vendredi 26 septembre 2025

PROG ROCK FEST PARIS 2025 - Casino de Paris (Paris 09) – les 26 et 27 septembre 2025.


CONTEXTES POUR NOTRE MICROCOSME DE MELOMANES :

Ce festival était l'occasion de réunir toute notre communauté de passionnés du rock progressif. Mais c'était sans compter sur le Crabe qui nous a ôté notre amie Marie-Antoinette, alias "Montague Miel", qui a brutalement disparu à la surprise générale, en ce mois de septembre, deux ans après Thierry…

Le 11 avril dernier encore, authentiquement passionnée, elle nous distribuait des bougies à brandir pendant le concert de Lazuli, ici même au Casino de Paris. Marie-Antoinette et sa peluche habillée des t-shirts des concerts consciencieusement élaborés, vont nous manquer avant, pendant et après nos concerts ; à commencer par ce festival qu'elle avait pourtant coché sur son calendrier…

Nonobstant, cet évènement aura permis de faire converger nos amis venus d'Aveyron, de Picardie, de Suisse, de Belgique et de partout en France ! Tous autant que nous sommes, tenterons d'oublier nos tracas quotidiens le temps du Festival…

Ces dernières années, des festivals français et européens spécialisés dans le rock progressifs se sont arrêtés (tels que le NOTP et le PeB en 2024). D'autres ont vu le jour (tel que le MidWinter). Cependant, avec un courage animé par la passion, Cédric Segal et son équipe ont organisé ce premier festival de rock progressif dans Paris. Je rends hommage à cette heureuse initiative qui a nécessité sans doute beaucoup d'efforts et d'abnégation pour parvenir à maintenir cet honorable objectif.


CONTEXTE POUR IQ : Après une vingtaine d'années sans être revenus à Paris, IQ avait ravi l'auditoire du Café de la Danse, le 21 septembre 2024. Cette satisfaction semble avoir été réciproque puisque peu de temps après, courait la rumeur d'un "IQ WEEKEND" à Paris. Cette rumeur a finalement pris la forme d'un festival, sous la houlette de Cédric …

Un concept qui pouvait a priori paraître plus raisonnable, compte tenu de la fiabilité d'un public français trop peu nombreux, il faut bien le reconnaitre... L'idée de réunir une palette de rock progressif autour d'IQ avait de quoi attirer et aurait dû/pu remplir cette salle qui revendique une capacité de deux mille spectateurs.

Nonobstant, en dépit de toute la bonne volonté et de la louable énergie déployée par l'Organisation, il y avait beaucoup d'espaces vides le premier soir. Un peu moins de second.

Ce regrettable constat pourrait mettre en péril la pérennité de l'initiative, car en ce bas monde tout a un coût et le défaut de rentabilité entravera toujours toute utopie. La quête d'équilibre financier est un enjeu majeur.

Parmi les causes probables du peu d'affluence, on ne peut pas ignorer cette part de mélomanes qui ont déclaré être réticents à payer un ticket, dont le montant est estimé d'autant plus onéreux au regard de quatre groupes inscrits à l'affiche, pour cinq concerts sur deux soirées…

Alors, comparaison n'est pas raison, certes, et les conseilleurs ne sont pas les payeurs… Les arbitrages pour préserver à la fois la sécurité financière et l'intérêt de l'évènement, sont évidemment compliqués. Mais j'observe que le MARILLION WEEKEND parisien, qui s'était tenu dans cette même salle, le 11 avril dernier, était lui aussi onéreux. Certes, le Casino de Paris est un auditorium splendide, dont l'acoustique est excellente. Mais est-il est permis de se demander si la location de ce prestigieux écrin ne fut pas trop audacieux…

Les pistes de réflexion pour organiser la prochaine édition, pourraient-elles conduire à changer de site ? à réduire la voilure à une journée ?? Après tout, mieux vaut un petit festival en banlieue, que pas de festival du tout…

Quoi qu'il en soit, j'ai acquis nos tickets dès le 12 février 2025, surtout motivé pour revoir non pas un mais deux concerts d'IQ !  Même si, parmi les artistes invités, seul THE WATCH, un groupe hommage, constituait une découverte pour moi et ma P'tite Fée. Nous étions néanmoins ravis de revoir RPWL. S'il est difficile de satisfaire toutes les sensibilités, disons qu'avec le recul, c'était déjà bien, pour une première édition d'un festival de rock progressif dans Paris !

Et puis, l'autre paramètre agréable, c'est le plan de passage des artistes qui ne débute pas trop tôt dans l'après-midi ! Cela laisse le temps aux festivaliers de se restaurer et d'arriver détendu sur le site. En outre, rester réceptif et debout de midi à minuit devient une gageüre pour beaucoup d'entre nous (…)


Le vendredi 26 septembre

A l'ouverture des portes, la désinvolture du personnel du Casino constatée au printemps dernier, se renouvelle ; il avait laissé délibérément les files d'attente se former, avant de les redéfinir malicieusement à la dernière minute. Ce manque d'égard pour les plus passionnés peut agacer. Malheur aux premiers arrivés…

Cet agacement à peine surmonté, lorsque nous présentons nos tickets aux contrôleurs du Casino, leurs lecteurs ne parviennent pas à valider le QR code ! Nous sommes quelques dizaines de victimes dans le même embarras, a devoir s'agglutiner dans une cohue devant le guichet pour la délivrance d'un Sésame en bonne et due forme…

De surcroît, l'accueil chaotique (pour ne pas dire irrespectueux) des PMR n'aura pas contribué à grandir l'image de la France pour les festivaliers venus de l'étranger. Les urinoirs tous bouchés en seconde soirée, viendront ensuite sublimer l'impression.

A ce stade, on pouvait donc s'inquiéter de la suite du Festival … Mais, le produit des efforts conjoints de l'Organisateur du Festival et des équipes techniques (Les changements de plateaux, la sonorisation, le respect des horaires et les échoppes …) fut à la hauteur des attentes ! Bravo encore une fois !!


KARNATAKA [19h05-20h20]. (ANGLETERRE)
https://www.karnataka.org.uk/
http://www.youtube.com/channel/UCgejaVIWDijAax6kjqXakuQ

KARNATAKA a été fondé au Pays de Galles, en 1997, par Ian Jones (basse/guitare acoustique), Jonathan Edwards (claviers) et Rachel Jones (chant). La biographie est segmentée en plusieurs ères, car dans les faits, le concept est devenu avant tout le groupe de Môssieur Ian Jones…

J'avais été séduit par KARNATAKA, ère Hayley Griffiths en 2017, après avoir assisté aux festivals Crescendo le 19 aout 2017, puis Prog en Beauce le 29 octobre 2017. Ces deux concerts se cadraient dans la tournée "Secrets of Angels". La vitalité et l'harmonie, que j'avais perçu lors de la remarquable (euphémisme) prestation de la chanteuse Hayley Griffiths, du guitariste Enrico Pinna et du batteur Jimmy Pallagrosi, était de nature à prévoir un beau parcours à venir. Il paraissait évident que ces musiciens s'étaient pleinement investis dans l'aventure. … Pourtant, quelques semaines plus tard, ils étaient tous congédiés, par le Patron. Le Créateur décide de virer systématiquement son entourage dès qu'il estime vouloir passer à autre chose… Ce qui peut certes paraitre artistiquement respectable, mais humainement beaucoup moins.

En tout état de cause, on observe que le " KARNATAKA's IAN JONES BAND " peine décidément à se stabiliser, puisque s'il demeure composé (pour combien de temps encore ?) de la (quatrième) chanteuse Nicola "Sertari"  Knight (chant, aaah mais !… depuis 2018, quand même !), et de Luke Machin (guitares, depuis 2018, membre de CYAN), en revanche les deux autres strapontins (ou sièges éjectables) sont désormais occupés par Rob Wilsher (claviers, depuis 2023), et Jack Summerfield (batterie, depuis 2023).

Leur sixième album "Requiem for a Dream", est paru le 28 juillet 2023.

Nous avons découvert cette nouvelle mouture lors du Festival Night of the Prog le 20 juillet 2024. Avec l'objectivité requise, je dois reconnaitre que j'ai de nouveau été séduit. Car, une nouvelle fois, le bougre est parvenu à s'entourer de talents. En particulier celui du guitariste Luke Machin, dont j'ai déjà admiré toute l'adresse et la sensibilité en le voyant officier au sein de CYAN. Mais aussi celui de la chanteuse Sertari dont le timbre, la tessiture et le charisme sont remarquables.

Ce soir encore, la prestation est agréable en tous points. La sonorisation extériorise le chant pendant quelques minutes. Cela tarde un peu à s'équilibrer, mais peu à peu, on pourrait se laisser bercer par les mélodies entrainantes, souvent ponctuées d'admirables soli du Grand Luke. Cependant, l'ensemble lissé à l'extrême finit par me lasser quelque peu. Les limites du genre néo-prog sont poussées aux confins d'une pop gentillette. C'est certes mignon, cela semble plaire à une bonne partie de l'auditoire, mais nous sommes quelques-uns à attendre en vain les caractéristiques du rock progressif, avec ses ruptures et ses digressions rythmiques.

La part conquise du public ovationne chaleureusement les musiciens qui n'ont pas démérité dans leur genre.

Même si je suis sensible aux qualités vocales (mais aussi esthétiques ; au Diable l'hypocrisie) de Sertari, mes applaudissements s'adressent plus particulièrement à Luke Machin, qui décidément confirme encore ici sa finesse de jeu.

Plus tard dans la soirée, j'aurai le plaisir de rencontrer Luke dans le hall ; il est modeste et très accessible. Il m'apprend qu'un nouvel opus de CYAN est en cours. Et puisqu'il est proche de Peter Jones, il me confirme hélas que CAMEL demeure moribond.

Sur cinq titres, la période la plus récente est privilégiée, avec trois issus de "Requiem for a Dream", mais fait notable, "Secrets of Angels" est boudé, pour laisser place à deux opus plus anciens "Delicate Flame of Desire" et "The Gathering Light".

PROGRAMME
1.        The Serpent and the Sea (The Gathering Light, 2010)
2.        All Around the World (Requiem for a Dream, 2023)
3.        Forgiven (Requiem for a Dream, 2023)
4.        Heart of Stone (Delicate Flame of Desire, 2003)
5.        Requiem for a Dream (Requiem for a Dream, 2023).


IQ [20h40-22h30] (ANGLETERRE)
https://www.thewatchmusic.net/
http://www.youtube.com/@TheWatchband

POUR RAPPEL : Ce quintet britannique, cofondé en 1981 par Mike Holmes et Martin Orford, s'inscrit dans la mouvance du rock néo-progressif, à l'instar de ses contemporains MARILLION et PENDRAGON. Ses musiciens sont parfois partis pour revenir, parfois non. Le groupe a surmonté ses instabilités ; Actuellement, le pilier Mike Holmes (guitares, claviers, chœur depuis 1981) est entouré de Tim Esau (basse, chœur de 1981 à 1989, et depuis 2011), Peter Nicholls (chant de 1982 à 1985, et depuis 1989), Paul Cook (de batterie 1982 à 2005, et depuis 2009), Neil Durant (claviers depuis 2011).

Le treizième album, "Dominion" est paru le 28 mars 2025.

Personnellement, j'ai hélas tardé à voir sur scène ce groupe pourtant majeur de l'univers néo-progressif. Je les écoute depuis 1988 (peu après la parution de "Nomzamo"), mais je n'ai assisté à un premier concert que le 22 juin 2019, à l'occasion du festival Midsummer. Puis le 19 juillet 2019 lors du Night of the Prog festival, et enfin le 21 septembre 2024 au Café de la Danse à Paris ! Nonobstant, avec le recul, je m'accorde une circonstance atténuante ; il me semble que le groupe n'a valorisé réellement ses longs morceaux aux arrangements et aux harmonies complexes, qu'à l'occasion du retour de Peter Nicholls et de l'enregistrement de "Ever", qui est paru le 1er juin 1993.

Le concert débute avec un titre issu de "The Road of Bones" qui nous séduit immédiatement grâce à une sonorisation qui me semble parfaitement équilibrée, comme le dispositif d'éclairage. En fond de scène, trois écrans diffuseront les illustrations. Les trois pupitres alignés de Peter, Mike et Tim me paraissent un peu trop éloigné du public.

Je retrouve avec bonheur les sensations inhérentes aux atmosphères à la fois mélancoliques et oniriques qui sont développées avec une grande sensibilité par ces musiciens.

Sans s'embourber dans des préjugés stupides, force est d'admettre que Mike Holmes semble insignifiant physiquement, et pourtant ses soli s'imposent avec une élégance et une émotion à faire pleurer le plus féroce des prédateurs ! A mon sens, il n'aurait pas à rougir de la comparaison avec les plus grands.


L'autre personnage qui focalise l'attention, c'est bien sûr Peter Nicholls, dont la sobriété gestuelle ne nuit absolument pas à un charisme maitrisé. Son allure triste, voire désespérée, est assortie à une voix dotée d'un timbre qui exprime davantage la détresse que la joie de vivre. Et cependant, la beauté des mélodies invite davantage à l'extase qu'à la neurasthénie. J'admire particulièrement sa constante maitrise des tonalités mineures, car elle requiert un vrai talent pour maintenir la justesse des harmonies produites avec les claviers et guitare.

Pour accentuer ces atmosphères enivrantes, il fallait encore pouvoir compter sur un accompagnement à la fois harmonieux, éloquent et puissant ; toutes choses que maitrisent Neil Durant, avec ses accords et nappes splendides, ainsi que Paul Cook et Tim Esau, avec leur interventions relativement discrètes mais indispensables.

Alors que j'applaudis vivement à chaque session, je mesure la chance de pouvoir apprécier cette Musique qui m'enivre et me réconforte ; j'ai une pensée émue pour les malheureuses oreilles hermétiques.

Pendant les chansons, les auditeurs semblent comme engourdis, mais la satisfaction est suffisamment stimulante pour acclamer les pilotes du vaisseau IQ. Le rappel s'impose à tous, bien évidemment.

Près de deux heures (1h50) ont ainsi passé à l'insu général. Avec douze titres, IQ a évoqué neuf albums parus sur quatre décennies. Deux titres sont issus de "Dominion" (2025), un de "Resistance" (2019), trois de "The Road of Bones" (2014), un de "Frequency" (2009), un de "Dark Matter" (2008), un de "The Seventh House" (2001), un de "Subterranea" (1997), un de "Ever" (1993), et un de "The Wake" (1985).

PROGRAMME
1.        From the Outside In (The Road of Bones, 2014)
2.        Sacred Sound (Dark Matter, 2008)
3.        Subterranea (Subterranea, 1997)
4.        Guiding Light (The Seventh House, 2001)
5.    Never Land (Dominion, 2025)
6.    The Wake (The Wake, 1985)
7.    Shallow Bay (Resistance, 2019)
8.    Far from Here (Dominion, 2025)
9.    The Road of Bones (The Road of Bones, 2014)
10.    Closer (Frequency, 2009)
11.    Further Away (Ever, 1993).
RAPPEL :
12.    Ten Million Demons (The Road of Bones, 2014).

Je ne peux pas quitter la salle sans me procurer à l'échoppe le t-shirt de la tournée d'IQ. Compte tenu du relatif éloignement du site (une petite heure de transports en commun), nous sommes contraints de ne pas nous attarder, et de couper court aux conversations passionnées.



Le samedi 27 septembre

RPWL [17h-18h10]. (ALLEMAGNE)
https://www.rpwl.net/
http://www.youtube.com/@RPWLtv

RPWL (initiales des quatre membres fondateurs du groupe, à savoir Risettion-Postl-Wallner-Lang, dont les deux premiers sont partis) est un groupe de rock progressif allemand fondé à Freising (Bavière), en 1997. Le groupe se donnait alors pour vocation de reprendre du Pink Floyd. Après trois années à jouer la musique des autres, ils ont créé peu à peu leur propre musique, basée sur leurs influences de l'époque, du rock progressif psychédélique. Un parcours similaire avec celui de MOSTLY AUTUMN, même si les Anglais ont davantage incliné sur le versant folk.

J'ai eu plaisir à assister à leur concert à l'occasion du festival Midsummer le 25 juin 2022, puis à celui du festival The Night of the Prog le 24 juillet 2022. J'ai davantage apprécié leur deuxième prestation ; peut-être en raison de l'ajout de deux choristes, Caro von Brünken et Carmen Tannich Wallner, qui avaient singulièrement valorisé les chansons.

Leur huitième album studio, "Crime Scene" est paru le 17 mars 2023.

Jürgen "Yogi" LANG (chant, claviers, depuis 1997) et Karlheinz "Kalle" WALLNER (guitare, depuis 1997), sont maintenant entourés de Marc TURIAUX (batterie, depuis 2008), Markus GRÜTZNER (basse, depuis 2022) et "Butsch Keys"(?) (claviers, depuis 2022). Je suis soulagé de la présence des deux choristes déjà participantes en 2022 à Sank-Goarshausen, Caro von Brünken et Carmen Tannich-Wallner.

En fond de scène, un vaste écran diffusera des mini-films et images d'illustrations.

D'emblée, la présence des deux choristes apporte indéniablement une profondeur aux émotions, elles brillent par leur timbre puissant et par leur éloquence. Leur tessiture se limite à une portée intermédiaire, mais avec la sensibilité et la justesse requises pour émouvoir.

Parmi les séquences intenses de la prestation, cet ancien groupe d'hommage à Pink Floyd, nous accorde une excellente reprise de "Welcome to the Machine".

La similitude du timbre de Yogi avec celui de la voix de David Gilmour est troublante. Il n'en trahit aucunement la sensibilité mélancolique. Quant à Kalle, il excelle dans des soli magnifiquement délicats et émouvants. Le bassiste, à la stature imposante, semble s'être bien intégré au groupe, et contribue avec le batteur et le clavier à soutenir efficacement toute la force émotionnelle des compositions.

L'ensemble de la prestation de ce soir vient me rappeler combien ces Allemands devraient pouvoir compter sur un succès mérité. L'ovation ardente de l'auditoire entretient une satisfaction générale.

© Hervé

Outre l'émouvante reprise de PINK FLOYD, RPWL puise dans cinq albums pour exprimer neuf titres, dont trois issus de "World Through My Eyes" (2005), deux de "Beyond man and time" (2012), un de "Tales from outer Space" (2019), un de "Crime Scene" (2023), et un de "God Has Failed" (2000).

PROGRAMME
1.        Victim of Desire (Crime Scene, 2023)
2.        Sleep (World Through My Eyes, 2005)
3.        A New World (Tales from outer Space, 2019)
4.        3 Lights (World Through My Eyes, 2005)
5.        The Shadow (Beyond man and time, 2012)
6.        Welcome to the Machine (reprise de PINK FLOYD, 1975)
7.        Hole in the Sky (God Has Failed, 2000)
8.        Unchain the Earth (Beyond man and time, 2012).
RAPPEL :
9.        Roses (World Through My Eyes, 2005).

J'ai trop hésité à me procurer leur t-shirt à l'échoppe. J'ai sans doute trop hésité également à me rapprocher de Yogi et Kalle notamment, qui semblaient pourtant abordables et souriants. Bah, on se reverra !


THE WATCH [19h-20h]. (ITALIE)
https://www.thewatchmusic.net/
http://www.youtube.com/@TheWatchband

Je ne connaissais que de réputation ce groupe italien, qui est composé d'authentiques passionnés et garants de l'héritage de Genesis, et qui est surtout focalisé sur l'ère des années septante.

Je constate qu'il a été initialement formé en 1997 sous le nom de THE NIGHT WATCH. Par ailleurs, le groupe a publié son premier album original, "Twilight" avant de se séparer en 2000. Seul, le chanteur Simone Rossetti a décidé pourtant de continuer l'aventure sous le nom de THE WATCH. Puis, ses éphémères complices le laissent de nouveau seul dès 2008.

Mais il est toujours là envers et contre tout. Simone Rossetti (chant, flûte traversière, depuis 1997) est actuellement entouré de Valerio de Vittorio (claviers, depuis 2009), Mattia Rossetti (fils de Simone Rossetti, à la basse, depuis 2014), et Francesco Vaccarezza (batterie, depuis 2022). Giorgio Gabriel (guitare, depuis 2008) remplace Andrea Giustiniani, qui est cependant toujours cité à ce jour sur le site officiel...

Un neuvième album studio original, "The Art of Bleeding" est paru le 24 septembre 2021.

Nonobstant, ce soir THE WATCH annonce uniquement recréer l’univers musical de Genesis.

La sonorisation est bien équilibrée et permet à l'auditeur de très vite s'immerger dans l'atmosphère grâce un respect total de l'âme de Genesis. Chaque musicien est totalement investi dans ses fonctions ; Simone exprime religieusement les partitions vocales et à la flute traversière, Giorgio va jusqu'à mimer l'attitude de Hackett en restant assis le plus souvent… Ils appliquent consciencieusement les subtilités harmoniques entre les différents pupitres. 

Les plus fins connaisseurs du groupe légendaires sont séduits, ce qui n'est pas une mince appréciation quand on connait l'exigence que requiert l'exécution de cette musique à la fois complexe et onirique ! Même ma P'tite Fée, pourtant réticente a priori, a été emportée par ce vent nostalgique ! Pour ma part d'appréciation, il m'a semblé que sur certains segment le chanteur manqua un peu de tessiture, mais mettons cela sur le compte de l'émotion. Car visiblement, sur scène on les ressent tous très investis dans leur mission.

Bref, pari réussi pour les Italiens. Autant la prestation des Canadiens de Musical Box au NOTP ne m'avait pas ému, autant celle-ci est parvenue à me séduire, et à m'imaginer en présence de l'Original !

De la liste de dix chansons prévues, quatre titres ont été abandonnés. Simone Rossetti s'en est excusé (sans que j'en comprenne l'explication). Dommage car les six titres en appelaient volontiers d'autres !

PROGRAMME
1.        The Knife (de Genesis, Trespass, 1970)
2.        Watcher of the Skies (de Genesis, Foxtrot, 1972)
3.        I Know What I Like (In Your Wardrobe) (de Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
4.        Firth of Fifth (de Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
5.        In the Cage (de Genesis, The Lamb Lies Down on Broadway, 1974).
RAPPEL :
6.        Supper's Ready (reprise de Genesis, Foxtrot, 1972). 


IQ [20h35-22h35]
https://www.iq-hq.co.uk/
http://www.youtube.com/@IQUK

Lorsque Peter Nicholls annonce que l'intégralité de leur dixième opus, "Frequency", qui est paru le 26 mai 2009, sera interprétée, je suis absolument ravi car il s'agit de l'un de mes albums préférés de leur discographie.

Cependant, avec le recul, je m'étonne que "Closer", titre magnifique au demeurant, fut joué une deuxième fois… D'autant plus que, "Never Land" et "Far From Here", issus de l'album "Dominion", furent également joués une deuxième fois ce soir, alors qu'il m'aurait semblé plus opportun de promouvoir le récent album paru cette année, avec des titres tels que "No Dominion" par exemple.

Dans le même ordre d'idée, IQ persiste à jouer "No Love Lost", certes un joli titre, mais déjà joué aussi l'an dernier au Café de la Danse…

Mais bon, notre exigence d'auditeur peinerait à satisfaire toutes sensibilités dans la salle, de toutes façons, et j'imagine que ces choix artistiques sont sans doute justifiés d'une manière ou d'une autre. Et puis honnêtement, je n'ai même pas eu le sentiment de redondance au cours de la soirée !

Bref, la sélection n'en fut pas moins réjouissante, et comme la veille, elle a évoqué les quatre dernières décennies.

Seul incident notable, cette maudite corde qui lâche la guitare de Mike Holmes sur le solo final de "Headlong" !

L'auditoire ne manque pas d'ovationner la prestation, une réaction qui semble toucher les musiciens.

©Hervé

Durant ces deux heures somptueuses, IQ a privilégié cinq albums, avec treize titres, dont sept issus de "Frequency", deux de "Dominion", deux de "Ever", un de "Nomzamo" et un "The Wake".

PROGRAMME
1.        Frequency (Frequency, 2009)
2.        Life Support (Frequency, 2009)
3.        Stronger Than Friction (Frequency, 2009)
4.        One Fatal Mistake (Frequency, 2009)
5.        Ryker Skies (Frequency, 2009)
6.        The Province Of The King (Frequency, 2009)
7.        Closer (Frequency, 2009)
8.        No Love Lost (Nomzamo, 1987)
9.        Never Land (Dominion, 2025)
10.    Leap of Faith (Ever, 1993)
11.    Far from Here (Dominion, 2025)
12.    Headlong (The Wake, 1985).
RAPPEL :
13.    The Darkest Hour (Ever, 1993).

 

Ce festival en appelle un autre bien entendu ; on se demande déjà qui sera à l'affiche en 2026 !


samedi 20 septembre 2025

KOMODRAG & THE MOUNODOR – L'Odéon de Tremblay en France (93) – le samedi 20 septembre 2025.

Ce concert était absolument imprévu, six jours auparavant. Cette fin de semaine avait vocation à faire une pause bien méritée, après un Raismesfest qui fut …disons agité (ici). Mais décidément, cette fin d'été nous impose une succession de jours fastes et furieux… Et puis, carpe diem, rien n'est éternel, pas même la fatigue !

Parmi les découvertes inhérentes habituellement à un festival, le Raismesfest nous a permis d'être particulièrement séduits (doux euphémisme) par les Bretons KOMODRAG & THE MOUNODOR. Des artistes qui, par leur talent, leur charisme, leur engagement, portent la Futilité au rang de l'Essentiel. A la fin de leur prestation, je leur criais un "kenavo", sous-entendant ainsi une impatience "jusqu'à ce qu'il y ait" une nouvelle occasion de refaire la fête ensemble.

Or, à peine remis de nos émotions, des informations démoniaques me parviennent ; ils sont en concert gratuit, dès le samedi suivant, au Nord de la banlieue parisienne, à trente et un kilomètres de chez nous. Voilà une piqûre de rappel inespérée qui, en dépit d'une relative fatigue de rentrée, ne pouvait pas décemment être méprisée !

Mais que diable venaient faire les Bretons dans cette ville, située au fin fond de la Seine-Saint-Denis ? En fait, ils sont invités dans le cadre de l'engagement culturel de la municipalité de Tremblay-en-France (93290), qui ouvre sa nouvelle saison, avec le Festival MAAD’IN 93.

Allons-y gaiement, ma P'tite Fée ! En route pour remonter le temps ! Nous aurions pu opter écologiquement pour une aléatoire excursion de quatre-vingt-dix minutes de transports en commun via notamment le RER B (arrêt gare du Vert-Galant), mais l'option voiture (via l'A3), certes soumises à la circulation, nous accorde davantage de liberté. La rareté des espaces de stationnement fut un supplice (…), dans ce dédale de rues encombrées aux alentours de l'Odéon. C'est un bel édifice certes, mais qui est dénué d'aire appropriée pour se garer. Nonobstant, nous ne nous en sortons pas trop mal…


Une publicité ambiguë sur les horaires, nous a incités à arriver sur les lieux vers 16h45, soit bien plus tôt que le concert visé...

17h00. Un p'tit groupe local de rock, CAIT SIT donne un concert sur le parvis de la place du Bicentenaire de la Révolution Française, à proximité de l'Odéon. Quelques petites reprises bien jouées, dont "Riff-Raff" d'AC/DC aident à faire passer le temps. Puis, nous sommes invités à monter dans une des salles de concert à l'étage du bâtiment de l'Odéon, pour assister à un concert du VARIETY ORCHESTRA, dont les musiciens sont issus du conservatoire de Tremblay-en-France. Comme son nom l'indique, quelques airs de variété sont interprétés avec  bonheur, ma foi.


20h25. Après ce sympathique intermède, nous descendons au rez-de-chaussée, pour entrer dans un bel auditorium, dans lequel se produira le concert attendu. En première partie, la municipalité a invité Juan de MARIA. La présentation nous indique qu'il s'agit d'un "groupe fusionnant musique tropicale psychédélique et styles variés tels que cumbia, blues, chicha, chachacha, et rock, inspiré par la tradition musicale de Mexico. Leur son évoque les guitares psychédéliques des années 60 et 70, mêlant influences de Santana et Celso Piña. Avec des percussions cubaines puissantes et des claviers psychédéliques, le groupe invite à la danse et à la transe tropicale, soutenu par des solos de guitare et des percussions débridées."

Personnellement, je ne suis pas allergique à ce style (j'ai même assisté à deux concerts de SANTANA en 1983 et en 1992, puis à ADALBERTO ALVAREZ Y SU SON, et COMPAY SEGUNDO en 2002). Mais j'ai quand même tendance à me méfier du côté insistant que peuvent prendre les percussions.

Cette crainte s'est avérée justifiée, assez rapidement. L'ensemble n'avait pas grand-chose d'exceptionnel à exprimer musicalement, sauf à assister à un discours politique un peu appuyé du militant ostensiblement très sensible à la cause migratoire aux Etats-Unis. On peut le comprendre, le meneur d'origine mexicaine gère cinq autres musiciens venus de Cuba et d'autres pays d'Amérique latine. Ce prosélytisme vient me rappeler que nous sommes dans la Ceinture Rouge de la banlieue ; je ne m'oppose pas forcément aux actions militantes, mais ce soir je ne suis pas venu pour cela, en fait. Et surtout, si les harmonies et les rythmes rappellent bien le Grand Carlos, en revanche je ne perçois pas le même talent, tant à la guitare qu'aux percussions. Quant au claviériste et au bassiste, ils sont transparents. Après quelques minutes à me balancer aux sonorités exotiques, j'ai rapidement fini par attendre la fin, avec une certaine impatience… D'autant plus agacé, que j'estime que leur attitude m'a semblé un peu trop méprisante à l'égard de nos idoles du soir…

Il avait été convenu pendant les répétitions d'un échange de bons procédés ; Slyde Barnett et Organ Fury intervenaient pendant le concert du groupe latino et, à l'inverse, les Latinos intervenaient pendant le concert de KOMODRAG & THE MOUNODOR. J'adore la démarche, sauf que Juan de MARIA, prétendant avoir été emporté dans son élan, a omis d'inviter Slyde Barnett, qui trépignait pourtant visiblement au bord de la scène (on le voyait depuis la fosse !). Puis lorsqu'il réalise enfin sa bévue, il le fait venir pour un autre morceau, durant lequel Slyde Barnett est réduit à un rôle de figurant en mode guitare rythmique ! Peu après c'est au tour d' Organ Fury de prendre la place du clavier, mais là encore, il ne lui a été accordé aucune plage d'intervention (alors que je connaissais ce titre de Santana qui, en concert, permet notamment au clavier de s'exprimer bien davantage ! ).

21h20Bref, on profite de l'entracte pour échanger nos impressions entre mélomanes passionnés, qui s'avèrent convergentes… Avec quelques autres festivaliers arborant le t-shirt du Raimesfest, nous revenons sur la prestation mémorable des Bretons, la semaine dernière. La brasserie Gallia établie à Pantin n'est pas loin, nous soutenons le local ; son IPA nous désaltère agréablement ! 

A l'échoppe, nous nous procurons le t-shirt indispensable pour marquer notre admiration. Un choix de plusieurs t-shirts est proposé. Ma p'tite et Fée et moi option pour deux jolis modèles, de belle qualité. Déjà on peut rencontrer et discuter avec des musiciens de K&M, Gaëtan, Melin et Yves-Marie. Leur amabilité et leur modestie me touchent.


PETIT RAPPEL DE LA GENESE
https://www.youtube.com/@komodragandthemounodor
https://komodragantthemounodor.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/komodragandthemounodor/

KOMODOR a pris forme en mars 2017. Il est composé de musiciens originaires de Douarnenez, Yves-Marie "Slyde Barnett" Cariou, Ronnie Calva, Elrik "Monroe" Morvan, et Melin Le Bigot, et de "Goudzou", qui vient de Brest. C'est leur concitoyen Dorian Soriaux (ex-Blues Pills) qui les a mis en relation pour aller en Suède, en février 2018, où ils ont enregistré leur premier mini-album (quatre titres). Parmi plusieurs concerts, notons qu'ils ont joué au Supersonic de Paris le samedi 22 septembre 2018.

De leur côté, les deux frères de Paimpol (Côtes-d’Armor), Colin (né en 1999) et Camille Goellan-Duvivier (né en 1995) faisaient partie de SMOOTH MOTION, un quatuor de Paimpol, depuis 2011. Ils ont profité d’une pause de ce premier groupe, pour fonder le duo MOUNDRAG en 2018, avant de réaliser un mini-album en 2019, qui mêle rock progressif, sonorités psychédéliques et hard rock. Pour l'anecdote le nom est constitué de l'anagramme de "organ" [orgue] et "drum" [batterie]).

Dénués de prétention, mais pas de saines ambitions, une passion commune pour la fin des années 60 va rassembler ces jeunes loups… Contraints au repos forcé par la Pandémie causée par le Covid, les deux frères paimpolais de MOUNDRAG et les copains douarnenistes de KOMODOR racontent qu'un soir, à la fin d’un concert, les membres de MOUNDRAG rejoignent KOMODOR sur leur scène, pour interpréter quelques reprises. Une alchimie parait évidente, le courant passe et ils décident donc de fusionner leurs forces pour créer un groupe ensemble, à l'image de nombreux autres ayant sévi durant les années septante. Ainsi est né, en 2021, KOMODRAG & THE MOUNODOR, de la fusion de deux groupes de rock progressif et psychédélique déjà bien établis.

Slyde (Komodor) raconte : "En fait, avant la Pandémie, on tournait séparément avec nos groupes mais sur les mêmes concerts. Et on se retrouvait à la fin pour des jams. Pendant la pandémie, on a pas mal écrit et on a réalisé une session en mode concert d’un festival qui n’avait pas eu lieu, mais qui avait quand même fait une petite captation vidéo. On a envoyé cette vidéo à Jean-Louis Brossard des Transmusicales, qui nous a donné carte blanche. On pensait que ce serait pour l’édition de l’année suivante… et en fait, on devait jouer moins de quatre mois plus tard. On a dû composer un set entier alors qu’on avait à peine trois morceaux au départ. Bon, c’était un peu tendu mais on a mis les bouchées doubles mais on a réussi, alors on s’est dit qu’on pousserait l’aventure un peu plus loin. Notre première vraie date était aux Trans de 2021."

Aujourd'hui, le septuor est composé de Camille "Organ Fury" Goellaen-Duvivier (Orgue), Colin "Dr Mad Drum" Goellaen-Duvivier (batterie, chant), Gaëtan "Goudzou" Convert (basse, chant), Yves-Marie "Slyde Barnett" Cariou (guitare, chant), Ronnie Calva (guitare), et Elrik "Monroe" Morvan (batterie), et Melin Le Bigot (guitares, chant, percussions).

Pour l'anecdote signalons que la réalisation de la plupart des vidéos a été confiée à Gaby Le Bigot, le frère de Melin…

Avec deux batteurs, trois guitaristes et quatre chanteurs, tous très motivés et bourrés d'énergie, leur réputation scénique précède leurs participations à de nombreux festivals et concerts ! Leur apparence vestimentaire et capillaire est concordante avec la calligraphie de leur logo, et leur musique ; le tout rappelle bigrement les années 70. Ils expriment des sonorités empruntées notamment au glam, blues, et heavy-rock psychédélique. Ils ont leur propre identité, mais on peut capter des influences de SLADE, MC5, STATUS QUO, LYNYRD SKYNYRD, JEFFERSON AIRPLANE et autres GRAND FUNK RAILROAD...

Leur premier album, "Green Fields of Armorica", est paru le 20 octobre 2023. Plus récemment, deux nouveaux monoplages "Stone In The Field " et "Ready For The Boogie " sont parus en 2024.


LE CONCERT. [21h45-23h15].

La probabilité d'une déception était très faible, compte tenu de la sincérité démontrée dimanche dernier chez les Ch'tis ! Et en effet, nous ne serons pas déçus ce soir encore ; cette prestation valait vraiment le déplacement !

D'abord, parce que le programme de dimanche dernier, qui avait été rétréci en mode festival, est cette fois étendu à quatre-vingt-dix minutes, soit quelques titres en plus !

Ensuite, parce qu'une surprise musicale avait été annoncée sur Facebook. Il était donc permis d'imaginer un partage de scène des deux groupes … Ce qui est devenu hélas bien trop rare.

Alors que les feux de la scène s'allument, nous reconnaissons la bande son introductive qui annonce le début des festivités. Puis Organ Fury accompagné de son orgue Hammond souhaite la bienvenue dans l'univers des Bretons. Avec l'entrée des premiers musiciens, en particulier la course effrénée de Goudzou, c'est reparti pour une séance de folie collective ! Le septuor se reconstitue peu à peu, dans une astucieuse mise en scène qui permet ainsi de démontrer les contributions de chacun.

A mon sens, la musique est avant tout une source de divertissement, c'est ma fameuse musicothérapie. Une passion qui nourrit mon instinct de survie dans ce monde de brutes, avec d'autant plus d'efficacité lorsque elle est motivée dans une humeur festive par des musiciens aussi fougueux que talentueux ! En langue bretonne, "gouelañ" signifie pleurer ; tout le contraire de l'attitude des frères Goellaen, dont les sourires trahissent un authentique plaisir de conjuguer leur talent avec celui des potes. Une complicité qui se reflète dans les regards, en particulier celui du fougueusement espiègle Goudzou, qui rivalise de gesticulations avec Slyde Barnett !

Quelle énergie ! Quelle souplesse ! Cette impression de vivacité permanente est sans doute accrue par le nombre de musiciens sur la scène. De fait, l'attention de l'auditeur est constamment attirée d'un pupitre à l'autre. Leur sincérité évidente ne m'interdit pas d'imaginer qu'ils ont peut-être réfléchi à leur chorégraphie. Spontanées ou pas, les attitudes, les postures montrent formidablement une référence aux meilleures prestations vues dans les années 70 ! L'effet produit sur le public est logiquement exaltant ; la musique autant que l'engagement des musiciens transmet une transe collective purement jouissive ! Les descentes en fosse de Slyde Barnett, de Goudzou et de Monroe stimulent encore un peu plus l'enthousiasme de l'auditoire, qui dans sa grande majorité découvrait le groupe. Une saine adrénaline entretient les rythmes cardiaques et soutient une folle ambiance !

Sur un plan musical, grâce à une sonorisation parfaitement équilibrée, j'ai de nouveau apprécié tout particulièrement les harmonies produites par une heureuse conjugaison des pupitres. Les trois guitaristes Ronnie Calva, Melin Le Bigot, et Slyde Barnett interviennent, par de magnifiques soli en alternance, en duo ou en trio, ce qui me rappelle parfois les moments épiques produits par LYNYRD SKYRNYRD. La basse de Gouzou contribue à accentuer le maelström rythmique qui est produit par le duo de batterie, Dr Mad Drum et Monroe, étourdissant de complicité ! Le tout, sans empiéter sur le son des camarades. Les mélodies sont d'autant plus enivrantes que la plupart des musiciens, Camille, Colin, Yves-Marie, Gaëtan, Melin chantent ou participent aux chœurs avec un timbre, une tessiture, une fougue, une personnalité particulière contribuant ainsi à entretenir une atmosphère collaborative des plus festives.

Comme attendu, les musiciens de Juan de Maria sont invités cordialement à participer à une démonstration collective. Après cinq minutes de "Green Fields of Armorica", la scène et le son se densifient avec l'entrée en scène des Latinos. Puis, "Voodoo Love" est interprété dans la joie et la bonne humeur, sensations accentuées bien sûr par une section de percussion particulièrement dense … et dansante ! C'est la teuf !!!

Green Fields of Armorica, en mode troupe élargie !

J'ai relevé trois ajouts notables par rapport au programme du Raismesfest.
·           En complément à leur album "Green Fields of Armorica" qui est bien entendu à l'honneur, le titre "If I Were a King" est inséré.
·           A l'instar de "Ready to Boogie", l'autre monoplage récent "Stone in the Field" est inclus au programme.
·           Pour clore leur prestation au Raismesfest, ils avaient repris "Ramblin'Rose" de Jerry Lee Lewis, selon l'interprétation de MC5 ; cette fois aussi, mais nous aurons droit en outre à une reprise de "We're an American Band" de GRAND FUNK RAILROAD, une de leurs grandes influences.

Avec douze titres, (soit trois de plus qu'à Raismes !) nous avons été comblés, d'autant plus qu'en apothéose, le rappel comprend trois titres dont les deux reprises favorites du groupe !

PROGRAMME
Bande son introductive hawaïenne
1.                  Ready to Boogie (monoplage, 2024)
2.                  Born in a Valley (Green Fields of Armorica, 2023)
3.                  Brown Sugar (Green Fields of Armorica, 2023)
4.                  Stone in the Field (monoplage, 2024)
5.                  It Could Be You (Green Fields of Armorica, 2023)
6.                  Fleeing Soldier (Green Fields of Armorica, 2023)
7.                  Green Fields of Armorica (Green Fields of Armorica, 2023entrée de JdM 
8.                  Voodoo Love (Green Fields of Armorica, 2023) en commun avec JdM
9.                  Marie France (Green Fields of Armorica, 2023).
RAPPEL :
10.              If I Were a King (Green Fields of Armorica, 2023)
11.              We're an American Band (reprise de Grand Funk Railroad [1973])
12.              Ramblin'Rose (reprise de MC5 [1970], qui l'avait repris de Jerry Lee Lewis [1962]). 


Après le concert, on retrouve quelques-uns des musiciens à l'échoppe. Toujours très accessibles et aimables, ils échangent volontiers des impressions, des satisfactions, mais aussi des autoportraits pour immortaliser l'instant.

Nous les laissons à leurs nouveaux admirateurs, car ça se bouscule à l'échoppe !!

Je prie pour que leur jeunesse les aide à surmonter cet afflux de sollicitations, sans préjudice de leur fraicheur d'esprit actuel. En parfaits Bretons, ils ont hissé haut les voiles, et le vent de la Gloire pourrait bien les pousser loin, très loin… Pas trop quand même hein, l'excès nuit en toute chose ; on les préfèrera les pieds sur nos territoires !

Je coche à mon calendrier les prochaines dates, à toutes fins utiles (KOMODRAG & THE MOUNODOR le samedi 15 novembre au Réacteur d'Issy les Moulineaux, MOUNDRAG au Petit Bain, le jeudi 5 mars 2026 et KOMODOR à La Maroquinerie de Paris le jeudi 26 mars 2026).