samedi 15 novembre 2025

KOMODRAG & THE MOUNODOR + LUCIE SUE Espace Icare du Réacteur, à Issy-les-Moulineaux (92) – le samedi 15 novembre 2025.

Ce concert, à priori l'avant-dernier de l'année 2025, me semble l'occasion d'un premier regard dans le rétroviseur. Le bilan annuel montrera certes de nombreuses émotions liées aux parutions d'albums et aux concerts, mais je peux d'ores et déjà prétendre qu'au rayon "découvertes", KOMODRAG & THE MOUNODOR aura été LA Révélation de l'année 2025 ! Confirmant ainsi que non, le rock n'est pas mort, de jeunes loups prennent la relève, et de très brillante manière !!

Cette découverte, le 14 septembre à l'occasion du Raismesfest 2025 (Nord), fut assez ébouriffante pour nous inciter, dès la semaine suivante, à traverser l'Ile-de-France (et sa légendaire circulation…), vers sa banlieue Nord, afin de nous assurer de ne pas avoir été victime de la berlue ! Cette piqûre de rappel, le 20 septembre à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), s'avéra encore plus convaincante et achevait de nous séduire ! Nous étions ainsi rassurés ; nous n'avions donc pas été victimes de substances hallucinogènes ! Nous ne sommes pas dans un futur incertain et chaotique des années 2020, nous sommes bien en 1970, …tout va bien !

De surcroît, leur échéancier montrait quelques autres dates dans nos contrées durant cet automne ; jamais deux sans trois, dit-on… La présente date fut ainsi immédiatement cochée !! Le ticket fut acquis le 23 octobre.

Une fois n'est pas coutume, cela se passe dans notre banlieue Sud de Paris. Le pôle musical du Réacteur d'Issy-les-Moulineaux, qui dispose notamment de l'Espace Icare, est situé au 31 boulevard Gambetta. Il s'agit d'un bâtiment de plus de 2500 m², doté de plusieurs équipements à caractères culturels et sportifs, dont cet auditorium modulable qui peut accueillir 350 places debout, 142 places assises). Encore un site à découvrir !

Les joies procurées par les transports en commun à Paris sont insondables ; la ligne 12, censée desservir le site, est fermée précisément sur ce secteur, depuis la Porte de Versailles. Bah, une p'tite marche d'une vingtaine de minute ne nous fera pas de mal (à l'aller en tous cas, au retour ce sera un peu plus pénible !), d'autant plus que la pluie automnale s'est arrêtée. On arrivera une trentaine de minutes avant l'ouverture des portes qui sera effective à19h30.

Nous découvrons la salle d'accueil du bâtiment avec son p'tit bar sympa (peu onéreux), puis l'espace Icare qui est situé en sous-sol. Sensation de confort dans ce bel auditorium dont le mobilier et les murs sont de nature à nous rassurer a priori sur sa qualité.


LUCIE SUE [20h00-20h45].
https://luciesue.com/
https://luciesue.bandcamp.com/
https://www.youtube.com/@iamluciesue
https://www.metalrock-magazine.com/news/20244/lucie-sue-nouvel-album-battlestation-le-29-aout/

Dans notre entrain à revoir les Bretons, nous avions quelque peu ignoré l'invitée, LUCIE SUE dont j'ignorais totalement l'existence. Seul mon fils connaissait la Dame, qu'il avait remarquée sur la scène principale du HELLFEST, le 13 juin 2025, lorsqu'elle fut invitée à gratouiller des cordes de basse quelques minutes pendant la prestation de STEEL PANTHER, devant 60 000 personnes.

Son ascension est soutenue par Richard Gamba, son directeur musical qui est connu pour avoir travaillé entre autres pour Gojira pendant plusieurs années. Il voit en elle, une artiste majeure de la scène metal. Son frère Baptiste Germser lui apporte également son soutien technique et logistique. À 46 ans, son obstination lui permet d'atteindre ses objectifs. Afin de garantir son financement, elle continue à travailler dans son studio de graphiste, Sphynx, dont elle a repris le nom pour créer son label musical.

Je me renseigne sur ce quatuor et découvre le parcours honorable de la Biarrotte. Elle se présente ainsi : "La musique, c’est ma vie. Je suis née dans une famille de musiciens. J’ai étudié le violoncelle au conservatoire de Lyon. Il ne s’est jamais passé un jour sans musique. J’ai joué dans des groupes de rock, metal, pop, ou folk. Dans des orchestres symphoniques aussi ! (…). Jusqu’ici j’ai TOUT payé avec mes économies : L’enregistrement, le mixage, la production musicale, la promotion, les clips, les marchandises, l’essence, les péages, les sandwichs Sodebo, etc. Beaucoup pensent que la musique est mon métier et que j’en vis agréablement. PAS DU TOUT : Je travaille comme graphiste la journée, et le soir, quand j’ai fini de bosser et couché les enfants, je peux enfin m'y coller. La musique me coûte bien plus qu’elle ne me rapporte. Les salles de concert sont de plus en plus rares et fauchées. Nous sommes très souvent payés au lance-pierres. Mais on le fait parce que comme Johnny, on a ça dans le sang ! "

Après un premier album, "To Sing in french" paru le 31 janvier 2023, le deuxième album, intitulé "Battlestation" est paru le 29 aout 2025. Il comprend treize titres.

LE CONCERT. Nous sommes positionnés en deuxième rang, entre les pupitres du chant et de la basse. Très vite, nous sommes rassurés par la qualité de la sonorisation, qui profite de l'excellente acoustique de la salle. La scène est un peu réduite par la place prise pour les instruments du groupe suivant, mais les quatre pupitres parviennent à s'exprimer sans dommage. L'éclairage, davantage porté sur les tons rouges, m'a semblé un peu trop sombre et limité, la pénalité que subissent la plupart des invités.

Outre la chanteuse guitariste Lucie Germser, le quatuor est composé d'Enzo Metro à la guitare, Mitch Livas à la batterie (qui fête son anniversaire aujourd'hui !). La basse (et les chœurs) est assumée par une aussi mystérieusement anonyme que ravissante Laura, dite "Cosmic Girl". On n'en saura pas davantage…

L'auditoire a pu être convaincu avec des accords et refrains entraînants, une fougue collective menée par une voix féroce et sincère qui force l'intérêt. Le groupe français chante en anglais, mais Lucie a la bonne idée de souvent présenter le thème de ses chansons pour les présenter. Les interventions incisives d'Enzo sont appréciées. La base rythmique (batterie/basse), est bien en place et contribue efficacement à l'entrain général.

On perçoit les influences, tels que L7, METALLICA et plus globalement les groupes anglo-saxons des 90’s, que la chanteuse ne cache pas avoir admiré en visionnant les clips sur MTV de l'époque. D'ailleurs, elle a souligné sa fierté de jouer ce soir sur les planches où avait joué NIRVANA. En effet, le 1er décembre 1989, le groupe américain a donné son premier concert français dans cette modeste MJC des Hauts-de-Seine, devant 214 personnes !

Le public semble poliment enthousiasmé, il chante et danse, mais notre présence dans les premiers rangs ne sera pas bousculée. Les musiciens quittent la scène avec les ovations méritées.

L'échoppe sera prise d'assaut, les albums se vendront bien. Il faut dire que les musiciens se sont montrés agréables et disponibles pour des discussions et des autoportraits délirants. Je soutiens volontiers ce groupe prometteur, en achetant le CD du récent album.

PROGRAMME
(à déterminer)


KOMODRAG & THE MOUNODOR [21h10-22h35]
https://www.youtube.com/@komodragandthemounodor
https://komodragantthemounodor.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/komodragandthemounodor/

Le parcours du groupe, et de sa genèse, a été abondamment commenté dans les médias bretons, dont la consultation m'a permis de relater, sur mes deux précédents récits [ ici ], une partie de leur biographie déjà riche. Je rappelle seulement ici que KOMODRAG & THE MOUNODOR constitue une fusion de deux autres formations ; KOMODOR d'une part et de MOUNDRAG d'autre part. Cette union n'est en aucune manière un faire-part de décès ; ces deux groupes sont bel et bien vivants ! D'ailleurs, chacun va bientôt promouvoir un nouvel album ; MOUNDRAG sera en concert le jeudi 5 Mars 2026 au Petit-Bain et KOMODOR sera en concert le jeudi 26 mars 2026 à La Maroquinerie.

Quant à l'Entité ici formée, elle est représentée par un premier album " Green Fields of Armorica ", qui est paru le 20 octobre 2023. Un album qui avait été enregistré dans l'urgence d'un succès fulgurant, après des premières prestations particulièrement convaincantes. Plus récemment, deux nouveaux monoplages " Stone In The Field " et " Ready For The Boogie " sont parus en 2024, et seront probablement insérés dans un nouvel album à venir.

LE CONCERT. Nous retrouvons le confort acoustique de la première partie de soirée. Aucun excès sonore ne viendra pénaliser la prestation ; sans mes protections auditives, je pourrai ressentir pleinement les sensations. L'éclairage s'est intensifié et clarifié pour une scène densément occupée par le septuor qui demeure composé de Camille "Organ Fury" Goellaen-Duvivier (Orgue), Colin "Dr Mad Drum" Goellaen-Duvivier (batterie, chant), Gaëtan "Goudzou" Convert (basse, chant), Yves-Marie "Slyde Barnett" Cariou (guitare, chant), Ronnie Calva (guitare), et Elrik "Monroe" Morvan (batterie), et Melin Le Bigot (guitares, chant, percussions).

Grâce à ces excellentes conditions, je retrouve rapidement les émotions provoquées par cette déflagration de rock, dont les sonorités évoquent la période psychédélique des années 70, totalement maîtrisées ! Le son du clavier, les guitares incandescentes et harmonieuses, les voix incantatoires ou douces selon les séquences et une énergie brute et explosive. Tout contribue à créer et à entretenir une transe collective irrépressible, même parmi la large part des auditeurs venus découvrir ces fous furieux bretons. De nouveaux adeptes ont été assurément recrutés ce soir encore !

Bien sûr, le programme a peu évolué depuis notre récente découverte de cette formation, qui en est encore à ces prémices. Mais on redemande volontiers de revivre ces instants privilégiés qui nous accordent une salvatrice parenthèse dans un quotidien morose. Et puis, leur attitude est tellement sincèrement orientée pour la fête, que le public ne peut que se laisser emporter dans un délicieux tourbillon aux parfums de patchouli et d'encens exotiques. Les auditeurs sexagénaires voyagent dans l'espace-temps, les plus jeunes peuvent imaginer l'époque avec une relative frustration. Mais toutes les générations s'accordent pour s'enivrer de ce bal évocateur.

La prestation est similaire à celle de Tremblay (et donc plus étendue qu'à Raismes), mais cette fois point d'invité pour partager la scène. Nous sommes quelques-uns à avoir nourri un vœu naïf de voir intervenir Lucie Sue durant un "Voodoo Love", ce qui n'aurait pas manqué d'accentuer encore la folie ambiante. Mais bon, disons que la taille de la scène aurait pu rendre l'opération un peu compliquée...

La complicité entre les musiciens est flagrante, ils se partagent les interventions avec une redoutable efficacité. Les sourires et les accolades trahissent un bonheur collectif, une fraicheur d'esprit absolument réjouissante.

L'auditoire a été d'autant plus conquis que, comme à leur habitude, les plus exubérants "Goudzou", "Monroe" et "Slyde Barnett" sont venus fendre la foule comme pour l'exalter encore davantage. Ce dernier allant même jusqu'à confier sa guitare aux spectateurs pour clore le spectacle ! Chacun y a allant de sa gratouille pour ajouter à la cacophonie finale !

PROGRAMME
Bande son introductive hawaïenne
1.         Ready to Boogie (monoplage, 2024)
2.         Born in a Valley (Green Fields of Armorica, 2023)
3.         Brown Sugar (Green Fields of Armorica, 2023)
4.         Stone in the Field (monoplage, 2024)
5.         Fleeing Soldier (Green Fields of Armorica, 2023)
6.         It Could Be You (Green Fields of Armorica, 2023)
7.         Green Fields of Armorica (Green Fields of Armorica, 2023)
8.         Voodoo Love (Green Fields of Armorica, 2023)
9.         Marie France (Green Fields of Armorica, 2023).
RAPPEL :
10.       If I Were a King (Green Fields of Armorica, 2023)
11.       We're an American Band (reprise de Grand Funk Railroad [1973])
12.       Ramblin'Rose (reprise de MC5 [1970], qui l'avait repris de Jerry Lee Lewis [1962]).

Leur opération séduction fonctionne totalement ; l'échoppe a de nouveau été envahie massivement par une nouvelle horde d'admirateurs fraichement conquis ; ceux qui voulaient acquérir CD, vinyle ou t-shirts devaient s'aligner dans une longue file !

Pour notre part, nous avons profité de la grande disponibilité des musiciens qui, fidèles à leur habitude, se rendent accessible pour discuter, échanger les impressions, poser pour des portraits, dans la joie et la bonne humeur.

La capacité de KOMODRAG & THE MOUNODOR à agiter les foules ne s'est pas démentie ce soir. L'avenir dira si le septuor s'inscrira dans la durée pour surmonter les aléas d'une vie de groupe ; en tout cas on lui souhaite (h)ardement ! Pour ma part, j'attends le mois de mars pour découvrir leur facette originelle…