En
2007, un premier Marillion-Weekend avait déjà été salué par les admirateurs du
groupe et j'en avais vaguement capté les échos, alors que je débutais mon
regain d'intérêt pour ces artistes que j'avais négligemment écartés au début
des années 80.
Depuis
dix ans, j'ai pu admettre mon erreur de jugement, reconstituer leur univers au
sein du mien. Hélas, cinq éditions de MWE se sont succédées avant que je me
décide enfin à m'y rendre.
Je
m'étais fixé pour objectif d'assister au moins une fois à cette mythique
assemblée (ou "Convention" en english), tel un acte de
contrition pour laver ma faute, à la nuance près que cette démarche n'avait
rien d'une douleur, sauf celle d'attendre mon heure !
Entre
la réservation fin mai 2016 et les étapes qui ont abouti enfin à la
confirmation de notre accès ce 25 janvier 2017, de longs mois ont été bercés
d'envie, d'angoisses, et d'une excitation sans cesse grandissante ! De
surcroît, je ne pouvais pas compter sur une hypothétique tempérance de mon
entourage ; ma P'tite Fée n'a rien fait pour calmer mon enthousiasme (doux
euphémisme !). Avec le recul, quel moment délicieux que ce désir incandescent
enfin satisfait !
L'organisation
(qui s'avèrera parfaite de bout en bout) est méthodique et rassurante : la
messagerie de nos futurs colocataires nous est communiquée afin de faciliter
nos arrivées respectives ; moyen sympathique de faire connaissance avec Xavier,
Véronique, Christian et Fanny.
Le
grand Jour du départ, tout est fin prêt !
JEUDI
23 MARS 2017
Départ
de chez nous vers 9h15, pour un peu plus de quatre heures de routes traversant
les Flandres françaises et belges. C'est la première fois que je roule sur ces
routes néerlandaises étonnamment plates, au ras de la mer, ponctuées notamment
d'un pont de 2500 mètres qui enjambe la mer du Nord et d'un tunnel de 6600
mètres.
Nous
arrivons vers 13h30 au Center Park de Port-Zélande situé sur la côte de la
petite province néerlandaise de ZELANDE, frontalière avec la Belgique. Des
véhicules estampillés Marillion convergent déjà des quatre coins de l'Europe.
Les pèlerins affluent comme attirés par une Force irrésistible !
Avant
de pénétrer au Paradis, nous prenons tout de même le temps de nous restaurer
sur l'aire de stationnement du parc. Nous humons le parfum du bonheur enfin
proche qui se mêle avec celui de la mer du Nord. Le soleil brille et les
mouettes crient, on se sent bien …
Mais
à ce moment précis, je ne détenais pas encore le précieux Sésame ; ma nature
inquiète ne pouvait que tempérer ma joie et exciter mon impatience. Nous ne
nous attardons donc pas, d'autant moins que nous observons déjà les premiers
arrivés à l'accueil, servis et ravis bien que l'heure d'ouverture annoncée
(15h) ne fut pas atteinte ! Des cris de joie manifestent une réelle
satisfaction parmi les habitués qui se retrouvent là, probablement après deux
années d'attente !
Pas
de galère, tout se passe parfaitement dès l'accueil, nous en ressortons avec
clé et enveloppe contenant le programme, le plan du site et … Mais il sera
toujours temps de prendre connaissance du contenu plus tard ; nous sommes
impatient de découvrir le chalet !
Première
rencontre fortuite, Marjana Semkina toujours aussi souriante qui déambule aux
alentours ! Je lui bafouille un "Salut, content de te revoir ! À
bientôt !".
Après
un bref jeu de parcours fléché dans les allées, nous parvenons enfin au 552,
jolie construction bordée de verdure, posée en face d'une baie occupée par des
voiliers !
Somewhere
Else ? Non bien sûr !!!
Tiens,
deux de nos quatre colocataires (Xavier et Véronique) ont déjà déposé leurs
bagages (en fait nous venions de croiser la voiture de ces picards sans le
savoir). Nous choisissons nos chambres, déposons nos affaires et n'omettons pas
de ranger les réserves de bières au réfrigérateur ! Elles n'ont d'ailleurs pas
le temps de rafraichir car la première tournée s'impose après ces premières
émotions ! Le deuxième couple de colocataires (Christian et Fanny), des
normands, ne tarde pas à se pointer également ; Christian a eu l'excellente
idée d'amener sa gratte (avec laquelle il nous fera le plaisir de quelques
interprétations adéquates durant le séjour) !
Le groupe
de six, improbable avant cet évènement, est ainsi réuni et s'entend pourtant bien
dès le départ ! A entendre leurs récits des précédentes éditions, notre
surexcitation monte encore d'un cran.
Je
partage avec nos nouveaux amis ma joie de découvrir dans l'enveloppe d'accueil
une carte anniversaire à mon attention, signée des membres de Marillion !!! (Il
ne manque que celle de Steve Rothery mais ce n'est pas grave je la recueillerai
le lendemain, avec celle de Lucy par la même occasion !). Cette délicate
attention me touche profondément et démontre bien que le groupe, et Lucy en
particulier, cherche à entretenir un bon état d'esprit basé sur le respect
mutuel. Mon négligeable anniversaire est juste une illustration de leur
démarche générale.
Sur
le conseil avisé de Xavier, nous nous rendons vite aux échoppes car mieux vaut
profiter de l'absence du gros bataillon des acheteurs qui n'est pas encore
arrivé ! (Idée qui s'avèrera astucieuse puisque très vite le stock s'épuisera
bien avant la fin du séjour !)
Les
produits sont vendus à des prix relativement modestes : c'est la quantité qui
vide le compte bancaire ! Nous nous sommes lâchés en achetant quatre t-shirts
(dont deux girlies), un hoody (gilet à capuche), un dvd (MWE2015) et des sacs
MWE. Nous y retournerons les jours suivants pour acheter deux mugs (dont un qui
s'imposait avec ma p'tite fée en photo parmi d'autres), un tour de cou, des
cartes postales, le cd de Panic Room, … Notre folie est "compensée"
(on se donne bonne conscience comme on peut, hein) par la compilation "Crash
Course" offerte en double exemplaire.
Cette
première étape étant franchie, nous faisons un premier tour des lieux, une
p'tite balade autour des sites, pendant que les plus inspirés rentrent au
chalet pour préparer leur déguisement en vue de la soirée organisée par Lucy.
En effet, nous étions tous conviés à trouver une tenue inspirée d'un thème
marillionnesque mais honnêtement nous n'avons pas eu (ou pris) le temps de
créer quoique ce soit.
C'est
donc un peu piteusement que nous nous infiltrons cependant parmi les joyeux
fêtards ! Mais fort heureusement nous constatons que nous ne sommes pas les
seuls, nous faisons partie d'une forte minorité, c'est plutôt rassurant !
Nous
passons d'abord par l'automate qui délivre les précieux tokens, des jetons
estampillés MWE2017 qui permettrons de nous abreuver correctement ; à environ
3€ la bière (25cl) pourquoi se priver ?
20h00
"LUCY's 80's disco & fancy dress party". Le bâtiment
"adventure factory" qui accueille la fête baigne dans une ambiance
surréaliste, peuplée de personnages surprenants ou délirants, c'est juste fabuleux
! Plusieurs thèmes avaient été choisis, mais une forte proportion montrait une
attention particulière sur le dernier opus (avec notamment beaucoup de nouveaux
rois). La période Fish était bien représentée également, notamment par nos
colocataires !
Il
aurait été sans doute injuste de récompenser une idée plus qu'une autre et
c'est logiquement que Lucy délivre deux prix de meilleur déguisement à deux
couples qui avaient conçu un accoutrement de fortune évoquant les titres "happiness
is the road" et "white paper". Délicieusement
farfelus mais astucieux, je ne me hasarderai pas à les décrire !
L'ensemble
de cette bande de joyeux drilles se dandinent sur des musiques rock mais
éclectiques.
Nous
ne nous attardons cependant pas trop tard car nous souhaitons nous préserver
quelque peu avant d'entamer le premier jour tant attendu !
VENDREDI
24 MARS 2017
Après
une p'tite grass'mat ('cré boudiou on est en vacances,
quoi !) nous n'omettons pas de sortir avant 10 heures afin de mesurer le groupe
de coureurs plus ou moins courageux que Mark Kelly sera parvenu à rassembler !
Nous assistons à l'arrivée et, bonne surprise, Pete Trewavas en fait partie
également ! Les plus audacieux (sans moi) n'hésitent pas à solliciter
les premiers autoportraits avec les héros encore essoufflés mais souriants.
Un
p'tit détour par l'adventure factory où répète la fille de Steve Rothery en
compagnie de son papa ! Avant le concert prévu à midi, j'enregistre quelques
passages de ce premier évènement musical du séjour ! La musique exprimée par la
dame est douce et agréable ; rien d'extraordinaire mais c'est bien fait,
accompagnée de deux ou trois choristes (selon les titres), d'un guitariste
classique et, pour un titre, de Monsieur Rothery à la guitare électrique.
Inutile de dire qu'à cet instant mon esprit commence déjà à décoller !!!
J'ai
beau me pincer mais nous vivons notre rêve ! Une p'tite bière en terrasse sous
le soleil radieux s'impose avant de retourner écouter le réel concert de Sylf.
SYLF
/ 12h-13h dans "the adventure factory".
Bon,
je n'ajouterai rien à mes premières bonnes impressions issues de la répétition.
Disons que Sylf fut une excellente façon de débuter le séjour parmi un
public ouvert et respectueux.
Programme
Opia
Northern
Star
Hold
on My Heart
I
Know A Place (reprise de MUNA)
Fade
Into You (reprise de Mazzy Star) (avec son papa, Steve Rothery)
Rappel
:
Opia.
Nous
nous accordons une pause restauration avant un autre concert acoustique !
IAMTHEMORNING
en duo acoustique / 15h-16h dans "the adventure factory".
Marjana
Semkina chante seulement accompagnée de son virtuose pianiste Gleb Kolyadin.
La musique éthérée de ce groupe russe m'avait déjà bien enivré au BeProg
festival en juillet dernier. Cette configuration intimiste ne fait que
confirmer mon intérêt. Impression accrue car je réalise encore davantage le
talent de Gleb, à qui je m'empresse de serrer la louche après la prestation !
Ravi, j'ai pu enregistrer quelques plans de ce premier très bon concert.
Programme
5/4
Romance
Matches
To
Human Misery
Sleeping
Pills
Libretto
Horror
K.O.S.
Scotland
Rappel
:
I.B.
Too.
Lors
de la réservation, nous avions opté, un peu négligemment il faut bien l'avouer,
pour une restauration tous les soirs. Diner à 17h n'est pas dans nos habitudes
mais il faudra bien s'y faire si nous voulons être bien placés au premier Grand
Concert dans le chapiteau principal !
Buffet
à volonté d'une nourriture très variée et ma foi pas mauvaise du tout !
Allons
hop, hop, hop faut y aller !!!
Bien
évidemment, une file d'attente de petits malins est devant nous bien avant
18h30 !!!
Mais
ce n'est pas trop grave ; une fois à l'intérieur, nous ne sommes pas si loin
que cela de la scène. Le gros des quelques 3000 personnes est derrière nous. Le
problème c'est que les bataves et quelques teutons devant nous ne sont pas
particulièrement petits et invisibles (euphémisme) ; ma p'tite Fée ne
pourra rester longtemps à cette place. Elle regrettera quelque peu (quoique
ce soir uniquement) de ne pas avoir suivi l'autre conseil de Xavier qui
avait immédiatement réservé deux des quelques places disponibles en gradins
situés au fond de la salle.
PANIC
ROOM / 19h15-20h00 au chapiteau principal
Avant
l'annonce sur le site du MWE2017, je n'avais jamais entendu parler de ce groupe
gallois qui a été remarqué et invité par Steve Rothery. Ce que j'avais eu alors
la curiosité de visionner sur youtube m'avait plutôt séduit. J'avais ainsi
découvert qu'il était en fait composé d'anciens membres de Karnataka, un groupe
de rock progressif qu'ils ont quitté en 2004.
Panic
Room est composé depuis 2006 de Anne-Marie Helder (chant, guitares,
flute traversière), de Jonathan Edwards (claviers), et de Gavin Griffiths
(batterie), rejoint depuis 2010 par Yatim Halimi (basse), puis par Dave Foster
(guitares) depuis 2014. Ils sont venus promouvoir « Essence », un acoustique paru en 2015, et "Skin" paru en 2012.
La
sonorisation n'a pas été tout de suite idéale, mais après les premières minutes
cela s'est arrangé, permettant ainsi d'apprivoiser la musique dont le rock
plutôt folk, atmosphérique et délicat est agréable et enjoué.
Je
remarque particulièrement les talents d'Anne-Marie Helder qui échange
volontiers sa Gretsch avec sa flute traversière. (Je remarquerai plus
particulièrement la voix le lendemain lors du concert acoustique). Au clavier,
comme à la guitare et à la basse les musiciens assurent un très bon niveau.
Programme
Velocity
(Incarnate)
Incarnate
(Incarnate)
New
Song (nouveau titre inédit)
Skin
(Skin)
Chameleon
(Skin)
Hiding
the World (Skin)
Nocturnal
(Skin).
L'ensemble
laisse finalement ma foi une très bonne impression et donne envie de
s'intéresser à leur discographie, ce qui après tout était le but recherché du
groupe. (Pourtant a priori ils étaient mal barrés avec moi qui jalousais les
participants au MWE anglais qui auront droit à Lonely Robot le même premier
jour… Nous n'y aurons finalement pas
perdu tant que cela !)
Mais
ce n'était là évidement qu'un apéritif musical et chacun attendait avec
impatience l'arrivée des héros de la soirée.
MARILLION
/ 20h30-22h45 au chapiteau principal
Peu
avant le début du concert, les lumières se
tamisent pour laisser apparaitre un mini film sur les deux écrans latéraux. Il
illustre la provenance des 46 nationalités représentées à cette édition du
MWE2017. Evidemment les saluts montent des différents groupes au fil des pays ;
on distingue une majorité de néerlandais (on s'en serait douté), d'anglais et
d'allemands mais les français sont bien représentés aussi ! Saluons
respectueusement au passage les valeureux aventuriers des contrées les plus
éloignées et improbables telles que la Nouvelle Zélande, les Emirats Arabes
Unis ou l'Inde !!!
Ensuite,
l'écran affiche un "joyeux anniversaire à …" qui me laisse
vaguement espérer sans trop y croire vraiment … mais si !!! Délicate et
respectueuse attention envers ses admirateurs, les noms des Béliers concernés
défilent et … le mien apparait également !!! Whaou, je ne vous raconte pas le
son guttural de satisfaction que je n'ai pas pu contenir ! Un pur bonheur,
c'est juste énorme, c'est con mais ça fait un plaisir immense et ce geste
sympathique aura contribué à m'enivrer pour le reste de la soirée !
Les
lumières s'éteignent enfin et le lourd rideau rouge s'ouvre enfin dans un éclat
de sons et lumières saisissants !
Programme
The
Release (1989 - Season's End [UK Bonus CD])
The
Other Half (2007 - Somewhere Else)
One
Fine Day (1997 - This Strange Engine)
You're
Gone (2004 - Marbles)
The
Only Unforgivable Thing (2004 - Marbles)
Estonia
(1997 - This Strange Engine)
Sounds
That Can't Be Made (2012 - Sounds That Can’t Be Made)
Hard
as Love (H seul en acoustique) (1994 - Brave)
A
Collection (H and Steve Rothery en acoustique) (1991 - Holidays in Eden)
The
Answering Machine (H, Steve Rothery, Pete Trewavas en acoustique) (1998 -
Radiation)
Faith
(en acoustique) (2007 - Somewhere Else)
A
Few Words for the Dead (1998 - Radiation)
A
Voice From the Past (2007 - Somewhere Else)
Beyond
You (1995 - Afraid of Sunlight)
The
Great Escape (1994 - Brave)
Gazpacho
(1995 - Afraid of Sunlight)
This
Town (1991 - Holidays in Eden)
The
Rakes Progress (1991 - Holidays in Eden)
100
Nights (1991 - Holidays in Eden).
Rappel
:
Gaza
(2012 - Sounds That Can’t Be Made).
Premier
choc musical, ce concert fut surprenant par le choix audacieux des titres. Il
semble évident que Marillion a tenu à s'adresser à ses admirateurs les plus
fervents en choisissant des titres, rarement joués pour la plupart, issus de
neuf de leurs dix-sept opus. A cet égard, "The Release" m'a
bien déstabilisé car je dois bien reconnaitre que je ne connaissais pas du tout
ce titre !
Si
au tout début la sonorisation a nécessité un petit réglage, très vite on a
atteint la perfection, l'atmosphère délicieuse étant entretenue par un
éclairage (déjà) somptueux (il le sera encore davantage le lendemain
et le surlendemain !).
Au
huitième morceau, Steve Hogarth calme le jeu en revenant seul sur l'avancée de
scène pour entamer une parenthèse de quatre titres en acoustique. Au fil de ces
chansons, les autres complices viennent le rejoindre. Amusant de voir Mark
Kelly avec un mini-clavier qui fait plus penser à un jouet Bontempi
qu'autre chose ! Ian Mosley rythme le tout avec de simples maracas !
"A
Few Words for the Dead" remet l'électricité en scène pour se replonger
principalement dans les années 90.
Pour
être honnête, lorsque le concert se termine je ressens une petite frustration
d'enfant gâté car je n'ai pas entendu assez de titres que j'attendais. Mais
avec le recul, au terme du weekend, il faut reconnaitre que ce choix était
judicieux, la séduction ne pouvait ainsi que s'amplifier !
Nous
nous inquiétons de l'absence apparente de caméras. Cette édition ne serait donc
pas filmée (option confirmée par Lucy le lendemain). Difficile de gommer notre
amertume tant cette première page mérite déjà d'être conservée !
Détail
personnel et agaçant, ma p'tite Fée aura dû se résigner à quitter ma compagnie
faute de pouvoir surmonter la taille de ces gaillards nordiques pas vraiment
galants. Elle en sera quitte pour visiter les différents points de vue/écoute
de la salle pendant le reste du concert…
A
peine le temps de tirer un premier bilan et de partager les émotions déjà
intenses, je me rends ensuite en discothèque ! Qui l'eût cru ? Moi, dans un tel
lieu de perdition ? Eh bien pas vraiment en
fait, car nous sommes ici entre gens de bonne compagnie !
23h30-….
/ LUCY'S ROCK DISCO : la soirée dans "The Adventure Factory"
s'avère débridée, aux sons étonnamment très métallos ! On peut s'éclater sur
Metallica, Rammstein, …bref une clôture de journée aussi inattendue qu'agréable
!
Mais
il se fait déjà bien tard et, comme la veille, nous ne tardons pas à nous
coucher afin de ménager notre capacité de perception des émotions qui nous
semblent promises !
SAMEDI
25 MARS 2017
Grass'mat,
retour à la boutique, puis apéro entre amis (le groupe s'élargit au fil de nos
périples) : tout va bien !!!
Faut
croire que nous avions encore soif puisque nous nous retrouvons après le
déjeuner de nouveau en terrasse, sous le dôme central, pour écouter un p'tit
divertissement musical !
ED
& OLLIE / 13h-14h au Market Dome : deux frangins, un à la percussion
l'autre au chant et guitare. Sympa sans être transcendant, juste ce qui faut
pour siroter une bonne Affligem et échanger nos premières impressions, ce que
nous avons fait en compagnie de nos amis.
Steve
Rothery passe et repasse nonchalamment (il semble chercher quelqu'un) en
bordure des convives de l'espace ; je crois rêver !
Mark
Kelly se faufile discrètement avec sa compagne vers une terrasse supérieure
pour déguster son déjeuner.
Ils
se sentent en sécurité et en confiance parmi leurs admirateurs respectueux.
A
l'arrière du Market Dome, alors que nous nous apprêtions à assister à la suite
des événements nous surprenons Lucy, Pete Trewavas et Steve Rothery
(j'apprendrai par la suite que
nous venons de manquer de peu Steve Hogarth) qui se prêtent aimablement aux
séances d'autoportraits, dédicaces et discussions.
Echange
de politesses et d'amabilité, Lucy me confirme que le MWE2017 ne sera pas filmé
en Zélande cette année, mais au Chili, du 19 au 21 mai 2017. Dommage, très
dommage, mais il en faut pour tout le monde, hein …
Peu
de temps mort, déjà ma curiosité m'incite à me rendre à un autre p'tit concert
qui paie pas de mine sur le programme … Bien m'en a pris !!!
LUNA
ROSA / 15h30-16h30 dans "The Adventure Factory". En fait, Luna
Rosa est l'activité parallèle et acoustique d'Anne-Marie Helder et
Jonathan Edwards qui écrivent et se produisent ensemble en dehors de
Panic Room.
Ce
duo permet à la chanteuse de faire clairement valoir son talent remarquable de
chanteuse avec une voix aux tonalités douces et nuancées. Comme la veille elle alterne la guitare et la flûte
traversière.
Bref
encore une parenthèse délicieuse.
Programme
The
Dark Room
Fight
or Flight
Disappointment
The
Book of Love
Fly
Away
Tiny
Demons (reprise de Todd Rundgren)
Secrets
and Lies
Scream
at the Sky
Anthem
(reprise de Leonard Cohen)
Gasp
Rappel
:
Firefly
(chanson de Panic Room)
Retour
au restaurant pour un diner copieux vers 16h45, avant de se ruer dès que
possible vers la file d'attente pour aborder la deuxième soirée.
Nous
parvenons cette fois à nous positionner correctement grâce à la complicité de
nos amis déjà dans la file. Pas très honnête comme démarche mais bon, après
tout ça contrebalance les chapeaux aussi ridicules que malpolis qu'un club de
six ou sept bataves nous imposait dans les premiers rangs (grrr!). Ce soir ces
casse-pieds sont encore là, mais ils seront derrière, na !
Dès
l'ouverture des portes vers 18h30, déterminés nous courons
à corps perdus vers les premiers rangs ; sur la droite cette fois, face à
l'emplacement de Pete. Par bonheur pour ma p'tite Fée, nous y trouvons un
galant coforumeur (Phassen, tu es un prince !) déjà installé à la
barrière qui la laisse volontiers se frayer un espace suffisant pour lui
permettre enfin d'assister au concert en toute quiétude !
IAMTHEMORNING
/ 19h15-20h00 au chapiteau principal
A
l'instar de la veille pour la prestation en acoustique, je me réjouis de revoir
ces sympathiques russes, même si le répertoire ne me semble pas se renouveler
beaucoup. Il est vrai que le BeProg date de quelques mois seulement … Allons
bon, je me laisse volontiers bercer par ces douces mélodies !
Programme
5/4
Inside
Scotland
To
Human Misery
Romance
The
Howler
(à
déterminer)
"Song
about a dead girl"/Broken
Libretto
Horror
Matches
Chalk
And Coal
K.O.S.
Bénéficiant
d'une sonorisation correcte, suffisante pour le peu de puissance requise par
une musique particulièrement éthérée, ils ont recueilli un succès poli du
public qui attendait sans doute davantage d'énergie pour cette première partie
de soirée.
MARILLION
/ 20h30-22h40 au chapiteau principal
La
question du jour qui agite les neurones de tous les admirateurs impatients
portait sur le choix du thème retenu pour ce soir !
".com"
? "FEAR" ?? Argh peu importe …
mais quand même !
Certains
indices sur le site depuis quelques jours laissaient pourtant présager du choix
anniversaire, trente ans quand même, ça se fête ! …
Et
bââââaaam ! Voyez plutôt le programme, et je vous laisse imaginer la folie qui
s'est emparée du public ravi !!!
Programme
Clutching at Straws
Hotel Hobbies (première
interprétation sur scène depuis 2007 !)
Warm Wet Circles
That Time of the Night (The Short
Straw)
White Russian
Incommunicado
Slàinte Mhath
Sugar Mice
Other Old Songs
Lords of the Backstage (première
interprétation sur scène depuis 2007 !)
Blind Curve (première
interprétation sur scène depuis 2007 !)
Market Square Heroes
Fuck Everyone and Run (F E A R)
El Dorado: I. Long-Shadowed Sun
El Dorado: II. The Gold
El Dorado: III. Demolished Lives
El Dorado: IV. F E A R
El Dorado: V. The Grandchildren of
Apes
Living in F E A R
The Leavers: I. Wake Up in Music
(Live debut) (première interprétation sur scène !)
The Leavers: II. The Remainers (Live
debut) (première interprétation sur scène !)
The Leavers: III. Vapour Trails in
the Sky (première interprétation sur scène !)
The Leavers: IV. The Jumble of Days (première
interprétation sur scène !)
The Leavers: V. One Tonight (première
interprétation sur scène !)
White Paper (première interprétation
sur scène !)
The New Kings: I. Fuck Everyone and
Run
The New Kings: II. Russia's Locked
Doors
The New Kings: III. A Scary Sky
The New Kings: IV. Why Is Nothing
Ever True ?
Un
concert épuisant d'émotions ! Juste inénarrable (désolé pour mon lecteur)
! Ce soir Marillion a vraiment décidé de frapper fort ! Un éclairage
hallucinant, des effets pyrotechniques époustouflants ! A tel point qu'à
maintes reprises je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Rammstein, tant la
chaleur et l'odeur du souffre se mêlaient aux brouillards et jets d'azote ; ça pétait partout sans jamais nuire à la qualité
musicale !
Je
ne m'étendrai pas sur l'évident talent des
cinq musiciens qui furent une nouvelle fois extraordinaires.
L'ambiance
de folie fut évidemment extraordinaire sur les titres phares tels que
"Incommunicado", et devint davantage admirative pour le second volet,
"FEAR".
En
ce qui me concerne, mon vœux fut exaucé :
The Leavers, peut-être mon titre préféré de l'opus (quoique), enfin interprété
sur scène !!! Et quelle interprétation mes amis ! Un extrait concentré de
Bonheur à l'état pur !!
Epuisés,
ravagés, abasourdis … à la fin du concert nous avions déjà du mal à redescendre
sur le plancher du chapiteau. Je pensais avoir sans doute vécu le plus beau
concert du weekend… (Mais c'était sans compter avec l'imagination de ces
magiciens de l'âme !)
Un
bilan autour d'une mousse s'imposait au chalet ! Nous étions tous revenus
émerveillés par tant de beautés musicales et visuelles ! Les anciens comme les
plus jeunes, nous sommes tous complètement
subjugués !
Impossible
d'imaginer mieux le lendemain ! (et pourtant le vaisseau spatial reste en
vol…)
Allons,
histoire de se changer les idées nous filons à l'adventure factory pour une
nouvelle fête nocturne !
23h30-….
Rockaoke : Très éclectique et étonnamment souvent metal ! Des amateurs se
lancent dans l’interprétation de morceaux
aussi éclectiques que Metallica et Prince, en passant par divers styles
toujours très rock !
Mais
décidément nous préférons encore nous retirer avant minuit, histoire de nous
préserver le plus possible, car à l'issue de nos discussions, nous avons un
pressentiment persistant quand même : the best is yet to come !
DIMANCHE
26 MARS 2017
Grass'mat
impérative, petit déjeuner, ballade au bord de la mer du Nord (sous un soleil
omniprésent) et apéro entre amis ; allo la Terre, ici tout va bien !!! … sauf
que c'est déjà le dernier jour et on aimerait cependant bien que cela continue
encore …
Une
visite au chalet du WebFrance pour acheter
le sweat imprimé spécialement pour ce MWE2017 ; encore une occasion de discuter
entre amis !
On
s'enfile un léger casse-dalle, juste pour tenir jusqu'à l'heure du diner
anticipé.
Au
départ, je ne percevais pas vraiment l'intérêt de la prochaine étape. Les
anciens m'ont chaudement conseillé de ne pas rater cet évènement. Je
n'imaginais pas alors à quel point ce spectacle allait me bouleverser.
13h30-15h
au chapiteau principal : PHOTOS, Q&A, SWAP THE BAND
Le
chapiteau est quasiment aussi plein que pour les soirées. Arrivés juste à
l'heure, nous ne parvenons pas à nous placer agréablement ; on se réfugie
d'abord tout au fond au pied des gradins puis sur le côté, derrière l'espace
dédié aux handicapés, d'où on ne voit pas trop mal.
D'abord
nous assistons à une série de bavardages sur scène avec tous les membres
(décidément disponibles) qui répondent volontiers à une série de questions
choisies puis posent tout aussi volontiers avec d'heureux élus.
Dans
les jours qui ont précédé ce MWE, les admirateurs musiciens pouvaient transmettre
un enregistrement de leur talent en vue d'une sélection pour obtenir le
privilège de jouer sur scène avec Marillion. En cette dernière journée, les
sélectionnés étaient invités à monter sur scène avec leur groupe favori.
Difficile
d'identifier la source de l'émoi qui s'est alors emparé de moi. La fatigue, le
trop plein d'émotions, l'admiration, le plaisir, la joie ? Qu'importe, je suis
bien obligé de vous avouer que je me suis mis à chialer en m'imaginant à la
place du valeureux allemand sélectionné pour jouer à la place de Rothery, avec
le matériel du Maître, parmi les autres Marillion, pour un vrai titre,
sur leur scène et devant leur public !!! Juste extraordinaire.
Les autres admirateurs heureux élus se succèdent et me provoquent les mêmes
sensations.
Respect
messieurs de Marillion, votre volonté de faire plaisir à votre fidèle public
vous honore au plus haut point. Leur humanité est déjà visible à l'aune de
leurs antécédents et de leurs messages, mais là c'est juste évident.
Programme
The
Release (Steve Rothery remplacé par Harley Eisenbarth)
Sugar
Mice (Pete Trewavas remplacé par Dominik Berg)
Power
(Ian Mosley remplacé par Derek Kelly)
Hooks
in You (Steve Hogarth remplacé par Grace Bark, une femme au micro !)
Incommunicado
(Mark Kelly remplacé par Jason Dykes).
Encore
une fois bien secoué en sortant de ce chapiteau, nous n'avons pas le temps de
souffler et allons vite fait nous restaurer vers 16h45, avec la ferme intention
de bien nous placer dans la dernière file d'attente, grâce à la complicité de
nos amis. Double satisfaction en attendant sous le soleil, on sera bien placé
et les bataves avec leurs chapeaux ridicules
seront cette fois aussi derrière nous ! (il
n'y a pas de petits plaisirs, héhé). De fait, dès l'ouverture des portes vers
18h30, nous courons comme des fous pour
atteindre le deuxième rang (eh oui, il y a toujours plus malins),
toujours à droite (côté Pete). Ouf !
HARRY
PANE / 19h15-20h00 au chapiteau principal
Cet
anglais est bien heureux d'être là et on le comprend. Mais bon, juste un
chanteur guitariste pour clore les premières parties de Marillion … on aurait
pu espérer mieux, quoi. Non pas que le monsieur soit mauvais, m'enfin disons
qu'il ne nous laissera pas un souvenir impérissable.
Programme
Room
Souls
Mama
Big
Love (reprise de Fleetwood Mac)
Fletcher
Bay
Ghosts
Old
Friend
Cold
Lot of Day.
Anecdotique,
donc, surtout avec le raz-de-marée émotionnel qui va bientôt tous nous
submerger hommes, femmes et enfants ; aucun ne sortira indemne !
A ce
stade, nous savions que le MWE2017 allait se clore avec l'interprétation
intégrale de l'opus ".com" paru en 1999. Ma crainte, confortée par
celle des autres prévisions, était que nous allions subir des bandes sons pour
l'interprétation des passages cuivrés de l'album, et que le reste de la soirée
serait fait de bric et de broc. EH BIEN
J'AVAIS TOUT FAUX ! Marillion a une nouvelle fois su surprendre son public
incrédule et lui procurer les meilleures sensations !!!
MARILLION
/ 20h30-23h15 au chapiteau principal.
Les
rideaux rouges sont fermés. La lumière se tamise. Des images sont diffusées sur
les écrans latéraux ; elles s'inspirent de la photo de couverture de l'album
".com".
Soudain
première surprise, deux femmes apparaissent de chaque côté de la scène portant
sur leurs bras un ordinateur portable ouvert, comme sur ladite couverture ! Là
on se dit, wouhaou, sympa les gars ; ils ont fait un bel effort en recrutant
ces poupées impassibles !
C'est
alors que les rideaux s'entrouvrent à moitié
laissant apparaitre … un vrai quatuor de cordes, composé de femmes vêtues de
baroques robes et perruques ! Un choc, une émotion immense s'empare alors de
tout le public dont on entend les exclamations admiratives au-dessus de la
musique !!! De mon emplacement je vois le sourire malicieux de Rothery, manifestement
content de son coup, alors qu'il est encore caché derrière le rideau qui ne
s'ouvrira qu'ensuite, histoire de laisser déguster l'instant magique !
Un
éclairage particulièrement lumineux et somptueux s'impose à nos yeux
émerveillés et pleins d'étoiles !!! Le son est tout simplement parfait. Je n'en
crois pas ni mes yeux ni aucun de mes sens, c'est juste incroyable d'assister à
cette démesure.
Et
je ne suis pas au bout de mes émotions, car au terme de ce "A Legacy"
d'anthologie, Hogarth annonce que ce soir il y a des invités ! Pour le deuxième
titre ("Deserve") ce ne sont pas des bandes-sons mais bel et
bien de vrais cuivres qui viennent sur la scène magnifier un concert déjà
historique ! Je suis alors carrément débordé par l'émotion et je me remets à
chialer comme un gosse qui aurait reçu son cadeau tant espéré !! J'en
bafouille, je hurle ma satisfaction à ma p'tite Fée, je frôle l'hystérie (sans
l'atteindre toutefois, mais ce fut dur de rester digne). Et je ne suis pas
le seul (ce n'est pas une excuse me direz-vous, certes mais ça me rassure !).
Marillion
a donc eu la bonne idée et l'opportunité d'inviter Phil Todd, et Neil Yates
ayant collaboré avec eux en studio.
Phil
Todd est un saxophoniste de jazz, anglais, qui avait déjà joué sur la
chanson "Berlin" de Marillion, dans leur album "Seasons
End" (1989). Il a également joué du saxophone sur leur chanson "This
Strange Engine", dans l'album éponyme (1997). Impliqué dans les
musiques de films.
Neil
Yates est un trompettiste de jazz, anglais lui aussi, qui avait joué sur
l'album ".com" (1999). Investi dans la composition, l'enseignement
musical et plusieurs styles musicaux.
Alors
que Yates joue en sourdine de notre côté sur le bord de la scène (nous
sommes donc quasi à ses pieds), Todd est placé à l'opposé (côté Rothery).
Un pur régal à mes oreilles de modeste cornettiste !
Les
titres s'enchainent avec brio. Hogarth est fidèle à lui-même, mais puissance
dix ce soir ; il jubile. Hogarth saute, se sent pousser des ailes. Mais, alors
que "Built-in Bastard Radar" est en cours, Hogarth disparait
soudainement dans une chute qui effraie les témoins ! Il n'a pas vu un espace
étonnamment béant sur le côté Rothery de la scène.
Eberlués,
les musiciens ne s'arrêtent pas tout de suite, imaginant sans doute revoir leur
ami réapparaitre rapidement. Mais la course des techniciens refroidit vite tous
les esprits. Tous, nous craignons le pire. Un silence lugubre a envahi la
salle. Les musiciens sont blêmes. Après quelques interminables minutes, Lucy
vient rassurer le public ; H est certes commotionné mais il se remet de ses
émotions et va revenir ! Soulagement général !! (Il s'en sortira juste avec
des cotes fêlées semble-t-il, et j'imagine sans doute un orgueil blessé).
L'incident aura duré un petit quart d'heure.
L'insolent
revient en fanfaronnant : "alors il y avait un trou !"
Dommage
mais le titre interrompu ne sera pas repris ; il était interprété pour la
première fois depuis 2007. On enchaine avec "Tumble Down the Years"
pour l'interprétation duquel, c'est au tour de John Helmer de rejoindre
le groupe sur scène ! John Helmer, après le départ de Fish et avant que Hogarth
ne s'affirme à l'écriture des textes, avait contribué à l'écriture de quelques
morceaux durant une décennie jusqu’à
".com". L'hommage que lui rend le groupe aujourd'hui est donc
d'autant plus honorable. Encore une marque de reconnaissance chez Marillion,
décidément … L'invité n'hésite donc pas à venir chanter quelques paroles au
micro de H, tout en accompagnant à la guitare.
Le
quatuor de corde, débarrassé de ses costumes cette fois, revient pour
accompagner un sublime "Interior Lulu"!
L'avalanche
de plaisirs auditifs n'en finit pas de nous submerger lorsque le délicieusement
jazzy "House" permet au trompettiste Yates de revenir pour mon
plus grand bonheur et clore ainsi l'hommage à ".com".
Mais
la soirée est loin d'être terminée puisque Marillion nous propose de
merveilleux titres issus de six autres albums de leur répertoire.
Notons
que Yates revient sur "Berlin" ; encore un privilège pour nos
sens car lors du Marillion-Weekend 2009 (Out of Season) le saxo était remplacé
par une bande-sons ! Mais voilà qu'approche déjà, hélas, la fin de concert avec
le dernier titre "King" lui aussi d'une grande beauté, nuancé,
délicat et énergique.
Le
premier rappel permet à Todd de revenir également sur "This Strange
Engine".
Un
second rappel est l'occasion de rendre hommage à Lucy Jordache, compagne d'Ian
et surtout organisatrice de ce magnifique weekend, à qui "Real Tears
for Sale" est dédié !
Le
troisième et dernier rappel me comble une fois de plus de bonheur car c'est le
cinquième volet de "The Leavers - One Tonight" !!! Avec ce
fameux final sur lequel explose une masse colossale de confettis rouge blanc et
bleu (couleurs nationales des
néerlandais, pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, et j'en connais au fond
de la classe !). A cet instant les sentiments se mêlent, la joie immense
d'avoir assisté à un grand moment et la tristesse de le voir se finir …
Programme
A
Legacy (avec un quatuor de cordes) (marillion.com)
Deserve
(avec Phil Todd et Neil Yates) (marillion.com)
Go!
(avec un quatuor de cordes) (marillion.com)
Rich
(marillion.com)
Enlightened
(marillion.com)
Built-in
Bastard Radar (tronquée à cause de la chute de H) (marillion.com)
Tumble
Down the Years (avec John Helmer invité à la guitare) (marillion.com)
Interior
Lulu (avec un quatuor de cordes) (marillion.com)
House
(avec Neil Yates) (marillion.com)
Splintering
Heart (Holidays in Eden)
Berlin
(avec Phil Todd) (Seasons End)
King
(Afraid of Sunlight).
RAPPEL :
This
Strange Engine (avec Phil Todd) (This Strange Engine)
RAPPEL2 :
Real
Tears for Sale (dédié à Lucy Jordache et tous les invités) (Happiness Is the
Road)
RAPPEL3:
The
Leavers: V. One Tonight (Fuck Everyone and Run).
Le
public, d'abord abasourdi, stupéfié par cette déferlante qui vient de nous
tomber dessus, se défoule au son des enceintes qui émettent puissamment "Hocus
Pocus" une chanson fétiche de FOCUS que nos amis bataves semblent
apprécier particulièrement. Ainsi, la fête semble artificiellement continuer
dans la salle ; nous avons tous le sourire figé et l'esprit évidement à
quelques mètres au-dessus de nos têtes ! "You can go your own way"
de FLEETWOOD MAC nous rappelle que nous allons tous partir le lendemain prenant
chacun nos propres chemins …
A
partir de 23h30, il y avait un nouveau rockaoke mais avec nos nouveaux amis de
la Convention nous avons préféré partager nos émotions encore incandescentes
autour d'une dernière mousse !
Il
est bien tard lorsque le moment de regagner nos humbles demeures est arrivé ;
demain il nous faudra débarrasser les bungalows avant 10 heures et donc se
lever pas trop tard.
LUNDI
27 MARS 2017.
Le
lever de corps est d'autant plus pénible qu'il s'agit de ranger le bungalow
avant de rembarquer notre barda pour rentrer chacun dans nos régions.
Le
cœur serré, et disons-le en tirant une gueule des mauvais jours, on préfère en
finir et c'est bien avant 10 heures que nous décidons de quitter nos nouveaux
amis en se promettant de se revoir (au plus tard) dans deux années …
A
LA MAISON.
Que
conclure d'une telle expérience ? Je finis ce récit plusieurs jours après notre
retour et je n'ai toujours pas le sentiment d'avoir tourné la page … Ce modeste
récit a surtout vocation à inscrire les grandes lignes des évènements afin de
soutenir ma propre mémoire. Il me semble juste vain de vouloir transcrire toute
la masse d'émotions, de sentiments, de bonheurs que nous avons vécu pendant ces
quatre jours. Notre film, une fois monté, nous aidera à en conserver quelques
images.
L'organisation
sans faille de cette Convention fut un paramètre indéniable de réussite. Il
faut souligner le talent de Lucy et de son équipe qui a su coordonner toutes
les étapes qui se sont articulées à merveille. Laissant aux participants un
fort sentiment de bien-être et de convivialité hors norme. Les artistes ont été
respectés, autant que le public ; la disponibilité, l'accessibilité des uns et
le respect des autres ont contribué à rendre cette rencontre inoubliable.
A la
lecture des avis recueillis, sur les réseaux sociaux notamment, il semble bien
que le sentiment général soit la satisfaction totale. Bon, évidement j'aurais
préféré que cette édition fût filmée pour parfaire et immortaliser l'impression
mais bon …
Cette
Convention aurait pu tourner au drame avec la chute de H, mais finalement ce ne
fut qu'un rebond de plus dans une suite d'explosions d'émotions.
Voilà
c'est fini, mais nous en redemandons. Hélas, pour en arriver là, il nous faudra
encore vieillir de deux ans et surmonter les tracas et les aléas de la vie…
Comme
à leur habitude, les membres de Marillion ont tenu à faire part de leur
sentiment post événement :
Le
31 mars 2017, 14:15.
From
Mark, Pete and H (and Steve and Ian echo the sentiments!)
"There
were too many highlights to mention but I’ll pick a few of my favourites. There
was the surprise smorgasbord set on the Friday night that had everyone trying
to guess what the theme was (there wasn’t one) unless you call it
"Acoustic Bobsleigh Sandwich” where the bread was a fine mixture of old
and seldom heard favourites and the filling morphed from “h natural” thru
"Los Trios” and into “Marillion Bobsleigh”
On
Saturday everyone guessed we would play all of FEAR but seeing the crowd
bouncing up and down as one as we played through a selection of Clutching At
Straws heavy vintage Marillion was just like the old Marquee days. We were all
young again for an hour. Then fast-forward to 2017 and the fear album was a
tour de force to end the night and leave everyone wanting more.
Again,
everyone was expecting Dot Com but to see the looks on peoples faces as the
curtains opened and the sublime sight and sound of the string quartet playing
the familiar but fresh opening bars of A Legacy was unforgettable
It
was great to have so many fine guest musicians on stage with us too.
We
were blessed with the finest weather ever at PZ and even the fun run was fun!
I’m
already looking forward to the next one.
Mark"
"Well
what an amazing weekend that was. The fine weather coupled with the extra day
seemed to add to the laid back and convivial atmosphere all round the park. I
can't even put into words the reaction I got from everyone I met regarding the
three nights.
If
I had to choose the evening I enjoyed the most I'd probably say Saturday,
purely because we've all been waiting so long to play F E A R in its entirety
and I can see The Leavers becoming our new must play classic in the near
future.
After
each convention fans come up to me and say "that was the best one
yet"
You
know what, I think this time it really was.
Thank
you all.
Pete"
"Not
sure I could add to that apart from to say that I used up yet another life and
I really must get out of the habit of almost having to leave Ouddorp before the
end, in an ambulance.
Cracking
weekend (I’m not just talking about my ribs).
Concert annoncé complet, nous parvenons à entrer dans
cette très belle salle (qui sent encore la peinture de sa rénovation !) pour
nous placer relativement confortablement puisque proche de la scène, légèrement
excentrés, côté gauche (celui qui sera occupé par le clavier et le bassiste).
Les lumières sont éteintes et la musique tonitruante :
en fait un programmateur de musique (il
parait qu'on appelle ça un "DJ" ; encore un affreux anglicisme…)
diffuse du rock teinté 50's 60's ou 70's, illustré au plafond par des images
plus ou moins coquines (suggérant que les femmes adoreraient de trémousser les
seins à l'air dès que la musique se fait plus rock …). Bref à défaut de pouvoir
discuter entre amis, on passe ainsi le temps, au risque de se taper un
torticolis d'enfer…
Puis arrive ce qui est annoncé comme l'ouverture de la
soirée (20h). Jay Buchanan nous présente Derrick C. Brown, un narrateur californien
supposé capter notre attention en parlant, ou en citant des extraits d'un livre
qu'il tient à la main. La démarche s'annonce audacieuse et intéressante, mais
elle s'avère vite soporifique pour ceux qui comme moi ne maitrise pas
couramment la langue de Shakespeare.
Certains dans la fosse, manifestement bilingues
semblent amusés, mais moi, tel un cheval dans son enclos je m'endors debout,
jusqu'à ce que m'a Fée me tende opportunément un écouteur en prolongement de
son mp3 pour déguster du Marillion !
Mais avant cela j'avais observé que, d'abord poli et
silencieux, une bonne part du public a fini par lâcher prise ; un brouhaha grandissant
témoignait d'une certaine lassitude générale. Salué respectueusement, le
monsieur finit enfin par laisser la scène aux musiciens ! (20h30)
Je suppose que ce choix de première partie de soirée
est moins onéreux qu'un groupe d'artistes, m'enfin il est permis de ressentir
une certaine frustration …
RIVAL
SONS [20h50-22h26]
Avant de débuter ce récit, je ne peux m'empêcher
d'établir un parallèle avec la première fois où j'ai mis les doigts dans la
prise. C'était en 1972, ce jour où ma frangine a eu la bonne idée de placer son
45T de Slade "Mama We're all crazee now" ;
quelques semaines plus tard elle posait le 33T de Cactus "'Ot'n'Sweaty",
coup fatal ! Le venin ainsi inoculé m'entrainera dans l'état où je suis
aujourd'hui.
Ce style si particulier qui peut être étiqueté "blues
hardrock", je l'ai retrouvé avec bonheur lors de la prestation de Rival Sons au Download festival 2016.
Malgré une pluie incessante, ce quatuor (quintet
sur scène) californien était parvenu à nous scotcher sur la pelouse, je
tenais là les dignes héritiers de groupes responsables de mes premières fièvres
extatiques musicales. L'acquisition de deux de leurs opus (Head Down et Hollow Bones)
n'ont fait qu'amplifier tout l'intérêt que je pouvais leur porter !
Si bien que l'annonce de la date parisienne de leur
tournée ne souffrait aucune discussion, cochée d'office !!
Depuis 2009, Jay Buchanan
(chant), Scott Holiday (guitare,
chœur) et Mike Miley (batterie) sont
à l'origine de cinq opus dont le dernier "Hollow Bones" paru en 2016. Dave Beste est présent depuis 2013 (basse, chœur). Pour la scène, Todd Ögren-Brooks semble être
régulièrement recruté depuis 2014 pour tenir les claviers (mais aussi assurer
les chœurs et quelques percussions) ; à mon humble avis, il me semble qu'il
pourrait être intégré au groupe, tant le son de cet instrument me semble
important dans leur musique. Mais bon, saluons déjà la démarche honorable de
recruter un musicien, compétent qui plus est, alors que certains (que je ne nommerai pas, par compassion)
se seraient volontiers contentés d'une bande-sons !
Je suis donc venu m'assurer dans ce joli cocon de
l'Elysée Montmartre, de ce que j'avais ressenti en extérieur à l'Hippodrome de
Longchamps. Et je n'ai pas été déçu ! Quelle claque monumentale ! Servi un
éclairage basique mais correct (le
clavier un peu sous-exposé) et par une sonorisation puissante mais audible,
chaque musicien a pu exprimer tout son talent, j'allais dire toute sa classe.
Car de la classe, ils en ont beaucoup !
Sur le plan esthétique, déjà, ils soignent leur
apparence avec une rare élégance, inspirée du début XIXème ; Scott Holiday
aurait obtenu le premier prix avec son costume de dandy et sa moustache
finement taillée et incurvée ! Todd Ögren-Brooks semble se servir de sa longue
et dense barbe tressée comme d'un métronome.
Sur le plan musical, j'adore leur capacité à alterner leur
rock puissant avec la douceur mélancolique du blues ; j'adore ces mélodies
plaintives de guitares répondant à un chant exprimé avec des tripes, et
accompagné par des chœurs bouleversants ! J'adore cette frappe de batterie
alternant délicatesse et force dévastatrice !
Scott Holiday semble soigner autant son apparence que
le choix de ses guitares ; pour exprimer pleinement la palette des émotions, il
préfère retourner à son râtelier pour choisir celle qui lui paraît la plus
adaptée. Le fait est qu'il en tire de quoi attirer l'attention des oreilles les
plus mélomanes ! Ses guitares crient, pleurent et chantent à la volonté de son
Maître.
La voix de Jay Buchanan est émouvante, captivante ;
elle n'est pas sans rappeler celle de Joe Cocker et celle de Rusty Day (Cactus),
voire celle de Robert Plant (Led Zeppelin, parfois). Le chanteur, doté comme
ses aînés précités, d'un grand charisme, vit ses chansons avec une grande
passion qui ne peut qu'accroitre l'attention du public à son égard. C'est à se
demander combien d'année il pourra tenir à ce rythme quotidien (ou quasi).
J'ouvre donc bien grands mes outils de perceptions visuelles et auditives !
Mike Miley, doté d'une batterie plutôt ordinaire, sans
extravagance, assume son rôle de métronome avec une grande sensibilité. Sa
perception musicale se lit dans sa gestuelle et sur son visage. La subtilité
des compositions lui impose souvent autant de retenue et de finesse que de
brutalité assumée !
Dave Beste ne semble pas souffrir de son rang de
dernier arrivé dans le groupe, il semble s'approprier tout le répertoire avec
le même plaisir. Il ne bouge pas davantage que Scott, chacun occupant son carré
autour du chanteur, mais le son de sa basse s'impose (parfois un peu trop d'ailleurs) efficacement. Excepté le batteur,
tous assurent des chœurs mais Dave me semble le plus sollicité à ce titre.
Todd Ögren-Brooks, quoiqu'à un "poste-strapontin"
semble-t-il, se montre très impliqué dans chacun des titres. Agité et souriant
mais concentré il prend souvent le tambourin/cymbalettes pour accentuer encore
la rythmique si tant est qu'elle en eût besoin !
Reste l'autre instrument, le public ! Il s'est montré
logiquement enthousiaste et répondant volontiers aux sollicitations du
charismatique chanteur. Public qui a d'ailleurs imposé une longue pause à la
fin de "" en chantant l'air principal ; si bien qu'il aura fallu la
subtile frappe de Mike (son rythme s'accélérant, les cordes vocales n'ont pas
pu suivre !) pour parvenir à calmer l'enthousiasme général !
Pas vraiment de rappel pour clore la soirée ; plutôt
une coupure sympa au cours de laquelle les musiciens restent sur la scène et le
chanteur présente et remercie tous les protagonistes (artistes et techniciens)
de la soirée. Puis il fête l'anniversaire du narrateur en lui faisant apporter
un p'tit gâteau (plus symbolique d'appétissant). Allons, un dernier titre pour
atteindre un peu moins d'une heure quarante d'un très grand concert et les
lumières se rallument sans attendre…
Pour ma part, j'ai été surpris de la notoriété de ce
groupe que je ne connaissais pas encore l'an dernier, mais le fait est que les
airs et les paroles sont souvent repris par des mélomanes connaisseurs ! Belle
ambiance, donc. Voici donc un autre groupe à inscrire systématiquement à mon
calendrier à l'occasion de leurs prochaines tournées. Ce regain de groupes
fabuleux depuis une quinzaine d'année devient onéreux (de ce point de vue, mais
de ce point de vue uniquement, "heureusement que certains pappy se
retirent !" nota beneRS assurait encore très récemment la
première partie du concert final de Black Sabbath) … mais que de bonheurs !
Un petit détour à l'échoppe avant de partir, juste
pour observer que les t-shirts sont à 35 € et les CD à 15 €. Mais nous restons
sages (si, si ! cela m'arrive...).
Les musiciens ne viendront pas à la rencontre des
admirateurs mais nous repartons le
sourire aux lèvres, ravis d'avoir ajouté ce nouveau concert mémorable à notre
calendrier !
Ce festival a un
gros problème récurrent : son manque de notoriété.
Ce n'est encore
une fois qu'un petit millier (?... Trop
peu de toutes façons !) de metallos qui se rassemble sur le site du Château
de la Princesse d'Arenberg à Raismes (près de Valenciennes) pour cette dix-huitième édition du festival dont
l'atmosphère est pourtant si sympathique, et la programmation jamais décevante
!
Les artistes,
quel que soit leur notoriété, sont bien accueillis, disposent le plus souvent
d'une bonne sonorisation et, délicate attention, leur pédigrée est présenté
systématiquement en préalable à chaque prestation. En ce qui me concerne, je ne
me prive donc pas d'une cinquième participation (2007, 2008 2013 et 2014).
Je suis bien accompagné,
c'est le principal ! Tant pis pour les absents. De surcroît, le soleil radieux
est de la partie pour les deux jours, donc c'est tout bon !!!
Vendredi 09
septembre.
Aaaah les
délicieux imprévus de la circulation francilienne ! Quel bonheur que de partir
à 17h30 de Vitry pour arriver à Raismes à 21h45, soit plus de deux heures
d'embouteillages !
Au fil des minutes passées
vainement à attendre que le trafic se fluidifie (je vous laisse imaginer mon état et vous fait grâce des noms d'oiseaux
qui ont fusé sous le cockpit) nous avons fait notre deuil des groupes qui
débutaient ce festival …
Il s'en est fallu de peu pour que
je n'assiste même pas à Zodiac ! Quelques menus excès de vitesse (euphémisme)
nous ont permis d'arriver avant l'heure fatidique !
Bien évidemment les groupes ne nous ont pas attendu et
j'ai une toute particulière amertume d'avoir raté la prestation de Birth Of Joy
; j'aurais souhaité vérifier le bon pressentiment que m'inspiraient les vidéos.
Les échos semblent finalement mitigés …
ZODIAC [22h15-23h50]. Je
retrouve donc ce fabuleux groupe allemand (Nick van Delft au chant et guitare,
Stefan Gall à la guitare, Ruben Claro à la basse et au clavier, et Janosch
Rathmer à la batterie) que j'avais découvert il y a deux ans lors de ce même
Raismesfest ! Cette fois ils viennent présenter leur nouvel opus "Grain of Soul" !
Leur heavy blues
70's est toujours d'une redoutable efficacité et je ne regrette pas mon vif
intérêt pour eux ; ils le valent bien ! (à
l'image de la longue et soyeuse crinière de Nick qui pourrait promouvoir les
produits L'Oréal, mais là je vous le concède je m'égare).
Aidés il est
vrai par une sonorisation parfaite, ils ont soulevé l'enthousiasme du public,
déjà conquise d'avance car Zodiac est déjà revenu dans le valenciennois après
leur dernier passage au RF. Cette fidélité est ce soir récompensée !
Etonnamment, ils
n'interprètent que deux titres (dont une
reprise de N. Young!) de "A Hiding Place" (2013) et rien de
"Sonic Child" (2014). En revanche, ils réalisent un grand écart entre
leurs tout-débuts, (un titre de leur premier Ep, quatre de "A Bit of
Devil" -2012-) et leur actualité en interprétant cinq nouveaux titres !
Ce choix me
permet de découvrir en concert une partie de "Grain of Soul", (eh non
je ne l'ai pas encore acquis !). Il me semble moins bluesy, davantage
énergique, ce qui n'est pas pour me déplaire ! Cette légère évolution n'a pas
nui à l'ensemble du programme qui est resté cohérent, si bien que les 90
minutes passent beaucoup trop vite ! "Coming Home" vient clore cette
superbe prestation ! Encore un achat en vue …
Programme :
Rebirth by Fire (Grain of Soul)
Animal (Grain of Soul)
Free (A Hiding Place)
Sinner (Grain of Soul)
Ain’t Coming Back (Grain of Soul)
A Bit of Devil (A Bit of Devil)
Down (Grain of Soul)
Faithless (Grain of Soul)
Follow You (Grain of Soul)
Failure (Zodiac)
Diamond Shoes (A Bit of Devil)
Cortez The Killer (reprise de Neil Young & Crazy Horse,
issue de A Hiding Place)
Horror Vision (A Bit of Devil)
Grain of Soul (Grain of Soul)
RAPPEL :
Coming Home (A Bit of Devil)
Samedi 10 septembre.
Lorsque nous sommes arrivons,
vers 14h15, The Electric Alley est déjà sur scène depuis peu. Deux groupes sont
donc déjà passés (les strasbourgeois Iron Bastards et les ch'tis Radical
Suckers).
THE ELECTRIC ALLEY [14h05- 14h50].
Fondé en 2012 à Cadix (Espagne) le groupe est composé de Nando Perfumo
(guitares), Jaime Moreno (chant), Sergio Reyes Gamaza (basse), Rafa Gonzales-Benitez
(batterie).
Outre le style
musical tout à fait séduisant, c'est surtout le chanteur Jaime Moreno qui
attire mon attention ; il dispose d'une étendue vocale remarquable ! La
sonorisation impeccable a permis au public d'apprécier pleinement ce groupe
prometteur ! S'il fallait émettre une critique, je considère qu'en chantant en
espagnol il gagnerait en originalité (écueil qu'a su gommer son compatriote d'El
Dorado), mais bon je sais que mon avis n'est pas partagé, alors je grogne dans
mon coin ...scrongneugneu…
Ils sont venus
promouvoir "Get Electrified" que je n'ai pas hésité à acheter ! Hélas,
ils étaient absents de leur échoppe lorsque je m'y suis rendu, donc pas de
dédicace.
Programme : (à déterminer)
OVERDRIVERS [14h50- 15h20]. Ces
Ch'tis de Béthune, sont survoltés, dans un registre délibérément AC/DC !
Impossible pour le public (auquel je m'associe évidemment) de ne pas battre du
pied et de la nuque en écoutant ce hardrock diablement efficace ! Adrien
Desquirez au chant et guitare rythmique, Anthony Clay guitare/chœur, Sebastien
Lorquet basse/ chœur et Florian Morgano à la batterie délivrent un dose
impressionnante d'énergie ! Anthony Clay est le plus turbulent de tous
puisqu'il n'hésite pas à faire quelques allers et retours dans le public ravi
de partager ainsi cette folie !
Pour eux comme
pour d'autre, j'estime qu'ils se singulariseraient en chantant en français,
faute de quoi ils ne peuvent que souffrir de la comparaison avec AC/DC,
Airbourne et une multitude d'autres groupes assimilés. Mais nous avons passé un
bon moment avec eux, c'est le principal ; pour ce qui est de leur avenir, ca
les regarde…
Programme : (à déterminer)
THE NEW ROSES[15h20-16h10]. Venus
d'Allemagne, Timmy Rough au chant/guitare, Norman Bites à la guitare, Hardy à
la basse et Urban Berz à la batterie, ils proposent, comme leur nom le suggère,
un registre proche des Gun's and Roses. Mais ils parviennent cependant à sortir
de l'ornière du plagiat. Aber warum nicht auf deutsch singen ?
Leur musique est
efficace et entrainante. Plutôt sympas, le chanteur insistant sur le talent du
groupe précédent (Electric Alley) et sur la convivialité des organisateurs du
festival. Encore un bon moment de rock'n'roll servi bien chaud !
Programme :
Thirsty
Gimme Your Love
Whiskey Nightmare
My Hate Survives
For a While
It's a Long Way
I Believe
Ride With Me
Devil's Toys
Without a Trace.
A ce moment de la
journée nous ressentons le besoin d'une pause, (tant pis pour Drenalize) car avec le rythme des passages incessant,
au bout d'un moment faut bien s'arrêter, hein ! Nous en profitons pour faire de
menues (euphémisme) dépenses dans les échoppes bien achalandées de l'enclos (mention
spéciale pour le londonien Bob Moon).
INGLORIOUS [16h40-17h30]. Encore
une belle découverte, venue d'Angleterre cette fois !
Le chanteur
Nathan James est juste fabuleux ; quel coffre ! Je n'hésite pas à le comparer à
Ian Gillan ! Entouré de Wil Taylor et Andreas Eriksson à la guitare, de Colin
Parkinson à la basse et de Phil Beaver à la batterie. L'atmosphère inspire
principalement Deep Purple, Whitesnake, Rainbow (mais sans les claviers),
d'ailleurs ils ne se privent pas de deux belles reprises, ou encore Led Zep. Servi
par une excellente sonorisation, ils ont conquis le public sans difficulté !
Très
enthousiasmé à l'issue du concert, je n'ai pas résisté à acheter leur opus
éponyme et à le faire dédicacer dans la foulée ! Les gars sont abordables et manifestement
ravis de notre accueil. Photos de groupe, et hop !
Programme :
Until I Die
Breakaway
I Surrender (reprise de Rainbow)
High Flying Gypsy
New Song
Girl Got A Gun
Warning
Lay Down, Stay Down (reprise de Deep Purple)
Holy Water
Unaware.
INEPSYS [17h40-18h05]. Pour
cette édition, le RF a réorienté sa programmation sur le hardrock et, du coup,
l'étendard du progmetal n'est porté que par ce groupe établi à Albi. Autant
dire que cette prestation figurait donc parmi mes objectifs prioritaires !
D'autant plus que par la magie Facebook j'avais pu sympathiser virtuellement
avec son batteur Romain Castel.
Après avoir réalisé
un premier opus "Time For Redemption",
INEPSYS vient chez les Ch'tis défendre son deuxième, "The Chaos Engine", que ma p'tite Fée avait eu la bonne idée de
leur acheter à distance. Compte tenu de la qualité de leur musique, c'est fort
motivé que je peux enfin les découvrir sur cette scène "découvertes"
du RF ! Ma motivation n'est hélas pas assez partagée car une large partie de
public n'a pas daigné s'approcher de ce côté du site pour leur prestation. Une
prière à Thor s'impose : "pardonnez-leur ils ne savent pas ce qu'ils font
!".
Pour avoir
visionné quelques vidéos sur youtube et notamment leur prestation au Crescendo
Festival en aout 2015, je savais ce dont ils sont capables. Mon a priori n'a
pas eu à souffrir de la réalité, car voilà de très bons musiciens qui, à mon
humble avis, mériteraient davantage de médiatisation.
D'amblée, impossible
de ne pas remarquer le talent de Ludovic Mercier
à la guitare ! Ses soli sont juste époustouflants. Pendant que Romain Castel martèle implacablement ses fûts,
son frère Benoît Castel assure ses
nappes au clavier. Ce dernier a connu des soucis avec la sonorisation mais ils
se sont heureusement estompés au fil du concert. En dehors de ce petit
incident, les différents pupitres étaient audibles ; Jérôme Rollat au chant, Sylvain Peyrissous à la guitare et Guillaume Besson, remarquable également à la
basse.
Cette vague de
prog' dans un océan de metal fut un réel plaisir à écouter, avec des mélodies
obsédantes et de beaux espaces d'expressions pour les différents pupitres. Ma
seule légère frustration, que j'ai adressée de la même manière à Mathieu d'Anasazi, à Jeff de Mother & Pearl et à Olivier de the Soundroots, c'est que les paroles gagneraient en originalité à être
chantées en français. Je sais bien que mon avis peut paraître un tantinet
franchouillard, mais je l'assume ! Toutefois, à l'instar d'Overdrivers cités
ci-haut, cela ne nous a pas empêché de passer un sacré bon moment avec INEPSYS
et je veux croire que leur persévérance finira par payer !
Tiens, en
parlant de payer, un passage à leur échoppe s'imposait ; un t-shirt et leur
premier opus qui manquait à notre discothèque ! Quelques échanges d'impressions
et une dédicace nous aurons permis de soutenir modestement cette bande de potes
bien sympas !
Programme :
Prelude to Chaos
King of the Hill
Beyond Illusion
Wake up and shine
A Void between us.
DIAMOND HEAD[18h05-19h15].
Alors là, attention, on aborde une des légendes de la NWOBHM ! ahahaaaaa…
j'imagine déjà parmi, les plus jeunes, me lisant avec des yeux exorbités et
interrogatifs ! héhé … Je vous parle de la "New Wave Of British Heavy
Metal", dans laquelle j'ai baigné une bonne partie de mon adolescence et
qui a permis l'émergence de nombreux groupes tels que Diamond Head ! Ça me procure un grand plaisir de le voir encore
représenté, même si le charismatique Brain Tatler est seul rescapé du groupe !
Imaginez ; la seule et unique fois où je les ai vus, c'était pour la tournée
"Canterbury" le 30 septembre 1983 au défunt (mais mythique) Espace
Balard, en première partie du concert de Black Sabbath ! 'cré boudiou ca n'vous
rajeunit pô ! ...
Mais, trêve de
nostalgie, contre vents et marées Brian tente de réanimer son groupe après
quelques périodes de sommeil ; 7 opus en 36 années. A l'écoute de la prestation
je n'ai pas complétement retrouvé mes émotions d'antan … Sans doute à cause du
chanteur qui me faisait cruellement regretter Sean Harris.
Les cinq titres
de la période "Lightning to the Nations" (1980) m'ont le plus
accroché, en particulier "am I Evil ?" sans doute le plus connu car
repris par Metallica ! Dommage que "Canterbury" (1983) soit oublié ;
j'avais pourtant bien aimé à l'époque. Le groupe n'interprète que trois titres
de son nouvel ouvrage paru cette année.
Brian a encore
de beaux restes, et ses soli magnifiques en attestent. Je suis donc plutôt
satisfait d'avoir assisté à ce concert qui m'a rappelé de bien bons souvenirs
et de manière honorable. Bonne sonorisation également !
Programme :
Borrowed Time / Lightning to the
Nations
Diamonds (Diamond Head)
Helpless (Lightning to the Nations)
Bones (Diamond Head)
To Heaven From Hell (Borrowed Time)
In the Heat of the Night (Borrowed Time)
The Prince (Lightning to the Nations)
Shoot Out the Lights (Lightning to the Nations)
It's Electric (Lightning to the Nations)
Shout at the Devil (Diamond Head)
Am I Evil? (Lightning to the Nations).
MALEMORT [19h20-19h50]. On
pourrait d'office me faire malicieusement observer : "tiens, en voilà, un
groupe français ET francophone ! il va donc te plaire !" Fort de l'écoute
préalable de leur musique je me positionne donc avec bienveillance dans la
fosse. Sans difficulté, puisqu'à cette occasion une grosse partie du public est
une nouvelle fois ailleurs … décidément cette scène découverte n'attire pas les
foules, en dépit des présentations faites au micro.
Est-ce la
sonorisation (je n'ai rien perçu des paroles), ou est-ce mon humeur du moment,
toujours est-il que je ne suis pas parvenu à trouver la porte d'accès à leur
univers. Je suis déçu, car je les trouve a priori sympathique mais musicalement
c'est trop bruyant à mes oreilles (il est vrai qu'avec le temps je suis devenu
plus sensible aux sonorités progressives, mais quand même…). Je leur conserve
mon estime eu égard à ce que j'avais écouté, mais ce n'est pas cette prestation
qui m'aura convaincue…
Maigre
assistance, une fois de plus, à l'instar d'Inepsys, le public était ailleurs, …
Programme : (à déterminer)
MYRATH [19h50-20h55]. Une de mes
principales motivations du jour, ce groupe tunisien n'en finit pas de me
séduire toujours davantage. Quatrième fois que leur concert m'enivre les sens !
A l'instar des danseuses orientales qui animent le plus souvent leurs
spectacles, c'est un tourbillon d'émotions musicales qui nous envoutent
systématiquement.
Leur dernier
concert au Divan du Monde avait frustré un peu tout le monde, car le batteur
ayant subi un malaise, la durée avait dû être écourtée.
Belle entame de
prestation ; une des quatre danseuses du Divan du Monde exécute de majestueuses
arabesques pendant que les membres du groupe arrivent successivement, alors que
le public s'est massivement regroupé devant la scène. L'ambiance monte très nettement
d'un cran si bien que le groupe pourra se vanter d'avoir emporté la meilleure
de cette édition du festival !
Malek Ben Arbia
(guitare), Zaher Zorgati (chant), Elyes Bouchoucha (clavier), Anis Jouini (basse)
et Morgan Berthet (batterie) ont acquis désormais une véritable maturité. Ils persistent
judicieusement dans leur particularité, jouant sur une identité musicale qui
les distingue nettement dans la sphère metal. Les paroles alternent l'anglais
et l'arabe, ce qui de mon point de vue est un atout supplémentaire !
Je
suis content d'avoir échangé quelques mots avec le clavier, le guitariste, et
le bassiste pour les soutenir dans leur démarche artistique qu'ils ont le
courage d'assumer dans un pays en proie à de funestes démons. Le courage de
jouer ce metal métissé, le courage de faire danser des danseuses orientales
somptueusement vêtues, le courage de revendiquer leur liberté face aux dogmes
religieux imposés. D'ailleurs, c'est bien la première fois que je vois le
chanteur brandir une bouteille (de vin blanc il me semble, mais à vérifier)
face au public !
Petit
scoop confié au détour de nos échanges post-concert, Myrath ajoute une date
Forum de Vauréal en décembre. Croyez-vous que j'irai ?
.
Programme : (à confirmer)
Believer
Get Your Freedom Back
Madness
The Needle
The Unburnt
Endure the Silence
Duat
Merciless Times
Beyond the Stars
THE ANSWER [21h25-22h40]. Ce
groupe irlandais m'avait juste intéressé en première partie d'AC/DC en 2009,
mais pas au point de les suivre par la suite. Lorsqu'ils sont passés au RF en
2012, il semble qu'ils aient marqué les esprits. Je me positionne donc en bonne
place de fosse pour leur donner une nouvelle chance de séduire mes
cages-à-miel.
Cormac Neeson (alias
Pollux) au chant, Paul Mahon à la guitare, Michael Waters à la basse et James
Heatley à la batterie reviennent donc pour fêter le dixième anniversaire de
leur premier opus "Rise".
Après une intro
aux sons celtes, très vite je me rends compte que nous allons passer encore un
bon moment ! La sonorisation est très bonne et les musiciens nous proposent un
bon gros hardrock des 70's avec des influences qui caressent mes sens ! Rien à
jeter dans cette prestation qui passe trop vite. Cela m'a donné envie de
m'intéresser d'un peu plus près à leur discographie, alors qu'ils vont sortir
bientôt un sixième opus.
Programme : (à déterminer)
MOTHER'S FINEST[23h15-00h30].
La tête d'affiche du RF2016 a de quoi surprendre a priori, car ce groupe qui
vient d'Atlanta (Georgie) a été créé en 1970 par la rencontre du duo Joyce
"Baby Jean" Kennedy et
Glenn "Doc" Murdock avec
le guitariste Gary "Moses Mo" Moore
et le bassiste Jerry "Wyzard" Seay,
(qui sont encore là à ce jour) pour s'éclater sur des rythmes funky,
soul/R&B mais agrémentés de guitares très lourdes… Ce qui fait d'eux une
sorte de précurseur du metal fusion ! Pour ma part, étant grand admirateur de
Infectious Groove, je me délectais par avance de ce concert !!
Par bonheur,
nous avons pu nous installer au premier rang et nous appuyer fort opportunément
sur la barrière, après une longue journée à crapahuter dans l'enclos de long en
large !
Je pense que
l'ingénieur du son a dû psychoter à l'idée de passer dans un festival de hard,
car du coup la sonorisation était poussée à son maximum. Pas vraiment du
bonheur, la basse et la batterie m'ont comprimé la cage thoracique pendant tout
le concert ! Les protections auditives étaient juste indispensables sur ce
coup-là !
Néanmoins, cela
ne m'a pas gâché le plaisir. Bien protégé, et bien placé, j'ai pu admirer le
talent de ces musiciens qui sont toutefois restés dans un registre assez
éloigné du metal. Bien loin du plaisir que peuvent me procurer les membres d'Infectious
Groove qui sont capables de me faire déjanter complétement. Mother's Finest
reste avant tout un groupe de funk-rythm'n'blues, les décibels amplifiés ce
soir ne changent rien à l'affaire.
Mais respect
pour Joyce qui, à 68 ans quand même assure vraiment bien, de la voix et du
geste ! Idem pour ses fidèles partenaires ! Pour leur dernier passage en
France, il y a trente ans quand même, ils étaient déjà là exceptés Dion Derek Murdock (le fils de son père ?) à la
batterie et John "Red Devil" Hayes
à la seconde guitare. Alors certes, on pourra toujours râler en imaginant une
autre tête d'affiche autrement plus metal (voire prog metal) mais franchement
je ne regrette pas d'avoir fini ce festival ensoleillé par cette touche de
fantaisie bien venue !
Voici donc la 18ème
édition de l'honorable festival, qui perdure depuis 1999 sous l'impulsion de
bénévoles passionnés ! Cet évènement m'est apparu au fil des dernières années
comme un mythe auquel je me devais d'aller ; je m'en suis successivement voulu d'avoir
déjà raté la prestation de Wobbler en 2015, de Leprous et de Special Providence
en 2013, de Haken en 2012, … en remontant dans le temps j'aurais pu/dû voir
Lazuli en 2007 et Änglagård en 2003. Bref, cette année je tenais à y aller,
même si personnellement les circonstances ne me semblaient pas idéales ! Je
tenais tout particulièrement à assister à la seule prestation d'ANEKDOTEN en
France cette année, et à découvrir le groupe allemand SEVEN STEPS TO THE GREEN
DOOR dont on me disait du bien.
Depuis 2008, le festival se
déroule en trois jours, mais pour ma première visite, je n'ai pu m'y rendre que
pour le samedi (soit le troisième jour) durant lequel quatre groupes, que je
n'avais encore jamais vus sur scène, sont programmés.
J'arrive sur le site après 13
heures, assez tôt donc pour admirer le site touristique aux alentours.
Le cadre est simplement splendide
; une vaste prairie (l'esplanade du Concié) à proximité du site de la
Grande-Côte, est divisée en deux parties. Un espace est laissé au stationnement
des véhicules, l'autre est dédié à la scène qui est plantée face à l'océan
Atlantique ! La vue sur le large est saisissante, accentuée par un ciel bleu,
le bord de mer étant ponctué d'installations de pêche au carrelet, typiques de
la région. (https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%AAche_au_carrelet)
L'espace musical, de taille relativement
modeste, est bordé par un périmètre de baraques de restauration et de petites
échoppes spécialisées, devant lesquelles les premières discussions entre
passionnés ne manquent pas d'être alimentées par les objets proposés (CD, DVD,
vinyles, t-shirts, badges, …) !
L'atmosphère décontractée et enthousiaste
est déjà palpable en ce début d'après-midi ; les bénévoles s'affairent scrupuleusement
à leurs tâches avec une belle énergie et dans la bonne humeur.
Après une petite collation un peu
plus loin, je reviens sur le site vers dans l'après-midi. J'ai alors l'immense
plaisir d'assister aux réglages de scène d'ANEKDOTEN ! Seuls quelques petits
veinards comme moi assistons à l'évènement (ils jouent très proprement
"Get Out Alive") qui promet de belles émotions au soir !!!
Cette première émotion passée je
ne résiste pas à me désaltérer avec une bonne Blanche de Namur que le festival
a eu l'excellente idée de servir à la pression, pour 3€ seulement ! D'ailleurs,
la barquette merguez/frites à 3 € confirment mon enclin à consommer afin de
soutenir cette belle entreprise !
Les spectateurs finissent par
converger vers le festival sensé débuter à 17 heures. En fait, le premier
groupe débute une grosse demi-heure en retard.
ANAÏD : 17h40env. – 18h25env. C'est un groupe local (mais originaire du Nord, ce qui me les rend
plus sympathiques encore !) qui ouvre les festivités puisqu'il est implanté
en Charente-Maritime, près de Saintes. Je découvre complétement l'existence de
ces musiciens et c'est avec l'esprit évidement curieux que je me place devant
la scène, assez facilement compte tenu d'un public encore relativement
clairsemé. Rapidement, leur musique issue d'une fusion de jazz et de rock
progressif me rappelle les atmosphères exprimées par Magma.
Il s'agit d'une affaire familiale
puisque Jean-Max Delva (batterie, percussions, claviers), compositeur, et
co-fondateur (en 1981) est accompagné de sa compagne Emmanuelle Delva-Lionet (voix,
claviers) également compositrice et co-fondatrice, mais aussi du fils, Alexis
Delva (guitares) depuis 2014 ! Quant à Laurie Delva, la fille, elle est chargée
de l'intendance et de la promotion ! Le bassiste Ludovic Metayer assure
également parfois les parties de clavier.
Pour ma part, je débute depuis
quelques années mon initiation à l'univers Zeuhl et mes oreilles ne sont pas
encore complètement réceptives aux dissonances apparentes. Mais, à l'instar de
mes impressions à l'écoute des concerts de Magma, je parviens à apprécier la
technique des musiciens et leur approche audacieuse des harmonies.
Notons qu'un hommage musical sera
rendu Hugh Hopper, bassiste de Soft Machine, qui a contribué à l'aventure
Anaïd.
Ce groupe français original mérite
indéniablement de sortir de sa confidentialité ; mais au regard de la notoriété
affligeante de Magma en France, Anaïd a encore du souci à se faire … Gageons
que leur dernier opus "Libertad"
paru cette année puisse leur ouvrir des portes médiatiques …
PROGRAMME La Louve Barcelona Libertad Mr Hooper Ikebana La Libanaise Heart break.
HERBA D'HAMELI : 19h env. – 19h40env. Ce sextuor,
créé en 2001, chante en catalan revendiquant ainsi leur origine de Barcelone.
Leur compositions puisent leur inspiration des grands groupes progressifs des
70's, par ses changements d'harmonies, de rythmes et de tempi repoussant
toujours les limites du rock.
Personnellement, je n'ai pas
vraiment accroché ; comme dirait mon ami Robert "je n'ai sans doute pas su trouver la porte !". Je reconnais
pourtant que les musiciens paraissent talentueux mais la musique ne m'a pas
émue.
Composé de Carles Pinós (clavier
et chant), Claudio Trullén (chant et guitare acoustique), Dani Fabré (basse et
chant), Guillem Roma (batterie), Josep Tardío (flute traversière et claviers),
et Valentí Pinós (guitare électrique), le sextuor évoluerait dans le sillage de
ladite "scène de Canterburry" que je n'ai pas su percevoir pour ma
part. En tant qu'admirateur de Caravan et de Camel et toujours réjouis
d'écouter plusieurs pupitres sur scène, il m'a cependant semblé que les membres
manquent singulièrement de charisme, et tout particulièrement son chanteur.
Mais bon, rien de rédhibitoire, le
moment passé en leur compagnie fut toutefois agréable et je ne manquerai pas de
leur accorder une nouvelle chance de séduction, notamment en écoutant leur
dernier opus "Interiors" (2015)
!
PROGRAMME
(à déterminer)
SEVEN STEPS TO THE
GREEN DOOR : 20h10 env – 21h15 env. Le
présentateur nous indique que le groupe allemand a roulé plus de14 heures (j'ai
vérifié et c'est probable !) pour venir de la Saxe à St-Palais. (Autant me
taire avec mes "modestes" 5 heures de route !)
J'étais prévenu, ce groupe allait
me surprendre par son style aux multiples facettes, variant tantôt pop, tantôt
pur rock progressif, tantôt jazz, tantôt metal déjanté, … bref tout ce qu'il me
faut, a priori, pour être séduit ! … et bien je n’ai pas été déçu !!!
Marek Arnold (clavier, saxophone,
flûte), co-fondateur (en 2005), Ulf Reinhardt (batterie), co-fondateur, et Heiko
Rehm (basse) avec Stephan Pankow (qui remplaçait temporairement semble-t-il Martin
Schnella à la guitare), m'ont sidéré par leur talent. Leur virtuosité a scotché
mon attention et toute mon admiration, surtout sur les segments les plus jazzy.
Une autre originalité du groupe
est de présenter au chant, un duo ; Lars Köhler et Anne Trautmann, qui semblent
autant à l'aise sur n'importe quel style !
L'éclectisme musical, la bonne
humeur et le talent de ces allemands m'ont juste enivré. Leur démarche me
rappelle celle de Haken (et donc Gentle Giant) mais dans une approche peut-être
moins dense (une seule guitare) et sans doute davantage jazzy. Un régal auditif,
en tous cas ! Ça balance, ça chante et ça entraine dans une envie irrépressible
de se dandiner, bref ça sourit à la vie !
C'est donc une excellente
découverte, donc qui a évidemment imposé l'achat de deux CD, The?Book (2011) et leur dernier opus Fetish (2015) que j'ai fait dédicacé par
le groupe dans leur échoppe ! Très accessibles je leur ai demandé et obtenu
(via facebook) leur programme de la soirée.
J'attends déjà avec impatience
leur passage à Paris !
PROGRAMME The ? Book Pt1: Prologue/The Empty Room (The ? Book) Porn! (Fetish) Paid for glance (Step in 2 my World) My lovely mr. singing club (Step in 2 my World) Last Lullaby (Fetish) The?Book Pt2: The dividing water (The ? Book) Last supper (The ? Book) The green door - looking for the last solution
(The ? Book) Still searching (Fetish) RAPPEL : Closer (Step in 2 my World).
ANEKDOTEN : 22h15 env.– 00h10 env. Alors
que la nuit est tombée, le groupe suédois arrive enfin sous l'ovation fournie
d'un public plus nombreux qu'en début de journée. La présence de quelques
vacanciers, venus en curieux, y est pour beaucoup.
"Monolith" sonne à mes
oreilles comme la délivrance d'une longue attente de les écouter enfin sur
scène. Mais Anna Sofi Dahlberg (dans le groupe depuis 1991) se plaint de la mauvaise
sonorisation de son Mellotron. Ce qui finit par agacer également le
co-fondateur (en 1990) Nicklas Barker (guitare, chant). Au bout de deux titres,
un technicien vient enfin apporter une pièce qui rétablit heureusement la
situation.
Très vite, la sérénité étant
installée sur scène, la magie opère! Je retrouve en grande partie mes
sensations d'écoute des opus, le tout étant magnifié par le cadre exceptionnel
de ce concert, le dos à l'océan et illuminé par un clair de pleine lune … juste
somptueuse sensation !!! eh oui il m'arrive d'être romantique ! Je dis "en
grande partie" car la sonorisation ne m'a pas semblé toujours aussi
limpide que je l'aurais souhaité (est-ce l'exigence née des prestations
parfaites de Steven Wilson ? ou simplement ma proximité de la scène ? je
rechigne toujours à me placer à la console centrale, réputée la meilleurs
place, afin de distinguer au plus près les mines des musiciens). Rien de
rédhibitoire cependant, car l'atmosphère dégagée par leur musique
effroyablement mélancolique opère toujours la même empreinte sur mes émotions !
Les titres sont chantés
alternativement par Nicklas et le bassiste (et co-fondateur) Jan Erik
Liljeström ; ce dernier m'a semblé plus performant ce soir. Peter Nordins,
co-fondateur, (batterie et percussions) martèle ses futs pour imposer les
rythmes sabbatiens, accablant encore un peu plus ma pauvre nuque !
Un guitariste additionnel
anglais, Marty Willson-Piper, est également présent sur scène. Il assure
quelques solos en alternance avec Nicklas et pose parfois sa guitare pour
quelques éléments de percussion. Parlant un tant soit peu le français, et un
poil plus jovial que ces amis, il était un peu le chargé de communication avec
le public.
Toute la discographie est
représentée ce soir dans le programme ; alors évidemment on pourra toujours se
plaindre l'absence de tel ou tel titre (seulement trois titres du dernier opus
"Until All the Ghosts Are Gone"
!), mais il faut admettre que le programme fut équilibré.
Alors que les titres se
succèdent, le temps passe évidemment trop vite. J'ai savouré toute la soirée
cette succession d'atmosphères mélancoliques, voire dépressive, qui rappellent
parfois Anathema et d'autres grandes figures (King Crimson, Magma, Black
Sabbath), mais Anekdoten m'a démontré ce soir sa propre identité. Et puis,
comme l'a lancé Marty : "Anekdoten sans son mellotron, ce ne serait pas
Anekdoten" !
Le concert se termine sur une
apothéose du genre ; une version longue de "Gravity" et son long
final tourmenté !
Là encore, direction l'échoppe du
groupe pour me procurer un des CD qui me manquaient ("A Time of Day", 12€), pour le faire dédicacer par les membres
(Anna s'étant fait désirée ; elle avait peut-être des comptes à régler avec
l'ingénieur du son qui a bien failli lui pourrir la soirée !). Une fois rentré
à la maison j'ai également commandé sur leur site le live in Japan qui m'a été
chaudement recommandé par les connaisseurs …
PROGRAMME Monolith (Gravity) From Within (From Within) Get Out Alive (Until All the Ghosts Are Gone) The Great Unknown (A Time of Day) Writing on the Wall (Until All the Ghosts Are
Gone) Shooting Star (Until All the Ghosts Are Gone) The Old Man and the Sea (Vemod) Ricochet (Gravity) Nucleus (Nucleus) Sad Rain (Vemod) RAPPEL : Gravity (Gravity)
La soirée se clôt
en discussions et en échanges d'impressions ravies !
Mais c'est pas
le tout, je dois reprendre le volant pour me lancer au cœur de la nuit sur
l'autoroute afin d'éviter les bouchons du dimanche de retour des congés. Une
fois chez moi, je peux enfin réaliser la chance d'avoir vécu cette parenthèse
ensoleillée et musicale en compagnie d'amis et de groupes rares sur une scène
française …
Alors
que je commence à rédiger, après une journée de travail, un redoutable récit de
ce concert, je ne peux pas éviter de faire état de ma consternation au contact
de mes collègues.
Encore
sur mon nuage floydien 48 heures après, je tente de leur faire partager mon
émotion. "Je suis allé voir David, samedi à Chantilly" - "qui ca
?" – "bah, David Gilmour quoi, vous n'avez pas entendu parler de sa
tournée !" – "c ki lui ?" – (…) Interloqué, je n'en crois pas
mes oreilles, mais je tente de garder un flegme apparent pour leur demander
"Pink Floyd, vous connaissez ?" – "bah oui !" – "eh
bien c'est son guitariste !" – "ah ?" – (…) abasourdi, je me
résigne à tourner les talons et je vais voir ailleurs si j'y suis …
De
nature obstinée, je persiste avec trois interlocuteurs différents ; trois bides
… Complément affligé et abattu par le désespoir, je me suis finalement réfugié
dans mon bureau. Heureusement seul en cette période estivale, je préfère rester
sur mon nuage et les laisser disserter sur leurs petits soucis quotidiens.
Pink
Floyd a bercé une bonne partie de mon adolescence, leur musique m'ayant touché
bien au-delà du succès planétaire généré par "The Wall". Mais ce
n'est que lors de la tournée "A Momentary Lapse of Reason" que j'ai
pu enfin les voir (Gilmour, Mason, Wright) sur la scène de Bercy le 28 juin
1989. Ce fut une première claque monumentale, puis une deuxième sur la tournée
"The Division Bell" le 30 juillet 1994, déjà au Château de Chantilly.
J'ai
toujours rêvé du retour de Roger Waters au sein du groupe mais en attendant, je
me suis rué sur ses mémorables tournées ("The Pros and the Cons", le
6 juillet 1984 – "the Wall", les 30 mai 2011 et 21 septembre 2013).
En
revanche, je n'ai pas su, pu ou voulu aller voir David Gilmour seul. J'ignore
la raison profonde ; il me semble que je l'ai soupçonné longtemps d'avoir causé
la brouille avec Roger Waters, si bien que j'avais pris parti pour ce dernier.
C'est sans doute regrettable, mais c'est ainsi.
Cette
tournée "Rattle That Lock" est donc une excellente occasion de me
replonger dans cet univers délicieux. D'autant plus que la petite Fée qui a eu
la bonne idée de m'accompagner n'a jamais vu le Floyd et encore moins David, ce
qui, même si elle a déjà vu Roger, est une lacune à combler de toute urgence ! Et
il est grand temps, au regard des années qui passent ; le Monsieur vient quand
même de fêter ses 70 ans le 6 mars dernier. Sans cynisme excessif, il est
permis d'imaginer que cette tournée pourrait être la dernière.
Evidemment
un talent de ce calibre se doit d'être bien entouré et on peut ainsi souligner
la présence de deux claviers très talentueux ; Chuck Leavell (ex-Allman Brothers Band, qui a également tourné avec
les Rolling Stones), et Greg
Phillinganes, qui a participé aux activités de Toto ou de Clapton. A la
basse (et contrebasse), c'est Guy Pratt,
qui a déjà remplacé le grand Roger au sein du Floyd. Pour compléter le tableau
de scène le guitariste Chester Kamen
est en soutien, Steve DiStanislao est
à la batterie et João Mello est au saxophone et clarinette. Enfin, trois
choristes excellents Bryan Chambers
(qui se chargera en particulier d'un large passage sur "In Any Tongue"),
Lucita Jules (impressionnante notamment
sur "The Great Gig in the Sky"), et Louise Clare Marshall.
Voilà
pour les présentations des protagonistes (nous et eux, Us and Them … et oui,
vous y aurez eu droit !) ; tout est en place pour le début du concert prévu à
21h.
Nous
sommes arrivés sur site vers 17 heures, après une marche d'environ 2000 mètres
qui nous séparent des parkings (…). Une heure d'attente sous une chaleur
torride, et les grilles du Château s'ouvrent enfin peu après 18 heures. Mais
nous ne sommes pas au bout de nos peines puisque des chicanes et des fouilles
minutieuses nous attendent ; nous devons prendre le temps de laisser notre
perche d'auto-portraits à la consigne (ça tombe bien, on n'avait que ça à faire
! grrr).
Mais
par un bonheur inattendu nous constatons que nous sommes finalement parmi les
premiers et nous nous plaçons donc pas très loin de la scène, en face des
choristes. Commence alors une attente qui sera bien plus longue que prévue. Les
fouilles à l'entrée se sont avérées fastidieuses et David a voulu attendre que
son public ait pu entrer avant de commencer : c'est tout à son honneur.
Mais
cependant, à 21h45 nous avions déjà les jambes lourdes et la gorge bien sèche,
lorsqu'une voix nous invite à respecter une minute de silence en mémoire des
victimes de l'attentat à Nice. Un impressionnant silence est effectivement
respecté.
Trêve
de lamentations, nous sommes ici pour nous réjouir que Diable ! Et lorsque le
Monsieur et son équipe déboulent sur scène nous oublions très vite notre longue
attente !
Dès
les premières notes de "5AM/RTL" notre peau fait la chair de poule et
les poils s'hérissent irrésistiblement, le son est d'une limpidité et d'une
puissance saisissante. Pas besoin de protection auditive, la pureté du son
s'impose pour entendre David pester contre son matériel qui le trahit et
l'oblige à abandonner sa Stratocaster après avoir dû terminer le premier titre
sans instrument ! Il s'excuse dans un très bon français "La guitare, c'est
tout vieux, comme moi" !
Le
désagrément est vite oublié car il enchaine avec le titre suivant de l'opus RTL,
ca tombe bien c'est celui que nous préférons ; "Faces of stone" !
Splendide,
que de délicatesse et que de virtuosité !! Nous ne pouvons que savourer notre
plaisir en écoutant celui dont tant de nos virtuoses préférés se sont inspirés,
tels que Andrew Latimer (Camel), Steve Rothery (Marillion), Nick Barrett
(Pendragon) et tant d'autres ! Aussi talentueux à la guitare acoustique
qu'électrique, en bandoulière ou sur une table pour jouer en slide. Il fait
corps avec sa vieille guitare toute usée par les innombrables sollicitations,
et il parvient à pousser les cordes pour en extraire des sons si
caractéristiques de son jeu ; souvent dans les aigus, parfois dans les graves
mais toujours avec une force qui tranche avec son calme, sa sérénité.
Et,
pour ne rien gâcher, il communique aisément en français (il s'applique bien sur
les "r" !) avec son public, notamment pour plaider davantage de
fraternité dans notre société. Je pense profondément que le choix de la musique
générique de la SNCF pour introduire "Rattle That Lock" n'est pas
anodin. Il est probablement plus francophile que la plupart de ses compatriotes.
Autre
petit détail : J'ignore ce qu'il pense du Brexit mais en tous cas il a laissé
son bassiste arborer un t-shirt aux couleurs du drapeau européen…
Le
sentiment de plénitude est accru avec un gigantesque écran sphérique qui
diffuse les images en gros plans du jeu du Maître, celles de ses complices,
ainsi que celles des vidéos illustrant les chansons. L'éclairage, encore timide
tant que le jour n'est pas encore tombé, s'est révélé somptueux et adapté aux
différentes atmosphères.
Le
spectacle est parfaitement en place, tous les musiciens sont impliqués dans
leur partition mais également dans les chœurs et contre-chants, ce qui me
touche tout particulièrement.
La
voix de David peut parfois laisser penser à une légère faiblesse mais rien de
bien gênant en fait ; d'ailleurs durant la soirée son intonation m'a parfois
fait penser à Joe Cocker.
J'insiste
particulièrement sur les trois choristes, non pas parce qu'ils étaient en face
de moi, mais parce que je les ai trouvés excellents, vraiment. Tant pour leur
virtuosité vocale sur les titres phares qui requiert un vrai talent, que sur
leur gestuelle. Inlassablement ils contribuèrent à donner du mouvement à la
grande scène sur laquelle les autres musiciens étaient relativement statiques,
excepté peut-êtreChester. Leur bonheur
de mettre en valeur l'œuvre de David faisait réellement plaisir à voir. J'ai
déploré d'ailleurs qu'au moment des présentations David, après un hommage
appuyé pour ces comparses, était passé un peu rapidement sur leur identité,
mais ils ne semblent pas s'en être offusqués.
Je
pourrais disserter ainsi sur chaque titre, mais à quoi bon. Je ne me sens pas
capable de détailler la palette des émotions vécues dans ce cadre royal.
Ce
fut juste un moment inoubliable pour moi, un modeste mélomane, ainsi que pour
les quelques 24000 personnes présentes (seule évaluation relevée dans le
journal "le Parisien", ce dont nous devrons nous contenter faute de
transparence, attitude aussi habituelle qu'exaspérante de la part de GDP). Notre
positionnement était quasi-idéal pour déguster cette soirée puisque d'autres
admirateurs placés dans les premiers rangs s'en sont écartés pour fuir la
violence des tonalités basses et que d'autres encore étaient trop loin devant
ainsi se contenter des écrans comme à la maison …
Le
premier acte de la soirée se clôt vers 23 heures ; un premier bilan s'impose et
les discussions sont animées entre mélomanes déjà émerveillés. Et pourtant à
mon avis, avec le recul, le meilleur allait venir en seconde partie. Mais déjà
à ce stade, le quart d'heure de pause n'a pas suffi pour échanger nos
sentiments. En ce qui me concerne je fus ravi des choix de titres de Pink
Floyd, même si j'ai été un peu frustré de les entendre ainsi tiré de leur
contexte conceptuel. Excellente idée cette vraie cloche que le batteur fait tinter
sur "High Hopes". Quant à son répertoire personnel je retiendrai les
titres particulièrement merveilleux "Faces of Stone" et "In Any
Tongue" (magnifique vidéo).
Vers
23h15, David revient nous asséner l'acte fatal, à coup de titres auxquels je ne
m'attendais pas ; en particulier "One of These Days" et surtout
"Fat Old Sun" que je n'aurais jamais imaginé écouter un jour sur
scène avec (au moins) un des membres du Floyd. Tout juste imaginais-je
vaguement écouter un jour un hommage interprété par un "Britfloyd" ou
un autre ! Là, je peux dire que je me suis pris un pied inouï ! Les quatre premiers
titres étourdissants étant passés, on se calme avec un retour à son répertoire
plus récent et personnel.
Mais
jamais l'émerveillement ne baisse totalement et surtout pas pendant le
délicieux bluesy-jazzy "The Girl in the Yellow Dress"
Remarquable
interprétation de "Sorrow" que personnellement j'adore car ce titre
me rappelle une période de relative insouciance. Le temps passe très, trop vite
et déjà "Run like Hell" est sensé clore la soirée.
David
feint de nous abandonner mais, évidemment, le rappel s'impose peu après minuit
et demi. Les trois titres qui suivent nous transportent de joie et, cerise sur le
gâteau, c'est un somptueux "Comfortably Numb" qui termine
définitivement la soirée, dans un jeu de fumigènes et d'éclairages en faisceaux
absolument étourdissants !
C'est
fini, il nous faut redescendre sur Terre. La foule tente de sortir dans un des
deux goulots de sortie (le nôtre est particulièrement étroit), la sonorisation
aurait pu (dû) diffuser l'opus "Animals" et ses bêlements pour coller
à l'ambiance.
Après
une longue et épuisante (après cette journée) marche dans la pénombre nous
retrouvons notre titine pour la noyer dans une interminable guirlande rouge de
voitures impatientes …Mais là encore nous ne pouvons pas nous plaindre car, en
arrivant avant 17 heures, nous avons bénéficié d'une place proche de la sortie.
La majorité des automobilistes a sans doute perdu de nombreuses demi-heures
avant de pouvoir sortir !...
Nonobstant,
avec le temps je suis persuadé que tous nous ne conserverons de cette soirée
que les souvenirs radieux de cette parenthèse magique dans le monde
post-floydien. Tant pis pour les hermétiques à ces sensations, ils ne savent
pas ce qu'ils perdent …
PROGRAMME :
Acte 1:
5 A.M. (Rattle That Lock)
Rattle That Lock (Rattle That
Lock)
Faces of Stone (Rattle That
Lock)
What Do You Want From Me (reprise de Pink Floyd-The Division Bell)
The Blue (On an Island)
The Great Gig in the Sky (reprise de Pink Floyd-The Dark Side of the
Moon)
A Boat Lies Waiting (Rattle
That Lock)
Wish You Were Here (reprise de Pink Floyd)
Money (reprise de Pink Floyd-The Dark Side of the Moon)
In Any Tongue (Rattle That
Lock)
High Hopes (reprise de Pink Floyd-The Division Bell).
Acte 2:
One of These Days (reprise de Pink Floyd-Meddle)
Shine On You Crazy Diamond (Parts I-V) (reprise de Pink Floyd-Wish You
Were Here)
Fat Old Sun (reprise de Pink Floyd-Atom Heart Mother)
Coming Back to Life (reprise de Pink Floyd-The Division Bell)
On an Island (On an Island)
The Girl in the Yellow Dress
(Rattle That Lock)
Today (Rattle That Lock)
Sorrow (reprise de Pink Floyd-A Momentary Lapse of Reason)
Run Like Hell (reprise de Pink Floyd-The Wall).
Rappel :
Time (reprise de Pink Floyd-Dark
Side of the Moon)
Breathe (reprise de Pink Floyd-Dark Side of the Moon)
Comfortably Numb (reprise de Pink Floyd-The Wall).