MOSTLY AUTUMN a instauré, il y a plusieurs années, un
rituel auquel nous nous sommes joints tardivement,
depuis 2022. Tous les ans à la même époque, (allons, j'ose) surtout en automne
donc, ces artistes Anglais originaires de York,
traversent la Manche pour convier ses admirateurs du continent à marquer la
période de l'Avent. Le Spirit of 66 constitue une des étapes.
Avec ma p'tite Fée, nous revenons volontiers festoyer ce
soir, pour notre quatrième Avent consécutif. C'est aussi l'occasion d'assister
à notre huitième concert de MOSTLY
AUTUMN, depuis le 3 juin 2022 ; en trois ans et demi, le septuor
accède ainsi au rang des vingt groupes que j'ai vu en concert le plus souvent depuis
quarante ans. Notre objectif demeure un déplacement sur leur terre, à York…
On peut comparer cet engouement à un vrai coup de foudre, sur fond de
repentir. Nous nous sommes beaucoup attachés à ces musiciens, tant musicalement
qu'humainement. Dans mes précédents récits, je me suis déjà longuement exprimé sur
le talent et la personnalité des musiciens, en évoquant la biographie du groupe
formé en
1995. (cf. notamment mon récit du 16/12/22, ou alors celui plus récent et
plus succinct du 28/3/25).
Voilà une vingtaine d'années que des albums fabuleux ont
été édités à notre insu, à la différence de quelques astucieux musicophiles.
Heureusement, le prosélytisme au sein de notre microcosme de mélomanes
passionnés permet, un tant soit peu, de rattraper ce genre de coupable bévue.
Notre Rite annuel débute par une route de quelques quatre
cents kilomètres, qui nous mène à Verviers, une petite ville ardennaise de
Belgique.
L'étape gastronomique traditionnelle s'impose ; comme
à chaque fois, nous nous restaurons à La Fringale, une petite friterie qui
satisfait pleinement notre gourmandise ! N'oublions pas que nous sommes en
Belgique ; l'excellente bière locale nous est servie à la pression, les frites
sont succulentes. Nous sommes comblés de plaisir.
Une fois restaurés, nous retrouvons avec bonheur notre
chère Maguy qui nous accueille dans son douillet hôtel des Ardennes.
Nous sommes heureux de la revoir, car depuis quelque temps, elle cherche un
repreneur pour son établissement. Elle voudrait prendre sa retraite, sans aucun
doute bien méritée, néanmoins secrètement nous aimerions qu'elle reste encore
le plus longtemps possible. Car sans elle, cet accueil et ces espaces au charme
suranné disparaitraient assurément… Cependant, il plane comme un parfum de fin
de règne.
Nous nous y accordons une phase de repos bien mérité
avant de nous rendre au Spirit of 66.
LE
CONCERT [20h30-21h30 et
21h50-23h30].
Impatients, confiants, heureux, nous retrouvons le septuor
constitué de Bryan Josh (chant et
guitares, depuis 1995), et Iain Jennings (claviers, de 1995 à 2005, puis depuis 2010), toujours
entourés d'Olivia Sparnenn-Josh
(chant principal depuis 2010, mais chœurs, percussions, flûte à bec, depuis 2004), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, de 1999 à 2007, et depuis 2015), Chris Johnson (guitares rythmiques et
acoustiques, chant, claviers, de 2006
à 2007, et depuis 2014), Andy Smith
(basse, depuis 2000) et de Henry Rogers (batterie, depuis 2018).
Dans le cadre de la promotion de leur album "
Sea Water ", qui est paru le 28 février
2025, nous avions assisté à leur concert du vendredi 28 mars 2025, chez Paulette. Ce fut encore une soirée gavée de
belles émotions !
Nous sommes toujours ravis de revenir au Spirit of 66. L'acoustique de cette
salle mythique n'est plus à démontrer, et ce soir l'ingénieur du son fut à la
hauteur en nous délivrant une sonorisation digne de ces artistes. Basses et
batterie furent dosées avec l'équilibre requis, ce qui permit à tous les autres
pupitres de s'exprimer dans toutes leurs nuances. La configuration du Spirit ne
permettra jamais de disposer d'un éclairage considérable mais cependant nous
nous sommes facilement contentés de l'existant.
Le temps avec MOSTLY AUTUMN passe toujours bien trop
vite. Pourtant, un dense programme de vingt-trois titres, délivré en deux
actes, aurait pu rassasier notre appétit féroce. Mais que nenni ; nous trouvons
au final encore le moyen de déplorer l'absence de tel ou tel autre titre !!! Averti
de ce danger à l'aune de mes précédentes participations, j'ai pris soin de
porter mon attention sur chaque moment, sur chaque musicien. J'ai tenu à capter
ces mini-évènements qui rendent un concert particulier ; les (fréquents) moments de virtuosité, les
regards complices entre les musiciens, mais aussi les échanges avec le public. A
défaut de maitriser le temps, j'ai tenté de maitriser mes émotions. Autant que
faire se peut…
Une bande son (sans
doute la seule du concert) introductive, un peu longuette, met notre
patience à rude épreuve, avant que les musiciens pénètrent enfin sur la scène…
L'équilibre des sons est immédiat, ce qui nous permet de nous réjouir dès les
premières mesures, de nous laisser délicieusement emporter dans un tourbillon
d'harmonies…
Angela Gordon,
discrète et humble, mais tellement essentielle, apporte ses talents de multi
instrumentiste ; la choriste qui accentue les émotions avec une remarquable
intensité, la flutiste bouleversante de sensibilité, la claviériste en
complément astucieux aux partitions d'Iain. Dans tous les cas, elle incarne
avec brio l'authenticité du groupe qui évite les bandes-son.
Chris Johnson,
dont la sensibilité à fleur de peau se ressent constamment, démontre lui aussi
un talent essentiel au groupe. Sa voix, tant aux chœurs, qu'au chant principal
quand vient son tour, est touchante de délicatesse et de douceur. Idem pour ses
interventions aux guitares (sa vieille classique trouée mais toujours sonore ou
son électrique) qui viennent étoffer et soutenir celles du Patron.
Andy Smith,
discret pilier avec sa nouvelle basse (il est vrai que son ancienne avait visiblement
vécu !!) contribue à la rythmique entrainante avec une constance sans doute
rassurante pour les autres.
Henry Rogers,
le maitre des tempos, est également d'une efficacité sans faille alors que son
regard montre une attention scrupuleuse pour se conformer aux dispositions du
collectif.
Iain Jennings,
c'est le lieutenant qui encadre la scène dans l'espace opposé du Patron. Ses
accords de claviers expriment de gracieuses mélodies dans une atmosphère
onirique avec une grande sensibilité. Il surveille lui aussi la cohérence du
groupe avec bienveillance.
Enfin, le Grand Patron, Bryan Josh, que je considère parmi les plus grands guitaristes, régule
son équipage avec une bienveillante fermeté. Toujours vêtu de son t-shirt (sons of Ragnar), le virtuose exprime des
soli de guitare avec une élégance, une sensibilité qui ne peuvent qu'émouvoir
son auditoire. Son chant, rauque mais doux, est une alternance agréable à celle
de son épouse, avec qui la complicité est évidente, touchante.
Bref, la prestation fut conforme à ce que nous étions
venus chercher ; un plaisir intense et partagé. Les mots qui continuent de
résumer leur musique, et qui reviennent sans dans mon récit demeurent "mélodie",
"harmonie", "sensibilité", "délicatesse",
"douceur", "complicité", "virtuosité",
"talent". Bref, un pur enchantement musical.
Le public nombreux et cosmopolite (ça parle allemand,
néerlandais et français) se montra particulièrement enthousiaste et chaleureux,
ce qui semble avoir été perçu par le groupe au regard des sourires affichés (et
de leur publication du lendemain).
MOSTLY AUTUMN dispose d'une discographie de quinze
opus de studio et pourrait sans réserve y puiser de quoi réjouir son auditoire.
Il en résulte assez fatalement une frustration de ne pas entendre davantage de
titres anciens et de retrouver souvent un programme similaire aux précédents
concerts. Mais ce caprice d'admirateur est coupable car on n'est jamais déçu par
cette source de plaisirs irrésistibles.
La prestation de soir a sélectionné sept opus. Elle comporte vingt-trois titres, dont huit
issus de " Sea Water " (2025). Mais aussi un de "Graveyard Star" (2021), trois
de "White Rainbow" (2018), un
de "Sight of Day" (2017), un
de "Heart Full of Sky" (2006),
trois de "Passengers"
(2003) et deux de "For All We
Shared" (1998). Le concert se termine par trois reprises traditionnelles
et opportunément festives. Notons que contrairement aux années précédentes, les
joyeux lurons ne se sont pas coiffés du bonnet conique rouge et blanc. Nous non
plus, d'ailleurs.
PROGRAMME
ACTE
1 :
- Let’s Take a Walk (Seawater, 2025)
- In for the Bite (reprise
de Josh & Co. Limited, 2016)
- Winter Dreaming (Seawater, 2025)
- Western Skies (White Rainbow, 2018)
- Why Do We Remember All
the Rain (Seawater, 2025)
- Future Is a Child (Seawater, 2025)
- Passengers (Passengers, 2003)
- Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
- The Night Sky (For All We Shared, 1999).
ACTE
2 :
- Distant Train (Passengers, 2003)
- Answer the Question (Passengers, 2003)
- My Home (Seawater, 2025)
- Be Something (Seawater, 2025)
- If Only for a Day (Seawater, 2025)
- Back in These Arms (Graveyard Star, 2021)
- Into the Stars (White Rainbow, 2018)
- Changing Lives (Sight of Day, 2017)
- When We Ran (Seawater, 2025)
- White Rainbow (White Rainbow, 2018).
RAPPEL :
- Heroes Never Die (For All We Shared, 1998).
- I Believe in Father
Christmas (reprise de Greg Lake)
- A Spaceman Came
Travelling (reprise de Chris de
Burgh)
- Fairytale of New York (reprise de The Pogues).
Comme d'habitude, en dépit de leurs travaux de
démontage de la scène et de chargement du matériel, les membres du groupe (en
particulier Olivia, Chris, Angela et Bryan) se montrent accessibles et d'une
sincère gentillesse. Je ne me prive pas de leur répéter toute mon admiration.
Je leur épargne les portraits, mais je les invite malgré tout à signer le
dernier opus que j'avais préalablement emmené à dessein.
A l'échoppe, je me lâche. Je me procure quatre albums ;
"Glass Shadows" (15€),
"Still Beautiful - Live 2011"
(20€), "Through These Eyes"
(10€) et "Transylvania - Part 1 -
The Count Demands It" (10€). Ainsi
qu'un t-shirt (15€). Et hop ! Parce qu'ils le méritent. Et puis moi aussi.
Nous sommes déjà impatients de les revoir, même si
"Heroes Never Die" faisant,
cela ne manquera pas de survenir, tôt ou tard… Hélas, il ne faut pas trop compter
sur notre petit hexagone pour cela. A défaut de traverser la Manche pour se rendre
à York (il faudra bien qu'on atteigne cet objectif un jour ou l'autre), il
se pourrait bien que nous traversions le Rhin. L'Allemagne est dans le viseur (Neunkirchen n'est qu'à 420 km aussi après
tout…), ce serait le jeudi 7 mai 2026. Soyons fou…



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