LE CONTEXTE EST MOROSE. Chacun ira de sa p'tite larme et de sa prose pour
déplorer la disparition de ce rendez-vous annuel qui manquera à tous ; aux
mélomanes, comme aux artistes, mais aussi j'en suis sûr, aux valeureux
organisateurs eux-mêmes. En effet, cette dixième
édition sera hélas la dernière d'un magnifique Festival qui aura été
cofondé puis géré avec l'abnégation d'authentiques mélomanes passionnés. "X"
comme dix, et "X" comme indéterminée car à mon sens, une vrai fausse
édition s'est intercalée le 23 octobre 2021. Et qui sait "X" comme
indéfini ? Nos Organisateurs me semblent encore assez jeunes pour remettre en
question leur décision… Il est tout au moins permis d'espérer un p'tit concert
de temps en temps.
Les bonnes volontés ne suffisent pas toujours. Un
contexte politico-économique international semble avoir torpillé les frêles
esquifs qui peinaient déjà à surmonter les déferlantes administratives et
financières. Déjà à la base, l'organisation de tels évènements requiert
beaucoup d'énergie, de perspicacité, de ténacité … et de moyens. Mais de
surcroit, le Brexit, la Pandémie, la ténébreuse et persistante menace
terroriste, ainsi que, dans une moindre mesure, la guerre en Ukraine, tous ces
funestes impacts ont achevé d'anéantir les efforts les plus passionnés …
Les temps sont durs, car cette disparition succède
celles de nombreux autres festivals ; le Prog'Sud
(à Les Pennes Mirabeau, 20 éditions de
2000 à 2019), le festival Rock au Château (à Villersexel, 5 éditions de 2015 à 2019), le festival Prog'Résiste
(à Verviers puis à Soignies, conventions à partir de 2001, puis festivals de 2015 à 2017), et le festival The Night of the Prog (à Sankt-Goarshausen, 17 éditions de 2006 à
2024).
La municipalité de Valkenburg, sans doute atteinte d'une
crise de wokisme aigu, prétend faire
respecter des règles anti-bruit qui ne semblent même pas revendiquées par le
voisinage, et encore moins par les commerces locaux !! C'est ainsi que
Le Midsummer Prog Festival (6 éditions de 2017 à 2024), touché mais pas coulé, a dû déménager… Les
organisateurs viennent de retrouver un nouveau site pour mai 2025 ; ce sera à Maastricht.
Je ne m'identifie pas comme un "soixante-huitard", mais quand même je
me rappelle avec une relative nostalgie qu'il y a soixante ans, dans un excès
inverse, certains scandaient avec insolence "il est interdit d'interdire" ; comme un retour de pendule, désormais
d'autres imposent des interdictions pour tout et n'importe quoi, au mépris des
libertés et de la vraie tolérance. J'oscille entre consternation et colère…
Bref, pour positiver on peut s'en tenir à la réapparition
cette année, à la surprise générale, du festival BeProg à Barcelone (mais avec une programmation moins prog que
metal). Gageons que le Festival
Crescendo à Saint-Palais et le Midwinter
Prog Festival à Utrecht, perpétueront cette belle tradition qui permet de
rassembler musiciens et mélomanes pour célébrer le rock progressif, dans toutes
ses nuances.
CELEBRONS, QUOI QU'IL EN SOIT. Bref, laissons toute cette actualité morose pour
nous abandonner à notre divertissement favori ! Une bonne part de notre
microcosme de mélomanes progueux, parfois venu de loin, a tenu à se rassembler
ici pour communier ensemble dans l'émotion et la reconnaissance…
Avec ma P'tite Fée et mes deux fils, je tiens tout
particulièrement à être présent pour plusieurs raisons. Il s'agit avant tout de
rendre hommage aux organisateurs pour le travail accompli, pour les moments
merveilleux qu'ils ont été capables de générer en invitant des artistes que
personne d'autre en France n'aurait fait venir. L'affiche en est encore un bel
exemple. Il s'agit aussi de clore notre folle épopée qui nous a permis de
suivre LAZULI sur trois dates européennes, et d'assister à la dernière date de
leur tournée ici.
LE SAMEDI 26 OCTOBRE 2024.
La tradition a du bon ; le confort champêtre d'un gîte
rural douillet pour prévoir un sommeil paisible et un bon repas gastronomique
nous placerons dans les meilleures conditions pour aborder l'évènement.
Nous avons conservé l'habitude de réserver une bonne
table, au restaurant "les deux M"
de Maintenon, le village voisin. Aux trois couples de notre escapade de la
semaine écoulée, s'ajoutent donc mes deux crapules. Je fais grâce à mon lecteur
du menu d'un repas succulent, et de ses bières locales délicieuses, comme
d'habitude.
Nonobstant, nous n'omettons pas la raison de notre
présence et ne tardons pas à nous rendre à l'entrée de la salle Leblond, où
sont déjà postés les mélomanes les plus opiniâtres.
WEEND'Ô [15h30-16h45] https://www.youtube.com/@weendo
F http://www.weendo.fr/fr/biographie/
La biographie officielle débute son
exposé d'une belle citation de Nietzsche, qu'il me plait de rappeler : "sans
la musique, la vie serait une erreur". WEEND'Ô (prononcez Window) est un groupe français,
mais anglophone, créé en 2008 par
Laetitia Chaudemanche (chant,
claviers) et Terence n'Guyen (guitares).
Ils sont entourés, avec une stabilité remarquable, de Maxime Rami (basse, depuis 2008) et Nathanaël Buis (batterie, depuis 2010). WEEND'Ô revendique
un rock "néo progressif mélodieux
teinté de puissants riffs parfois asymétriques". Les influences citées
sont notamment Pink Floyd, Tool, Anneke Van Giersbergen. Le groupe a produit un
premier album en janvier 2011, intitulé "You Need to Know Yourself". Cette parution a permis une
notable reconnaissance.
Un second album, intitulé "Time Of Awakening" est paru le 2 février 2018. Mon attention avait alors été attirée par le biais
de discussions sur un forum musical (consacré à Porcupine Tree et Marillion)
qui évoquaient déjà des prestations remarquées (notamment au Prog'Sud, le 1er
Juin 2019) de ce groupe. J'ai ainsi été séduit par ce récent album. Depuis
cette période, j'attendais l'occasion de pouvoir assister à un de leurs
concerts, mais hélas les conséquences de la Pandémie ont contribué à retarder
l'échéance ; à défaut, j'ai finalement acheté le CD, le 2 juin 2021. Cependant,
on attend toujours un troisième opus …
Débuter un festival est un redoutable exercice, et le
groupe a fait le choix judicieux d'interpréter un magnifique titre, majestueux
et atmosphérique, idéal pour capter l'attention de l'auditoire. Il s'agit de la
reprise, à la guitare et au clavier, du thème de la bande originale du film
"Inception", composé par Hans
ZIMMER.
WEEND'Ô m'apparait enchanteur, conforme à mes impressions
issues de mes écoute en salon. La prestation maintiendra l'attention d'un
public qui reconnait chez ces musiciens un talent remarquable. Laetitia met
toute sa conviction pour interpréter ses textes anglais ; je capte pour ma part
surtout une voix éloquente, puissante et juste. L'alternance des séquences
musicales très diverses, est pimentée par les accords judicieusement ciselés de
Terence.
Le cœur de la maman bat probablement plus fort
lorsqu'elle appelle son fils (Ewen, né en
2005), pour qu'il assure temporairement la fonction de batteur. Symbole
fort, pour l'enfant dont la naissance semble, d'après la bio, avoir contribué à
lancer le projet WEEND'Ô !
Chaudement applaudit, ce concert augure de belles
émotions à venir.
Sur neuf titres,
trois sont issus de "You Need
to Know Yourself", un de "Time Of Awakening" ; trois devraient paraitre dans un
prochain album. J'aurais apprécié entendre "Elea" (2018) qui rend très bien en concert parait-il, mais ce
sera pour une autre fois…
PROGRAMME
1.
Time (reprise
d'Hans ZIMMER, Inception, 2010)
2.
Welcome in my mind (You Need To Know Yourself, 2011)
3.
Why not (Fairytalacoustic,
2013)
4.
Time of awakening part 3 (Time of Awakening, 2018)
Ewen se met à la batterie
1.
Experience (You
Need To Know Yourself, 2011)
2.
Willing to offer
(à paraitre)
3.
Ayleen ( Bridge
of heart) (à paraitre)
4.
Renaescentia (à
paraitre)
5.
Deadline (You
Need To Know Yourself, 2011).
CHANDELIER [17h15-18h30]
F https://chandelier.band/ CHANDELIER est un groupe de
rock progressif allemand, fondé à Neuss, près de Düsseldorf. Il a été actif de
1986 à 1998. Après un hiatus de plus
de 20 ans, le groupe a joué un concert de retrouvailles sur la prestigieuse scène
du Night of the Prog, en 2019. La prestation a été filmée, un DVD "Live
at Loreley" est paru en 2020. Cette expérience positive a relancé
l'envie ; CHANDELIER a ensuite décidé de continuer à jouer des concerts et à
travailler sur de nouveaux morceaux.
J'étais présent au festival
NOTP ce 19 juillet 2019, mais leur prestation ne m'avait pas franchement
convaincu. La musique ne m'avait pas particulièrement émue. La voix du chanteur
m'avait semblé atone et sans charisme ; en outre l'attitude du personnage
m'avait agacé, le plus souvent les mains dans ses poches, ne semblant pas très motivé.
Lorsque nous apprîmes de surcroit qu'il s'agissait d'une tentative de retour,
je m'étais dit que cette furtive apparition serait sans lendemain.
Un nouvel album intitulé
"We can fly" est paru le 20
octobre 2023.
Les membres fondateurs Martin
Eden (chant), Udo Lang (guitares), Christoph Tiber (basse), Herry Rubarth (batterie), sont désormais
soutenus par Armin Riemer (claviers,
depuis 2019).
Le quintuor s'est
clairement remotivé ; son néoprog développe de belles mélodies nuancées et
entrainante, qui me font parfois penser à SAGA. La guitare d'Udo Lang nous a
souvent ravi les oreilles. Sans révolutionner le genre, l'ensemble m'a semblé bien
plus convaincant qu'en 2019. Toutefois, le timbre du chant demeure à mon sens
un point à améliorer.
Les Allemands sont
ovationnés pour un concert qui a ravi une bonne part du public.
Sur neuf titres, CHANDELIER a choisi de promouvoir quatre
sont issus de "We can fly".
PROGRAMME
1. Space Controller (We can fly, 2023)
2.
Wash & Go (Facing Gravity, 1992)
3.
Jericha (Pure, 1990)
4.
Spring (We can fly, 2023)
5. Forever and a Day (We can fly, 2023)
6.
Cuckoo (Facing Gravity, 1992)
7.
Start It (Facing Gravity, 1992)
8.
Mountain High (Timecode, 1997).
RAPPEL :
9. Help Me (We can fly, 2023).
MD5 [19h-20h30]
F https://www.youtube.com/@monnaiedesinge5844/videos
Monnaie
de Singe est un groupe français originaire d'Auvergne, mais anglophone, fondé en 1995. Après une première
période baignant dans un rock plutôt traditionnel et francophone (illustrée par
trois albums ("Inchivala",
"La vie de Rose" et "Saison 3"), MD5 entame vers
2015 une évolution musicale vers un rock progressif feutré. Ils ont alors fait
le choix d'une voix féminine, pour chanter des textes en langue anglaise. Leur
deux opus suivants bénéficient ainsi d'accueils favorables et sont invités à
des festivals hexagonaux tels que Crescendo, Prog en Beauce, et Quadrifonic.
Le sixième
opus, intitulé "The Story of Rose
Ola Seks", est paru le 28
décembre 2021.
Trois co-fondateurs du groupe encore en place,
Jean-Philippe Moncanis (guitares),
Christophe Laporte (guitares), et
Eric Farges (batterie), sont
actuellement entourés d'Anne-Gaëlle Rumin-Montil
(chant), Philippe Chavaroche
(claviers), d'Eric Issertes (basse).
Nous avions déjà eu le plaisir d'assister à leur
concert du 31 octobre 2021, chez
Paulette, alors qu'ils étaient en première partie de soirée avant celui de
LAZULI.
Pour introduire sa prestation, MONNAIE DE SINGE ne
pouvait pas mieux capter me attention qu'en reprenant un titre de Blackfield. Ensuite,
je retrouve les atmosphères alternativement veloutées, chaloupées et puissantes,
entretenues notamment par des chaudes nappes de claviers ainsi que par une voix
claire et juste exprimée par la très bondissante et expressive Anne-Gaëlle. Les
démonstrations flamboyantes de guitares ne sont pas le style de la maison, mais
les quelques interventions mesurées sont opportunes. Le bassiste Eric Issertes accorde
son jeu subtil, à l'imperturbable métronome Eric Farges. Tout cela est propre
et bien fait.
Ce troisième groupe de la journée mérite l'acclamation
du public.
Sur douze titres,
MONNAIE DE SINGE a choisi cinq sont issus de "The Story of Rose Ola Seks", mais aussi deux titres à
paraitre.
PROGRAMME
- Once (reprise
de BLACKFIELD, Blackfield II, 2007)
- the story of
rose ola seks (The Story of Rose Ola
Seks, 2021)
- Between the
lines (Error 404, 2015)
- Earth (The last
chance, 2018)
- Evil (The Story of Rose Ola Seks, 2021)
- Three Days in
Hell (The Story of Rose Ola Seks,
2021)
- The Story Ends
There (The Story of Rose Ola Seks,
2021)
- The last
chance (The last chance, 2018)
- Inside (nouveau titre)
- Endless (nouveau titre)
- See the light
(Error 404, 2015)
- Happy birthday
(The last chance, 2018).
Je ne cache pas que ma tension et mon attention
montent d'un cran à ce stade de la journée. Le
groupe inscrit en tête d'affiche tient une place toute particulière dans mon
Panthéon des artistes qui cumulent leur talent immense et leur bonté d'âme !
MOSTLY AUTUMN [21h3x-23h20]
F https://www.mostly-autumn.com/ MOSTLY
AUTUMN est originaire de York,
(North Yorkshire) ; il s’est formé en
1995 autour de Bryan Josh,
chanteur et guitariste et de la chanteuse Heather Findlay (qui mène maintenant une carrière solo depuis 2010).
A la base, leurs prestations consistaient
principalement à rendre hommage aux PINK FLOYD. Mais, au fil du temps et des
changements d'effectifs, leur musique s'est forgée une identité, en fusionnant
diverses influences, notamment PINK FLOYD donc, mais aussi FLEETWOOD MAC, JETHRO
TULL ou CAMEL. Les ingrédients subtilement dosés se composent de superbes
mélodies, enveloppées de voix féminines sensuelles, envoutantes et d'accords de
claviers chaleureux, et transcendées de superbes soli de guitares. Cet
enchantement musical mêle brillamment un rock à la fois puissant et mélodique
avec des thèmes folkloriques, traditionnels, celtiques. Avec ma p'tite Fée, on
se surprend souvent à s'imaginer autour d'un feu de camp, en compagnie de ces
saltimbanques pour chanter, boire et danser nuits et jours sous les cieux de
l'Albion (ce jour est fantasmé…).
Leur discographie est riche de compositions magnifiques.
Mais s'il me fallait en désigner un, l'opus "White Rainbow",
paru fin 2018 (ou le 1er mars
2019, selon les sources…) constitue selon moi leur chef d'œuvre ; cet album
transpire une émotion tellement sincère qu'elle en est à la fois indescriptible
et presque palpable. Un opus indispensable dans la discothèque de tout
mélomane. Il rend un émouvant hommage à Liam Davison, longtemps guitariste de
MA et ami d’enfance de Brian Josh, brutalement disparu fin 2017.
Le quatorzième album "Graveyard Star", également somptueux, est paru le 24 septembre
2021. Le quinzième opus sera
intitulé "Seawater" ; je l'ai déjà précommandé, dès ce 28 octobre !
Nonobstant, je regrette d'avoir tardé à connaitre ce
groupe anglais. Je suis pourtant sensible aux groupes dont les voix féminines
transcendent les harmonies, et ce tant dans le rock progressif que dans le
metal. Mais alors que je partageais mon intérêt pour IO EARTH, un ami (qui se reconnaitra assurément) me
rétorqua que je ferais bien de me pencher (aussi) sur MOSTLY AUTUMN. Ce groupe
venait d'émouvoir le public du Prog en Beauce VI (2018), dont j'étais malencontreusement
absent. Cette occasion manquée n'est plus qu'un amer souvenir ; leur prestation
du 3 juin 2022 au Spirit of 66 (Verviers) m'a confirmé tout leur talent ! C'est
ainsi la cinquième fois que j'assiste à leur concert, et je gage que ce ne sera
pas la dernière ; déjà un autre est programmé ce 5 décembre 2024,
toujours à Verviers !
D'une stabilité remarquable, le groupe demeure composé
de Bryan Josh (chant et guitares),
et Iain Jennings (claviers, depuis
1997), entourés d'Olivia Sparnenn-Josh
(chant, percussions, flûte à bec, depuis 2005), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, 1997-2007, et
depuis 2016), Chris Johnson
(guitares rythmiques et acoustiques, chant, claviers, 2006-2007, et depuis
2014), Andy Smith (basse, depuis
2000) et de Henry Rogers (batterie,
depuis 2018).
Que dire et répéter de leur présente prestation, dont
la qualité demeure identique à celles rapportées dans mes précédents récits
argumentés ? Fidèles à leur respect des harmonies,
ces sept artistes perpétuent leur plaisir de jouer ensemble pour produire les
plus belles émotions. Leurs talents individuels se conjuguent à merveille et
emmènent l'auditeur ailleurs, dans un univers lumineux ou sombre, mais toujours
exaltant. Je confesse volontiers avoir un regard appuyé sur les deux sirènes
(Olivia et Angela), mais fort heureusement chacun des musiciens justifie
l'intérêt et l'admiration ! Polyphonies, duos, trios d'instruments sonnent
constamment dans un tourbillon réjouissant et inlassable !
S'il fallait retenir une séquence de ce concert, je citerai
en priorité ce final instrumental de "Mother
Nature", dont le crescendo a vampirisé tout ce qui me restait de
lucidité pour me perdre délibérément dans un délicieux maelström !
C'est un public bruyamment enthousiaste qui remercie
et ovationne les Anglais pour une prestation qui était à la hauteur de nos
attentes !
Leur répertoire est constitué d'une telle densité de
titres magnifiques, du premier album au plus récent, que je ne m'inquiète
jamais de leur programme. Toutefois, MOSTLY AUTUMN a étonnamment choisi
d'ignorer "Graveyard Star" (2021)
leur plus récent opus. Sur quatorze
titres, trois sont issus de "White
Rainbow" (2018), trois
sont issus de "Sight of Day"
(2017), trois sont issus de "For All We Shared" (2017).
PROGRAMME
- In for the
Bite (reprise de Josh & Co. Limited, xxxx, xxxx))
- Into the Stars
(White Rainbow, 2019)
- Winter Mountain
(The Spirit of Autumn Past, 1999)
- Western Skies (White
Rainbow, 2019)
- The Last Climb
(For All We Shared…, 1998)
- Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
- Tomorrow Dies
(Sight of Day, 2017)
- Nowhere to
Hide (Close My Eyes) (For All We
Shared…, 1998)
- Broken Glass (Storms Over Still Water, 2005)
- Changing Lives
(Sight of Day, 2017)
- Heart, Body
and Soul (Sight of Day, 2017)
- Mother Nature
(The Last Bright Light, 2001)
- White Rainbow
(White Rainbow, 2019).
RAPPEL
:
- Heroes Never
Die (For All We Shared…, 1998).
Après la fin de précédents concerts, nous
avions déjà pu rencontrer Brian Josh et mesurer son amabilité, mais il est
toutefois plus réservé et rare que les autres membres du groupe. Ce soir nous
avons pu dire à Olivia, Angela et Chris combien leur musique venait à nouveau de
nous réconforter de notre quotidien ! Leur sourire et leur reconnaissance m'ont
suffi pour les laisser à leurs rangements. De toute façon, nous les reverrons
très bientôt en Belgique…
LE DIMANCHE 27 OCTOBRE 2024.
Le gite rural évoqué en amont du présent
récit s'avère non seulement douillet mais aussi très accueillant ; le petit
déjeuner est servi aux petits soins, dans un sympathique cadre familial !
Alors qu'avec ma P'tite Fée nous nous
approchons sagement de la salle de concerts, nous tombons innocemment dans une redoutable
embuscade, comme seuls nos amis belges sont capables d'en tendre ! En effet, un
festivalier fêtait son anniversaire dans son mobil-home ; puisqu'il nous avait repérés
sur ses terres (au Spirit of 66), il nous invita cordialement à partager un
verre dit de l'amitié !
Je peinais à m'extraire de ce cadre
particulièrement chaleureux, mais je souhaitais rejoindre mes fils avant le
début de JPL.
JPL [15h30-16h50]
F https://jplouveton.bandcamp.com/ JPL alias le guitariste Jean-Pierre LOUVETON,
originaire du Puy-en-Velay est le guitariste du feu groupe français NEMO. Parallèlement
à ce groupe, JPL enregistrait ses propres albums ; Son premier album, "Bienvenue sur la terre ", est ainsi
paru en 2002. Après huit albums studios, il a entrepris de composer une
trilogie qui comprend "Sapiens-Exordium"
paru le 20 mars 2020 puis " Deus Ex
Machina " paru le 12 mars 2021, et enfin "Actum" qui est paru le 11
mars 2022.
Le guitariste Jean-Pierre LOUVETON est accompagné de Guillaume FONTAINE (claviers, chœurs, flûte, ex-Nemo), Florent VILLE
(batterie) et Didier VERNET (Basse), et Elise
Bourg (Chant).
Pour ma part, je confesse n'avoir découvert JPL qu'à
l'occasion de "La soirée Rock Français"
organisée ici le 23 octobre 2021.
Je retrouve et confirme les qualités observées ce
soir-là ; les textes de ce groupe auvergnat sont francophones, le jeu de
guitare de Jean-Pierre démontre une maitrise sensible, il s'est entouré de
complices talentueux et fidèles, et enfin les compositions me paraissent dignes
de figurer aux références typiques du rock progressif français. En 2021, j'avais
cependant relevé que la voix de Jean-Pierre, en dépit de la justesse du timbre, ne constituait pas le point
fort de son interprétation ; le fait est qu'il est cette fois opportunément
soutenu par Elise.
J'ai particulièrement apprécié le titre "St Pétrole", dont l'introduction onirique à la flute (Guillaume), amène
les accords de guitare (Jean-Pierre) puissamment accentué par la basse (Didier),
et le soutien vocal (Elise).
L'auditoire fait de sa satisfaction par ses
acclamations enthousiastes. JPL peut se retirer avec le sentiment d'avoir contribué
à faire de cette soirée un grand moment musical !
Sur neuf
titres, Jean-Pierre LOUVETON a opté
pour cinq titres de "Sapiens"
sa trilogie parue de 2020 à 2022. Le titre "Le Dernier Souffle de Vent" aurait pu être interprété en duo
avec Dominique Leonetti, avec qui Jean-Pierre avait chanté dans la version
studio. Mais Domi était à ce moment-là sur la route, de retour de leur date aux
Pays-Bas. A l'instar de l'interprétation de 2021, je suis resté sur ma faim,
pourtant friand des partages de scènes entre artistes complices… Cela étant,
Elise a bien comblé cette lacune en reprenant ladite partie de chant.
PROGRAMME
- Homo sapiens (Sapiens-Exordium,
2020)
- Alias (Actum, 2022)
- Deus ex machina 2 - Une pièce pour les gouverner
tous (Deus Ex Machina, 2021)
- St. Pétrole (Cannibales, 2005)
- un pied dans la tombe (NEMO, Le Ver Dans Le Fruit, 2013)
- MMXIV (MMXIV, 2014)
- Le dernier souffle de vent (MMXIV, 2014)
- Dansez maintenant (Actum, 2022)
- Seul dans la foule (NEMO, Revolu$ion, 2011).
ANUBIS [17h35-19h15]
F https://www.anubismusic.com/ Le
sextuor australien a été formé à Sydney, en mars 2004 par Robert James Moulding (chanteur/bassiste) et David Eaton (claviériste/guitariste). Ils ont
été rejoints par la suite par Steven Eaton
(batterie et chœur depuis 2005), Douglas Skene
(guitares depuis 2006, également du
groupe Hemina), Dean Bennison
(guitares et chœurs depuis 2010). Le bassiste Nick Antoinette a quitté le
groupe en 2014, il a été remplacé par Anthony Stewart (basse, depuis 2014).
ANUBIS fête ses 20 ans avec un septième album studio, "The
Unforgivable" paru le 6
septembre 2024. Ils sont en Europe pour seulement trois dates ; le
19 octobre à Bensheim (D), le 20 à Ijssel (NL) et donc ce 27 à Pierres.
J'ai eu le plaisir de découvrir ANUBIS à l'occasion de
leur prestation sur la scène de The Night
of the Prog, alors que c'était le premier groupe à jouer le dimanche 15 juillet 2018. Le public allemand,
hélas encore relativement clairsemé en ce tout début d'après-midi, a
unanimement remarqué le talent de ces australiens. Des vidéos de belles qualités
en témoignent sur YouTube. Depuis, leur discographie est souvent visée pour mes
choix d'écoutes !
J'étais donc très impatient de les revoir ici dans de
meilleures conditions ; un temps de passage plus long (1h40) et un cadre plus
convivial, puisque le groupe spécifiquement ciblé en Australie par
l'organisation est légitiment positionné en haut (juste avant la tête) de l'affiche !
Je découvre avec intérêt bien sûr les nouveaux titres
que je ne connaissais pas encore, puisque je viens d'acheter le CD à leur
échoppe (que j'ai fait dédicacer bien sûr !), ici. Il me faudra les réécouter
dans mon salon pour une meilleure évaluation mais a priori leur création
demeure à la hauteur de ce qu'ils firent jusqu'à présent. Mais j'ai tout
particulièrement apprécié les morceaux emblématiques du groupe qui ont
largement contribué à me séduire en 2018.
L'évocation de leur période 2011-2014, fut pour moi un
moment d'extase. Ces soli de guitares mélancoliques à souhait m'ont emporté
ailleurs.
En 2018 je les découvrais, mais cette fois j'ai pu
davantage distinguer les intervenants ; la grande sensibilité et la technique
de Douglas Skene, est magnifiquement
suppléée par les talents de Dean Bennison,
discrètement placé sur le côté, qui préfère le plus souvent un jeu en "lap steel" (qui consiste à frotter
avec un tube -bottleneck- les cordes
d'une guitare posée à plat). La particularité de ce duo a occupé la plupart de
mes observations ce soir.
Sur douze titres,
ANUBIS a choisi d'en promouvoir six issus de "The Unforgivable" (2024).
Je particulièrement ravi d'entendre trois titres de l'album "A Tower of Silence".
PROGRAMME
- The
Unforgivable I - A Legion of Angels (The
Unforgivable, 2024)
- The
Unforgivable II - The Mark of Cain (The
Unforgivable, 2024)
- The
Unforgivable III - Alone (The
Unforgivable, 2024)
- The
Unforgivable IV - The Chains (The
Unforgivable, 2024)
- A Tower of
Silence (A Tower of Silence, 2011)
- The
Unforgivable VIII - Back (The
Unforgivable, 2024)
- The
Unforgivable IX - Shadows Cloak the Gospel (The Unforgivable, 2024)
- The Holy
Innocent (A Tower of Silence, 2011)
- The Collapse (230503, 2009)
- All That Is (A Tower of Silence, 2011)
- Silent
Wandering Ghosts (Hitchhiking To
Byzantium, 2014).
RAPPEL
:
- Disinfected
and Abused (230503, 2009).
Je suis satisfait d'avoir pu discuter de vive voix (autant que faire se peut, en dépit de la
barrière de la langue) avec David Eaton,
car depuis cinq ans il m'était arrivé de communiquer via messenger ; j'ai ainsi
pu vérifier l'amabilité et l'humilité du personnage.
Encore des talents qui mériteraient une bien plus
grande notoriété ! J'ai vraiment hâte qu'ils reviennent en Europe mais je doute
fort d'un retour rapide car l'éloignement engendre des couts rédhibitoires. Et
sans un promoteur européen avisé, je peine à les imaginer dans nos contrées
avant longtemps … Mais j'espère me tromper bien sur !
La présence de LAZULI
à cette ultime programmation était une évidence. Ces français étaient déjà
présents sur la première édition le 23 octobre 2013. Ils viennent donc légitimement
clore cette belle aventure humaine et musicale. A peine débarqué de leur camionnette,
ils doivent installer leur matériel et garantir le mieux possible une
prestation de qualité. Heureusement, chacun des musiciens, ainsi qu'Ali leur
ingénieur du son, maitrise la situation.
LAZULI [20h10-22h10]
F https://lazuli-music.com/ Je
ne reviens pas sur la valeur de ce groupe de rock français, formé en 1998, actuellement reconnu
comme une valeur sûre, enchanteresse et vigoureuse du rock progressif. J'ai
déjà longuement vanté leur biographie dans mes précédents rapports.
Rappelons toutefois que l'album "11" est paru le 14 Janvier 2023, et un autre est en
préparation pour 2025. Trois chansons ont déjà été dévoilées à l'occasion de l'édition finale (elle aussi) du festival de The
Night of the Prog, qui s'est tenu l'été dernier. Nonobstant, la tournée
promotionnelle de "11"
s'est déclinée en plusieurs périodes ; S'agissant de l'année 2024 une tournée
européenne a fixé (à ce jour) seize étapes. Elle se termine ici, avant un
rebond britannique prévu en 2025.
Avec ma p'tite Fée et deux couples d'amis nous
revenons d'une folle épopée pour les suivre sur trois autres dates européennes.
Mon récit en relate les circonstances.
Nous sommes ainsi ravis de retrouver ce merveilleux
quintuor, composé des frangins Dominique Leonetti
(chant, guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti
(léode, depuis 1998), entourés de Vincent Barnavol
(batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).
En dépit de leur concevable fatigue, cette dernière
date de tournée est assumée avec le brio que nous leur connaissons tous.
Je me suis délibérément placé en retrait, juste devant
Ali, à la console, afin d'admirer le spectacle avec un recul salutaire. Après
les trois récents concerts auxquels j'ai assisté dans les premiers rangs, cette
sage position m'a permis de mesurer l'engouement du public. De surcroit, j'ai
pu constater, une fois de plus ce soir, que la fosse avait des allures de
baptistère. En effet, j'ai pu échanger des impressions avec de nouveaux adeptes
qui ont découverts le groupe ce soir.
A l'instar de mes précédents rapports de leur tournée
actuelle, je rappelle que leur programme présente dix-huit titres, en comptant les deux fantaisies finales
interprétées au marimba. Leur plus récente parution, "11", demeure très représentée avec sept morceaux. Je me
permets humblement de déplorer le retrait de "Égoïne" "La
bétaillère" et " "Lagune
grise" ; mon choix de sélectionneur de comptoir aurait retiré d'autres
segments que ceux-là... Et quitte à faire de la place, nous serions nombreux à
entendre sur scène des titres de la première décennie. Mais bon… On pourrait
aussi regretter le retrait du morceau "Dans
les Mains de Dieter", dont le solo final créé par Arnaud était
époustouflant. Mais fort heureusement, celui-ci s'exprime désormais lors d'un
non moins splendide solo à l'occasion de la séquence finale de la chanson
"le Pleureur sous la Pluie".
Décidément Arnaud, avec son immense talent et sa gentillesse remarquable, a
pleinement pris sa place dans le groupe.
Les trois
titres à paraitre en 2025, qui
avaient été présentés lors de leur prestation au Loreley cet été, sont
interprétés aussi. J'aime les trois, mais je ne cache pas ma préférence pour
"Chaque jour…" dont le
texte et les harmonies m'émeuvent particulièrement ! Cette introduction au cor
d'harmonie me prend aux tripes. Ce thème cuivré, repris et accompagné par la
Léode, est tout simplement poignant. Il se pourrait bien que ce soit, à mon
sens, l'une des plus belles chansons écrites par Dominique, voilà c'est dit.
J'aime beaucoup "Être et ne plus
être" aussi. Nonobstant, tout cela est à placer en perspective avec
mon admiration pour l'ensemble…
PROGRAMME
- Le lierre (Nos
Ames Saoules, 2016)
- Sillonner des océans de vinyle (11, 2023)
- Dieter Böhm (Le
Fantastique envol de Dieter Böhm, 2020)
- Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique envol de Dieter Böhm,
2020)
- L'homme volant (Le Fantastique envol de Dieter Böhm, 2020)
- Triste carnaval (11, 2023)
- Qui d'autre que l'autre (11, 2023)
- Quel dommage (à
paraitre, 2025)
- Être et ne plus être (à paraitre, 2025)
- Chaque jour que le soleil fait (à paraitre, 2025)
- Mille rêves hors de leur cage (11, 2023)
- Parlons du temps (11, 2023)
- Le miroir aux alouettes (4603 Battements, 2011)
- Les courants ascendants (Tant que l'herbe est grasse, 2014)
- Le grand vide (11, 2023)
- Le Pleureur sous la Pluie (11, 2023)
RAPPEL :
- Neuf Mains autour d'un Marimba
- Dreamer (reprise
instrumentale de Supertramp).
LAZULI a ainsi assumé sa part pour animer ce bouquet
final.
Pour clore en beauté ce festival, et le rendre ainsi encore
plus mémorable, nous sommes nombreux à avoir attendu en vain une séquence
musicale improvisée qui aurait conjugué les talents de plusieurs artistes
présents.
Fatalement, l'émotion est à son comble lorsque les
lumières se rallument une ultime fois pour montrer toute l'émotion de l'Equipe
de feu PROG EN BEAUCE. Les larmes coulent, les cœurs saignent, les sourires
sont crispés par le sentiment d'une fin terrible à assumer. Le temps passe et
tout a une fin…
En dépit de ce cadre déprimant, notre microcosme du
microsome (les trois couples) ne peut pas faire l'économie de se rapprocher une
dernière fois de Dominique et de ses complices. Ce faisant, cela nous permet de
faire plus ample connaissance avec les parents de Dominique et de Claude, que
nous avions juste aperçus une fois à l'occasion d'une édition NOTP en Allemagne.
Des gens humbles et adorables. Je ne peux que reprendre ma conclusion
précédente ; tels parents, tels fils.