Le Last Will And
Testament european Tour 2025, s'inscrit dans une vaste tournée mondiale que
OPETH a débuté en octobre 2024. La promotion de leur quatorzième album, qui est paru le 22 novembre 2024, nous
permet donc de revoir ces Suédois enfin, plus de deux années après leur dernier
passage à Paris. Parmi les seize dates européennes,
prévues du 9 février et le 2 mars 2025, onze dates ont été annoncé "complet",
dont celle de l'Olympia. Fort heureusement j'ai acquis mon ticket dès le 28
aout 2024 !
Ce nouvel album m'a complétement séduit dès la
première écoute ; il constitue à mes sens l'une de leurs meilleures créations,
et me parait être un des meilleurs albums de l'année 2024. Mon intérêt porte
essentiellement sur la musique, mais, s'agissant d'un album conceptuel, il
convient de souligner le thème de l'opus : "The Last Will & Testamentse
déroule dans l’après-Première Guerre Mondiale. Il raconte l’histoire d’un riche
patriarche conservateur dont les dernières volontés et le testament révèlent
des secrets de famille choquants. Le récit se tisse au fil des confessions du
patriarche, des réactions de ses enfants jumeaux et de la présence mystérieuse
d’une jeune fille atteinte de polio dont la famille s’est occupée. L’album
commence par la lecture du testament du père dans son manoir. Parmi les
personnes présentes se trouve une jeune fille qui, bien qu’orpheline et
atteinte de poliomyélite, a été élevée par la famille. Sa présence à la lecture
du testament éveille les soupçons et les questions des jumeaux..."
Pour en revenir à la Musique, ma réelle aversion de
base pour les voix gutturales s'est partiellement dissipée au fil des écoutes
d'albums de TIAMAT, dès le début des années 90, puis de ceux d'OPETH. Cet
exercice n'est toujours pas mon style favori, mais ces deux groupes suédois,
ont eu l'intelligence de ne pas en abuser et au contraire de l'enrober dans de
subtiles alternances d'atmosphères certes lugubres et terrifiantes mais
séduisantes. Et désormais, j'en suis arrivé à me considérer comme privilégié d'être
capable de percevoir tous les raffinements de la Musique créée par Mikael
Åkerfeldt.
La prestation d'OPETH du 27 novembre 2008 à l'Elysée Montmartre, lors de sa
tournée "Watershed", m'avait
suffisamment séduit pour continuer l'expérience. Cependant, celle-ci aurait pu
s'interrompre le 5 novembre 2014 au Bataclan, par la faute d'une
mauvaise acoustique pour les auditeurs placés en mezzanine (fort heureusement, j'avais eu la bonne idée
de descendre au niveau de la console avant la fin !). Quoi qu'il en soit,
je n'ai jamais déçu par le groupe et sa musique. Sa plus récente prestation
parisienne, à la salle Pleyel, le 16 novembre 2022 fut un régal. Ce soir, c'est
ainsi mon douzième concert…
Avec mon fiston, nous pénétrons dans l'Olympia peu
après l'ouverture des Portes, vers 18h40 et prenons place à nos risques et
périls, dans la fosse aux lions, dans les cinq/six premiers rangs, face au
micro central de la scène.
EXTRAIT DE LA BIOGRAPHIE OFFICIELLE : Le groupe fondé à Stockholm, Suède a
publié un premier album éponyme "Grand Magus", le 5 novembre 2001 sur Rise Above Records.
L'album orienté doom metal, a commencé à agiter l'underground et est
aujourd'hui considéré comme un album culte. Au fil des années, GRAND MAGUS a
introduit un penchant pour le heavy metal classique qui, combiné à son groove
inhérent, est devenu la signature du groupe. Les premiers signes de cette évolution
se trouvent sur "Monument" (2003) et "Wolf's Return" (2005).
Mais c'est en 2008, avec '"Iron Will"', que le groupe s'est imposé et
a conquis le cœur des fans. En plus des innombrables concerts, dont une tournée
avec ELECTRIC WIZARD et CATHEDRAL, il a joué un rôle clé dans l'ascension
proéminente du groupe. L'album "Hammer Of The North" (2010) a
continué sur cette lancée et le groupe a tourné avec d'autres légendes de la
scène : MOTÖRHEAD et DORO PESCH. L'entrée dans le classement des albums
allemands était inévitable. Il en va de même pour les trois albums suivants : "The
Hunt" (2012), "Triumph And Power" (2014) et "Sword Songs"
(2016). On peut dire qu'il en va de même avec "Wolf God (2019)".
Le trio se compose actuellement de Janne "JB" Christoffersson (ex Cardinal Fang et ex Spiritual Beggars, chant,
guitare, depuis 1996), Fox Skinner
(basse, chœurs, depuis 1996), et Ludwig "Ludde" Witt (batterie, depuis 2012).
LE CONCERT. Grâce
à une sonorisation équilibrée, relativement puissante mais audible, et un éclairage
sobre mais clair, les Vikings nous ont confirmé leur capacité à reprendre tous
les principes fondateurs du heavy metal. Car effet, leur musique évoque de
belles références traditionnelles, influencée par Judas Priest, Saxon, Black
Sabbath. Mais GRAND MAGUS exprime cependant une musique et un son particulier,
sans doute du fait de leur configuration en trio.
C'est très bien exécuté et donc convaincant. Devant
une telle efficacité difficile de critiquer ; il me semble cependant qu'ils
pêchent par un certain statisme qui contraste avec l'énergie qui se dégage de
leurs titres. Mais bon, cet impression est sans doute subjective et injuste,
ils ont probablement passé l'âge de faire les clowns sur scène. On peut dire
qu'ils ont bien chauffé la salle ; à son invitation le public participé
(h)ardemment aux chœurs !
Etonnamment d'ailleurs, quatre ou cinq hurluberlus
particulièrement excités de (re)voir GRAND MAGUS se sont crus autorisés à
bousculer tous les premiers rangs pour imposer leur fortes corpulences devant
nous... mais uniquement durant la prestation de ce groupe. Fort heureusement,
après avoir démontré leur exaltation et contribué à l'ambiance, ils sont
partis, bon débarras, nous accordant ainsi de nouveau nos champs de vision.
Le groupe quitte la scène sous les acclamations ma foi
méritées ; ils sont ravis, nous aussi.
Leur prestation a parcouru cinq albums, avec huit titres, dont deux de leur
plus récente parution, "Sunraven".
Fondé en Suède par Mikael Åkerfeldt (guitare, depuis 1990, puis chant, depuis 1992), OPETH a
connu de nombreux changements de musiciens. Une relative stabilité s'est
établie depuis une quinzaine d'année. Il est entouré désormais de Martín Méndez (guitare basse, depuis 1997), Fredrik
Åkesson (guitare, chœurs, depuis
2007) et Joakim Svalberg (clavier,
synthétiseur, chœurs, percussions, depuis 2011), ainsi que Waltteri Väyrynen (batterie, percussion, depuis septembre
2022).
La sonorisation m'a semblé bien équilibrée et
raisonnablement puissante ; mes protections auditives ne m'ont pas paru
nécessaires. Un éclairage raffiné a mis en valeur toutes les nuances
d'atmosphères, sans nuire à la visibilité. Un fond de scène était constitué
d'un dispositif de plusieurs écrans de différentes tailles, répartis sur toute
la largeur ; ils ont permis d'illustrer le plus souvent les titres du récent
album.
Sans surprise, et pour le plus grand bonheur des plus
anciens admirateurs, OPETH est revenu à un univers plus metal et plus puissant.
Toutefois, le groupe conserve sa capacité à exprimer toutes ses nuances et ses complexités harmoniques, avec finesse et efficacité. Ce qui me
séduit dans mon salon, continue dans cette fosse très agitée. Une puissance
dévastatrice qui soudainement se calme, comme si on se trouvait au centre d'un
cyclone.
Les quatre titres du récent opus, somptueusement
illustrés par les images sur les écrans, sont exprimés fidèlement et avec une
grande maitrise. Je confirme l'émotion produite par les soli de Fredrik,
sensibles et incisifs. Martín et Waltteri sont parfaitement coordonnés pour
garantir une rythmique d'une redoutable efficacité. Joakim apporte l'onirisme
et la délicatesse dans ce monde tenté par la brutalité.
Mikael quant à lui, m'impressionne toujours pour son
aisance à alterner la voix claires et la voix gutturales, sans altérer la
qualité du chant. A part cela, fidèle à lui-même, il demeure toujours très
bavard entre les chansons. Peut-être trop, pour ceux qui ne maitrisent pas la
langue de Shakespeare. Mais, de ce que je parviens à capter, il est tellement
drôle et sincère, qu'on lui accorde volontiers ce droit, d'autant que la durée
du concert est en proportion acceptable. Anecdote amusante, Mikael, emporté par
son éloquence, s'est trompé dans la présentation d'un titre à venir ; avec une
opportune sagacité, Martín vient lui rappeler l'ordre prévu, pour rétablir la
situation. Autre anecdote, lorsque sa guitare le lâche en pleine prestation, et
que son technicien se précipite pour lui remplacer, il n'omet pas de lui rendre
un hommage appuyé, repris par le public qui ovationne et scande son prénom
"Yyyyves" !
Bref l'ambiance était là, un bel échange entre les
artistes qui expriment leur Art et les auditeurs qui renvoient leur
satisfaction. Avec une ferveur qui m'a souvent éprouvé ; à mon âge, je commence
à peiner à supporter les bousculades, même bienveillantes. D'autant moins que
je conserve un esprit guerrier, qui tient son emplacement âprement. Mais au
bout d'un moment je sature, et je confesse que cela est parfois de nature à
contrarier ma perception du moment. A l'avenir, j'opterai probablement pour un
supplément de frais afin de bénéficier d'une place plus calme… Mais mon combat
parmi ces jeunes loups ne m'a pas abattu, puisque je me suis retrouvé au
troisième rang, toujours face à Mikael ; bel exploit.
C'est ainsi que j'étais parfaitement placé pour
assister au titre final que j'attendais ; "Deliverance", un puissant feu d'émotions, imparable ! Pourtant,
comme son nom l'indique, cette délivrance finale est la bienvenue pour reposer
le corps et l'esprit après deux heures de concert de très haute intensité !
Les ovations et la participation très physique d'un public
exalté, ont démontré la satisfaction générale. On m'a rapporté que l'acoustique
fut excellente en mezzanine également.
Huit albums sont évoqués avec douze titres, dont quatre issus de "The Last Will & Testament", deux
de "Deliverance", un
de "Blackwater Park", un
de "Damnation", un
de "Ghost Reveries", un
de "Heritage", un de
"Morningrise", et un
de "Sorceress". De manière
plus anecdotique, le groupe joue une traditionnelle et amusante évocation de Napalm
Death, avec "You Suffer",
un titre aussi court que brutal.
PROGRAMME
Bande son introductrice :Seven Bowls (chanson
d'Aphrodite’s Child)
§1 (The Last Will &
Testament, 2024)
Master's Apprentices (Deliverance,
2002)
The Leper Affinity (Blackwater
Park, 2001)
§7 (The Last Will &
Testament, 2024)
Häxprocess (Heritage, 2011)
In My Time of Need (Damnation,
2003)
The Night and the Silent Water (Morningrise, 1996)
§3 (The Last Will &
Testament, 2024)
Ghost of Perdition (Ghost
Reveries, 2005)
A Story Never Told (The Last
Will & Testament, 2024).
RAPPEL :
Sorceress (Sorceress, 2016)
Deliverance (Deliverance,
2002).
Cette
fois encore, je suis sage et je ne cède pas aux tentations de l'échoppe. Les
t-shirts sont pourtant tentants mais onéreux, à quarante euros ; c'est non. Heureux
mais épuisés, je dirais même éreintés (...), nous passons notre chemin, pour nous engager sur une heure de
trajet dans les transports nocturnes.
C'est assez rare pour être souligné, voilà des
artistes anglais francophiles. En
tous cas assez reconnaissant envers notre public pour le dire, le répéter et le
prouver par des tournées qui n'omettent jamais de passer par nos villes
provinciales françaises, ainsi que Paris. La comparaison peut paraitre mesquine
et non appropriée, mais au regard des tournées européennes précédentes, ils semblent
plus populaires chez nous que chez eux ; décidément nul n'est prophète en son
pays…
Bref, "Classic Albums Live Tour 2025" proposent
plusieurs villes étapes mais certaines ont le privilège d'accueillir le groupe pour
deux dates ! Pour notre bonheur, Paris en fait partie ; le premier jour est consacré
à l'évocation de "You All Look the
Same to Me" (paru le 12 mars
2002) et de "Noise"
(paru le 23 mars 2004). Puis le
samedi, dédié à "Controlling Crowds
I-IV" (paru en deux volets les 30
mars et 19 octobre 2009).
Le groupe fait savoir : "Ce sera une expérience unique pour nous, jouer les quatre albums en
concert sera une joie et un voyage extraordinaire. Nous avons tellement évolué
en tant que groupe depuis que nous avons enregistré ces albums, c'est une
opportunité de revisiter les chansons que tant de nos admirateurs aiment, et de
les présenter en concert d'une manière que nous n'aurions pas pu faire
auparavant. Ce seront des concert très spéciaux, dans une salle que nous aimons
et dans une ville que nous portons dans nos cœurs". Le site nous
informe que le collectif, originaire du
Sud de Londres, interprétera les quatre albums classiques dans leur intégralité
pour la toute première fois lors de deux concerts à Paris, au Zénith.
Dès le 18 avril 2024, compte tenu de ma récente
conversion (novembre 2023), nous nous
sommes procurés nos Sésames pour les deux jours parisiens, option fosse. Mais dans
un élan généreusement prosélyte, ma P'tite Fée a flanqué le virus à Julien, mon
fils cadet.
Nous nous présentons ainsi tous trois à cette première
soirée, dans un Zénith plein comme un œuf (La
fosse était réputée au complet depuis quelques semaines, des places assises ont
encore été récemment vendues).
MON CONTEXTE.
Ces Anglais occupent une place un peu particulière dans mon univers musical. Je
les ai connus un peu tardivement, par le biais de conversations sur un forum
musical, vers la fin des années deux mille, sans avoir été réellement séduit (doux euphémisme). Histoire de ne pas
mourir idiot, un peu obligé donc, je suis allé les voir une première fois en
concert au Zénith de Paris, le 30 octobre 2015. Cette première expérience ne
m'avait pas convaincu du tout ; j'aurais volontiers abandonné l'affaire. Mais,
c'était sans compter avec l'obstination de la ma P'tite Fée qui ne comprenait
pas mon étanchéité au phénomène. Dans une démarche de bienveillance et de don
de soi, j'ai donc postulé de nouveau en me rendant à la Seine Musicale le 16 mai
2019, mais hélas sans que mon sentiment n'ait davantage évolué. Toujours aussi
dévoué corps et âme, par courtoisie j'accompagne cependant Madame une troisième
fois au Palais Omnisport de Bercy le 24 novembre 2023, et là… Halleluja ! (ici) La
Porte s'ouvra enfin. Il faut dire que nous étions idéalement placés, dans un
confort visuel et auditif absolu.
Le Bélier que je suis a ensuite dû accomplir quelques efforts
d'introspection active, pour reconnaitre que ces musiciens possèdent un certain
don pour emporter leur auditoire, tout au moins en concert. Attention hein, l'écoute
de leurs disques me semble encore aléatoire. Si je me suis plus ou moins adapté
aux sons électro-technoïdes, je demeure très allergiques aux sonorités dites
"trip-hop", rappeuses, qui demeurent quoi qu'il en
soit inscrit dans leur gène, c'est leur ADN. A l'inverse, beaucoup de titres
m'emportent très haut ; en gros, tout ceux qui se rapprochent de l'univers du
rock progressif qui me rappellent PINK FLOYD ou ANATHEMA. A cet égard, leur
récent opus "Call to Arms &
Angels" paru le 29 avril 2022 me parait vraiment très réussi.
BREF RAPPEL BIO.
ARCHIVE fut fondé en 1994 par Darius
Keeler (53 ans, claviers, effets
sonores, échantillonnages) et Danny Griffiths
(54 ans, claviers, effets sonores, échantillonnages). Depuis que Darius Keeler
et Danny Griffiths ont rencontré Dave Pen, puis Pollard Berrier, puis Maria Q,
ARCHIVE se définit comme un "collectif"
et non comme un groupe ; cette définition sémantique de leur collaboration vise
sans doute à ménager les susceptibilités entre les artistes, mais quoiqu'il en
soit nous avons bel et bien devant nous un authentique groupe de rock composé
de huit musiciens, recrutés au fil de ses tournées et enregistrements.
Autour de ce duo, nous trouvons ce soir Steve Barnard (57 ans, batterie depuis 2001),
Dave Pen (47 ans, guitare, chant
depuis 2004), Pollard Berrier (46
ans, chant, guitare depuis 2005), Jonathan Noyce
(53 ans, basse, claviers depuis 2007 ex-JethroTull
et ex-GaryMoore), Mike Hurcombe
(guitare depuis 2014).
Les voix féminines font l'objet de mouvement
d'effectifs que certains parmi les anciens admirateurs déplorent. Maria Q (chant, chœurs depuis 2001) et Holly
Martin (chant depuis 2015), qui étaient encore présentes en 2019, disposaient
en effet d'un charisme et d'une voix différente. Pour ma part, je retrouve avec
plaisir Lisa Mottram (chant, depuis
2022) ; sa grâce, la fragilité exprimée par son timbre de voix me séduisent.
JOUR 1 :
vendredi 14 février.
Nous présentons dans une des files d'attentes (la
moins longue, en petits futés) quelques minutes avant l'ouverture.
Ouverture
des portes à 18h30
Nous parvenons à nous placer dans les premiers rangs.
Situation satisfaisante moins pour mon confort que pour celui de ma P'tite Fée
qui évitera la présence de géants pour obstruer son champs de vision ! Nous
sommes ainsi casés au pied du pupitre de Pollard, au centre gauche, donc. Il
restera à patienter jusqu'au début de la prestation d'un premier groupe, ce qui
est notre première surprise du soir.
Je pensais à tort que la soirée serait exclusivement
consacrée à un programme a priori déjà bien chargé…
Méconnaissant totalement l'existence de ce trio, je
consulte a posteriori leur biographie. J'apprends ainsi que BLACK DOLDRUMS est,
à la base, un duo originaire de la banlieue Nord de Londres, composé de Kevin Gibbard (chant, Guitare) et Sophia Landers (batterie). Ils évoluent dans
le registre "shoegaze".
Mais qu'est-ce donc ? Renseignement pris, "la musique shoegazing est caractérisée par l'usage significatif
d'effets de guitare, et de mélodies vocales indiscernables se mêlant à un son
créatif (?) de guitare".
D'autres qualificatifs fleurissent à propos de leur univers, comme "psychwave " ou encore "une forme contemporaine de post-punk
gothique, à la psychologie sombre"
…Toujours est-il que pour ce soir au moins, le duo s'est adjoint un bassiste,
sans douteMatt Holt.
Un premier album, "Dead Awake" est paru le 11 mars 2022. Un récent album "In Limerence" est paru le 18 octobre 2024.
Bon, les présentations étant faites, je ne vais pas
tourner autour du pot ; leur musique m'a semblé dépressive mais supportable
tant que l'auditeur n'y cherche pas de valeur technique particulière, rien de
"créatif". Or, mes oreilles
formées à une certaines exigence de complexité mélodique n'ont pas trouvé là de
quoi satisfaire mes envies, et je me suis donc assez vite ennuyé ; des accords
basiques à tous les niveaux, basse, batterie, guitare. Ce n'est pas
insupportable, juste …lassant. Heureusement pour ces joyeux drilles (pas un sourire, les pauvres semblent
vraiment proches du suicide), ils auront bénéficié d'une bonne
sonorisation, d'un éclairage correct et aussi d'un public bienveillant.
Heureusement pour nous, la prestation n'aura duré qu'une demi-heure.
PROGRAMME (à déterminer)
ARCHIVE [21h00-23h10]
En dépit de la réelle révélation que m'a apporté leur
concert de novembre 2023, je ne peux cependant pas prétendre me ranger parmi
les admirateurs inconditionnels d'ARCHIVE. Ainsi, le programme rétrospectif de
cette soirée, et donc la mise à l'écart notamment du dernier opus, pouvait me
laisser craindre quelques retours d'impressions mitigées.
Cette prestation m'a pourtant bel et bien séduit. Bien davantage que les premières auxquelles
j'avais assistées, mais toutefois un peu moins que celle de Bercy (novembre
23). En effet, les voluptés familières à ma progosphère ont, cette fois,
logiquement laissé davantage de place aux aspects plus électro ; ce qui a créé
quelques séquences de nature à me laisser perplexe. Heureusement, nous avons
évité le pire, qu'aurait constitué une évocation trop appuyées de ce qui est
convenu d'appeler la "musique
(?) urbaine". Non, au lieu de
cela, nous avons eu droit à un amalgame désordonné des titres les plus
légitimes selon moi, issus des années 2002 à 2004.
Mon emplacement m'a cette fois permis de bien observer
la partition du guitariste, Mike Hurcombe
positionné discrètement au fond de la scène. J'ai ainsi pu davantage mesurer
son talent, réaliser l'importance de ses interventions, dans un univers il est
vrai submergé de sons synthétiques.
Les deux claviers, maitres du jeu, ne semblent pas se
regarder, mais supervisent l'ensemble, chacun avec sa personnalité. A notre gauche,
Darius Keeler est le plus exubérant
et agité, outre sa partition dont il s'acquitte avec maitrise, il sort
fréquemment de son périmètre pour gesticuler aux rythmes du batteur comme pour
accentuer sa frappe, tel un chef d'orchestre ! A notre droite, Danny Griffiths est plus introspectif,
concentré et statique.
Si les claviers constituent une pièce maitresse à
cette musique, le chant est un élément déterminant. Dave Pen le personnage écorché vif, révolté, et Pollard Berrier le personnage apaisant, mélancolique,
se partagent magnifiquement l'essentiel du répertoire. Cependant, je reste
séduit par le chant plaintif, mélancolique, puéril de Lisa Mottram qui apporte sa fausse fragilité dans cet univers tourmenté.
Je dis "fausse" fragilité car
durant le refrain de "Pulse",
comme un cri de détresse, son phrasé a été réellement répété de très nombreuses
fois, et non pas mis en écho ; ce qui nous a tous impressionné ; le public en a
ovationné la performance.
Le batteur et le bassiste s'acquittent efficacement de
la redoutable mais essentielle responsabilité de garantir la ponctualité de cet
ensemble tumultueux.
La sonorisation m'a semblé parfaitement équilibrée,
chacun des huit pupitres furent constamment audibles, et elle fut cependant
suffisamment puissante pour entretenir une humeur festive. L'éclairage est
savamment ordonné pour les atmosphères alternativement festives, sombres ou
mélancoliques ; les illuminations par le bas et par le fond de scène ont largement
contribué aux ambiances inquiétantes et/ou oniriques, en ciblant les pupitres
ou au contraire en créant des ombres.
Sans surprise, les chansons qui m'ont le plus emporté
furent "Again" et "Fuck U", mais bien d'autres tels
que "Waste" furent
d'irrépressibles tourbillons, dont mes muscles endoloris se souviennent encore
au moment de la présente rédaction. Sans oublier les moments de grâce et
apaisés.
Ma P'tite Fée fut inaccessible durant tout le concert,
sur son nuage ; agitée, désarticulée, hors sol. Son sourire béat masquait
pourtant une frustration anecdotique, celle ne pas avoir entendu d'autres
titres encore ; ceux des albums forcément exclus de la démarches annoncée.
Sourire béat aussi sur le visage de mon Julien, pour qui le concert de ce soir
fut exceptionnel en tous points. Voilà un fan assumé.
Nous étions entourés d'un public hétéroclite, heureux
et volontairement abandonné aux mélodies ensorcelantes. Je fus impressionnés et
humble de constater la connaissance des paroles souvent chantées par les
admirateurs visiblement complices. Je ne pouvais cependant pas m'empêcher
d'imaginer que la plupart d'entre eux ne réalisent certainement pas qu'au-delà
de la notoriété de leur groupe favori, il existe un monde parallèle et pas si
éloigné, dans lequel ils pourraient tout autant s'épanouir (je parle du rock progressif bien sûr,
constitué de tellement de groupes talentueux mais méconnus). Mis à part un
ou deux resquilleurs "pousse-toi-de-là-que-je-m'y
mette" contre lesquels il fallait s'imposer d'office, aucune bousculade
cependant.
ARCHIVE me semble avoir perçu ce soir encore combien
il est manifestement admiré par le public parisien, dont les acclamations
bruyantes semblaient réclamer encore davantage, même après un concert de cent
trente minutes !
F Contrairement à l'annonce promotionnelle de la
tournée, ce n'est pas l'intégralité
des quatre albums qui sera interprétée.
PROGRAMME - JOUR 1 : Noise & You All Look the Same
to Me
Des deux albums, sont
présentés seize titres ; huit
issus des onze de "Noise"
et huit parmi les quatorze de "You
All Look the Same to Me".
Get Out (Noise, 2004)
Numb (You All Look the Same
to Me, 2002)
Sleep (Noise, 2004)
Noise (Noise, 2004)
Love Song (Noise, 2004)
Meon (You All Look the Same
to Me, 2002)
Now and Then (You All Look
the Same to Me, 2002)
Finding It So Hard (You All
Look the Same to Me, 2002)
Fool (You All Look the Same
to Me, 2002)
Conscience (Noise, 2004)
Waste (Noise, 2004)
Pulse (Noise, 2004).
RAPPEL :
Goodbye (You All Look the
Same to Me, 2002)
Again (You All Look the Same
to Me, 2002)
Hate (You All Look the Same
to Me, 2002)
Fuck U (Noise, 2004).
Cette soirée ne pouvait pas tomber dans l'oubli, et je
me rends à l'échoppe pour offrir à mon fils le (très joli) t-shirt (35€) de la
tournée, ainsi qu'un patch (10€) pour ma P'tite Fée.
JOUR 2 :
samedi 15 février.
Nous arrivons approximativement au même niveau que la
veille dans une des files d'attentes quelques minutes avant l'ouverture.
Ouverture
des portes à 18h30
Cependant, nous sommes placés un peu plus éloignés de
scène (à cinq ou six rangs), mais dans le même secteur et un très bon confort
de champs de champs de vision ! Nous sommes ainsi casés au pied du pupitre de Darius
Keeler, à gauche, donc. Si la fosse est réputée pleine, les gradins sont moins
remplis que la veille. Je ne comprends toujours pas cette politique de vente
des emplacements…
On constate alors que la première partie sera
identique à celle d'hier.
Anecdote amusante assez rare de la vie en fosse. Je
l'ai déjà raconté, le public d'ARCHIVE est globalement respectueux et
sympathique. Mais il y a toujours le resquilleur, l'impoli, le sans-gêne qui se
permet d'arriver tard et qui pense malgré tout disposer du droit de s'incruster
devant ceux, petits et grands, qui ont attendu patiemment avant lui. La plupart
du temps, on se laisse faire, agacé mais résigné. Cette fois, un type assez
baraqué vient se planter devant une fille de taille inférieure ; Elle ne se
laisse pas faire, et assez rapidement un mouvement solidaire s'instaure en sa
faveur. Le mec, qui feignait ne pas comprendre, est porté fermement vers
l'arrière. En participant à cela on se dit que la société n'est pas totalement
perdue !
Serait-ce l'effet de répétition ? Le fait est qu'avec
ma P'tite Fée nous apprécions mieux la prestation, cette fois. Non pas que les
musiciens aient été touchés par la Grâce entre temps, car les éléments
demeurent très basiques. Ce serait plutôt notre état d'esprit qui était sans
doute plus ouvert et moins impatient que la veille. Oui ce trio délivre un rock
sombre plutôt efficace et entrainant ; mais on l'imagerait mieux dans un club.
Petite anecdote ; les sourires qui faisaient tant
défaut hier, étaient présent ce soir, les musiciens semblaient soulagés, en
particulier la jolie Sophia.
ARCHIVE [21h00-23h05]
Une bonne première demi-heure m'a emporté avec un réel
bonheur. L'album "Controlling Crowds"
montraient ses meilleurs atouts. Le titre "Bullets" que j'attendais avec une impatience non dissimulée,
n'a pas déçu, puissamment enivrant. Ensuite, les cadences entrainante et
mélodies entêtantes m'ont convaincu de la pertinence de ma présence à cette
seconde soirée. Petite anecdote, je n'ai pas reconnu Dave Pen immédiatement car,
habituellement ébouriffé vers l'avant, il avait cette fois tiré ces cheveux en
arrière. Mais sa voix et son allure ont rapidement confirmé le personnage !
Toutefois, la sélection des chansons prévues étaient de
nature à me laisser craindre ce qui est arrivé ; de trop larges segments
accordés à leurs influences urbaines. Lorsque le rappeur Jimmy Collins (24vision), un blond personnage
de petite taille, apparait sur la scène pour "Quiet Time" je réalise que je vais passer un moment crispant. Je
ne m'y ferais jamais ; cette façon méprisante de parler de manière saccadée
exprimée avec des allures simiesques… Bien qu'accompagnée par des instruments,
cela ne me semble pas correspondre à de la musique. Pis, tant qu'à être là, il
enchaine avec "Bastardised Ink"
qui me parait tout aussi navrant. Visiblement je devais être un des seuls de
l'assemblée à me sentir mal à l'aise pendant ces périodes, car l'ambiance
semble monter d'un cran. Je me sens seul.
Fort heureusement le monsieur finit par s'écarter pour
laisser ARCHIVE exprimer une humeur plus poétique en présence de la belle et
émouvante Lisa Mottram sur "Collapse/Collide". Il aura de
nombreux moments de pure beauté, tels que notamment "Come On Get High" ou "Chaos ".
Le reste du concert sera pour moi une succession de
moments absolument divins, interrompus par des segments urbains du plus mauvais
gout. Décidément, ARCHIVE restera pour moi un groupe à part, que je saurai
toujours apprécier … mais partiellement.
Nonobstant, calmé par ces ruptures malheureuses et
inopportunes, j'ai pu ainsi me concentrer sur les talents individuels et
confirmer leur maitrise de leurs jeux respectifs. Je n'oublie pas leurs
supports ; l'ingénieur du son doit être d'un excellent niveau pour produire de
tels sons avec un tel équilibre ! Je n'ai eu aucunement besoin de protection
auditive et pourtant la puissance était là, mais juste maitrisée. Le chef
éclairagiste dispose d'un talent remarquable également. Les couleurs, les
nuances et les ombres, tout est parfaitement mis en valeur. C'est du grand Art
!
Cet ensemble produit un rappel final toujours aussi
chaotique que le reste, à savoir un début somptueux "Pills", avant une chute dans les méandres rappées "Lines", avant de revenir à la
douceur avec "The Empty Bottle",
"Remove", puis de s'engager
en crescendo vers un maelström étourdissant "Dangervisit". Enorme sensation finale, vraiment.
Je me sens agacé et frustré car franchement le concert
de ce soir aurait pu me paraitre encore supérieur à celui d'hier, qui était
déjà d'un haut niveau, mais j'ai malheureusement été refroidi par le choix d'interprétations
qui demeure bien entendu du ressort des artistes, mais qui ne me convient pas. A
chacun sa came.
PROGRAMME - JOUR 2 : Controlling Crowds &
Controlling Crowds IV
De ces albums, sont
présentés vingt titres ; treize
issus des dix-sept de "Controlling
Crowds" et sept parmi les onze de "Controlling Crowds IV".
Controlling Crowds (Controlling
Crowds, 2009)
Bullets (Controlling Crowds,
2009)
Kings of Speed (Controlling
Crowds, 2009)
The Feeling of Losing Everything (Controlling Crowds IV, 2009)
Soirée en quasi-totale découverte ! La salle comme ses
occupants (locataires et visiteurs) m'étaient (presque) inconnus jusque cette soirée promotionnelle d'un nouvel opus. Le
plaisir n'en est que décuplé !
LE SITE. Son
gérant prétend, de manière quelque peu chauvine, que le lieu est situé "au cœur du Paris qui bouge". Il est
situé au 63 boulevard de Belleville, dans le 11ème arrondissement de
Paris, à mi-chemin entre le Bataclan et les Buttes-Chaumont. En tous cas, pour
ma part je découvre ce site… Il s'agit d'un ancien cinéma de quartier "Le Berry"
qui s’est métamorphosé en un cabaret parisien et une salle de cirque/spectacle/concert.
LE ZÈBRE DE BELLEVILLE a été inauguré le 1er mars 2002, vantant "Un espace accueillant, chaleureux et
convivial se prêtant à toutes les envies, toutes les folies et bien entendu
tous les arts. Un lieu qui a une âme !" Rien de moins … Nous allons donc vérifier cela. Sa capacité
d'accueil est de cent-quatre-vingt-dix-neuf
personnes, pas une de plus !
LE CONTEXTE.
En dépit d'un calendrier musical 2025, déjà bien rempli, les discussions
passionnées entre mélomanes demeurent de nature à entretenir des envies
nouvelles… Fut-t-il charitable de me signaler l'existence d'un groupe français,
MOONSHINE BLAST, dont les influences seraient susceptibles de caresser mes sens
?
Toujours est-il qu'animé d'une curiosité
bienveillante, j'ai ainsi pris le temps, entre deux autres nouveautés, d'écouter
une copie du nouvel album "Realm of
Possibilities". Même si les références sont effectivement relativement
évidentes, j'ai été suffisamment séduit pour acquérir, moyennant 15 €, le
ticket de ce concert dès le 12 décembre dernier. Autant accorder à de
jeunes pousses une chance de broder sur d'honorables canevas ! Après tout, je
n'oublie pas que beaucoup d'artistes de renom ont débuté, eux aussi, par des
contributions en hommage à leurs propres références. J'estime ainsi que c'est une
occasion peu onéreuse de sortir des sentiers battus (je parle du site) et de vérifier ce que ces franciliens
(originaires de l'Essonne) ont dans les tripes.
En prospectant un peu, je découvre qu'un premier
album, déjà prometteur, "Reality
Fear" est paru le 20 mars 2018.
Six années de maturation ont abouti à un second album, "Realm of Possibilities" paru le 6 décembre 2024, qui confirme les
qualités du premier, tout en diversifiant les tendances musicales vers des
sphères davantage susceptibles de me séduire. Fait notable, des personnages
prestigieux de l'univers progueux ont collaboré pour ce nouvel ouvrage ; Bruce
Soord, Steve Kitch, Colin Edwin (basse), Pat Mastelotto (batterie). Des
harmonies familières bercent mes oreilles et me rappellent agréablement THE
PINEAPPLE THIEF, MARILLION ou PORUCPINE TREE, et cependant je parviens à
trouver mon plaisir ; n'est-ce pas là l'essentiel, après tout ?
Arrivés les premiers sur place avec ma p'tite Fée et
mon fils, nous voyons rapidement la file d'attente s'étoffer. Les portes
tardent à s'ouvrir ; les équilibrages de sonorisation de l'invité semblent
prendre du temps. Mais Thomas Zecchinon vient en personne nous rassurer sur le
trottoir. Manifestement, l'homme est excité à l'idée de nous faire partager son
émotion…
A l'intérieur, nous parvenons aisément à nous placer à
notre convenance ; je préfère me positionner avec mon fils et Christian, mon
pote photographe, au premier rang, quand ma protégée se mets en retrait en
confort, nous aurons ainsi un recueil d'impressions stéréophoniques !
Le lieu est très agréable, le décor et l'éclairage
tamisé entretiennent un sentiment de confort douillet et tranquille. La fosse et
le bar sont surplombés d'une mezzanine en fer à cheval. L'acoustique de la
salle s'avérera excellente.
RAITH
MRAD [20h30-21h10].
Méconnaissant le personnage, j'ai glané des
informations : Raith est compositeur-auteur-interprète; qui s'est construit d'expériences
scéniques autant en duo, qu'en solo, et qu'en groupe, en Ile-de-France, mais
aussi dans d’autres pays européens. Un premier album "Live from Nowhere", un concert en acoustique, semble avoir
recueilli un bel accueil.
Raith et sa guitare acoustique se présente sur scène,
d'abord pour une première partie, accompagné d'un choriste doté d'une caisse de
percussion. Puis, pour une seconde partie, de prestation par un saxophoniste et
un trompettiste. La sonorisation est confortable pour la configuration acoustique
de la formation. L'éclairage est sobre mais toutefois suffisamment lumineux pour
montrer ce qui se passe sur la scène.
Raith exprime avec sincérité et authenticité ses chansons
aux sonorités chaleureuses folk et soul. Parfois francophone, parfois non. Les
auditeurs peuvent cependant être touchés par le biais d'une voix au timbre
émouvant. Son envie de communiquer des émotionscomplexes avec simplicité le rend attachant. D'autant plus lorsqu'il
souligne sa reconnaissance pour Moonshine Blast qui l'a invité une
nouvelle fois ! Il suggère à la part du public venu pour lui ce soir, de prêter
attention à ce groupe qui l'a séduit. Malheureusement ceux-ci ne semblent pas
assez curieux et respectueux pour capter quoi que ce soit au-delà de leur bulle,
car ils n'auront pas cessé de la soirée de bavarder en tournant même le dos à
la scène !! Je considère que Raith mérite un meilleur public que celui-là …
Tant pis pour eux, leur brouhaha ne sera pas parvenu à couvrir le concert de
MB.
Nous découvrons quatre musiciens sur la scène : Nicolas
dit "Duke" (chant, claviers), Thomas Zecchinon (batterie, percussions), Jean-Baptiste David (basse) et Marius Marin (guitare / chœurs).
La sonorisation est parfaitement équilibrée, le son est profond mais sans puissance
excessive, juste ce qui faut pour entrainer un auditoire qui se laisse volontiers
bercer. L'éclairage nous a semblé aux couleurs bien dosées, lumineux et bien positionné
(même si Duke se plaint de ne pas
discerner le public en raison du faisceau éblouissant) permet aux chasseurs
d'images ainsi qu'au public de percevoir les émotions et la concentration des
musiciens. La batterie est placée au fond sur notre droite. Le pupitre du guitariste
à notre gauche, celui du bassiste à notre droite. Le clavier de Duke est au
centre mais légèrement en retrait, ce qui lui permet de passer devant pour
mieux s'exprimer au chant.
Très rapidement l'auditoire ne peut qu'être happé par
le charisme de Duke, charisme qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain H. Sa gestuelle, son éloquence, son gout pour la comédie allant jusqu'à se munir d'un masque à gaz ou se draper. Son attrait pour le
clavier comme pour le micro. On ressent l'artiste impliqué, investi et motivé
pour convaincre son auditoire. Il surveille tout, jusqu'à poser la main sur le
manche de son guitariste pour lui indiquer un accord attendu !
Thomas est un homme heureux. Son sourire transparait
de son coin obscur. Sa frappe entraine efficacement ses complices ainsi que le
public. Il a la redoutable responsabilité de lancer les séquenceurs et s'en
acquitte bien en dépit des aléas techniques inhérents à cet exercice… Un ou
deux incidents ne perturberont pas notre engouement. Comme l'a reconnu Duke,
lui-même, à trop se confier à la technologie on prête le flanc à ce genre d'aléas.
Je ne suis pas partisan (douxeuphémisme) de l'usage de bandes-son,
mais je dois reconnaitre que celles-ci n'étaient pas toutes superflues (je
pense en particulier à celle pour "The
Cell").
Quant au guitariste et au bassiste, j'ignore quel avenir
leur est réservé dans le groupe, mais il est permis d'imaginer le travail accompli
pour assurer ce concert. Ils s'en tirent ma foi honorablement, quelques accords
et soli n'ont pas manqué de relever le plat à maintes reprises.
Ces talents conjugués ont permis de mettre en valeur
ledit opus qui se veut aux confins du rock alternatif et du poprock ;
l'auditeur aura perçu l'univers alternativement aérien, éthéré, envoutant et
puissant.
Le public, à la moyenne d'âge très jeune, est enthousiaste
et bruyant pour montrer sa satisfaction et soutenir ces brillants prétendants à
un avenir radieux.
Les deux albums
ont été représentés par treize titres
; huit issus des douze de "Realm
Of Possibilities", et cinq des dix de "Reality Fear". En abordant le
concert avec le dyptique "Realm Of
Possibilities", puis "Strangled",
l'auditoire s'est trouvé vite embarqué dans un tourbillon enivrant et d'autant
plus réconfortant que toutes les chansons sont interprétées brillamment. La
conclusion, avec un "The Cell"
construit sur un exaltant et audacieux crescendo electro-prog d'une quinzaine
de minutes, a achevé le sentiment d'avoir vécu une excellente soirée !
PROGRAMME
Realm of Possibilities (Realm Of Possibilities, 2024)
Strangled (Realm Of Possibilities, 2024)
The Gate of Dawn (Reality Fear, 2018)
Only you (Realm Of Possibilities, 2024)
Mars (Reality
Fear, 2018)
Leaving the way Home (Reality Fear, 2018)
Fractal (Realm Of Possibilities, 2024)
Under. Control. (Realm Of Possibilities, 2024)
Earthquake (Reality
Fear, 2018)
Burning out (Reality
Fear, 2018)
Liquid feels II (Realm Of Possibilities, 2024)
Broken Arrow (Realm Of Possibilities, 2024).
RAPPEL :
The Cell (Realm Of Possibilities, 2024).
Pour
récompenser tant d'efforts efficaces, il eût été amplement mérité de pouvoir
nous procurer le CD de l'album dûment promu. Hélas un souci de pressage ne nous
permettra pas d'en disposer dès ce soir ; nous devrons nous contenter encore
quelques semaines de sa copie. Au final, voilà une excellente soirée qui me
sera revenu à 15€, soit un rapport qualité-prix bien supérieur à celui d'un de
ces méga concerts dont les organisateurs se rassasient !