samedi 21 septembre 2024

IQ – Café de la Danse (Paris 11e) – le samedi 21 septembre 2024.

 

LE SITEhttps://www.iq-hq.co.uk/ Avec une légitime subjectivité, je me permets de m'interroger sur les choix de programmation de cette magnifique salle de spectacles. Car en effet, même si on peut admettre une grande diversité d'expressions artistiques (entre 150 et 180 événements par an), je peine à comprendre pourquoi je ne suis amené à venir davantage au Café de la Danse … Le fait est qu'en dépit de mon volontarisme et de mon éclectisme pour assister à de nombreux concerts à Paris et alentours, la programmation n'a pas proposé de quoi m'attirer depuis ... le 4 juin 2018 ; c'était pour ANGE !  et encore ; avant cela il faut remonter au 24 janvier 2009 pour BLACKFIELD !!

Et pourtant, cette salle de 500 places située près de Bastille à Paris, le Café de la Danse propose des spectacles, des concerts et des évènements depuis 1992. Située au 5, passage Louis-Philippe dans le 11e arrondissement. En outre elle dispose de deux types de configurations : 250 places assises ou 500 places debout/assis.

J'appréciais également la Cigale (qui décide de rejeter un style qui ne leur évoque manifestement aucun intérêt), le Divan du Monde (qui a radicalement changé de configuration), l'Arapaho (qui a fermé), et j'en oublie…autant de salles, qui n'accueillent plus nos concerts favoris.


LE CONTEXTE. Ce quintet britannique, cofondé en 1981 par Mike Holmes et Martin Orford, s'inscrit indubitablement dans la mouvance du rock néo-progressif, à l'instar de ses contemporains MARILLION et PENDRAGON. Le groupe a surmonté une réelle instabilité, ses musiciens sont parfois partis pour revenir, parfois non. Actuellement, le pilier Mike Holmes (guitares, claviers, chœur depuis 1981) est entouré de Tim Esau (basse, chœur de 1981 à 1989, et depuis 2011), Peter Nicholls (chant de 1982 à 1985, et depuis 1989), Paul Cook (de batterie 1982 à 2005, et depuis 2009), Neil Durant (claviers depuis 2011).

A l'instar de nombreux groupes similaires fortement influencés par leurs ainés, le groupe a peiné à déterminer son propre style musical, surtout au début ; il était souvent comparé à Genesis. Pourtant, le guitariste Mike Holmes est parvenu à affirmer sa particularité dans ses racines de rock progressif, avec des longs morceaux aux arrangements et aux harmonies complexes. Chacun apprécie la discographie selon son ressentis, mais personnellement il me semble que le groupe s'épanouit réellement après le retour de Peter Nicholls pour enregistrer "Ever" qui paraitra le 1er juin 1993.

Le douzième album, "Resistance" est paru le 11 octobre 2019. Son successeur est en cours d'enregistrement.

Un ami bien inspiré m'offrit pour mon vingt-cinquième anniversaire "Nomzamo", qui venait de paraitre l'année précédente. A défaut d'être un chef d'œuvre, cet album avait eu le mérite de retenir mon attention à une époque où j'écoutais des sons biens plus énervés ! Cependant, je dois confesser n'avoir trouvé réellement La Porte que vers la fin des années 2000. A ma décharge, la France a rarement eu le privilège de les accueillir. La faute à qui ?... J'ai ainsi attendu trente-et-une années pour les voir enfin sur scène !

Une première opportunité s'était pourtant présentée avec l'affiche initiale du festival BeProg My Friend pour son édition 2015. En effet, IQ était prévu et d'ailleurs il figure sur mon t-shirt. Cette année-là, avec ma p'tite Fée nous avions hésité entre découvrir ce festival barcelonais, ou découvrir le festival Loreley ; les deux présentaient CAMEL à l'affiche. Nous avions choisi finalement Barcelone précisément parce que IQ faisait partie de nos objectifs prioritaires ! Leur défection fut par conséquent très décevante, mais néanmoins notre choix nous a permis de débuter une nouvelle addiction à ce beau festival ensoleillé qui nous servira de bien belles émotions (2015/2016/2017/2018). Néanmoins, l'affiche du Loreley était par ailleurs également fabuleuse. Vous me direz que nous aurions pu nous rendre aux deux. Certes. Mais à cette époque notre jeune couple ne bénéficiait pas encore de la souplesse de calendrier requise… et d'ailleurs je ne suis allé aux deux qu'en 2018, … et seul !

L'occasion me fut accordée par le Midsummer festival, le samedi 22 juin 2019 ; mais cette première prestation me parut décevante. Manifestement Peter Nicholls et IQ, n'avaient pas apprécié de passer juste derrière Pure Reason Revolution qui venait d'exalter le public (moi, y compris d'ailleurs). En revanche, ma seconde tentative fut davantage convaincante, lors du Night of the Prog festival, le vendredi 19 juillet 2019. Néanmoins, à ce stade je considérais que la musique de ce groupe s'apprécie davantage en salon. Cette troisième fois, me permettra de les apprécier dans un cadre plus intime, pour un concert qui leur est dédié ; ce sera alors une toute autre histoire !

Avant de me rendre à l'évènement, je n'ai pas résisté à la tentation de consulter le programme interprété la veille pour le premier concert de leur tournée, qui s'est tenu à Uden aux Pays-Bas [De Pul Grote Zaal]. Je misais sur un programme similaire de quatorze titres merveilleux mais, de nature inquiète, j'imaginais qu'il fut moindre ; que nenni !

Une très longue file d'attente nous intègre dans la rue Lappe (perpendiculaire à celle de ladite salle). Je regrette déjà de ne pas être arrivé plus tôt. Mais c'est déjà un bon présage sur l'affluence à ce concert. Nous constaterons que la salle est bien pleine, même si la soirée n'était pas annoncée au complet. Cependant, une fois rentré, avec ma p'tite Fée nous nous positionnons non loin de la scène, légèrement excentrés sur la droite ; il est vrai que la fosse n'est pas très grande et qu'une bonne partie des auditeurs a choisi les gradins et balcons.

LE CONCERT. IQ [20h-22h30]. D'emblée, l'auditoire peut se convaincre de la qualité acoustique de la salle ainsi que de la sonorisation qui, de mon point d'écoute, m'a semblé parfaitement équilibrée. Les pupitres guitares et claviers n'ont jamais été altérés par la batterie ni par la basse. Les conditions idéales sont réunies pour passer une excellente soirée. Il manquait juste un peu de ventilation pour dissiper cette sensation de chaleur un peu pénible, pour peu que la prestation nous en laisse le loisir. En fait, les deux heures et demie sont passées dans une atmosphère de pur bonheur partagé ! L'ambiance feutrée des interprétations était accentuée par un éclairage plutôt sombre, mais dont les subtilités lumineuses ont permis cependant quelques belles prises d'images (voir mon album).

En fond de scène sont disposés trois écrans, sur lesquelles des rétroprojecteurs diffusent les illustrations requises.

Dès le début, et jusqu'à la fin nous avons vécu un pur bonheur auditif. Les musiciens nous ont exprimés leur répertoire enivrant avec talent et poésie. Nous retrouvons ces caractéristiques si particulières du rock dit néo-progressif ; des harmonies délicieusement oniriques, douces et mélodieuses accompagnées des émouvants soli de guitare de Mike Holmes et du timbre si mélancolique de Peter Nicholls. La conjugaison parfaite avec les autres pupitres essentiels a contribué à nous évader de nos réalités quotidiennes … De surcroit, Mike, outre ses redoutables et magnifiques interventions à la guitare, était d'humeur assez badine pour aller au-delà des chœurs prévus en chantant les paroles en retrait du micro !

Un de mes albums favoris est "Dark Matter" ; son évocation génésienne avec "Harvest of Souls" introduite délicatement avec deux guitares à douze cordes fut un moment fort apprécié de la soirée. Ma parenthèse découverte fut l'évocation de "The Seventh House" avec "Guiding Light" avec notamment sa séquence instrumentale fantastique ! Ravissement également d'écouter "Headlong" qui me parait bien plus séduisant sur cette scène qu'en studio ! Au comble du bonheur, je fus soulagé de constater que "Frequency" en premier rappel fut maintenu ; j'y tenais tout particulièrement !

C'était la première fois que j'assistais à un concert du groupe en France ; la personnalité de Peter Nicholls nous est apparue bien différente. Il nous a montré un aspect francophile inattendu, en s'exprimant souvent dans notre langue. Bien plus souriant et détendu que précédemment. A 65 ans, il parvient à exprimer avec émotion et justesse un répertoire vocal particulièrement délicat. La noirceur des thèmes est révélée sur des tonalités mineures à la limite de la dissonance, et le bougre maitrise cet art.

Le courant est manifestement bien passé entre le groupe et son auditoire ! Le public parisien leur a accordé un formidable accueil dont il est permit d'imaginer que le groupe se souviendra. D'ailleurs Peter s'est clairement engagé à revenir "bientôt" et ce, à au moins deux reprises !

Parmi quinze titres, deux anticipent leur prochain album, trois sont issus de "Resistance" (2019), trois de "The Road of Bones" (2014), les autres sont un astucieux rappel de leur discographie depuis 1985. Personnellement, cette liste m'a ravi par son éclectisme et son astucieux équilibre entre la nécessaire évocation d'un prestigieux parcours et la promotion de l'œuvre récente. Le poids accordé aux deux derniers opus parus (2014 et 2019) m'a particulièrement séduit. Les deux nouveautés nous ont laissé entrevoir un bel album à paraitre. Et plus personnellement, j'ai été content d'assister à l'interprétation d'un titre issu de "Nomzamo" qui est l'album avec lequel j'ai connu le groupe (même si j'en conviens ce n'est pas le meilleur !). Enfin, l'enthousiasme bruyamment exprimé par le public a sans doute contribué à obtenir un troisième rappel dûment mérité !

PROGRAMME

From the Outside In (The Road of Bones, 2014)
Subterranea (Subterranea, 1997)
Stay Down (Resistance, 2019)
No Dominion (album à paraitre)
Harvest of Souls (Dark Matter, 2004)
No Love Lost (Nomzamo, 1987)
Shallow Bay (Resistance, 2019)
Far From Here (album à paraitre)
Rise (Resistance, 2019)
Guiding Light (The Seventh House, 2000)
The Road of Bones (The Road of Bones, 2014)
Headlong (The Wake, 1985).
RAPPEL :
Frequency (Frequency, 2009)
RAPPEL :
Ten Million Demons (The Road of Bones, 2014).
RAPPEL :
The Last Human Gateway [Middle Section] (compilation The Lost Attic, 1999).

Bien évidemment l'auditoire peine à se disperser ; les échanges d'impressions vont bon train ! Nous sommes tous subjugués par tant d'émotions… Mon fils ne regrette pas mon insistance pour qu'il nous accompagne ici ; il va creuser la question, désormais ! Je me précipite cependant à l'échoppe située au balcon afin de compléter ma discothèque. Je me procure ainsi "The Seventh House" pour 12€, ainsi que le coffret "The IQ Weekender 2024" et le bluray "Scrape Across the Sky".  Pas de t-shirt pour cette fois, je m'abstiens (on applaudit bien fort, merci !).




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