samedi 7 juin 2025

NEAL MORSE & THE RESONANCE + THE FLOWER KINGS – Le Trianon (Paris 18) – le samedi 07 juin 2025

 

Neal MORSE seul a accompagné THE FLOWER KINGS sur deux étapes en Suède fin mai 2025, puis une tournée européenne s'est engagée le 4 juin, où Neal MORSE a été rejoint par son groupe THE RESONANCE pour onze dates en double affiche. Cette tournée a prévu une escale au Trianon, Paris, unique étape française.

J'ai néanmoins tardé à me décider pour cette soirée ; à 15h je n'avais pas encore acquis son ticket ! J'apprécie pourtant tous les musiciens de cette affiche. De surcroit, je n'avais vu THE FLOWER KINGS qu'à trois occasions mais toujours en festivals (Midsummer 2019, Night of the Prog 2024, et Midwinter 2025). J'arrive sur le site peu après l'ouverture des portes 18h30. La salle étant intégralement configurée en places assises, j'avais opté pour un fauteuil I22, plutôt bien positionné au neuvième rang, en légère diagonale sur la droite, en regardant la scène.

THE FLOWER KINGS [19h30-20h30]

Ce quintet suédois perdure depuis sa création en 1994 à Uppsala, Suède, en dépit d'un hiatus de quatre années, entre 2008 et 2012. Pour l'anecdote, ce nom est un hommage au botaniste suédois Carl Linnaeus (alias Carl von Linné), le père de la taxonomie moderne, qui est né non loin de l'endroit où Stolt a grandi. "C'est lui qui a donné des noms aux fleurs", a déclaré M. Stolt. Leur premier album "Back in the World of Adventures" est paru en septembre 1995. Parmi les changements de personnel, notons qu'en 1999, Michael Stolt a quitté le groupe et est remplacé par Jonas Reingold… Jusqu'au mouvement inverse en 2021.

Nous retrouvons ainsi ce soir : Roine Stolt (chant et guitare solo, depuis 1994), Hasse Fröberg (chant et guitare, depuis 1994), Michael Stolt (basse et Moog, de 1994 à 1999, et depuis 2021), Mirko DeMaio (batterie et percussions, depuis 2018), Lalle Larsson (claviers, depuis 2023).

Leur dix-septième opus studio "Love" est paru le 2 mai 2025.

La sonorisation s'avère très bonne. Mais l'éclairage me parait indigne, sans couleur, blafard et mal orienté, laissant trop souvent les musiciens dans l'ombre.

La prestation ne me déçoit pas, conforme à mes précédentes impressions sur le groupe. Je ne suis pas un fervent admirateur de leur musique, je suis juste admiratif du talent des artistes. Roine et Hasse ont des voix complémentaires, justes et douces, idéales pour leur conception d'un rock progressif romantique et dont les mélodies sont entrecoupées de fantaisies inhérentes au genre. Si le style ne m'emporte pas aussi loin que Transatlantic (que je vénère), je n'en demeure pas moins sensible à la parenté indéniable. Je peinerais bien à expliquer pourquoi je n'adhère pas totalement à leur jeu ; question de sensibilité, on dira. Mon commentaire exprimé en 2019 demeure et le rappelle donc sans contradiction : "Leur rock progressif m'a toujours paru un peu difficile d'accès. Un style plus proche de Yes voire de King Crimson par la complexité des harmonies, avec peu ou pas de mélodie émergeante. J'écoute donc parfois cette musique comme un mélomane curieux, empreint de davantage d'admiration respectueuse que de réel ravissement".

Paradoxalement, alors que leurs titres s'étirent souvent dans la durée, celle de leurs concerts me semblent souffrir du contexte ou de soucis techniques inopinés, leurs prestations m'ont toujours paru courtes ; soixante-quinze minutes en 2019, soixante-dix minutes en 2025, encore un peu moins en 2024. Ce soir, ils ne jouent que soixante minutes, afin sans doute de partager équitablement la scène avec Neal Morse.

A l'instar du public, même quelque peu frustré, j'ovationne fortement les Vikings pour une prestation sans faille ni mauvais goût. Avant de quitter la scène, Roine nous promet une suite de soirée émouvantes, mais les plus curieux auront pu consulter la nature de cet engament en ayant consulté les programmes de la tournée…

THE FLOWER KINGS nous aura accordé une évocation de quatre albums avec six titres, dont trois issus de "Love", un de "The Rainmaker", un de "Back in the World of Adventures" et un de "Look at You Now".
Nota bene : privilégié, le public batave de Tilburg, a eu le droit la veille d'assister à l'interprétation d'un titre supplémentaire, "The Elder" (Love 2025).

PROGRAMME
1.                  We Claim the Moon (Love 2025) [introduit aux percussions par Hasse]
2.                  How Can You Leave Us Now!? (Love 2025)
3.                  Considerations (Love, 2025) [Michael Stolt au chant]
4.                  Last Minute on Earth (The Rainmaker, 2001)
Piano Solo ((Lasse Larsson)
5.                  Big Puzzle (Back in the World of Adventures, 1995)
6.                  The Dream, (Look at You Now, 2023).

NEAL MORSE & THE RESONANCE [20h55-22h05-22h10-22h15+].

Neal Morse est un chanteur, musicien et compositeur américain, né le 2 août 1960 (Van Nuys, Californie, États-Unis). Après avoir d'abord brièvement orienté ses jeunes ambitions sur la scène pop, il s'est heureusement tourné vers notre rock progressif. Avec son frère Alan, ils fondèrent SPOCK'S BEARD en 1992, qui a bénéficié d'une honorable reconnaissance. Pourtant, l'artiste insatiable s'est ensuite engagé sur moult participations ; les plus notables étant TRANSATLANTIC, FLYING COLORS, et NEAL MORSE BAND. Personnellement, je n'ai pu voir Neal qu'à deux reprises ; le vendredi 7 avril 2000 alors que Spock's Beard était invité de Dream Theater au Zénith de Paris. Puis parmi Transatlantic, le jeudi 28 juillet 2022 à l'Olympia.

Après un premier album en solo paru le 5 octobre 1999, son trente-troisième album "No Hill For A Climber" est paru le 8 novembre 2024 ; Neal Morse est l'un des artistes de rock progressif les plus prolifiques de nos jours.

Neal Morse (chant / Guitares / Claviers) est entouré ce soir de cinq musiciens ; j'ai distingué Andre Madatian (guitares, chœurs), Johnny Bisaha (chant, guitare). Ils sont accompagnés pour cette tournée de CJ Fiandra (basse, chant et chœurs), Andrew Delph (batterie) et Nathan Girard (clavier, guitare, chœurs et percussion).

La sonorisation est demeurée excellente, limpide et modérément puissante. En revanche, le choix d'éclairage ne m'a pas paru à la hauteur du spectacle ; aucune couleur, des faisceaux blancs blafards aux teintes jaunâtres ou légèrement bleutées laissant les musiciens quasi constamment dans l'ombre.

A la différence de la première partie de soirée, cette prestation emporte mon enthousiasme très rapidement, grâce des mélodies puissantes et inspirées. Je ne cache pas mon admiration à l’égard de Neal pour son talent individuel de multi instrumentiste. On le sait très porté sur la spiritualité, et cela s'entend, cela se ressent dans toute son interprétation. Il est capable d'exprimer une réelle adresse aux claviers autant qu'aux guitares, ainsi que vocalement. Sa voix exprime la sensibilité, la conviction et l'émotion avec justesse. De surcroit, cet artiste sait s'entourer d'excellence, loin de s'accaparer toute la gloire, il laisse ses complices s'exprimer. Ils sont six sur la scène, mais ce sont quatre chanteurs de très haut niveau, quatre guitaristes, deux claviers qui se dédoublent alternativement, soutenu ardemment par le batteur et le bassiste. Ce groupe est récemment assemblé et pourtant les imperfections de cohésion sont rares et négligeables. D'une richesse harmonique inouïe, tout est exécuté avec nuance et finesse, d'une subtilité, d'une puissance mesurée et toujours mélodique.

Leur audace à reprendre le répertoire de TRANSATLANTIC a ravi les mélophiles qui attendaient ardemment cette séquence ! De fait, Roine Stolt et Neal Morse, étant sur une même tournée, nous aurions été frustrés que les deux ex-complices ne profitent pas de l'occasion pour nous rappeler quelques extraits (Surtout qu'à Londres, le 4 juin, ce fut même l'occasion d'accueillir Pete Trewavas !…).

Ce matin encore j'hésitais à venir ; ce soir je serais prêt à revenir dès demain ! Une énorme sensation. Voilà donc un bel imprévu et je me dois de remercier ceux de mes amis qui m'ont influencé !

L'auditoire exulte de satisfaction ! Nous baignons dans le bonheur ! Les deux derniers titres sont joués devant un parterre debout et particulièrement enthousiaste. 

Légitiment, quatre des six titres interprétés sont issus de l'album récemment paru.
Nota bene : "Wind at My Back" (reprise de Spock’s Beard) n'a pas été interprété, à la différence de précédentes étapes de la tournée.

 PROGRAMME
Bande son introductive
1.                  Eternity in Your Eyes (No Hill For A Climber, 2024)
2.                  Thief (No Hill For A Climber, 2024)
3.                  Ever Interceding (No Hill For A Climber, 2024)
4.                  No Hill for a Climber (Intro from tape) (No Hill For A Climber, 2024)
5.                  Stranger in Your Soul (reprise de Transatlantic, Bridge Across Forever (2001), parties I : Sleeping Wide Awake & VI : Stranger in Your Soul).
RAPPEL :
6.                  Bridge Across Forever (reprise de Transatlantic, en duo acoustique entre Neal et Roine).

 

L'échoppe m'aura permis de saisir une belle édition spéciale de "No Hill For A Climber" en CD, moyennant 20 €. Les t-shirts, sans dates ne m'inspirent pas.

Cette belle soirée de rock progressif a été l'occasion de rassembler une bonne partie de notre microcosme d'amis, dont certains, Yann, Hervé, Chantal et Catherine, m'accompagnent pour un verre à la terrasse de la brasserie voisine. Nous en fûmes bien inspirés. On assiste ainsi au chargement des bus qui se préparent déjà à la date suivante. Néanmoins, les musiciens se montrent accessibles. A tel point que Monsieur Neal Morse, très détendu, aimable et souriant, s'assoit à la table à côté de la nôtre pour prendre le temps de répondre aux nombreuses sollicitations. J'en profite sans aucun scrupule pour obtenir un sympathique portrait ! Quoi d'autre ? Je pense qu'avec un peu plus vigueur, j'aurais pu me rapprocher aussi de Roine. Mais bon, je suis déjà dans le bonheur, profitant du temps présent, entre gens de bonne compagnie…




lundi 2 juin 2025

BLUE ÖYSTER CULT – L'Olympia (Paris 09) – le lundi 2 juin 2025.

 

Ce soir je me rends, avec une certaine émotion, au concert de l'un des groupes qui figurent dans Mon Panthéon du Rock.

Le temps qui passe relativise tout. Lorsque j'ai assisté à leur concert à l'Espace Balard de Paris, ce samedi 4 février 1984, à l'occasion de la promotion de "Revölution by Night", je me souviens qu'à l'époque nous les considérions déjà comme de vénérables ancêtres ! Leur double album en concert "On your Feet, or on your Knees", paru en février 1975, était auréolé d'une admiration empreinte de mystères. Les média spécialisés contribuaient à entretenir les plus folles rumeurs, accentuées par des symboles intrigants que le groupe ne se privait pas d'entretenir. La guitare d'Eric Bloom en forme du sigle du groupe était … culte ! Mais, à l'époque, je n'aurais pas imaginé que je les reverrai à l'Olympia de Paris plus de quarante et une années plus tard !!! Tel un Phénix, THE BLUE ÖYSTER CULT est toujours là, contre les vents et marées des modes musicales. Ce n'est pourtant que la septième fois ce soir que j'assiste à un de leurs concerts.

Leurs concerts du samedi 24 juin 2017 au festival Retro C Trop, puis celui du lundi 31 octobre 2022 au Trianon de Paris, avaient brillamment entretenu l'illusion d'un temps suspendu. Mais les prémices d'une usure inéluctables et des annonces distillées dans les média laissèrent augurer d'une fin relativement proche. Depuis deux ans et demi, nous espérions cependant un retour hypothétique …

C'est la raison pour laquelle nous avons méprisé une fois de plus la Sagesse qui nous suggérait une pause après nos cinquante concerts depuis le début de l'année. Impossible de laisser passer cette légende (encore) bien vivante et trop rare sur notre continent, et qui nous accorde un vrai privilège. Car en marge de leur tournée mondiale, intitulée "50th Anniversary Live - Third Night", une petite tournée européenne constituée de onze étapes a débuté le 24 mai à Londres (Angleterre) et se terminera le 13 juin à Bilbao (Espagne). Pour une fois que la France n'est pas oubliée, je n'allais quand même pas bouder mon plaisir !


GENESE : BLUE ÖYSTER CULT a été officiellement créé en 1971, mais sa fondation remonte à 1967 à New York, sous le nom de Soft White Underbelly. Leur biographie relate que Donald "Buck Dharma" Roeser (guitare solo, chant), Eric Bloom (chant, guitare électrique), Allen Lanier (claviers, guitare) et la fratrie Bouchard à la section rythmique Joe (basse, voix) et Albert (batterie, voix) ont enregistré leur premier album éponyme dès 1972. Soulignons que leur histoire débute par une rencontre entre des étudiants new-yorkais et un poète, Sandy Pearlman, devenu leur manager. D'après leur biographie, celui-ci serait à l'origine du nom "Blue Öyster Cult" tiré d'un de ses poèmes écrits dans les années 1960, intitulé "Imaginos". Thème d'ailleurs repris en 1988 pour l'opus éponyme. On comprend mieux le rapport avec l'enregistrement en concert intitulé "ETL, extraterrestrial Live", à l'aune de cette explication ; dans la poésie de Pearlman, le "Blue Öyster Cult" était un groupe d'extraterrestres qui s'étaient réunis secrètement pour guider l'histoire de la Terre. D'abord perplexe, le groupe avait fini par adopter cet intitulé pour préparer son premier album. Retenons aussi que le mystérieux logo s'inspire de la mythologie grecque (Chronos, Zeus, …), de symboles alchimiques (le plomb, le plus lourd des métaux), mais aussi de symboles astrologiques (Saturne).

Originaire de Long Island, dans l'État de New York, le groupe est reconnu mondialement sur la scène hard rock et heavy metal pour son travail pionnier, acclamé par la critique et les mélophiles. L'héritage de Blue Öyster Cult, qui s'étend sur plus de cinq décennies, captive les fans avec un hard rock intelligent, ponctué de chansons devenues des classiques. Cité comme une influence majeure par des groupes comme Metallica, Blue Öyster Cult possède un catalogue intemporel, comprenant des titres emblématiques comme "(Don't Fear) The Reaper", "Godzilla" et "Burnin' for You".


Hormis "Ghost Stories", un album qui a rassemblé des fonds de tiroirs (de 1978 à 1983), il n'y a pas de réelle nouveauté sortie des studios. Leur quinzième album "The Symbol Remains" est paru le 09 octobre 2020. Toutefois un enregistrement en concert a été décliné en CD/DVD, qui est présenté comme le tout dernier album officiel du groupe. Eh oui, ça sent la fin… Rappelons qu'Eric Bloom est né le 1er décembre 1944, ce qui lui confère l'âge honorable de 80 ans, et que son fidèle complice Donald Roeser est  né le 12 novembre 1947, il a donc 77 ans. Il est permis d'imaginer sans médire que la vie des tournées commence à leur peser…

Donald "Buck Dharma" Roeser (depuis 1967, guitare solo, chant), et Eric Bloom (depuis 1969, chant, guitare électrique), considérés comme le duo fondateur, sont accompagnés par Danny Miranda (basse, chœur de 1995 à 2004, puis depuis 2017), Richie Castellano (guitare, claviers, chœurs, depuis 2007 – après avoir été basse de 2004 à 2007), et Jules Radino (batterie depuis 2004).
http://www.blueoystercult.com/

Mon fils ainé assistera à son premier concert du BÖC ! Avec ma p'tite Fée, le 27 février dernier, nous nous sommes donc procuré nos places en fauteuil d'orchestre (R28/28). Pas terrible comme positionnement, surtout pour le prix affiché (89,50 €) ; nous sommes sous le balcon, et donc avec une acoustique confinée, plutôt médiocre. La scène est assez loin et, si le son est clair et distinct, je ne me sens pas en immersion, plutôt extérieur à ma zone de confort auditif. Mais à ce stade, avant le début du concert, je demeure toutefois confiant sur la capacité des Américains à nous enthousiasmer, en dépit d'une salle configurée intégralement en rangées de fauteuils.

SIX PENNY MILLIONNAIRE [20h05-20h25].

SixPenny Millionnaire est un nouveau projet de François "Shanka" Maigret (ex-guitariste The Dukes de 2010 et 2018 et de No One Is Innocent de 2004 à 23). J'ai donc eu l'occasion de le voir sur la scène du Stade de France le 23 mai 2015, alors que NOII était invité d'AC/DC.

SIXPENNY MILLIONNAIRE promeut un mini album "Grime Pusher" (Autoproduit). Il est récemment passé au Supersonic, le 14 février dernier.

Cette première partie de soirée nous a paru plutôt agréable. Soutenu par une sonorisation bien équilibrée, et un éclairage pas toujours bien orienté (une partie du public s'en est bruyamment plaint). Il s'est exprimé en se contentant d'une étroite partie de l'avant de la scène.

Le guitariste solitaire nous distille du bon blues bien gras, à la fois sensible; fougueux et bruyant, joué à l'aide de guitares aux sonorités typiques (guitare cigarbox, guitare slide, …), et soutenu par des séquenceurs en boucles. Cette musique est bien interprétée, elle prend aux tripes avec une efficacité imparable.

Le public a bien accroché et lui accorde une belle ovation. ……..

 

BLUE ÖYSTER CULT [21h00-22h50]

Honnêtement, dans mon impatience, je confesse avoir consulté avec satisfaction les programmes des concerts du début de la tournée. J'avais donc de bonne raisons d'être confiant sur l'intensité de cette soirée.

Nonobstant, en dépit de notre indubitable bienveillance d'admirateurs convaincus, nous avons rapidement déchanté, hélas. Peut-être que notre retrait inhabituel en fond de salle, a contribué à pondérer notre entrain, mais toujours est-il que nous avons davantage perçu les faiblesses que les qualités de ses musiciens pourtant talentueux. C'est avec consternation que ma P'tite Fée et moi avons perçu une langueur fréquente, pour ne pas dire constante, dans l'interprétation. Comme une perte d'énergie et de conviction. Sans doute ai-je trop écouté d'enregistrements de concerts avant de venir ce soir, mais la comparaison est cruelle. Les voix d'Eric et de Donald d'ordinaires si énergiques et gouailleuses, sont chancelantes, voire à la limite de la justesse. De surcroit, les soli de guitares étaient loin d'être aussi acérés et ciselés que d'habitude. Notre perplexité, loin de s'estomper, n'a connu que de trop rares séquences salvatrices. Même la section rythmique, assumée par Jules Radino et Danny Miranda, semblait comme aseptisée, comme retenue par la nécessité de ménager une cadence soutenable par l'ensemble…

Je n'ai pas pu m'empêcher de m'imaginer dans la salle de détente d'un EPADH… Et je n'ai même pas honte de l'avouer. Même les quelques pas d'Eric vers son bassiste m'ont navré. Alors je sais bien ; on en est tous là et c'est bien frustrant de vieillir… Respect aux anciens. Mais franchement, nous nous sommes dit qu'il serait peut-être temps pour eux aussi de prendre une bonne retraite méritée.

Et pourtant, en d'autres circonstances, l'interprétation de titres emblématiques tels que "Cagey Cretins" et de "Flaming Telepaths", aurait été de nature à me réjouir au plus haut point ! Le titre que j'adore particulièrement, "Godzilla" aurait pu m'emporter aussi mais, à l'instar du solo de Buck Dharma, le tout m'a paru quelque peu émoussé. Certes, durant "Don't Fear The Reaper", un technicien logistique est venu ajouter sa frappe d'une cloche à vache (la fameuse cowbell !), ce qui a contribué à réveiller le public pour ce dernier titre du programme officiel.

Non, en réalité c'est le multiinstrumentiste Richie Castellano qui a sauvé le concert du naufrage. La fougue et le  talent de ses interventions ont permis de nous de sortir d'une torpeur désespérante. D'ailleurs, c'est à lui que le groupe a confié fort heureusement le chant sur "Hot Rails to Hell", preuve que les deux piliers ont sans doute conscience d'avoir atteint leurs limites désormais…

Toutefois, il ne faut surtout pas croire que j'aurais regretté ma présence ce soir. Bien au contraire, j'ai le sentiment diffus d'assister sans doute à la dernière représentation de ces honorables dinosaures. Je combats donc l'amertume et je relativise ma mélancolie en accentuant bruyamment les quelques passages malgré tout réjouissants.

Je fus heureusement surpris de réentendre "Shooting Shark" qui m'a évoqué avec nostalgie la période où je les découvrais. Heureusement surpris aussi, d'écouter "Astronomy".

Le public semble malgré tout suffisamment enthousiaste pour obtenir un brillant rappel. Le titre "Dominance and Submission" n'avait pas été joué durant les récentes dates européennes. Le tout se clôt avec un "Cities on Flame" qui encore une fois manquait d'un peu de folie, en dépit de la pose des quatre guitares (dont le bassiste) sur le bord de la scène pour un solo final.

Nos gloires d'antan recueillent une ovation qui me semble méritée, moins pour leur prestation de ce soir que pour leur brillante carrière. Ô vénérable BÖC, ceux qui t'admirent, te saluent et te remercient pour ces décennies désormais révolues…

Le groupe a survolé sa discographie en choisissant d'évoquer neuf de ses quinze albums. Parmi les dix-huit titres, ils nous ont joué quatre titres issus de " Blue Öyster Cult " (1972), quatre de " Secret Treaties " (1974), deux de "Agents of Fortune " (1976), deux de "Club Ninja" (1985), deux de "Spectres" (1977), un de "Fire of Unknown Origin" (1981), un de "The Revölution by Night" (1983), un de "Tyranny and Mutation" (1973), et un seul de"The Symbol Remains" (2020).

PROGRAMME

Bande son introductive : Blade Runner ; The New American Orchestra.

  1. Transmaniacon MC (Blue Öyster Cult, 1972)
  2. Before the Kiss, a Redcap (Blue Öyster Cult, 1972)
  3. I'm on the Lamb but I Ain't No Sheep (Blue Öyster Cult, 1972)
  4. Golden Age of Leather (Spectres, 1977)
  5. Burnin' for You (Fire of Unknown Origin, 1981)
  6. Dancin' in the Ruins (Club Ninja, 1985)
  7. Cagey Cretins (Secret Treaties, 1974)
  8. E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence) (Agents of Fortune, 1976)
  9. Shooting Shark (The Revölution by Night, 1983)
  10. Flaming Telepaths (Secret Treaties, 1974)
  11. Hot Rails to Hell (Tyranny and Mutation, 1973)
  12. Astronomy (Secret Treaties, 1974)
  13. Tainted Blood (The Symbol Remains, 2020)
  14. Godzilla (Spectres, 1977)
  15. (Don't Fear) The Reaper (Agents of Fortune, 1976).

RAPPEL :

  1. Dominance and Submission (Secret Treaties, 1974)
  2. Perfect Water (Club Ninja, 1985)
  3. Cities on Flame With Rock and Roll (Blue Öyster Cult, 1972).

Mon fils est content de la prestation. Tant mieux, il m'en voit ravi car il fallait qu'il voit ce qui reste de ces monstres sacrés, au moins une fois malgré tout. Sur le trottoir, nous entendons quelques conversations qui semblent indiquer une réelle satisfaction parmi des admirateurs convaincus. Nous les laissons à leur joie et nous nous effaçons poliment. L'échoppe aurait pu nous séduire avec ses t-shirts plutôt jolis à 35 €, mais ma morosité, même relative, n'était pas de nature à me pousser aux excès. Je porte fièrement ce soir le t-shirt acquis ce 4 février 1984 et cela me suffit.



samedi 24 mai 2025

Steven WILSON – The Overview Tour 2025

Cet auteur, interprète, multi-instrumentiste, né le 3 novembre 1967, est reconnu également pour sa compétence dans l'optimisation les sons. Il a même revalorisé les enregistrements des artistes qui l'ont influencé ! Sa propension à l'aventure artistique déstabilise ses auditeurs ; son éclectisme peut parfois surprendre. Il prospecte les sphères aussi variées que le psychédélisme avant-gardiste, le rock progressif, il s’autorise des incursions dans le post-punk, l'électro ou le metal, il ose même (ô sacrilège !) la pop ! Et pourtant, c'est toujours le même homme qui s'investit dans des projets aussi divers que PORCUPINE TREE, BLACKFIELD, NO-MAN, I.E.M., BASS COMMUNION, STORM CORROSION, celui qui prodigue son expertise auprès de MARILLION, OPETH, Anja GARBAREK,… celui qui remixe des œuvres légendaires de KING CRIMSON, YES, RUSH, THE WHO, GENTLE GIANT, … Bref, il revendique et assume un choix délibéré pour sa Liberté artistique. Cet autodidacte touche-à-tout, formé par un papa ingénieur en électronique et bricolo du son, a été maintes fois récompensé par des prix, mais surtout par la reconnaissance d'un nombre croissant de sagaces mélophiles. Il continue ainsi de mener une brillante carrière solo depuis plus de quinze ans, en affutant sans cesse son talent entretenu par la Curiosité.

Depuis une dizaine d'année, cette notoriété grandissante et méritée l'éloigne hélas de sa base d'admirateurs, et il perd désormais de son accessibilité. Mais il demeure dans mon Panthéon des artistes contemporains. Je confesse volontiers avoir trop tardé à m'accrocher aux wagons de ses admirateurs, puisque je n'ai entamé cette addiction que vers 2003/04… Le pire, c'est qu'avant la Révélation, il passait en concert dans des petites salles, parfois juste à côté de chez moi !


La dernière prestation parisienne de sa formation en solo date du 7 juillet 2018, à l'Olympia. Un concours de circonstances a entretenu ces sept années d'attente. D'abord, la Pandémie avait empêché la promotion de son album "Future Bites", paru le 29 janvier 2021. Puis, Steven avait estimé opportun de reconstituer, après douze années d'abandon,  une nouvelle mouture de PORCUPINE TREE. Le onzième album studio "Closure / Continuation", est ainsi paru le 24 juin 2022. Ensuite, la tournée ad hoc s'est étalée sur 2022 et 2023. Cependant, il avait prévenu que cette reconstitution ne constituerait qu'une parenthèse. D'ailleurs, il semble avoir recentré ses activités ; PORCUPINE TREE, BLACKFIELD et NO-MAN ainsi que STORM CORROSION, pourtant très appréciés, semblent mis de côté, sinon enterrés…

Le revoilà donc avec un appétit redoublé, puisqu'après un septième album "The Harmony Codex" paru le 29 septembre 2023 sans tournée promotionnelle, le huitième "The Overview", est paru ce 14 mars 2025. Sa tournée printanière prévoit trente-et-une dates et visite ainsi onze pays européens ; elle a débuté le 1er mai à Stockholm (Suède) et s'arrêtera le 13 juin à Madrid. La France peut se flatter de l'intérêt de l'artiste anglais. Parmi les heureuses cités élues, notons que si Londres accueillera quatre dates, Paris en accueillera trois ! Ensuite, une tournée d'automne débutera le 10 septembre à San Francisco (Etats-Unis) et se terminera le 17 novembre à Brisbane (Australie).

Pour établir notre plan de campagne, nous demeurons d'humbles et raisonnables mélomanes ; nous limitons les étapes ; ce sera donc un treizième concert à Bruxelles, avant ceux de Paris. Pourtant, Lyon et Londres nous auraient bien tentés aussi, mais bon, je l'ai dit, nous sommes sages…


Steven Wilson est déjà venu fréquemment en Belgique ; Ancienne Belgique en 2012, 2016 et 2018, Cirque Royal en 2019. Mais aussi à Anvers en 2013 et 2015, ou encore au festival Rock Werchter en 2018.

La logistique pour nous rendre à Bruxelles (trajet en Flixbus, hôtel) représente un coût relativement négligeable, ce qui nous porte à regretter de ne pas le faire plus souvent…

CIRQUE ROYAL (BRUXELLES, BELGIQUE) – LE MERCREDI 7 MAI 2025.

Cette salle constitue une belle découverte pour nous. Nous apprenons que le Cirque Royal de Bruxelles a été inauguré en 1878. Ce site était alors l'unique cirque permanent de Bruxelles. Depuis les années 1950, il accueille des concerts et des ballets. La salle, propriété de la ville de Bruxelles, a subi en 2018 une profonde rénovation. D'une capacité d'accueil de 2 000 places (debout en fosse et rangées de fauteuils), sa gestion est confiée à Denis Gérardy.
Pour davantage de précisions : https://www.cirque-royal-bruxelles.be/les-salles

Nous avions acquis nos tickets dès le 8 juillet 2024, pour ce soir moyennant 45,78 € avec accès en fosse. A titre de comparaison, les tickets pour le concert du 24 mai prochain qui se tiendra à la Salle Pleyel, oscillent dans une fourchette entre 57 €, pour les moins bien lotis, et 140 € pour les plus fortunés.

Les portes s'ouvrent à 19h, comme prévu.

LE CONCERT [19h45-20h30 / 20h50-22h15].

Avec ma P'tite Fée et nos deux amis bruxellois, nous prenons place à proximité de la scène sur son côté gauche (en la regardant), dans les tout premiers rangs. Nous sommes ainsi face aux pupitres de la batterie et de la basse.

Sur la scène, qui baigne encore dans la pénombre bleutée, l'apparition des ombres des musiciens annoncent le début des émotions. On retrouve ainsi les fidèles de la première heure, Nick Beggs à la basse, et Adam Holzmann aux claviers, mais aussi Craig Blundell à la batterie. Le p'tit nouveau, c'est Randy Mcstine à la guitare ; pas si nouveau que cela puisqu'il avait déjà été recruté par Steven pour la récente tournée (2022/23) de PORCUPINE TREE.

Le concert débute avec ponctualité et dans un silence respectueux général. Le programme s'ouvre par l'interprétation intégrale du récent album, c’est-à-dire les deux titres de "The Overview". Le silence attentif du public permet dès les premières notes musicales de jauger l'excellente qualité acoustique de la salle.

Le chant en fausset de Steven introduit une expérience audiovisuelle basée sur le thème de l'Espace qui est initié sur son album "The Overview". Le surdoué est réputé pour son habileté à emporter le bienheureux auditeur dans une autre dimension que celle de son quotidien. Avec les deux titres de son opus, l'acte I n'a aucun mal à confirmer cette capacité. Durant quelques minutes l'éclairage demeure sombre mais il s'éclaire avec subtilité pour mettre en valeur les différents intervenants. Difficile cependant d'en saisir une mémoire photographique, mais de toutes façons nous avions été avertis de nous abstenir de l'usage d'appareils.

En fond de scène, un large écran entretient cette atmosphère par des images captivantes qui illustrent, dans une douce folie psychédélique, les tourments chantés. "The Overview" est en effet accompagné d’un long-métrage, réalisé par Miles Skarin, une expérience audiovisuelle de quarante-deux minutes dans l'obscurité infinie de l'espace. Pour mémoire, Miles Skarin est un réalisateur et producteur de vidéos musicales et de films, au sein du studio de créations Crystal Spotlight (GAZPACHO, HAKEN, DREAM THEATER, LEPROUS, PAIN of SALVATION, …) qu'il a cofondé avec son frère Rob Skarin. Il y combine sa passion pour la musique et les effets visuels, afin de créer des mondes numériques entiers et d'y raconter des histoires. Il en fait une captivante démonstration de son activité ce soir.
Pour davantage de précisions : https://crystalspotlight.com/clients/

L'auditeur est donc ici en immersion complète, en conditions optimales pour apprécier cette œuvre en deux volets, d'une grande densité émotionnelle. Dans cette salle obscure et parfaitement sonorisée, elle prend toute sa dimension, ce qui nous permettra d'encore mieux appréhender l'album ultérieurement. Fidèle à sa démarche musicale, l'ensemble audiovisuel emmène son auditoire dans un univers contrasté, alternant rythmes variés, mélodies enjouées ou angoissantes. Pour ma part, j'apprécie ce mariage de l'image et du son ; ma P'tite Fée estime que l'image à trop tendance à accaparer le regard et l'attention, aux dépens des musiciens. Il s'agit d'une perception personnelle que chacun vit à sa manière… Le concept "The Overview" démontre en deux phases une magistrale synthèse des styles musicaux, dont Steven s'est déjà montré capable ; on y entend du prog jazzy, de l'atmosphérique éthéré, du metal et de l'électro. Les musiciens se placent et se retirent en fonction de leur utilité ; Nick et Craig ont quelques segments en retrait, au profit des boites à rythmes électroniques et des synthétiseurs.

On ne peut rester insensible aux messages transmis par les images de ce diptyque ; un premier volet de 23 minutes exprime avec poésie et réalisme la surexploitation des richesses de la planète, le mépris de la vie terrestre, la vulnérabilité de notre Terre dans cette immensité cosmique. Un second volet de 18 minutes insiste davantage sur l'insignifiance de notre planète dans ce cosmos infini. Au passage, j'aurai pris conscience de quelque notions de mesures vertigineuses de distances intergalactiques : le mégamètre (106), le gigamètre (109), le téramètre (1012), le pétamètre (1018), le zéttamètre (1021), le yottamètre (1027), ect… On traverse les constellations tels que Polaris, Sirius, Altair, Vega, Andromède, … des noms qui effraient et font rêver tout à la fois … Puis, en final, dans un monde dévasté en noir et blanc, une brindille d'espoir… Il me semble compliqué de capter tous ces messages en même temps que l'écoute et le regard de la scène ; en tous cas, moi je redécouvre le film chez moi.

L'acte II décline également ces variations d'atmosphères, mais en évoquant sa discographie ; il y propose onze autres titres issus de ses sept autres albums parus en solo entre 2008 et 2023, ainsi qu'un titre issu de son mini album " 4 ½ " et un autre de "The Sky Moves Sideways", Porcupine Tree (1995). Steven l'admettra lors d'un de ses commentaires, le choix de titres peut faire débat, comme d'habitude. Mais c'est le sien. Soulignons toutefois que le surprenant album "The Future Bites" aura fait définitivement les frais de la Pandémie, puisque peu évoqué ce soir…

Personnellement, ce programme me convient très bien ; la reprise de "Luminol" est une divine surprise. Allons, je me laisse cependant aller à une petite frustration par rapport au public de Stockholm ; il a eu droit à "Remainder the Black Dog" qui a finalement été remplacé ici par le non moins magnifique "Impossible Tightrope". Les deux titres sont excellents, mais j'aurais apprécié les deux, en fait … Toutefois, la cuvée 2011 n'a pas été manquée puisque "No Part of Me" a été superbement interprété. J'adore ce titre avec sa première phase calme avant de se durcir puissamment.

Le professionnalisme, l'efficacité des musiciens qui entourent Steven n'est pas une surprise, car on connait l'exigence du Monsieur. Nonobstant, j'étais bien placé pour observer les regards de Steven sur Craig dont les frappes subtiles et millimétrées m'ont semblé particulièrement surveillées. Nick me semble plus sobre, moins farfelu que durant la précédente décennie, mais son jeu est toujours aussi sensible et perspicace. Adam demeure discret derrière son clavier mais on le devine studieux et concentré sur ses partitions souvent complexes. Quant à l'Américain du groupe, Randy semble à l'aise sur un pupitre qui fut pourtant occupé de très augustes prédécesseurs tel que Monsieur Guthrie Govan. A cet égard, je m'inquiétais en particulier de l'interprétation de "Ancestral" avec des sublimes soli, mais l'ensemble n'a pas été maltraité ; Randy exécute sa partition et ses soli avec conformité et application.

"Vermillioncore" permet à Steven d'exprimer une pointe de metal lourd, propice à un déboitement des nuques (en particulier la mienne !).

Le public belge, musicophile avisé, ovationne ardemment Monsieur Wilson comme il le mérite. Les marques de reconnaissances sont relativement rapides ; pas d'effusion excessive, l'Anglais se montre conforme à sa retenue habituelle, mais on lit toutefois sur son visage la satisfaction d'une mission bien accomplie.

Je m'attarde peu à l'échoppe, avec une réelle déception ; le prétendu t-shirt de la tournée présente un recto plutôt joli, mais un dos d'une neutralité navrante, sans aucune date de la tournée. C'est pour moi rédhibitoire et donc l'occasion d'économiser quarante euros.

Les treize titres de ce programme sont extraits de dix albums, dont deux issus de "The Overview", trois de "The Harmony Codex", un de "The Raven That Refused to Sing", un de "The Future Bites", un de "To the Bone", un de "Hand. Cannot. Erase.", un de "Grace for Drowning", un de "Insurgentes", un de "4 ½" et une reprise de Porcupine Tree, "The Sky Moves Sideways".

PROGRAMME DE BRUXELLES, 7/5

ACTE 1 : The Overview (2025)

  1. Objects Outlive Us : No Monkey’s Paw ; The Buddha of the Modern Age ; Objects: Meanwhile ; The Cicerones ; Ark ; Cosmic Sons of Toil ; No Ghost on the Moor ; Heat Death of the Universe ;
  2. The Overview : Perspective ; A Beautiful Infinity I ; Borrowed Atoms ; A Beautiful Infinity II ; Infinity Measured In Moments ; Permanence.

ACTE 2:

  1. The Harmony Codex (The Harmony Codex, 2023)
  2. King Ghost (The Future Bites, 2021)
  3. Luminol (The Raven That Refused to Sing, 2013)
  4. What Life Brings (The Harmony Codex, 2023)
  5. No Part of Me (Grace for Drowning, 2011)
  6. Dislocated Day (The Sky Moves Sideways, Porcupine Tree, 1995)
  7. Impossible Tightrope (The Harmony Codex, 2023)
  8. Harmony Korine (Insurgentes, 2008)
  9. Vermillioncore (4 ½, 2016).

RAPPEL :

  1. Pariah (To the Bone, 2017)
  2. Ancestral (Hand. Cannot. Erase., 2015).

 


SALLE PLEYEL (PARIS, 8EME) – LE SAMEDI 24 MAI 2025.

La capacité d'accueil de la salle Pleyel en configuration intégralement fauteuils, est de deux mille trente. Premier pari gagné ; très peu de fauteuil sont demeurés vides, ce premier soir. Parmi le public, je retrouve, outre mes deux fils et ma P'tite Fée, des amis de notre microcosme ainsi que quelques coforumeurs de Chemical Harvest (un site qui a largement contribué à m'instruire de l'Univers de Wilson).

LE CONCERT [20h10-20h50 / 21h13-22h28 / 22h30-22h54].

Le 8 juillet 2024, nous avions estimé astucieux d'opter pour des fauteuils situés en "parterre haut pair/ZB04", notamment afin d'étaler les dépenses sur deux jours avec Bruxelles. Un emplacement jugé raisonnable puisque facturés 74 € la place ; nous étions bien en dessous des maximums (140, 107, 90 €) et au-dessus du minimum (57 €). Pourtant, nous voilà assis dos au mur et sous le balcon, ce qui est loin d'une position idéale.

Mais, alors que nous prenions cet emplacement avec philosophie (après tout, nous étions aux premiers rangs à Bruxelles !), nous allions subir une de nos pires expériences auditives en concert !! Dès le début, j'ai ressenti avec réserve cette frustrante sensation d'entendre un son comme sorti d'une boite, un son clair et distinct, mais sans cette immersion que je recherche en concert. Pourtant, même cette impression mitigée, qui résultait de l'encaissement de notre emplacement, aurait pu encore me satisfaire. Le pire, c'est cette maudite enceinte acoustique, placée sur la droite de notre rangée, qui était censée nous délivrer les effets spatiaux (échos, chœur). Celle-ci a en fait fréquemment hurlé par intermittence des sons hyperpuissants, et parfois même décalés et donc insupportables. Avec nos voisins d'infortune nous sursautions à chaque dérive sonore. Un calvaire qui nous a pourri le plaisir durant une grande partie du concert. Nous avons bien signalé cet inconfort (doux euphémisme) au personnel de salle, qui a prétendu faire le nécessaire. Mais après l'entracte, nous retrouvions le même supplice ! Il aura fallu toute ma bienveillance pour pouvoir me recadrer durant les (trop courtes) séquences de sonorisation apaisée.

Cette déconvenue fut d'autant plus désespérante qu'elle était forcément incomprise des autres auditeurs placés ailleurs et que nous avons consultés ensuite. Certains auront souffert de leur position, d'autres non. Fort heureusement, mes deux fils étaient bien mieux placés que nous, à proximité de la scène, et m'ont assuré avoir pleinement apprécié le concert… Toujours cette question d'emplacement lié surtout aux moyens de son acquéreur ; malheur aux grouillots !

Mais bon, il serait injuste de résumer mes sensations à ce malheureux concours de circonstances, car je veux croire que Steven, cet authentique maniaque notoire du son, n'y est pour rien. Son ingénieur du son quant à lui, a probablement dû gérer le matériel du site, manifestement défaillant.

Notre emplacement nous a au moins permis d'apprécier le ballet d'images et de sons, avec un recul qui aurait pu être pleinement satisfaisant car tout était harmonieusement pesé.

J'avais consulté les programmes des concerts du début de la tournée, et je m'attendais assister à une soirée sans grande surprise. Mais, bon quand même ; je ne pouvais m'empêcher d'espérer un p'tit effort, à la hauteur de celui dont a bénéficié Londres il y a quelques jours… D'ailleurs, durant l'entracte nous échangions encore sur ce sujet entre mélomanes. Mon espoir a soudainement pris forme lorsque le Steven s'est mis à parler des débuts de PORCUPINE TREE, remontant à plus de trente-cinq années.

Je crois halluciner lorsque les premières notes de "Voyage 34" retentissent ; ce titre n'avait plus été joué depuis plus de deux décennies. De mémoire de vieux admirateurs, il semblerait même que Paris n'ait plus résonné avec, depuis le 16 octobre 1999 à Paris, Club Dunois (13e ardt). Délicieux mouvements floydiens, avec ses soli stratosphériques et ses étourdissants ostinati à la basse. Fort heureusement, "Voyage 34", enchaîné avec "Dislocated Day" ne sont pas soumis au dictat d'une interprétation minutée par la diffusion du film sur l'écran mural. Quelques lenteurs et facéties bienvenues ont redonné aux auditeurs ces délicieuses sensations de Liberté qui ont trop tendances à disparaitre sur les scènes modernes.

Le public ne s'y est pas trompé ; une ovation debout, longue et bruyante, impose à Steven d'attendre avant de poursuivre son programme !

Faisant (plus ou moins) fi du désagrément majeur sus évoqué, j'ai néanmoins décidé de conserver un souvenir positif de cette soirée. Ne fut-ce que pour le principe de revoir cette formation à Paris, mais aussi pour l'interprétation du titre de 1992, tant espéré. Et puis c'est toujours un bonheur de retrouver une partie de notre microcosme et d'échanger nos impressions passionnées. Ça change du milieu professionnel, qui demeure hélas bien trop hermétique à nos plaisirs.

Steven indique que ceux qui participeront aux trois dates parisiennes auront droit à quelques évolutions du programme. Très judicieuse décision.

Les treize titres sont extraits de neuf albums, dont deux issus de "The Overview", trois de "The Harmony Codex", deux de "The Raven That Refused to Sing", un de "Hand. Cannot. Erase.", un de "The Future Bites", un de "Insurgentes", un de "4 ½" et deux reprises de Porcupine Tree "The Sky Moves Sideways" et "Voyage 34".

PROGRAMME DE PLEYEL, 24/5

ACTE 1 : The Overview (2025)

  1. Objects Outlive Us : No Monkey’s Paw ; The Buddha of the Modern Age ; Objects: Meanwhile ; The Cicerones ; Ark ; Cosmic Sons of Toil ; No Ghost on the Moor ; Heat Death of the Universe ;
  2. The Overview : Perspective ; A Beautiful Infinity I ; Borrowed Atoms ; A Beautiful Infinity II ; Infinity Measured In Moments ; Permanence.

ACTE 2:

  1. The Harmony Codex (The Harmony Codex, 2023)
  2. King Ghost (The Future Bites, 2021)
  3. Luminol (The Raven That Refused to Sing, 2013)
  4. What Life Brings (The Harmony Codex, 2023)
  5. Voyage 34 - Phase I (Porcupine Tree, 1992)
  6. Dislocated Day (The Sky Moves Sideways, Porcupine Tree, 1995)
  7. Impossible Tightrope (The Harmony Codex, 2023)
  8. Harmony Korine (Insurgentes, 2008)
  9. Vermillioncore (4 ½, 2016).

RAPPEL :

  1. Ancestral (Hand. Cannot. Erase., 2015)
  2. The Raven That Refused to Sing (The Raven That Refused to Sing, 2013).
 
L'échoppe ne me séduit pas davantage qu'à Bruxelles, et c'est tant mieux.


DROIT DE REPONSE DE LA SALLE PLEYEL. Tout d’abord, merci d’avoir pris le temps de nous écrire, et veuillez nous excuser pour ce délai de réponse.
Nous sommes sincèrement désolés d’apprendre que votre expérience à la Salle Pleyel ait été compromise par des problèmes de sonorisation. Nous comprenons pleinement votre déception, d’autant plus lorsque l’on connaît l’exigence artistique et technique d’un artiste tel que Steven Wilson.
Concernant les enceintes situées en haut du parterre pair, elles ont effectivement été installées de manière exceptionnelle, à la demande du producteur et de l’artiste lui-même, dans le cadre de la scénographie spécifique à ce concert. Ces choix techniques ne relèvent donc pas de notre initiative, mais bien de celle de l’équipe de production, à laquelle l’entière régie son et lumière est confiée.
En tant que salle d’accueil, nous ne prenons pas de décisions sur les aspects artistiques ou techniques du spectacle (setlist, scénographie, installation sonore...), mais nous faisons systématiquement remonter ce type de retour aux équipes concernées, afin qu’ils puissent en tenir compte pour les futures représentations.
Nous vous remercions malgré tout pour votre fidélité à notre auditorium, et espérons avoir le plaisir de vous accueillir prochainement dans de meilleures conditions.
Bien cordialement,
L’équipe de la Salle Pleyel

SALLE PLEYEL (PARIS, 8EME) – LE DIMANCHE 25 MAI 2025.

Cet évènement m'apporte une nouvelle preuve qu'être père apporte souvent son lot de bonheurs. Mon fils ainé a le don pour trouver des opportunités de rachats de tickets auprès des mélophiles malheureux. Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres ; la perspicacité de Samuel a soulagé l'embarras d'un acquéreur vendéen, qui avait été abandonné par un complice empêché, et il m'a ravi par la même occasion !

Alors que j'ai renoncé à une soirée calme intermédiaire (avant celle de demain), mon seul regret aura été de ne pas être accompagné de ma Douce, qui est empêchée par d'augustes obligations…

Me voilà ainsi, de manière tout à fait inattendue, installé en catégorie diamant (parterre bas, pair/AA02), moyennant 80 € eu lieu de 140 ! Je me retrouve donc assis au pied de Maître, en tout premier rang, tel un roi avec son ménestrel. Je suis comme dans mon salon, jambes étendues, le confort visuel et auditif s'avèrera absolument parfait ! Chaque pupitre est audible et toutes les nuances perceptibles. C'est tout simplement le jour et la nuit en comparaison avec la veille !!!

Cependant, même nageant dans ce bonheur privilégié, je n'oublie pas qu'ainsi je soutiens indirectement la regrettable politique de discrimination entre les mélophiles. Mais je ne pense pas que mon abstention changerait le cours des choses …

LE CONCERT [19h10-19h50 / 20h10-21h25 / 21h30-21h50].

En ce dimanche, le concert commençait une heure plus tôt que la veille (et que le lendemain). Tant mieux, cela me permettra de recharger les batteries au plus tôt, pour mieux supporter la trilogie. Ce concert n'est pas à guichet fermé, mais seuls quelques fauteuils restèrent vacants.

Mes impressions générales étant conformes aux concerts précédents, je m'abstiens de toute redondance ; bien évidemment elles sont juste accentuées par un confort exceptionnel en tous points. J'ai eu tout loisir d'observer l'expression des regards complices, la concentration des musiciens.

Deux faits notables, cependant. Comme prévu, des titres diffèrent de la veille et, plus anecdotique, l'intervention d'une femme mystère (je m'en explique).

Durant "The Harmony Codex", une voix narrative accompagne la musique, c'est celle de Rotem Wilson. Mais habituellement, c'est une voix enregistrée qui est diffusée pendant le concert. Ce soir, c'est l'épouse de Monsieur qui est présente en personne. Leur complicité et le respect des mesures (j'ai remarqué le top lancé de la tête pour le couplet de retour) garantissent une interprétation parfaite. Je trouve surprenant que la Dame n'ait pas été présentée du tout ; ni à cette occasion, ni à la fin. Mettons cela sur le compte d'un excès de pudeur… Etonnant également son discours récurrent comme pour s'excuser de jouer du prog auprès des non-initiés ; oui c'est long, mais c'est teeeeellement bon !!

Steven avait prévenu hier, les trois jours parisiens proposent quelques nuances de programme. Evidemment, à ce jeu, on crée des frustrations et autant de satisfactions. Trois titres sont substitués, "Voyage 34 - Phase I", "King Ghost", "Luminol", au profit de "Home Invasion + Regret #9", "Pariah" et "Economies of Scale". Pour ma part, je suis ravi de la référence à l'opus HRE (2015) qui constitue un chef d'œuvre absolu. Le style metal qui se dégage de "Home Invasion" a tout pour me séduire !

Les quatorze titres sont extraits de huit albums, dont deux issus de "The Overview", quatre de "The Harmony Codex", quatre de "Hand. Cannot. Erase.", un de "To the Bone", un de "The Raven That Refused to Sing", un de "Insurgentes", un de "4 ½" et une reprise de Porcupine Tree, de "The Sky Moves Sideways".

PROGRAMME DE PLEYEL, 25/5

ACTE 1 : The Overview (2025)

  1. Objects Outlive Us : No Monkey’s Paw ; The Buddha of the Modern Age ; Objects: Meanwhile ; The Cicerones ; Ark ; Cosmic Sons of Toil ; No Ghost on the Moor ; Heat Death of the Universe ;
  2. The Overview : Perspective ; A Beautiful Infinity I ; Borrowed Atoms ; A Beautiful Infinity II ; Infinity Measured In Moments ; Permanence.

ACTE 2 :

  1. The Harmony Codex (The Harmony Codex, 2023)
  2. Home Invasion (Hand. Cannot. Erase., 2015)
  3. Regret #9 (Hand. Cannot. Erase., 2015)
  4. What Life Brings (The Harmony Codex, 2023)
  5. Dislocated Day (The Sky Moves Sideways, Porcupine Tree 1995)
  6. Pariah (To the Bone, 2017)
  7. Impossible Tightrope (The Harmony Codex, 2023)
  8. Economies of Scale (The Harmony Codex, 2023)
  9. Harmony Korine (Insurgentes, 2008)
  10. Vermillioncore (4 ½, 2016).

RAPPEL :

  1. Ancestral (Hand. Cannot. Erase., 2015)
  2. The Raven That Refused to Sing (The Raven That Refused to Sing, 2013).

Je suis d'autant moins susceptible d'oublier cette soirée que j'ai pu ramasser deux médiators que Steven avait nonchalamment jetés à ses pieds (un au pied de son micro, et l'autre au pied de la scène) !

Ancestral


SALLE PLEYEL (PARIS, 8EME) – LE LUNDI 26 MAI 2025.

Avec ma p'tite Fée, nous avions acquis le 13 octobre 2024, moyennant 74€, ces fauteuils situés en "balcon 1, latéral pair/A266", dans la branche à droite de la scène (en la regardant). La salle n'affiche pas complet, et le balcon 2 est fermé, mais si quelques fauteuils sont bien vacants, le parterre est bien garni.

Dans cet auditorium d'exception, l'acoustique s'est révélée absolument époustouflante, répartissant équitablement puissance et clarté !

Cet emplacement atypique m'a permis un regard différent sur la scène, avec ses avantages et ses inconvénients. Il ne donnait pas un angle de vue optimal sur la scène, car il fallait se pencher un peu pour voir le pupitre d'Adam. En revanche, ce regard plongeant était très intéressant. Paradoxalement, je n'avais jamais aussi bien vu le jeu de claviers d'Adam ; ce fut un régal la plupart du temps, mais aussi l'occasion de m'interpeller sur l'usage des séquenceurs que je n'avais pas autant remarqué jusqu'alors. Qui aime bien, châtie bien et à chacun son ressenti, mais moi je reste de la vieille école de musique, et je peine à admettre que la musique soit confiée à un outil qui sert à automatiser l’exécution d'une séquence musicale. Cette gêne m'a troublé particulièrement durant les titres "The Harmony Codex", "Pariah" (de longues plages synthétiques, sur lesquels les musiciens brodent quelques accords) et "The Raven That Refused to Sing" (le son mélancolique du violon). Mais je pardonne à Steven, l'autodidacte qui a toujours pris plaisir à jouer avec les sons… Et le résultat est si beau et pertinent dans son ensemble, que je lui maintiens toute mon admiration.

La particularité du programme de ce lundi est la présence de titres relativement anciens, deux issus de "Grace for Drowning" (2011) et deux autres de "Insurgentes" (2008), ce qui confère à cette soirée un intérêt nostalgique d'autant plus appréciable que j'attendais ardemment "Abandoner" et "Remainder the Black Dog". Anecdote amusante, Steven a reconnu s'être trompé lorsqu'il a exposé cette période, en inversant ces deux opus. Ca me rassure, je ne suis pas le seul à perdre la boule !!

Les treize titres sont extraits de neuf albums, dont deux issus de "The Overview", deux de "Insurgentes", deux de "Grace for Drowning", deux de "The Raven That Refused to Sing", un de "The Harmony Codex", un de "Hand. Cannot. Erase.", un de "To the Bone", un de "4 ½" et une reprise de Porcupine Tree, de "The Sky Moves Sideways".

PROGRAMME DE PLEYEL 26/5

ACTE 1 : The Overview (2025)

  1. Objects Outlive Us : No Monkey’s Paw ; The Buddha of the Modern Age ; Objects: Meanwhile ; The Cicerones ; Ark ; Cosmic Sons of Toil ; No Ghost on the Moor ; Heat Death of the Universe ;
  2. The Overview : Perspective ; A Beautiful Infinity I ; Borrowed Atoms ; A Beautiful Infinity II ; Infinity Measured In Moments ; Permanence.

ACTE 2:

  1. The Harmony Codex (The Harmony Codex, 2023)
  2. Luminol (The Raven That Refused to Sing, 2013)
  3. No Part of Me (Grace for Drowning, 2011)
  4. Dislocated Day (The Sky Moves Sideways, Porcupine Tree 1995)
  5. Pariah (To the Bone, 2017)
  6. Abandoner (Insurgentes, 2008)
  7. Remainder the Black Dog (Grace for Drowning, 2011)
  8. Harmony Korine (Insurgentes, 2008)
  9. Vermillioncore (4 ½, 2016).

RAPPEL :

  1. Ancestral (Hand. Cannot. Erase., 2015).
  2. The Raven That Refused to Sing (The Raven That Refused to Sing, 2013).

 

Etonnamment, en ce lundi soir, nous ne rencontrons personne ; aucun ami n'est venu ce soir. Nous rentrons donc d'autant plus rapidement pour nous reposer de toutes ces belles émotions !