vendredi 29 juin 2018

BE PROG MY FRIEND 2018 – Barcelone, Poble Espanyol (ESPAGNE) – 29 & 30/06/2018.




Par principe je suis plutôt réticent aux préventes de billets de festival, aussi prestigieuses soient les précédentes affiches.
D'une part, le festivalier qui exerce un métier astreignant n'a pas forcément la maîtrise de son calendrier plusieurs mois à l'avance. Il ne dispose en outre par forcément des moyens de s'engager financièrement trop longtemps à l'avance ; celui-ci est ainsi lésé par rapport à un camarade …qui dispose des moyens nécessaires. Cet accès au loisir à deux vitesses ne me plaît pas. Paradoxalement, c'est le plus à l'aise financièrement qui paie le moins cher !
D'autre part, les programmateurs doivent assumer leur choix et proposer cartes sur table un produit que le client accepte, ou pas, c'est le jeu habituel de l'offre et de la demande.
Cependant, à la différence des trois précédentes éditions (2015, 16, et 17), dès l'automne dernier j'avais pris le risque d'opter pour une prévente financièrement intéressante (87 € au lieu de 137 €, quand-même !), sans connaitre la programmation. Je n'ai finalement pas regretté le pari, même si l'affiche m'a semblé a priori un peu moins attrayante que les autres années. Quatre noms suffisent à animer mon vif intérêt à des degrés divers : le légendaire britannique Steve Hackett, l'ébouriffant suédois Pain of Salvation, le prometteur américain Sons of Apollo et, dans une moindre mesure, l'éthéré norvégien Gazpacho. Quant au reste de l'affiche, qui me laissait perplexe, je misais sur la providence pour faire de séduisantes découvertes …

Quoiqu'il en soit, ce festival est toujours aussi attrayant ; Barcelone est à une heure et demie de vol de Paris, est desservie par des bus rapides et réguliers, et on peut y trouver aisément une chambre d'hôtel peu onéreuse. Quant au Poble espanyol, c'est un endroit particulièrement agréable, idéal pour fraterniser avec d'autres festivaliers et écouter de la bonne musique dans d'excellentes conditions. La restauration n'est pas trop onéreuse, les marchandises officielles non plus.
Une qualité supplémentaire est à souligner : à la différence d'autres festivals, les musiciens se produisent sur une unique scène. Cette organisation permet au public d'échanger tranquillement ses premières impressions entre chaque prestation. Elle respecte surtout les artistes qui peuvent ainsi proposer leur univers à tous sans craindre le détournement d'un bruyant concurrent. Ici, nous ne sommes pas dans un temple de la surconsommation sonore, nous sommes dans un auditoire pour mélomanes avertis !

Allons, je me permets une p'tite observation, quand même ; contrairement à ce que laisse croire le titre du festival, la programmation penche au fil des années davantage vers le metal que vers le prog. Celui qui connait mes préférences musicales serait autorisé à penser que cette tendance devrait plutôt me réjouir. Bien sûr, tous les styles ont vocation à évoluer et a fortiori le rock progressif qui s'est toujours nourri de plusieurs univers musicaux. Cependant, je ne suis pas certain que tous les progueux l'entendent de cette oreille. Les programmateurs serait bien inspirés de se rappeler que leur festival s'intitule "Be Prog", parce que le Loreley est un redoutable concurrent dans le calendrier des festivals d'été, et je sais ne pas être le seul à loucher dessus, désormais !...


VENDREDI 29 JUIN 2018

L'ouverture des portes à 16h30 permet de constater que les infrastructures restent identiques à l'an dernier et de découvrir des marchandises à leur échoppe habituelle.

17h15 - 18h00 : PERSEFONE. Ce premier groupe n'a pas eu long chemin à parcourir puisque ces musiciens sont andorrans. Il est composé de Toni Mestre Coy (basse, depuis 2001), Carlos Lozano Quintanilla (guitare depuis 2001), Miguel Espinoza (claviers, chœurs depuis 2002), Mark Martins Pia (chant, depuis 2004), Sergi Verdeguer (batterie, depuis 2015) et Filipe Baldaia (guitare, depuis 2016). En 2017, est paru "Aathma", leur cinquième opus.
Mon observation portée sur la programmation de ce festival trouve là sa première illustration. D'emblée, Persefone exprime manifestement un death-metal d'une violence saisissante. A entendre les vociférations de Pia, je peine à m'imaginer dans le cadre d'un rassemblement qui prétend s'adresser aux progueux. Je n'ai pas su déceler les références au rock progressif dans les titres proposés.
Mon impression pourrait ne pas se limiter à cet amer constat, en évaluant le talent des musiciens par exemple, mais je ne serais pas honnête en le faisant, car j'ai profité de ce cataclysme sonore à la limite de supportable pour revisiter les lieux, faire le plein de jetons de consommations et discuter avec d'autres festivaliers.

PROGRAMME
The Great Reality
Stillness Is Timeless
Living Waves
Flying Sea Dragons
Mind as Universe
Aathma: Part III. One With the Light.


18h30 - 19h40: BARONESS. Ces américains ne me semblent pas davantage constituer une présence justifiée à ce festival puisqu'ils expriment délibérément un heavy metal stoner. Ils étaient d'ailleurs présents au Hellfest dimanche dernier et seront présent demain au Download de Madrid.
Néanmoins, leur musique m'a séduit. Un gros son, une voix nerveuse mais pas hurlante et tempérée par un chœur féminin, des accords à la fois mélodiques graves, très énergiques et rapides produisent une synergie qui emporte rapidement l'auditoire.
John Baizley (guitare, chant, claviers, percussion, depuis 2003), est désormais entouré de Nick Jost (basse, claviers, chœurs, depuis 2013), Sebastian Thomson (batterie, percussion, depuis 2013), et Gina Gleason (guitare, chœurs, depuis 2017). La liste des anciens membres est désormais plus longue que celle des membres actuels mais souhaitons à John de stabiliser son projet au plus vite, car ce que j'entends laisse présager un avenir intéressant.
"Purple", leur quatrième opus est paru en 2015. Leur discographie est à étudier, même si ce n'est pas le style que je suis venu écouter aujourd'hui.

PROGRAMME
Take My Bones Away
The Sweetest Curse
March to the Sea
Green Theme
Little Things
Morningstar
If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)
Crossroads of Infinity
Shock Me
A Horse Called Golgotha
Chlorine & Wine
Eula
Isak.


20h10 - 21h50 : PAIN OF SALVATION. Je ne le cache pas, voilà enfin mon premier objectif du festival. Je les avais découverts en première partie de Dream Theater au Zénith le 7 février 2002, puis revus au RaismesFest le 8 septembre 2007 et revus en première partie d'Opeth au Bataclan le 16 novembre 2011 j'assiste donc aujourd'hui à leur quatrième concert avec envie car après chacune de leur prestation j'en suis ressorti conquis !
Si le premier opus "Entropia" du groupe suédois est paru en 1997, en revanche Daniel Gildenlöw (chant, guitares, multi-instrumentiste) a débuté les fondations du groupe dès 1984. Il s'est entouré peu à peu de ce qui allait devenir Pain of Salvation ; Gustaf Hielm (basse, chœurs, depuis 1992), Johan Hallgren (guitare, chœurs, depuis 1997), Léo Margarit (batterie, percussions, chœurs, depuis 2007), Daniel "D2" Karlsson (claviers, percussions, chœurs, depuis 2011).
Le dixième opus "In the Passing Light of Day" est une pure merveille qui tourne plus souvent qu'à son tour sur ma platine.

Il est clair que ce seul groupe justifie à lui seul ma présence ce samedi au BeProg ! Ce nouveau concert ne me décevra pas et, si j'en crois ce que j'ai constaté dans la fosse, le public aura reçu collectivement la première grosse claque de la journée !
Le metal-progressif de ces scandinaves m'enivre l'esprit de la même manière que celui de ses compatriotes Leprous. Les énergies, les ruptures de lignes mélodiques, les changements d'atmosphères et les virtuosités vocales et musicales, sont les ingrédients d'une tempête d'émotions irrépressibles qui donnent envie de chanter, de danser et de secouer la boite à poussières au risque de se briser la nuque !
Enorme prestation des comparses de Gildenlöw qui, doué d'un charisme évident, a emmené avec lui les plus indécis !
 PROGRAMME
Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
Rope Ends
Beyond the Pale
Kingdom of Loss
Inside Out
Silent Gold
On a Tuesday
The Passing Light of Day.



22h35 - 00h20 : A PERFECT CIRCLE. Là encore je me pose la question de la légitimité de leur présence à ce festival de rock progressif, a fortiori en tête d'affiche !! Ces américains, qui proposent du rock davantage alternatif que progressif, jouissent d'une réputation surtout liée à la présence de Maynard James Keenan (chant, depuis 1999), cofondateur du groupe avec Billy Howerdel (guitare, claviers, chœurs, depuis 1999).
Keenan est en fait connu avant tout pour être par ailleurs membre du capricieux et désiré TOOL, groupe légendaire qui rend fou de rage ses admirateurs en tardant toujours à éditer ses œuvres …
Actuellement, les deux cofondateurs d'aPC sont entourés de James Iha (guitare rythmique, claviers, depuis 2003), Matt McJunkins (basse, chœurs, depuis 2010) et Jeff Friedl (batterie, depuis 2011).

Pour ma part, j'étais encore trop bouleversé par la prestation époustouflante de Pain of Salvation pour m'immerger dans leur univers sombre et, je le confesse volontiers, hermétique à mes émotions.
Keenan a délibérément entretenu son côté mystérieux, voire autiste, en demeurant sur son socle en fond de scène, constamment dans la pénombre et les fumées. Le public n'aura donc pu distinguer aucune émotion sur son visage, tout juste aura-t-il pu capter quelques nuances dans le chant déprimant du monsieur. Pas ou peu de virtuosité de la part des musiciens qui ont exécuté une musique qui m'a semblé ennuyeuse de bout en bout.

Je suis cependant resté jusqu'à la fin, davantage pour poursuivre cette douce nuit d'été catalane que par intérêt musical…

PROGRAMME
Eat the Elephant
Disillusioned
The Hollow
Weak and Powerless
So Long, and Thanks for All the Fish
Rose
Thomas
People Are People (reprise de Depeche Mode)
Vanishing
The Noose
3 Libras (All Main Courses Mix)
The Contrarian
TalkTalk
Hourglass
The Doomed
Counting Bodies Like Sheep to the Rhythm of the War Batterie
The Outsider
The Package
Feathers.


ORANSSI PAZAZU est prévu à 00h50. Or, je me suis levé depuis 3h50 ce matin ; la fatigue ne me permet plus de supporter davantage d'agression sonore. En effet, la consultation préalable d'internet me permet de réaliser que la scène va être prise d'assaut par un groupe finlandais qui propose du "psychedelic-black-metal". Ouille, sauve qui peut !
Je rentre me coucher, demain est un autre jour !

SAMEDI 30 JUIN 2018

Après une chaude mais réparatrice nuit et une balade matinale dans les rue de Barcelone, je ne tarde pas à retrouver les amis dans la file d'attente pour partager les émotions de la veille et envisager celles à venir. Sitôt les portes ouvertes, je me positionne à proximité de la scène car je tiens à être en bonne place pour les prestations du jour, qui promettent un niveau nettement supérieur à la veille.

17h15 - 18h00 : PLINI. Ce début de cette seconde journée me recadre dans mes années 80 durant lesquelles je suivais avec passion ce que l'on appelait les guitares-héros. Plini Roessler-Holgate tente en effet de dépoussiérer le genre en alliant ses influences avouées telles que John Petrucci (Dream Theater) ou encore Django Reinhardt, Pat Metheny. Ce que j'entends me rappelle davantage Joe Satriani, mais peu importe. Le Monsieur inspire vite le respect tant il maitrise l'instrument. De surcroît, il est entouré d'un remarquable bassiste ainsi que d'un batteur énergique et efficace.
Après trois mini-albums, il a réalisé un premier opus en 2016 intitulé "Handmade Cities", suivi d'un nouveau mini-album cette année.
C'est avec une réelle admiration que j'ai écouté ce concert ; néanmoins, en fin de compte je n'ai pas ressenti le désir de poursuivre l'aventure outre mesure. Cette virtuosité pourrait à la longue animer un coupable sentiment de lassitude.
Certains reprochent à tort à Petrucci d'être trop démonstratif alors qu'il s'inscrit totalement dans les voyages musicaux de son groupe ; j'estime que ce reproche s'applique davantage à Plini. Cet australien nous a montré toute l'étendue de son talent, mais sa sensibilité et sa technique ne me touchent pas particulièrement. Histoire de contexte peut-être ?

PROGRAMME
Salt + Charcoal
Handmade Cities
Other Things
Cascade
Selenium Forest
Electric Sunrise


18h30 - 19h50: GAZPACHO. Je parviens à me placer à la barrière, au premier rang donc, placé légèrement excentré sur la gauche entre le second guitariste et le chanteur. (Je garderai cette précieuse place pour le reste de la journée !). Je ne suis pourtant pas un admirateur absolu de ces norvégiens puisque depuis de nombreuses années je tente en vain de capter les prétendues bonnes ondes de ce groupe. Avec "Tick Tock" en 2009, j'avais cru déceler le frémissement d'intérêt, mais il ne fut toutefois pas suffisant pour m'enthousiasmer vraiment.
Ce groupe jouit d'une notoriété respectable dans le microcosme progueux et je me dis que ce festival constitue une belle occasion de réviser mon appréciation.
Les trois membres fondateurs, Jon-Arne Vilbo (guitares depuis 1996), Thomas Andersen (claviers, depuis 1996) et Jan-Henrik Ohme (chant depuis 1996) sont entourés de Mikael Krømer (violon, guitare, depuis 2001), Kristian Torp (basse 2005) et Robert R Johansen (batterie, percussion entre 2004 et 2009, puis depuis 2017). Leur tournée promeut un dixième opus qui vient de paraitre "Soyuz (2018)".
Je dois reconnaitre que j'ai été séduit par ces mélodies envoutantes et par ces musiciens appliqués ; pas au point de me ruer sur leur discographie toutefois, mais suffisamment pour passer un bon moment. Leur rock est difficilement définissable, alternant les atmosphères éthérées et les sons plus ou moins inspirés du rock progressif.
Je ressors de cette prestation un peu plus intéressé par ce groupe que j'écouterai à l'avenir avec davantage de bienveillance.

PROGRAMME
Soyuz One
Black Lily
Tick Tock, Part 3
Dream of Stone
Upside Down
Emperor Bespoke
Golem
The Walk, Part 1
The Walk, Part 2
Winter Is Never.



20h20 - 21h50 : SONS OF APOLLO. Beaucoup de rabat-joie contestent trop systématiquement la sincérité et la viabilité de ce que l'on appelle communément les "super-groupes", c’est-à-dire ces groupes constitués de hautes pointures au pédigrée impressionnant. D'autres mélomanes, dont je suis, demeurent très intéressés, sous réserve toutefois que ces projets ambitieux ne se résument pas à une démonstration de talents sans âmes !
Même s'il serait prétentieux de ne se fier qu'à cet aspect, Sons of Apollo impressionne par le curriculum vitae de ses musiciens d'exception, qu'il m'est arrivé de voir sur scène avec d'autres groupes ces dernières décennies. Si l'intérêt musical d'un groupe ne doit pas se jauger à l'aune de ce seul paramètre, en revanche il permet de prêter un bel a priori avant l'écoute. Une fois n'est pas coutume je crois opportun rappeler le CV de ces messieurs :
  • Jeff Scott Soto, 52 ans, fut chanteur au sein de Trans-Siberian Orchestra, Talisman, Journey, Yngwie Malmsteen, Axel Rudi Pell ;
  • Billy Sheehan, 65 ans, fut bassiste au sein de Talas, UFO (en 1983, je l'y ai vu !!!), The Winery Dogs, Mr. Big, Steve Vai, David Lee Roth ;
  • Mike Portnoy, 51 ans, fut batteur au sein de Dream Theater, The Winery Dogs, Transatlantic, Flying Colors, Neal Morse Band, Adrenaline Mob, Avenged Sevenfold, ex-Twisted Sister.
  • Ron "Bumblefoot" Thal, 48 ans, fut guitariste au sein de d'Art of Anarchy, Guns N' Roses (2006-2014) ;
  • Derek Sherinian, 51 ans, fut claviériste au sein Dream Theater (1994-1999), de Black Country Communion (depuis 2009), Planet X, Alice Cooper, Platypus, Yngwie Malmsteen, Kiss ;



Leur opus paru l'an dernier "Psychotic Symphony" (2017), m'avait laissé présager d'une démonstration réjouissante et ce fut le cas !
Une sonorisation puissante mais audible a magnifié les talents individuels dans une symphonie de mélodies et de virtuosités ! On ne décèle aucun égo ; en artistes intelligents, ils sont parvenus à trouver un équilibre entre les pupitres, chaque musicien peut s'exprimer sans altérer la cohésion du groupe ! De toute évidence, ils prennent tous beaucoup de plaisir, cela se voit et le public enthousiaste leur renvoie l'énergie dans un bain de jouvence collectif et réciproque !
Alors bien sûr, on pourra me faire malicieusement remarquer que cette musique est aux confins du rock progressif, plus proche du metal que du progressif. J'en conviens volontiers, mais j'objecte que leur prestation aujourd'hui est légitimée par les deux convaincantes reprises de Dream Theater, référence absolue du progmetal !
Les interventions de Portnoy, de Sheehan, de Thal et de Soto m'ont complétement sidéré, celles de Sherinian dans une moindre mesure. L'alchimie semble fonctionner entre ces hommes et je reverrai volontiers en concert, dès que possible !
Cependant au regard du parcours de Mike, insatiable batteur sur plusieurs projets (…) il est permis d'imaginer que le groupe peinera à se reformer après la fin de leur tournée … Je me considère donc privilégié d'avoir pu assister à ce concert de titans.

PROGRAMME
God of the Sun
Signs of the Time
Divine Addiction
Just Let Me Breathe (reprise de Dream Theater)
Labyrinth
Lost in Oblivion
Alive
Opus Maximus
solo de clavier
Lines in the Sand (reprise de Dream Theater)
Coming Home.




22h20 - 00h20 : STEVE HACKETT. Guitariste de GENESIS durant la première moitié des années 70, il a composé vingt-cinq opus en solo. Je reconnais humblement avoir tardé à m'intéresser sérieusement à cet univers ; ce n'est pas la première fois (hélas) que dans mon parcours de mélomane, je détecte tardivement un artiste… Mais, comme a dit Jésus " Que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre ! ".
L'annonce de l'affiche du festival m'a prédisposé à une étude rédemptrice. Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ! Je me suis procuré notamment l'opus "Voyage of the Acolyte" dans lequel figure le titre somptueux "Shadow of the Hierophant". C'est vraiment ce titre, dont j'ai écouté plusieurs versions (dont une avec Steven Wilson) qui m'a convaincu d'aller plus loin dans le voyage.

Conscient d'aborder le cas d'une légende vivante que j'ai trop longtemps ignoré, plus que jamais je me contenterai de faire part de mes modestes observations.
Le Maître s'est entouré de musiciens de haut niveau ; Rob TOWNSEND (sax, flute et percussion), Jonas REINGOLD (basse), Roger KING (claviers), Gary O'TOOLE (batterie, percussion et chœurs) et Nad SYLVAN (chant).
Le programme est délibérément ancré dans les années 70 avec pas moins de dix titres sur les douze interprétés, dont sept titres revisités de Genesis.
Pendant une première partie, il interprète six titres de sa carrière solo en oubliant les années 90 et 00. A chaque instant, bien que ne connaissant pas le répertoire du monsieur, je n'ai pu qu'être épaté par tant de beauté mélodique, de sensibilité et de maîtrise technique. J'attendais toutefois, inquiet et impatient, l'interprétation du titre "Shadow of the Hierophant" que je n'imaginais pas ne pas entendre ce soir … Pour mon plus grand bonheur, pour clore cette première partie, nous y avons eu droit, même si ce ne fut "que" la version d'origine (et non étendue).

Durant la seconde partie, le répertoire de Genesis (période 1972-1976) revisité m'a replacé dans un territoire mieux connu. L'auditoire, déjà emporté par le début de concert, fut alors complètement installé sur un nuage porté par la nostalgie.
Beaucoup, connaissant les paroles, accompagnèrent l'androgyne et élégant Nad SYLVAN.
Quoiqu'il en soit, soutenus par une excellente sonorisation et un éclairage chaud et lumineux à la fois, chaque musicien a contribué magistralement à placer Monsieur Hackett dans un écrin. Les soli furent évidemment écoutés religieusement et applaudis comme il se doit.
Comme à l'accoutumée, à la fin du concert chaque festivalier aurait volontiers assumé la fonction de sélectionneur pour désigner tel ou autre titre, tant il y a l'embarras du choix dans la carrière du guitariste, mais le climat est au bonheur d'avoir pu revivre cette période si prestigieuse !





PROGRAMME
Please Don't Touch (Please Don't Touch!, 1978)
Every Day (Spectral Mornings, 1979)
Behind the Smoke (The Night Siren, 2017)
When the Heart Rules the Mind (GTR song, 1986)
Icarus Ascending (Please Don't Touch!, 1978)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975)
Dancing With the Moonlit Knight (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Fountain of Salmacis (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Firth of Fifth (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Musical Box (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Supper's Ready (Genesis, Foxtrot, 1972).

Rappel:
Los Endos (Genesis, A Trick of the Tail, 1976).


BURST est inscrit à 00h50. Internet m'indique quelques éléments susceptibles de me plaire mais honnêtement je suis arrivé pas loin du bout de mes capacités physiques et je souhaite me préserver une marge de manœuvre pour un autre objectif musical le lendemain, à plus de 1100 km de là !
Donc je quitte ce lieu magique dans la nuit, à l'instar de nombreux autres festivaliers également rassasiés ! Ce n'était pas la plus belle affiche de ces dernières années, mais je ne regrette pas d'être venu car Pain of Salvation, Sons of Apollo et Steve Hackett valaient vraiment le déplacement !!

¡ Hasta Luego !

2 commentaires:

  1. Merci et bravo pour ce retour qui fait regretter encore plus amèrement l'arrêt de ce festival que j'aimais beaucoup...

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  2. Oui en effet, le BeProg c'est fini. Comme si les organisateurs avaient entendu mon observation au sujet de leurs choix de programmation pour ce festival qui se prétendait prog. Leur penchant pour le metal est désormais assumé puisqu'ils organisent désormais un festival metal en Andalousie...

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