CONTEXTE : Nous n'étions plus allés au Forum de Vauréal depuis huit ans déjà (Y&T en octobre 2016, puis MYRATH en novembre). Cette cinquième occasion d'y retourner nous permettra, avec ma P'tite Fée et mon fils, de visiter le nouvel équipement qui a été inauguré le mardi 19 septembre 2023, après plus de deux ans de travaux. La nouvelle salle peut aujourd’hui réunir plus de 800 spectateurs (contre 420 dans l’ancien), avec sa fosse de 600 places, ses balcons à l’italienne (164 places assises et 36 debout). Une deuxième salle plus petite, "le Club" d’une capacité de 150 personnes, a aussi été aménagée afin d’accueillir les groupes émergents et locaux, ainsi que trois studios de répétition.
Très excentré au Nord-Ouest de Paris, la situation
géographique de ce site n'est pas idéale ; à une soixantaine de kilomètre de
mon domicile, soit une bonne heure de trajet en voiture. Comme d'habitude, notre
trajet dans cette banlieue parisienne nous semble donc long et tortueux. Mais
nous arrivons devant le site transfiguré, méconnaissable. C'est désormais une
très belle et grande salle ! Une longue file d'attente de mélomanes, à la
moyenne d'âge probablement proche de la soixantaine, nous confirme qu'un grand
évènement se prépare…
Nous sommes accompagnés d'Olivier, le guitariste de
THE SOUNDROOTS, et de sa jolie femme Isabelle. Il avait déjà rencontré Dave, à
Los Angeles ; il tenait à venir spécialement des Charentes pour le revoir ici,
en France.
LE GROUPE. https://yandtrocks.com/ Le groupe californien nous propose une date unique en FRANCE, dans le cadre de sa tournée intitulée "An Evening With", commémorant le cinquantième anniversaire de son existence.
Formé en 1974,
à l'origine sous le nom de Yesterday and
Today, à Oakland, en Californie, le quatuor initial était composé de Dave Meniketti (guitare principale/voix
principale), Phil Kennemore (basse), Leonard Haze (batterie) et Joey Alves
(guitare rythmique). Après deux albums dans les années 70 sur London Records, ils raccourcissent leur
nom pour laisser Y&T et sortent
huit albums avec le soutien du label A&M
dans les années 80. Après les décès de Kennemore, Haze et Alves, c'est désormais
Dave Meniketti qui perpétue seul l'héritage
de Y&T. Et pourtant, il n'a pas
été davantage épargné par le destin, puisqu'il survit à un cancer de la
prostate.
Dans la continuité du double principe, pochette moche
et superbe musique, le douzième et
dernier album studio "Facemelter"
est paru
le 21 mai 2010, sous le label Frontiers Records. Curieusement, cet
opus est actuellement introuvable en rayon, ainsi qu'à l'échoppe du concert ;
une réédition serait la bienvenue ! Depuis 2018, Dave semble avoir renoncé à de
nouvelles créations ; nous devons nous contenter de mini-albums acoustiques.
Néanmoins, je me déplace volontiers une sixième
fois pour revoir Y&T, car chaque concert est un enchantement qui me
permet de voyager dans le temps. L'album "Earthshaker" m'avait séduit peu après sa parution le 30 juin 1981.
Puis, dans le cadre de la promotion de "Black Tiger" qui est paru le 24 aout 1982, j'ai eu
le bonheur d'assister à leur concert le 4 décembre
1982 au Bourget (invité par
AC/DC). Je les ai revus un an après, le 22 décembre 1983 (invités par Ozzy) à l'Espace Balard.
Puis deux autres fois, grâce au Raismesfest (2008 et 2013). En dernier lieu,
c'était ici même au Forum de Vauréal, le 22 octobre 2016.
Leur biographie mentionne à juste titre "qu'ils se produisent dans un festival
devant une foule de cinquante mille personnes ou dans une boîte de nuit intime,
leur set très énergique et leurs performances passionnées captivent toujours
des légions de fans dans le monde entier, prouvant que la musique de Y&T
est intemporelle." Pour avoir assisté à leurs prestations dans les
deux configurations, je confirme cette présentation. Y&T constitue une
figure emblématique d'un style de musique qu'il a largement contribué à
promouvoir.
Actuellement, Dave Meniketti (guitare solo, chant, depuis 1974), demeure fidèlement
accompagné de John Nymann (guitare
rythmique, chœurs, depuis 2003), Mike Vanderhule
(batterie, chœurs, depuis 2006), auxquels s'est ajouté Aaron Leigh (basse, chœurs, depuis 2016), qui
était déjà présent ici le 22 octobre 2016.
A l'ouverture des portes, 20h00, les spectateurs sont
orientés vers la "Grande Salle".
LE
CONCERT [20h46-22h45] (début retardé d'un quart d'heure, pour un
concert d'une durée de deux heures)
Cet auditorium s'avère être doté d'une excellente acoustique, qui nous permet de profiter d'une sonorisation bien équilibrée et d'un éclairage satisfaisant. La scène est sobre, une tenture au logo du groupe s'étend en son fond.
Dave Meniketti
qui fêtera ses 71 ans ce 12 décembre, me touche particulièrement. Humainement
et musicalement. Il parle à son public avec le cœur et joue avec ses tripes. Sa
dextérité et sa sensibilité en font un excellent guitariste... et la prestation
de ce soir conforte une fois de plus mon estime.
Une séquence introductive rappelle déjà le titre qui terminera
le concert, mais c'est en fait avec un "Hurricane" très énergisant que débute la soirée.
Physiquement, il a un peu changé, forcément (quoique),
mais en fermant les yeux j'ai le sentiment de me replonger quatre décennies en
arrière ! La voix me semble intacte et les soli demeurent toujours aussi
incisifs ou bluesy, et pleins de sensibilité.
Le reste du groupe contribue largement à soutenir la
qualité de la prestation ; les trois complices assurent leur soutien avec
talent et y mettent à la fois leurs chœurs et leur cœur.
Certains titres m'emportent plus que d'autres, car je
confesse ne pas avoir suivi assidument leur parcours après 1985. Le thème
anniversaire de la tournée autorise Dave à nous interpréter des titres de ses
débuts (74/80), qui me semblent moins intéressant, mais joués ici avec un
entrain et une efficacité salvatrice !
L'auditoire ne peut qu'être enthousiaste et participe
activement à l'ambiance, dans laquelle se mêlent la nostalgie des mélancoliques
et le bonheur des amnésiques délibérés. Le temps passe mais nous sommes
toujours là à nous fondre dans ces harmonies émouvantes ! Les morceaux
d'anthologie sont chantés et acclamées très bruyamment.
Le quatuor nous a délivré un programme de vingt titres, dont quatre issus de l'album
emblématique "Earthshaker".
Une bonne douzaine de titres m'ont particulièrement ravi car ils correspondent
à la période de mes années 80, que
je préfère. Le sommet aura été, à mon sens, la magistrale interprétation de
"I Believe in You".
PROGRAMME
- Hurricane (Earthshaker, 1981)
- Rock &
Roll's Gonna Save the World (In Rock
We Trust, 1984)
- 25 Hours a Day
(Yesterday and Today, 1976)
- Struck Down (Struck Down, 1978)
- Don't Stop
Runnin' (In Rock We Trust, 1984)
- How Long (Facemelter, 2010)
- Mean Streak (Mean Streak, 1983)
- Long Way Down
(Musically Incorrect, 1995)
- Midnight in
Tokyo (Mean Streak, 1983)
- Contagious (Contagious, 1987)
- Winds of
Change (Black Tiger, 1982)
- Gimme the Beat
(Endangered Species, 1997)
- Summertime
Girls (Down for the Count, 1985)
- Don't Be
Afraid of the Dark (Ten, 1990)
- Black Tiger (Black Tiger, 1982)
- Dirty Girl (Earthshaker, 1981)
- I'm Coming
Home (Facemelter, 2010)
- Rescue Me (Earthshaker, 1981).
RAPPEL :
- I Believe in
You (Earthshaker, 1981)
- Forever (Black Tiger, 1982).
L'échoppe
ne propose pas les albums réputés épuisés, cela me fera faire des économies...
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