutes les subtilités musicales. Un bon dispositif d'éclairage équilibré a permis de capturer de beaux clichés. Et en fond de scène, l'écran a pu être installé pour montrer le montage d'images élaboré avec soin par Dominique. Ce jeune homme dispose décidément de beaucoup de talents ! La scène n'est pas beaucoup plus grande que celle du paquebot lors de la croisière, mais offre cependant un espace suffisant pour permettre à Dominique à Romain et à Arnaud de se mouvoir. Toutes les conditions semblent donc, de notre point de vue, réunies pour satisfaire l'auditoire.

C'est donc sans peine que le public a pu rapidement communier avec les artistes dans une ambiance attentive et bienveillante. Encore que sur ce dernier point, notons que deux protagonistes sur le côté droit trouvèrent ici le moyen de se quereller pour une sombre question de placement ; Comme Domi leur a si malicieusement adressé : "On se calme, on n'a pas de dent(s) à perdre".

Le choix des titres m'a paru être un très judicieux équilibre entre la légitime promotion de leur dernier opus "11", l'évocation de "Saison 8" et celle de "Dieter", ainsi que des titres inscrits au patrimoine culturel par les admirateurs et donc toujours attendus ; tels que "les Courants ascendants" et "le Miroir aux Alouettes".

Nous avions eu la chance de découvrir les titres du nouvel album lors de son concert promotionnel (le samedi 14 janvier 2023 à Villeurbanne ici). J'ai été convaincu par la qualité de ce contenu mais, avec le flot des nouveautés musicales ces derniers mois, je confesse ne pas avoir pris le temps de les réécouter attentivement et encore moins d'en analyser et apprendre les paroles… J'avais surtout remarqué un retour aux textes à thèmes multiples. Cependant, au fil des prestations, j'affectionne particulièrement "Sillonner des océans de vinyle", "Triste Carnaval", "Le Pleureur sous la Pluie" et "Égoïne" (surtout pour leur musique avec ses soli de Léode et de guitare, notamment) ainsi que "La Bétaillère" (surtout pour le texte).

Chaque concert de ces Gardois contribue à nous distraire des turpitudes du quotidien ; nous leur en savons gré d'autant plus qu'ils le font avec talent(s), générosité et sincérité. Il ne s'agit pas d'adulation, ni de flatterie excessive, mais objectivement on ne peut qu'être révoltés par le manque de reconnaissance en France.


Ces cinq artistes multi-instrumentiste démontrent constamment un réel investissement collectif, un réel plaisir de partager. Les sourires ne s'effacent que pour la concentration nécessaire à certaines séquences. Romain est principalement titulaire du clavier, mais on ressent son attrait pour extraire des sons cuivrés mais bidouillés avec son cor d'harmonie. Vincent lui cède volontiers sa batterie ("Le miroir aux alouettes"), lorsqu'il s'adonne à son autre intérêt ; les percussions. Arnaud exprime énormément de sensibilité lors d'accords et de soli avec sa guitare, mais sait également amplifier une rythmique puissante en jouant de la basse. Dominique n'est jamais aussi à son aise qu'avec une de ses guitares en bandoulière mais le timbre de son chant constitue indéniablement une des particularités du groupe, un peu comme celui de Geddy Lee l'était pour RUSH. Quant à Claude, sa Léode lui permet de combiner tant de sons différents qu'il semble pouvoir se substituer à tous les pupitres. Enfin, à l'image de la cohésion qui se dégage de ce quintet magique, tous participent peu ou prou aux chœurs.

Appréciable aussi le souci de Dominique d'expliquer ses chansons, leur contexte, leur sens. Il le fait avec plus ou moins d'aisance à l'étranger, mais les publics lui en savent toujours gré. En ce qui nous concerne, nous l'avons constaté en Allemagne, mais aussi en Norvège. A cet égard, Dominique n'a pas manqué d'évoquer auprès de l'auditoire belge notre récente aventure commune au pays des Vikings.

Pour l'anecdote amusante, Romain sembla surpris l'éjection d'un des tubes de son cor, probablement sous l'effet du souffle enthousiaste ; fait peu courant chez les cornistes.

Lorsque Vincent déplace le marimba, l'auditeur pressent la fin du concert. Nous sommes alors partagés entre le plaisir de les voir aussi complices autour de l'instrument, et la tristesse d'atteindre la fin des réjouissances. Ces Neuf Mains espiègles autour du Marimba (titre que je suis toujours très agacé de lire en anglais -argh!- une atteinte à leur francophonie), jouent leur air traditionnel, puis une évocation des Beatles. Saluts et ovations enthousiastes achèvent un concert réussi.

Parmi les dix-huit chansons, neuf fragments sont issus de "11", trois de "Le fantastique envol de Dieter Böhm", deux de "Saison 8", un de "4603 Battements", deux de "Tant que l’herbe est grasse" et bien sûr la traditionnelle prestation autour du marimba.


PROGRAMME

  1. Sillonner des océans de vinyle (Onze, 2023)
  2. Triste Carnaval (Onze, 2023)
  3. Qui d'autre que l'autre (Onze, 2023)
  4. Dieter Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
  5. Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
  6. L'homme volant (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
  7. Égoïne (Onze, 2023)
  8. Lagune grise (Onze, 2023)
  9. Le Pleureur sous la Pluie (Onze, 2023)
  10. Un linceul de brume (Saison 8, 2018)
  11. Mes semblables (Saison 8, 2018)
  12. Parlons du temps (Onze, 2023)
  13. La bétaillère (Onze, 2023)
  14. Le miroir aux alouettes (4603 Battements, 2011)
  15. Déraille (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
  16. Les courants ascendants (Tant que l’herbe est grasse, 2014)
  17. Les Mots Désuets (Onze, 2023)
  18. . Neuf Mains autour d'un Marimba (finissant par "Here Comes the Sun" des Beatles, 1969).

Comme de coutume, les discussions et échanges d'impressions vont bon train à l'issue de cette nouvelle soirée passée en compagne de LAZULI. Nous peinons toujours à y mettre un terme, surtout ici dans le confort du Spirit of 66. D'autant plus que le climat n'est à priori pas propice à prolonger les débats sur le trottoir. Fort heureusement, une accalmie nous a permis de rejoindre tranquillement notre sympathique Hôtel des Ardennes.

Le lendemain nous reprendrons la route dans les mêmes conditions calamiteuses qu'à l'aller ; la traversée des nœuds routiers particulièrement encombrés de Liège, de Valenciennes puis de Paris agrémentée d'une pluie radicalement incessante. Le stress est d'autant plus oppressant qu'il nous fallait impérativement arriver à domicile avant 13 heures pour rebondir immédiatement vers nos bureaux respectifs où nous devions arriver avant 14 heures. Finalement, ce sera 13h10. Le repos des guerriers sera le bienvenu ce soir… Avant de nouvelles aventures musicales dans quatre jours, dans l'Aisne cette fois !!!! Mais c'est une autre histoire !!!


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